Carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement.
Quarante-cinq jours. C’est le temps qu’ont résisté les Arméniens, face aux assauts répétés de l’Azerbaïdjan, de la Turquie, des mercenaires djihadistes basés avant en Syrie et transférés par la Turquie et des drones israéliens.
La perspective d’un retour des Azerbaïdjanais a provoqué un exode de la population arménienne du district de Kelbadjar. Dans un ultime signe de désespoir, de nombreux paysans ont préféré incendier leur maison ou détruire les jardins et les vergers, plutôt que les laisser à l’ennemi.
La perspective d’un retour des Azerbaïdjanais a provoqué un exode de la population arménienne du district de Kelbadjar. Dans un ultime signe de désespoir, de nombreux paysans ont préféré incendier leur maison ou détruire les jardins et les vergers, plutôt que les laisser à l’ennemi.
L’accord de cessez-le-feu du 10 novembre prévoit le passage à l’Azerbaïdjan des territoires entourant l’Artsakh de même que le contrôle par l’Azerbaïdjan des territoires qu’il a envahis en Artsakh peuplée à plus de 95 % d’Arméniens.
L’Arménie et l’Artsakh ne peuvent compter que sur leurs propres forces. Aucun pays occidental n’est venu à leur secours.
Cela a aussi montré l’importance de la démographie pour l’avenir d’une nation, l’Arménie ayant souffert de son déclin démographique en passant de 3,6 millions d’habitants en 1990 à 3 millions d’habitants en 2015 comparés à l’Azerbaïdjan passé de 7 à 10 millions d’habitants entre 1990 et 2015. L'Arménie est devenue un pays moins peuplé et plus vieux, cela ne fait pas beaucoup de soldats, ni une économie dynamique.
Source : Évolution de la démographie entre 1960 et 2015 (chiffres de l’ONU, 2017). Population en milliers d’habitants.
Résumé (en 20 minutes) sur la fraude potentielle aux élections américaines de la part d’un professeur d’université en histoire contemporaine. Le travail que devraient effectuer les centaines de journalistes des médias subventionnés…
S’il y a un complotisme populiste, unanimement conspué, il y a aussi une post-vérité des élites, moins souvent dénoncée. Avec quelles armes convaincre ceux qui voient de la fraude dans l’élection de Biden, lorsqu’on a passé soi-même 4 ans à voir la main russe dans celle de Trump ?
Lire « Pourquoi la lutte contre les bobards est inefficace » par Eugénie Bastié. L’échec des grands médias à déconstruire efficacement le discours conspirationniste à grand coup de « fact-checking », doit nous interroger sur l’impuissance du postmoderne à contrer ce relativisme. Un relativisme qu’il a contribué à produire et qui est présent à tous les étages de la société.
Électeur du Tennessee témoigne à Fox News qu’un bulletin de vote vérifié grâce à « sa » signature a été déposé dans le comté de Maricopa, en Arizona, en son nom ! Le hic : il a quitté l’Arizona il y a 16 mois et a voté au Tennessee. Qui a donc voté en son nom en Arizona ? Vidéo Fox News du 13 novembre 2020, sous-titrée en français.
Pas vu sur Radio-Canada ni sur France 2. Entretien avec François-Henri Briard, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, membre de la Société historique de la Cour suprême des États-Unis et président de l’Institut Vergennes.
Billet du 7 novembre
D’abord, honneur à Ocatarinetabellatchitchix, chef de clan corse, qui rentre chez lui à temps pour les élections :
« Les bulletins de vote par correspondance restent la principale source de fraude électorale potentielle. »Cette citation n’émane pas du président Trump, qui a critiqué le vote par correspondance au début d’avril 2020 après que les démocrates du Wisconsin aient tenté et échoué de transformer une élection locale à la dernière minute en une élection exclusivement décidée par correspondance. C’est la conclusion du rapport bipartite de 2005 de la Commission sur la réforme électorale fédérale, présidée par l’ancien président Jimmy Carter et par l’ancien secrétaire d’État James Baker III.
Nous mentionnerons ici les craintes traditionnelles liées à la fraude électorale. Mais il faut noter que, pour certains auteurs comme Allum Bokhari, le rôle des géants des réseaux sociaux et de l’informatique est nettement plus important que cette fraude classique. Bokhari est l’auteur de #DELETED : Big Tech’s Battle to Erase the Trump Movement and Steal the Election (#SUPPRIMÉ : La bataille de Big Tech pour effacer le mouvement Trump et voler les élections). Pour Bohari, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) occultent à dessein les articles qui expriment un point de vue conservateur. En ce sens, les géants de l’informatique influencent massivement les électeurs. Où un indécis trouve-t-il de l’information qui ne critique pas le point de vue conservateur, si les GAFAM ne lui présentent pas des articles provenant d’auteurs conservateurs ? Bohari indique que les liens Breitbart News semblent masqués dans les recherches Google, même lorsque les utilisateurs saisissent mot à mot le titre original de l’article recherché. Lorsque des liens vers des articles de Breitbart apparaissent, c’est souvent sur des sites Web obscurs qui plagient le contenu de Breitbart. Le classement fourni par le moteur de recherche Google est essentiel pour engendrer du trafic Web. Des études sur les résultats de recherches ont constaté que les trois premiers résultats d’une recherche sur Google génèrent plus de 70 % des clics.
En Pennsylvanie, un « lot » de 23 277 scrutins ne contenait aucun scrutin en faveur de Trump. Est-ce vraiment crédible et statistiquement possible ? La source est 538, un sondeur plutôt centriste :
Depuis lors, 538 explique cette « bizarrerie » par une manière de communiquer les résultats en le faisant candidat par candidat. Peut-être. Mais alors, comment expliquer que dans cette même ville de Philadelphie, en 2012, Mitt Romney avait obtenu zéro voix parmi 59 bureaux de vote alors qu’Obama en avait eu 19 605 comme résultat final consolidé. Une extraordinaire unanimité qui défie la statistique ou une fraude déjà ancienne et systémique ?
« Philadelphie a une tradition de fraude sur plus d’un siècle. Et cette année, le leader de la majorité au sénat de Pennsylvanie a été jeté en prison pour fraude électorale. Il y a un manque d’intégrité dans cet État », de déclarer Ken Star, avocat et ancien procureur.
Certains disent que la preuve qu’il n’y a pas de fraude c’est que les républicains n’ont pas perdu autant que Trump au Sénat (ce qui reste à déterminer, car certains sièges sont encore indécis). Mais c’est mal comprendre le système électoral du Sénat : seul un tiers des sièges du Sénat était en jeu en 2020. Or deux tiers de ces sièges étaient déjà républicains. C’est ainsi qu’il n’y avait pas de siège de sénateur en jeu en Pennsylvanie (où l’on soupçonne de la fraude) mais qu’au Michigan (également suspecté par la campagne Trump) le siège est bien revenu à un démocrate. Les résultats au Sénat ne prouvent pas l’absence de fraude, fraude qui pourrait de toute façon se combiner à d’autres éléments (un sénateur local plus populaire que Trump par exemple).
Selon Mark Steyn (audio ci-dessous), de nombreux bulletins de vote n’auraient été remplis que pour Biden avec aucun choix pour tous les autres postes soumis à élection et qui se trouvaient pourtant sur le même bulletin. Pas de croix à côté du nom du candidat démocrate au sénat, à côté du nom du candidat démocrate à la chambre des représentants, etc. Cette absence de choix pour les autres postes serait, selon Steyn, plutôt l’indice de bulletins suspects. Voir cet exemple en Virginie (résultats officiels tirés d’ici, deux onglets séparés) :
Pour Ben Braddock qui dit avoir travaillé sur des campagnes électorales depuis plus d'une décennie, le partage des bulletins de vote (vote pour un parti à la présidentielle, pour un autre à un autre parti à un autre niveau le même jour de scrutin)est devenu de moins en moins courant ces dernières années. Mais il ne s'agit même pas d'avoir voté pour un pari à un niveau et l'autre parti à un autre niveau. Mais n'avoir voté qu'au niveau de la présidentielle pour Biden et blanc pour tous les autres postes. Ces résultats sont donc très suspects. Lire la suite sur son fil Tweeter.Évidemment, le problème pour les Républicains sera de prouver la fraude après coup et à temps pour que ces preuves jouent en leur faveur.
⚠️🇺🇸 Comprendre en 2 min ce que nos médias refusent de nous expliquer : la fraude électorale aux USA❗️ Elle résulte de l’autorisation faite depuis peu aux ONG (dont celles de Soros) par les Démocrates de récolter les bulletins de vote dans les Etats & villes qu’ils dirigent 👇 pic.twitter.com/MOwba2o7MY
Notez sous les gazouillis qui dénoncent ces exemples de morts qui votent le petit pointeur qu’introduit Twitter (pro-Biden comme tous les GAFAM) qui affirme en rouge « Découvrez comment voter par courrier est sûr et sécurisé. »
Terry Mathis, 120 ans (né en 1900), a apparemment également voté par correspondance dans le comté de Wayne, Michigan (Détroit, démocrate).
Cette personne aurait demandé un vote par correspondance le 02/11/20, le bulletin a ensuite été envoyé ET renvoyé le jour même… (2/11/20, la veille du scrutin).
AND ANOTHER: 120-year-old Terry Mathis (born 1900) apparently voted via absentee ballot in Wayne County, Michigan as well.
It gets crazier. It says this person applied for an absentee ballot on 11/2/20, the ballot was then sent out AND returned in the same day (11/2/20).
Apparemment, Donna Brydges (née en 1901) a voté par correspondance dans le comté de Mason, Michigan.Cela lui ferait 119 ans ! C’est aussi le cas apparemment de June Aiken (née en 1900).Cela lui ferait 120 ans !
ANOTHER ANOTHER ONE: Apparently Donna Brydges (born in 1901) voted via absentee ballot in Mason County, Michigan. That would make her 119 years old!
Puisqu’on parle d’urnes et d’électeurs centenaires :
La carte des États où l’on peut voter avec ou sans pièce d’identité. À comparer avec la carte des États remportés par les Démocrates ou les Républicains.
Selon un lanceur d’alerte qui a contacté le projet Veritas, il a reçu l’ordre d’antidater d’un jour les votes par correspondance reçus le 4 novembre avec un cachet du 3 novembre pour qu’ils puissent être comptés au Michigan.
BREAKING: Michigan @USPS Whistleblower Details Directive From Superiors: Back-Date Late Mail-In-Ballots As Received November 3rd, 2020 So They Are Accepted
“Separate them from standard letter mail so they can hand stamp them with YESTERDAY’S DATE & put them through”#MailFraudpic.twitter.com/n7AcNwpq80
Steyn y lit des extraits du livre publié en 1901 par Gustavus Meyers, un auteur socialiste, intitulé The History of Tammany Hall. Tammany Hall était, jusqu’en 1960, une organisation new-yorkaise associée au Parti démocrate accusée de corruption électorale, clientélisme et patronage, pardon « d’aider à la réélection du parti démocrate et à la promotion des immigrés ».
Steyn poursuit (à partir de la 27e minute) avec des extraits d’un livre de Lincoln Steffens publié en 1904 sur la corruption municipale : The Shame of the cities. Steffens se penchait sur le cas de New York, Chicago, Minneapolis, Philadelphie et Pittsburgh… Déjà. L’article sur « Philadelphie : corrompue et satisfaite » se trouve ici (à partir de la page 269).
La corruption n’a pas pris fin au XXe siècle. En effet, selon Seymour Hersh dans son succès de librairie La Face cachée du clan Kennedy, toute la carrière de Kennedy s’est déroulée sous le signe de la corruption. La fortune de son père (gagnée, entre autres, à trafiquer l’alcool avec la Mafia sous la prohibition) a contribué de façon décisive à son élection, en permettant d’acheter des voix dans certaines circonscriptions clés. Pour cela, un rôle éminent est revenu à la Mafia de Chicago, et notamment à son chef Sam Giancana. Une des maîtresses de Kennedy servait d’intermédiaire entre lui et ce chef mafieux (également son amant), en convoyant des valises de billets. Il faut noter au passage que la même jeune femme apportait à la Maison-Blanche, toujours en espèces, les généreuses contributions d’industriels californiens qui devaient bénéficier d’un énorme contrat militaire, en fait un des plus vertigineux gouffres financiers de l’histoire américaine (6,6 milliards de dollars des années 60 pour un avion pratiquement sans usage).
Pourquoi Kennedy payait-il Giancana ? Pour faire assassiner Castro. Kennedy, après l’échec de l’invasion de Cuba sous l’égide de la CIA, aurait, selon Hersh, nourri une haine singulière contre Castro, jusqu’à mener contre lui une guerre privée qui l’empêchait de se contenter des tentatives, baroques mais vaines, des services officiels. Car l’assassinat politique entrait aussi dans la palette kennedienne : il est, plus au moins directement, lié à l’assassinat de Lumumba, de Trujillo et de Diêm » On est loin de l’icône.
Le livre de Hersh est suffisamment sérieux pour avoir résisté à la puissance persistante de la famille Kennedy. Or celle-ci est à sa manière le véritable héros du livre : JFK y apparaît comme le joueur vedette d’une équipe exceptionnellement soudée autour de sa réussite commune. Le portrait que Hersh donne de Bob Kennedy, ministre de la Justice de son frère, son actif paravent contre les curiosités mal placées et peu ou prou son homme des basses œuvres, n’est pas moins sévère que celui de JFK. Le charisme en moins.
Plusieurs recours en justice ont été déposés par l’équipe de Donald Trump. Ils ciblent plusieurs États clés, où le scénario d’une invalidation de bulletins de vote pourrait profiter au candidat républicain. « Quels bulletins de vote a-t-on le droit de compter en fonction de la loi de chaque État ? C’est cela qui est en jeu », explique à France 24 Olivier Piton, avocat spécialisé en droit public. « Cela pourrait changer complètement le résultat (de l’élection) »
« Le gros problème des médias et des Démocrates, c’est qu’ils prennent les gens pour des imbéciles. On est dans la stratégie du bourrage de crâne » dénonce à raison @fogiesbert qui note qu’une partie des médias américains et français ne sont plus que des « torchons électoraux ». pic.twitter.com/iDIhfJqpe7
Une estimation de l’ordre de grandeur de la fraude que peut générer une grande « machine » démocrate comme celle de Chicago en 1982 : 100 000 voix. https://t.co/CEZ4HuTRCL
L’ancien sénateur du Michigan, Patrick Colbeck, explique comment il a assisté à des violations flagrantes de la loi et de la procédure électorales à chaque étape du processus. Selon lui, les responsables devraient être jugés pour sédition. Son site Letsfixstuff.org énumère ces violations. Il a assisté, en tant que « contestateur de scrutin » (poll challenger), au dépouillement à Détroit.
Entretien de l’ancien vice-premier ministre australien John Anderson avec l’historien américain Victor Davis Hanson sur l’élection 2020 (1 h 5 min, en anglais, enregistré le 7 novembre)
Entretemps dans le camp des tolérants, effigie de Trump décapitée en pleine rue devant une foule approbatrice (plusieurs sans masque tout à coup) :
Selon que la fraude soupçonnée frappe le candidat du Bien ou du Mal, elle est recevable ou condamnable selon les grands médias de gauche.
La commission électorale russe met en doute la légitimité du scrutin. Le système de vote par courrier aux États-Unis permet « les votes multiples, les pertes des bulletins “indésirables”, l’essor du vote des morts », relevant d’une « absence d’un contrôle systématique sur le processus électoral par voie postale dans son ensemble », de déclarer Ella Pamfilova.
Selon une étude de septembre 2020, 353 comtés américains comptaient 1,8 million d'électeurs de plus que les citoyens en âge de voter... (Judicial Watch)
Délation, censure, obsession de l’identité… Bari Weiss (ci-contre), ex-collaboratrice des
pages opinion du grand journal américain, raconte la dérive sectaire de cette
institution du journalisme.
En juin, au plus fort des manifestations provoquées par la mort de George Floyd aux États-Unis, le sénateur républicain de l’Arkansas, Tom Cotton, publiait une tribune dans le New York Times appelant au déploiement des troupes fédérales dans les grandes villes américaines. Fait extrêmement rare, plus de 1 000 salariés du journal s’élevèrent contre l’article, inquiets, disaient-ils, de la dangerosité du propos. Penaud, le Times répondit que le processus de publication avait été hâtif, poussant le rédacteur en chef des pages opinion, James Bennet, à la démission. Un mois plus tard, sa subordonnée, Bari Weiss, dont les idées allaient souvent à l’encontre du consensus prévalent au sein du quotidien, quittait celui-ci, la nouvelle rencontrant un écho mondial. Une tempête dans un verre d’eau ? Pas si l’on considère que l’épisode est révélateur de la polarisation croissante de l’opinion américaine et de l’inquiétant enfermement des médias
progressistes dans une orthodoxie identitaire. Depuis, la jeune et brillante journaliste, autrice du remarqué How to Fight Anti-Semitism (« Comment combattre l’antisémitisme »), lauréat d’un National Jewish Book Award 2019, est devenue le symbole des méfaits de cette étroitesse d’esprit, mais aussi de l’espoir de voir émerger une nouvelle garde soucieuse de pluralisme. Elle s’est confiée en exclusivité au Point depuis Los Angeles, où elle vit désormais.
Le point s’entretient avec Bari Weiss.
Le Point. — Ce n’est pas tous les jours qu’un journaliste démissionne du New York Times. Pourquoi avez-vous pris cette décision ?
Bari Weiss. — Il faut revenir plusieurs années en arrière. Pendant plus de quatre ans, j’ai travaillé au Wall Street Journal pour les pages opinion. Je me trouvais un peu à part, car j’étais la plus à gauche du service. J’étais très opposée à Trump, et, après son élection, il m’a semblé que le journal avait beaucoup de choses à dire sur les projets politiques du président, mais peu sur les implications morales de son investiture. À ce moment-là, comme beaucoup de Never Trumpers, j’ai cherché du travail ailleurs. Dans le même temps, le New York Times, comme d’autres organes de presse qui avaient manqué le phénomène Trump, se livrait à un examen de conscience. Il comprenait qu’il n’avait pas fait assez pour s’exposer et exposer ses lecteurs à des idées, à des personnes et à des politiciens qu’ils ne pouvaient pas rencontrer à Brooklyn ni dans l’Upper West Side. Ce qui s’est avéré une excellente occasion pour moi. Mais, soudain, de progressiste au Wall Street Journal, je suis devenue conservatrice au New York Times. Je m’y attendais ! Certains de mes collègues ne me parlaient pas, mais c’était supportable, c’était le prix à payer pour travailler dans le journal le plus puissant du monde. J’avais un travail passionnant, qui consistait essentiellement, au-delà de la publication épisodique d’articles, à commander des articles d’analyse et d’opinion [ce qu’on appelle en anglais un
staff editor, NDLR] à des personnes qui n’auraient pas spontanément écrit dans le New York Times. Cela a duré un certain temps.
LES CONCLUSIONS de l’enquête exclusive de l’IFOP, que commente Jérôme Fourquet, sont claires. Seuls 32 % des Français considèrent que les pouvoirs publics luttent efficacement contre l’immigration clandestine. Une large majorité d’entre eux sont favorables à des mesures vigoureuses pour limiter les flux ; 78 % pensent qu’il faut une immigration choisie et non pas subie ; 55 % sont favorables à la suppression du regroupement familial. Et 58 % souhaitent l’instauration du droit du sang. Nous publions ici quelques extraits de cet entretien dont vous pourrez retrouver l’intégralité dans Le Figaro Enquêtes.
LE FIGARO. — Votre enquête montre que la perception des Français de l’immigration a évolué de manière de plus en plus négative. En 2007, ils sont encore 49 % à penser que l’immigration est « une chance pour la France », contre 37 % aujourd’hui. Comment l’expliquer ?
Jérôme FOURQUET. — Il faut tout d’abord évoquer un aspect méthodologique non négligeable. Jusqu’au milieu des années 2000, les sondages étaient réalisés par téléphone et une partie des sondés rechignaient à faire des réponses non « politiquement correctes » aux enquêteurs qui les interrogeaient. Depuis, la plupart des sondages sont effectués via internet, où il n’y a plus d’interactions entre le sondé et l’enquêteur. Les sondés, seuls devant leur écran, déclarent plus facilement des opinions plus abruptes et moins consensuelles. Au delà de ce biais méthodologique, la crise économique que notre pays a connue en 2008-2009, puis la crise migratoire de 2015-2017, et, parallèlement, les attentats qui ont frappé la France depuis 2012 ont alimenté dans l’opinion l’idée selon laquelle, d’une part, la France n’avait plus les moyens d’accueillir et d’intégrer de nouveaux arrivants et, d’autre part, qu’une immigration importante pouvait générer des problèmes sécuritaires.
— La vague migratoire et la question du terrorisme à partir de 2015 ont-elles représenté un tournant ?
— Ces événements ont plutôt eu tendance à conforter dans leurs opinions tous ceux déjà préalablement opposés ou inquiets face à l’immigration. Toute une partie de la population française doute depuis longtemps de notre modèle d’intégration, et des événements comme les émeutes de banlieue de 2005 avaient puissamment ancré ce doute. Les signes de communautarisation d’une partie de la population issue de l’immigration arabo-musulmane dans de nombreux quartiers ont renforcé cette grille de lecture. La radicalisation islamique et les attentats participent de ce processus.
— Les Français interrogés sont 64 % à penser qu’« on en fait plus pour les immigrés que pour les Français »… Comment l’expliquez-vous ?
— Cette idée n’est pas nouvelle. Dès les années 1980, notamment dans les milieux populaires, s’était installée l’idée que les immigrés seraient prioritaires dans l’attribution de logements sociaux ou de différentes prestations sociales. Très précocement, le FN a joué sur ce ressort avec son concept de « préférence nationale » et son slogan « Français, premiers servis ». Au fur et à mesure que des réformes sont menées rendant le modèle social moins généreux (code du travail, retraites, etc.) et que la pédagogie gouvernementale martèle que les ressources financières se font plus rares, une majorité de Français souhaitent que ces sommes leur bénéficient en priorité. Le fait que des immigrés puissent bénéficier de la CMU et le coût croissant de l’aide médicale d’État constituent dans ce contexte un point de crispation important.
— Le modèle actuel est-il viable dans une société que vous décrivez comme archipellisée ?
— Aux États-Unis, depuis des années, les républicains ont mené une campagne dénonçant les excès de l’État-providence. Ils l’ont fait officiellement en vertu de leurs convictions idéologiques et philosophiques (pour résumer, la liberté et la responsabilité de chaque individu qui doit s’assumer et ne pas tout attendre de la collectivité). Mais derrière se cache également une grille de lecture raciale, prisme toujours important aux États-Unis. La lutte contre l’élargissement de la protection sociale, commel’opposition véhémente contre l’Obamacare (couverture sociale obligatoire mise en place par Obama), est aussi assise subliminalement sur l’idée que la classe moyenne blanche va devoir financer les aides sociales supplémentaires que vont toucher les Noirs. Ronald Reagan avait employé l’expression de Welfare Queen (littéralement « la reine de l’assistance », que l’on pourrait également traduire par « la reine des allocs », NDLR), qui renvoyait à la figure de la mère célibataire noire abusant de l’aide sociale. Tant qu’une société est homogène démographiquement et ethno-culturellement, l’acceptation d’un modèle de protection sociale est assez élevée et les débats portent pour l’essentiel sur son coût et le niveau de redistribution. C’est la situation qui a longtemps prévalu en France. Avec une hétérogénéité démographique croissante, il est probable que les termes du débat changent également et prennent une tournure qui ressemble en partie à ce que l’on observe depuis longtemps aux États-Unis.
— Selon votre enquête, les Français sont majoritairement hostiles à l’acquisition automatique de la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers et favorables au droit du sang. Est-ce une réaction liée aux difficultés d’intégration d’une partie des populations immigrées ?
— Le débat sur l’immigration tel qu’il est abordé par ceux qui défendent le bienfondé de ce phénomène ou qui relativisent ses effets sur la société française porte la plupart du temps sur les flux d’entrées annuels qui sont présentés comme tout à fait « gérables » et « absorbables ». Mais quand on parle d’immigration aux Français, beaucoup d’entre eux raisonnent non pas seulement sur les « flux », mais sur le « stock ». Nombre de nos concitoyens constatent empiriquement que la composition démographique de la population de leur quartier ou de leur ville a changé significativement depuis une vingtaine d’années. De fait, comme nous l’avons montré dans notre livre, près de 19 % des enfants qui naissent aujourd’hui en France reçoivent un prénom arabo-musulman. Comme l’a bien décrit David Goodhart dans son livre Les Deux Clans, les changements démographiques que la Grande-Bretagne (mais ce constat vaut aussi pour la France) a connus en seulement quelques décennies ont été particulièrement massifs et spectaculaires. Ces bouleversements ont déstabilisé des pans entiers des sociétés occidentales et notamment leurs composantes populaires, qui ressentent une forte insécurité culturelle. La réislamisation de toute une partie des populations issues de l’immigration depuis le début des années 2000 a accentué ce phénomène. Dès lors, une forte demande s’exprime pour réduire drastiquement les flux migratoires et pour tenter en priorité de mieux intégrer les immigrés et leurs descendants déjà présents sur notre sol.
« Le Figaro Enquêtes » : « La France face au défi de l’immigration », dirigé par Alexandre Devecchio, avec les contributions de Stephen Smith, Hubert Védrine, Michèle Tribalat, Jérôme Fourquet, Pierre Vermeren, Douglas Murray, Dominique Reynié, Chantal Delsol, Malika Sorel, Renaud Girard, Paul Collier…