lundi 29 septembre 2014

Mario Dumont : « L’école privée n’est pas subventionnée »

Mario Dumont s'exprime dans le Journal de Montréal au sujet de coupures dans le financement de l'école privée.

« Voilà donc revenu le vieux débat sur les écoles privées. Dans la fonction publique, dans les syndicats, dans les médias, les ennemis du privé profitent d’une révision des dépenses publiques pour pousser l’idée de casser les reins une fois pour toutes aux écoles privées. Supposément, il y aurait là une économie évidente. Les opposants à l’école privée ont gagné il y a longtemps la guerre des mots: on entend et lit régulièrement que les écoles privées sont «subventionnées» au Québec. C’est faux. L’État ne subventionne pas les écoles, l’État finance l’éducation de chacun des enfants du Québec. Le fait particulier, c’est que l’État coupe ledit financement de 40% dans le cas d’un élève qui s’inscrit dans le privé, étant entendu que les parents mettront la main à leur poche pour financer la différence.

Double contribution

Ces parents qui paient pour une inscription au privé ne bénéficient pas de rabais d’impôt ni de rabais sur leur taxe scolaire. Ils contribuent à 100% pour l’école publique et fournissent un supplément sur une base volontaire. Et c’est bien ainsi. Le gouvernement fait donc une économie de 40% de la subvention pour chaque enfant inscrit au privé, ce qui représente plusieurs centaines de millions annuellement. Imaginons que le gouvernement aille de l’avant et coupe de moitié le financement octroyé pour un enfant inscrit au privé: au premier coup d’œil, il s’agit d’une économie. Par contre, une analyse un peu plus poussée nous fait vite voir que la hausse de plusieurs milliers de dollars annuellement qu’engendrerait une telle décision forcerait des milliers de parents de la classe moyenne à se résigner à retirer leurs enfants de l’école privée. Alors, le même enfant s’inscrit dans le public et a droit à 100% de son financement. Pour le gouvernement, c’est une dépense accrue. Les personnes vraiment fortunées vont toujours pouvoir se payer l’école privée. Il en restera toujours d’inébranlables dans l’Axe Westmount-Outremont. L’enjeu politique qui est en cause ici, c’est de couper l’accès à l’école privée pour la classe moyenne. On sait que la majorité des écoles privées reçoivent aujourd’hui des enfants issus de la classe moyenne. Beaucoup de parents se serrent la ceinture pour payer leur part et plusieurs d’entre eux ne pourraient pas faire face à une explosion de la facture. C’est, entre autres, le cas de la plupart des écoles privées en région.

Gros trou

Un transfert massif d’enfants du privé vers le public représenterait des dizaines, voire des centaines de millions de dépenses pour le gouvernement. Cette décision ne peut pas être justifiée rationnel­lement d’un point de vue budgétaire. C’est une guerre idéologique. Le Québec a éliminé tous les hôpitaux privés, on travaille à faire disparaître les garderies privées, pourquoi ne pas se débarrasser aussi des écoles privées? On aime tellement les systèmes étatiques uniques et uniformes, syndiqués mur à mur. Le Québec doit s’occuper mieux de son école publique, oui. Faire croire que l’argent viendra de coupes dans le privé est un grossier mensonge. »




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Les Steve Jobs de ce monde ne veulent pas d'une école haute technologie

Les dirigeants de la Silicon Valley transforment le monde en un environnement totalement informatique, mais en tant que parents ils se montrent particulièrement réticents à l’égard de ces applications innovantes, écrit Nick Bilton, journaliste spécialiste en informatique auprès du  New York Times.

Bilton a en effet constaté que l’élite de la Silicon Valley contrôle de manière stricte l’utilisation de la technologie par leurs enfants.

« Le défunt Steve Jobs a admis à l’époque que ses enfants n’avaient jamais utilisé un iPad, un des grands succès d’Apple », explique Nick Bilton. Jobs faisait également remarquer aussi que l’utilisation de la technologie était particulièrement limitée dans sa maison.

Plus tard, il est apparu que Jobs n’était pas une exception. Dans la famille de Evan Williams, un des fondateurs de Twitter, les enfants n’ont pas non plus de tablettes et en outre, la lecture de livres imprimés est encouragée. Chris Anderson, ancien rédacteur en chef du magazine de technologie Wired, a même admis qu’il ne tolérait pas d’écran d’ordinateur dans la chambre de ses enfants.

« Nous avons constaté en premier les dangers de cette technologie et je ne veux pas que mes enfants puissent être confrontés à ces problèmes », a affirmé Anderson pour justifier ces restrictions.

Bilton dit avoir constaté que la plupart des pionniers de la technologie limitent l’utilisation de gadgets comme les tablettes ou les téléphones dits intelligents par leurs enfants à 30 minutes par jour pendant la semaine, alors que d’autres ne tolèrent l’usage de la technologie que pendant la fin de semaine.

À partir de l’âge de dix ans, les enfants de ces pionniers peuvent, selon le journaliste, utiliser pour la plupart un ordinateur, mais uniquement pour leurs travaux scolaires.

Hannah Rosin, journaliste auprès de The Atlantic, a constaté un phénomène similaire chez les concepteurs d’applications pour enfants. « Là aussi, il a semblé que le divertissement numérique est tabou pendant la semaine », dit-elle.

Les restrictions par rapport à l'informatique se reflètent aussi souvent selon les observateurs dans le choix des écoles que les entrepreneurs de Silicon Valley réservent à leurs enfants.

Beaucoup de cadres d’entreprises de Google, Yahoo, Apple et eBay semblent en effet avoir inscrit leurs enfants à l'école Waldorf dont la philosophie éducative ne laisse aucune place à la technologie qui, selon la direction, représente une menace pour la créativité, le comportement social et la concentration des élèves.

Voir aussi

Steve Jobs décriait l'éducation américaine, la paralysie des syndicats d'enseignants, était pour les bons scolaires

Pas de bons points pour les classes hautes technologies ?

Les élèves apprendraient mieux sans ordinateur

Noir bilan pour tableaux blancs

Les jeunes ados sont-ils moins doués aujourd'hui pour le travail manuel ?




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dimanche 28 septembre 2014

Raymond Gravel c. Life Site News – chronologie et sommaire de la défense

Mise à jour du 28 septembre 2014

Les deux parties (LifeSiteNews et la succession Gravel) ont convenu de se désister mutuellement sans frais. Ce procès n'aura donc pas lieu. Rappelons que M. Raymond Gravel poursuivait LifeSiteNews pour un demi-million de dollars.

Mise à jour du 11 août 2014

M. Raymond Gravel est décédé ce matin d'un cancer du poumon qui lui avait été diagnostiqué à l'été 2013. Il avait 61 ans. Selon une source bien informée, ce décès ne devrait pas éteindre la cause qu'il avait intentée contre LifeSiteNews. L'avocat représentant M. Gravel devra décider de la chose. On évoque qu'il voudrait poursuivre ce procès.

Mise à jour du 12 juin 2014

M. Raymond Gravel est hospitalisé depuis le 8 juin dernier. Le cancer est revenu, « et plus fort qu'avant », dit-il. Il doit passer des examens à Trois-Rivières avant d'en connaître davantage sur son état de santé.

« Je ne sais pas c'est quoi l'avenir, mais ce n'est pas très prometteur », lance-t-il. Il a invité le Journal l'Action à le rejoindre à sa chambre du Centre hospitalier régional de Lanaudière à Saint-Charles-Borromée. « J'ignore encore s'il y aura d'autres traitements. » Il aimerait retourner chez lui. « Mais je pense pas », a déclaré un M. Raymond Gravel résigné.

Mise à jour du 17 novembre 2013


M. Raymond Gravel, atteint d'un grave cancer, déclare aux médias :
« Le combat contre le cancer, il le poursuit. En entendant, il se réjouit d'en avoir gagné un, celui-là contre la droite religieuse, qui lui en a fait baver durant des années en l'accusant d'avoir renié sa religion, d'être un « prêtre gai » pour avoir défendu le mariage homosexuel, ou encore un « assassin d'enfants » en raison de sa position pour l'avortement. « On a reconnu qu'on avait fait de la diffamation à mon endroit et ça m'a soulagé », dit-il. »
M. Gravel fait référence à une entente à l'amiable avec une autre partie que LifeSiteNews, entente qu'il interprète comme une victoire morale à défaut d'avoir réussi à ruiner ses critiques (il les poursuivait charitablement pour 500.000 $ !)

L'affaire Raymond Gravel c. LifeSiteNews suit, par contre, son cours devant les tribunaux. Suivre les derniers développements ici.


Billet de mars 2012

De gauche à droite, Svend Robinson (ex-NPD), Amir Khadir (QS)
et Raymond Gravel lors du gala 2009
du Conseil québécois des gais et lesbiennes 
Le très controversé Raymond Gravel pour­suit deux organi­sations cana­diennes en justice pour diffa­mation. Il demande 500 000 $ en compen­sation pour « atteinte illé­gale à sa dignité » et à titre de dom­mages punitifs. Nous n'avons pas compris ce qui, dans l'esprit évan­gélique de pardon et de paix, le poussait à engager ces pour­suites. Nous sommes, par contre, heureux que Raymond Gravel ait une petite fortune person­nelle et puisse ainsi s'offrir les services d'un avocat.

Nous présentons à nos lecteurs, souvent friands de premières sources inédites dans les affaires judiciaires, le sommaire de la défense qui vient d'être déposé et est désormais public (bien qu'encore inédit).


Sommaire de la défense

RAYMOND GRAVEL, Demandeur
c.
LIFESITENEWS.COM et JOHN-HENRY WESTEN et STEPHEN JALSEVAC et TIM WAGGONER et HILARY WHITE et PATRICK B. CRAINE et CAMPAGNE QUÉBEC-VIE et LUC GAGNON, Défendeurs


Raymond Gravel c. Life Site News – exposé chronologique de la défense

Le 14 mars 2012 – La requête en Cour supérieure du Québec de l’abbé Raymond Gravel contre Life Site News a passé presque systématiquement sous silence les déclarations et gestes déclencheurs qu’il a posés et auxquels les défendeurs n’ont fait que réagir dans leurs articles, selon un modèle « action-réaction » illustré dans les nombreux épisodes présentés par les défendeurs. Tel est un aspect important de la théorie de la cause qu'ils soumettront au tribunal.

Les défendeurs entendent plaider que le recours du demandeur Raymond Gravel est abusif, utilisant les tribunaux de manière excessive et déraisonnable, dans le but de régler ses comptes avec ses adversaires politiques. Ils soutiennent que le recours vise surtout à limiter leur liberté d'expression dans le contexte de débats éminemment publics tels que l’avortement, le mariage de conjoints de même sexe et l’euthanasie, cherchant ainsi à les priver du plein exercice de libertés constitutionnellement protégées, libertés essentielles à l’exercice de leur métier de journaliste.

L’intervention du Nonce apostolique au Canada et de l’évêque de Joliette, Mgr Gilles Lussier – supérieur immédiat de l’abbé Raymond Gravel –, interpelle l’Église catholique du Canada et particulièrement du Québec face à cette situation inusitée. Le 21 décembre 2010, le demandeur Raymond Gravel poursuivait Life Site News en Cour supérieure du Québec.

Dans un article publié dans Le Devoir le 16 avril 2011, l’abbé Gravel traite publiquement d’une convocation. « Parfois Rome peut passer par-dessus l’évêque ; on l’a vu quand j’ai dû quitter la politique. » Selon Raymond Gravel, « l’Église a intérêt à accepter ses prises de position au sujet de l’homosexualité et de l’avortement, car elles représentent les valeurs des Québécois. "Sinon, l’Église va mourir ici". »

Depuis janvier 2011, l’abbé Gravel s’est fait lui-même le principal propagandiste de la diffamation dont il se dit victime, diffusant notamment sur son site Internet le texte intitulé : « Pourquoi Raymond Gravel poursuit le site Web LifeSiteNews.com ? ». En accordant ces entrevues et en y répétant lui-même les propos qu’il allègue être diffamatoires à son égard, l’abbé Gravel contribue à ses propres « dommages », donnant à ces propos une diffusion beaucoup plus large que leur contexte de diffusion initiale par les demandeurs, et tentant de se faire justice à lui-même en condamnant les défendeurs sur la place publique, sans attendre le jugement de la Cour.

Parmi les articles présentés dans la défense nous retrouvons les suivants :

  • « Le Vatican erre – L'Église catholique n'a aucune crédibilité dans le débat actuel sur la redéfinition du mariage », par Raymond Gravel, La Presse, 2003-08-05 ;
  • « La communion et l’avortement », par Léo Kalinda, Dimanche Magazine, Radio-Canada, 2004-06-20 : « Moi, je suis pro-choix, puis je vais communier le dimanche. Puis y’a pas un évêque sur terre qui va m'interdire de communier le dimanche. Y’en a pas un. Même pas le Pape. » – Raymond Gravel ;
  • « Un rendez-vous manqué », La Presse, 2004-12-19 : « Les dirigeants de l'Église catholique, en l'occurrence les évêques catholiques du Canada, ne sont pas au rendez-vous de l'histoire. Ils s'enferment dans leurs doctrines archaïques et désuètes, définies à une autre époque et devenues impertinentes pour la majorité des croyants; ils refusent toute redéfinition du mariage qui permettrait aux couples homosexuels de régulariser leur union. » – Raymond Gravel ;
  • « Raymond Gravel, le curé rose », Fugues, juin 2005 : « Mes prises de position sur l’avortement et sur le mariage gai n’ont pas bien été reçues au Vatican. Mon évêque (Mgr Gilles Lussier, évêque de Joliette) a même reçu une lettre du Saint-Siège disant que si je persistais à ne pas être conforme à la doctrine de l’Église catholique, je devrais en subir les conséquences. » – Raymond Gravel ;
  • « Des prêtres dénoncent l’attitude de l’Église sur la question de l'homosexualité, "l'Église est déprimante, pas évangélique". », Raymond Gravel cosignataire, 2006-02-26
  • Sur le projet de loi C-484, Chambre des Communes (protection du foetus), Raymond Gravel, Hansard, 2007-12-13 : « Monsieur le Président, je suis un peu mal à l'aise avec ce projet de loi. […] Je suis un prêtre catholique et j'ai un peu de difficulté à me situer en regard de ce projet de loi, tout simplement parce que le député qui le présente fait partie d'un groupe qu'on appelle le groupe Pro-Vie qui, à mon humble avis, est un groupe assez extrémiste et fanatique par rapport à la vie. »
  • « Henry Morgentaler : Un héros ou un criminel ? », Raymond Gravel, Le Devoir/La Presse, 2008-07-01 : « Qu'on le veuille ou non, ce médecin a travaillé sans relâche à faire de l'avortement un acte médical légal […] C'est pourquoi j'invite les dirigeants de l'Église catholique à montrer plus de modération dans leurs commentaires. »
  • « La chronique de Raymond Gravel – Crise de valeurs ou de religion ? », Raymond Gravel, Le Journal de Montréal, 2008-10-16 : « Si monseigneur Ouellet se dit victime de mépris de la part des Québécois, c'est peut-être parce qu'il incarne lui-même cet autoritarisme religieux. […] Il me semble qu'il y a là, non pas une crise des valeurs, mais plutôt une remise en question d'une religion qui bafoue, impose, rejette et exclut, au nom d'une doctrine qui n'a pas su s'actualiser. »
  • « Une chasse aux sorcières organisée », Raymond Gravel, Le Devoir, 2010-07-12.

Les défendeurs soutiennent que le demandeur n’a pas fait la preuve des dommages qu’il allègue dans sa requête où il allègue notamment qu’« on lui enlève sa grande fierté de politicien, un rêve qui s'était réalisé sous forme de vocation tardive et pour laquelle, il tirait beaucoup de satisfaction ». Or le demandeur a choisi de son propre chef de se conformer tardivement à la règle de discipline interne de son Église interdisant aux prêtres de faire de la politique active. Quant à la réputation du demandeur, l’examen des revues de presse exhaustives produites au soutien de la défense, démontre que l’abbé Gravel s’est lui-même construit une réputation de polémiste au fil des années.

Selon les prétentions des défendeurs, M. Gravel attise, entretient et cultive lui-même minutieusement cette réputation, en ayant notamment recours à la provocation, tel qu’il s’en confie lui-même au début 2006 à un journaliste du magazine homosexuel Le Point dans l’entrevue : « On doit manifester, revendiquer, provoquer et même choquer, pour que les poches de résistance puissent s’estomper et disparaître. » En un mot, M. Gravel était déjà un personnage controversé indépendamment des agissements des défendeurs, semant lui-même la controverse dont il se dit victime.

En conséquence du caractère abusif du présent recours, les défendeurs requièrent du Tribunal qu’il condamne le demandeur à payer les dommages-intérêts en réparation du préjudice subi par les défendeurs, rejette la requête de l’abbé Raymond Gravel et accueille la défense de Life Site News.

samedi 27 septembre 2014

En Allemagne, le Conseil d'éthique propose de dépénaliser l'inceste entre frère et sœur

Le Conseil d'éthique allemand propose, dans un avis publié mercredi 24 septembre, de dépénaliser les relations sexuelles consenties entre frère et sœur adultes et recommande de durcir les sanctions dans les cas de relations incestueuses avec un mineur.

Les Sages allemands se sont saisis de ce thème après l'histoire très médiatisée d'un couple incestueux de Leipzig (Est), qui s'était connu à l'âge adulte. Patrick S., adopté à l'âge de 7 ans, avait repris contact à sa majorité avec sa mère biologique et était alors tombé amoureux de sa sœur Susan K. restée, elle, au foyer familial. De leur union étaient nés quatre enfants, dont deux handicapés. Le couple avait fait l'objet de plusieurs condamnations en raison de cette relation incestueuse. Patrick S., qui a passé plus de trois ans derrière les barreaux, et Susan K., un temps placée en institution en raison de son retard mental, s'étaient tournés en vain vers la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, en 2008, puis vers la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en 2012.

Voir aussi

En Allemagne, les zoophiles prennent du poil de la bête




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« Universalité » des garderies...

On entend parler partout de la fin « de l'universalité » d'accès aux garderies fortement subventionnées.

« Garderies : la fin de l'universalité unanimement décriée

La CSN redoute que l'idée d'abolir le tarif unique dans les centres de la petite enfance (CPE) fasse tache d'huile et gagne les services de garde en milieu scolaire.

La Presse rapporte que l'universalité du coût pour inscrire son enfant dans une garderie subventionnée disparaîtra avec la révision des programmes. L'actuel tarif est de 7 $ depuis 2004. »

« L’universalité menacée ?

Au 1er octobre, le gouvernement Couillard indexera le tarif unique des garderies, immobile depuis dix ans, pour le faire passer à 7,30 $. Mais encore plus que cette augmentation, essentiellement symbolique, c’est la modulation en fonction des revenus des familles qui met en crise le principe d’universalité, qui fait débat. »

Trois choses frappent dans ces cris d'orfraie :

1. Ceux qui crient sont des progressistes tendance redistributionnistes. Or l'universalité — en réalité il s'agit d'un tarif unique peu importe les revenus des parents — est contraire à ces principes redistributionnistes puisque les riches paient la même chose que les plus pauvres. (Pour notre part, nous ne sommes pas convaincus qu'il est juste et productif de faire en sorte qu'avoir des enfants coûte plus cher aux gens moins pauvres. Si l'on veut encourager la natalité, cet encouragement ne doit pas se concentrer sur les familles les moins nanties.)

2. On peut garantir l'universalité en modulant les coûts selon les revenus grâce à un « ticket modérateur ». En Europe, les services de santé sont universels et, pourtant, les patients paient des frais modérateurs, un tarif utilisateurs-payeurs. Il existe une diversité de façons de financer les soins tout en garantissant l'universalité.

3. En outre, parler d’universalité en matière de garderies à 7 $ ne signifie pas qu'il y ait universalité de l'aide à la garde d'enfants. En effet, les parents qui font le choix de demeurer à la maison avec leurs enfants ne bénéficient d’aucune redistribution. En clair, la subvention accordée actuellement aux familles qui envoient leurs enfants en garderie est discriminatoire, tout le contraire de l’universalité.

Personne dans la presse consensuelle ne semble relever ce dernier point que vivent pourtant de nombreuses familles québécoises. Il est vrai qu'elles ont l'immense tort de perpétuer un mode de garde familiale, rétrograde donc. Elles n'ont, pour le Québec moderne et progressiste, que ce qu'elles méritent, dirait-on. Ajoutons que, contrairement aux acteurs des réseaux de garderies qui vivent des deniers publics, ces familles ne sont pas organisées et qu'on ne les entend donc pas depuis des décennies.




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vendredi 26 septembre 2014

Les dessous de la réussite finlandaise

Le journaliste de La Presse de Montréal, Francis Vailles, se penche sur l'école finlandaise. La Finlande, une nation dont les parallèles avec le Québec seraient assez frappants selon La Presse.

Élèves finlandais
« L'enseignante Jaana Marin lit les phrases en anglais projetées sur le tableau. Les élèves répètent docilement. Ils sont tout aussi réservés lorsqu'ils répondent aux questions ou travaillent en équipe avec une tablette iPad.

Le calme de cette classe d'élèves de 15 ans aux cheveux presque tous blonds est étonnant. Ma présence y est sûrement pour quelque chose. Pourtant, pendant le dîner à la cafétéria, une demi-heure plus tôt, les 200 élèves présents n'étaient guère plus dissipés.

Est-ce l'une des raisons qui expliquent le succès du système d'éducation finlandais, vanté partout ? »

Plusieurs observateurs avaient déjà noté ces différences entre les élèves et les valeurs de la société finlandaise et la société multiculturelle, moderne de nos contrées :
« La culture de discipline de la population finlandaise la démarque en effet des autres sociétés nordiques. La Finlande a toujours été un pays frontière entre l’est et l’ouest. La naissance de la nation finlandaise a été réalisée sous l’Empire russe au XIXe siècle. D’où la présence d’éléments de l’est un peu partout en Finlande qui ne rend pas paradoxale sa situation aux côtés de la Corée et du Japon dans les comparaisons internationales. Mais encore, le passage très rapide d’une société agricole à une société industrielle, puis postindustrielle, rend compte du caractère particulier de l’État providence finlandais : d’un coté industriel et individualiste, de l’autre agraire et collectiviste. La culture finnoise connaît, pour ces raisons, un caractère discipliné et un esprit collectif forts.

[...]

Les enseignants sont décrits comme pédagogiquement conservateurs, en dépit du tournant progressiste pris par la philosophie scolaire finlandaise dans les années 1980s. En 1996, un rapport britannique a révélé le caractère traditionnel de l’organisation de l’enseignement dans les écoles malgré la réforme du curriculum. Ce dernier était dans la majorité des cas de type frontal (voir relation frontale), destiné à toute la classe avec peu de formes individualisées, « centrées sur l’élève ». [Note du carnet : Bref, les profs ne sont pas de gentils animateurs contrairement au Québec, ils enseignent surtout à l'ancienne, en maîtres.]

[...]

Il n’y a pas de « miracle » finlandais conclut Simola : le modèle d’élève décrit dans PISA 2000, très fortement orienté vers le futur, semble reposer en Finlande largement sur le passé, un monde en train de disparaître, une société préindustrielle et agraire, une éthique d’obéissance peut-être la plus forte parmi les sociétés européennes. La réforme de l’école unique pédagogiquement progressiste a par ailleurs été véhiculée en Finlande par des professeurs plutôt conservateurs, avec des résultats plus satisfaisants qu’ailleurs. »
et encore
« Autre paradoxe finlandais : la revendication de valeurs morales et religieuses fortes, et affichées dans les discours, dans les programmes et jusque dans les salles de classe (où il n’est pas rare de voir des icônes), et parallèlement une très grande tolérance. Rien d’étouffant ni de contraint dans l’éthique finlandaise, mais au contraire le sentiment que l’affirmation de ces valeurs a essentiellement pour but de favoriser l’épanouissement de la personne. » (Voir billet)
Francis Vailles poursuit :

 « La Finlande est devenue le point de mire du monde, il y a 15 ans, lors des premiers tests internationaux de langue et de mathématiques qu'ont passés les élèves de 15 ans (PISA). Depuis, la Finlande termine toujours parmi les premiers, elle dont les écoles sont pratiquement toutes publiques.

Ces résultats ont incité les autorités à faire la promotion de leur système dans le monde, faisant même payer les touristes pour visiter leurs écoles. La marchandisation irrite certains experts finlandais, pour qui les résultats de PISA ne montrent qu'une facette de la réalité.

Ainsi, en Finlande, l'écart entre les résultats des garçons et des filles est l'un des plus grands des pays industrialisés, les immigrés sont plus nombreux à décrocher qu'ailleurs et une bonne part des écoles des grandes villes du Sud, où vivent les mieux nantis, est nettement plus forte qu'en région.

« Une directrice d'école s'est même fait demander par un parent combien il y avait d'enfants immigrés à son établissement », s'insurge Fred Dervin, professeur à la faculté d'éducation de l'Université de Helsinki.

[Sur la faible immigration en Finlande lire : Finlande — Immigration à 2 % dont beaucoup de Caréliens]

Pour prendre le pouls, je me suis rendu à l'école de Vääksy, petite ville située à deux heures au nord de Helsinki, au milieu de lacs et de forêts. [...]

Contact en direct avec les parents

La première chose qui m'a frappé, c'est l'abondance de ressources. Il n'y a que 20 à 24 élèves par classe pour les groupes de 13-15 ans, contre 28 au Québec. Et oubliez la polyvalente bétonnée: l'école lumineuse compte seulement 300 élèves de 13 à 15 ans, ce qui est typique en Finlande.

Les professeurs disposent chacun d'un ordinateur portable dernier cri. L'école est aussi dotée d'un logiciel qui permet aux enseignants de communiquer efficacement avec les parents par internet. Tout y est transmis, en temps réel: absence, comportement en classe, résultats d'examens, etc.

Cet après-midi-là, Jaana Marin a eu bien besoin de recourir au système. Six élèves étaient absents de son cours, ce qui est peut-être un signe du plus grand nombre d'enfants à problèmes qu'ailleurs.

L'école de Vääksy a une petite classe d'enfants qui ont des troubles (autisme, etc.) et une autre avec des handicaps physiques. Ils sont mêlés aux groupes ordinaires, mais pas à plein temps, explique la directrice adjointe de l'école, Sari Puputti.

Dans la section des petits (12 ans et moins), les chaises sont munies de roues pour réduire le bruit et tous se promènent « en pieds de bas », même le directeur !

Garderie: 20 $ par jour

Autre particularité: tout y est gratuit, même les dîners. Les parents d'enfants d'âge préscolaire n'ont toutefois pas cette chance, puisque les tarifs de garderie atteignent jusqu'à 20 $ par jour (7 $ au Québec) et varient selon le revenu familial. Seules les familles ayant des revenus annuels de moins de 42 000 $ ne paient pas. Tiens, tiens...

[Pas de notes avant le lycée]

Durant la formation de base obligatoire (1re à 9e année), le système éducatif finlandais prend soin de ne pas comparer les jeunes entre eux, par exemple avec une moyenne de groupe, qui peut démoraliser certains enfants. Par contre, au terme de la 9e année (notre 4e secondaire), il y a carrément un clivage : les meilleurs vont au lycée tandis que les moins forts sont dirigés vers des écoles de métiers.

Les notes de bulletin vont de 4 à 10. La note de passage est de 5, mais il faut une moyenne de 7 pour être admis au lycée (16 à 19 ans), ce qui est le cas de 55 % des élèves finlandais (40 % à Vääksy). Environ 7 % des ados finlandais décrochent avant la fin.

[Sélection à l'université]

En Finlande, les profs doivent tous avoir une maîtrise, et les trois premières années de leur formation universitaire de cinq ans portent sur leur discipline (maths, géographie, langues secondes, etc.). Les études sont gratuites à l'université, mais le taux d'acceptation des candidats à la faculté d'éducation est très faible (5 % contre 12 % en médecine).

Bref, pour le lycée comme pour l'université, le système y semble plus planifié selon les compétences des candidats et les besoins de la société. Un système gratuit, mais qui apparaît plus dirigiste qu'au Québec. Les jeunes critiquent d'ailleurs la longue liste d'attente pour entrer à l'université.

« Il y a un problème majeur d'accès à l'université. La Finlande n'a pas développé un réseau assez étendu, comme ce fut avec l'Université du Québec il y a quelques années », [prétend] Guy Pelletier, professeur au département d'éducation de l'Université de Sherbrooke, qui a comparé les deux systèmes. [Note du carnet : en quoi le système québécois est-il une référence ? N'y a-t-il pas pléthore de formations et de diplômes peu demandés ?]

Les Finlandais accordent une grande importance à l'éducation et vouent un profond respect aux enseignants. Signe de ce respect, les parents acceptent bien les notes de bulletin attribuées aux enfants, me dit Jaana Marin, même si une partie de l'évaluation est basée sur l'observation subjective des enseignants, en plus des examens.

[...]

En somme, un système d'éducation à l'image de la société finlandaise: moderne, efficace, égalitaire, respectueux des règles, mais réservé. »

[Notons que le journaliste n'ose pas dire « conservateur, discipliné, centré sur le respect dû au maître, à pédagogie souvent traditionnelle »...]


Comparaison Québec-Finlande
FinlandeQuébecCanadaÉtats-UnisOCDE
Taux d'obtention d'un
diplôme secondaire (2010)
93 % 
88 % 
85 % 
77 % 
84 % 
Test de math, ados de 15 ans
(2012, note sur 650)
519 
536 
518 
481 
494 
Test de lecture, ados de 15 ans
(2012, note sur 650)
524 
520 
523 
498 
496 
Salaires maximums des enseignants 
($ américains PPA, 2011)
 45 900 $ 
 54 865 $ 
 56 569 $ 
 56 303 $ 
 50 119 $ 

Source: ministère de l'Éducation du Québec, OCDE, Conseil des ministres de l'Éducation, et PISA

Ces chiffres sont quelque peu trompeurs. Le diplôme secondaire s'obtient un an plus tôt au Québec que dans la plupart des pays occidentaux. En France, par exemple il n'y a qu'un diplôme à la fin du lycée, après 12 ans de scolarité, c'est le bac, l'équivalent du D.E.C. (cégep) québécois !

Voir aussi

Les traits du système finlandais que copie l'étranger n'expliquent pas le succès finlandais, ils sont au contraire source de problèmes

Finlande — Valeurs religieuses et morales fortes revendiquées à l'école, présence d'icônes en classe

Nathalie Bulle sur le modèle finlandais et les tests PISA

Finlande — Immigration à 2 % dont beaucoup de Caréliens

Les écoles privées du Québec écoperont...

Québec entend revoir à la baisse les subventions versées aux écoles privées. La coupe serait au minimum de 50 %. Ces écoles sont financées à 60 % par l'État, croyait-on, mais un comité de travail a plutôt conclu le printemps dernier qu'elles le seraient à hauteur de 75 %. Ce comité, présidé par Pauline Champoux-Lesage - ancienne sous-ministre à l'Éducation et ex-protectrice du citoyen - a recommandé au gouvernement de revoir les règles de financement. Selon les informations obtenues par La Presse de Montréal, le gouvernement Couillard prépare la création d'un ordre professionnel des enseignants, un dossier qui fait l'objet d'un débat. Autre mesure susceptible de soulever la controverse : il envisage de réduire le nombre d'épreuves ministérielles, ces tests obligatoires en français et en mathématiques par exemple.


Le gouvernement Couillard a élaboré des scénarios afin de réduire les coûts au ministère de l'Éducation. Il n'a pas encore tranché, mais ces scénarios sont suffisamment avancés pour être pris au sérieux, a-t-on indiqué à La Presse. Ainsi, l'abolition pure et simple des commissions scolaires est dans les cartons. La seule autre option étudiée est de faire passer leur nombre de 72 à 46. Québec a déjà préparé des cartes délimitant les nouvelles frontières. Le gouvernement Marois, qui avait les mêmes intentions que les libéraux, calculait que la fusion de commissions scolaires pourrait engendrer des économies de 125 millions de dollars.


Québec envisage également de transférer certains pouvoirs des commissions scolaires aux municipalités et aux MRC. Il s'agit du transport scolaire et de la gestion des infrastructures, par exemple. La Fédération québécoise des municipalités (FQM) réclame d'ailleurs ces pouvoirs dans un document sur la décentralisation qu'elle vient de transmettre au gouvernement. « Cela permettrait une meilleure utilisation des locaux et des équipements. À cet élément indissociable de l'occupation dynamique du territoire s'ajoutent des arguments d'équité et de maximisation des ressources », peut-on lire dans Un gouvernement de proximité. Selon elle, « certains territoires seraient prêts à faire l'expérience de l'exercice de cette compétence et il apparaît pertinent de pousser la réflexion plus loin en s'inspirant des modèles existants ailleurs dans le monde, notamment en France ». Dans ce pays, les communes, les départements et les régions ont obtenu des responsabilités dans la gestion du réseau scolaire à la suite d'une décentralisation.

Le printemps dernier, les maires de Montréal et de Québec, Denis Coderre et Régis Labeaume, ont rendu public un document dans lequel ils demandent au gouvernement d'avoir des compétences en éducation, entre autres. Ils se retrouveront d'ailleurs aux côtés du président de la FQM, Richard Lehoux, aujourd'hui, pour une conférence de presse portant sur leur demande de transfert de pouvoirs. Denis Coderre et Régis Labeaume réclament non seulement d'obtenir la gestion des immeubles mais aussi celle de la taxe scolaire. « Un débat existe sur le rôle des commissions scolaires que certains voudraient voir éliminées. Une solution difficile à appliquer si on ne confie pas à d'autres les activités centrales que les écoles ne peuvent pas assumer, comme le bâtiment ou la gestion fiscale. La toile de fond de ce débat est l'échec de la démocratie scolaire, qui fait que les dirigeants de la plupart des commissions scolaires ont une légitimité fragile. Assez pour croire que les élus municipaux, qui incarnent la seule démocratie locale fonctionnelle, pourraient prendre le relais », peut-on lire dans Un nouveau pacte pour les grandes villes. En juin, un comité de travail a recommandé au gouvernement de fixer un taux unique de taxe scolaire pour l'ensemble du Québec. Le gouvernement Couillard privilégie plutôt un taux unique pour chaque région, selon ce qu'a appris La Presse.




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mardi 23 septembre 2014

France : reportage sur les méthodes d'apprentissage de la lecture.

« Education : la lecture, quelle [sic] apprentissage ? », c'est le titre d'un reportage de France 2 diffusé ce lundi 15 septembre au journal de 20 heures. La conclusion scientifique selon la chaîne publique : la méthode traditionnelle syllabique est nettement plus efficace que les méthodes globales et semi-globales privilégiées par l'Éducation nationale.



Voir le reportage.






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Les premières cohortes de la réforme seraient plus faibles en mathématiques

Alors que le Québec se targue d'obtenir de bons résultats aux examens internationaux de mathématiques, une étude réalisée par des économistes québécois vient jeter un pavé dans la mare. Les premières cohortes d'élèves, en particulier les plus faibles, concluent-ils, ont pâti de la réforme en mathématiques lancée en 2000, du moins du point de vue des procédures mathématiques (calcul, algèbre linéaire simple, etc.). « Tout nous porte à croire que la réforme a été porteuse d'impacts négatifs sur les compétences mathématiques », peut-on lire dans cette étude signée Catherine Haeck, Pierre Lefebvre et Philip Merrigan, qui vient d'être publiée dans l'Economics of Education Review.

Les chercheurs ont constaté que la réforme a eu des effets négatifs sur les résultats des élèves sur la répartition de toutes les compétences et que, plus l'exposition à la réforme était longue, plus les effets négatifs étaient plus importants.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont penchés sur des tests administrés par Statistique Canada, de même que sur les examens TIMMS administrés dans toutes les provinces canadiennes. Les résultats des enfants ayant commencé l'école en 1re année entre 1999 et 2005 ont été scrutés à la loupe tout au long de leur parcours scolaire jusqu'en 2011. Ce faisant, les chercheurs ont constaté à titre d'exemple que les résultats aux tests de Statistique Canada des élèves de 5e et 6e année de 2004 étaient inférieurs de 4 % à ceux des élèves de 5e et 6e année de 2000. Une fois arrivés en 1re et 2e secondaire, ces mêmes élèves avaient des notes inférieures de 6,6 % par rapport aux élèves de 1re et 2e secondaire de 2004 et inférieures de 4,5 % par rapport à ceux de 2002. Les résultats du test TIMSS ont donné des baisses comparables. Ce qui est particulièrement troublant pour les chercheurs, c'est que la réforme, constatent-ils, a tout particulièrement touché les élèves les plus faibles de l'école primaire. Au secondaire, elle n'aurait vraiment réussi qu'aux premiers de classe.

Période d'ajustement ?

Cela ne signifie pas qu'il faille jeter la réforme en pâture et encore moins qu'il faille douter des compétences des enseignants en mathématiques, prévient Catherine Haeck. « Sans doute y a-t-il eu des ajustements par la suite, mais il serait bon, quand on se lance dans une réforme de cette importance, d'y aller prudemment, progressivement. »

Interrogée par la Presse, Hélène Paradis, responsable des programmes de mathématiques au monopole de l'Éducation, admet qu'il y a certainement eu une nécessaire période d'ajustement. N'empêche, aujourd'hui, signale-t-elle, les Québécois arrivent en tête de toutes les provinces canadiennes en mathématiques.

Dans l'étude TIMMS de 2011, administrée en 4e primaire, les élèves Québécois ont une place honorable mais nullement exceptionnelle :
PaysNote
Singapour606
Corée, rép. de605
Hong Kong RAS602
Formose (Taïpei)591
Japon585
Irlande du Nord562
Caroline du Nord554
Belgique (Flandre)549
Finlande545
Angleterre542
Fédération de Russie542
États-Unis541
Pays-Bas540
Danemark537
Lithuanie534
Québec533
Portugal532
Allemagne528
Ontario518


Avec la réforme, poursuit Mme Paradis, l'accent a beaucoup été mis sur la résolution de problèmes et non pas sur la mémorisation de tables de multiplication, par exemple, « ce qui n'empêche pas que les élèves doivent les connaître aussi». Stéphane Cyr, professeur de didactique des mathématiques à l'UQAM, croit, comme le démontre l'étude, que les premières cohortes d'une réforme « sont un peu des cobayes ». « Il y a eu des problèmes logistiques dans le lancement de la réforme, il n'y a pas eu d'école pilote et certains élèves en ont sûrement souffert. »

Voir aussi

Québec — L'apprentissage des tables de multiplication repoussé de deux ans





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vendredi 19 septembre 2014

Ces retraités américains qui n'ont pas fini de rembourser leurs prêts... étudiants

« Aux États-Unis, la dette étudiante des 65 ans et plus a atteint en 2013 quelque 18,2 milliards de dollars, contre 2,8 milliards en 2005. Difficile de rembourser une éducation extrêmement coûteuse aux Etats-Unis, y compris pour les personnes âgées, dont certaines n'ont toujours pas fini de payer leurs prêts étudiants et voient désormais leurs retraites ponctionnées par l'État, qui veut récupérer son argent. […] Cette dette a rapidement grossi depuis 2005, où elle n'était encore pour cette tranche d'âge "que" de 2,8 milliards de dollars, souligne le GAO. La plupart de ces personnes âgées ont emprunté pour rembourser leur propre éducation, pas même celle de leurs enfants ou de leurs petits-enfants, et beaucoup peinent encore à rembourser leurs prêts. Ainsi, dans plus de la moitié des cas, les individus de plus de 75 ans font défaut sur le remboursement de leur prêt, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas effectué de paiement depuis au moins 270 jours. »




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lundi 15 septembre 2014

Convocation de la CLÉ à une assemblée générale

 La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) convoque ses sympathisants à une assemblée.
« Cher sympathisant,

Notre campagne de financement étant terminée, nous aimerions vous inviter personnellement à participer à la prochaine assemblée générale de la CLÉ.

Cette réunion aura pour but de dresser un bilan de nos actions, d’échanger de l’information et de parler des futures activités de la CLÉ. Depuis plusieurs années déjà, plusieurs personnes se sont impliquées dans la coalition pour la défense du droit des parents pour leurs enfants dans le milieu scolaire. Il est important de permettre un renouvellement du personnel de la CLÉ. Ces nouvelles personnes sauront apporter leurs idées et leur énergie. Il faut continuer à représenter les parents et protéger leurs droits dans l’éducation de leurs enfants. Rôle crucial que s’est assigné la CLÉ depuis sa fondation. L’implication des parents est essentielle à cette défense commune. C’est pourquoi nous comptons sur votre présence lors de cette assemblée générale extraordinaire de la Coalition pour la liberté en éducation. Venez vous faire entendre, partagez vos attentes, prenez connaissance de toute l’information nécessaire afin de réunir nos forces et défendre vos droits de premiers éducateurs de vos enfants.

Voici les détails de la réunion :

Date : samedi le 27 septembre 2014

Heure : 13 h à 17 h

Lieu : Restaurant Ti-Père B.B.Q. – salle privée au 2e étage (accès aussi par le côté de la bâtisse)

2995, boulevard Laframboise, St-Hyacinthe, QC, J2S 4Z3

Sortie 130 de l’autoroute 20, direction centre-ville

Il est important de confirmer votre présence à marthe-sylvain@cooptel.qc.ca ou par téléphone au 450-532-5606, avant le 25 septembre 2014.

Sylvain Lamontagne

Président de la Coalition pour la liberté en éducation

RSVP à l'adresse indiquée.




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samedi 13 septembre 2014

La « Khan Academy » maintenant complètement traduite en français

Depuis début septembre, Bibliothèques sans frontières, avec le soutien de la Fondation Orange, propose aux élèves et enseignants francophones du monde entier une nouvelle plateforme numérique d’éducation : la Khan Academy (en « chinois » dans le texte).

Imaginée en 2006 par l’Américain Salman Khan, cette plateforme internet offre gratuitement des cours de soutien personnalisés interactifs en vidéo à 10 millions d’utilisateurs par mois. La Khan Academy, qui jusqu'à présent n'était que très partiellement traduite en français, vient d’être entièrement traduite en français à l’initiative de l’association Bibliothèques sans frontières, cofondée par Jérémy Lachal et par l'historien Patrick Weil, et grâce au soutien financier de la Fondation Orange.

Plus de 3 millions de mots ont été traduits en quelques mois sous la supervision d’un comité scientifique. Les leçons en ligne sont accompagnées d’exercices d’évaluation des compétences, d’outils de suivi pour les enseignants et les parents, et intègrent plus de 2 700 séquences vidéo de 10 minutes couvrant les programmes de maths du CP (1ère année du primaire) à la Terminale (dernière année du cégep), ainsi que des cours de sciences comme la biologie, la physique ou encore la chimie.



Avant tout un soutien scolaire

Un enseignement à distance qui n’a pas vocation à remplacer les cours traditionnels prodigués en classe. Il s’agit avant tout d’un soutien scolaire, jamais un programme en ligne, aussi pertinent soit-il, ne pourra rivaliser avec un professeur, affirme Jérémy Lachal, le directeur de Bibliothèques sans Frontières.

L’association Bibliothèques sans Frontières, compte également apporter les ressources éducatives et pédagogiques de la Khan Academy dans les camps de réfugiés au cœur des zones de conflits, grâce au développement de conteneurs modulables et connectés, comprenant un ensemble d’outils et de services éducatifs, informatifs et culturels qui sont destinés aux populations en situation d’urgence. Les « Ideas Box », c’est leur nom [en français ?], sont déjà déployées au Burundi, dans les camps de réfugiés congolais. L’association prévoit l’implantation prochaine d’autres modules, au Liban et en Jordanie pour les réfugiés syriens scolarisés en français.

Voir aussi

À la maison, l’étudiant suit les cours en vidéo, à l’école les enseignants surveillent les exercices

 

vendredi 12 septembre 2014

Histoire — début septembre 490 av.J.-C., la bataille de Marathon

C'était probablement un 13 septembre - Comment les Athéniens repoussèrent la puissante armée de Darius dans la plaine de Marathon et sauvèrent la Grèce de l'invasion perse.

Arrivée de Phidippidès à Athènes annonçant la victoire de Marathon
par Luc-Olivier Merson, 1869.
On l'a souvent comparée à Valmy, dont le «miracle» donna la victoire aux armées révolutionnaires de Dumouriez et Kellermann sur celle du duc de Brunswick le 20 septembre 1792. Comme elle, le véritable succès de la bataille qui opposa Athéniens et Perses dans la plaine de Marathon en 490 avant J.-C. ne fut pas militaire mais politique.

Depuis son accession au trône, Darius, «le Grand Roi», doit affronter l'agitation des cités grecques d'Asie Mineure, qui veulent se débarrasser du joug des Perses achéménides. Lorsque la révolte éclate ouvertement en 499, deux de leurs consœurs de la Grèce continentale, Athènes et Erétrie, viennent à leur rescousse. Quoique inférieurs en nombre, les coalisés prennent l'avantage sur mer puis sur terre, mettant le feu à Sardes avant d'être vaincus à Ephèse par les troupes de Darius. Malgré le désistement d'Athènes, la révolte se propage dans toute l'Asie Mineure. Mais en 494, Darius parvient à prendre Milet, qu'il brûle en représailles et dont il déporte la population en Mésopotamie.

Les choses n'en restent pas là. Darius rêve désormais de punir l'audacieuse Grèce pour avoir pris le parti des cités rebelles. Erétrie est brûlée en 490 et sa population réduite en esclavage. Reste à régler son compte à Athènes. Sur les conseils du tyran déchu Hippias, les Perses commandés par Datis et Artapherne choisissent de débarquer sur la plaine côtière de Marathon, à près de quarante kilomètres au nord-est d'Athènes. Le plan est ingénieux: il s'agit d'attirer l'armée des Grecs loin de leur cité avant de s'en emparer par la mer.

Commandés par Miltiade, 10.000 hoplites athéniens et 1000 platéens se portent effectivement à leur rencontre. Face aux 20.000 Perses stationnés dans la plaine, ils se postent sur deux collines, autant pour attendre un renfort de Sparte qui ne viendra jamais que pour bloquer les voies terrestres vers Athènes. Au bout de quelques jours, la cavalerie perse commence à embarquer pour Phalère, l'un des trois ports d'Athènes. C'est alors que les hoplites grecs, lourdement armés, s'élancent vers l'arrière perse, en franchissant les huit stades (1480 mètres) à pas rapides pour échapper aux flèches de ses redoutables archers. Trop étiré, leur centre est rapidement enfoncé par l'ennemi. Mais la puissance de leurs ailes fait la différence: ils parviennent à envelopper l'armée perse, qui se disloque.

Il ne reste plus aux Grecs qu'à poursuivre jusqu'à la mer les débris de l'armée perse, qui embarque en hâte au prix de multiples noyades. Le bilan est écrasant: 6400 Perses sont tués pour seulement 192 Grecs. Aussitôt, l'infanterie grecque reprend la route pour Athènes afin de devancer l'ennemi. Après huit heures de marche forcée, les hoplites entrent dans la cité. Arrivée une heure plus tard, la flotte perse renonce à débarquer. Pour modeste qu'elle soit, la victoire grecque met fin à la première guerre médique.

L'autre postérité de Marathon est sportive. Aussitôt leur victoire, les Grecs avaient envoyé un messager à Athènes. Celui-ci franchit en hâte les quelque 42 km qui séparent Marathon de la cité et s'écroula à son arrivée sur l'agora, après avoir eu le temps de dire: «Nous avons gagné.» Traditionnellement appelé Philippidès (ou Phidippidès) depuis Lucien de Samosate (IIe siècle apr.J.-C.), il est nommé Euclée par Plutarque, tandis que, chez Hérodote, notre source principale pour la bataille, Philippidès est le nom du coureur envoyé depuis Athènes demander leur aide aux Spartiates. Son exploit fut alors de 250 km en 36 heures. Quoi qu'il en soit, la première course donna naissance au marathon, inauguré aux Premiers Jeux olympiques de 1896, et la seconde au spartathlon, une course d'ultrafond organisée chaque mois de septembre depuis 1983 entre Athènes et Sparte.

Source




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jeudi 11 septembre 2014

« Non à la hausse des taxes scolaires ! »

La Coalition Avenir Québec a procédé aujourd’hui au lancement de la campagne Ça suffit !

Pour la CAQ, il s'agit d'une campagne unique permettant aux contribuables de manifester leur mécontentement face à l’inaction du ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, de freiner la hausse des taxes scolaires.

Voir le site internet casuffit.org (sans cédille, pourtant les adresses internet avec accents et cédilles sont possibles depuis plusieurs années, voir http://www.pouruneécolelibre.com).

Voir aussi

Syndicats satisfaits : taux du nombre d'élèves par enseignant en baisse constante au moins jusqu'en 2015 (des classes de plus en plus petites, des résultats qui diminuent dans les épreuves internationales)

Dépenser plus en éducation, est-ce la solution ?

Québec — Les coûts de gestion scolaire grimpent plus vite que ceux de l'enseignement

Québec — Dépenses par élève en hausse constante

Lecture — la catastrophe québécoise


Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010

PISA 2012 : Canada perd des plumes, Asie en tête, net recul de la Finlande, la France mauvaise élève

Québec — Triplement du nombre d'heures d'anglais en une trentaine d'années

Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l'anglais intensif de manière « brutale »
 




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Institut Fraser : les écoles privées du Québec offrent un choix important aux parents

Au moment où les élèves et les enseignants québécois font leur rentrée scolaire, il vaut la peine de s’arrêter un instant pour faire le point sur l’état de l’éducation au Québec.

Il ne fait aucun doute qu’une très bonne éducation est essentielle à la réussite au XXIe siècle. Un diplôme d’école secondaire réduit considérablement le risque de connaître un faible revenu et le chômage.

Pour l'Institut Fraser, le rôle déterminant que joue l’éducation dans la réussite future d’un enfant et sa contribution à la société explique l’importance accordée par les parents et les gouvernements non seulement à l’efficacité du système d’éducation, mais à son dynamisme. À cet égard, il est crucial, d’une part, de soutenir les parents en leur garantissant des choix et la possibilité d’orienter la scolarité de leurs enfants et, d’autre part, de stimuler la concurrence entre les écoles.

Force est de constater, nous rappelle l'Institut, les avantages d’offrir aux parents de tels choix qui favorisent la concurrence entre les écoles. Grâce aux recherches novatrices de Caroline Hoxby au début des années 1990 et aux études publiées par la suite, on s’aperçoit de plus en plus des bienfaits qu’en tirent les élèves, le système d’éducation dans son ensemble (y compris les écoles publiques), l’économie en général, et même les enseignants.

Heureusement, le système d’éducation primaire et secondaire au Canada est relativement bon selon les résultats d'épreuves internationales. Toutefois, on devrait y apporter des améliorations. Non seulement le Canada recule dans le classement international aux enquêtes PISA, mais nous avons encore de grandes difficultés, notamment en ce qui concerne l’éducation des Autochtones et des populations à risque, et les écoles des quartiers défavorisés. Ajoutons un bémol : ces épreuves internationales n'évaluent que des compétences simples, elles n'évaluent pas la culture générale (trop diverse de par le monde) ni des notions complexes en mathématiques et en sciences. Les élèves n'y font pas de dissertation ou de démonstration mathématiques, pas plus qu'ils ne mobilisent des notions complexes comme les intégrales ou le calcul différentiel en mathématiques. Cela explique que certains pays font très bien dans le test PISA (la Finlande par exemple) alors que les universités se plaignent de voir débarquer des études avec un faible bagage mathématique.

La décentralisation du système d’éducation primaire et secondaire au Canada est l’un des principaux facteurs qui contribuent à son succès. En dehors de l’éducation des Autochtones, le gouvernement fédéral ne joue aucun rôle. Les provinces sont donc libres d’essayer différents modèles de financement, de règlementation et de prestation des services dans ce domaine.

Le système d’éducation québécois est unique et fonctionne relativement bien. Contrairement à l’Ontario et aux provinces de l’Atlantique, le Québec s’en remet à des écoles privées dynamiques, qui sont séparées et distinctes du système scolaire public, pour offrir aux parents une bonne partie des choix nécessaires à une éducation efficace. Il faut cependant regretter le manque de liberté pédagogique des écoles québécoises privées.

Un élève québécois sur huit fréquente une école privée : c’est le taux de fréquentation le plus élevé au pays. Selon le classement PISA, les élèves québécois qui fréquentent les écoles privées obtiennent de meilleurs résultats en mathématique que ceux qui fréquentent les écoles publiques.

Les écoles privées proposent une solution de rechange au système public. Ces établissements offrent notamment différentes méthodes d’enseignements (dans certaines limites puisque par exemple le monopole de l'éducation du Québec ne permet pas d'enseigner le programme ECR d'un point de vue catholique). Le Québec et les quatre provinces de l’Ouest offrent du financement aux écoles privées. Cela fait près de cinquante ans que le Québec finance ses écoles privées. Au début, près de 80 % du financement par élève était public alors qu’aujourd’hui il est de l’ordre de 55 à 60 %.

Contrairement à l’Ontario, à la Saskatchewan et à l’Alberta, qui ont des écoles publiques catholiques, le Québec ne propose plus d’enseignement religieux particulier dans les écoles publiques. En Ontario et en Alberta, on trouve également des écoles publiques catholiques francophones. Par ailleurs, le système public québécois ne comporte pas d’écoles à charte entièrement financées par les contribuables, comme c’est le cas en Alberta. Ces écoles se distinguent par le fait qu’elles ont plus d’autonomie et de souplesse pour établir les programmes scolaires, et pour embaucher et licencier les enseignants.

Pour l'Institut Fraser, ce manque relatif de choix au sein du système public par rapport à certaines autres provinces canadiennes rend les écoles privées du Québec d’autant plus importantes. Celles-ci répondent non seulement aux préférences linguistiques, religieuses et en matière de philosophie de l’enseignement des parents québécois, mais contribuent aussi à la bonne performance scolaire globale des élèves québécois.

Le choix des parents en matière d’éducation, qui requiert la concurrence entre établissements scolaires, est un élément incontournable d’un système d’éducation efficace, qui fonctionne bien. On peut cependant en faire plus en s’inspirant des autres provinces canadiennes et d’autres pays. L’amélioration des choix et la concurrence – au sein du système public ainsi qu’entre écoles publiques et indépendantes – sont les facteurs déterminants de la réussite des élèves québécois à l’avenir.

Voir aussi

Les règles imposées à l'école privée sont responsables de la sélection pratiquée

PISA 2012 : Canada perd des plumes, Asie en tête, net recul de la Finlande, la France mauvaise élève

Révolution tranquille : Entre imaginaire et réalité

Le Portugal sur la voie du chèque scolaire

« Le combat pour la liberté scolaire est un combat pour la démocratie »

Essor des écoles indépendantes et du chèque scolaire au Royaume Uni

Les Québécois veulent des bons d’étude et que le cours ECR soit optionnel ou aboli

George Leroux : L’État doit viser à déstabiliser les systèmes absolutistes de croyance des parents

« Georges Leroux est mon gourou », déclare directeur de la fédération des écoles privées...

Comment concilier financement juste et recherche de l'amélioration des écoles


lundi 8 septembre 2014

Prison pour une Irlandaise qui instruit ses enfants à la maison

Des délinquants
Monica O’Connor a 47 ans et six enfants : cette Irlandaise n’a ni tué, ni volé, elle travaille chez elle. Elle a accueilli chez elle 22 enfants en tant que famille d’accueil et exerce la profession d’assistante aux accouchements à domicile. C’est une femme épanouie et ses enfants vont bien.

Tous ont été scolarisés à domicile ; les deux cadets le sont encore.

Et c’est là que cette histoire ordinaire de gens heureux dérape : aux termes d’une nouvelle loi, Monica O’Connor a été condamnée à la prison pour avoir violé une nouvelle loi qui, sans interdire l’école à la maison, la rend très difficile.
La peine fut modeste : Monica a passé trois heures en prison, mercredi. Symbolique – mais justement, très symbolique d’une volonté de montrer que l'État prend le pas sur les parents même dans leur domicile, un geste symbolique pour bien illustrer que les parents ne sont pas les premiers éducateurs de leurs enfants.

Elle a été poursuivie par une toute nouvelle agence de « protection de l’enfance », TUSLA, qui pourrait bien engager de nouvelles poursuites contre Monica l’année prochaine et qui a également fait condamner son mari Edward O’Neill, qui donne une partie des cours et qui doit encore purger sa peine.

L’ingérence dans la vie familiale est évidente et, au demeurant, interdite par la Constitution irlandaise. Mais celle-ci ne peut être directement invoquée devant les juridictions de première instance. Monica O’Connor a décidé d’en rester là sur le plan judiciaire et de ne pas faire appel. Selon elle, TUSLA recherche précisément à donner une telle ampleur à l’affaire et les deux parents ne veulent pas lui donner cette satisfaction.

L’Irlande n’interdit pas l’école à la maison, mais depuis l’entrée en vigueur relativement récente de la loi en 2000, les parents qui font ce choix doivent obtenir un permis au terme d’une évaluation de la part des autorités. Tant qu’ils n’ont pas cette permission de l’État, les enfants sont considérés comme faisant l’école buissonnière. Depuis peu, la toute nouvelle agence TUSLA a été chargée de vérifier que les parents se conforment à cette loi. Si les parents ratent leur examen ou refusent de suivre le processus, ils sont désormais obligés d’inscrire leurs enfants à l’école locale.

En lançant la procédure contre Monica et Edward O’Neill, les pouvoirs publics tentent selon une association de scolarisation à domicile de faire pression sur tous les parents qui font ce choix, afin qu’ils s’enregistrent.

Monica souligne qu’elle avait accepté sans difficulté d’être évaluée pour pouvoir accueillir des enfants qui n’étaient pas les siens : « Après tout, l’État en avait la responsabilité finale. » Mais pour les siens, pas question !

Pour avoir refusé d’enregistrer leurs enfants comme scolarisés à domicile, les O’Neill ont déjà été condamnés à une amende de 2.000 euros (2800 $) en juin 2013, puis de 1.300 euros en décembre 2013. Refusant de payer, ils ont été condamnés à 10 jours de prison. Monica a été relâchée – en libération conditionnelle – au bout de trois heures, pour « bonne conduite ». Elle devra « rester sobre » et ne pas « fréquenter les tavernes », aux termes de sa libération conditionnelle...





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samedi 6 septembre 2014

Lutte contre les stéréotypes : le règne de l'indistinct

L'écrivain Denis Tillinac revient sur la nomination de l'égérie de la lutte contre les stéréotypes sexués, Najat Belkacem, au poste de ministre de l'Éducation en France.

Il y a de la cohérence dans cette frénésie éradicatrice, avatar sénile de la “déconstruction” soixante-huitarde. Elle tétanise Hollande et Valls, qui n’y adhèrent pas mais n’ont plus beaucoup de billes dans leur sac à malice. D’où leur aval, par pur opportunisme, à une approche syncrétiste de la vie sociale qui mixerait les corps, les cœurs et les esprits dans l’enfer de l’indifférencié.

Ses sectateurs comptent sur l’école “républicaine” pour accommoder les loupiots à leur sauce androgyne. Avis aux instits et aux parents “normaux” : l’entreprise camoufle derrière des “ABCD de l’égalité” faussement anodins la négation du distinguo le plus fondamental de l’histoire humaine, celui qui a vertébré, fertilisé et enluminé toutes les civilisations : l’altérité du masculin et du féminin.

Les “stéréotypes” vilipendés par la gauche, il ne faut pas les détruire, mais les consolider. Il faut inculquer au petit garçon le respect de la féminité incarnée par sa mère, aux fins qu’en prenant de l’âge il comprenne le sens de la pudeur, de la galanterie et autres délicatesses sans l’usage desquelles il sera au mieux un goujat, au pire un prédateur. Il faut apprendre aux petites filles que leur avenir sera foncièrement différent de celui d’un garçon de leur âge, en sorte qu’à l’adolescence elles puissent assumer leur féminité sans y laisser des plumes. Ça ne les empêchera  pas d’entrer à Polytechnique si elles sont bonnes en maths.

Certes, les gosses ont déjà pigé à la maternelle qu’ils seront des mecs ou des nanas. Un zizi qui pointe son nez, ça ne peut pas s’occulter, même en affligeant son propriétaire d’une jupe et en lui offrant à Noël une poupée plutôt qu’une épée. À l’heure des premiers flirts, les plus godiches découvrent sous la couette que le désir de la minette et celui du dadais ne sont pas tissés sur la même trame. Tôt ou tard, ils mesureront la différence à l’aune de la maternité: neuf mois dans un ventre, ça fait un sacré bail, et les abdomens masculins ne s’arrondissent qu’avec le concours de la gastronomie lourde.

Reste qu’en dévaluant l’altérité dans les cervelles enfantines, on aggrave le désarmement des psychismes et on gâche par anticipation les noces immémoriales de l’animus et de l’anima. De Mars et Vénus. De la Vierge et de son Fils. De Tristan et d’Yseult. De Roméo et de Juliette. Du Même et de l’Autre.

Autant dire qu’on prémédite sciemment le règne des barbares dans le culte de l’indistinct, avec en perspective une guerre des sexes sans merci. Rien de moins. Qu’une jolie femme aux yeux de velours soit commise à cette vilaine tâche ne doit qu’inciter davantage à la vigilance : la fraction de la gauche dont Mme Vallaud-Belkacem a choisi d’être le porte-voix, par conviction ou par arrivisme, rêve de hâter l’avènement d’une variante molle et dans le vent du Meilleur des mondes de Huxley. Ça fait froid dans le dos.






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« Trop de parents ont perdu confiance en l'école »

La porte-parole du collectif Ensemble pour le bien commun, mère de trois enfants, agrégée de lettres modernes et ancien professeur en lycée, réagit à la nomination de Najat Vallaud-Belkacem comme ministre de l’Éducation en France. Nous pensons que son diagnostic aura des échos auprès des parents québécois.

Quel signal cette nomination envoie-t-elle aux parents ?

Un signal inquiétant, car elle n’a à son actif que des actions de promotion des revendications LGBT et de préparation des mentalités pour les faire accepter. L’épisode des « ABCD de l’égalité » est révélateur : l’intention affichée, c’était l’égalité homme/femme.

C’est malin, personne ne peut être contre l’égalité homme-femme. Sauf que les contenus pédagogiques promouvaient l’indifférenciation. L’objectif réel des « ABCD de l’égalité » et du dispositif qui va prendre leur suite, c’est de poser le premier terme d’un syllogisme qui consiste à dire : « Un homme et une femme, c’est pareil ; donc un père et une mère, c’est pareil ; donc on peut avoir deux pères ou deux mères. »

Plus largement, Najat Vallaud-Belkacem est représentative de la dimension libérale-libertaire de la gauche ; avec le refus des limites naturelles et biologiques et l’accroissement du marché des désirs à satisfaire, cette nouvelle gauche pactise avec un libéralisme radical.

Son féminisme ne vous convainc pas ?

Malgré son sourire, elle a une conception du féminisme très étriquée ; c’est un féminisme des quotas. Dans la loi sur l’égalité femmes-hommes, par exemple, elle a réduit le congé parental quand il est pris par la mère seule et non par les deux parents : c’est une intrusion dans l’intimité des familles. L’État n’a pas à prescrire un fonctionnement normatif dans les soins à donner aux enfants ou la répartition des tâches ménagères.

On veut nous faire marcher au pas de l’oie ! J’aurais préféré des mesures qui permettent effectivement aux mères de travailler, comme l’ouverture de nouvelles crèches.

Sa nomination n’est-elle pas dans la logique de l’évolution d’une école qui se préoccupe plus d’égalité que de transmission ?

Oui, et c’est mettre les problèmes dans le mauvais ordre : l’égalité ne se décrète pas, elle est le fruit d’une éducation réussie. Aujourd’hui, on demande à l’école à peu près tout : faire des écocitoyens, « changer les mentalités », amener les élèves à s’interroger sur leur orientation et leur identité sexuelle… à peu près tout, sauf l’essentiel, qui est d’apprendre, de transmettre et de travailler. Or c’est bien par l’instruction et par l’effort que l’on peut atteindre l’objectif d’égalité.

Si l’égalité a pris toute la place, n’est-ce pas justement parce que la gauche a un problème avec la notion même de transmission ?

Oui, mais pas seulement. La pensée de gauche souffre de quatre contresens.

Le premier porte sur la transmission : il faut assumer que la relation du maître à l’élève est asymétrique ; la transmission du savoir est une chance pour l’élève et non une contrainte.

Le second porte sur le respect : que faut-il dire aux élèves ? Le respect que vous devez témoigner à vos camarades, ce n’est pas à raison de leur appartenance à telle ou telle catégorie, c’est à raison de votre responsabilité de créer du lien avec votre prochain, quels que soient par ailleurs ses traits distinctifs. La pensée de gauche fonctionne par segments de population : avec des programmes scolaires de lutte contre l’homophobie, les élèves apprendront peut-être que c’est mal de chahuter leurs petits camarades qui leur semblent efféminés (sans être homosexuels pour autant d’ailleurs !), mais alors les incivilités se déporteront sur ceux qui sont trop gros, ou sur ceux qui deviennent des souffre-douleur, parce qu’ils sont plus petits ou plus faibles. Mais si l’on demande aux élèves de pratiquer la vertu de gentillesse avec leur prochain parce qu’il est leur camarade, et pour cette seule raison, c’est beaucoup plus efficace. Dans le privé, la relation avec les parents et les élèves est aussi différente…

C’est le troisième contresens, en effet, sur le principe de subsidiarité. Sur les sujets qui touchent à l’intimité des enfants, donc évidemment en matière de sexualité, l’école ne devrait pas s’arroger le monopole de la parole légitime. Parce que, sur ces sujets-là, tout est fonction du degré de maturité de l’enfant, et les parents sont les mieux placés pour le connaître.

Dernier contresens, enfin, la volonté d’avoir des résultats uniformisés par classe d’âge alors que tous les élèves n’ont pas la même maturité ni les mêmes appétences. La tendance lourde de ces dernières années est celle d’une translation des élèves du public vers le privé, pour ceux qui le peuvent du moins. C’est un camouflet pour l’enseignement public. Or la caractéristique des établissements privés, c’est justement qu’on y valorise la transmission, la gentillesse envers les camarades, on y considère les parents comme les premiers éducateurs de leurs enfants, et les élèves bénéficient d’une attention individualisée. Et tout cela à moindre coût : les effectifs d’enseignants dans les établissements catholiques sont restés stables depuis cinq ans, alors qu’ils comptent 25 000 élèves de plus dans la même période et que les subventions publiques n’entrent que pour moitié dans leur budget.

Le succès du privé ne traduit-il pas surtout la crise de confiance envers une école qui, comme le disait Vincent Peillon, veut arracher les enfants à l’influence de leurs parents ?

De fait, trop de parents ont perdu confiance. Il faut méditer l’épisode des journées de retrait de l’école. Quoi que l’on ait pu dire de son initiatrice ou de certaines outrances, ça a été une réaction instinctive des parents. Des gens qui n’auraient peut-être pas été capables de déjouer les pièges sémantiques de Mme Vallaud-Belkacem, mais qui ont senti au fond d’eux qu’il y avait dans ces « ABCD de l’égalité » non pas des grands principes généraux et sympathiques, mais des éléments fondamentalement malsains. Quel désaveu pour l’école publique que ce vaste mouvement de désobéissance civile !

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vendredi 5 septembre 2014

Épreuve uniforme de français : des résultats à la baisse

Monsieur Jacques Maurais vient de faire une mise à jour des statistiques portant sur les résultats de l’épreuve uniforme de français :

Selon la Programmation relative au suivi de la situation linguistique 2008-2013 (en ligne sur le site de l’Office québécois de la langue française), il était prévu de mettre à jour les indicateurs sur « les taux de réussite aux épreuves de français de différentes clientèles ». L’Office avait consacré un chapitre de son bilan de 2008 à la maîtrise du français : on y trouvait des tableaux et des graphiques présentant les taux de réussite à l’épreuve unique de français de 5e secondaire et ceux de l’épreuve unique de langue et de littérature du collégial.

Comme l’Office n’a pas produit de bilan en 2013 (et pour cacher le fait, les dirigeants préfèrent dire que l’Office n’a pas produit de synthèse), je me vois cette année encore contraint à faire le travail que l’Office n’a pas fait, en mettant moi-même à jour les indicateurs de maîtrise du français au collégial (ceux du secondaire ne sont pas facilement accessibles et ils n’ont pas été mis à jour depuis 2008, date du premier, et aussi du dernier, bilan produit par l’OQLF). Précisons que pour établir des « séries longues » de statistiques, il faut recourir aux données publiées dans le bilan de l’OQLF de 2008 puisque le site du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science n’offre pas les résultats à l’épreuve uniforme de français antérieurs à l’année scolaire 2009-2010.

Avec le dernier rapport mis en ligne par le Ministère (résultats de 2012-2013), nous avons des données qui s’étalent sur 16 ans. La conclusion saute aux yeux : la tendance de la réussite à l’épreuve de français est clairement à la baisse malgré une légère remontée en 2011 et 2012.



Le bilan de 2008 de l’OQLF explique en détail la grille de correction du Ministère et je me contente de renvoyer à ces explications (spéc. p. 165). Rappelons simplement que la grille comprend trois critères. Je ne présenterai ici que les résultats au critère « maîtrise de la langue » et au sous-critère « orthographe d’usage et orthographe grammaticale ».

Le taux de réussite au critère « maîtrise de la langue » affiche lui aussi une tendance à la baisse. Rappelons que pour réussir au critère de maîtrise de la langue, il fallait avoir au moins la cote C, soit 30 fautes ou moins. En d’autres termes, pour réussir, l’élève ne peut avoir plus de 30 fautes dans un texte qui contient en moyenne 900 mots.



L’orthographe grammaticale et l’orthographe d’usage constituent un sous-critère. Par conséquent, une note inférieure à C ne signifie pas un échec. L’évaluation se fait selon le barème suivant :
A = de 0 à 3 fautes
B = de 4 à 7 fautes
C+ = de 8 à 11 fautes
C = de 12 à 15 fautes
D = de 16 à 20 fautes
E = de 21 à 30 fautes
F = plus de 31 fautes
Dans le graphique qui suit nous faisons l’hypothèse que la cote C est un seuil et que les cotes A, B, C+ et C équivalent à la réussite. On voit que, sur 16 ans, les résultats sont à la baisse ici aussi.




Cliquer ici pour lire la mise à jour de l’année dernière

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