jeudi 19 avril 2012

Étude Fortin, Godbout sur les garderies : « étude loufoque », système injuste, Ottawa premier gagnant

Mise à jour du 19 avril 2012

Étude sur les garderies qui se paieraient d'elles-mêmes : la multiplication des pains (l'économiste  Martin Coiteux)

Défendre l’indéfendable… sans succès! (Nathalie Elgrably-Lévy de l'IEDM)




Les réactions continuent de paraître sur l'étude Fortin et Godbout (non publiée dans une revue scientifique à notre connaissance) sur le fait que les garderies à 7 $ se paieraient d'elles-mêmes. Le tout fondé sur un rattrapage (tout relatif, voir ci-dessous) des femmes québécoises (y compris celles sans enfants !) sur le marché du travail.



« C'est une étude totalement loufoque, a fait savoir Éric Duhaime au Journal de Montréal. Faudrait-il comprendre que si l'État investissait 100 milliards $ en programmes publics, il réglerait tout le déficit du Québec ? »

Le chroniqueur considère qu'il serait plus rentable de fournir des subventions pour les études aux femmes les plus démunies que de maintenir un programme universel qui profite surtout «aux couples millionnaires».

Pierre Lefebvre, professeur au département d'études économiques, de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, croit que, même si tous paient des impôts, « les familles les plus nanties sont proportionnellement les plus avantagées, écrivait-il en décembre 2011 (…) Dans les familles les moins nanties, on n'utilise pas ou peu les services à 7 $. »

David Descôteaux, chroniqueur à Argent estime qu'il faut soutenir les parents à la place de financer un système étatique qui sera appelé à augmenter à cause des revendications des éducatrices syndiquées et de la lourdeur administrative du programme.

M. Descôteaux pense qu'on pourrait arriver au même résultat si l'argent était versé aux parents qui pourraient l'utiliser avec plus de flexibilité.

« Ce qui envoie la mère sur le marché du travail, c'est le faible montant à verser pour la garderie, a-t-il affirmé. Pas les CPE ou le système de garderie en soi. »

Payer ailleurs

Le grand gagnant de ces avantages québécois serait le gouvernement fédéral.

Dans l'étude « Les garderies à 7 $, sont-elles une aubaine ? », publiée en 2010, les professeurs Claude Laferrière et Francis Montreuil de l'UQAM s'interrogent sur les répercussions d'un tarif réduit sur d'autres mesures gouvernementales. « Elle vous fera perdre de l'argent ailleurs », ont-ils fait savoir. D'une part, les frais de garde à 7 $ ne sont pas admissibles au crédit d'impôt québécois.

D'autre part, du côté fédéral, les familles risquent de payer plus d'impôts, de recevoir moins d'allocations familiales fédérales, moins de crédit de TPS et voir la prestation fiscale pour revenu de travail être réduite à zéro. « Cette politique fait perdre aux ménages à faible revenu des sommes importantes. Si le revenu familial se situe entre 30 000 $ et 45 000 $, le programme de garderie à 7 $ constitue une mauvaise décision financière », ont-ils calculé.

Même si depuis 2005, le Québec offre des mesures fiscales pour soutenir les familles monoparentales, les auteurs sont catégoriques.

« Chaque fois qu'un enfant est placé dans une garderie à 7 $ plutôt qu'à 26 $ ou 28 $, Ottawa reçoit un cadeau, ont souligné Claude Laferrière et Francis Montreuil. Pour l'année 2010, on peut évaluer ce cadeau à plus de 320 $ millions. »

Le professeur Luc Godbout a reconnu que le gouvernement fédéral en profite grandement. L'étude l'indique également. Néanmoins, selon les auteurs, le Québec en sort gagnant puisqu'il y a plusieurs avantages sociaux qui s'ajoutent aux rentrées fiscales, dont moins de familles sur l'aide sociale.

Le programme de services de garde a été lancé par le gouvernement du Québec en septembre 1997. En mars 2011, le programme accueillait 215 000 enfants d'âge préscolaire, soit seulement près de la moitié de tous les enfants québécois de cette catégorie d'âge. De ce nombre, 38 % fréquentaient des «centres de la petite enfance» (CPE), 43 % des services en milieu familial et 19 % d'autres garderies subventionnées.

Voir aussi


« Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. »

« Le Québec, leader en matière de petite enfance »




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Les contes de fée modernisés


France — « La grande braderie » des diplômes

« L’inventivité n’a plus de limite quand il s’agit de trouver les moyens d’accorder des licences à des étudiants qui n’ont pas le niveau », se moquait mercredi matin Éric Zemmour sur la radio française RTL, alors qu’à partir de la rentrée 2012, les notes éliminatoires seront interdites pendant les trois premières années à l'université.

« Profitez, jeunes gens, c’est la grande braderie ! Jadis, la verve populaire des parigots avait une expression imagée : trouvé dans une pochette surprise. Tout le monde est d’accord, le ministère veut lutter contre l’échec, l’UNEF [syndicat] veut lutter pour l’égalité : la belle et bonne alliance pour toujours plus de médiocrité ! »

L’« objectif officiel » des pouvoirs publics ? « Conduire 50 % d’une classe d’âge à la licence. Objectif de la droite comme de la gauche », cherchez l’erreur ! « Et des syndicats, bien sûr. Toujours plus d’étudiants signifie toujours plus d’emplois de profs et plus de budgets. » La réforme de l’autonomie des universités de Nicolas Sarkozy (« dont il est si fier ») ? Courageux mais pas téméraire, le président sortant « a pris la précaution d’en débrancher le principe de sélection prévue » !

Certes, « certaines universités sélectionnent discrètement, mais au niveau du master [maîtrise], c’est-à-dire après la licence [baccalauréat québécois]. Pendant trois ans, après le bac [DEC québécois], sans compter les éventuels redoublements, les étudiants seront donc laissés à leur médiocrité et à leurs illusions. On retarde une fois encore le moment où leurs yeux se désilleront. On prolonge encore la garderie débutée au primaire et qu’on a prolongé avec le collège unique dans les années 70 et jusqu’au bac dans les années 90 ».

Dire que « le même jour, une étude officielle du ministère de l’Éducation nationale s’inquiétait de l’affaiblissement continu des élèves du primaire en grammaire et en orthographe ».

Et Éric Zemmour de conclure, fataliste : « Pendant la campagne présidentielle, l’effondrement continue : la droite a poursuivi l’œuvre de démolition que la gauche avait commandé et qu’elle achèvera. »








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