L'émission Bob l'éponge est montrée du doigt par une étude qui indique que le visionnement durant seulement neuf minutes de cette émission peut provoquer à court terme des difficultés d'attention et d'apprentissage chez les enfants de quatre ans.
De tels problèmes ont été observés dans le cadre d'une étude menée auprès de 60 enfants choisis aléatoirement et soumis à des émissions de Bob l'éponge ou Caillou, dans laquelle les images défilent moins rapidement, ou pour dessiner durant neuf minutes.Immédiatement après cette activité, les enfants ont passé des tests de fonctions mentales. Et ceux qui avaient regardé Bob l'éponge ont eu des résultats plus faibles que les autres.
Des études antérieures avaient déjà établi un lien entre la télévision et des problèmes d'attention chez les enfants. Toutefois, cette nouvelle recherche laisse croire que des problèmes plus immédiats peuvent surgir après une courte exposition, des résultats desquels les parents devraient être au courant, selon les auteurs de l'étude.
Les dessins animés pour enfants durent en moyenne 22 minutes. Les auteurs de l'étude pensent que les dommages pourraient donc être encore plus graves en regardant la totalité d'une émission, mais admettent que plus de preuves doivent être obtenues pour le confirmer.
Les résultats devraient être interprétés avec précaution en raison du faible échantillonnage de l'étude, mais les données semblent être solides et appuyer l'idée que l'exposition aux médias représente un enjeu de santé publique, a affirmé le docteur Dimitri Christakis, spécialiste du développement des enfants à l'Hôpital pour enfants de Seattle. Il a écrit un éditorial qui accompagne l'étude publiée en ligne lundi dans la revue Pediatrics.
Le docteur Christakis est d'avis que les parents doivent prendre conscience que les émissions se déroulant à vive allure pourraient ne pas être appropriées pour des enfants en bas âge. Selon lui, l'important n'est pas seulement la durée de l'exposition, mais aussi le contenu.
L'auteur principal de l'étude, Angeline Lillard, professeure en psychologie de l'université de Virginie, a affirmé, quant à elle, que Bob l'éponge ne devrait pas être la seule émission montrée du doigt. Des problèmes similaires ont été détectés chez les enfants qui regardent des dessins animés qui défilent très vite à l'écran.
Expériences aux États-Unis et au Québec : moins de télé, moins de violence
En, 1998 Thomas Robinson, professeur de l’université Stanford, met en place dans une école de Californie un programme de 10 jours sans écran, suivi d’une consommation limitée à 7 heures par semaine. Au bout de 18 semaines, il constate une diminution de 40 % de la violence physique et de 50 % de la violence verbale. Des études montrent que si 15 % des enfants imitent ce qu’ils voient sur les écrans, la totalité se désensibilise, ce qui diminue l’empathie envers une personne qui souffre et la capacité de l’agresseur à éprouver des remords.
En 2003 Jacques Brodeur, enseignant à la retraite qui coordonne des activités d’éducation à la paix depuis 1988, lance bénévolement le « Défi 10 jours sans écran » dans une dizaine d’écoles québécoises. Plus d’une centaine d’écoles au Québec ont mené ce défi depuis sa création, une dizaine en France. Les résultats d’une étude sur la façon dont enfants, enseignants et parents ont vécu le Défi seront bientôt mis en ligne sur le site de Jacques Brodeur : www.defi-ecran-herblay.fr
Voir aussi edupax.
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