vendredi 12 août 2011

Émeutes d'Angleterre — « L'intelligentsia progressiste a brisé presque toutes les valeurs sociales »

Melanie Phillips revient dans le Daily Mail sur ce qu'elle considère être les causes profondes des émeutes et des pillages perpétrés récemment en Angleterre.

« Voilà que nous récoltons vraiment ce que nous avons semé. L'anarchie violente qui s'est emparée des villes britanniques est le résultat bien trop prévisible de trois décennies d’expérimentation progressiste, qui a réduit en miettes presque toutes les valeurs sociales fondamentales.

La famille mariée biparentale, la méritocratie éducative, le châtiment des criminels, l'identité nationale, l'application de la loi sur les stupéfiants et de nombreuses autres conventions fondamentales ont été jetés aux orties par une intelligentsia de gauche déterminée à mener une transformation révolutionnaire de la société.

Ceux d'entre nous qui, par le passé, ont averti que l'on jouait là avec le feu ont été traités de cinglés de droite, qui voulaient revenir à un mythique âge d'or.

Le résultat de cette politique : des scènes horribles et sans précédent de la part d'émeutiers violents, des maisons et des commerces en flammes et une épidémie de pillages.

[…]

Ces jeunes se sentaient parfaitement justifiés à « travailler la tire » et voler qui et ce qui leur plaisait. Ils ne comprennent d'ailleurs pas qu'il y ait des gens qui leur disent qu'ils ne devraient pas sauter sur l'occasion.

La pauvreté n'est pas ce qui a causé cette violence, comme certains l'ont affirmé de façon prévisible, mais bien un effondrement moral. Nous avons assisté à un effondrement total du comportement civilisé chez des adolescents tout droit tiré du roman fondamental de William Golding sur la sauvagerie adolescente, Sa Majesté des mouches.

Magasin de Tottenham incendié lors des émeutes
On a beaucoup parlé de « sauvageons », des appels déses pérés des autorités demandant aux parents de ces sauva geons de les garder la nuit à la maison et de les inter roger au sujet de tout objet volé qu'ils ramèneraient.

Comme s'il y avait des parents responsables dans ces foyers ! Nous n'avons pas uni quement affaire à des enfants insociables, mais aussi à des parents insociables.

Ces parents savent pertinemment que leurs enfants sont dans la rue. Ils les voient bien sûr revenir, titubants, avec leur butin. Mais ils sont trop ivres, drogués ou déconnectés pour encore s'en inquiéter, ou bien ils servent eux-mêmes à même le butin.

Comme David Cameron l'a observé, hier, il y a clairement des sections de notre société qui ne sont pas seulement désunies ou dysfonctionnelles, mais malades.

Les causes de cette maladie sont nombreuses et complexes. Mais on peut affirmer avec confiance trois choses : chacune d'entre elles trouve sa source dans l'intelligentsia progressiste, chacune d'entre elles a été créée ou exacerbée par le gouvernement travailliste ; et au cœur de tous ces problèmes se retrouve l'éclatement de la famille.

En effet, la majorité de ces enfants proviennent de foyers dirigés par une mère seule. Et le facteur unique le plus important dans tout ce gâchis est la suppression délibérée du facteur le plus déterminant dans la socialisation des adolescents qui les transforme de sauvageons en citoyens civilisés : un père qui est un membre pleinement impliqué dans la cellule familiale.

[...]

Lorsque le Parti travailliste est arrivé au pouvoir en 1997, il s’est attelé à détruire systématiquement non seulement la famille traditionnelle, mais l'idée même que des parents mariés constituent le meilleur environnement pour les enfants.

En outre, l'État-Providence a non seulement fermé les yeux sur cette dissolution de la famille, mais il l'a récompensé et encouragé, en ne considérant les besoins qu'en termes financiers en subventionnant la monoparentalité et les comportements destructeurs qu’entraîne l’absence d'un père.

La dépendance à l'aide sociale a, de surcroît, créé cette culture du « tout m'est dû » qu'ont exhibé de manière flagrante les émeutiers. Ils en ont conçu l'idée que la société devait leur assurer un revenu. Cette dépendance leur a également appris que leurs actions ne portaient pas à conséquence. Enfin, elle leur a enseigné que le monde tournait autour de leur nombril.

[...]

Car cette offensive contre le mariage — l'institution fondamentale de notre société — en pénalisant fiscalement les couples mariés où la femme ne travaillerait pas, s'est accompagnée d'un assaut simultané visant à saper l'identité même de cette société. Il ne fallait plus transmettre des connaissances à l'école, car c'était brimer l'autonomie de l'enfant et son estime de soi.

[...]

Tout cela a été aggravé encore par la catastrophe du multiculturalisme — la doctrine qui soutenait qu’aucune culture ne pouvait être considérée comme supérieure à une autre, parce que ce serait « raciste ».

[…]

Au lieu de renforcer les liens sociaux, le multiculturalisme les dissout — et introduit à leur place une guerre primitive de tous contre tous, où les groupes les plus forts détruisent les faibles.

 […]

Cette Angleterre disloquée peut-elle être réparée ? David Cameron, il faut s'en féliciter, dit vouloir être ferme. Mais aura-t-il le cran de prendre des décisions difficiles ?

Va-t-il, par exemple, supprimer les incitations fiscales à avoir des enfants hors mariage pour une femme ?

[...]

Réparer ces dégâts terribles requiert aussi, oserai-je le dire, un retour à la transmission énergique de la morale biblique.

[…]

Lorsque les responsables religieux cesseront de parloter comme des travailleurs sociaux aux idées molles et recommenceront à défendre les concepts moraux qui sous-tendent notre civilisation, et quand nos dirigeants politiques décideront de s'opposer à la guerre culturelle qui a été menée contre cette civilisation, plutôt que d’acquiescer passivement à sa destruction, alors — et alors seulement – nous pourrons commencer à affronter cette crise terrible.

[...]

»


L'avis d'Ezra Levant sur ces pillages



(Les « Charvs » dont l'historien David Starkey parle dans cette vidéo sont des représentants d'une sous-culture britannique dont le stéréotype aime les bijoux clinquants, vit de l'assistance sociale et de rapines, affectionne l'apparence d'un caïd, parle un argot prolo mêlé de termes américains et antillais et aime le rap.)


L'avis de Mark Steyn : les enfants de l'assistance et des stimulus




« En Grande-Bretagne, tout est réglementé et contrôlé, sauf le crime. Le Bureau national pour l'enfance, financé par l'État, a exhorté les puéricultrices et les surveillantes de garderie à consigner et à signaler tout propos raciste prononcé par des bambins, et ce dès l'âge de trois ans. »

Mark Steyn, After America, p. 204 (voir aussi Maclean's)




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