jeudi 13 novembre 2008

Fallardeau a-t-il raison ? Il y aurait donc des journalistes mal renseignés et suiveux ?

Ah ! Le Québec a vraiment des journalistes de haut calibre. Prenons pour exemple cet article de Mme Michèle Ouimet sur le soutien (un peu confus) de Mario Dumont aux parents qui désirent avoir la liberté de choix en matière de formation morale et religieuse dans les écoles publiques et privées. Le texte de Mme Ouimet est bordé d'un liseré bleu.
« Selon M. Dumont, le multiculturalisme prôné par Pierre Elliott Trudeau hante le programme. À quelle page a-t-il lu ça ?
Par exemple à la page 71 de la version approuvée du cours d’ECR pour le primaire. Elle indique les noms du divin que l’enfant devra apprendre dès l’âge de 6 ans :
Des noms du divin :
• Dieu, Seigneur, Hashem, Adonaï, les esprits protecteurs, Allah, Brahma, Shiva et Vishnu, etc. [1]
Il faut aussi rappeler ici la doctrine interculturelle prônée par MM. Bouchard et Taylor et qui dans les faits est peu distincte du multiculturalisme quoi qu'en dise M. Bouchard.

C'est ainsi que dans un ouvrage collectif paru l’année dernière (Questions d’équité en éducation et formation, Éditions Nouvelles), Fasal Kanouté, professeur au Département de psychopédagogie et d’andragogie et spécialiste de l’éducation interculturelle, écrivait : « La littérature anglophone parle d’éducation multiculturelle au même titre que la littérature francophone parle d’éducation interculturelle. [...] Nous sommes d’avis que les uns et les autres disent la même chose sur la prise en compte de la diversité ethnoculturelle par l’école. »

Rappelons que le rapport Bouchard-Taylor soutenait fortement l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse par l'État au nom de l'interculturalisme.
Précisons d'abord que le cours d'éthique n'est pas sorti du cerveau malveillant des bureaucrates qui voulaient annihiler l'identité québécoise.
L’article intitulé « L’enseignement du fait religieux dans l’école publique » [2], Fernand Ouellet, père du cours ECR [3], commente ainsi les assertions de l’auteur Gallichet sur la « pédagogie du conflit » à privilégier dans le cadre d’un tel cours :
Dans le contexte actuel, il ne suffit pas d’éduquer à la reconnaissance et au respect de l’autre. Il faut aussi apprendre à ébranler la « suffisance identitaire » et à s’intéresser à l’autre par delà les divergences et les conflits de valeurs :

« On saisit à partir de là les principes de ce que pourrait être une éducation à la citoyenneté et à la responsabilité. Le problème n’est pas d’inculquer telle valeur ou ensemble de valeurs plutôt que tel autre. Il est de permettre l’émergence d’un questionnement, d’une inquiétude qui arrache l’enfant ou l’adolescent au confort d’un plein et serein accord avec soi-même (…) Il est donc moins de « construire une identité » que, à l’inverse, d’ébranler une identité trop massive et d’y introduire la divergence et la dissonance; il n’est pas de préparer à la coexistence et à la tolérance, mais au contraire, de mettre en scène l’incommensurable abîme qui me sépare d’autrui et m’oblige (au sens moral du terme) à m’intéresser à lui. C’est donc une « pédagogie du conflit » à la fois entre les individus mais aussi en chacun. » (p. 146) [4]
La laïcisation des écoles a suivi un long processus. En 1998, les commissions scolaires ont perdu leur statut religieux pour devenir linguistiques. C'est Pauline Marois qui a mené cette délicate opération.
C’est vrai.

Pauline Marois, alors ministre de l'Éducation, déclarait le 26 mars 1997 à l'Assemblée nationale :
« L'école publique se doit donc de respecter le libre choix ou le libre refus de la religion, cela fait partie des libertés démocratiques. »

« Le libre choix entre l'enseignement moral et l'enseignement religieux catholique et protestant continuera d'être offert, en conformité avec la Charte québécoise des droits et libertés. »

« Cette école devra être capable d'offrir le libre choix aux parents qui la fréquenteront... c'est-à-dire aux parents des enfants qui la fréquenteront, soit la possibilité d'une formation religieuse catholique, protestante ou une formation morale. »

« Je répète, M. le Président, que l'école publique doit respecter le libre choix comme le libre refus de la religion qu'expriment les parents. » [5]
Stéphane Dion, alors Ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, déclarait le 22 avril 1997 à la Chambre des Communes :
« Si les Québécois approuvent une déconfessionnalisation des structures, un grand nombre tient à l'instruction religieuse. La ministre de l'Éducation du Québec, madame Pauline Marois, a déjà indiqué que les écoles qui le désirent pourront conserver leur orientation confessionnelle. De surcroît, le droit à l'enseignement religieux demeure garanti par l'article 41 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. »
Le 1er octobre 1997, il renchérissait en déclarant, toujours à la Chambre des communes :
« Qui plus est, le droit à l'enseignement religieux demeure garanti par l'article 41 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, un document ayant une valeur quasi constitutionnelle selon la Cour suprême du Canada. »
Deux ans plus tard, les écoles sont devenues laïques. Dans l'indifférence générale. En septembre, le dernier jalon a été posé: la religion a été remplacée par un cours d'éthique et de culture religieuse. Il y a eu des consultations. On est loin de la dictature des bureaucrates.
La chronologie de Mme Ouimet omet ici un fait important : l’adoption de la Loi 95 en juin 2005. Cette loi a pavé la voie au cours d’éthique et culture religieuse. Pour imposer ce cours, la Loi 95 abolit en pratique la liberté de choix des parents :
  1. en abrogeant l’article 5 de la Loi sur l’instruction publique ;
  2. en modifiant l’article 41 de la Charte québécoise.
Cette Loi abroge également l’article 20 de la Loi sur l’instruction publique, qui prévoyait la liberté de conscience pour les professeurs en matière d'enseignement de cours à contenu moral ou religieux.

Le projet de loi 95 a modifié l’article 41 de la Charte québécoise de la façon suivante :
Article 41
(avant le projet de loi 95)(depuis le projet de loi 95)
Enseignement religieux ou moral.Éducation religieuse et morale.
41. Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi.41. Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci.


Plus d'exigence. Plus de choix. Et qui veillera au respect de l'intérêt de l'enfant si ce n'est l'État qui étend ainsi explicitement son droit de supervision à la transmission des valeurs et des convictions des parents, et ceci même hors de l'école qui n'est plus mentionnée dans la nouvelle formulation de l'article 41 ?

Le Projet de loi 95, opérant cette modification à la Charte, a été adopté sans vote par appel nominal [6] de l’Assemblée nationale.

À l'école primaire, j'étais obligée d'apprendre le petit catéchisme par coeur.
L’argument du « petit catéchisme » commence vraiment à dater. Il a peu de résonance auprès des parents de la génération actuelle, ceux qui sont confrontés au cours d’ECR.
J'ai donc inscrit ma fille aux cours d'enseignement moral. Elle apprenait des évidences d'une renversante insignifiance. Dans le cours d'éthique et de culture religieuse, il y a du contenu, de l'histoire avec, en filigrane, un regard critique. Il était temps.
Certaines personnes se déclarent satisfaites du contenu du cours; il représente à leurs yeux une amélioration par rapport à l’ancien cours de morale. Tant mieux pour eux. La Coalition pour la liberté en éducation (CLE) ne vise pas à faire interdire le cours : elle veut que les parents retrouvent leur liberté de choix.

Madame Ouimet décrit dans son article une époque où l’enseignement de la religion était marqué par la coercition. En obligeant tous les enfants à suivre obligatoirement le cours ECR et en abolissant la liberté de choix garantie par la Charte, le gouvernement ne nous ramène-t-il pas à un régime de coercition relativement à l’enseignement du phénomène religieux ? La ministre de l’éducation Michelle Courchesne a annoncé, en avril dernier, qu’aucune exemption au cours ECR ne serait accordée. Pourtant, ce droit d’exemption existe à l’article 222 de la Loi sur l’Instruction publique. La ministre a déclaré très messianique : « On ne négocie pas un virage aussi important sans écraser d’orteils » [7]. Nous disons à la inistre que ces « orteils », ce sont nos droits fondamentaux : droit à la liberté de choix, droit à la liberté de conscience et de religion, droit d’éduquer nos enfants en conformité avec nos convictions religieuses ou philosophiques. En démocratie, il n’est pas permis à la ministre d’écraser ces droits.
Seule une poignée de farouches catholiques ont protesté.
C’est faux. La Coalition pour la liberté en éducation regroupe non seulement des catholiques, mais aussi des protestants et des orthodoxes. À la manifestation du 18 octobre, réunissant plus de 2000 personnes à Montréal, des usulmans se sont joints à nous, ainsi que des athées. Pour avoir une bonne idée de la diversité autour de laquelle la CLE s’est construite et se développe, voir les photos de cette manifestation ici.

Notons aussi que 72 % des parents québécois sont pour le libre choix en matière d'éducation morale et religieuse et soutiennent donc le manifeste de la Coalition pour la liberté en éducation.
Lundi, des Bérets blancs, des ultras catholiques, ont applaudi M. Dumont. À sa place, j'aurais été gêné.
Mais ces Bérets blancs n'avaient pas été invités ni bienvenus. Ils étaient huit sur plus de 200 personnes dans l'assistance. Les médias se sont focalisés sur eux. Enfin, M. Dumont a bien dit qu'il n'appuyait pas leur position vers un retour à la confessionnalité des structures scolaires. Il s'agit ici plus d'opportunisme de la part des Bérets blancs et des journalistes que d'une identité de vues entre M. Dumont et ces catholiques qui font fort démodés.
Seulement 1448 élèves, sur un total d'un million, ont demandé d'être exemptés du cours d'éthique et de culture religieuse. »
D'une part, ce chiffre augmente sans cesse. Radio-Canada une semaine auparavant parlait de 1 200 personnes. Mme Courchesne n'en trouvait que 1 112 le 22 octobre 2008 lors de la période des questions à l'Assemblée nationale. Voilà une belle progression et tout cela alors que ces parents sont assurés de voir leur demande refusée et de se signaler souvent ainsi comme des « extrémistes » aux yeux de la direction de leur école et de leur commission scolaire !

D'autre part, ce chiffre est tronqué. Le Québec compte un million d’élèves au total, pour le secteur public et privé. Or, le chiffre avancé ne vise que le secteur public. Il ne tient pas compte des demandes d’exemption émanant du secteur privé. C'est ainsi que le Collège Loyola, à Notre-Dame-de-Grâce, enregistre à lui seul 600 demandes d’exemption.

Enfin, il est inquiétant que cette journaliste de haute volée brandisse l’argument du nombre comme condition du respect de libertés individuelles protégées par les Chartes. Laissons Me Julius Grey disposer de cet argument troublant :
On vient de rendre public le contenu des cours d'éthique et de culture religieuse pour nos écoles. Hélas, ce cours est un autre exemple de rectitude politique et de répression de la pensée indépendante.(…) Chacun de ces accrocs à la liberté est plutôt mineur. Toutefois, ensemble, ils présagent une société qui garde les formes d'une démocratie mais impose un conformisme rigoureux. Une société où le concept douteux de « droit collectif » non seulement remplace la solidarité entre individus, qui était à la base de grandes réformes sociales au 20e siècle, mais obtient une préséance sur les libertés individuelles. Bref, une démocratie totalitaire.[8]



[1] Plan du cours d’Éthique et culture religieuse pour le primaire, version approuvée, page 71.

[2] Ouellet F., L’enseignement du fait religieux dans l’école publique ?, Carrefours de l’éducation 2002/2, n° 14, pp. 40-58.

[3] Cette information est confirmée par trois (3) sources :
  1. une déclaration écrite de Jean-Pierre Proulx
  2. la page 6 du volume de Georges Leroux intitulé « Éthique et culture religieuse » publié en 2007 par la maison d’édition Fides ;
  3. par le livre « Mélodie — Éthique et culture religieuse », manuel scolaire destiné aux élèves du cours d’ECR et publié aux éditions Modulo.
[4] Carrefours de l'éducation.

[5] Journal des débats, 26 mars 1997, Déclaration ministérielle de la Ministre de l’Éducation à l’Assemblée nationale.

[6] Procès-verbal de l'Assemblée nationale du 15 juin 2005 (n° 169) : page 1723 pour l’adoption du projet de loi 95, Annexe pour les votes par appel nominal aux pages 1725-1726 : le projet de loi 95 n’y figure pas.

[7] Conférence de presse du 18 avril 2008. Voir :"Le cours de culture religieuse obligatoire", LE SOLEIL, 19 avril 2008.

[8] JOURNAL DE MONTRÉAL: "Une démocratie totalitaire" (chronique de Julius Grey), 28 avril 2008.

Mario Dumont fait de la politique, mais le cours d'ECR est un fourre-tout indescriptible

Lettre d'opinion de Nestor Turcotte publiée dans le Devoir de lundi. Les intertitres sont de nous
J'ai écouté les propos de M.Dumont. Comme tous les politiciens, il fait de la politique. Comme le font Marois et Charest.

Sur le fond qui a lu le programme ?

Mais sur le fond des choses, je voudrais bien savoir le nombre de personnes qui causent de ce cours et qui ont pris la peine de lire le programme officiel du Ministère de l'Éducation concernant ce nouveau cours ? J'ai devant moi le texte complet du programme. Je l'ai lu in extenso. Il y a là un fourre-tout indescriptible qui jettera une confusion telle dans le cerveau des enfants, qu'il est difficile d'en prévoir les conséquences.

Relativisme, papillonnage, indifférence au sens profond

Les notions religieuses et philosophiques réfèrent souvent à des concepts abstraits. On ne peut aborder tous ces concepts en même temps. Papillonner sur toutes les religions ne fera pas de nos étudiants des érudits sur la question religieuse. Ils auront des notions vagues, peu approfondies, et les mettront habituellement dans un climat de relativisme total, voire une indifférence complète à propos du fait religieux. Le programme du Ministère est une « grammaire religieuse » plutôt qu'un cours sur les religions. Il aborde les mots, les gestes, les rites, sans en donner souvent l'origine, le sens, et dans quel but il doit être posé. La religion est plus qu'une « vaisselle » qui sert à expliquer certains fondements. Ce programme a un défaut notoire. Il place les six religions abordées — je n'ose écrire les grandes religions — sur un même pied d'égalité. L'histoire des religions démontre que les grands courants religieux ne peuvent pas tous être mis sur le même podium. Une distinction majeure s'impose entre religions dites naturelles et religion dite surnaturelle. C'est donc, pédagogiquement, une erreur majeure de vouloir faire table rase de cette distinction fondamentale. Les jeunes tireront vite la conclusion : si toutes les religions se ressemblent pourquoi les étudier. Le syncrétisme religieux naît toujours dans la confusion des genres.

Cours imposé à des maîtres peu formés et parfois contraints

Le programme a ses bons côtés. Faudrait-il trouver des maîtres compétents pour l'enseigner. Il y en a un certain nombre qui le sont. La très grande majorité des professeurs d'éthique et de culture religieuse se sont vus imposer ce cours, pour complément de tâche. Ordinairement, ils suivent un manuel qu'ils n'ont pas approfondi et « tiennent le temps » pour se débarrasser de quelque chose qu'ils doivent subir. C'est sans doute la grande lacune dans l'application de ce nouveau programme. À une jeune enseignante qui s'est vue imposer 4 cours de ce nouveau programme, je demandais, dernièrement, si elle savait ce que c'était que l'éthique. Elle me répondit : « Non ! »... Pour se sauver d'une explication supplémentaire, elle me confia, tout bonnement, qu'elle suivrait le livre lorsqu'il serait arrivé. Or, le dit volume est encore en impression. Que font les élèves pendant ce temps ? Ils vont tout autre chose, sauf de l'éthique et un vernis de culture religieuse. L'improvisation est à son plus haut niveau. Que chacun tire ses conclusions.

Programme touffu, disparate qui ne donnera pas les fruits escomptés

Les miennes sont tirées: ce programme est touffu, aborde trop de notions disparates et ne donnera sans doute pas les fruits escomptés. On ne peut pas apprendre tout, sur tout, en même temps.

Pierre Foglia et les athées qui rechignent devant le cours d'ECR

Chronique confuse de Foglia aujourd'hui contre le cours d'Éthique et de culture religieuse.
Pierre FOGLIA, La Presse, 2008-11-13

Pas d'accord avec mes nombreux collègues qui ont planté Mario Dumont parce qu'il dénonçait le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse. Ce n'est pas parce que M. Dumont dit n'importe quoi avec son sapin de Noël que ce cours d'éthique et de culture religieuse est idéologiquement innocent.
D'accord.
Si ce n'est pas une manière détournée d'imposer le multiculturalisme à la Trudeau, comme l'a très maladroitement exprimé M. Dumont, ce programme est clairement communautariste. Et le communautarisme aussi a son petit catéchisme. Communautarisme ? : patchwork de communautés distinctes, surtout religieuses, sans le projet qu'elles en viennent à former une seule communauté (culturelle bien sûr).
On ne voit pas pourquoi le surtout religieux.

Qu'est-ce qui différencie les Flamands et les Wallons ? La religion catholique commune ? Qu'est-ce qui explique les émeutes de Montréal-Nord et ses communautés ethniques ? La religion chrétienne historiquement commune aux Québécois blancs, aux latinos et aux Haïtiens ? À la limite, il y a plus de différences religieuses à l'intérieur de ces groupes ethniques qu'entre ces groupes ethniques (il y a des catholiques québécois, nicaraguayens mais bien sûr aussi des athées québécois ou antillais, des évangéliques pure-laine, haïtiens ou péruviens, etc.)

Et quelle sera cette communauté culturelle commune ? N'aura-t-elle plus de croyances religieuses ou alors plus qu'une seule ? Si ce n'est pas le cas alors, selon la définition de M. Foglia, elle formera toujours une mosaïque de communautés religieuses que M. Foglia condamne. Comment imposer cette uniformité des croyances (ou absence de croyances) ? Bizarres, d'ailleurs tous ces gens qui disent, d'une part, que la diversité est une richesse (voir la défense de l'immigration qui nous enrichirait culturellement) et qui ne veulent, d'autre part, que cohésion sociale, fin du communautarisme et création d'une nouvelle unité grâce à l'interculturalisme quitte à ce que l'État l'impose...
Je veux bien que le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse soit hautement pédagogique.
Ce n'est pas ce que disent certains spécialistes : pas assez de temps pour transcrire le programme dans des manuels de façon pédagogique, mieux adaptés, les manuels sont trop proches des instructions un peu arides du ministère.
Je ne doute pas de la qualité de son contenu et de la compétence de ses profs.
M. Foglia devrait avoir moins de foi et se renseigner davantage.

Le cours Éthique et de culture religieuse est loin de faire l'unanimité là où il avait été implanté de 2006 à 2008.

Est de Montréal : les enseignants et les manuels d'ECR ne sont pas prêts

« Les enseignants d'ECR ne seront pas prêts »... euh... avant une génération ?
Cela ne l'empêche pas d'être anti-laïque, sans que les laïcs ne s'en soient offusqués, ce qui m'énarve beaucoup d'ailleurs. Dormez-vous ??
Oui, enfin, il y a une confusion entre laïque et athée ou agnostique militant.

Mais bon, selon nous, il est quasi impossible de faire un tel cours qui puisse plaire à tous, d'où notre volonté d'offrir le choix.
Sauf erreur, l'Église catholique (sauf les ultras comme le cardinal Ouellet et les parents qui mènent actuellement la mutinerie)
Caricature habituelle (nous sommes vaccinés), les gens qui s'opposent à ce cours ne sont pas tous catholiques, loin de là. En revanche, ils sont bien sûr des gens qui portent un intérêt particulier à la formation morale et religieuse (s'ils sont croyants) de leur progéniture et croient que les parents doivent choisir celle-ci et non l'État.
était en faveur de ce cours d'éthique et de culture religieuse, elle (l'Église catholique) a participé à son élaboration et contribué à son instauration. On peut se demander pourquoi.
En effet. Certains se demandent s'il ne s'agissait pas d'un marché de dupes accepté par cette frange « progressiste » de l'Église catholique qui a si vaillamment accompagné l'effondrement de l'Église catholique au Québec. Accompagné ou, peut-être même, mené.
Pour faire le choix moderne de l'éducation plutôt que du prosélytisme ??
Pourquoi toujours doubler les points d'interrogation ????
Moi, parce que je connais bien les jésuites, je dis que c'était surtout pour sauver le cul du petit Jésus à l'école. Mieux valait partager le cours de religion avec les petits musulmans, les petits juifs et les petits born again haïtiens que pas de cours de religion du tout. J'en parlais avec un ami il n'y a pas cinq minutes.

— Qu'est-ce tu fais ??

— Ma chronique.

— Sur quoi ??

Je le lui dis.

Alors lui ? :

— Je crois que t'es largement dans les patates.

Et de me donner l'exemple de son fils de 11 ans ? : en quelques mois, ce cours-là en a déjà fait un parfait athée. Tant mieux.
On est fixé sur M. Foglia : il est athée et non « laïque ».

Notez que certains pensent donc bien que le cours d'ECR peut avoir un effet sur la foi des enfants, ici l'ami de M. Foglia pense que le cours a fait de sa fille une athée « parfaite ».
Mais ça m'étonnerait fort que ce soit le cours lui-même. T'es sûr que c'est pas toi ?? Ou le prof ??
Quoi ? Les professeurs neutres ?
Anyway, je maintiens qu'il y a quelque part dans l'instauration de ce cours d'éthique et de culture religieuse le projet de préparer pour les communautés religieuses, très présentes dois-je vous le rappeler dans la cour de l'école, de préparer le terreau où elles pourront planter leurs petites croix. Non, ça n'a strictement rien à voir avec les sapins de Noël. Mais ça a peut-être quelque chose à voir avec le voile à l'école, avec les lieux de prière que réclament certains. Un cours de religion à 11 ans ?? Come on. Un petit cours de géographie peut-être ?? Une dictée ?? Un peu d'anglais ?? Nota bene ? : Si vous venez de lire que je défendais M. Dumont, c'est pas bien grave allez, j'ai l'habitude.
Notons que les nombreux journalistes athées, pardon « laïques », ne sont pas d'accord entre eux. Voici ce qu'écrit, par exemple, François Parenteau de Voir qui ne cache pas ses préjugés « laïques » et interculturels et qui place un espoir messianique dans le cours d'ECR tout en avouant ne pas bien le connaître :
« avec le nouveau programme proposé, en voyant à quel point les autres religions sont toutes ni plus ni moins ridicules que la leur, les jeunes du Québec auront en main les outils pour un jour, peut-être, donner naissance à une nouvelle culture où les religions prendront moins de place et les valeurs humanistes et civiques, un peu plus. Je ne connais pas le détail de ce programme et il se peut aussi qu'on l'enseigne à des élèves trop jeunes pour ces grosses notions. »

Les parents de la CLÉ, seuls face au « monde »

Article intéressant du Nouvel informateur catholique sur le combat titanesque que le David qu'est la CLÉ a engagé contre le Monopole de l'Éducation.

Extraits de l'article :
Pour ma part, ça fait longtemps que je pense qu’on aurait dû cesser les cours d’enseignements religieux. C’est que dans beaucoup de cas, l’enseignement n’avait de religieux que le nom. Je cite un seul exemple: une de mes filles a eu droit à des livres Bouillon de poulet en troisième année du primaire… discours vide et insignifiant pendant qu’on mettait de côté rien de moins que la Parole de Dieu! Il fallait que toutes les histoires d’horreurs vécues par nos enfants cessent de faire leurs ravages. En cela, je suis d’accord avec nos évêques.

Mais, ce que je n’accepte pas, c’est qu’on le remplace par un autre cours qui aura des conséquences probablement encore plus néfastes sur nos enfants parce que considéré neutre, sans l’être! Et c’est là que je suis déçue, blessée de ne pas avoir le soutien de l’AÉCQ. La Coalition CLÉ étant déjà considérée comme une minorité extrémiste par les médias et le milieu scolaire, le message de l’AÉCQ équivaut à confirmer qu’il n’y a là qu’une poignée de gens tellement à droite que même les évêques ne les supportent pas !

Les parents (et leurs enfants) s’en trouvent encore plus isolés, ignorés. Quand ils osent s’élever contre le cours, on leur coupe les jambes en rétorquant que même les évêques catholiques n’y voient pas de problème. Bien que ce ne soit pas tout à fait la teneur de leur déclaration, c’est ça qu’on en a retenu.

Vigilance

Ah! bien sûr, l’AÉCQ peut avoir bonne conscience puisqu’elle nous assure la vigilance… En tout cas, c’est ce que promettait Mgr Pierre Morissette dans une entrevue donnée en octobre dans le cadre de l’émission Focus sur la chaîne télé Sel et Lumière.

Mais dans un même souffle, il ajoutait que les parents devaient aussi être aux aguets (c’est justement ce qu’on fait!), qu’ils étaient les mieux placés pour savoir ce qui se passait dans le cours et que, finalement, c’était à eux qu’il revenait de faire des représentations auprès du ministère de l’Éducation.

Merci pour les encouragements et les instructions à suivre! On aurait quand même préféré des gestes concrets, pas seulement des mots…