lundi 8 août 2011

Mark Steyn dans After America sur l'éducation américaine

Le plus récent ouvrage du célèbre chroniqueur culturel canadien Mark Steyn vient de sortir ce lundi en Amérique du Nord. Il est déjà numéro un sur Amazon.ca et Amazon.com dans la catégorie des essais politiques (il l'est aussi à la 13e place dans sa forme électronique aux États-Unis).

Mark Steyn est né en 1959 à Toronto d'une mère belge, il vit aujourd'hui au Nouveau Hampshire. Ses points de vue tranchés sont publiés dans le monde entier. Aux États-Unis, ses articles sont parus dans The Chicago Sun-Times, The Washington Times, The Orange County Register, The National Review, The New Criterion et The Atlantic Monthly. Au Canada, il fut un des principaux éditorialistes du défunt magazine politique le Western Standard, et le critique culturel de l'hebdomadaire Maclean's, qui détient le plus fort tirage du pays. On retrouve également sa signature dans de nombreuses publications internationales.

Ses chroniques dans Maclean's, reprises de son ouvrage America Alone (traduit en français), lui ont valu d'être traîné devant plusieurs commissions des droits de la personne du Canada par des groupes radicaux musulmans. Mark Steyn a condamné avec virulence le fonctionnement de ces commissions.

Mark Steyn manie avec régal la langue anglaise, sa prose foisonne de jeux de mots, de néologismes assassins, de phrases courtes et percutantes qui rendent la traduction de ses textes difficiles. Cette prose jouissive n'est pas sans rappeler celle du regretté Philippe Muray ou même celle du grand Rabelais (Mark Steyn ne dédaigne pas d'aborder la sexualité).

Dans son dernier ouvrage, After America, Mark Steyn se penche avec une plume trempée dans le vitriol sur l’européanisation croissante des États-Unis, du socialisme infantilisant, de la tyrannie du correctivisme politique, de la diplômanie, de l'émasculation de l'homo americanus et de nombreuses autres tares du progressisme. Malgré tout ce vitriol, malgré ce déclin par trop visible, on rit.

Comme ce carnet est voué à l'éducation, nous vous proposons ci-dessous deux extraits traduits d'After America sur ce sujet.

« En 1940, la majorité de la population américaine n'avait pas été à l'école pendant plus de huit années.

En 2008, 40 pour cent des jeunes âgés de 18 à 24 ans étaient inscrits à une université.

Nous nous dirigeons vers un monde où l'Américain moyen serait deux fois plus âgé au moment où il termine ses études qu'il ne l'était en 1940, il aura passé deux fois plus de temps sur les bancs de l'école — et, en théorie, il aura bénéficié de deux fois plus d'attention de la part de sa maîtresse d'école : le taux d'élèves par enseignant est deux fois plus bas que ce qu'il était il y a un siècle. Depuis 1970, le nombre d'employés dans les écoles publiques a même augmenté dix fois plus vite que le nombre d'élèves qui s'y inscrivaient sans avantage perceptible pour ce qui est du rendement des élèves..

[…]

Aujourd'hui, les « enseignants » ne prennent aucun risque avec leurs jeunes protégés, au point qu'ils en gardent autant que possible jusqu'à l'âge adulte. Quels dragons cet allongement constant des études a-t-il permis d'occire ? En 1940, avant que ce processus ne s'enclenche, les Américains avaient un taux d'alphabétisation de plus de 97 pour cent. Soixante-dix ans plus tard, lors d'une manifestation d'étudiants pour protester contre les coupes budgétaires à l'Université de Washington, les manifestants agitaient des pancartes où l'on pouvait lire ce slogan :

QU'ELLES ECOLES ? NOS ÉCOLES !1

[...] Des étudiants en lettres ?

L'éducation est le plus grand défaut structurel des États-Unis. Aucun pays n'a besoin d'envoyer la majorité (pour ne pas parler de « tous » comme le désire le président Obama) de ses enfants à l'université et aucun pays ne devrait le faire : tous les élèves n'ont pas les aptitudes requises, tous les enfants ne veulent pas y aller et tous les élèves qui veulent y aller ne devraient pas y aller. Pour la majorité qui s'y retrouve,   l'université est une perte de temps et d'argent. Des « professaillons » prétendent enseigner à des flemmards qui prétendent apprendre et les employeurs prétendent qu'il s'agit d'une formation. »

Israël — privatisation croissante de l'éducation

Confronté aux mêmes difficultés financières qu'ailleurs, l'État-providence est remis en question en Israël. Trois priorités caractérise cette plus grande responsabilisation fiscales des citoyens : la réduction du secteur public, la baisse de la pression fiscale et l’encouragement au secteur privé.

Résultat : les écoles font appel aux parents d’élèves pour financer une partie de leurs activités, les caisses de maladie font payer les malades pour l’achat de médicaments tandis que les crédits bancaires pour accéder à la propriété ont remplacé les prêts hypothécaires subventionnés.

La privatisation des services publics entamée en 2001 a d’abord concerné le système éducatif : alors que le nombre d’élèves a augmenté de 7 % entre 2001 et 2005, le budget affecté aux heures d’enseignement a diminué de 15 %. Pour faire face aux défaillances de l’État, la part des ménages dans le financement de l’éducation va en s’accroissant, alors que la gratuité de l’enseignement jusqu’à 16 ans deviendrait de plus en plus relative.

Les directeurs d’école se trouvent dans l’obligation de rechercher d'autres sources de financement pour assurer des activités réalisées dans le cadre scolaire, et les parents sont mis à contribution pour ne pas subir une baisse de la qualité ou de la quantité des services fournis à leurs enfants. Dorénavant, plus du quart des dépenses nationales d’éducation est financé par des sources privées, c’est-à-dire principalement par les parents d’élèves et les étudiants. La réduction continue des heures d’enseignement a obligé aussi les parents à accroître leur budget pour des activités extrascolaires, cours particuliers et clubs divers.

Source : CCFI




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