mardi 6 octobre 2009

Nouvelle campagne pour l'immigration... aucune pour la natalité...

Le gouvernement PLQ a lancé une nouvelle campagne pro-immigration avec les sous des contribuables québécois :
« Articulée autour du message L'avenir du Québec ne peut s’écrire sans l’immigration, la campagne télévisée et imprimée débute le 28 septembre et sera diffusée pendant quatre semaines. Des affiches seront aussi placées chez des organismes et des entreprises privées et dans tous les arénas du Québec. À partir d’aujourd’hui, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles dispose également d’une signature permanente, soit L’immigration, c’est Bienvenue!, qui sera associée à ses productions et ses projets. »
Les écoles ne seront pas épargnées.

On ne peut évidemment pas reprocher cette campagne au PLQ qui ne perd pas le nord, la clientèle immigrante lui étant largement acquise après une rapide naturalisation. Mais pourquoi un tel silence dans les médias et de la part des partis d'opposition ?

Immigration, prétexte à l'imposition d'ECR

Rappelons que c'est en prétextant l'accueil de ces immigrants (souvent de culture chrétienne d'ailleurs) que le gouvernement à imposer le cours plurireligieux d'ECR et qu'il a modifié les chartes des droits afin de priver les parents catholiques et protestants de droits scolaires (pardon, « de privilèges » comme aiment à dire les partisans du pluralisme normatif imposé aux enfants des autres).

Pas de politique nataliste, mais une politique pour les mères salariées

Une campagne pour l'immigration, mais aucune campagne pour promouvoir la natalité au Québec : juste des mesures pour concilier le travail et la famille des femmes modernes qui retournent assez vite au bureau (rien pour celles qui élèvent leurs enfants à la maison, même si leurs enfants sont notamment en meilleure santé et moins agressifs). Rappelons que, malgré tous les cocoricos gouvernementaux et des médias québécois, il n'y a, d'une part, aucun baby-boom au Québec, la natalité québécoise étant toujours en berne juste un peu moins que par le passé proche et que, d'autre part, l'accroissement de la fécondité des Canadiennes hors Québec — sans la ruineuse et non universelle politique dite « familiale » québécoise — était supérieur à celui des Québécoises en 2008.

Impact bénéfique faible sur la pyramide des âges

Pour ce qui est de l'immigration, rappelons que l'accroître n'est pas du tout une panacée pour résoudre les problèmes démographiques comme le signalait récemment l'Institut C.D. Howe. Analyse confirmée par celle de l'Institut Fraser la semaine passée dans un long rapport (264 pages).

Selon une estimation, il faudrait que la population du Canada soit de 165,4 millions de personnes d’ici 2050 pour maintenir le taux actuel de cotisants au régime de retraite et de prestataires (5 pour 1), le nombre d’immigrants admis devant être de 7 millions cette seule année. « Les raisons de base expliquant ce résultat sont que les immigrants vieillissent au même rythme que tout le monde et, comme les autres Canadiens, sont admissibles à recevoir des prestations lors de leur retraite », selon M. Grubel, directeur d'une étude sur le sujet pour l'Institut Fraser.

Efforts gouvernementaux de « communication »

À ce titre, il est révélateur de noter l'accélération des manifestations et des campagnes qui tendent à vouloir convaincre les Québécois du bien-fondé d'une politique d'immigration massive. Même la mort de Michael Jackson avait été mise à profit par la ministre de l'Immigration, qui passait par hasard lors d'une manifestation « spontanée » où s'était vu embaucher une troupe de danseurs suffisamment « métissée ».

Nous avons désormais droit à une campagne de capsules publicitaires payée à même nos impôts par le gouvernement québécois pour promouvoir l'immigration qu'il dit indispensable.



Avantages économiques non fondés, pression à la baisse des salaires

Nous avons affaire dans ces deux publicités (l'autre est ici) aux mêmes vieux mythes utilisés pour justifier l'augmentation de l'immigration : qu'elle est nécessaire pour l'économie, le marché de l'emploi et qu'elle va résoudre nos problèmes démographiques. On passe sous silence le fait que, comme le rappelle l'Institut Fraser, seuls 20 % des immigrants sont sélectionnés pour leur capacité à s'intégrer au marché du travail, que le chômage des minorités visibles est double, voire triple, de celui des Québécois de souche (comment vont-ils contribuer à remplir les caisses de maladie ou de retraite ?), que leur salaire diminue depuis 20 ans par rapport à celui des Canadiens nés au pays.

On tait également le fait que, malgré deux décennies d'immigration très importante, les revenus des travailleurs canadiens ayant une formation universitaire ont baissé de 7 % entre 1980 et 2000 (Statistique Canada, Division des études sur la famille et le travail, 2007). L'étude de Statistique Canada concluait que l'immigration jouait un rôle important dans cette baisse des salaires. Elle indiquait que chaque variation de 10 % de l'offre de main-d'œuvre provoquée par l'immigration correspondait à une baisse de 3 % à 4 % des salaires. Les principales victimes : les jeunes mâles nés au pays et les immigrants.

Des immigrants de plus en plus pauvres

En outre si, en 1980, les nouveaux immigrants de sexe masculin qui avaient un revenu d'emploi gagnaient 85 cents pour chaque dollar de revenu d'emploi des hommes nés au Canada. En 2005, ils n'en gagnaient plus que 63. Chez les nouvelles immigrantes, les chiffres correspondants étaient de 85 cents et de 56 cents respectivement. Enfin, les choses ne s'améliorent pas pour tous les immigrants de deuxième génération. En effet, selon une étude récente de Statistiques Canada, toutes choses étant égales par ailleurs, certains hommes de minorités visibles dont les deux parents sont immigrants semblaient avoir un désavantage significatif au chapitre des gains comparativement à leurs pairs dont les parents sont nés au Canada.

Faire du chiffre, réduction du nombre d'entretiens de sélection

Comme le signalait Gérard Pinsonneault, chercheur en relations ethniques de l'Université de Montréal, le gouvernement libéral prépare non seulement une augmentation de l'immigration, mais également l'abolition du critère « adaptabilité » de la grille de sélection des immigrants, ce qui réduira au minimum le nombre de cas avec entrevue formelle de sélection :
« L'examen préliminaire a pour fonction de réaliser un premier tri parmi les candidatures et de ne retenir que celles qui présentent un certain potentiel d'employabilité, abstraction faite de toute autre considération. Avec son abolition, on rendra possible pour un candidat qui ne passe pas le test de l'employabilité de se qualifier directement en sélection, grâce à des critères comme les connaissances linguistiques de son conjoint ou la présence d'enfants.

Quant à l'entrevue de sélection, sa disparition signifie, entre autres choses, qu'on éliminerait la possibilité d'effectuer, ne serait-ce que sur une base aléatoire, un contrôle effectif, au vu des originaux présentés en personne, de la validité et de l'authenticité des documents présentés à l'appui des demandes, documents dont seules des copies, fussent-elles certifiées, ont été transmises par la poste. Quiconque connaît un tant soit peu « l'industrie » des faux diplômes et autres documents utilisés aux fins de l'immigration ne peut que s'inquiéter d'une telle approche. »

Impact sur l'intégration harmonieuse, le français, l'école

On ne peut que craindre que les campagnes d'immigration massive n'aient de nombreux effets sociaux délétères : les immigrants seront cantonnés à des postes moins bien rémunérés (le racisme des Québécois n'en sera pas la seule raison), leur chômage sera nettement plus élevé que celui des Québécois de souche et leur intégration posera des problèmes plus sociaux ou ethniques que religieux (voir Montréal-Nord où tous les protagonistes sont chrétiens). Tous les panégyriques à la gloire du multiculturalisme frontière indépassable de la « démocratie », toutes les célébrations du métissage salvateur, tous les cours obligatoires d'ECR ne changeront rien à ces faits bruts.

Cette immigration, pauvre et bien visible, parfois criminogène, fera encore plus fuir les francophones de souche vers les banlieues, l'île de Montréal deviendra encore moins francophone. Toutes les objurgations de Pierre Curzi demandant de protéger le français et de revenir « sur votre île » seront probablement sans effets.

Les jeunes immigrants isolés de la « société d'accueil » s'intègreront encore moins à la société francophone québécoise, les coûts de la francisation dans les écoles augmenteront, les enfants d'immigrants continueront à réussir moins bien à l'école que les Québécois, leurs enfants, s'ils sont originaires d'Afrique ou d'Amérique latine et des Antilles, continents privilégiés pour leurs locuteurs francophiles, réussiront également moins bien que les élèves nés de parents canadiens.

Il y a fort à parier qu'avec une immigration plus forte, encore moins sélectionnée, nous aurons encore droit à de nombreux rappels et campagnes de promotion de l'immigration et du multiculturalisme. Les enfants dans les écoles seront sans doute encore soumis à des doses importantes de pluralisme normatif pour « former des citoyens ouverts sur la diversité » et qui s'abstiennent de toute critique en matière d'immigration ou s'autocensurent devant leurs craintes que l'identité culturelle du Québec soit menacée. Plus de rééducation multiculturaliste, moins de politiques responsables.






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À quel pays les souverainistes multiculturalistes rêvent-ils ?

Lettre ouverte de Réal Gaudreault publiée dans le Soleil de ce jour :
Dans les années '70, nous nous sommes tous mis à rêver à un pays, le nôtre, le Québec. Le Parti québécois et son fondateur, René Lévesque, incarnaient merveilleusement ce rêve. Jamais de toute ma vie je n'ai ressenti autant d'exaltation pour la politique que dans les semaines qui précédaient le premier référendum.

Le projet d'indépendance se voulait un projet rassembleur autour d'une langue, d'une histoire, d'une culture et d'un patrimoine. Puis les années '80 sont arrivées. Le PQ s'est laissé pénétrer par un autre projet: le multiculturalisme de Pierre Elliott Trudeau. Dans cette optique mondialiste, le Québec devient une terre pluraliste qui accueille toutes les saveurs culturelles du monde au nom de l'ouverture à l'autre et du mieux vivre ensemble. Cette ouverture est au point même de renier les racines culturelles et historiques qu'ont bâties nos ancêtres à travers luttes et résistances.

Aujourd'hui, le PQ rêve toujours à un pays, mais lequel ? Ce parti, qui aurait dû plus que tous les autres protéger notre patrimoine historique, est celui qui l'a renié par son obstination laïciste. Ses députés actuels ne connaissent que le Québec qui a suivi la Révolution tranquille. Ce ne sont pas les 400 ans de notre histoire qu'ils désirent préserver, mais le Québec des années '60 à nos jours. Le Québec de demain ne sera pas celui des Québécois, mais d'une foule venue d'ailleurs. L'avenir idéologique du Québec sera bâti par un instrument, le cours Éthique et culture religieuse, création du Parti libéral de Jean Charest. Ce cours, dont les objectifs est de construire des petits Québécois nouveaux genres, pluralistes et endoctrinés par une hyperlaïcisation suffocante. La culture québécoise sera, à toute fin pratique, dissoute. À quoi bon l'indépendance ? Pour qui ? Nos enfants ? Grâce au Parti québécois de Mme Marois, le projet d'indépendance est devenu la plus grande utopie de notre histoire.


Réal Gaudreault,
Saguenay






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ECR : Audition à la Cour d'appel le 20 octobre

L'audition à la Cour d'appel, initialement prévue le 6 octobre, a été remise au 20 octobre d'un commun accord des procureurs. On y entendra l'avocat des parents de Drummondville et les procureurs du Monopole de l'Éducation du Québec et de la Commission scolaire des chênes pour déterminer si le pourvoi en appel peut être reçu par la Cour.






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