mardi 3 février 2009

Complément au cours d'histoire — Claus von Stauffenberg

Avant de vous ruer dans les salles, pour voir Valkyrie, une émission de Canal Académie sur Stauffenberg et la résistance conservatrice allemande.

Jean-Louis Thiériot vient d’écrire un livre sur cette Allemagne qu’il connaît si bien. Avec Stauffenberg, il nous ouvre un parcours surprenant, méconnu en France et au Québec et pourtant exemplaire en tout point. Image d’un résistant au nazisme, peu avare de son courage, qui fut à la tête de la conspiration pour assassiner Hitler.




La grille de lecture franco-française de la résistance nous amène à ne pas considérer ces personnages, patriotes, aristocrates, catholiques ou protestants, qui surent s’opposer au mouvement révolutionnaire socialiste nazi. [1]

Jean-Louis Thiériot présente ici l’histoire d’une vie qui marque encore de nos jours l’imaginaire allemand. Originaire de la haute-aristocratie germanique, Claus von Stauffenberg n’eut pas une lucidité immédiate sur la réalité du nazisme. Pourtant, cela ne l’empêche pas de condamner l’antisémitisme du début des années trente et de refuser le bellicisme du Führer. Son devoir le pousse sur les champs de bataille mais aussi dans une administration militaire qu’il connaît parfaitement. Dès lors, grâce à un réseau aux multiples ramifications, il tisse sa toile pour finalement atteindre le centre de tous les malheurs européens : Hitler. Thiériot décrit parfaitement cette conjuration de centaines d’hommes qui surent préserver "le" secret de l’acte qui allait, en cas d’échec, les condamner inévitablement à la mort. Le 20 juillet 1944, la mort d’Hitler s’est jouée à quelques centimètres...

À lire également et disponible dans les librairies et dépanneurs du Québec, le numéro hors série du Figaro Magazine intitulé « Ils ont voulu tuer Hitler ».




[1] On lira également avec profit au sujet de la composition de la résistance au nationalisme-socialisme, mais ici pour la France, 1940 : la droite était au rendez-vous d'Alain Griotteray. Griotteray s'attaque au mythe français de la « gauche résistante » et de la « droite collaboratrice », qui obscurcit trop souvent la vision de cette époque charnière de l'histoire française contemporaine. L'auteur rappelle ainsi les négociations secrètes entre le parti communiste et l'occupant nazi, en juin 1940, pour obtenir la réapparition de L'Humanité. Rappelons que plusieurs personnalités collaborationnistes étaient de gauche comme Marcel Déat ou Jacques Doriot, fondateur du le Parti populaire français (PPF) à l'origine un parti d'extrême gauche rival du parti communiste. Ce livre n'est pourtant pas un essai, ni même un récit historique à proprement parler, mais l'évocation de vingt-trois héros de la Résistance, hommes et femmes, civils et militaires, dont le point commun est d'être tous issus de la droite, à travers ses différentes familles : catholique, maurrassienne, royaliste ou républicaine. Les portaits de ces résistants souvent oubliés des livres d'histoire sont d'autant plus parlants que l'auteur les a personnellement connus, et qu'il décrit — derrière les héros risquant leur vie et leur liberté — les hommes et femmes ordinaires.