mercredi 15 février 2012

Une chanson d'Édith Piaf censurée dans une école québécoise pour lèse-laïcité





Version « école laïque québécoise » de l'Hymne à l'amour


Une chanson d'Édith Piaf a été censurée dans une école primaire de Sorel-Tracy. Un professeur de musique de l'école Saint-Gabriel-Lalemant a pris cette décision parce que le mot « Dieu » figure dans les paroles de la chanson L'Hymne à l'amour. L'enseignant, qui préparait un spectacle de fin d'année, a ainsi supprimé la dernière phrase de la chanson, celle où les élèves auraient dû chanter « Dieu réunit ceux qui s'aiment ».

Plusieurs parents ont critiqué cette modification à l'une des chansons les plus connues de la francophonie. Un porte-parole de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, Éric Choinière, a défendu la décision de l'enseignant. « Il ne voulait pas aborder de thème religieux dans ce cours-là, d'où sa modification à la finale de la chanson », a-t-il dit au réseau radiophonique Cogeco Nouvelles. « Je ne suis pas mal à l'aise qu'on ait enlevé un petit bout pour ne pas aborder cette question dans un contexte laïque », a ajouté M. Choinière.

Mathieu Bock-Coté a également réagi à cette histoire :

« Entrevue absolument surréaliste à Paul Arcand ce matin. On le sait, un professeur de musique de Sorel a présenté à ses étudiants l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf… en censurant le dernier passage, qui fait référence à Dieu réunissant les amoureux. Jusqu’ici, il s’agit d’une histoire banale, hélas, dans une société réapprenant peu à peu l’exercice de la censure au nom de la rectitude politique. Ne cherche-t-on pas à censurer aujourd’hui Dire Straits, Voltaire, Hergé, Mark Twain, et tant d’autres auteurs, morts ou vivants ? 

Écoutez l'entrevue en question :


Là où cela devient intéressant, c’est lorsque le secrétaire général de la commission scolaire de Tracy, Éric Choinière, se porte à la défense du professeur. En expliquant, comme un bureaucrate prisonnier d’un langage technocratique, que le professeur devait faire face à la « situation » — la présence qui manifestement, le troublait, du mot Dieu. Et en justifiant la censure. Une censure qu’il applique aussi aux cantiques du temps des fêtes, apparemment. Oui : la commission scolaire endosse la censure. Ce délire qui contribue à la javellisation totalitaire de la culture nous propose une transgression en direct des principes les plus fondamentaux de notre société. Et cette censure est d’autant plus terrifiante que le bureaucrate l’explique sans passion, comme une simple évidence administrative. On l’entend enfermé dans ses certitudes, incapable de comprendre les enjeux moraux, philosophiques, et même politiques, d’une telle pratique de la censure dans une école québécoise. 
Et je me demande : il y en a combien d’histoires semblables dans les écoles québécoises ? Il y en a combien de petits censeurs qui balafrent les oeuvres qu’ils présentent par fanatisme idéologique ? Tout cela, c’est du gros délire. Et pire que tout, c’est un délire dont nous avons pris l’habitude. »
Piaf

La Commission scolaire a émis un communiqué où elle affirme :
« Bien que certains puissent juger qu’il s’agissait là d’un excès de prudence, l’enseignant a justifié son choix de ne pas avoir discuté du contenu de cette dernière phrase en classe parce qu’elle référait à une thématique tout autre que la thématique de l’amour qui était visée par la situation d’apprentissage. Il a plutôt jugé que la thématique de cette phrase devait être traitée dans le cadre d’un autre cours, le cours Éthique et culture religieuse et à la maison avec les parents. »

C'est assez comique. Au primaire (et cet incident a eu lieu dans une école primaire) et avec le règne des compétences transversales, on peut, on devrait même, aborder plusieurs matières à la fois dans un seul cours : la musique, le français (expliquer le sens des mots!), l'histoire (quand Edith Piaf a-t-elle vécu?) et la culture religieuse (si jamais ici un enfant venait à poser une question, ce qui est peu probable) par exemple. Bref, au mieux un mauvais prétexte.






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Canada’s Supreme Court to rule Friday on who has final say in education: parents or the state?

De LifesiteNews (nous ferons une recension de la presse sur ce jugement aussi exhaustive que possible) :


OTTAWA, Ontario, February 15, 2012 (LifeSiteNews.com) - Who has the final say over our children’s education – parents or the state?

That’s what Canada’s Supreme Court will decide this week as they release a historic ruling that is sure to have far-reaching, and potentially frightening, consequences for parental freedom in this country.


On Friday at 9:45, the high court will render its judgment in the case of S.L. et al. v. Commission scolare des Chênes et al., which involves a Catholic family who took the Quebec government to court after it refused to grant their child an exemption from the province’s controversial ethics and religious culture course (ERC).

A ruling for the family of Suzanne Lavallée and Daniel Jutras could be a victory for families across the country who object to the growing dominance of militant secularism and sexual propaganda in the public school system. But a victory for the government could embolden provincial governments bent on imposing their own brand of “diversity” education.

The Supreme Court heard the case in May 2011 after the parents’ effort was rejected by the Quebec Superior Court in August 2009, and then again by the Quebec Court of Appeals in February 2010.

The course, which seeks to present the spectrum of world religions and lifestyle choices from a “neutral” stance, has been widely criticized in Quebec by the religious and a-religious alike. Moral conservatives and people of faith have criticized its relativistic approach to moral issues, teaching even at the earliest grades, for instance, that homosexuality is a normal choice for family life.

The Lavallée–Jutras family, who hail from Drummondville, argue that the ERC course’s mandatory nature violates their freedom of religion and their right to direct the education of their children.

Despite provincial legislation allowing for exemptions from school curriculum, the Ministry of Education has turned down all of the thousands of requests, and even moved to impose the course on private schools.

They faced a setback on that front in June 2010 when the Quebec Superior Court said their attempts to impose it on Loyola High School in Montreal assumed “a totalitarian character.”

Jean-Yves Côté, the family’s lawyer, told LifeSiteNews that he hopes the Supreme Court has understood that the case is about the right to exemption, not the legality of the course itself.

“It’s not a case about the constitutionality of the course itself, it’s a case about depriving the parents of any possibility of exemption,” he explained. “Because if the mechanism of exemption is recognized by the Supreme Court then it could be used for other courses that may contain some offensive material.”

On the other hand, he acknowledged that denying the exemption would set a frightening precedent.

“I think if such a thing happened, we would be right in stating that regarding education, the parent is not the boss anymore. The state is,” he said.

Côté pointed out that Quebec’s civil code explicitly states that “the source of the duty and the right of education is parental authority.” While he was taught in law school that the teacher’s authority “emanates from the parents,” he noted that there is a shift among some teachers and others to believe that their authority comes instead from the state.

Patrick Andries of the Coalition pour la Liberté en Éducation, who have supported the family’s legal battle, noted that the Supreme Court could opt to base its judgment on merely technical grounds, for example if they believe proper procedures were not followed in handling the exemption.

But if the ruling favours the parents on “philosophical grounds,” he said, “It will show that they can oppose a particular vision of religion and ethics being taught to their children by the state, even when the government claims it to be innocuous and necessary for the common good.”

A decision against the parents, he said, would “undermine their role as educators, while further strengthening the role of government who will have a free hand in deciding such major issues … as the proper way to view religion, religious diversity and what is the sole way to approach ethics and morality in public schools.”

Faye Sonier, legal counsel for the Evangelical Fellowship of Canada, which intervened in the case, said it’s essential for the Supreme Court to land on the side of parental rights as Canadian society faces increasing challenges to parental authority and religious freedom.

“All parents are asking for is the right to teach morality and religion from their perspective or decide who will do so,” she said. “Parents are asking that their children be exempted from classes where material inconsistent with their beliefs is taught. This is accommodating practice that is done across the country. And it’s not asking too much from the state. They have a constitutional right to religious freedom in Canada.”




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Anglais intensif : la CAQ dénoncent le « mur à mur »

Le gouvernement Charest fait fausse route en voulant imposer un programme «mur à mur» d'enseignement intensif de l'anglais en 6e année, accuse la Coalition avenir Québec (CAQ).

Son porte-parole en matière d'éducation, le député Éric Caire, estime que chaque école devrait pouvoir définir son propre programme.

Selon le plan du gouvernement, tous les élèves de 6e année apprendraient l'anglais durant la seconde moitié de l'année scolaire. Toutes les autres matières seraient enseignées dans la première. Ainsi, quelque 400 heures de la 6e année seraient consacrées à l'anglais.

Québec veut mettre en place le programme de façon graduelle dès cet automne. L'apprentissage intensif de l'anglais serait appliqué partout au Québec en 2015-2016.

Éric Caire dit appuyer l'idée d'augmenter l'enseignement de l'anglais au primaire. Il en a fait malheureusement la promotion quand il était à l'Action démocratique du Québec, puis comme député indépendant.

Mais « imposer un modèle mur à mur » comme le fait le gouvernement risque de causer des problèmes dans certaines écoles, croit-il. Des élèves en difficulté d'apprentissage pourraient être condamnés à l'échec, notamment.

À Shannon, où résident plusieurs militaires de la base de Valcartier, « la moitié des élèves sont déjà bilingues. On fait quoi dans ce cas ? », s'est également demandé le député de La Peltrie, dans la région de Québec.

À Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, l'école offre déjà un programme d'enseignement de l'anglais intensif différent de celui du gouvernement. Elle devra mettre de côté son modèle, qui aurait pourtant fait ses preuves, a déploré Éric Caire.

Chaque école devrait définir un programme « respectueux de son milieu et de la réalité de ses enfants ». « Dans les régions où c'est possible, on pourrait permettre à un élève qui va dans une école francophone de faire une année de son enseignement en anglais. C'est un autre modèle qu'on peut proposer », a-t-il dit à titre d'exemple.

Selon lui, le ministère de l'Éducation doit se contenter de fixer des objectifs, puis s'assurer que les écoles les atteignent. Il devrait créer un examen national en 6e année pour mesurer les progrès en anglais, a-t-il dit.

Pour notre part, nous ne sommes même pas convaincus que l'anglais est une priorité à imposer à tous les parents et à toutes les écoles du Québec, pas plus qu'un examen national (également imposé aux écoles prétendument « privées » ?) en anglais.

Rappel : le niveau de lecture des élèves québécois (en français donc pour près 90 % d'entre eux) a sévèrement chuté dans les derniers tests interprovinciaux. Comment éliminer des centaines d'heures de cours en français (pas uniquement de français) va-t-il améliorer ces résultats ?

Voir aussi

Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l'anglais intensif de manière « brutale »

Radio-Canada et sa sélectivité dans les sondages sur l'éducation

France — les ados sont devenus nuls en dictée (les élèves français passent en effet 800 heures de moins (de 12 à 16 ans) à étudier le français qu'en 1976).






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L’enseignement d'une parmi quatre religions ou de la morale devient obligatoire à l’école russe

Le premier ministre Vladimir Poutine entre le patriarche Cyrille de Moscou et le grand moufti de Russie Talgat Tadjouddine, lors d’une rencontre avec les responsables religieux russes, mercredi 8 février au monastère Saint-Daniel, la résidence du patriarche.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a signé le décret introduisant l’enseignement obligatoire de la religion dans toutes les écoles de la Fédération de Russie. À partir de septembre, les élèves pourront choisir d’étudier soit l’une des quatre religions « traditionnelles » (orthodoxie, islam, judaïsme ou bouddhisme) soit de suivre des cours plus généraux sur les « fondements de la culture religieuse » ou sur les « fondements de l’éthique publique ».

Jusqu’à présent, ces enseignements étaient concentrés sur un trimestre de l’année scolaire, mais l’Église orthodoxe russe avait demandé qu’ils soient donnés sur l’ensemble de l’année, à partir de 2012.

Banni de l’école durant la période communiste, l’enseignement religieux y est retourné en avril 2010, mais dans 19 régions seulement. Cette initiative avait été fortement appuyée par le patriarche de Moscou et par le Kremlin qui souhaitait voir l’identité nationale se cimenter autour de valeurs communes.


Sujet devenu très populaire

Cette idée d’introduire des cours de religion dans toutes les écoles a, dès le début, soulevé de vives critiques en Russie, pays qui a connu 70 ans d’athéisme d’État, et où vivent différentes ethnies et religions.

Les représentants du monde religieux ne partagent pas le scepticisme du monde séculier à l’égard de cet enseignement. Le patriarche de Moscou n’est pas le seul à le soutenir, mais la communauté musulmane le considère aussi comme très utile. Le moufti Krganov Albir a déclaré que « le nouveau sujet d’étude est devenu très populaire auprès des élèves et des parents dans la République russe autonome de Tchouvachie (ouest). Les parents ont affirmé avoir beaucoup appris sur la religion quand leurs enfants ont suivi ces cours ».

Catholicisme écarté, mais hiérarchie comprend que l'orthodoxie prime

En février, sur l’ordre de Poutine, le ministère de l’éducation a mis sur pied des cours de formation pour les enseignants. Les parents devront se déterminer jusqu’en mars pour savoir quel cours leurs enfants suivront.

Bien qu’écartée du nouveau projet d’enseignement religieux, l’Église catholique de Russie avait, en 2009, soutenu l’introduction de l’enseignement religieux facultatif dans les écoles. Selon Mgr Paolo Pezzi, archevêque catholique à Moscou, il apparaissait ainsi clairement que la dimension religieuse fait partie de l’éducation.

Pour l’archevêque catholique à Moscou, il était compréhensible que, dans un pays où l’Église orthodoxe est majoritaire, l’orthodoxie ait la priorité. Il demandait toutefois que, dans les ouvrages scolaires, les passages relatifs à l’Église catholique soient imprégnés de respect.

Voir aussi

Russie — Succès mitigés des cours de religion chrétienne, fort succès des cours de religion musulmane

Russie — Retour de l’enseignement religieux dans les écoles




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