jeudi 7 janvier 2016

France — Augmentation des incidents dus à la drogue dans les écoles

Selon un rapport de l’Éducation nationale, c’est l’augmentation de la consommation de drogues, et notamment de cannabis. Dans les lycées [fin secondaire puis cégep], elle représente aujourd’hui 10 % des incidents en 2014, contre 4 % en 2013. Les collèges [début du secondaire] sont également concernés par ce phénomène.



Les adolescents sont donc de plus en plus nombreux à consommer des stupéfiants, à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements scolaires. Lors de la journée citoyenneté-défense, un jeune sur deux a reconnu ainsi avoir déjà pris du cannabis et près d’un sur dix a avoué en consommer régulièrement.

Voir aussi

Les enseignants du Colorado inquiets au sujet du cannabis dans les écoles publiques

Cannabis : pourquoi la légalisation n'est pas la solution

Les drogues et leurs effets

France — Démocratisation des drogues dites douces et forte augmentation pour les drogues dures

Les écoliers montagnais s'initient à la drogue à un âge moyen de 9,6 ans

Enquête sur le surpoids, la consommation de drogues, d'alcool et la sexualité des jeunes Québécois

Le cannabis, pas si cool !

Cannabis : les ravages du laisser-faire

Rémi Brague sur les « phobies » et la censure modernes

Extrait d’un entretien avec le philosophe Rémi Brague :

Après les attentats de janvier, vous aviez déclaré « en France, on a le droit de tout dire, sauf ce qui fâche ». À quoi faisiez-vous référence ?

Tout dépend de ceux qu’il ne faut surtout pas fâcher. Qui sont aujourd’hui les vrais puissants, ceux qui sont véritablement influents ? Cette question a été valable, quelle que soit l’époque. Ainsi, les jésuites, au XIXe siècle, pour des gens comme Edgar Quinet, la cinquième colonne pour l’armée, les juifs pour les antisémites, les francs-maçons ou la synarchie pour la droite française, le Comité des forges pour la gauche, ont représenté le fantasme d’une toute-puissante araignée dont la toile est partout.

Cela étant, l’existence de groupes de pression, de lobbies, d’amicales de toutes sortes, le tout plus ou moins discret dans ses affiliations comme dans ses buts, est une évidence. Il serait naïf de nier leur existence et leur intention tout à fait avouée de défendre leurs intérêts ou de promouvoir leur vision de la société, comme il serait naïf de leur attribuer tout ce qui nous déplaît.

Concrètement, pourquoi certains sujets seraient-ils inabordables ?

D’abord, parce qu’ils sont, en soi, difficiles à traiter. Ils demandent une culture que tout le monde n’a pas pris le temps d’acquérir. Et plus encore peut-être le courage intellectuel de briser les cadres de réflexion habituels pour voir les phénomènes en face. Bien des journalistes à qui on demande des rythmes de travail intenables n’ont pas le temps d’apprendre, et certaines écoles les ont formatés si efficacement qu’ils s’imaginent déjà en possession des clefs conceptuelles qui ouvrent toutes les portes.

Ensuite, parce qu’il n’est pas toujours facile de résister à certaines pressions ; le refus poli de publier ou de faire traduire chez de grands éditeurs, le refus poli de relayer une information pourtant bien attestée, tout cela est efficace, et d’autant plus que c’est discret.

Enfin, nous avons de plus en plus de mal à pratiquer certaines distinctions qui sont pourtant de la logique tout à fait élémentaire. Ainsi, entre les personnes, d’un côté, et, de l’autre côté, leurs croyances ou leurs pratiques. Le suffixe « phobie », qui a connu depuis quelques années une inflation remarquable, sert à rendre impossible cette distinction : dire que les pratiques homosexuelles sont des perversions, ce serait de l’homophobie et « stigmatiserait » (encore un mot dont l’inventeur a dû se retirer fortune faite...) les homosexuels ; dire que le Coran, les hadiths et la vie de Mahomet contiennent de quoi justifier le meurtre, le viol et le vol, ce serait de l’islamophobie et « stigmatiserait » les musulmans. Mais dire que le tabac augmente les risques de cancer, est-ce de la « fumeurophobie » ? Est-ce « stigmatiser » les fumeurs ? N’est-ce pas plutôt leur rendre service en les avertissant des risques qu’ils courent ?

Source :  Valeurs actuelles du 6 janvier