jeudi 23 septembre 2010

Déconcertés par le manque d'ouverture et de dialogue, les parents sont toutefois résolus

Interrogé par la Voix de l'Est de Granby, Sylvain Lamontagne dit ne pas comprendre pas le refus de commissaires. « Ils m'avaient dit que si j'arrivais avec des papiers de médecin, ils pourraient être favorables à l'exemption. »

Des parents de Valcourt ont, pour la troisième année consécutive, fait face à un refus devant la Commission scolaire des Sommets (CSS), mardi soir, à Valcourt. Et ce, malgré huit lettres appuyant la demande d'exclusion de leur fille du cours d'Éthique et de culture religieuse (ÉCR), dont une provenant de leur médecin de la famille.

Mot du médecin de famille

Le Dr Jean Turcotte, de Valcourt, écrit notamment : « Qui donc, parmi les responsables qui doivent se prononcer sur cette demande, peut garantir l'absence de risque de préjudice grave »? Le « psyché humain est complexe, fragile et j'ai pu être témoin des influences religieuses, tantôt positives, mais aussi tantôt négatives. J'ai hélas pu constater les effets dévastateurs qu'ont subis sur leur santé mentale certains membres de sectes. Tout comme j'ai été témoin du désespoir de gens qui n'avaient aucun repère religieux dans leur quête de sens. »

Le père de l'adolescente, Sylvain Lamontagne, et sa conjointe, Marthe Morin, affirment pour leur part : « En tant que parents croyants, nous savons que ce cours créera un préjudice grave [...] si l'enfant est exposé à des convictions et croyances différentes de celles privilégiées par ses parents. »

Le refus des commissaires et l'absence d'écoute des commissaires déconcertent ce père de famille : «Ils (des commissaires) m'avaient dit que si j'arrivais avec des papiers de médecin, ils pourraient être favorables à l'exemption », a-t-il expliqué hier, au téléphone. « On amène de plus en plus de matériel » a-t-il déclaré tout en regrettant l'absence d'ouverture et de véritable dialogue de la part des commissaires.

Lettres pas considérées avant d'énoncer le verdict

Concernant la lettre du médecin, le directeur de la Commission scolaire des Sommets, Christian Provencher, a affirmé à la Voix de l'Est que les commissaires n’en ont pas tenu compte puisqu’il l’a déposée « séance tenante », alors que la décision de l’assemblée du conseil des commissaires était « basée sur les recommandations du comité de révision ». Le comité restreint de révision n’avait pas reçu la lettre du Dr Turcotte présentée mardi par M. Lamontagne. « Ça sortait un peu de nulle part », a prétendu M. Provencher en parlant du parent à qui la commission avait suggéré d'apporter un tel mot à la réunion précédente.

Le fonctionnaire ajoute que la décision du conseil serait fondée sur la loi qui les « oblige à faire en sorte que les élèves fréquentent le système scolaire ». Ce que font les enfants des parents opposés au cours ECR pourtant. « C’est comme si des parents demandaient de ne pas suivre le cours de français », a  affirmé le directeur général. Justification amusante : le cours d'éthique aborde des sujets liés à la morale et aux convictions profondes, la liberté de conscience protège les convictions philosophiques et religieuses des parents, pas leurs conceptions grammaticales ou orthographiques en français.

Impuissance des parents et manque d'écoute

La Granbyenne Marie-Josée Croteau était du nombre des parents sidérés par le manque d'ouverture de la Commission scolaire des Sommets. « Ça démontre l’impuissance des parents à faire respecter leurs choix dans l’éducation de leurs enfants », dit-elle tout en déplorant « la rigidité du système bureaucratique ».

Avis d'experts

Certains de ces propos sont aussi présents dans les lettres déposées au conseil par M. Lamontagne. Paul Gosselin, anthropologue de formation, auteur et parent, soutient que « le fait d’aligner dans un même cours Bouddha, Jésus, Mahomet et le Carcajou amérindien implique que bientôt […] on imposera à tous les enfants un cours de religion polythéiste, et ce, sans l’accord du moindre accommodement raisonnable. »

De même, Louis O’Neill, ancien prêtre, professeur à l’Université Laval et ancien ministre de la Culture sous René Lévesque rappelle que la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants ». « Le droit d’exemption en fait partie », termine-t-il.

Guy Durand, théologien et juriste éthicien, répond à l'avance aux objections du fonctionnaire Christian Provencher : « Et qu'on n'aille pas évoquer à l'encontre de ce droit que le programme d'ÉCR est "neutre" comme les cours de mathématique, géographie, français, etc. Trop de valeurs morales et religieuses y sont en cause, sans même évoquer les notions d'éthique et de religion sous-jacentes, ni la conception de l'éducation déployée. La "qualité" du docurs dépendra évidemment de l'enseignant qui le donne. Cela ne change pas la nature et les objectifs du programme officiel. »

M. Durand termine sa lettre en faisant appel aux valeurs de dialogue paisible des commissaires : « je voudrais rappeler que l'acceptation de l'exemption du cours ECR favoriserait le climat social, la collaboration avec les parents et, plus globalement, la réputation et la fréquentation de l'école publique commune. Il est injuste de renvoyer les parents à l'école privée [Note du carnet : comme Loyola], où ils doivent payer une partie des coûts, s'ils ne sont pas satisfaits de l'école publique qui devrait être l'école de tous. »

D'autres actions en vue

M. Lamontagne n’a pas l’intention d’abandonner. « Jamais mes enfants n’iront à ce cours », dit-il. Il s’est d’ailleurs tourné vers le bureau de la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, et a contacté le bureau de Sylvie Roy, députée de l’ADQ. « Eux à l’ADQ, normalement, ils nous défendaient », rappelle-t-il.

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Éthique — L'élection des juges pour résoudre la crise de légitimité ?

L'Occident vit une crise de légitimité de l'autorité judiciaire et la magistrature n'échappe pas aux traditionnels soupçons de soumission au pouvoir ou de justice de classe. L'élévation de la justice aux fonctions de mainteneur de l'État de droit impose une évaluation sans exclusive des divers modes de sélection et de désignation des magistrats.

Or, le procédé électif est aujourd'hui systématiquement écarté en France ou Canada, jugé contraire à nos traditions, alors même qu'il fut pratiqué à la Révolution française, puis revendiqué jusqu'au début du XXe siècle par un large secteur de l'opinion républicaire comme l'authentique moyen de légitimation du pouvoir du juger. Maintenu en France pour les tribunaux de commerce, appliqué aux conseils de prud'hommes et encore aux tribunaux paritaires de baux ruraux, les expériences françaises de justice élective sont suffisamment prégnantes pour mériter une analyse historique susceptible de rendre compte des vertus et des faiblesses d'un tel recrutement. C'est le régime de Vichy qui récemment a restreint le plus sévèrement la présence des jurys populaires dans les prétoires.

En Suisse, pour les juges cantonaux et fédéraux, on pratique l’élection, de toute ancienneté. L’originelle structure fédérale de cette république ne saurait expliquer seule cette spécificité. L’élection des magistrats y est tenue pour la modalité la plus conforme à la nature démocratique du régime. Trois modes électifs sont pratiqués : le suffrage universel direct, l’élection par le pouvoir législatif, l’élection par un collège de magistrats. Les conditions d’éligibilité varient, mais en pratique les choix bénéficient aux candidats à forte qualification et expérience juridiques préalables. La plupart des mandats sont de quatre ans et la réélection est la règle. De nombreuses incompatibilités visent à préserver l’indépendance des magistrats.

Aux États-Unis, l’électivité des juges des États tient à une tradition juridique et politique situant le magistrat en principal agent de l’État de droit. À peine institué (première fois en 1832, par l’État du Mississippi) le procédé électif suscita des flots de protestations. Le peuple, faisait-on déjà valoir au siècle dernier, est le plus mauvais juge des qualités nécessaires au bon magistrat, et les élections contrôlées par les partis politiques sont outrageusement partisanes. Restaurer la confiance publique dans la justice et recruter des juristes qualifiés a conduit depuis 1940 certains États à combiner le modèle de la nomination avec celui de l’élection. Là où le système électif intégral a été conservé, les modalités n’en demeurent pas moins variables.



Histoire du syndicat de la magistrature française




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France — Les tombes et temples profanés sont massivement chrétiens

Quand les médias parlent des profanations de tombe en Europe, c'est souvent pour agiter le spectre du nazisme résurgent (contre les tombes ou synagogues juives) ou du racisme le plus abject (tombes juives et musulmanes).

Or, voilà que Le Figaro s'est procuré une note de la direction générale de la gendarmerie nationale, qui indique que pas moins de 184 dégradations de sépultures ont été recensées l'année dernière en France :
« Depuis 2005, un lieu sacré est violé tous les deux jours.

«Les faits perpétrés dans les cimetières sont pour l'essentiel des dégradations de stèles, d'ornementations et des inscriptions» , note le rapport, qui précise que les profanations recensées par les gendarmes - qui couvrent 95 % du territoire — touchent «très majoritairement des tombes chrétiennes ou des églises». Dans les campagnes et en zones périurbaines, quelque 122 cimetières communaux et 34 lieux de culte catholique et 18 monuments aux morts ont été visés en 2009. Pas moins de cinq violations de tombeaux, dont deux exhumations ont été à déplorer.

[...]

Des pics sont aussi observés le 31 octobre, fêtes d'Halloween et jour de l'An sataniste, mais aussi lors des dates des solstices et d'équinoxes. »






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