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lundi 10 février 2020

Espagne — Vox veut permettre aux parents d'avoir leur mot à dire en éducation

En Espagne, le parti Vox (« Voix ») défend les droits des parents en éducation. Vox promeut une politique qui permet aux parents de retirer leurs enfants des « discussions, ateliers ou activités à caractère idéologique ou moral qui vont à l’encontre de leurs convictions ».

Sans surprise, cette politique de défense des droits parentaux a déclenché une tempête de la part de la gauche au pouvoir et des lobbies LGBTQ2SAI+.

Selon les partisans LGBTQ2SAI+, la tentative de Vox de défendre le droit parental de choisir le contenu sexuel auquel leurs enfants sont exposés à l’école équivaudrait à du fascisme. Huit responsables de l’éducation du Parti socialiste espagnol ont accusé Vox d’essayer d’imposer « un autoritarisme aveugle et inconditionnel ».

Le ministre espagnol de l’Éducation a affirmé que les enfants ne sont pas la propriété des parents, ce qui implique en creux que si l’État a le droit d’enseigner aux enfants ce qu’il décide, les parents ne peuvent pas le faire ou passe en second, bien après l’État. Faites des enfants, payez pour leur éducation, l’État les endoctrinera.
 
La nouvelle ministre espagnole de l’Égalité, Irene Montero, a qualifié les initiatives des parents conservateurs « de tentative de censure scolaire ». Elle dit défendre le droit des enfants de parents « machistes » à être éduqués à « la liberté, l’égalité et le féminisme ». [Pour « avoir droit » au lieu « d’imposer » dans le jargon ministériel, voir « Avoir droit » ou « être obligé » ?]

En accusant Vox d’autoritarisme et de fascisme, ces partisans LGBT2SAI+ pratiquent de la projection et une inversion accusatoire : ce n’est pas Vox qui est autoritaire, mais leurs adversaires de gauche au pouvoir qui ne tolèrent aucune contestation dans le domaine. Rappelons que l’Espagne est quasiment divisée en parts égales entre la droite et la gauche au niveau électoral et que les mesures coercitives du pouvoir de gauche ne sont donc en rien consensuelles.

Il s’agit d’un élément crucial de la discussion sur les droits des parents : lorsque l’État commence à imposer une éducation morale aux enfants qui va à l’encontre des croyances des parents, il s’engage sur la voie du totalitarisme. Le langage du débat en Espagne est révélateur — alors que Vox plaide pour que les parents aient le droit de choisir le contenu auquel leurs enfants sont exposés —, les ministres et les lobbies de gauche font pression pour empêcher ce choix. Ils accusent Vox de « haine » et » d’« homophobie » simplement parce qu’ils disent que les parents peuvent avoir des opinions diverses sur les questions de sexe et de genre. Il semble que soit cataloguée « haine » toute opinion qui ne sied pas aux progressistes les plus en pointe.

Il s’agit là d’une tendance en Occident. Les parents Québécois ont été privés d’un choix de formation morale depuis près de dix ans avec l’imposition du programme unique d’Éthique et de culture religieuse (ECR). Le parti au pouvoir dix ans plus tard, la CAQ, qui passe pour être de droite, a décidé de réformer le programme ECR pour en éliminer une bonne partie de la dimension religieuse, mais le nouveau programme risque d’être aussi idéologique et tout aussi obligatoire. Ou pour reprendre le langage du monopole de l’Éducation du Québec : « Le processus de révision en profondeur du programme d’études Éthique et culture religieuse que nous amorçons aujourd’hui s’inscrit dans la volonté gouvernementale d’offrir [d’IMPOSER] aux élèves un cours moderne d’éducation à la citoyenneté axé sur le respect de soi et des autres. Nous désirons que le nouveau cours qui émergera de cette révision aborde des contenus actuels et incontournables qui permettront aux jeunes de prendre pleinement leur place dans la société québécoise, et ce, en accord avec la mission de l’école québécoise, qui est de former les citoyennes et les citoyens de demain. »

Il ne s’agit plus de fournir un service aux parents et à leurs enfants, de les aider. Mais de former des citoyens modernes selon les critères de l’État. Et tant pis si le programme gouvernemental imposé aux enfants sape directement les enseignements catholiques et chrétiens sur le sexe et le genre. Ces programmes comprennent souvent des descriptions graphiques des actes sexuels, des photographies des symptômes des maladies sexuellement transmissibles et des plans de cours banalisant ou prônant l’attirance pour le même sexe, l’expérimentation sexuelle et le transgenre.

Rappelons que, traditionnellement, et c’est toujours l’enseignement de l’Église catholique, que les parents — et non l’État — sont responsables de l’éducation morale de leurs enfants. Comme le dit le Catéchisme de l’Église catholique :
§ 2211 La communauté politique a le devoir d’honorer la famille, de l’assister, de lui assurer notamment :
– la liberté de fonder un foyer, d’avoir des enfants et de les élever en accord avec ses propres convictions morales et religieuses ;
– la protection de la stabilité du lien conjugal et de l’institution familiale ;
– la liberté de professer sa foi, de la transmettre, d’élever ses enfants en elle, avec les moyens et les institutions nécessaires ;

La famille est la véritable unité de base de la société, et c’est au sein de la famille que les enfants commencent à apprendre la morale, la vérité et la justice.

Mais le rôle essentiel de la famille dans l’éducation morale risque d’être totalement évincé par l’intervention du gouvernement. De plus en plus d’États tendent à rendre obligatoire le contenu des programmes scolaires à tous les élèves. Pas que cela améliore les résultats aux tests internationaux ou que cela ait un impact économique positif.

L’année dernière, le Colorado, a adopté une loi exigeant que toutes les écoles publiques, y compris les écoles à charte, qui donnent un cours d’éducation sexuelle adoptent un programme commun imposé par l’État dans lequel les enseignants sont tenus d’enseigner que toute activité sexuelle est bonne tant que toutes les personnes impliquées y consentent — peu importe que le programme est enseigné dès la quatrième année, lorsque les enfants ont généralement environ neuf ou dix ans.

En août 2017, une enseignante d’une école californienne a organisé un événement pour « représenter » à ses camarades de classe un garçon de cinq ans qui disait ne pas être bien dans sa peau de garçon en tant que fille. L’événement s’est terminé par un changement de vêtements à midi pour enlever le pantalon et revêtir une robe. Le tout alors que l’enseignant lisait deux livres faisant la promotion du comportement transgenre. Les parents ne savaient pas que cela allait se produire et ont été choqués quand leurs enfants de cinq ans sont rentrés de l’école, certains étaient terrifiés à l’idée qu’ils pourraient changer spontanément de sexe s’ils ne faisaient pas attention.

Le droit théorique de retrait parental — à moins que les écoles ne communiquent nettement plus avec les parents — ne donne tout simplement pas suffisamment voix au chapitre aux parents dans l’éducation morale de leurs enfants. Et il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre que le droit de retrait pourrait être complètement éliminé. Il suffit de se tourner vers le Québec où ce droit a en pratique disparu pour le programme ECR. Le mois dernier, la Californie a rejeté un projet de loi visant à faire passer l’éducation sexuelle de l’État d’un système où les parents pouvaient retirer leurs enfants à un système où ils devaient manifester la volonté que leurs enfants y participent, ce qui aurait donné aux parents beaucoup plus de poids dans la détermination du contenu auquel leurs enfants sont exposés. À l’heure actuelle, seuls quatre États américains offrent des programmes d’éducation à la sexualité où les parents doivent donner leur accord explicite préalable avant que leurs enfants n’y participent.

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dimanche 7 mai 2017

Étude — La légalisation du cannabis inciterait les ados à en consommer

Le journal La Presse s’est entretenu avec l’auteur principal d’une étude sur les adolescents dans deux États américains où le cannabis a été légalisé, le Colorado et l’État de Washington publiée juste avant Noël dans la revue JAMA Pediatrics, Magdalena Cerda de l’Université de Californie à Davis.

Pourquoi avez-vous fait cette étude ?

Nous avons connu récemment des changements sans précédent sur le plan des lois sur le cannabis. Les attitudes envers cette drogue deviennent plus permissives, notamment chez les enfants et les adolescents. Il semble que ce soit en partie à cause de la légalisation, qui envoie un message qu’il ne s’agit pas d’une drogue dangereuse. Or nous savons que plus un adolescent commence jeune à fumer du cannabis, plus augmentent son risque d’en utiliser tous les jours à l’âge adulte et son risque de dépendance. Il semble aussi y avoir un lien accru entre le cannabis et la psychose à l’adolescence. Nous avons utilisé un sondage administré à 254 000 ados de 13 à 17 ans entre 2010 et 2015 pour savoir s’ils jugeaient le cannabis dangereux ou pas.

Le cannabis est jugé moins dangereux au Colorado que dans l’État de Washington, même si les deux États l’ont légalisé en même temps, au début de 2014. Pourquoi ?

La proportion de jeunes qui en fument souvent, tous les mois, a aussi augmenté dans l’État de Washington, alors qu’elle est restée stable au Colorado : de 6,2 % à 8,2 % à 13 ans et de 16 % à 20 % à 15 ans, entre 2010 et 2015 [NDLR: la moyenne pour tout le secondaire au Québec en 2013 était de 10 %]. Notre hypothèse, c’est que le système est plus permissif au Colorado. Il y avait déjà un système de dispensaires médicaux de marijuana assez développé, et la publicité est permise. La proportion des jeunes ados qui jugent le pot peu dangereux ne bouge plus trop, d’ailleurs. On peut penser que si l’âge légal pour consommer de la marijuana avait été fixé plus bas plutôt qu’à 21 ans, les attitudes seraient encore plus favorables.

Les attitudes envers le pot sont-elles différentes dans les États où il est illégal ?

La perception que c’est dangereux diminue, mais beaucoup moins que dans les États où il a été légalisé. La différence est particulièrement grande à 13 ans : au Colorado, 63 % à cet âge considèrent la marijuana comme très ou modérément dangereuse, contre 60 % dans l’État de Washington et 70 % ailleurs.

Pourquoi n’y a-t-il pas de changements entre 2010 et 2015 dans l’attitude envers la marijuana chez les ados de 17 ans ?

Nous pensons qu’à cet âge, on est plus enclin à s’informer par soi-même, à se rebeller, voire à enfreindre les lois. Ceci dit, la consommation à 17 ans a baissé dans les États où le cannabis n’était pas légal, alors qu’elle a stagné au Colorado et dans l’État de Washington.

Le danger de commencer tôt à fumer de la marijuana s’applique-t-il à tous les ados, ou seulement à ceux qui sont à risque d’avoir des problèmes de comportement, académiques ou psychiatriques ?

Il y a beaucoup plus de risques pour les ados de classes sociales plus basses, dont les parents ont un dossier criminel ou des dépendances à la drogue ou à l’alcool, qui ont un QI plus bas que la moyenne ou des problèmes d’impulsivité. Mais une initiation précoce à la marijuana semble néfaste pour tous les ados.

La marijuana mène-t-elle à d’autres drogues ?

C’est controversé, il y a des études qui penchent des deux côtés. Il n’est pas clair non plus si la marijuana remplace l’alcool pour les ados, ou si les deux sont combinés.

Continuez-vous à étudier le sujet ?

Nous analysons maintenant les données en provenance de l’Uruguay, le premier pays à avoir légalisé le pot. L’approche est très différente de celle des États américains : ce gouvernement réglemente, produit et vend le cannabis, la puissance du cannabis, entre autres, et interdit les dérivés comme les huiles ou les aliments contenant du cannabis, ainsi que la publicité. Il sera aussi intéressant de voir comment les choses se feront dans les provinces canadiennes. [Ô joie, le Canada encore cobaye]

samedi 13 août 2016

Légalisation du cannabis – Ottawa prévenu du risque pour la sécurité routière

Selon la Presse canadienne, la ministre de la Justice du Canada a été avertie que la légalisation de la marijuana « pourrait entraîner une augmentation significative » des cas de conduite avec facultés affaiblies par la drogue.

Dans une note de service classée secret et destinée à Jody Wilson-Raybould, des fonctionnaires fédéraux soulignent que ces cas ont bondi de façon considérable dans les États de Washington et du Colorado, qui ont légalisé la substance dans les dernières années. Sur les routes du Colorado, dans l’année qui a suivi la légalisation du cannabis, il y a eu une augmentation de 32 % de la mortalité liée à la conduite sous l’influence de marijuana, est-il précisé dans la note.


David Njuguna, en possession d’une carte lui permettant de transporter légalement de la marijuana médicale, venait d’acheter trois joints à un dispensaire moins d’une heure avant l’accident qui devait tuer un policier, Thomas Clardy, alors que la voiture de Njuguna le heurtait à 130 km/h.


Les juristes qui ont rédigé ces documents obtenus par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information ont aussi souligné qu’il n’existait actuellement aucune limite légale pour la drogue, et que certains groupes en réclamaient une.

Le secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice, Bill Blair, qui pilote le dossier de la légalisation du cannabis, reconnaît en entrevue qu’« il est possible qu’il y ait une hausse de ces cas dans un régime où la marijuana [à des fins récréatives] est légale ».

C’est pourquoi, selon l’ancien chef de police de Toronto, « il faut faire le travail en amont pour éduquer les Canadiens et offrir aux corps policiers et au système de justice les outils nécessaires pour contrôler ce comportement illégal sur nos routes ». Le gouvernement compte déposer un projet de loi sur la légalisation du cannabis au printemps 2017.

Le conducteur qui a tué une fillette de 8 ans à Longmont (Colorado) le 20 mai 2016 conduisait sous l’influence du cannabis

Cet horizon est beaucoup trop rapproché aux yeux de l’opposition, qui invite les libéraux à mettre la pédale douce plutôt que d’exposer la population à des risques. Le porte-parole conservateur en matière de sécurité publique, Alain Rayes, juge que le danger est « réel » et accuse le gouvernement de Justin Trudeau de « vouloir aller trop loin, trop vite ». Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice a affirmé que « s’il n’y a pas quelque chose pour rassurer la population sur des normes et des règles très précises et strictes en ce qui concerne la sécurité routière, ça va être un obstacle majeur » à un appui au projet de loi.

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mercredi 4 mai 2016

Hausse des hospitalisations d’enfants exposés à la fumée secondaire de cannabis


Dans une étude qui sera présentée ce mardi au congrès annuel des sociétés de pédiatrie américaines à Baltimore, des chercheurs du Colorado affirment que la légalisation du cannabis pose un enjeu de santé publique certain pour les enfants, en raison de leur exposition accrue à la fumée secondaire.

Dans cette étude menée à l’Hôpital pour enfants de Denver, des données récoltées un an avant et quatre mois après la légalisation (le Colorado a légalisé la marijuana en janvier 2014) auprès de parents de nourrissons admis à l’hôpital pour une inflammation des bronches révèlent que l’exposition des tout-petits à la fumée de cannabis a bondi.

Inflammations des bronches

Chez les enfants hospitalisés pour des bronchiolites dont les parents fumaient de la marijuana, des tests d’urine ont démontré la présence de traces de THC — l’élément actif de la drogue — chez au moins un enfant sur six (16 %). Les relevés dans le temps montrent que la présence de traces de marijuana chez les tout-petits exposés à la fumée de cannabis ayant eu des problèmes respiratoires a doublé après la légalisation du cannabis, passant de 10 % à 24 %.

Les tests de présence de THC chez les enfants qui avaient été en contact avec des parents ou des proches consommateurs de marijuana ont été positifs dans 75 % des cas, comparativement à 6 % chez ceux vivant dans des milieux exempts de fumée de cannabis.

Selon la Dr Karen Wilson, chef de section à l’hôpital du Colorado et professeur de pédiatrie à l’Université du Colorado, ces résultats suggèrent que la fumée secondaire de marijuana, qui contient des produits carcinogènes et psychoactifs, soulève des enjeux de santé publique certains pour la santé des enfants, alors que plusieurs autres États américains songent à emboîter le pas de la légalisation. Rappelons le paradoxe d’un gouvernement qui légalise le cannabis, mais lutte contre le tabac parce qu’il est cancérigène alors que fumer du cannabis est également cancérigène...

« Notre étude démontre que, comme dans le cas de la cigarette, les enfants sont exposés aux produits chimiques contenus dans la fumée. Si la marijuana devient de plus en plus acceptable et accessible, il faut en savoir plus sur la façon dont la fumée secondaire affecte la santé et le développement des enfants », dit-elle. Avant d’en savoir plus, cette chercheuse estime que la consommation de cette drogue en présence d’enfants devrait être interdite.

Le Canada inquiet du cannabis comestible

Divers produits et friandises au cannabis
Entretemps, des documents fédéraux obtenus par La Presse canadienne révèlent qu’Ottawa étudie avec circonspection des données du Colorado démontrant que les aliments contenant du cannabis, notamment les biscuits et les friandises, présentent un risque substantiel pour la santé.

Dans cet État, où 45 % des ventes de marijuana se font sous une forme comestible, comme des boissons et des comprimés, le nombre d’empoisonnements alimentaires — surtout des ingestions accidentelles par des enfants — a augmenté, selon des données du Centre for Disease Control des États-Unis. Depuis, la loi a été modifiée pour interdire la vente de produits attrayants pour les enfants. Il n’est pas clair quels effets cette modification dans la loi a eus à ce stade.

Il y a deux ans, au Colorado, un individu de 19 ans a mangé un biscuit entier contenant 65 milligrammes de THC — l’élément psychoactif principal dans le cannabis — même si le vendeur l’avait prévenu de diviser le biscuit en six portions.

N’étant pas un utilisateur de drogue expérimenté, le garçon n’a pas compris qu’il faut un certain temps avant de ressentir les effets de la drogue lorsqu’on consomme de la marijuana sous une forme comestible, et a continué à ingérer le biscuit. Ce soir-là, il est mort en sautant du balcon du quatrième étage.

Au total, le Colorado a observé une augmentation du nombre d’empoisonnements liés à la marijuana — surtout quant aux ingestions accidentelles par les enfants — dans la première année de sa nouvelle loi, peut-on lire dans le document émanant d’Ottawa.

«La marijuana sous forme comestible contient souvent plus de THC, est plus attrayante pour les enfants et les jeunes, et présente des risques significatifs pour la santé», est-il écrit.

Sources :  Le Devoir, Stat News, La Presse canadienne

lundi 19 octobre 2015

Les enseignants du Colorado inquiets au sujet du cannabis dans les écoles publiques

Une salle de conférence bondée accueillait plus de 350 administrateurs d’école et enseignants à Denver au Colorado, mercredi dernier. Ils prenaient studieusement des notes détaillées tout en poussant des soupirs collectifs alors qu’ils en apprenaient davantage sur ce que les autorités appellent la principale difficulté à laquelle les écoles Colorado sont confrontées : la marijuana.

« On nous avait assuré que la légalisation de la marijuana allait avoir un impact positif dans nos écoles », a déclaré Christine Harms, directrice du Centre de ressources en sécurité scolaire du Colorado. « Et il y a l’aspect de l’infrastructure des écoles, mais nous ne voyons pas d’énormes changements pour ce qui est des programmes de prévention du cannabis, et nos élèves en paient le prix. »

« C’est le problème n° 1 dans les écoles en ce moment », a déclaré Lynn Riemer, présidente de l’AGIR contre les drogues, un organisme à but non lucratif de sensibilisation et d’éducation sur les drogues.

Le procureur général adjoint, Michael Song, a fait une présentation sur la marijuana où il aborde le changement d’attitude des jeunes envers la marijuana et les façons dont les autorités peuvent aborder ce nouveau défi.

Des élèves se frayent un chemin à la sortie de l’école Skinner le jeudi 7 mai 2015 à Denver. La police et des équipes médicales avaient alors été appelées à l’école secondaire [12-15 ans] après avoir appris que plusieurs élèves avaient mangé des aliments comestibles à la marijuana.

Jeff Whitmore, directeur des transports pour le district scolaire de Bayfield dans le sud-ouest du Colorado, secoue la tête en signe d’incrédulité après une présentation de plus d’une heure qui couvrait les aliments comestibles au cannabis, l’attirail lié à la marijuana et les lois qui permettent de coffrer les élèves en possession de la drogue sur le terrain de l’école.

« J’ai d’abord cru que c’était comme pour l’alcool et que les enfants essaieraient de toute façon et tout cela », a dit Whitmore. « Mais c’est un peu comme s’ils font passer de l’alcool pour du soda et qu’ils le commercialisent ainsi aux enfants. Parmi les produits comestibles au cannabis, on retrouve des biscuits et des oursons de gélatine avec des quantités élevées de THC. »

Lors de la présentation, les enseignants ont pris des notes sur l’emballage de divers produits comestibles au cannabis dans l’espoir de repérer plus facilement ces produits. Ils ont également partagé leurs frustrations liées à des parents complaisants qui fument avec leurs enfants.

« Il y a un changement de culture », a dit Whitmore. « Les enfants voient leurs parents fumer et voient le cannabis commercialisé partout, et ils pensent que cela est normal pour eux de fumer. »

Bien que les données sur les incidents liés à la marijuana dans les écoles publiques du Colorado demeurent contestées et rares, de nombreux éducateurs ont dit qu’ils sont témoins d’un problème grandissant.




Source : Denver Post