mercredi 14 décembre 2022

La patience comme facteur de réussite scolaire et économique

Les tests internationaux PISA (Programme international pour le suivi des acquis) qui mesurent les performances scolaires des élèves dans le monde donnent à voir des différences marquées entre les pays. 


Beaucoup se sont déjà demandé à quoi ces différences sont attribuables. Un article récent, signé notamment par Eric Hanushek (Université de Stanford), jette un éclairage nouveau. Il met en évidence le rôle de la patience, c’est-à-dire de la capacité à renoncer à des gratifications immédiates.
 
Ce seul facteur pourrait expliquer jusqu’à deux tiers de la variation des résultats PISA : moins la culture d’un pays est tournée vers l’immédiateté, plus la performance de ses élèves est élevée.

Cette étude complète de nombreux autres travaux plus anciens qui lient la patience au processus de civilisation : la patience permet de ne pas tout consommer immédiatement, donc d’accumuler des ressources, et requiert le développement de facultés cognitives nécessaires à la projection vers l’avenir.

Les plus patients sont les plus riches

Mais pourquoi la patience ne serait-elle bénéfique que dans le domaine scolaire ?

En utilisant un sondage couvrant 76 pays, les auteurs montrent que les différences de patience entre pays expliquent jusqu’à 40 % des variations en matière de richesse. 

Le même résultat vaut au sein de chaque pays : les individus les plus patients sont ceux qui acquièrent le plus haut niveau d’éducation et de richesse. 

À l’heure où l’aptitude paraît en chute, on est en droit se s’inquiéter.

Si ces résultats sont intéressants, ils appellent une autre question plus difficile : d’où proviennent les différences de patience entre pays et régions du monde ? N’y a-t-il que des facteurs culturels en jeu ?