mercredi 30 août 2023

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Canada — Un million de résidents non permanents de plus que les chiffres officiels

Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de aux Marchés des capitaux CIBC, a déclaré lors de la réunion du gouvernement libéral à Charlottetown que le sous-dénombrement dans les statistiques officielles signifie que le Canada sous-estime le nombre de nouveaux logements nécessaires pour répondre aux besoins croissants du pays en matière de logement. C'est ce qu'affirme le Globe and Mail en ce jour.

Benjamin Tal, économiste en chef adjoint aux Marchés des capitaux CIBC, à Toronto, le 7 juin 2019

Un économiste de renom a averti les ministres fédéraux, lors de leur retraite ministérielle la semaine dernière, qu’il y a environ un million de résidents non permanents de plus au Canada, y compris les étudiants étrangers, que ne le suggèrent les estimations du gouvernement.

Cette mise en garde a été formulée par Benjamin Tal, économiste en chef adjoint chez Marchés des capitaux CIBC. Il a déclaré à l’assemblée du gouvernement libéral à Charlottetown que le sous-dénombrement dans les statistiques officielles signifie que le Canada sous-estime le nombre de nouveaux logements nécessaires pour répondre aux besoins croissants du pays en matière de logement.

M. Tal a déclaré dans une interview que le gouvernement estimait à environ un million le nombre de résidents non permanents dans le pays en 2021. Or, son analyse a révélé que ce nombre était plus proche de deux millions. La principale raison de cet écart est que le gouvernement ne compte pas les personnes qui restent dans le pays après l’expiration de leur visa.

Selon M. Tal, Statistique Canada part du principe que les détenteurs de visas de résident temporaire, y compris les étudiants étrangers, quittent le pays 30 jours après l’expiration de leur visa. « Leur logiciel, leur codage, suppose que vous avez quitté le pays 30 jours après l’expiration de votre visa, bien que vous n’ayez pas quitté le pays », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que la majorité des résidents temporaires ne quittent pas le pays dans ce délai et que nombre d’entre eux demandent à prolonger leur séjour au Canada.

Dans un rapport sur ses conclusions, publié mercredi, M. Tal déclare que « l’implication pratique de ce sous-dénombrement est que la crise de l’accessibilité au logement à laquelle le Canada est confronté est en réalité plus grave que ce que l’on croit, et qu’elle appelle une action politique encore plus urgente et agressive ».

Le gouvernement fédéral a porté ses objectifs en matière d’immigration à des niveaux historiquement élevés. Il vise désormais à admettre environ 500 000 nouveaux résidents permanents cette année et les deux années suivantes. Mais ces chiffres ne tiennent pas compte des étudiants étrangers titulaires d’un visa ou d’un permis de travail temporaire.

Il n’existe actuellement aucune limite fédérale au nombre de visas d’étudiants délivrés chaque année. Lors du conseil des ministres de la semaine dernière, le ministre du Logement, Sean Fraser, a déclaré à la presse que le gouvernement devrait envisager de plafonner le programme, qui, selon lui, a connu une « croissance explosive » et a exercé une pression sur les marchés du logement.

Le coût élevé de la location et de l’achat d’un logement est devenu une question politique délicate. Les conservateurs fédéraux ont fait valoir que les libéraux du Premier ministre Justin Trudeau devaient faire davantage pour remédier à la pénurie de logements.

M. Tal a déclaré au Globe and Mail que la méthode de Statistique Canada consistant à supposer que les détenteurs de visas expirés quittent le pays après 30 jours ne représente qu’environ 750 000 des quelque millions de résidents non permanents qui, selon lui, ne figurent pas dans les chiffres officiels.

Par ailleurs, 250 000 autres personnes — pour la plupart des étudiants étrangers — ne figurent pas dans les données de recensement. Les formulaires de recensement les plus récents indiquaient que les étudiants devaient fournir leurs informations s’ils vivaient dans leur résidence principale. Mais on leur a dit de ne pas remplir le formulaire de recensement s’ils retournaient vivre chez leurs parents pendant l’année.

M. Tal a déclaré que le système était déroutant pour les étudiants et que tous ne remplissaient pas le questionnaire, dans certains cas parce qu’ils pensaient que leur résidence principale se trouvait à l’étranger.

« C’est pourquoi même Statistique Canada estime que le recensement continue de sous-estimer les résidents non permanents titulaires d’un visa valide au Canada », a-t-il déclaré, en utilisant l’abréviation de « résident non permanent ».

Selon lui, les lacunes du recensement ont des répercussions sur la politique du logement, car la Société canadienne d’hypothèques et de logement, la société d’État fédérale responsable du logement, utilise les données du recensement pour établir ses prévisions, sur lesquelles s’appuient largement les planificateurs dans tout le Canada.

« Si votre point de départ est trop bas, vos prévisions seront beaucoup trop basses, ce qui se traduira par un processus de planification sous-optimal », a déclaré M. Tal.

Le rapport qu’il a rédigé sur les résultats de l’étude précise que les chiffres sont prudents.

Un document d’information rédigé par Henry Lotin, fondateur de Integrative Trade and Economics et ancien économiste fédéral, est d’accord avec les conclusions de M. Tal. Il affirme que « plus d’un million de personnes manquent dans la population officielle, en grande partie à cause des détenteurs de visas expirés qui restent au Canada dans l’attente d’un nouveau visa ».

Statistique Canada devrait modifier ses méthodes de comptage afin d’inclure les détenteurs de visas expirés, selon le document de M. Lotin.

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