mardi 31 mai 2011

Revue de l'école de droit de l'Université York pour l'exemption au programme ECR

The Court, une initiative de l'école de droit de l'Université York, qui produit des synthèses des causes entendues par la Cour suprême du Canada, a pris position pour les parents québécois qui demandent l'exemption au programme ECR.

Voici la conclusion traduite de l'article de The Court :
La religion dans notre société est une chose très personnelle et intime et elle doit le rester. L'État a certainement un rôle à jouer dans la promotion d'outils nécessaires à la tolérance et à un vivre-ensemble respectueux. Dans le cas présent, les aspects du programme ECR qui enseignent l'éthique ou la moralité constituent une cause noble et digne. Cependant, outrepasser ces zones neutres pour s'immiscer dans la présentation des religions pose un problème (tout en reconnaissant que l'éthique et la morale ont également des aspects relatifs, mais moins que la religion).

[Note du carnet: l'auteur de The Court ne semble pas avoir compris que la moralité est bannie de la composante éthique qui ne propose pas réellement de morale, mais plutôt une méthode de débats sur des questions "éthiques" épineuses. Débats qui pourront être sans doute bornés en classe de manière un peu arbitraire selon le contexte, le professeur, par le correctivisme politique.]

Même si un risque peut exister que cette non-intervention puisse favoriser l'ignorance, il s'agit d'un risque nécessaire qu'il faut assumer dans une démocratie fondée sur les droits et libertés individuels. Mais même ce risque pourrait être atténué par l'adoption d'un programme axé essentiellement sur l'éthique et la tolérance sans aborder la religion.

Pour ces raisons, les aspects religieux d'ECR devraient être éliminés de ce programme, et la partie tolérance ou « morale » devrait demeurer, quoique d'une manière plus neutre. Ceci permettrait alors aux parents et aux établissements privés de combler le vide, sans influence de l'État. Néanmoins, ce n'est pas un changement que la Cour suprême devrait exiger, car l'adoption des lois est du ressort des parlements et non des tribunaux.

Au contraire, le rôle de la Cour suprême du Canada est de s'assurer que les lois adoptées par les assemblées législatives se conforment aux normes constitutionnelles minimales. Dans ce cas, l'imposition d'un cours obligatoire sur la religion sans permettre aucune exemption viole le droit fondamental des demandeurs à la liberté de conscience et de religion. En tant que tel, la Cour suprême du Canada devrait se prononcer contre l'imposition inflexible d'ECR indépendamment de ses généreuses intentions. Le programme ECR dans sa forme actuelle va au-delà du rôle légitime de l'État et empiète sur les droits et les libertés des personnes. C'est pourquoi la Cour suprême devrait se prononcer, au minimum, en faveur d'une exemption facultative du programme ECR.





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L'État doit-il mieux soutenir les parents qui choisissent de rester à la maison ?

L'État doit-il mieux soutenir les parents qui choisissent de rester à la maison ? C'est la question posée par La Presse à plusieurs personnalités.

Notons que la Presse n'a pas demandé si l'État devrait imposer nettement moins et simplement ne plus subventionner ni garderies, ni pensions et laisser les gens choisir totalement s'ils veulent avoir des enfants tout en s'abstenant de les imposer à outrance comme aujourd'hui.

Extraits :

Pierre-Yves McSween
Comptable agréé, chargé de cours à HEC Montréal

[...] Prenons le cas des garderies subventionnées et des CPE: ce service, subventionné par tous les Québécois, tient pour acquis que les deux parents travaillent et qu'ils veulent sous-traiter la tâche de s'occuper de leurs enfants durant le jour. Cette logique, bien qu'intéressante monétairement (surtout pour un futur papa comme moi), ne laisse pas le libre-choix aux parents. De plus, elle augmente l'interventionnisme de l'État et crée des structures supplémentaires à supporter. À la place de tout ce système, nous devrions peut-être simplement verser des allocations généreuses aux parents, équivalentes à ce qui est versé aux garderies subventionnées et aux CPE. Ces derniers auraient le libre-choix d'élever leurs enfants eux-mêmes à la maison ou de travailler à l'extérieur en payant la garderie avec leur portion de subvention. Une autre possibilité serait de permettre le fractionnement partiel de revenus pour les parents dont au moins un enfant est âgé de moins de 5 ans. Ainsi, la personne qui travaille pourrait diminuer son imposition pour transférer une partie de son salaire à la personne qui a fait le choix de demeurer à la maison. Évidemment, cela semble crée une injustice pour les célibataires et les couples sans enfants. Toutefois, notre société subventionne déjà les parents, la solution proposée ne fait que donner le libre-choix à ces derniers, tout en permettant à l'État de diminuer ses responsabilités. [...]


Mathieu Bock-Côté
Chargé de cours en sociologie à l'UQAM

La famille est certainement une des institutions les plus problématiques qui existe dans notre société. Tous s'en réclament et la valorisent, même si plus personne ne sait à quoi elle réfère exactement. Ne répète-t-on pas d'ailleurs que la famille n'existe qu'au pluriel, qu'il faut moins parler de sa dislocation que de sa mutation pluraliste, de sa recomposition? Pourtant, on constate qu'ils sont de plus en plus nombreux à tâtonner pour redécouvrir certains fondements culturels tenus pour négligeables depuis une quarantaine d'années. Des hommes et des femmes se mettent à regarder avec une sympathie de moins en moins clandestine le modèle familial de leurs parents, plus exactement de leurs grands-parents. Pour le reproduire? Bien sûr que non. Qui contesterait aujourd'hui les vertus de l'émancipation féminine, la révolution égalitaire entre les sexes? Mais certains se demandent pourquoi ne pas récupérer de ce vieux modèle la part de bon sens qu'il contenait: un certain sens de la stabilité, de la durée. On nous invite à nous ouvrir à tous les modèles familiaux. Pourquoi ne pas s'ouvrir aussi à ce qui peut rester de la famille traditionnelle, à tout le moins à ceux qui y tiennent, sans les tenir pour des galeux?

Mélanie Dugré
Avocate

[...] Pendant ce temps, qu'a-t-on fait pour soutenir les parents, majoritairement des mères, souhaitant plutôt rester à la maison pour élever leurs enfants? Bien peu. Lors de la dernière campagne électorale provinciale, il y a eu cette proposition adéquiste, pas folle du tout, d'offrir un salaire aux parents au foyer. Depuis, plus rien. Le problème se pose à deux niveaux: le vide fiscal et juridique dans lequel le parent à la maison se retrouve et le manque de soutien de l'État à son égard. Entre le néant actuel et le Club Med redouté par certains, il existe certainement des mesures financières, légales et fiscales qui pourraient aider les parents qui choisissent de rester temporairement auprès de leurs enfants. Quant à l'absence de reconnaissance et de valorisation du rôle de parent à la maison, elle est malheureusement symptomatique de la société d'avoir et de paraître dans laquelle nous vivons et dont l'échelle de valeurs est parfois douteuse. En attendant d'avoir la liberté de choisir entre boulot et marmots, certaines mamans, à l'issue du congé de maternité, reprendront le chemin du travail avec motivation et enthousiasme alors que d'autres le feront la larme à l’œil et le cœur en miettes.

François Bonnardel
Député adéquiste de Shefford

Même si cela est plus rare qu'auparavant, demeurer à domicile pour élever ses enfants constitue une liberté qu'on ne doit d'aucune manière décourager par la fiscalité ou par un programme social. [...] Les papas et les mamans qui décident de demeurer à la maison sont effectivement désavantagés par un programme de garderies contraignant pour tous les parents. Ainsi, ils contribuent à la même hauteur que les autres au financement de ces coûteuses garderies subventionnées, via les taxes et les impôts qu'ils paient au gouvernement. Or, ils n'utiliseront jamais ces établissements et ont même fait le choix difficile - mais tout à fait légitime - de faire passer leur famille avant leur carrière professionnelle, ce qui comporte déjà un lot considérable de difficultés. La meilleure solution pour remédier à cette injustice est d'introduire, en complémentarité avec le système actuel, le remboursement d'un montant hebdomadaire de 100$ pour tous les enfants d'âge préscolaire qui ne fréquentent pas de garderie subventionnée. L'Action démocratique du Québec propose cette solution depuis plusieurs années, mais le gouvernement libéral a préféré suivre Pauline Marois dans ce dossier et ignorer la cause des parents qui décident de rester à la maison. Pour des raisons d'équité et de respect de la liberté de choix, cette injustice doit être corrigée au plus vite. [...]

Pierre Simard
Professeur à l'École nationale d'administration publique

Les enfants québécois sont devenus des « biens publics ». Les mères québécoises sont assujetties à une énorme bureaucratie qui décide des services qui leur seront offerts. Une bureaucratie qui s'est arrogé le droit de décider à la place des familles ce qui est bon pour leurs enfants. Une bureaucratie qui détermine et subventionne les services qu'elle juge souhaitables, et ce, sans égard à la responsabilité des parents. Des parents qu'on juge irresponsables et incompétents finalement. Présentement, nos impôts alimentent une énorme bureaucratie qui, après les avoir ponctionnés de «frais généraux», les convertit en un éparpillement de services à la famille; des services assujettis à un contingentement, une liste d'attente, une restriction, une condition particulière ou... une convention collective [...]

lundi 30 mai 2011

Belgique — Près de la moitié des enfants à l'école primaire communale sont musulmans

Près de la moitié des élèves de l'école primaire publique « communale » d'Anvers (Flandre) sont musulmans. C'est une augmentation d'un peu moins de douze pour cent par rapport à l'année scolaire 2007-2008. Le réseau d'éducation de la Communauté flamande vit le même phénomène. L'éducation publique en Flandres est composée de trois réseaux différents : le communal, le provincial et le communautaire. Il existe des écoles primaires ou secondaires communales sous la supervision d'une commune, comme il en existe des provinciales régies par une province et des écoles communautaires qui relèvent de la communauté flamande au complet. En outre, il existe un réseau d'écoles libres qui peuvent être confessionnelles ou non.

Le nombre d'élèves qui suivent des leçons de religion musulmane est en hausse constante. C'est ce que démontrent les chiffres fournis par l'échevin anversois responsable de l'Éducation, Robert Voorhamme (SP.A, socialiste).

Les écoles communales offrent des cours de religion catholique, protestante, orthodoxe, anglicane, israélite, musulmane et de morale non confessionnelle. Les parents peuvent choisir parmi ces sept options le cours de formation spirituelle et morale qui les satisfait.

Des 10 743 élèves dans les écoles primaires municipales d'Anvers, 4 890 ont choisi de suivre les cours de religion musulmane cette année, soit 45,5 pour cent. Il s'agit d'une augmentation de près de douze pour cent par rapport à l'année scolaire 2007-2008.

« Ces chiffres reflètent tout simplement l'évolution démographique » d'expliquer l'échevin Voorhamme. « Je ne trouve pas cela étonnant ou inquiétant. Les gens doivent comprendre que de nombreux nouveaux Anversois sont musulmans. D'ailleurs, que comptez-vous y faire ? Vous opposez à la liberté de conscience ? »

Le chef du Vlaams Belang, parti d'opposition à Anvers fort de ses 33 %, Filip De Winter, a suggéré que les écoles à concentration (les écoles présentant une forte concentration d’élèves issus de milieux défavorisés ou de l'immigration) servent à promouvoir l'assimilation. Dans plusieurs écoles du quartier anversois de Borgerhout, plus de 90 pour cent des élèves sont musulmans. Selon De Winter, ces écoles doivent se concentrer sur le transfert des valeurs européennes et du néerlandais. Si les élèves musulmans ne coopèrent pas, un retour au pays d'origine est alors à l'ordre du jour.

Chrétiens polonais, manque d'enseignants musulmans

Le réseau de la Communauté flamande connaît une évolution similaire. « Je ne peux vous fournir les chiffres exacts à l'instant, mais le nombre total d'élèves musulmans doit également tourner dans notre réseau aux alentours de 50 pour cent », a déclaré Marc Driesen, directeur de l'enseignement primaire pour le réseau de la Communauté flamande (GO!).

Dans l'enseignement libre catholique, le nombre de musulmans est plus difficile à mesurer parce que ce réseau n'offre qu'un seul choix en matière de cours sur la religion : le catholicisme.

Selon Driessen et Voorhamme, le catholicisme gagne toutefois aussi en popularité grâce à l'immigration. De nombreux migrants proviennent, en effet, de Pologne.

Néanmoins, le nombre de musulmans augmente également année après année dans le réseau communal secondaire. La morale laïque y demeure l'option privilégiée, mais près de 34 % des élèves choisissent  désormais l'islam. Une augmentation de 10 pour cent par rapport à 2007-2008. Ainsi, un total de 7 463 étudiants suivent les cours de religion musulmane sur un total de 18 334 élèves dans le réseau communal, primaire et secondaire confondus.

« La communauté musulmane se développe à Anvers, c'est tout simplement la réalité », a déclaré Frank Noten, directeur général de l'éducation communale d'Anvers. « Mais nous ne vivons pas des problèmes et nous ne nous attendons pas à ce qu'il y en ait. Même l'interdiction du voile islamique s'applique sans difficulté. Le seul problème est le manque d'enseignants de religion musulmane. » De Standaard mentionne qu'il n'y en aurait que 69 pour l'ensemble d'Anvers.


Sources : De Standaard





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Espagne — La « loi de l'égalité » permettra de discriminer contre les écoles non mixtes

Leire Pajín
Le Cabinet espagnol a approuvé la semaine passée le projet de Loi sur l'égalité de traitement, qui vise à supprimer les subventions aux écoles dont les élèves sont séparés par sexe. Le ministre socialiste de la santé et la politique sociale, Leire Pajín (ci-contre) a déclaré à cette occasion que  le Conseil d'État a jugé que la suppression des subsides dans les écoles « ne viole pas le droit des parents de choisir l'éducation de leurs enfants  », ni à la création de nouvelles écoles.

« Il ne s'agit pas de faire disparaître, mais de ne plus financer ce type d'école », a déclaré Mme Pajín. La ministre socialiste a prétendu que cette décision « ne viole en aucune façon le droit des parents à ce que leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, ne porte en aucune façon atteinte à la liberté de l'éducation ». Cette loi n'empêcherait pas plus la création de nouvelles écoles.

Les arguments du ministre pourraient évidemment être utilisés pour éliminer tout subside aux écoles privées en Espagne et accroître ainsi l'emprise de l'État au détriment du choix des parents qui sont imposés et taxés par l'État, mais privés en pratique de choix vu le coût des écoles privées non subventionnées.

Le centre-droit catalan s'oppose

La porte-parole du parti de centre-droit catalan CiU à la Commission pour l'égalité du Congrès, Merce Pigem, a déclaré que la suppression des subventions aux écoles non mixtes qui fait partie du projet de Loi sur l'égalité approuvé par le Conseil des ministres, viole les compétences régionales et qu'elle est « discriminatoire » puisqu'elle limite l'accès à ce type d'éducation aux familles aisées tout en empêchant ce même choix d'éducation pour les classes moyennes et populaires. Le gouvernement socialiste est à la tête d'un gouvernement minoritaire (169 sièges sur 350). Le Parti populaire (PP) de droite s'oppose à  ce projet, ils disposent de 154 sièges au Congrès espagnol. Les deux principaux tiers partis sont les partis nationalistes basque (PNV, 6 sièges) et catalan (CiU, 10 sièges). Si le CiU et PNV s'opposent à la loi, elle ne pourra être approuvée par le Congrès.

Rejet des écoles catholiques

En novembre dernier, le directeur des Services juridiques des écoles catholiques (FERE-CECA), Luis Centeno, s'était déjà prononcé contre l'initiative proposée par le gouvernement dans l'avant-projet de Loi sur l'Égalité de traitement, faisant valoir qu'« elle viole la liberté d'enseignement », car elle limite les options pour les parents lors du choix du type d'éducation qu'ils souhaitent pour leurs enfants, parce que, comme indiqué, sans soutien financier seules les personnes ayant un certain pouvoir d'achat pourraient choisir les écoles non mixtes.

Centeno avait alors déclaré : «C'est le piège. Si l'éducation non mixte est légale, pourquoi ne pas la soutenir par des fonds publics et, si c'est illégal, pourquoi ne pas interdire qu'elle soit subventionnée concertée ou non ? » Selon M. Centeno, l'éducation non mixte ne pourra jamais être déclarée discriminatoire si elle satisfait aux exigences de la Convention de l'UNESCO sur le sujet, à savoir l'exigence que le programme soit le même pour les garçons et les filles, que les enseignants aient la même formation,  que les diplômes aient la même valeur et que les installations et équipements soient semblables.

Pendant ce temps au Canada...

Pour Le Devoir, une (1!) nouvelle étude ontarienne sur les classes non mixtes viendrait dissiper les illusions qu'on avait sur la création d'écoles non mixtes. Ainsi, selon ce journal qui cite sans contradiction ce seul rapport, « séparer les garçons et les filles à l'école ne garantirait en rien la performance des premiers. Pire, laisser les jeunes messieurs entre eux les rendrait plus agressifs, voire misogynes. » Rien que cela.

Il n'est cependant pas évident que la conclusion de cette étude qui pointe vers des causes « d'ordre socioéconomique et racial » (racial?) pour expliquer l'échec des garçons plaisent beaucoup plus aux personnes opposés aux écoles non mixtes.

Écoles non mixtes : meilleurs résultats scolaires, moins de grossesses, meilleures relations ?

Rappelons que plusieurs études tendent à montrer que les garçons ne sont pas les seuls à bénéficier des écoles non mixtes, selon une étude britannique de 2009, les filles qui allaient à des écoles pour filles avaient de meilleurs résultats aux examens finaux du secondaire et progressaient le plus depuis leur sortie du primaire que les filles dans les écoles mixtes. Une étude néo-zélandaise fait ressortir des résultats similaires pour les garçons et les filles, même en éliminant des facteurs comme l'environnement familial, le comportement scolaire, etc.

Selon le Dr. Leonard Sax, les filles qui fréquentent des écoles non mixtes ont également nettement moins de grossesses non désirées que celles des écoles mixtes. Et pas parce que les garçons et les filles de ces enfants ne sortent pas ensemble hors des heures de cours. En fait, ce serait plutôt le contraire : ils sortiraient plus à deux que les adolescents des écoles mixtes qui ont plutôt tendance à faire du « hooking up », à draguer en groupe. Pour Sax, cette drague consiste à sortir en groupe, la fille la plus populaire se devant d'être physiquement intime avec le garçon le plus populaire. Ces relations sont plus instables que celles des adolescents fréquentant des écoles séparées. (Plus de détails ici.)

Voir aussi

« Les garçons se font punir pour affirmer leur virilité »

Adapter l'école québécoise aux garçons ?

Le dogme de la mixité remis en question

Le décrochage massif des garçons, une particularité québécoise




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jeudi 26 mai 2011

France — La théorie du genre dans les nouveaux manuels de biologie français

Au Québec, la lutte contre l'homophobie que l'on nous présente sans rire comme une des causes principales du décrochage scolaire et de l'« intimidation » à l'école, sert à la promotion de différentes théories pour le moins très minoritaires comme la théorie du genre. Celle-ci prétend que le « genre » d'un individu est une construction sociale différente de son « sexe » anatomique.  Un plan inter-ministériel québécois de lutte contre l'« homophobie » a été lancé il y a un an, il reprend servilement la rhétorique du lobby LGBT et son vocabulaire : « Les jeunes sont particulièrement vulnérables aux manifestations homophobes, surtout lorsqu’ils traversent une période de questionnement sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre. » (p. 16) Pas son identité sexuelle, mais son identité de genre. Ce plan vise également à lutter contre l'hétérosexisme défini comme l'« affirmation de l’hétérosexualité comme norme sociale ou comme étant supérieure aux autres orientations sexuelles ; pratiques sociales qui occultent la diversité des orientations et des identités sexuelles dans les représentations courantes, dans les relations et les institutions sociales ». Il faudrait, selon la ministre, lutter contre cette attitude pour normaliser l’homosexualité sur le plan social.

Cette même théorie du genre est désormais présente dans les nouveaux manuels français de SVT (Sciences de la vie et de la Terre). On trouvera ci-dessous l'analyse de catholiques français opposés à cette théorie et à sa diffusion dans les manuels scolaires.

Avertie la semaine dernière par le lycée saint Joseph de Draguignan (Dominicaines du Saint-Esprit) qui venait de recevoir les nouveaux manuels de SVT des classes de 1re L et ES [1re année de cégep concentration non scientifique] issus de cette réforme des éditeurs NathanBordas et Belin, la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon a pu mesurer la gravité des changements opérés par le ministère de l’Education nationale par rapport aux précédents programmes. De même, la direction diocésaine de l’enseignement catholique a été immédiatement alertée.

Défaire la « matrice hétérosexuelle » de la société

D’une manière générale, les chapitres en question sont une attaque en règle contre la loi morale naturelle, largement inspirée de la théorie du « genre », rejetant toute signification anthropologique et éthique à la différence naturelle des sexes. « Dans ce nivelage, la différence corporelle, appelée sexe, est minimisée, tandis que la dimension purement culturelle, appelée genre, est soulignée au maximum et considérée comme primordiale (…) Selon cette perspective anthropologique, la nature humaine n’aurait pas en elle-même des caractéristiques qui s’imposeraient de manière absolue : chaque personne pourrait se déterminer selon son bon vouloir, dès lors qu’elle serait libre de toute prédétermination liée à sa constitution essentielle »1.

Pour les tenants de la théorie du genre en effet, l’homme et la femme n’ont pas de dynamisme naturel qui les pousserait l’un vers l’autre, seuls les conditionnements sociaux rendraient compte de cette soi-disant inclination. A l’appui de cette thèse, Nathan cite ce texte hautement contestable : « Les sociétés forgent des modèles et des normes associés au féminin et au masculin. Dès le plus jeune âge, chacun va inconsciemment être imprégné par un schéma identitaire auquel il doit se conformer pour être accepté et reconnu par le groupe social. Ces attitudes sont tellement intériorisées que nous reproduisons les stéréotypes sans nous en rendre compte » (p.190). La formulation est ambiguë. Nul ne nie qu’il existe un comportement social masculin et féminin et que la valorisation de certains stéréotypes peut conduire à des abus. Mais la théorie du gender promeut une anthropologie alternative refusant que la différence sexuelle inscrite dans le corps possède naturellement un caractère identifiant pour la personne.

Bordas fait lui aussi dépendre la prédominance de l’hétérosexualité du contexte culturel et social dans lequel nous baignons : « Si dans un groupe social il existe une très forte valorisation du couple hétérosexuel et une forte homophobie, la probabilité est grande que la majorité des jeunes apprennent des scénarios hétérosexuels » (p. 182).

Pour illustrer leur démonstration, les manuels citent l’existence d’autres espaces culturels de « troisièmes genres », « ni homme ni femme », comme les Hijras en Inde (Belin, p. 145) ou les Mahu en Polynésie (Bordas, p. 176).

Une fois inculquée aux élèves cette idée que la différence des rôles assignés à l’homme et à la femme dans une société donnée est produite par la culture, il est loisible de s’affranchir du modèle hétérosexuel et de relativiser l’inclination naturelle vers l’autre sexe. Ne s’agit-il pas de dissocier la société de sa matrice hétérosexuelle comme le préconise Judith Butler dans l’ouvrage qu’elle a publié aux États-Unis en 1990  Trouble dans le genre : Le féminisme et la subversion de l'identité ?

La théorie du genre dissocie identité sexuelle et orientation sexuelle

Conséquence logique du raisonnement, l’orientation sexuelle est clairement déconnectée de l’identité sexuelle, l’homosexualité ou la transsexualité relevant de la liberté souveraine des individus. L’hétérosexualité n’a en aucun cas le privilège de l’universalité : « Je peux être un homme et être attiré par les femmes. Mais je peux aussi me sentir 100 % un homme viril et être attiré par les hommes. Et je peux être une femme attirée par les hommes ou une femme attirée par les femmes » (Belin, p. 133).

Bordas fait état d’« une étude récente [résumé en allemand ici] qui montre bien l’influence du contexte culturel et social : à Hambourg en 1970, dans les années de la révolution sexuelle, 18 % des adolescents avaient des activités homosexuelles alors qu’en 1990, avec le SIDA et les changements culturels, ils n’étaient plus que 2 % » (p. 182). L’homosexualité serait donc choisie d’autant plus facilement que la société l’accueillera « sans discrimination » (Nathan, p. 181).  [La source allemande n'est pas aussi catégorique : elle parle de 18 % des garçons de 16 et 17 ans interrogés qui auraient eu au moins UNE relation homosexuelle, pas DES activités homosexuelles. De là à passer à une affirmation sur l'orientation sexuelle de ces jeunes, il y a un pas ! En allemand : « Von den sechzehn- und siebzehnjährigen Jungen, die durch unser Institut 1970 interviewt worden waren, gaben noch achtzehn Prozent an, schon EINMAL Sex mit einem Jungen gehabt zu haben; 1990 berichten nur noch zwei Prozent über solche Erfahrungen. » Notons, en outre, que l'auteur de cette étude, Gunter Schmidt, a été critiqué pour sa bienveillance envers la pédérastie : « there are successful pedophile relationships which help and encourage the child »]

Les bases biologiques du plaisir sexuel

D’une manière générale, c’est la sexualité humaine qui est totalement « désacralisée » au fil des pages. La masturbation, martèle Belin, jadis encouragée dans l’Antiquité, n’est devenue un « péché » qu’avec « l’avènement du monothéisme en Occident ». Heureusement, depuis les années 70 elle est à nouveau considérée « comme une activité sexuelle normale » (p. 139). Le même éditeur fait d’ailleurs de cette pratique un critère de puberté ou indicateur de maturité sexuelle (p. 132).

Mais surtout, les nouveaux programmes font dépendre l’activité sexuelle de l’activation du « système de récompense » présent dans le cortex cérébral des primates hominoïdes (chimpanzé, bonobo, homme). Contrairement aux autres mammifères (mouton, rat,…) dont le comportement sexuel est contrôlé essentiellement par les hormones, la sexualité humaine est la résultante d’un circuit de récompense commandé par des aires cérébrales selon le schéma suivant : désir – action – satisfaction.

L’évolution chez l’animal a abouti à une diminution de la dépendance hormonale au profit d’un contrôle cérébral devenu prépondérant chez l’homme. Pour Nathan, « le système de récompense fournit la motivation à notre comportement dans l’attente d’une gratification. Le comportement sexuel est ainsi guidé par la recherche du plaisir attendu » (p. 195). Son collègue Belin cite les propos d’un chercheur en neurosciences et sexologie : « Au cours de l’évolution, l’influence des hormones et des phéromones diminue tandis que l’influence de la cognition et du système de récompense cérébral augmente. Libérées des contraintes hormonales, les activités sexuelles peuvent exister dans de nombreuses situations qui n’ont plus aucun rapport avec la reproduction. Les récompenses cérébrales, perçues comme sensations érotiques intenses, deviendraient le principal facteur à l’origine des activités sexuelles » (p. 137). Pour ce chercheur, le système de récompense présent dans notre cerveau permet un comportement érotique essentiellement fondé sur « la maximalisation du plaisir ».

Dissocier sexualité et procréation

Ce modèle d’explication induit deux conséquences majeures sur le plan anthropologique.

Premièrement, le cortex cérébral étant le support des fonctions cognitives de l’être humain (Nathan, p. 197), elles-mêmes modelées par le contexte culturel et éducatif de la société, l’idéologie du genre est «  validée » sur le plan scientifique dans un raccourci saisissant. Nous adoptons certains comportements stéréotypés parce que notre cerveau a été stimulé depuis la plus petite enfance par des messages véhiculés par la société. Scientifiquement, l’hétérosexualité n’est pas une réalité fondatrice des relations humaines mais la conséquence de l’imprégnation du milieu social sur la composante cognitive de notre cortex.

Les primates hominoïdes et singulièrement l’homme ayant dissocié leur comportement sexuel de la fonction de reproduction, la « maîtrise technique de la procréation » est en quelque sorte un « produit culturel » qui s’inscrit nécessairement dans le cadre explicatif de la théorie de l’évolution. La procréation doit être radicalement désolidarisée de la sexualité. Les droits à la contraception, à l’avortement et à la procréation artificielle sont bien les nouveaux impératifs catégoriques de la (r)évolution culturelle en cours, ceux qui permettront aux individus d’exercer un pouvoir effectif sur leurs corps sans lequel il n’y a pas de remise en cause possible des « valeurs traditionnelles ». N’est-ce pas les « féministes du genre » qui ont forgé dans les années 90 le concept de « santé reproductive » ? Aussi les trois manuels que nous avons pu étudier insistent-ils tous sur l’avortement médicamenteux et la contraception d’urgence – dont la nouvelle pilule du lendemain EllaOne occupe déjà une place de choix –, qui sont autant de moyens de contrôler chimiquement la fonction de reproduction (cf. Nathan, p. 178).

On l’a compris, la théorie du genre comme toute idéologie est particulièrement difficile à réfuter dés lors que l’on en accepte l’axiome de départ. Vous aurez beau accumuler des arguments fondés sur la nature et la raison, vos adversaires vous rétorqueront qu’ils ne sont que la résultante de facteurs culturels, et qu’ils vous semblent d’autant plus évidents qu’ils ont une position hégémonique dans la société.

Le langage de l’amour vrai

Experte en humanité, l’Église a pris la mesure depuis la Conférence de Pékin de la désintégration de l’ordre éthique et politique véhiculé par cette doctrine. Dans un document remarquable signé par celui qui n’était encore que le cardinal Ratzinger, elle nous rappelle que « le masculin et le féminin se révèlent comme faisant ontologiquement partie de la création2 », qu’il existe des « valeurs masculines » et un « génie féminin » sur lesquels s’appuyer pour bâtir la civilisation de l’amour.

Au cours de son allocution du 13 mai devant les membres de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, Benoît XVI a proposé de « conjuguer la théologie du corps avec celle de l’amour » pour redécouvrir la beauté, la bonté et la vérité de la sexualité conjugale. Le Pape a en effet rappelé qu’il y a dans le corps de l’homme et de la femme « un langage qu'ils n'ont pas créé, un eros enraciné dans leur nature, qui les invite à se recevoir mutuellement par le Créateur, pour pouvoir ainsi se donner. (…). La véritable fascination de la sexualité naît de la grandeur de cet horizon qui s'ouvre : la beauté intégrale, l'univers de l'autre personne et du « nous » qui naît dans l'union, la promesse de communion qui se cache, la fécondité nouvelle, le chemin que l'amour ouvre vers Dieu, source de l'amour. L'union en une seule chair se fait alors union de toute la vie, jusqu’à ce que l'homme et la femme deviennent également un seul esprit (…).

Dans cette lumière, ajoute le Saint-Père, la vertu de la chasteté reçoit un nouveau sens. Ce n'est pas un «  non » aux plaisirs et à la joie de la vie, mais le grand « oui » à l'amour comme communication profonde entre les personnes, qui exige temps et respect, comme chemin parcouru ensemble vers la plénitude et comme amour qui devient capable d'engendrer la vie et d'accueillir généreusement la vie nouvelle naissante ». Un discours à dix mille lieues de l’idéologie du genre, mais surtout capable de proposer de manière convaincante aux jeunes qui nous sont confiés le dessein originel de Dieu et la vocation à laquelle ils sont appelés à répondre pour réaliser leur vraie nature d’homme ou de femme.

Vers une objection de conscience ?

Les promoteurs de la théorie du genre n’ont jamais caché vouloir faire de la subversion de l’éducation un axe essentiel de leur combat. Rien de tel pour formater les consciences des jeunes de tout un pays que de contrôler les programmes et les manuels scolaires. L’importance des changements opérés dans les classes de 1re est telle qu’on peut parler sans exagérer d’une « zapatérisation » [du nom du Premier ministre socialiste espagnol] des programmes de l’Éducation nationale. Or, si l’on regarde de l’autre côté des Pyrénées, on s’aperçoit que des dizaines de milliers de familles catholiques avec le soutien appuyé de la Conférence épiscopale espagnole et le concours de juristes compétents se sont d’ores et déjà organisées pour contester les cours obligatoires sur la théorie du genre du gouvernement Zapatero, voire retirer leurs enfants en posant un acte d’objection de conscience. Allons-nous devoir en arriver là en France ?


[1] Congrégation pour la doctrine de la foi, Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde, 31 mai 2004.

[2] Congrégation pour la doctrine de la foi, Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Eglise et dans le monde, 31 mai 2004. Citons également le discours de Benoît XVI aux participants du congrès international « Femme et homme, l’humanum dans son intégralité », 9 février 2008.


Source : Liberté Politique


Voir aussi

Cours à la sexualité — parent québécois obtient une exemption

Les jeunes chimpanzés femelles jouent à la poupée (fait absent des manuels inspirés de la théorie du genre)





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mercredi 25 mai 2011

Élèves de l'école publique à Montréal : le français perd du terrain depuis 1998 tandis que l'anglais demeure stable

Sur l’île de Montréal, en 2010, la proportion d’élèves du primaire et du secondaire dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais (41,4 %) surpasse celle des élèves dont la langue maternelle est le français (37,4 %). La tendance que l’on observe va dans le sens d’une augmentation soutenue de la proportion d’élèves allophones au sein des effectifs scolaires montréalais.

Les élèves qui n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle ont atteint cette année une proportion de 47,8 % dans les écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), comparativement à 47,7 % du côté des francophones. L'an dernier, cette proportion était encore de 47,16 % pour les allophones et de 48,38 % pour les francophones.



La proportion d’élèves dont la langue parlée à la maison n’est ni le français ni l’anglais continue d’augmenter dans les commissions scolaires Marguerite-Bourgeoys (CSMB) et de la Pointe-de-l’Île (CSPI). En 2010, elle atteint 27,2 % sur l’île de Montréal et surpasse la proportion d’élèves dont la langue parlée à la maison est l’anglais (26,3 %).  Seules deux des cinq commissions scolaires de l'île de Montréal, la CSPI et la CSMB,  toutes deux francophones, affichent une augmentation constante de la proportion d’élèves dont la langue parlée à la maison n’est ni le français ni l’anglais. On constate, par contre, une diminution de cette proportion dans les deux commissions scolaires anglophones.

Langue parlée à la maison des élèves inscrits
Dans une école publique de l’île de Montréal
1998 à 2010

Français perd du terrain

De façon générale, le français perd du terrain depuis 1998 tandis que l'anglais demeure stable. Dans l'ensemble des cinq commissions scolaires du territoire — francophones et anglophones réunies — on compte désormais 41,4 % d'élèves allophones, 37,4 % d'élèves francophones et 21,1 % d'élèves anglophones.

Après le français et l'anglais, la langue maternelle des élèves inscrits dans les écoles de l'île de Montréal est l'arabe dans 8,28 % des cas. Suivent l'espagnol (6,57 %), le créole (3,29 %), l'italien (2,95 %) et le chinois (2,26 %).

Plus d'un élève sur cinq est issu de l'immigration, c'est-à-dire qu'il est né à l'étranger de parents qui sont eux-mêmes nés à l'étranger. Cette proportion est en progression depuis 2006, indique le rapport, qui se base sur la clientèle inscrite dans les écoles au 18 novembre 2010. La proportion d'élèves nés au Québec de parents nés à l'étranger semble par ailleurs se stabiliser depuis 2005.

Langue maternelle%
Français37,43
Anglais21,14
Arabe8,28
Espagnol6,57
Créole3,29
Italien2,95
Chinois2,26

Forte présence des immigrants dans les secteurs les plus défavorisés

Une forte proportion des élèves qui sont nés à l'étranger ou dont les parents sont nés à l'étranger habitent un secteur défavorisé. Malgré la politique d'immigration choisie, « Plus l'immigration est récente, plus les élèves sont susceptibles de résider dans une zone défavorisée », peut-on lire dans le rapport. Un défi de plus pour les écoles, principalement celles qui composent avec une clientèle à majorité allophone.

Au total, 160 écoles comptent plus de 50% de leurs élèves qui n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle. Dans certains établissements, cette proportion atteint jusqu'à 98 %.

À la CSDM, 69 écoles ont plus de 50 % d'élèves allophones. C'est le cas de 47 écoles à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys et de 37 écoles à la commission scolaire de la Pointe-de-l'Île.


Pourcentage d’élèves résidant dans une zone défavorisée, selon
leur lieu de naissance et celui de leurs parents
Inscriptions au 18 novembre 2010


Source : Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal





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mardi 24 mai 2011

Garçons québécois mieux préparés que les filles à l'école primaire, mais beaucoup moins que les Canadiens

Selon une étude de l'Agence de Santé du Bas St-Laurent, les garçons des classes maternelles sont mieux préparés que les filles pour le primaire. C'est le résultat d'une étude effectuée auprès de 1546 enfants des classes maternelles de quatre commissions scolaires du Bas-Saint-Laurent afin de mesurer leur indice de développement.

Toutefois, les garçons décrochent nettement plus au secondaire que que les filles. C'est ainsi que seuls 55 % des garçons obtiennent leur diplôme d'étude secondaire en cinq ans, alors que 67,5 % des filles y parvenaient en 2008-2009, un écart de plus de 12 %, selon les données du ministère de l'Éducation.

Globalement, tous sexes confondus, les trois quarts des enfants sont considérés comme prêts pour l'école au regard des indices de développement en santé physique et bien-être, en compétences sociales, communication et connaissances générales. Les deux tiers sont prêts sur le plan du développement cognitif et langagier.

Relativement au développement cognitif et langagier, les garçons (67,4 %) et les filles (62 %) ont un indice inférieur à un échantillon de référence canadien (75 %). La maturité des filles (62 %) est beaucoup moins importante que dans l'échantillon canadien (75 %).

Les enfants vivant en milieu rural se démarquent positivement lorsqu'on les compare aux enfants qui vivent en milieu urbain.


Sources: Le Soleil et CFYX 93




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Jules Ferry : « nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, non plus que la neutralité politique »

L’historien Jacques Dupâquier, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, donne une communication sur la manière dont les manuels d’histoire, destinés à l’école primaire de la IIIe République, présentent l’Ancien régime. Il évoque les ouvrages de Paul Bert et ceux de Gustave Hervé, mais bien d’autres puisqu’il a consulté environ 80 ouvrages scolaires de l’époque.

Il rappelle les « guerres des manuels », la première dans les années 1880, et la seconde après la loi de Séparation alors que les esprits étaient encore très échauffés, dans les années 1908.

Heureusement, le Québec ne connaît pas ces polémiques et ces guerres de manuels puisque tout y est décidé par des experts éminemment neutres. Ô ! heureux pays boréal pacifique où règne le monopole du programme scolaire !

M. Dupâquier compare les récits qui précèdent l’école de Jules Ferry avec ceux qui suivirent l’expulsion des congrégations enseignantes en 1905. Il revient sur la propagande républicaine et illustre avec brio combien la caricature était grossière. La science historique est sommée de s'effacer devant l'idéologie républicaine.

Écoutez la conférence [53 minutes].

Mais laissons parler M. Dupâquier :
Plantons quelques repères chronologiques :
—  février 1880 : réforme du Conseil Supérieur de l’Instruction publique.
—  mars 1880 : bataille de l’article 7, qui se termine par l’expulsion des congrégations enseignantes non autorisées.
—  juin 1881 : gratuité de l’enseignement primaire.
—  mars 1882 : obligation scolaire et laïcité des programmes, avec exclusion des devoirs envers Dieu. Tout ceci dans un temps très court, qui se termine par la première bataille des manuels.

Jusqu’à cette date, les manuels en usage à l’école primaire étaient brefs, ternes et honnêtes. Ils s’efforçaient de comprimer l’histoire dans un cadre chronologique aussi précis que possible. Guerres et dynasties s’y succédaient d’année en année. Le contexte économique et social y était presque totalement ignoré.

Écrivains, philosophes et artistes n’apparaissaient qu’épisodiquement. Ils tenaient bien moins de place que les rois et les généraux. Cependant, après l’introduction de l’histoire comme matière obligatoire à l’école primaire (1867), les auteurs s’étaient efforcés d’adapter à un tout jeune public les recettes qui avaient fait leurs preuves dans les collèges et les lycées.

Avec le manuel que publie en 1876 Ernest Lavisse, fils spirituel de Victor Duruy et ancien précepteur du prince impérial, l’horizon s’élargit : à la faveur de récits très vivants, les paysans de l’Ancien Régime font une entrée discrète dans l’Histoire. L’hiver de 1709, par exemple, est décrit concrètement, sans jugement de valeur sur Louis XIV. Même lorsqu’il aborde des sujets plus politiques, tels que les droits féodaux, Lavisse ne se départit pas d’une certaine objectivité : les scrupules de l’historien l’emportent sur la flamme républicaine ; il cherche à expliquer, non à stigmatiser : « Au Moyen Age, le seigneur était le défenseur et le juge du paysan, dont la cabane était bâtie au pied de son château : il était juste que, dans ce temps-là, le paysan payât les services qu’il recevait de son seigneur. Il les payait en argent ou en travail : ce travail s’appelait la corvée. Mais, du temps de Louis XV, les seigneurs ne défendaient plus le paysan ; ils ne lui rendaient plus la justice ; ils ne résidaient même pas sur leurs terres. Les paysans supportaient donc impatiemment les droits féodaux ».

Quatre ans plus tard s’ouvrait la grande querelle scolaire. Les scrupules et les honnêtetés de l’historien allaient être balayés par l’idéologie progressiste, grâce à l’introduction de l’instruction civique dans les programmes, en vertu de la loi du 28 mars 1882.
Cette grande querelle scolaire débute avec les manuels de Steeg et de Paul Bert. Deux exemples de caricature d'autant plus choquants que leurs rédacteurs... n'étaient pas historiens.
Le manuel de Steeg dresse un tableau saisissant de la France à la veille de la Révolution : « Depuis des siècles, la France gémissait sous le joug des rois et des seigneurs. Ils étaient les maîtres, et le peuple n’avait aucun droit ; il travaillait pour eux, il payait toutes leurs dépenses, il était foulé aux pieds, et souvent il mourait de faim. On disait de lui qu’il était taillable et corvéable à merci, c’est-à-dire que ses maîtres pouvaient lui imposer, à leur volonté, toutes les corvées et toutes les contributions imaginables, qu’on appelait la taille, le cens, la gabelle, la dîme, etc. Quand il ne voulait pas travailler pour les seigneurs, on le battait, on le jetait en prison. Quand il ne pouvait plus payer les lourds impôts qui l’écrasaient, on vendait la maison, les outils, et on jetait les pauvres gens dehors, dans les bois où ils se nourrissaient d’herbe. Soumis à tous les caprices de ses maîtres, le peuple ne jouissait d’aucune liberté, il ne pouvait ni suivre la religion qui lui convenait, ni diriger les affaires de sa ville ou de son village, ni exercer les métiers qu’il lui convenait ».
ou encore (chez Paul Bert qui n'avait aucune formation d'historien)
L’auteur y développe l’exemple d’un village imaginaire qui aurait eu pour seigneurs l’abbé de Saint-Gildas et le baron de Saint-Yrieix : « Là-haut était le couvent, habité par six moines qui passaient leur vie à prier, à se promener, à surveiller les travaux de leurs serfs, à recevoir les produits et redevances. Monsieur l’abbé, lui, ne venait pas souvent ; il était à Versailles à s’amuser avec son frère le baron. Les moines avaient bien plus qu’il ne leur en fallait pour vivre ; aussi étaient-ils aussi gros et gras que leurs paysans étaient décharnés...
Au plus haut niveau de l'État, le mensonge volontaire est loué. Jules Ferry affirme ainsi qu'il n'y a pas de neutralité politique dans l'enseignement :
En revanche, sur la vision manichéenne de l’Histoire, opposant l’Ancien Régime à la France contemporaine issue de la Révolution, Jules Ferry reste intransigeant : « Messieurs, dit-il au duc de Broglie, nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, non plus que la neutralité politique ».

Dès lors, encouragés par l’engagement du ministre, la plupart des auteurs de manuels s’engouffrent dans la brèche : ils mettent l’Histoire au service de l’instruction civique, et celle-ci est conçue comme l’exaltation de l’œuvre de la Révolution : jadis tout était noir, aujourd’hui tout est rose. Autrement dit, en 1789, on serait passé de la nuit au jour, de l’ombre à la lumière.

Il s’agit, écrivent deux auteurs à succès, J. Guiot et F. Mane, dont le manuel sera tiré à 600 000 exemplaires, « de faire des élèves des hommes de progrès, de bons et sincères républicains, d’excellents Français, qui seront convaincus de la grandeur de l’œuvre accomplie par la Révolution française et continuée par la Troisième République. Leur objectif n’est pas de faire comprendre, mais de faire bien penser ». Deux autres auteurs, Gauthier et Deschamps le disent explicitement dans la présentation de leur manuel : « Des idées, des jugements fournis aux élèves dans la leçon aussi bien que dans les exercices d’intelligence et de réflexion qui accompagnent la leçon, font de l’Histoire autre chose qu’un entassement de dates et de noms, oubliés aussitôt qu’appris ; ils en font un livre qui apprend à bien penser et à bien juger ».
« Bien penser », plutôt que comprendre. C'est le but de l'instruction civique qui déborde sur l'histoire.
Ainsi s’annonce une seconde querelle des manuels. En attendant triomphe encore le Catéchisme républicain. Il s’agit, écrivent deux auteurs à succès, J. Guiot et F. Mane, « de faire des élèves des hommes de progrès, de bons et sincères républicains, d’excellents Français, qui seront convaincus de la grandeur de l’œuvre accomplie par la Révolution française et continuée par la Troisième République. Leur objectif n’est pas de faire comprendre, mais de faire bien penser ». Deux autres auteurs, Gauthier et Deschamps le disent explicitement dans la présentation de leur manuel : « Des idées, des jugements fournis aux élèves dans la leçon aussi bien que dans les exercices d’intelligence et de réflexion qui accompagnent la leçon, font de l’Histoire autre chose qu’un entassement de dates et de noms, oubliés aussitôt qu’appris ; ils en font un livre qui apprend à bien penser et à bien juger ».
Pour conclure, M. Dupâquier signale que :
Des débats, il ressort [en 1909] cependant que de nombreux manuels laïques avaient passé la mesure. Des modérés s’inquiètent. Ferdinand Buisson suggère de constituer une commission de spécialistes pour examiner et amender les manuels. Aristide Briand, président du Conseil, accorde aux parents le droit de formuler des remarques sur les manuels qui choqueraient leur convictions morales et religieuses. En revanche, il refuse de les associer au choix des manuels qui restera du ressort des enseignants et des recteurs.

Or, cent ans après, avec le recul nécessaire, il nous apparaît que la ligne de front passait en réalité, non entre la droite et la gauche, mais en plein milieu du camp laïque, opposant une poignée d’enseignants pacifistes – parfois anarcho-syndicalistes – à la grande masse des instituteurs, qui n’avaient pas toujours reconnu la ligne invisible qui séparait patriotisme et nationalisme. L’« École sans Dieu » avait un dieu : la patrie, et elle était bien loin d’avoir perdu ses fidèles.
La conférence disponible ici en texte intégral.

Écoutez la conférence [53 minutes].

Le débat qui eut lieu après cette conférence est consigné ici.




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L'Institut Fraser : la politique migratoire actuelle coûterait près de 20 milliards par année au Canada

Selon l'Institut Fraser, le processus canadien de sélection des immigrants doit être renouvelé afin de mettre l'accent sur l'admission de personnes ayant reçu une offre d'emploi et possédant des compétences recherchées par les employeurs canadiens. C'est la recommandation d'une nouvelle étude publiée aujourd'hui par l'Institut Fraser, un des organismes de recherche en politiques publiques les plus réputés du Canada.

« Les immigrants récents gagnent un revenu qui s'établit en moyenne à seulement 72 % de celui des autres Canadiens et paient environ la moitié de l'impôt sur le revenu versé par les autres contribuables. Parallèlement, ils reçoivent des services publics et des transferts du gouvernement d'une valeur qui s'approche de ce que reçoivent les autres Canadiens », a souligné Herbert Grubel, coauteur de l'étude, senior fellow à l'Institut Fraser et professeur émérite à l'Université Simon Fraser.

« En conséquence des politiques de l'État-providence canadien, de l'impôt sur le revenu à taux progressif et des programmes sociaux universels, ces immigrants imposent un lourd fardeau fiscal aux contribuables canadiens. »

En se fondant sur des données rendues disponibles par le gouvernement, l'étude – qui s'intitule Immigration and the Canadian Welfare State 2011 – calcule la différence entre la contribution fiscale des immigrants et la valeur des services publics qu'ils reçoivent. Cette différence, qui se chiffre à 6051 $ par immigrant en 2006, représente un coût total pour les contribuables canadiens qui s'estime entre 16,3 milliards de dollars et 23,6 milliards de dollars chaque année.

« Ce montant est substantiel et il ne fera que croître aussi longtemps que les politiques actuelles d'immigration resteront en place », a affirmé Patrick Grady, consultant en économie et coauteur de l'étude.

C'est ainsi que l'étude souligne que les immigrants sélectionnés en vertu du processus de parrainage familial représentaient 22,1 % des immigrants reçus au Canada en 2009. Seuls 16,2 % des immigrants furent sélectionnés par le gouvernement fédéral en tant que travailleurs qualifiés ou en raison d'autres caractéristiques contribuant à leur succès économique.

Cette situation est essentiellement attribuable à une mauvaise connaissance du marché de l'emploi, croit Patrick Grady. « Le gouvernement ne sait pas ce que les employeurs veulent et ce dont ils ont besoin. Il doit choisir les immigrants en fonction de l'emploi pour leur permettre de gagner assez et de payer des impôts », soutient l'économiste. Pour les chercheurs, il est urgent de repenser l'immigration au Canada de façon à pouvoir faire face aux défis futurs liés notamment au vieillissement.

« Avec le vieillissement de la population et des engagements non capitalisés des programmes sociaux de plus en plus importants, le Canada ne peut tout simplement pas se permettre d'assumer les coûts croissants découlant d'une piètre sélection des immigrants » de déclarer M. Grubel.


Charles Adler (Sun TV News) discute avec Sergio R. Karas
d'une refonte des politiques migratoires du Canada

MM. Grubel et Grady concluent qu'afin d'alléger le fardeau fiscal imposé aux contribuables, le processus canadien de sélection des immigrants devrait être réformé en mettant l'accent sur le recours aux forces du marché pour remplacer l'inefficace système actuel d'attribution de points pour choisir les immigrants. Ils font les recommandations suivantes :
  • Délivrer des visas de travail temporaires pour permettre l'entrée au pays des candidats ayant reçu une offre légitime d'un employeur canadien pour occuper un emploi dont le salaire atteint au moins la médiane de la province où ils travailleront ;
  • Les visas de travail seront valides pour une période de deux ans et pourront être renouvelés pour deux années supplémentaires si la personne démontre qu'elle occupe toujours un emploi ;
  • Les époux et les enfants à charge [et non la famille élargie] des détenteurs d'un visa de travail pourront être admis au Canada en vertu d'un programme de visas de travail familiaux, qui les autoriserait à accepter un emploi ;
  • Les détenteurs d'un visa de travail qui perdent leur emploi auront un délai de trois mois pour en trouver un nouveau, sans quoi ils devront quitter le pays, à moins que leur époux occupe un emploi en vertu du programme de visas de travail familiaux ;
  • Après avoir passé quatre ans au Canada tout en occupant un emploi de manière continue, les détenteurs d'un visa de travail pourront obtenir un visa permanent. Les candidats ayant reçu le statut de résident permanent seront admissibles à la citoyenneté deux ans plus tard ;
  • Les immigrants pourront accueillir leurs parents et grands-parents au Canada en tant que résidents permanents après avoir déposé un cautionnement couvrant les paiements pour les soins de santé et autres avantages sociaux.
« Le système que nous proposons éliminerait la nécessité pour le gouvernement de déterminer arbitrairement le nombre d'immigrants qui devraient être admis au Canada, de même que les compétences qu'ils doivent posséder. Ces décisions peuvent être prises plus efficacement par les employeurs et le marché du travail », a affirmé M. Grady.

L'Institut Fraser est un organisme canadien indépendant de recherche en politique publique et d'éducation qui possède des bureaux à Vancouver, Calgary, Toronto et Montréal. Il collabore avec 80 centres d'études et de recherches dans le monde. Sa mission consiste à mesurer, à analyser et à faire connaître les effets d'un marché concurrentiel et de l'intervention gouvernementale sur le bien-être des citoyens. Afin de préserver son indépendance, l'Institut refuse toute subvention et tout contrat de recherche des Administrations publiques.

Consultez son site à l'adresse www.institutfraser.org.

Voir aussi

Campagne pro-immigration de Québec auprès des Québécois : « Toutes nos origines enrichissent le Québec... en oubliant la vaste majorité de celles-ci »

Canada — se préoccuper plus du niveau record d'immigration

Bock-Côté : Immigration, un tabou explose

Essai québécois — L'immigration, le remède imaginaire





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L'enseignant et artiste Lucien Francœur, encore passionné par son métier, tire la sonnette d'alarme

Après 30 années d'enseignement au cégep de Rosemont, Lucien Francœur se vide le cœur dans le Journal de Montréal. Trois décennies plus tard, le poète et rockeur tire la sonnette d'alarme. Extraits :

Au fil de ces trente dernières années, comment tes exigences comme professeur ont-elles changé ?

Avant, on demandait un travail de session de 12 pages. Maintenant, une analyse littéraire, c'est 750 mots. Trois paragraphes, trois idées principales (oublie les idées secondaires)... Le tiers de la classe me donne ça exactement, un tiers me le donne à moitié et un tiers me le donne pas du tout.

Il y a dix ans, mes élèves faisaient leur propre page titre. Maintenant, je fais la page titre et ils doivent la compléter. Mais même ça, un tiers de la classe n'arrive pas à le faire !

Un élève qui entre au collégial de nos jours, il faut lui enseigner ce qu'est un livre. « Il y a une page couverture. Il y a deux noms. Il ne faut pas confondre le nom de l'auteur (Molière) et le titre du livre (Don Juan) ».

[...]

On a beaucoup parlé récemment de l'évaluation des professeurs. Qu'en penses-tu ?

Je suis d'accord qu'on évalue les profs. Mais ce qu'on propose, c'est toujours des évaluations de terroriste ?! C'est les élèves, les cancres, qui vont évaluer les profs ?? Voyons donc ?!

Comment un élève qui ne sait pas ce que signifie « ?recto verso ?», ou « ?simple interligne ?» peut-il évaluer si son prof a bien enseigné une analyse littéraire ?? Comment un élève qui a été expulsé de sa classe pour des raisons qui lui paraissent aberrantes (son cellulaire a sonné trois fois de suite) peut-il être crédible dans une évaluation ?

[...]

Comment as-tu vu le rôle du ministère de l'Éducation évoluer pendant ces 30 années ?

Ils sont déconnectés. Ils disent toujours : « on va faire une nouvelle grammaire, on va changer la terminologie, on va faire des nouveaux manuels, on va changer le bulletin ». C'est toujours la façade qui est abordée. Ils ne s'intéressent jamais au cœur du problème : le professeur et l'élève, les deux éléments fondamentaux d'une société. La réflexion ne se fait pas à la bonne place, elle ne se fait pas en profondeur.

L'éducation au Québec, c'est un bordel parce que notre ministère de l'Éducation est trop gros. C'est le plus gros au monde et il faut qu'ils justifient leur job. Moi, je les enverrais dans les écoles, dans les classes ! On n'a pas besoin d'une autre grammaire ! La grammaire, ça s'enseigne toujours comme avant, le participe passé s'accorde comme ci comme ça.

Si tu voyais ce que le Ministère nous suggère comme manuels ! C'est fait par des pédagogues qui n'ont pas mis les pieds dans une école depuis 20 ans, qui vivent dans une bulle. Il y a 240 pages d'explications, avec des trucs tellement pointus... C'est comme s'ils vivaient en milieu fermé et qu'ils tripaient entre eux, pour s'impressionner les uns les autres.

[...]

À propos du nivellement par le bas

« On dit que c'est élitiste, de séparer les élèves... C'est bien dommage, mais l'héritage de la contre-culture, de la Révolution tranquille, qui a fait qu'on met tout le monde dans la même classe, c'est un échec.

Celui d'en bas ne monte pas. Et c'est celui d'en haut qui finit par manquer ce à quoi il aurait droit. Ça ne peut plus fonctionner. Et ce n'est pas méprisant de dire qu'il y a un tiers de mes élèves qui ne maîtrisent pas la base du français écrit et qui ne devraient pas être dans un cours de littérature. S'ils ne comprennent pas « recto verso » ou « nom masculin », comment peuvent-ils comprendre « la nature et la religion dans Attala de Chateaubriand » ? La marche est trop haute ! »

À propos des immigrants

« Les élèves qui viennent d'ailleurs maîtrisent trois langues : leur langue maternelle, l'anglais qu'ils apprennent tous; et le français qu'ils ont appris avec des méthodes traditionnelles. Le Québécois "de souche" dit un mot sur quatre en anglais (fun, top, chill), mais il ne peut pas avoir une conversation en anglais. Et sa langue maternelle, il l'écrit phonétiquement. Quand je donne un travail d'équipe, c'est souvent l'élève d'origine ethnique qui prend en charge la qualité du français parce qu'il le parle mieux que le Québécois "de souche". »





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Éditorial du National Post en faveur d'une exemption au cours d'ECR par la Cour suprême

Le National Post publie en ce jour un éditorial qui s'oppose au vide moral et religieux du programme ECR et prend résolument parti pour les parents qui demandent l'exemption de ce cours. Le National Post souhaite que la Cour suprême du Canada permette l'exemption en la matière, comme 76 % des Québécois le désirent.

The ERC course, disguised as diversity positivism, will serve to undermine Quebec children's natural pride in their own patrimony. It undermines the rights of parents to raise their children in accordance with their own beliefs. And worst of all, it will serve to suppress students' ability to think critically about different religions and cultures without guilt. A 2008 [recte: May 2009] poll found that 76% [72% in 2008] of Quebecers prefer a choice in religious education. We hope that the Supreme Court agrees with them.




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vendredi 20 mai 2011

La conclusion logique : un permis parental ?

L'État s'immisce de plus en plus dans la vie des familles en tant que « protecteur des enfants ». Après tout, l'État transfère beaucoup d'argent aux parents et il a intérêt à ce que ses futurs citoyens soient protégés et bien formés....

Un député belge propose dans cette veine l'imposition d'un stage parental sanctionné par un certificat pour les couples désireux d'avoir un enfant.

« Quand on voit de quoi sont capables certains parents, on en vient à se demander s'il ne faudrait pas un permis pour avoir des enfants », indique Laurent Louis (Mouvement libéral démocrate, ci-dessous).


Il dit constater au quotidien à quel point certains parents sont « inaptes et incapables d'élever correctement leurs enfants » et en déduit qu'il serait peut-être bon d'instaurer un stage parental « pour tout couple ou personne souhaitant avoir un enfant ».Laurent Louis imagine qu'un certificat pourrait être remis aux candidats-parents à la fin de ce stage.

À ses yeux, « cela éviterait les dérives et permettrait de voir directement quels sont les parents à risque et d'éviter ainsi des souffrances aux enfants ».

Cette nouvelle semble très sérieuse (elle est reprise par tous les grands médias belges), mais elle n'est pas sans rappeler cette saynète de Yes, Prime Minister! où l'on évoque un permis de reproduction avant de faire et surtout d'élever des enfants...



Sources : Le Vif, RTBF, et la Dernière Heure.

Voir aussi : Des parents professionnels certifiés et diplômés






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Les CPE, un échec ?


Pierre Lefebvre, professeur au Département de sciences économiques de l'UQAM.

Nous ne sommes, bien sûr, pas d'accord que la politique de promotion du salariat auprès des jeunes mères, l'aspect positif pour le professeur Lefebvre du programme fortement subventionné des garderies et centres de la petite enfance, se soit fait sur le dos du choix de ces jeunes mères : celles qui veulent rester à la maison pour élever leurs enfants sont privées des subventions massives que reçoivent les mères « modernes » qui retournent rapidement au bureau.

Voir aussi :

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique.




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Il faut mettre fin à l'école monolithique, il faut s'ouvrir à la diversité pédagogique et des programmes

Anne Coffinier est la créatrice de l’association Créer son école qui travaille depuis 2004 sur le terrain, pour accompagner les parents d’élèves, les enseignants et les responsables locaux dans leur démarche pour l’Éducation de leurs enfants. Dans un entretien accordé à Belle-et-Rebelle, cette femme courageuse et travailleuse offre un état des lieux d’une grande clarté de la situation de l’Éducation en France.

Annie Coffinier, créatrice de l'Association Créer son école

Vous êtes la créatrice de l’association « Créer son école »; comment en vient-on a créer sa propre école ? De quel constat êtes-vous partie ?

D’une insatisfaction ou plutôt d’une révolte. L’école publique (ou son double privé sous contrat) laisse trop d’enfants sur le bord de la route. « En échec scolaire », comme on dit. Ils n’ont pas acquis les fondamentaux nécessaires à leur vie d’adulte ; leur confiance en leurs capacités est perdue, et ils ne croient plus en la société qui, à travers l’école, les a condamnés. Comme dit Erik Orsenna, à 11 ans, l’école en a fait des exclus pour le restant de leurs jours. Des blessés, des démoralisés, des révoltés. Un tel jeu de massacre est monstrueux, et lourd de conséquences pour la société d’ailleurs.

Cette situation m’a révoltée dès que j’en ai pris conscience ; je n’ai pu l’accepter. L’école est destinée à donner une formation et à préparer les enfants à leur vie d’adulte. C’est un non-sens qu’un système éducatif dise qu’il ne peut pas ou ne sait pas instruire 40 % des enfants qui lui sont confiés. C’est à l’offre scolaire de s’adapter, non aux enfants d’être mis au rebut de l’école. Mais cela suppose de cesser de vouloir faire marcher tout le monde dans la même direction à la même vitesse. Bref, il faut en finir avec « l’école unique ».

jeudi 19 mai 2011

Un gouvernement régional du Nunavik priverait d'arguments les opposants au cours ECR

On se rappellera qu'il existe au Québec un réseau scolaire où les enfants ne sont pas sujets au cours d'éthique et de culture religieuse : la commission scolaire Kativik.

Dans son rapport 2007-2008, elle écrivait :
« En réponse à la réforme religieuse dans les écoles du Québec, la CSK a décidé, suite à une consultation menée à la réunion annuelle du Conseil d’éducation, qu’elle maintiendra une composante religieuse au niveau primaire, et abordera la question de l’éthique au niveau secondaire. Le programme au secondaire sera donné en inuktitut [esquimau] et dans la langue seconde. Le développement du nouveau programme devrait prendre quelques années »

Bref, l'immense majorité des Québécois, comme les parents de Drummondville, n'ont plus droit à un enseignement religieux ni de véritable choix à l'école publique, mais dans le Grand-Nord pas de problème... Le cours ECR est même imposé aux écoles privées confessionnelles dans l'immense majorité du territoire québécois, mais cette imposition ne s'applique pas dans le Grand-Nord. Or c'est précisément là où les jeunes sont le moins confrontés « à la diversité » et devraient donc, si on suit la logique de certains partisans du programme ECR, être le plus amenés à y réfléchir et vaincre l'ignorance et les préjugés.

Délicatesse de la présente situation, importance d'y trouver une solution

C'est dans ce contexte que le Secrétariat aux affaires autochtones a écrit le 11 avril 2008 au Monopole de l'Éducation sur ce qu'il qualifie d'une situation délicate et de l'importance de trouver une solution au fait que la C.S. Kativik maintienne une composante religieuse dans le primaire.

Contre-indiqué de modifier la Convention de la Baie-James et du Nord québécois

Dans sa lettre, André Maltais, le secrétaire général associé aux affaires autochtones, écrit qu'il « en effet contre-indiqué de suggérer la modification de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) qui serait un processus fort complexe et qui demanderait l'approbation de l'ensemble des signataires dont le gouvernement fédéral. »

Peuple unique, minoritaire

La lettre se poursuit : « Aussi, ma suggestion serait de privilégier une rencontre avec des représentants de la Commission scolaire Kativik (CSK) afin d'expliquer les enjeux liés à leur demande. Toutefois, il ne faudrait pas exclure la possibilité de permettre l'aménagement d'un programme qui réponde davantage à la réalité du peuple inuit. Ce peuple possède un environnement historique, politique, social et culturel unique et tente de son mieux de se faire reconnaître à travers ses organisations et structures administratives, en harmonie avec la société dominante que nous représentons. »

La demande de la CSK trouverait écho parmi les opposants au programme ECR

M. Maltais ajoute que « Par ailleurs je comprends que la demande de la CSK pourrait trouver écho au sein de la population et auprès de ceux et celles qui s'opposent à l'implantation du nouveau programme Éthique et culture religieuse, prévu pour l'automne 2008.»

Gouvernement régional du Nunavik priverait les opposants à ECR d'argument

« Je crois que la présente dynamique entourant la création du gouvernement régional du Nunavik pourrait être considérée comme étant une situation unique et particulière au peuple du Nunavik. Dans ce contexte, il y a lieu de croire que les opposants au nouveau programme auraient de la difficulté à trouver un argument sur lequel s'appuyer s'ils voulaient un jour se comparer au peuple inuit » d'ajouter le secrétaire général associé aux affaires autochtones.

Le projet de création d'un tel gouvernement a été refusé par soixante-six pour cent des électeurs esquimaux, soit 2842 votes sur les 4242 exprimés, lors d'un référendum tenu le 27 avril 2011. Le gouvernement régional aurait remplacé ainsi trois instances d'organismes publics : l'administration régionale Kativik, la Commission scolaire Kativik et la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik. Les budgets des trois institutions auraient été fondus en une seule enveloppe qui aurait totalisé 320 millions de dollars — financés à 75 % par Québec et à 25 % par Ottawa. Les trois paliers de gouvernement du Nunavik emploient 1100 personnes.


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Quebec parents challenge ethics and religious culture course

From the Catholic register

OTTAWA - The Supreme Court of Canada heard arguments May 18 in a religious freedom case that pits parental rights against Quebec’s mandatory Ethics and Religious Culture program (ERC).

The case was brought by a Roman Catholic couple from Drummondville, Que., who requested their two children be exempted from the ERC. Their name is protected by a publication ban.

Mark Phillips one of the two lawyers representing the parents, said the government insists the ERC is “about teaching tolerance and diversity.” The parents have nothing against those objectives, he said, but they say the course is “a form of indoctrination,” seeking to cultivate worldview and a framework for ethics that is different from their Catholic faith.

Co-counsel Mark Pratt [recte: Guy Pratte] told the court “the state has no right to program people” in arguing for the prior rights of parents to educate their children and to choose how that education is delegated. Many of the questions from the bench concerned whether the onus should be on the parents to prove harm, or whether the state had the onus to prove its course was neutral on religion.

Benoît Boucher, arguing for the Attorney General of Quebec, told the court the ERC is neutral on religion. [This is debatable: is saying all religions are equal "neutral" for a believer in one of them? But note Boucher does not claim the course is neutral in the ethics part of the course.] It teaches “deep values are not to be judged; they are to be respected,” and it teaches respect for diversity and the beliefs of others.

“It’s not enough to raise an objection and expect the whole system to bow down on the basis of it,” he said.

The case has raised alarms across Canada among Catholic educators. The question at the heart of the case is parental rights, said John Stunt, executive director of the Canadian Catholic School Trustees’ Association, one of seven interveners in the case. If parental rights are impeded, “that impinges on the rights to have a Catholic education,” he said.

“This could have wide-ranging problems with what the government can do in the way of taking away religious freedom when it comes to our schools,” said Nancy Kirby, president of the Ontario Catholic School Trustees’ Association.

Iain Benson stands with representatives of Catholic school trustees' associations outside the Supreme Court of Canada chamber

Iain Benson stands with representatives of Catholic school trustees' associations outside the Supreme Court of Canada chamber

“What is at stake is what Pope Benedict XVI calls the dictatorship of relativism,” said Jean-Yves Côté, who represented the Christian Coalition for Parental Rights in Education. “That’s what we are dealing with here in that case.

“For us Catholics, tolerance is about accepting all persons, but not about accepting all ideas. That would go directly against our faith. That distinction is not understood by the Attorney General.”

“Is there a right to dissent?” Iain Benson, counsel for the Canadian Catholic Trustees Association and the Canadian Council of Christian Charities, asked the court. He described parents as a “check on state power” and warned that if the decision “goes the wrong way” many more parents would see multiculturalism as a fearful concept and withdraw their children from the public schools, creating the isolated cultural “silos” the course is meant to prevent.

“This course requires the student to question his own beliefs constantly in the context of a group dynamic,” said Jean Morse-Chevrier, president of the Association of Catholic Parents in Quebec and Quebec director of the Catholic Civil Rights League. “The whole course is done in dialogue in groups where you have to question the other person’s arguments and have to question what they got from their parents, what they got from their religion.”

The court has reserved decision on the case which may take several months to decide.




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