samedi 14 octobre 2023

Les Amérindiens contre la reconnaissance des Métis ontariens (« des personnes aux origines douteuses ») comme autochtones

Les Amérindiens ontariens protègent leurs privilèges et leur part du gâteau. (Voir Les programmes destinés aux autochtones et les versements fédéraux contribuent à creuser les déficits du Canada [des dizaines de milliards de $]).

Le dépôt en juin du projet de loi fédérale C-53 qui enchâsserait dans la Constitution canadienne les droits de la Nation métisse de l’Ontario (MNO) a créé une profonde commotion auprès des Premières Nations de la province, qui demandent son annulation pure et simple. Elles reprochent notamment à Ottawa de ne pas les consulter sur les revendications d’une organisation dont elles nient toute légitimité.

Ottawa a créé un conflit qui ne cesse de s’intensifier depuis que le controversé projet de loi C-53 a été adopté en deuxième lecture à l’unanimité en juin.

Ce projet de loi, fruit de plusieurs accords, fournit un cadre légal permettant à la MNO de représenter les communautés métisses se trouvant sur le territoire ontarien, ce qui soulève une vive opposition des Premières Nations ontariennes.


« Parce que ces soi-disant Métis n’ont aucune assise identitaire sérieuse », clame Jason Batise (ci-contre), directeur général du Conseil tribal Wabun, composé de six Premières Nations situées dans le Nord de l’Ontario. « Nous n’acceptons pas leurs revendications sur nos territoires ancestraux. »

Les dirigeants des Premières Nations de l’Ontario considèrent l’accord d’autonomie gouvernementale de la MNO avec le Canada comme représentant une véritable « menace existentielle ». Le Conseil tribal Wabun a donc décidé de prendre les devants en se tournant du côté des tribunaux pour demander un contrôle judiciaire remettant en question l’existence des Métis dans l’Est ontarien.

« Le Canada ne peut pas sans notre accord reconnaître comme Autochtones des personnes aux origines douteuses. Leurs revendications n’ont aucun lien historique et on ne comprend pas pourquoi le gouvernement fédéral ne nous consulte pas », souligne M. Batise.

Margaret Froh (ci-contre), présidente de la MNO, a souligné que la loi C-53 est le fruit d’efforts qui remonte à plus de 200 ans. « La réalité, c’est que des communautés métisses ont existé et nous en sommes les fiers descendants », affirme-t-elle en entrevue.

Elle tient à préciser que l’entente avec le fédéral ne s’applique que sur la gestion des affaires internes et l’autodétermination. « L’accord ne concerne pas le territoire, mais uniquement notre droit à nous de gouverner selon nos coutumes et les services à l’enfance », dit-elle.

Mme Froh se dit consternée par ce « négationnisme » touchant les communautés métisses de l’Ontario. Pour la présidente, toutes les communautés autochtones du pays devraient accueillir cette législation comme un événement positif. « Il n’y a pas de hiérarchie à faire entre les peuples autochtones du Canada, qui incluent les Premières Nations [Amérindiens], les Inuit [Esquimaux] et les Métis. »
 
De plus en plus de Canadiens se définissent comme Métis
 
Depuis la décision de la Cour suprême en 2003 dans son arrêt Powley, un grand nombre de Canadiens se sont définis comme Métis grâce au test de Powley, qui établit une liste de 10 critères, comme les liens ancestraux ou l’appartenance à une communauté, afin de déterminer si une personne peut bénéficier des droits accordés aux Métis.

Notons que la Nation métisse de l’Ontario a voté en mars l’exclusion de 18 % de ses membres qui avaient menti sur leurs ascendances pour obtenir notamment des droits de pêche et de chasse.

« Ces soi-disant Métis veulent les ressources alors qu’ils ne partagent pas la réalité et les traumas des Nations métisses historiques », déclare le chef Wilfred King de la Première Nation Gull Bay en Ontario.
 
« Les Autochtones du pays doivent s’organiser avec du sous-financement chronique [ceci est très discutable], et voilà qu’il va falloir partager les enveloppes avec de faux Métis. »
 
L’arrêt Powley
 
La Reine c. Powley, 2003 CSC 43 (communément appelé l’arrêt Powley) est un arrêt de la Cour suprême du Canada portant sur le droit ancestral de chasse des peuples métis, et plus particulièrement sur la définition des droits ancestraux métis qui se retrouve à l’article 35 (1) de la Loi constitutionnelle de 1982.
 
En 1993, Steve et Roddy Powley, père et fils de Sault-Sainte-Marie, ont été accusés de possession d’un orignal qu’ils avaient abattu hors saison et sans permis. Les deux hommes ont plaidé non coupables au motif qu’en tant que Métis, ils avaient un droit de chasse autochtone qui n’était pas soumis aux lois ontariennes sur le gibier.

La Cour de justice de l’Ontario a donné son accord et a rejeté les accusations. Le procureur général de l’Ontario a fait appel de cette décision devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario, qui a confirmé les acquittements et rejeté l’appel.

Le procureur général de l’Ontario a de nouveau fait appel devant la Cour d’appel de l’Ontario, qui a également confirmé les acquittements et rejeté l’appel. Enfin, l’Ontario a fait appel de la décision devant la Cour suprême du Canada, qui a confirmé à l’unanimité les décisions des juridictions inférieures.

Dans son sens constitutionnel, le mot Métis (avec une majuscule) ne vise pas toutes les personnes d’ascendance mixte autochtone et européenne au Canada. Il désigne plutôt des personnes issues de peuples distincts qui, en plus de leur ascendance mixte, possèdent leurs propres coutumes, façons de vivre et identité collective reconnaissables et distinctes de celles de leurs ancêtres des Amérindiens ou des Esquimaux. En outre, la Cour suprême, à travers l’arrêt Powley, précise que ces peuples ont pris leur essor avant que les Européens ne consolident leur emprise sur le territoire.

Source : Radio-Canada

Universités anglo-saxonnes : importantes réactions structurées au correctivisme diversitaire

Eric Kaufmann (ci-contre) est un sociologue de renommée internationale. Il est un universitaire canadien, jusqu’à récemment professeur de science politique au Birkbeck College de l’Université de Londres. Il est spécialiste de l’orangisme en Irlande du Nord, du nationalisme, de la démographie politique et religieuse. Il a des origines multiraciales.

Dans un article paru dans le Daily Telegraph de Londres, l’ancien directeur des études politiques de l’université Birkbeck explique pourquoi il franchit le pas en créant un nouveau centre d’apprentissage.

Le professeur Eric Kauffmann explique qu’il souhaite créer un environnement plus équilibré, où « il n’y a pas de honte ou d’embarras à avoir un point de vue minoritaire ».

De toutes les personnes qui prétendent mener « une guerre contre le travail », le professeur Eric Kaufmann est sans doute celle qui est allée le plus loin, en créant une faculté universitaire dédiée à cette activité. Après une carrière de 20 ans à l’université Birkbeck de Londres — dont les cinq dernières années ont été marquées, selon lui, par de multiples « harcèlements en meute sur Twitter » et des enquêtes d’une « crédibilité nulle » en raison de ses opinions —, l’ancien responsable des sciences politiques a annoncé la semaine dernière le lancement du tout nouveau Centre pour la Science sociale hétérodoxe (CHSS), où la liberté d’expression ne sera pas « déformée par l’idéologie », comme c’est désormais le cas, selon lui, sur les campus de tout le Royaume-Uni.

Basé à l’université de Buckingham, son premier cours, « Wokisme : les origines, la dynamique et les implications d’une idéologie d’élite » sera lancé en janvier sous la forme d’un programme en ligne de 15 semaines ouvert à tous, et sera suivi d’un master en septembre. L’accès au matériel pédagogique coûtera 80 livres sterling (jusqu’à 480 livres sterling pour les étudiants qui souhaitent participer à un séminaire de 90 minutes avec le professeur Kaufmann). Les thèmes abordés comprendront les origines du libéralisme, la montée du « socialisme culturel » dans les années 1960 et la « dynamique de l’opinion publique » qui anime les groupes qui « soutiennent les idées woke », comme « faire pression sur l’éditeur de JK Rowling pour qu’il cesse de la publier ». La maîtrise se concentrera sur « l’intersection entre la gauche woke et la droite populiste » et coûtera environ 7 700 livres sterling par an.