mercredi 5 avril 2017

Éthique et culture religieuse : l'abolition du cours exclue par le PLQ

Le gouvernement du PLQ n’a pas l’intention d’abolir le cours d’éthique et culture religieuse (ECR), actuellement en révision. Révision pour laquelle a été embauché un militant du programme ECR qui l’a défendu en justice. Voir ECR — Jacques Pettigrew payé 90 K $ pour réviser le programme qu’il a aidé à créer.

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx (PLQ, mais ex-ADQ où il s’était inquiété de ce programme), exclut sans surprise cette solution. Après tout, ECR distille une vision philosophique multiculturelle qui satisfait pleinement le PLQ. « Il n’est pas question pour moi de penser à abolir le cours maintenant », a-t-il précisé mercredi, à l’Assemblée nationale.

L’évaluation de cette matière obligatoire tout au long du cursus scolaire, qui a remplacé l’enseignement confessionnel et moral dans les classes du Québec depuis 2008, portera principalement sur le contenu du cours et le matériel utilisé, insiste M. Proulx.

Pas question non plus pour le ministre de l’Éducation d’obliger les écoles à hausser le temps alloué au programme d’éthique et culture religieuse, comme le réclament des enseignants d’ECR. Si le contenu du cours est imposé par le ministère, les heures qui y sont consacrées sont sous la responsabilité des conseils d’établissement, plaide Sébastien Proulx.

Des professeurs d’ECR demandent que toutes les écoles secondaires allouent plus d’une heure par semaine à ce cours. Leur représentant, Sylvain Fournier, déplore que près de la moitié des établissements scolaires de la province ne respectent pas le régime pédagogique, qui recommande que 50 heures en moyenne par années soient consacrées au programme. Une enquête de l’Association québécoise en éthique et culture religieuse corrobore les échos que nous avons du milieu scolaire : près de la moitié des écoles (100/211) réduisent sensiblement le temps d’enseignement recommandé par le ministère. À Montréal, ce taux grimpe aux deux tiers. Il semble aussi que des écoles placent officiellement ce cours à l’horaire, mais, dans les faits, lui substituent un autre cours. [Voir Québec — Le programme ECR est peu enseigné (et souvent sans respecter le programme officiel).]

« C’est normal que ce soient des décisions prises localement en fonction de toutes sortes d’aléas qui leur appartiennent. Dans la mesure où les contenus sont rencontrés, donc ont été enseignés, ça répond au régime pédagogique actuel », rétorque le ministre.