jeudi 31 janvier 2013

L’enseignement de la culture religieuse en Russie, le patriarche se plaint

Le patriarche orthodoxe Cyrille s’alarme de voir que seulement 23,4 % des élèves choisissent le module culture orthodoxe dans les écoles moscovites (et 28,7 % au niveau national), dans le cadre de l’enseignement des « Fondamentaux des cultures religieuses et d’éthique laïque », obligatoire depuis septembre dernier.

Les élèves ont le choix entre des modules correspondant à leur religion (orthodoxe, juive, bouddhiste, musulmane) ou des modules « neutres » comme l’éthique laïque ou les bases des cultures religieuses du monde.

Or, selon les statistiques du ministère de l’Education, 47 % des élèves ont choisi les Fondamentaux d’une éthique laïque, 28,7 % les Fondamentaux de la culture orthodoxe, 20,3 % les bases des cultures religieuses dans le monde, 5,6 % les fondements culturels de l’islam, 1,2 % la culture bouddhiste, 0,1 % la culture juive.

Selon le patriarche, les parents ne sont pas libres, en fait, de choisir le module qui leur convient, ils sont influencés par des chefs d’établissement qui font pression sur eux pour qu’ils choisissent un module laïque. Tout en reconnaissant que c’est le patriarcat qui avait insisté pour qu’il y ait des modules non religieux afin de respecter les convictions de chacun, Cyrille demande que la loi ne soit pas utilisée pour détourner les enfants orthodoxes de l’étude de leur propre culture.

Le ministre de la Culture a déclaré qu’il allait s’employer à résoudre le problème, car « c’est l’un des principaux objectifs du gouvernement de soutenir les organisations qui promeuvent pratiquent les valeurs traditionnelles, historiques et culturelles ».

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La Russie rend obligatoire l’enseignement religieux dans les écoles

Russie — Succès mitigés des cours de religion chrétienne, fort succès des cours de religion musulmane





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lundi 28 janvier 2013

Japon — Les vieux priés de mourir, et vite !

Un mois à peine après le grand remaniement ministériel, le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a dû faire des excuses publiques pour éteindre la polémique. En cause, ses propos tenus lundi devant le Conseil national sur la réforme de la Sécurité sociale, où l'ancien Premier ministre avait invité les personnes en fin de vie à mourir rapidement, pour réduire les dépenses de santé.

Prônant clairement l’euthanasie, Taro Aso a ainsi estimé que les patients en fin de vie n’étaient que des « personnes avec des tubes » qu’il fallait autoriser à « mourir rapidement » si elles le désiraient. « Vous ne pouvez pas dormir tranquillement quand vous pensez que tout cela [le maintien en vie des patients, note du carnet] est payé par le gouvernement. Cela ne sera jamais résolu à moins qu’on ne laisse ces patients se dépêcher de mourir », a déploré le ministre.

Vu le vieillissement de la population, la sécurité sociale japonaise est aux abois. Le Japon compte en effet un tiers d'habitants (et d'électeurs...) de plus de 60 ans. Une facture lourde à digérer pour l'état nippon.

Le grand échiquier japonais, qui est également vice-Premier ministre, estime que les personnes âgées devraient avoir l'occasion de ne pas prolonger inutilement la fin de leur existence. Mourir à temps — et si possible plus tôt que tard — est à ses yeux une bonne économie. « Que Dieu vous préserve de continuer à vivre alors que vous voulez mourir », a déclaré Taro Aso. « Je ne pourrais pas me réveiller le matin en sachant que c'est l’État qui paie tout ça pour moi ».

Le ministre, qui est bien connu pour ne pas mâcher ses mots, a par ailleurs 72 ans. Il affirme avoir ordonné à ses proches de l'euthanasier quand son heure serait venue. Dans son discours, le ministre a ciblé les « gens pendus au bout d'un soluté » et leur entourage qu'il a culpabilisés avec des mots très durs : « La problématique des dépenses faramineuses en gériatrie ne sera résolue que si vous les incitez à se dépêcher de mourir ».

Quoi l'État n'est pas bienveillant et le meilleur garant de notre bien-être ?

L'État-providence confronté à ses contradictions internes : il encourage une faible natalité (les autres en auront et paieront), augmente les impôts et le poids de l'État, la population vieillit et vient un moment où l'État n'a plus assez de contribuables et d'argent et vous prie de vous dépêcher de mourir ?





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dimanche 27 janvier 2013

Les insuffisances du «bock-cotéisme»

Début de la recension du livre de Mathieu Bock-Côté, Fin de cycle, par le professeur de sociologie à la retraite Gary Caldwell dans la revue Égards...

« Xavier Gélinas, dans un numéro récent de la Dorchester Review, distinguait quatre écoles conservatrices dans le Québec contemporain, et le «bock-côtéisme» était l’une d’elles. Il m’incombe donc, en tant que contributeur de l’une des trois autres écoles (celle d’Égards), de me pencher sur ce que Mathieu Bock-Côté dit dans Fin de cycle. Aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012), qui est, je le présume, un recueil représentatif de sa pensée. Mais pourquoi m’adresser à ma descendance: Claire, Vincent, Éric, François, Alexis, Aude et Aimée? Eh bien, c’est qu’ils lisent Bock-Côté (sauf les deux dernières qui sont trop petites), ce qui est la preuve de son succès comme «intellectuel public» dans le meilleur sens du terme; et, à cet égard, je le félicite. D’ailleurs, en plus d’être un «intellectuel public», il est brillant… ce qui n’est pas le fait de tous ceux qui écrivent. Grâce à lui et à d’autres (on pense, par exemple, à Joseph Facal et à Jean-François Lisée) qui s’interrogent sur le sort du Québec, il existe un vrai débat dans l’espace public québécois, ce qui n’est pas le cas de toutes les sociétés contemporaines. L’existence d’un tel discours public est l’une des choses qui font que cette société mérite d’être conservée. Même si Bock-Côté ne daigne pas inclure Égards dans ce débat, je ne peux que respecter la vigueur, l’intérêt et la pertinence de sa contribution.

Pour ce qui est de la forme de ma critique – une lettre à ma descendance – je me l’autorise parce que le sujet me préoccupe au point où je veux que mes enfants et petits-enfants puissent, à leur tour, accéder à ce débat, y prendre part. Quant à la dimension autobiographique, elle ne devrait pas répugner à Bock-Côté, qui termine son livre par un exposé des sources de son conservatisme.

Originaire de Toronto, j’ai rencontré des Québécois pour la première fois à Varsovie en 1962. Nous étions tous dans la vingtaine, membres d’une délégation d’étudiants canadiens en Pologne. Je fus tellement impressionné par l’envergure intellectuelle, la conscience historique et sociale et la civilité de cette dizaine de Québécois que j’ai décidé de venir étudier à l’Université Laval. Après deux ans à Québec, et pleinement conscient que le Canada français faisait partie de mon patrimoine, j’ai décidé de me joindre à cette société. Subséquemment, j’y ai pris femme et nous avons fondé une famille. Je vis maintenant au Québec depuis cinquante ans, un demi-siècle; je suis donc arrivé presque au début de la Révolution tranquille, c’est-à-dire au début du «cycle» du livre de Mathieu Bock-Côté. Nous nous sommes installés à Ste-Edwidge-de-Clifton dans les Cantons-de-l’Est en 1972, il y a maintenant quarante ans! Je tenais à ce que nos enfants aient une identité canadienne, ce qui aurait été improbable en Ontario (voir Lament for a Nation de George Grant, 1965), et qu’ils puissent s’enraciner… ce qui s’est effectivement produit: ils sont francophones et vivent tous au Québec.

(…)


Suite dans la revue Égards...

Notre résumé des insuffisances 

Caldwell approuve la dénonciation par Bock-Côté du « progressisme thérapeutique », mais le jeune sociologue ne souffle mot des coûts sociaux et économiques associés à cette thérapie bureaucratique.

De même, l'ancien professeur de sociologie de Bishop's approuve son cadet quand celui-ci dénonce la « désoccidentalisation » mais, pour Caldwell, Bock-Côté cerne mal ce concept sans doute parce qu'il a la mémoire trop courte et ne remonte que, rarement, au-delà de la pensée de Raymond Aron. Le jeune sociologue devrait se pencher davantage sur la genèse plusieurs fois millénaire de notre civilisation.

Troisième grief : Bock-Côté a une vision tronquée de l'histoire du Québec et de son patrimoine avec un effacement, entre autres, de l'élément écossais primordial aux XVIIIe et XIXe siècles.

Quatrième grief : Bock-Côté connaît mal les institutions intermédiaires du Québec (l'ancienne démocratie scolaire, les caisses Desjardins, les paroisses), sa connaissance est lacunaire en la matière et il ne comprend pas les effets concrets délétères de la modernisation, de la bureaucratisation généralisée. Généralement, l'analyse de Bock-Coté semble trop abstraite, il ne dit mot par exemple du comportement moutonnier des députés lors de l'affaire Michaud qui se conclut par une condamnation qui ne respectait aucune règle de la tradition démocratique. Bock-Coté ne mentionne pas plus l'atrophie de la fonction critique de l'Université (francophone) québécoise qui devient plutôt la caisse de résonance (rémunérée) des politiques gouvernementales. Seuls des professeurs anglophones se sont, par exemple, opposés à l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse. Seul un collège anglophone, Loyola, a également osé braver ouvertement (il en va différemment dans les faits) le consensus de l'« élite bureaucratique ».

Enfin, Caldwell se demande si Bock-Coté n'est pas d'abord un indépendantiste avant d'être un conservateur. Sa pensée conservatrice ne servirait que d'instrument pour atteindre l'indépendance. Pour Caldwell, c'est l'inverse qui doit prévaloir : est-ce que l'indépendance permet au mieux de conserver l'unicité de ce pays ?

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Prof. George Leroux : L’État doit viser à déstabiliser les systèmes absolutistes de croyance des parents

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Prof. Gilles Routhier, l'Église doit vivre sa kénose, sa mort christique et l'accepter

Mathieu Bock-Coté sur la bureaucratisation de l'accommodement

Bock-Côté : « Éthique et culture religieuse — Un utopisme malfaisant »





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Écoles privées qui ne respectent pas ouvertement les exigences du Monopole de l'Éducation du Québec

Enseignants sans autorisation du Monopole, frais de scolarité trop élevés selon le Monopole, programme pédagogique du Monopole non respecté et bulletins non conformes aux diktats du Monopole…

De nombreuses écoles privées détentrices d’un permis du ministère de l’Éducation continuent d’enfreindre la loi, révèle le plus récent rapport de la Commission consultative de l’enseignement privé (CCEP), rendu public en décembre dernier. Certaines reçoivent même une évaluation très sévère des inspecteurs de la CCEP, qui conseillent notamment la ministre de l’Éducation sur le renouvellement des permis ou de la subvention [agrément]. C’est le cas de l’académie Étoile du Nord de Laval, une école secondaire qui opère actuellement sans permis depuis que le ministère de l’Éducation le lui a révoqué en 2011, en raison de sa mauvaise situation financière. La CCEP renforce cette décision en soulevant d’importantes lacunes au dossier : absence de matière optionnelle en 4e secondaire, bulletins non conformes, équipements incomplets et graves problèmes financiers. L’École de sténographie judiciaire du Québec, qui souffre elle aussi d’un important déficit, ne convainc pas non plus la CCEP de lui renouveler son permis et sa subvention. L’établissement présente aussi des lacunes sur le plan des ressources humaines. Une seule personne cumule les fonctions liées à la direction générale et à la direction pédagogique, et elle n’a pas non plus les compétences pour occuper ces postes, souligne la commission.

Décisions sur dossier

Il faut se rappeler que l'inspection des écoles se fait sur base de dossiers et de documents. Dans son 43e rapport annuel, la CCEP n’a évalué que les dossiers des établissements, secteur jeunes ou collégial, qui ont présenté des demandes relatives à la délivrance d’un permis ou d’un agrément, à leur modification, à leur renouvellement ou à leur cession. Au total, 140 avis ont été rendus à la ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, à qui il revient de prendre les décisions.

Cours d'éthique et de culture religieuse non enseigné

Une rare école pourra donc dire suivre le programme sans vraiment accorder à certaines matières toute l'attention voulue par le Monopole ou simplement l'enseigner d'une manière différente à celle imposée. C'est ainsi que trois écoles reprises dans ce rapport et qui apparemment se conforment aux règlements du Monopole n'enseignent pas à notre connaissance personnelle (pour avoir parlé aux directeurs et à des enseignants de ces écoles) le programme d'éthique et de culture religieuse (ECR), d'autres ne suivent pas les méthodes préconisées par les bureaucrates de Québec.

Sur base des dossiers fournis, la CCEP souligne pourtant que certaines écoles ne respectent pas et très ouvertement les exigences du Monopole de l'Éducation. C'est le cas de l'Académie Yéchiva Yavné qui « n'enseigne pas le programme éthique et culture religieuse au primaire dans son intégralité ». De même pour l'école communautaire Belz, « les grilles-matières déposées indiquent que les matières obligatoires sont enseignées, à l’exception du cours d’éthique et culture religieuse ». À l’Académie des Jeunes Filles Beth Tziril, le « cours d’éthique et culture religieuse n’est pas offert » [comprendre imposé]. Les écoles communautaires Skver, « au secondaire, le cours d’éthique et culture religieuse ainsi que les matières à option sont absents de la grille-matières des élèves. »

Quant au Stanstead College, « l’établissement devra offrir le programme d’éthique et culture religieuse ». Pour la Yéchiva Gedola-Merkaz Hatorahe, au secondaire, le cours d’éthique et culture religieuse, les options en 3e et en 4esecondaire et le cours Monde contemporain en 5e secondaire ne sont pas » imposés.

Signes d’impatience

Plusieurs établissements exigent des parents des droits de scolarité dépassant les montants maximaux prévus par la loi. On peut se demander, comme les célèbres économistes Jean-Luc Migué et Richard Marceau, pourquoi, dans une économie de marché, un gouvernement devrait limiter le prix que les gens sont prêts à payer de leur poche pour un bien ?

Parmi les écoles, privées donc, qui enfreignent les prix dictés par le Monopole de l'éducation, on retrouve le Collège de l’Ouest de l’Île inc., du Collège français primaire inc. et de l'école privée de Westmount Miss Edgar Miss Cramp, qui est sommée par la Commission de clarifier son contrat. En plus d’exiger des frais plus élevés que permis, l’École en pensionnat Marie-Anne à Rawdon tire aussi des bénéfices d’une subvention donnée par le ministère pour le transport scolaire, « ce qui est contraire à l’utilisation de cette mesure budgétaire », écrit la CCEP dans son rapport. La CCEP démontre aussi des signes d’impatience à l’égard des écoles qui, année après année, refusent de se conformer aux exigences du ministère. C’est le cas pour l’École Buissonnière, une école primaire d’Outremont, qui emploie des enseignants qui n’a toujours pas l’autorisation légale d’enseigner, et qui, elle aussi, continue d’exiger en droits de scolarité des montants supérieurs à ce que permet la loi. « La Commission déplore que cette situation ne soit pas encore réglée, puisque le même problème avait été signalé à l’établissement en 2010 et avait été à la base du refus de sa demande d’agrément pour le préscolaire en 2006 », écrit-on dans le rapport. Fait rare, la CCEP va même jusqu’à recommander à la ministre qu’elle prive l’établissement de ses subventions jusqu’à ce qu’il se conforme.

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Les règles imposées à l'école privée sont responsables de la sélection pratiquée




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vendredi 25 janvier 2013

Cour suprême du Canada : affaire Lola, une victoire à la Pyrrhus pour ceux qui distinguent mariage et union libre ?

Mise à jour du vendredi 25 janvier

La Cour suprême du Canada met un terme à la saga judiciaire de Lola contre Éric en statuant que le régime québécois des conjoints de fait est constitutionnel. Selon le plus haut tribunal du pays, le fait d'exclure les unions de fait de certains droits accordés aux couples mariés, comme le prévoit le Code civil québécois, est également conforme à la Charte des droits et libertés.

Dans un jugement partagé de 5 juges (la juge en chef McLachlin et les juges puînés LeBel, Fish, Rothstein et Moldaver) contre 4 (les juges puînés Abella, Deschamps, Cromwell et Karakatsanis), le plus haut tribunal du pays donne raison au gouvernement du Québec dans cette affaire et consacre donc le statu quo en matière d'union libre pour 1,2 million de Québécois qui ont opté pour ce type d'union.

Pour le sociologue et commentateur Mathieu Bock-Côté :
« Pour une fois, les juges ont résisté à la tentation de faire la loi à la place du législateur, ils ont résisté à la tentation d’imposer leur vision du bien à la société, en transformant une de ses institutions fondamentales, le mariage, au nom d’une vision délirante de la «lutte contre les discriminations». Ils ont résisté à la tentation de dynamiter le mariage et de sacraliser l’union libre. Ils ont résisté à la tentation de dissoudre une réalité complexe dans une idéologie qui prétend réduire le réel à ses seules obsessions. Ils ont résisté au fantasme d’un égalitarisme absolu et malsain qui vient dissoudre toutes les institutions et qui plus est, aurait généralisé dans ce pays le mariage forcé. Les caprices des uns et des autres ne sont pas automatiquement des droits fondamentaux. »
Toutefois, même si la Cour suprême déboute Lola, elle a quand même rendu un jugement majoritaire selon lequel les conjoints de fait sont des personnes vulnérables victimes de discrimination au Québec, tout en précisant que cette discrimination serait « acceptable dans une société libre et démocratique ».

Elle risque par là d'ouvrir une boîte de Pandore. En effet, le plus haut tribunal du pays a statué que les relations conjugales libres ne relèvent plus de la liberté individuelle sur laquelle elle n'a rien à dire en absence de contrat, mais sont sujettes à un examen sous le prisme des catégories de personnes vulnérables et discriminées. En cela, ce jugement annonce peut-être des revendications ultérieures sous cet angle. Une victoire à la Pyrrhus ?

L'avocat de Lola, Me Guy Pratte (le frère d'André Pratte de La Presse) a d'ailleurs profité de ce jugement pour souhaiter que le législateur se saisisse de ce dossier et fasse en sorte que les conjoints de fait soient protégés en raison de leur « vulnérabilité », d'autant plus que plus d'un million de Québécois vivent en union libre.

Le ministre de la Justice du Québec, Bertrand St-Arnaud,  tout en se réjouissant officiellement de la décision de la Cour suprême a d'ailleurs déclaré qu'il serait peut-être temps d'amorcer une réflexion sur l'ensemble du droit familial au Québec, la dernière réforme sur la question datant de 1980. Il a refusé de dire quelles réformes il envisagerait.

Portrait des couples en union libre

— 31,5 % des couples québécois vivent en union libre; c'est 12,1 % dans le reste du Canada
— 51,9 % des ménages québécois sont mariés, contre 67 % des ménages canadiens
— 37,8 % des enfants âgés de 14 ans et moins vivent avec des parents en union libre; c'est 16,3 % pour le reste du pays

Source : Statistique Canada, septembre 2012
Union de fait p/r mariage

Les conjoints mariés ont accès à une série de protections, dont le droit de demander une pension alimentaire, la protection de la résidence familiale et le partage du patrimoine familial.

Par contre, au Québec, les conjoints de fait, en vertu du Code civil, n'ont aucun droit, ni devoir, ni obligation l'un envers l'autre. En cas de rupture, ils ne peuvent exercer aucun recours alimentaire, ni demander le partage du patrimoine familial, à moins d'avoir conclu une entente écrite en ce sens.

En ce qui concerne les enfants, la loi leur accorde les mêmes droits, peu importe qu'ils soient issus d'un mariage, d'une union civile ou d'une union de fait.

Historique

Dans cette affaire, Lola — prénom fictif pour « préserver l'anonymat de ses trois enfants mineurs nés de cette union » —  réclamait une pension alimentaire pour elle-même et l'accès au patrimoine financier de son ex-conjoint de fait, un homme d'affaires multimillionnaire.

La décision de 300 pages rendue vendredi par le plus haut tribunal du pays renverse donc un jugement antérieur de la Cour d'appel du Québec, qui avait donné en partie raison à Lola en novembre 2010. Les juges avaient alors statué qu'il est discriminatoire de priver les conjoints de fait qui se séparent de la possibilité d'obtenir une pension alimentaire pour leurs propres besoins.

Quelques semaines après le jugement de la Cour d'appel, le gouvernement du Québec a décidé de porter cette cause devant la Cour suprême. Le ministre de la Justice de l'époque, Jean-Marc Fournier, estimait que la décision rendue par la Cour d'appel brimait le droit des conjoints vivant en union libre. C'est-à-dire de décider eux-mêmes entre une union civile ou religieuse régie par le droit matrimonial ou encore une union libre sans principes d'obligation alimentaire entre les conjoints.

Selon Québec, la décision de la Cour d'appel alignait l'ensemble des types d'union disponible sur le modèle marital.

Équivalence des droits des conjoints mariés et de fait — la Cour suprême rendra sa décision vendredi


La Cour suprême a annoncé vendredi qu’elle rendra sa décision vendredi prochain, soit le 25 janvier, dans la cause baptisée Éric contre Lola, traitant des droits des conjoints de fait.

La cause, qui a fait l’objet de débats au Québec au cours des dernières années, a trait aux droits des conjoints de fait par rapport aux droits des personnes mariées ou vivant en union civile.

Dans cette cause, Lola et son conjoint de fait, un millionnaire, ont cohabité pendant sept ans et ont eu trois enfants. Après leur séparation, Lola a obtenu une pension alimentaire pour les enfants, mais pas pour elle-même. Elle s’est adressée aux tribunaux, notamment pour contester la constitutionnalité de plusieurs dispositions du Code civil du Québec. Elle veut ainsi obtenir pour les conjoints de fait les mêmes droits que ceux qui sont accordés aux conjoints mariés ou unis civilement.

En vertu du Code civil du Québec, les conjoints de fait n’ont ni droits, ni devoirs, ni obligations l’un envers l’autre découlant de la vie commune. Ils ne peuvent donc exercer de recours alimentaire l’un contre l’autre ni partager le patrimoine familial. Lors d’une rupture, une pension alimentaire est accordée pour les besoins du ou des enfants issus de l’union des conjoints de fait.

C’est sur le volet constitutionnel de la requête que la Cour suprême tranchera, vendredi prochain. La cause avait été entendue en janvier 2012 par la Cour suprême. Environ 1,2 million de Québécois vivent en union libre.

Cette prochaine décision a des échos sur les réseaux sociaux où certains lancent un « dernier avertissement aux intéressés... Il est encore temps de vous séparer de votre conjoint de fait. »

« Beaucoup de gens n'auraient pas vécu en union de fait s'ils avaient su qu'il y avait une obligation de pension alimentaire », rappelait Me Hénault à l'issue du jugement de la Cour d'appel.


Patrick Lagacé s'entretient avec Me Anne-France Goldwater, l'avocate de Lola





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jeudi 24 janvier 2013

Mario Dumont : pour Pauline Marois, l'État comme parent du berceau à l’université ?

« À la maison, je m'ennuie ! À la garderie, je suis content ! »
Affiche soviétique des années 30
Extrait d'un article de Mario Dumont (ancien chef de l'ADQ) paru dans le Journal de Montréal du 22 janvier 2013 :

Du berceau à l’université

Je reconnais à Pauline Marois une cohérence en matière de petite enfance. C’est elle qui a amorcé la mise en place des centres de la petite enfance (CPE), à titre de ministre de la Famille. C’est aussi elle qui avait instauré la maternelle à temps plein. CPE, maternelle à temps plein et maintenant prématernelle: il s’agit d’initiatives qui sont toutes appuyées par la thèse que la prévention du décrochage scolaire doit se faire en bas âge.

Selon cette école de pensée, le jeune qui n’a pas été assez stimulé dans son enfance arrive à l’école avec une faiblesse qui va créer un retard tout au long de son parcours. Il perdra l’intérêt et la motivation, d’où la fatalité du décrochage à l’adolescence. Sans rejeter totalement cette vision, je crois qu’on en a beaucoup exagéré les bienfaits. J’ai parfois l’impression qu’avec Pauline Marois au pouvoir pendant 20 ans, on finirait par mettre l’État en charge de l’enfant dès sa sortie de la pouponnière pour ne jamais le lâcher… jusqu’à l’université gratuite!

Objectif oublié

Les CPE ont amélioré les conditions de travail des éducatrices et augmenté le nombre de places disponibles. [À un prix exorbitant et croissant, tout en oubliant les parents qui gardent eux-mêmes leurs enfants et qui ne reçoivent rien!] Mais l’objectif d’investir des sommes aussi colossales visait la réduction du décrochage scolaire. Intervenir dès la petite enfance pour garantir la réussite scolaire! Personne ne parle plus de cet objectif, pour la simple et bonne raison que cela ne s’est pas produit. Le décrochage n’a pas diminué.

Voir aussi

Pauline Marois embobine Guy A. Lepage sur le dossier des CPE

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire

Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

Des garderies poursuivent l'État pour concurrence déloyale

Des garderies juives s'arment pour une bataille juridique contre le gouvernement (liberté religieuse)

Québec — Natalité pour six premiers mois de 2012 en léger déclin

Taux de natalité du Québec à nouveau légèrement en baisse en 2011

Étude sur les garderies qui se paieraient d'elles-mêmes : la multiplication des pains (l'économiste  Martin Coiteux)

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique

Défendre l’indéfendable… sans succès! (Nathalie Elgrably-Lévy de l'IEDM)

« Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. »

« Le Québec, leader en matière de petite enfance »

Pourquoi le patriarcat a de l’avenir

« Éducation préscolaire: le Québec en avance, selon la TD »







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mercredi 23 janvier 2013

L'euthanasie sera source d'angoisse pour les plus vulnérables

Communiqué de l'Association des parents catholiques du Québec.

Montréal, le 23 janvier 2013. Le rapport du comité présidé par Me Jean-Pierre Ménard sur la question de la mort provoquée et assistée au Québec affirme (au résumé) : « Ce n'est plus la vie pour la vie qui mérite d'être maintenue, mais la vie dotée d'une certaine dignité. »

Un peuple qui accepte une telle position bascule dans la déshumanisation de sa nation, selon Jean Morse-Chevrier, présidente de l'Association des parents catholiques du Québec (APCQ). Donner à d'autres le pouvoir d'infliger la mort mettra éventuellement dans l'angoisse toute personne vulnérable, à cause de l'érosion de la valeur de la vie que cela entraînerait, selon l'APCQ. Aussi, fait-elle appel à tous les députés québécois soucieux de protéger les personnes vulnérables de voter contre « l'aide médicale à mourir ».

Les experts justifient l'euthanasie en disant que le droit à la vie est égal à celui de la sécurité de la personne et de la liberté; mais, selon la présidente de l'APCQ, ni la sécurité de la personne ni la liberté ne peuvent exister sans la vie. Les auteurs du rapport balayent le caractère sacré de la vie en affirmant qu'il est d'inspiration religieuse. Mais le précepte de ne pas tuer son prochain est l'un des principes fondateurs de la civilisation, que ce précepte s'appuie sur des motifs religieux ou autres.

La Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU, qui reconnaît le droit à la vie, la liberté et la sûreté de la personne (art.3), se termine comme suit : « Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. » Il doit en être de même pour la Charte canadienne, selon l'APCQ, et, comme nation, nous devons protéger la vie sans laquelle aucun autre droit ne peut être revendiqué ni exercé même partiellement.

L'APCQ rejette aussi la justification de l'euthanasie par l'avortement, car, à ce jour, déplore-t-elle, la Cour suprême n'a pas reconnu à l'enfant à naître le statut juridique de « personne » ou « d'être humain » ce qui n'est clairement pas en cause dans l'euthanasie.

Exiger qu'une vie soit « digne » pour être « maintenue », comme le fait ce rapport, mène à la « déshumanisation de nos valeurs et ultimement de nos pratiques mettant tous et chacun en danger » souligne la présidente de l'APCQ. Soigner les malades et les mourants, alléger leurs souffrances demeure la voie préconisée par l'APCQ pour sauvegarder la vie, l'humanité, la confiance et la dignité à la fois des soignants et de ceux qui sont soignés.

-30-

Contact : Jean Morse-Chevrier : 514-276-8068 (APCQ); 819-661-7140 (cellulaire).





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Euthanasie — Et il faudrait faire confiance aux services médicaux débordés ?

Lu ici

Ça sera pas ce soir Madame, on manque de personnel...

J'imagine l'infirmière qui annonce subitement à une patiente que sa « mort médicalement assistée » doit être remise aux calendes grecques parce qu'une des infirmières ne s'est pas présentée et qu'on doit parer au plus urgent.

« Prenez un bon souper là, vous allez avoir besoin de forces pour demain. Je vous allume la tivi, Canadiens joue contre Bôston à soir. »




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Dix ans d'euthanasie en Belgique, rencontre avec Dr Catherine Dopchie

Le rapport Ménard – Une conception dangereuse du droit et une ignorance de la réalité médicale

Le non-dit pour mieux tromper sur l'euthanasie ?

De l'acharnement politique et juridique... en faveur de l'euthanasie plutôt que les soins palliatifs

Des médecins contre « l'assistance à mourir » par euthanasie

« Même si code criminel canadien interdit formellement l'euthanasie...»

Sondage — 81 % des Québécois craignent que, si l’euthanasie est légalisée, on ne mette fin à la vie des malades sans leur consentement

Grande Bretagne — proches non informés que leur parent est sur le chemin de l'euthanasie

Euthanasie — comité d'experts de la SRC partial ? Outil politique pour justifier un choix préétabli sur un sujet sensible ?





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Dix ans d'euthanasie en Belgique, rencontre avec Dr Catherine Dopchie


Lien direct si la vidéo de 8 minutes ne fonctionne pas.

En Belgique, ça fait dix ans que l'euthanasie a été dépénalisée. Dans certaines circonstances précises, une personne souffrant d'une maladie incurable peut demander une aide médicale pour mettre fin à ses jours. Cette année, plus de mille personnes l'ont demandé. Certains vous diront qu'en Belgique, tout est maîtrisé. Pour d'autres, le bilan est catastrophique. Rencontre avec la spécialiste belge des soins palliatifs, Dr Catherine Dopchie, oncologue.

« La fin de vie humainement assistée : un contrepoids argumentaire dans le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté » (allocution de 50 minutes)


   À l'occasion de son passage au Québec, Dr Catherine Dopchie, cancérologue et responsable d’une unité hospitalière de soins palliatifs en Belgique, parle des enjeux actuels sur la question de l'euthanasie.




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Le rapport Ménard – Une conception dangereuse du droit et une ignorance de la réalité médicale


Le Collectif des médecins du refus médical de l'euthanasie (CMRME) déplore la conception dangereuse du droit et l'ignorance de la réalité médicale qui se reflètent dans le rapport Ménard.

 Le CMRME, appuyé par plus de 300 médecins qui ont signé son manifeste, exhorte tous les Québécois à prendre conscience des dangers posés par ce rapport pour notre bien-être collectif et à demander à l'opposition (majoritaire à l'Assemblée nationale) de le condamner. « Ce rapport a été rédigé par des avocats soigneusement sélectionnés, qui présentent l'acte des médecins qui tuent leurs patients comme s'ils faisaient partie intégrante des soins appropriés en fin de vie », dit le docteur Catherine Ferrier, porte-parole du CMRME. « Ces avocats et les politiciens qui les ont nommés introduisent aussi l'expression “aide médicale à mourir”, comme s'il s'agissait d'autre chose que d'un homicide délibéré. Cet acte nous répugne, à nous les médecins, et devrait consterner les Québécois qui sont en faveur de la justice sociale et de communautés prenant soin des personnes les plus vulnérables. »



Le CMRME a été créé à l'automne 2012 par un groupe initial de 24 médecins québécois, incluant les docteurs Patrick Vinay, ancien doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, Abraham Fuks, ancien doyen de la Faculté de médecine de l'Université McGill, Pierre Durand, ancien doyen de la Faculté de médecine de l'Université Laval, Gerald Batist, Mark Basik et Caroline Girouard (tous trois oncologues de Montréal), Balfour Mount (pionnier des soins palliatifs), et beaucoup d'autres spécialistes des soins palliatifs, de la pédiatrie, de la médecine interne et de la médecine familiale. Depuis sa création, plus de 300 médecins et plus de 1 000 citoyens ont signé le manifeste du CMRME, dans lequel il s'oppose aux tentatives gouvernementales d'imposer l'euthanasie et le suicide assisté à la population en dépit des objections clairement exprimées d'une majorité de Québécois. « Ces pratiques ne sont absolument pas nécessaires. Les connaissances et moyens techniques permettant d'assurer la dignité et le confort de tous les patients, jusqu'au terme de leur vie, existent déjà », affirme le docteur Ferrier. « Les médecins fournissent une aide médicale aux mourants jour après jour, depuis longtemps. Nous ne voulons pas d'un pouvoir légal de tuer nos patients, et nous n'en avons pas besoin. »

Le docteur Ferrier dit que l'impossibilité, pour certains patients en fin de vie, d'avoir accès à des soins de confort éprouvés constitue une défaillance honteuse du système politico-médical du Québec. Elle ajoute que le Québec fut le berceau des soins palliatifs en Amérique du Nord mais est maintenant à la traîne de beaucoup d'autres provinces en ce qui concerne l'offre de ces soins aux mourants. Le docteur Ferrier considère aussi comme « extrêmement naïve » la recommandation du rapport Ménard d'instaurer des mesures de sauvegarde bureaucratiques pour encadrer l'homicide médical légalisé. Elle ajoute qu'il n'est pas nécessaire de promulguer des lois (comme le recommande le rapport Ménard) pour que soient respectés les droits des patients à donner un consentement éclairé et à refuser des traitements. En effet, de telles lois existent déjà. « Il est naïf de penser que la lourde procédure bureaucratique proposée par le rapport Ménard pour encadrer l'euthanasie légale serait respectée, alors qu'on nous dit que les lois en vigueur actuellement ne le sont pas. Il est naïf de croire qu'elle suffira à protéger les patients vulnérables d'une coercition (plus ou moins subtile) visant à leur faire choisir la mort. Le simple fait que la mort soit une option reconnue par la loi envoie aux patients âgés ou en fin de vie le message que la vie qu'il leur reste à vivre est un fardeau inutile pour leurs proches et le système de santé. Dans ce contexte, on ne peut ignorer la pénurie aiguë de lits dans nos hôpitaux, qui peut être observée chaque jour. » Le docteur Ferrier voit le rapport Ménard comme une tentative supplémentaire (et néfaste) de créer un faux consensus en faveur de la légalisation de l'euthanasie. Il n'y a pas de tel consensus au sein de la profession médicale ou de la société québécoise, dit le docteur Ferrier. La Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité (CSQMD) a recommandé la légalisation de l'euthanasie malgré le fait qu'au moins 60 % des mémoires présentés à la commission s'opposaient à l'euthanasie et au suicide assisté. « Nous ne pouvons que faire des hypothèses sur les motifs des politiciens, mais il ne semble pas que ces motifs incluent le désir d'améliorer la pratique médicale ou d'augmenter le bien-être de nos patients. Le CMRME exhorte tous les Québécois à faire des pressions sur les politiciens et à étouffer cette menace dans l'œuf. »


Qui est Le Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie – CMRME ?

Il s'agit de médecins qui considèrent que toute loi permettant aux médecins de mettre fin à la vie de leurs patients intentionnellement est contraire aux buts de la médecine et à l'intérêt des patients et met en péril des patients, surtout les personnes faibles, démunies ou qui ne peuvent pas élever la voix pour se défendre.

Renseignements : Dre Catherine Ferrier, tél. : 514-623-5737 infosoignertoujours.com catherine.ferriersympatico.ca 

Leur site.

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Un Américain élevé par deux lesbiennes demande à rencontrer le gouvernement français

Dans une vidéo postée dimanche sur YouTube, cet internaute nord-américain met en cause le nombre, le sérieux et la neutralité des études citées par Najat Vallaud-Belkacem à l’appui de l’« homoparentalité » ou de l’« homoéducation » sur le plateau de « Mots croisés » le 14 janvier dernier. Il témoigne de la difficulté d’être élevé par deux lesbiennes, comme il le fut entre deux ans et dix-neuf ans. « Une décision injuste », dénonce-t-il aujourd’hui. « Il faut avoir plus de précautions », juge l’internaute au regard de la décision grave que s’apprêtent à prendre les pouvoirs législatif et exécutif français. Se rendant dans notre pays en mars 2013, il se dit prêt à rencontrer la ministre française des Droits des femmes pour examiner ensemble des études qu’il semble bien connaître et discuter du « mariage » homosexuel.



On trouvera également son témoignage personnel ci-dessous, nous n'avons pas corrigé le style de l'original.

« Pendant 17 ans, ma mère biologique et son amante m’ont élevé à Buffalo dans l’État de New York ici aux USA.

Deux étudiants en justice pour mettre fin au « monopole » des associations étudiantes

Le premier étudiant à avoir obtenu une injonction pour assister à ses cours pendant la grève étudiante revient à la charge. Laurent Proulx déposera une requête afin de mettre fin au « monopole » des associations étudiantes.

 La requête en question, qui sera déposée ce matin en Cour supérieure, vise à faire cesser l’adhésion ainsi que la cotisation obligatoire à une association étudiante.

 « Actuellement, chaque étudiant inscrit dans un cégep ou une université est obligé d’être membre de l’association étudiante et de verser une cotisation. S’il ne le fait pas, il n’est pas considéré comme étant inscrit à l’établissement. Bref, l’étudiant est pris en otage. C’est ridicule », dénonce Miguel Bergeron, qui cosigne la requête avec Laurent Proulx.

Les deux étudiants plaident que cette obligation d’être membre d’une association étudiante est une atteinte directe à la liberté d’association ainsi qu’à la liberté de pensée, tels que stipulés dans la Charte canadienne des droits et libertés.


 « Il est grand temps que les étudiants modérés aient voix au chapitre. L’hiver dernier, j’étais étudiant en anthropologie et mon département était affilié à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) qui ne me représente pas du tout », affirme Laurent Proulx, qui est aussi porte-parole de la Fondation 1625.

Proulx et Bergeron souhaitent que le système québécois imite la façon de faire française, « où chaque étudiant a la liberté d’adhérer à l’association étudiante de son choix. »

« Si ça se fait ailleurs, ça peut se faire ici aussi. Les intérêts des associations étudiantes ne sont pas ceux de tous les étudiants », explique M. Bergeron.





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Étude : Les directeurs d'école passent trop de temps aux tâches administratives, très peu à l'aide pédagogique

Les directeurs d'école passent trop de temps à remplir des rapports administratifs, rédiger des courriels, répondre à des appels téléphoniques ou gérer des conflits. Ils manquent donc de temps pour épauler les enseignants.

C'est ce que confirme une recherche universitaire qui sera dévoilée ce soir, à Montréal, devant les membres de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE).

 Michel St-Germain, professeur émérite à la faculté d'éducation de l'Université d'Ottawa, a mené une recherche auprès de 500 directions d'écoles francophones dans les autres provinces canadiennes, il y a quelques années. Il a voulu voir ce qu'il en était des directions d'écoles québécoises.

 Les quelque 400 directeurs d'école ont répondu à un long questionnaire en précisant le temps qu'ils accordent à différentes tâches. Ils devaient aussi dire s'ils souhaiteraient consacrer plus ou moins de temps à chacune des tâches.

Résultat: un fossé existe entre le travail quotidien des directeurs d'école et la vision idéale qu'ils ont de leur travail.

C'est une tendance qui se dessine partout dans le monde, constate M. St-Germain. «Nous avons assisté chez les directions d'école à un transfert de la dimension pédagogique vers la dimension administrative au sens large.»

Tant au primaire qu'au secondaire, les directeurs d'école consacrent une partie importante de leurs journées à répondre aux courriels, rappeler les gens qui ont laissé des messages téléphoniques et remplir des rapports ou des formulaires à la demande du ministère de l'Éducation et des commissions scolaires.

Source





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mardi 22 janvier 2013

Nouvel Obs — les opposants aux mariages homos ont raison d'avoir peur, c'est la fin de leurs idéaux familiaux

Pour le magazine de la gauche bobo français, le Nouvel Obs, qui ouvre ses colonnes à un militant LGBT, le mariage et de l'adoption homo, « c’est la grande mort symbolique du modèle hétéro-patriarcal dans lequel ils ont grandi. En 2013, l'État va enterrer les dichotomies archaïques homme/femme, fort/faible, travail/foyer. Structure/sentiments. Bleu/rose. »

Thomas entre Pauline Moreno et Debra Lobel, ses deux « mères », qui affirment qu'il n'a pas subi de pressions dans sa décision de devenir une fille. Ce garçon gardé par ce couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté.

Pour ce militant,  l’État s’apprêterait à montrer qu’une famille n’a pas besoin d’un père pour y amener ordre, valeurs et structure. Le prochain code civil entérinera l'absence de besoin, selon ces idéologues, d’une mère pour prodiguer amour, tendresse et éducation sentimentale à un enfant.

En bref, le mariage prétendu pour tous « consacre la théorie du genre » dans les termes de ce militant. Cette théorie prétend que l'orientation et l'identité sexuelles sont affaire de culture uniquement, pas de nature, de biologie.

Pour le Nouvel Obs, « c’est pour protéger leurs idéaux familiaux et sociétaux qui s’écroulent un peu plus » que près d'un million de gens ont manifesté il y a un peu plus d'une semaine à Paris.

« Le combat est loin d’être fini : PMA [procréation médicalement assistée] pour toutes, droits des trans, asile pour les étrangers persécutés pour leur orientation sexuelle… tout cela restera à faire. »

Pour ce militant et assistant au Parlement européen, Bruno Selun, les opposants au mariage homosexuel seront « les marginaux, dès la prochaine génération». Après une bonne rééducation contre l'hétérosexisme sans doute assurée par l'État ? Comme c'est désormais le cas au Québec...



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Raz-de-marée contre le prétendu « mariage pour tous »

France — Perte des appuis au mariage civil homo, valeurs de la gauche sociale et étatiste en baisse

Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques

Ontario — Les parents se rebiffent contre le nouveau programme de lutte contre l'« homophobie »

Étude révèle que les enfants vivant avec des homosexuels accusent un retard scolaire

Après les drogues et le SIDA, le tabou des violences dans les couples homosexuels

Autre étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels (Étude de Mark Regnerus)

Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté

École québécoise : l'homoparentalité expliquée aux enfants du primaire par l'État

Sondages : Les États-Uniens surestiment grandement le nombre d'homosexuels

Le paradoxe de l'égalité entre les sexes c. la théorie du genre

Deux lesbiennes « trahies » par le père homosexuel qui veut voir son fils après un mariage de complaisance

Lutte à « l'hétérosexisme » : manque de modestie constitutionnelle du gouvernement québécois





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Comment les enfants seraient devenus des tyrans

Didier Pleux, docteur en psychologie du développement et psychologue clinicien, il a publié il y a peu De l'adulte roi à l'adulte tyran.

Alors que la part du budget familial consacrée en France aux jouets a doublé en cinquante ans et que les parents ont dépensé 185 dollars  par chérubin pour Noël (25 % de plus qu'en 2011), les spécialistes de la petite enfance sont formels. Dans leurs cabinets, ils voient de plus en plus défiler des gamins hauts comme trois pommes mais déjà drogués au plaisir immédiat... Comment la jeunesse d'aujourd'hui s'est muée en despote ? Comment leurs parents ont fait d'eux des pachas ? Comment résister au « moi, moi, moi » ?

Dans une société de plus en plus matérialiste, Didier Pieux attire l'attention sur l'émergence d'individus incivils, égoïstes et mal élevés. II s'interroge sur le processus qui engendre un tel comportement et les conséquences qu'il entraîne. L'auteur précise que ce type de comportement ne se limite pas à la sphère sociale, mais influence la vie amoureuse, l'amitié et les relations professionnelles. Il y voit l'émergence d'une nouvelle pathologie caractérisée par une hypertrophie de l'égo. Leur intolérance aux frustrations et leur refus du sentiment de l'autre participent au délitement du lien social. Après avoir étudié le phénomène d'enfant tyran, Didier Pieux examine celui d'adulte roi qui risque de basculer vers le profil d'adulte tyran. II délivre une méthodologie, à l'échelon individuel, pour faire face à certaines situations et pour ne pas souffrir du comportement de ces individus.

Pour Didier Pleux, les narcissiques sont de purs produits de notre société de consommation qui, cultivant le plaisir immédiat, favorise l'émergence de personnalités entièrement concernées par leur propre intérêt. Dans la psychologie classique, influencée par la psychanalyse, on explique de tels comportement par une carence affective et narcissique vécue dans la prime enfance. C'était la théorie pour expliquer le comportement d'Adolf Hitler, alors que « toutes les têtes » nazies ont plutôt eu une enfance gâtée, ils furent des enfants adulés (voir la douzième minute de son entretien à RTL). La thèse de Pleux est à mi-chemin: nous sommes tous d'une certaine manière des « petits rois » branchés sur notre plaisir immédiat, nous visons tous en effet à l'épanouissement de notre moi. Mais à un moment, certains refusent carrément le principe de réalité et, faisant le choix conscient de ne penser qu'à eux, deviennent ce que j'appelle des « adultes tyrans ». Il y a alors inflation de leur ego.

La sociologue Marie-Dominique de Surmain et le psychologue Didier Pleux analysent la violence des bandes de jeunes.


Pour le psychologue, nous devons poser des limites à tous ces gens que nous croisons chaque jour et qui font preuve d'incivilités: celui qui, parlant fort sur son cellulaire, dérange tout la voiture de métro, celle qui avec sa voiture mal garée bouche toute une voie d'accès… Pour le Didier Pleux, ces actes d'égoïsme pur ont l'air de rien. En réalité, ils prouvent que ces personnes n'ont pas conscience de l'autre, ils l'ont « chosifié ». Leur capacité de lien s'est délitée. Et en effet, ils n'ont probablement jamais été arrêtés dans leurs comportements. Même si cela vient de leur éducation, qui a favorisé une personnalité rebelle et égocentrique, c'est à chacun de nous aujourd'hui de les arrêter. Il faut oser être en conflit avec eux et leur dire « SVP, éteignez votre portable, vous me dérangez… » Sinon, qui le fera ?

À l'époque de Freud, l'individu souffrait parce qu'il y avait trop « d'autres » en lui (normes familiales, sociales, etc.). Aujourd'hui, il y a « trop de moi et pas assez d'autres » dans ces personnalités sociopathes. Avec ces patients si narcissiques (les rares qui nous consultent), il faut oser la relation conflictuelle et leur dire que ce qu'ils font subir à leur entourage est destructeur. Les écouter avec empathie, en essayant de réparer leurs carences affectives, n'a que peu d'effet.

Pour le psychologue, entre ces petits tyrans ordinaires et des sociopathes comme James Holmes, auteur de la tuerie d'Aurora, ou un Breivik, il n'est qu'une question de gradation et d'exacerbation de la tendance égocentrique. Si l'on ne fait rien, celui qui a l'habitude d'être entièrement centré sur ses propres besoins, celui qui a tendance à ne pas se soumettre aux lois et à nier les conséquences de ses actes ira toujours de plus en plus loin…

Selon le psychologue, chez ces enfants devenus tyrans l'intolérance à la frustration est une souffrance. Dès que l'enfant n'a pas ce qu'il veut, dès que cela ne se passe plus comme il souhaite, que les autres ne se comportent pas comme il l'entend, il ne va pas bien. Il est souvent plus facile de « soigner » un enfant victime de l'autoritarisme qu'un enfant en refus d'autorité, un enfant mal dans sa peau qu'un enfant sûr de lui, qui ne débarrasse jamais la table, se lave quand il en a envie, veut que l'école soit « marrante », arrête le foot parce que « c'est nul », veut jouer de la guitare, mais pas apprendre le solfège...


Émission de radio avec Didier Pleux (30 minutes)

De l'adulte roi à l'adulte tyran
par Didier Pleux
publié par Odile Jacob
à Paris
le 13 septembre 2012

235 pages
ISBN-10: 2738126995
ISBN-13: 978-2738126993

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Les étudiants universitaires américains de plus en plus nombreux à se croire au-dessus de la moyenne




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lundi 21 janvier 2013

États-Unis — 40 ans après sa légalisation, l'avortement soulève de plus en plus de contestations

Voilà quarante ans qu'un droit à l'avortement a été garanti par des juges de la Cour suprême des États-Unis.

Tandis que les « pro-vie », opposants à l'avortement, marqueront cet anniversaire en défilant devant la Cour Suprême le 25 janvier, les pro-avortement, organiseront réunions, dîners et conférences à l'échelle locale.

C'est par la décision Roe [nom fictif] contre Wade du 22 janvier 1973, que « la Cour suprême des États-Unis décidait que le droit à l'avortement était, selon elle, un droit fondamental garanti par la Constitution. À l'origine de cette décision, Jane Roe, « une mère célibataire enceinte pour la troisième fois, [qui] avait attaqué la constitutionnalité de la législation texane qui faisait de l'avortement un crime ». La décision, prise à sept voix contre deux et qui « a fait jurisprudence dans une majorité d'États américains où des lois similaires étaient en vigueur », précisait ainsi que « le droit au respect de la vie privée, présent dans le 14e amendement de la Constitution [...] est suffisamment vaste pour s'appliquer à la décision d'une femme de mettre fin ou non à sa grossesse ». Alors que la haute juridiction donnait raison à la plaignante, celle-ci est depuis, devenue une militante opposée à l'avortement.

Aujourd'hui, le « droit à l'avortement&nbsp:» est de plus en plus contesté. En mai 2012,Gallup affirmait qu'il n'y avait jamais eu aussi peu de pro-avortement, puisque ce soutien était tombé de 56 % en 1995 à 41 % aujourd'hui. Alors que ceux s'affirmant pro-vie sont passés de 33 % il y a 18 ans à 50 % de la population aujourd'hui.

Cela se perçoit notamment par le nombre de lois relatives à l'avortement passées au niveau des États fédérés et soutenues le groupe de pression pro-vie. On en compte 92 en 2011, et 43 en 2012. Elles concernent la limitation des avortements tardifs, l'interdiction de remboursement de l'opération par l'assurance-santé, l'obligation de pratiquer une échographie, ou encore, l'allongement du délai de réflexion.

Jeanne Monahan, présidente de la Marche pour la vie américaine explique qu'ils ne peuvent « amender la décision Roe c. Wade dans un avenir immédiat », ils travaillent donc « à l'échelle des États pour faire promulguer des lois assurant un consentement éclairé ». Seuls quatre médecins pratiquent encore aujourd'hui des avortements tardifs pendant les trois derniers mois de la grossesse. Chassés de plusieurs États, et exerçant aujourd'hui dans le Maryland, le Colorado, ou le Nouveau-Mexique, ils font l'objet d'un documentaire « After Tiller », salué au festival des films indépendants Sundance.


Mme Roe, de son vrai nom Norma McCorvey, est maintenant une militante anti-avortement

Ils dénoncent des « barrières institutionnelles » et une « profession très stigmatisée » : « si vous pratiquez les avortements, il est très difficile de travailler dans un hôpital, car ces derniers n'aiment pas les docteurs qui procèdent aux avortements, qui sont presque tous réalisés en cliniques privées » observe le docteur Susan Robinson. Pour l'instant une seule femme s'est présentée pour être formée par eux, et prendre leur relève, sinon « personne n'est candidat ».

Toujours sur le continent américain, le Brésil interdit fermement l'avortement sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Une célèbre chanteuse portugaise, Maria Adelaide Mengas Matafome Ferreira, « a été inculpée au Brésil pour avoir aidé sa fille de quinze ans, à avorter » alors qu'elle se trouvait au Brésil. Le petit ami de cette adolescente et sa mère sont, eux aussi, inculpés par la police brésilienne. La jeune fille avait été hospitalisée en raison d'une forte hémorragie, après avoir pris des médicaments importés au Brésil via une organisation néerlandaise, pour mettre fin à se grossesse.





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jeudi 17 janvier 2013

Le non-dit pour mieux tromper sur l'euthanasie ?

Lettre ouverte du Dr Marc Beauchamp, chirurgien orthopédiste.

Après avoir regardé la conférence de presse sur les moyens légaux d'appliquer les recommandations de la commission «Mourir dans la dignité», plusieurs constats surprennent sur ce qui a été dit, mais bien plus encore plus sur ce qui n'a pas été dit. À commencer par certains mots tabous qui ont été judicieusement maintenus sous silence.

Étrangement, ce dont il était question était bien l'euthanasie. Or ce mot n'a pas été prononcé une seule fois pour définir leur projet. Politiciens et avocats connaissent très bien la valeur des mots. On dira «aide médicale à mourir» plutôt qu'euthanasie ou suicide. Ou encore mieux «aide médicale à la fin de vie». C'est plus vendeur. On ne dira pas homicide non plus, même si c'en est un techniquement. Ce n'est pas vendeur. Un médecin tient une seringue dans ses mains, il appuie sur le piston, le cœur cesse de battre, le patient est mort.

La ministre Véronique Hivon et l'avocat Jean-Pierre Ménard considèrent qu'il s'agit de « médecine ». Or, ce n'est pas vrai, ça n'en est pas. Techniquement, c'est un homicide. Justifié ? Peut-être. Acceptable ? Charitable ? Humanitaire ? On peut débattre. On peut avoir son opinion. Mais on ne peut pas mentir.

Faisons une analogie. Ceux qui ont dit à l'époque des référendums que les questions volontairement ambiguës dans des consultations populaires sont des fraudes avaient raison. On ne peut pas fonder un nouveau pays sur une fraude, tout le monde en convient. Ceux qui évitaient de prononcer le mot indépendance (les protagonistes du Parti québécois) alors que c'était ce qu'ils voulaient faire, évitant ainsi le terme qui faisait peur, ont été accusés de chercher de façon trompeuse une adhésion à leur projet.

[...]

Mme Hivon et Me Ménard n'ont pas dit «euthanasie», ils ont dit « aide médicale à la fin de vie », et « aide médicale à mourir ». Ne soyons pas dupes, leur but est de forcer l'adhésion à leur projet et de mettre la table pour un geste unilatéral face au gouvernement fédéral, qui a autorité sur le droit criminel, et donc sur la légalité de l'homicide ou l'euthanasie. Homicide, c'est criminel, mais « aide médicale à la fin de vie », c'est médical, n'est-ce pas ?

Il faut mesurer les impacts d'un tel raccourci de politicien, et ils sont beaucoup plus profonds qu'il n'y paraît. Le plus important, pour moi qui suis médecin, est que ces deux avocats, avec leurs jeux de mots subtils, sont en train de placer une jolie bombe sur la médecine elle-même. Leur redéfinition de ce qu'est la médecine, de ce qu'on peut appeler médecine, serait dictée par l'opinion générale, l'évolution des mentalités. Or, ce n'est pas vrai. Vrai que les connaissances médicales évoluent, tout comme le droit. Mais d'aucune façon, la définition même de la médecine ne peut être définie par le pouvoir, leur pouvoir.

Aussi, Mme Hivon, outre son utilisation de termes trompeurs, a décrété dans son allocution aujourd'hui que le débat sur « l'euthanasie » (excusez le terme, il est de moi) était terminé au Québec et qu'il y avait consensus depuis le dépôt de son rapport de la commission « Mourir dans la dignité » [Note du carnet: toujours les mêmes ficelles, consensus auprès de qui ?]. Et elle affirme qu'elle veut aller vite. Pour elle et son parti, fini les discussions, fini le débat, pas question de négociation (surtout pas avec le fédéral).

Une attitude finalement déplorable et, disons-le, idéologique sur un enjeu sensible et complexe qui mérite beaucoup mieux qu'un tel traitement « bulldozer ».

Tout le monde veut le bien, l'absence de souffrance, la justice, la liberté. Le cœur humain tend vers ça, et nous, médecins, donnons tout ce que nous pouvons pour traiter et soulager nos semblables. Mais nous ne pouvons accepter l'usage des mensonges pour progresser, et encore moins l'abus des gens de bonne volonté qui forment encore la grande majorité de notre peuple.

Rappel sur le « consensus » : L'association Vivre dans la dignité a mené une analyse indépendante exhaustive des quelque 427 mémoires et présentations orales à la Commission sur mourir dans la dignité. « Les chiffres sont clairs. Parmi les mémoires et présentations faites devant la CSQMD, 99 % considèrent que les soins palliatifs constituent le choix digne pour les Québécois en fin de vie. De plus, 60 % sont totalement opposés à l’euthanasie et au suicide assisté. « Seulement un tiers (34 %) des personnes qui ont participé aux auditions étaient favorables à l’euthanasie. »


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Des médecins contre « l'assistance à mourir » par euthanasie

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Sondage — 81 % des Québécois craignent que, si l’euthanasie est légalisée, on ne mette fin à la vie des malades sans leur consentement

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De l'acharnement politique et juridique... en faveur de l'euthanasie plutôt que les soins palliatifs

Réaction de Vivre dans la Dignité face au rapport du comité Ménard :

La complexité de la fin de vie ne peut pas se réduire à ses aspects juridiques et politiques. Le gouvernement en place doit faire porter tous ses efforts sur l'amélioration des soins palliatifs et les rendre accessibles à tous les citoyens qui en ont besoin. Les soins palliatifs sont LA SEULE SOLUTION HUMAINE. Travaillons à renforcer ce qui fait consensus (les soins palliatifs) plutôt qu'à instaurer des pratiques qui nous divisent (l'euthanasie et le suicide assisté déguisés en « aide médicale à mourir »).

La protection des personnes n'est pas négociable! Rappelons aux citoyens et citoyennes du Québec que l'euthanasie et le suicide assisté sont des gestes relevant du code criminel, passibles d'emprisonnement et qui le resteront à moins d'un changement constitutionnel majeur. Comment penser qu'on modifie les actes eux-mêmes en remplaçant les termes euthanasie et suicide assisté par « aide médicale à mourir »? La nature criminelle de ces actes peut-elle être modifiée en jouant sur les mots?

Le code criminel est clair: quiconque cause la mort d'un être humain, directement ou indirectement, commet un homicide (article 222). En entérinant le rapport de Me Ménard, qui propose de permettre aux médecins de provoquer la mort de leurs patients (par injection létale ou d'autres moyens) dans certaines circonstances sans qu'ils soient poursuivis, le Barreau du Québec et le Collège des médecins cautionneraient la transgression d'un interdit et le viol de la loi. Est-il nécessaire de rappeler à la population québécoise que le Barreau du Québec et le Collège des médecins ont le mandat et le devoir de PROTÉGER la population ? Ils sont soumis, comme tous les individus et associations, aux lois protégeant la population de l'euthanasie et du suicide assisté.

Dans un contexte de coupures budgétaires et de pénurie de médecins et de personnel dans le système de santé, comment peut-on espérer que les patients aient une alternative véritable entre soins palliatifs et euthanasie (impliquant que les soins palliatifs soient disponibles pour tous les Québécois)? Combien coûteraient des mesures de sauvegarde dites sécuritaires? Voici quelques questions pour faire réfléchir nos concitoyens...

http://www.vivredignite.com/docs/40question.pdf
http://www.vivredignite.com/docs/ppt_faits_risques.pdf

Comment éviter de penser que l'introduction de l'euthanasie dans le système de santé serait une façon de pallier l'insuffisance des ressources du système de santé et de mettre fin à des vies considérées comme inutiles (avec ou sans consentement du patient)? De telles inquiétudes ont été exprimées maintes fois durant les audiences de la Commission sur la question de mourir dans la dignité.





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mercredi 16 janvier 2013

Baisse relative du nombre de diplômés par rapport à l'Ontario après la Grande Noirceur

La plupart des historiens prétendent que le Québec a connu une période sombre durant la prétendue « Grande noirceur », c'est-à-dire la période de 15 ans qui s’étend de l’Après-guerre jusqu’au décès de Maurice Duplessis en 1959. Pourtant, les données statistiques de l'époque semble contredire cette interprétation.

Loin de connaître le déclin relatif et le retard croissant suggérés par les livres d'histoire, le Québec a plutôt vécu une période de « Grand rattrapage » économique et social de 1945 à 1960. C'est ce que montre Vincent Geloso, candidat au doctorat en histoire économique à la London School of Economics, dans une publication qu'il signe aujourd'hui avec l'Institut économique de Montréal (IEDM).

Au chapitre de l'éducation supérieure par exemple, pour chaque tranche de 100 Ontariens qui possèdent un diplôme universitaire, seulement 71 Québécois en détiennent un en 1951. Dix ans de censée « Grande noirceur » plus tard, cette proportion passe à 85.

Par contre, durant ce que l'on nomme la « Révolution tranquille » (les années soixante), le Québec recommence à perdre du terrain et ce chiffre baisse à 78 en 1981. Les plus récentes données disponibles indiquent que ce taux est maintenant de 80. Un recul similaire a été 
observé par rapport au reste du Canada.

Cette progression  a été encore plus évidente pour les femmes.  La proportion de celles qui avaient un diplôme universitaire au Québec en 1951 était moins de la moitié de la proportion observée en Ontario, à 44 %, comparée à 82 % en 1961.

Étrangement, la plupart des historiens prétendent que le Québec est devenu une société de plus en plus arriérée sur le plan de l’éducation durant les années d’après-guerre. Les données montrent tout le contraire. Un écart existait toujours entre le niveau d’éducation des jeunes Québécois et celui des autres jeunes Canadiens, mais cet écart allait rapidement en s’amenuisant.

Alors que le Québec avait connu un déclin relatif par rapport au reste du Canada avant la Seconde Guerre mondiale, le contraire est survenu lorsque la guerre a pris fin. Les Québécois francophones ont abandonné les occupations rurales et se sont dirigés massivement vers des occupations administratives, professionnelles, et vers d’autres emplois dans le secteur des services, dont les salaires étaient semblables à ceux observés à Toronto. Même les ouvriers non spécialisés occupant des emplois dans le secteur manufacturier ont vu leurs salaires augmenter légèrement plus vite qu’à Toronto entre 1946 et 1960.

En fait, loin de connaître le déclin relatif et le retard croissant suggérés dans les livres d’histoire, le Québec a plutôt vécu un grand mouvement de rattrapage économique et social avec le reste du Canada durant cette période, en particulier en ce qui a trait à l’épargne et à l’investissement, à l’éducation et au niveau de vie en général.

De plus, la croissance économique durant les années d'après-guerre est elle aussi caractérisée par un grand rattrapage. En effet, l'écart entre le revenu personnel disponible par habitant du Québec par rapport à celui du reste du Canada a été réduit de 8,8 points de pourcentage de 1945 à 1960, mais seulement de 3,7 points additionnels de 1960 à 1975.

On peut observer un phénomène de convergence similaire en ce qui concerne les niveaux d’éducation. Le Québec a alors commencé à réduire l’écart avec le reste du Canada qui s’était créé durant les décennies précédentes en ce qui a trait à la proportion d’enfants allant à l’école. L’écart dans le taux effectif de fréquentation s’est considérablement rétréci de 1945 à 1957. Voir ci-dessous.


En bref, la situation relative du Québec au sein du Canada s’est améliorée à un rythme soutenu durant les deux périodes (la Grande Noirceur et la Révolution tranquille), mais la plupart des gains en termes de résultats éducationnels et de niveau de vie ont été réalisés avant 1960, et non après. C’est le contraire de ce que des générations d’étudiants ont appris dans les cours d’histoire, et de ce que les termes « Grande Noirceur » et « Révolution tranquille » sont censés signifier.

Les statistiques disponibles contredisent l’affirmation selon laquelle la période qui va de 1945 à 1960 a été caractérisée par le retard et la stagnation. Elles ne permettent pas non plus d’appuyer l’idée selon laquelle la société québécoise a effectué une rupture radicale avec son passé à partir de 1960. Il est grand temps de remettre en question les clichés et les mythes associés à ces périodes et de les nommer d’une façon plus appropriée.

« L'instauration d'un État plus interventionniste à partir des années 1960 n'aura donc pas accéléré le rattrapage du Québec. Au mieux, on observe que le progrès entamé des années plus tôt par rapport aux autres provinces se poursuit à un rythme un peu plus lent. Au pire, on voit s'effriter des gains comme pour l'éducation supérieure », conclut M. Geloso.

Entretemps, voici comment on compare dans un cahier d'ECR la merveilleuse modernité héritée de la Révolution tranquille et cette époque des sombres que l'on nomme la Grande Noirceur.


L'école de la Grande Noirceur selon un cahier d'ECR...
Page 56 — cahier-manuel d'éthique et de culture religieuse Entretiens II
pour la 1re secondaire des éditions La Pensée


Voir aussi

Grande Noirceur — Non, l'Église n'était pas de connivence avec le gouvernement et les élites

La Grande Nouérrceurrr : portrait de famille monochrome, rictus, pénurie francocentrique et ânonnements (5 pages)

La Grande Noirceur, revue et corrigée

Le « mythe » de la Révolution tranquille

Héritage de la Révolution tranquille : lent déclin démographique du Québec ?

Révolution tranquille : Entre imaginaire et réalité économique et sociale




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