samedi 13 décembre 2014

Liste de 92 livres « pour bousculer les stéréotypes fille garçon »


Des fonctionnaires français ont rédigé une liste de 92 livres « pour bousculer les stéréotypes fille garçon ». Il s'agit d'une liste d'albums jeunesse généralement bien chers et au biais idéologique évident.

Les parents qui ne veulent pas qu'on impose l'idéologie du genre pourront parcourir la liste pour s'abstenir de les acheter ou de les faire acheter pour leurs enfants.











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« Nous ne sommes pas tous des immigrants ! »


Matthieu Bock-Côté revient à la polémique désormais habituelle dans notre beau Québec devenu laïciste et multiculturel (avec l’assentiment pendant des années d’un parti prétendument nationaliste) :

« Et ça recommence. Suite aux plaintes de membres de « communautés culturelles » (lesquelles ?), l’hôpital d’Ottawa a décidé d’en finir avec la crèche de Noël. Elle offusquerait les minorités religieuses issues de l’immigration et trahirait la prétention diversitaire du Canada, en l’ancrant visiblement dans une civilisation marquée par l’héritage dominant du christianisme. La grande entreprise engagée par le multiculturalisme doit se poursuivre : il faudrait libérer le pays de son héritage fondateur, vider l’espace public des traditions qui l’encombrent et créer ici une société indifférente à son passé, ou alors ne le reconnaissant que pour mieux s’y arracher.

 Pour justifier cette entreprise, on nous dit, et pour être franc, on nous répète jusqu’à l’exaspération que nous sommes tous des immigrants. Il y en aurait des moins récents que d’autres, mais c’est tout. Pourquoi, dès lors, l’identité de certains serait-elle privilégiée dans le domaine public ? Elles seront toutes mises sur le même pied, ce qui est une manière, on l’aura compris, de déboulonner au nom de la justice sociale tous les symboles de la société d’accueil. On les abattra au nom de la lutte contre les discriminations, qui justifie aujourd’hui un nombre incalculable de sottises. L’immigrant ne doit pas s’intégrer à la société d’accueil : c’est cette dernière qui doit se transformer pour faire droit à la diversité.

Mais c’est évidemment faux : nous ne sommes pas tous des immigrants. La seule manière de croire le contraire, c’est d’abolir l’histoire, d’extraire chaque société de son héritage fondateur et de transformer les citoyens en nomades errants dans l’empire mondialisé des droits de l’homme et du marché. Ce serait un monde de déracinés hagards, condamnés à l’errance, à l’insignifiance. Dans cet univers froid, il n’y aurait plus de pays, liés à une culture, un peuple, une histoire, mais simplement des territoires administratifs logeant des populations théoriquement interchangeables, appelées à se dissoudre dans le modèle universel du citoyen du monde, à l’identité strictement individuelle. La culture historique d’un peuple est un obstacle à ce monde qu’on souhaitera régulé seulement par les chartes de droits, comme si elles représentaient le point culminant d’une civilisation éclairée.

Que faire alors ? Urgemment, il faut cacher la culture de la société d’accueil, il faut la dissimuler, comme si sa seule présence était de trop et les grandes fêtes religieuses qui ponctuent le calendrier seront particulièrement visées. La guerre contre Noël s’inscrit dans cet état d’esprit : c’est moins la crèche comme symbole religieux, qu’on cherche à éradiquer (sauf pour certains vétérans de l’anticléricalisme en retard d’une époque et occupés à mener les batailles d’hier), que la crèche en tant que symbole de la religion majoritaire, en tant que symbole de la société d’accueil. C’est la crèche comme symbole d’une nation fondatrice, qui tarde à se reconnaître comme communauté culturelle parmi d’autres. En la retirant, on espère rééduquer la nation d’accueil.

Du moins, c’est l’idéal. Car d’ici là, chaque peuple conserve la vilaine habitude de croire qu’il est encore chez lui et qu’il est en droit d’habiter l’espace public, de l’humaniser en y semant partout les traces de son expérience historique, en y accrochant des symboles qui seront autant de repères identitaires. Car les peuples ne sont pas des associations d’individus arbitraires liés strictement par des règles juridiques et un système administratif. Il s’agit de réalités historiques et culturelles profondes, qui développent au fil du temps un sentiment d’appartenance qui prend la forme d’une identité collective. Évidemment, ils évoluent. Mais on ne peut sans les blesser mortellement oblitérer ce qu’ils sont intimement.

Nul besoin d’être pratiquant ou croyant pour tenir aux symboles chrétiens, qui sont tout autant de manière de désigner une part de notre identité nationale et civilisationnelle à laquelle nous avons de plus en plus difficilement accès. Ils prennent encore plus de valeur, d’ailleurs, à un moment où Noël est victime d’un consumérisme foudroyant. Il ne s’agit pas de rechristianiser notre société artificiellement, mais d’empêcher sa déchristianisation maniaque. Et il ne s’agit pas de défendre coute que coute toutes les traces du christianisme dans le domaine public, mais de stopper ceux qui veulent les démanteler au nom d’un effacement de soi vu comme l’expression culminante de l’ouverture à l’autre. Il y a dans chaque pays un peuple qui est déjà là, et le traiter comme une simple vague d’immigration antérieure, c’est manquer du respect le plus élémentaire à son endroit.

Celui qui arrive dans une société, à la manière d’un immigrant ou d’un réfugié, ne devrait-il pas faire l’effort d’en accepter la culture et d’en accepter les grandes références, plutôt que de les contester comme s’il arrivait dans un terrain vague, sans passé ni projet, qu’il peut modeler simplement au gré de ses désirs ? Et en quoi l’insatisfaction exprimée des «communautés culturelles», pour emprunter la formule du jour, devrait-elle justifier la censure de marqueurs identitaires qui touchent la part la plus intime de notre identité culturelle ? Ne s’agirait-il pas, justement, de rappeler que cette insatisfaction ne fait pas loi et qu’on ne s’intègre pas dans un pays sans accepter d’en prendre le pli ? Bien franchement, il faudrait moins blâmer les «communautés culturelles» que ceux qui leur cèdent.

Une chose est certaine : la laïcité mal comprise et détournée par les idéologues multiculturalistes qui prêchent un monde post-national, post-occidental et post-chrétien peut virer à l’automutilation identitaire et légitimer quelque chose qui s’apparente à une déculturation autoritaire. La quête de la laïcité, dans une société menacée de fragmentation identitaire, est appelée à empêcher le déploiement des communautarismes religieux dans le domaine public, et non pas à effacer l’identité d’un peuple. Elle ne saurait se passer d’un souci explicite pour la conservation de notre patrimoine historique et religieux, ne serait-ce que pour contenir ceux qui prennent plaisir au saccage. »




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