vendredi 15 octobre 2021

France — «Nous, enseignants, pensons qu'Éric Zemmour peut porter le projet d'une école de l'excellence pour tous»

Cinquante enseignants appellent à soutenir la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle 2022. Selon eux, il est le seul à ne pas renoncer à la grandeur intellectuelle de la France. Les enseignants avec Zemmour ont lancé leur site internet www.lesprofsaveczemmour.fr . Retrouvez la liste des signataires en bas de page.

L'école républicaine, telle que la concevait la tradition française, a cessé d'exister. L'alliance des libéraux de droite et des libertaires de gauche, comme l'écrivait Éric Zemmour dans son Suicide français, aura eu sa peau. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter les airs qu'on fredonne avec contentement au ministère de Jean-Michel Blanquer : autonomie des établissements, discrimination positive, inclusivité, et même multiculturalisme...

 
L'essor des établissements privés – à qui l'on ne reprochera pas d'avoir voulu préserver une forme d'excellence au milieu du marasme général – dit bien en revanche que cette nouvelle école est avant tout une école de la relégation sociale, du renoncement à la transmission et de l'idéologie post-républicaine, mélange de catéchisme victimaire et de propagande progressiste. En attendant que la vague woke et sa cancel culture, venue d'outre-Atlantique avec ses bâillons et ses autodafés virtuels, emporte ce qui reste...

L'école française avait pourtant été le lieu d'une promesse, incarnée au début du siècle dernier par ces instituteurs que Charles Péguy nommait les « hussards noirs », jeunes soldats de la République dont l'écrivain jugeait le combat digne de ceux de la Grande Armée...

L'école française avait pourtant été le lieu d'une promesse, incarnée au début du siècle dernier par ces instituteurs que Charles Péguy nommait les «hussards noirs», jeunes soldats de la République dont l'écrivain jugeait le combat digne de ceux de la Grande Armée : instruire le peuple, permettre aux plus méritants de s'élever, et surtout, faire aimer la France. Les murs mêmes de cette école matérialisaient un espace sacré qui aurait dû, pour reprendre les mots de Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale en 1936, «rester l'asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas».

Il y a de quoi écarquiller les yeux lorsque l'on songe que, l'année dernière, en France, notre collègue Samuel Paty a été décapité pour blasphème à la sortie de son collège. Lui était resté fidèle à cet esprit des Lumières qu'on s'empresse sans cesse d'invoquer, surtout contre le christianisme et l'héritage catholique de la France, pour l'oublier aussitôt face à l'obscurantisme islamique qui interdit à une partie de nos élèves de s'assimiler à notre communauté nationale et à notre imaginaire républicain. Les hussards d'aujourd'hui ne portent plus l'habit noir, mais sont en deuil.

On a troqué nos méthodes traditionnelles, qui font aujourd'hui le succès du système éducatif des pays asiatiques, contre des chimères qui nous condamnent au déclassement.

Quel professeur n'est pas dépité par la faiblesse du niveau de ses élèves ? Les scores soviétiques du brevet et du baccalauréat, véritables mensonges d'État, ne changent rien à ce que chacun constate dans ses classes et que toutes les études internationales confirment : nous avons décroché, complètement, et le niveau de maîtrise des savoirs fondamentaux s'est effondré. Où sont donc à présent les universitaires bien-pensants qui, à travers des publications aux titres galiléens, comme «Et pourtant ils lisent !» ou bien «Le Niveau monte», renvoyaient l'expérience douloureuse de milliers d'enseignants à une forme d'obscure myopie réactionnaire ?

Quel professeur n'a pas subi l'inanité des innovations pédagogiques ? Elles devaient mettre l'élève au centre de l'école afin qu'il façonne lui-même son savoir : il façonne très bien lui-même son ignorance, tandis que l'enseignant joue le rôle d'animateur scolaire. L'abandon, par dogmatisme, de la méthode syllabique dans l'apprentissage de la lecture, ou de l'enseignement explicite de la grammaire, a également contribué à l'émergence d'un nouvel illettrisme. Les copies, même celles des élèves censés être les meilleurs, à l'université ou en classe préparatoire, en portent les stigmates. Comme le résume Éric Zemmour, on a troqué nos méthodes traditionnelles, qui font aujourd'hui le succès du système éducatif des pays asiatiques, contre des chimères qui nous condamnent au déclassement.

Quel professeur n'a pas constaté, dans sa pratique, les échecs désastreux du collège unique ? Qui ignore encore que l'hétérogénéité des classes est telle que la différence de niveau conduit automatiquement au nivellement vers le bas ? Ou qu'un seul élève peut empêcher le cours de se dérouler, l'exclusion étant quasiment interdite ? Là encore, on sacrifie la réalité aux principes par égalitarisme, alors qu'une approche pragmatique des parcours permettrait de ne plus faire subir à ces élèves une scolarité pour laquelle ils ne sont pas adaptés et qu'ils font payer à leurs camarades et à leur enseignant.

Quel professeur enfin n'est pas révolté par le délitement du cadre scolaire et l'explosion de la violence dans les établissements ? Qui n'a pas été témoin de l'impuissance des directions face à la judiciarisation des conseils de discipline et à l'injonction constante du « pas de vagues » des circulaires rectorales ? Rappelons une évidence : une atmosphère studieuse et apaisée est la condition sine qua non de la réussite de nos élèves, en particulier des plus faibles.

Nous en appelons à la conscience professionnelle de tous les acteurs de notre école, de tous nos collègues qui sont scandalisés par cet état de fait, et ne s'y résignent pas.

C'est pourquoi nous en appelons à la conscience professionnelle de tous les acteurs de notre école, de tous nos collègues qui sont scandalisés par cet état de fait, et ne s'y résignent pas.

Nous, instituteurs, professeurs du secondaire et du supérieur, assistants d'éducation, PsyEN, CPE, chefs d'établissement, appelons de nos vœux une grande réforme de l'Éducation nationale fondée sur le mérite, l'excellence, et l'autorité. Nous croyons que l'élection présidentielle de 2022 est une occasion décisive pour la mettre en œuvre. Éric Zemmour a eu le courage, ces vingt dernières années, malgré les aveuglements et les dénis, de dénoncer publiquement ce que nous dénonçons ici ; il semble bien être le seul ayant la capacité et la volonté d'incarner cette politique et de la mettre en œuvre.

Nous portons le projet d'une école de l'excellence pour tous, en fonction des capacités et de la singularité de chacun. Le rétablissement de l'exigence et de l'autorité, dans les filières générales comme dans les filières professionnelles, en est la première condition : aucun élève doué ou méritant ne doit plus craindre de s'engager dans la voie qui lui convient.

Nous appelons l'ensemble de nos collègues, et plus largement encore tous ceux qui n'ont pas renoncé à la grandeur intellectuelle de la France et de ses élites, au prestige de ses métiers, et à l'école républicaine qui en est la matrice, à s'investir dans la campagne pour une candidature d'Éric Zemmour, et à porter celui-ci jusqu'à la victoire.

Tribune Portée par Pierre Miscevic, Professeur de lettres classiques en khâgne et ex-Collectif Racine & Martial Bonnet, Professeur agrégé de lettres modernes.

Signataires :

Martial Bonnet, Professeur agrégé de lettres modernes
Pierre Miscevic, Professeur de lettres classiques en khâgne
Gilles Ardinat, Profeseur agrégé d'histoire-géographie
Bastien Pothier de Badereau, Professeur d'Histoire et de Sciences-Politique
Laurence Ben Fredj, Inspecteur
Charlotte Boyer, Professeur d'allemand
Guillaume Bessière, Professeur d'histoire
Nicole Mina, Professeur des Ecoles en retraite
Corinne Carmona, Professeur
Gerard Philippe, Ancien directeur d'établissement scolaire
Eric Teyssier, Maître de conférences HDR en histoire
Frédéric Faure, Professeur d'histoire-géographie
Frank Ferrari, Professeur d'université
Pierre Aliotti, Professeur certifié de français
Pierre Retail, Enseignant d'éducation musicale
Noël Nadal, Professeur agrégé de Mathématiques
Elias Draoui, Professeur d'histoire-géographie
Jules Courroi, Professeur de musique
Régis Cazaubon, Enseignant formateur
Fabien Skraber, Enseignant en mathématiques au lycée
Alexandre Espinet, Professeur de Français
Olivier Bardon, Ancien Proviseur Adjoint
Chista Milléquant, Professeur d'allemand et de FLE
Patrick Mazeau, ancien Maître-Auxiliaire IIème échelon
Isabelle Gouleret, Proviseur
Claire Pradel, Professeur d'histoire-géographie
Nicole Weyer, Professeur de Français retraitée
Thierry Martin, Enseignant
Côme Arnaud, Professeur de Lettres Classiques
Edouard Paillard, Professeur d'histoire-géographie et Français
Bernadette Coudrain, PE Retraitée
Arnaud Chaussignand, Enseignant
Joost Fernandez, Professeur des écoles
Alexandre De Vellis, Enseignant
Arthur Gomes, Professeur des écoles
Martin Gay,Professeur d'histoire-géographie
Sébastien Guichon, Professeur certifié d'histoire-géographie
Christophe Schmitlin, Professeur des écoles
Simon Guerin, Professeur d'histoire-géographie
Romain Baptiste, Professeur
Valérie Laupies, Directrice d'école
Julien Langard, Professeur certifié d'histoire-géographie
Anne Sol, Professeur de lettres
Nathalie Le Guen, Enseignante du second degré
Jean-Bernard Formé, Professeur agrégé de physique
Evelyne Delmas, Professeur agrégée d'éducation musicale
Claudine Quentin, Professeur certifiée de lettres modernes
Yann de Cacqueray, Chef d'établissement collège et lycée
Xavien Ansellement, Intervenant pro en Master 1 RH
Benoït de Boysson, Chargé de cours à l'université