lundi 31 août 2020

Histoire — Qui était John A. MacDonald ?


Brochure spéciale de la Poste et de la Monnaie
La Monnaie royale canadienne vient de dévoiler [en 2015] une nouvelle pièce de deux dollars à l’effigie de John A. MacDonald alors que Postes Canada émettait un timbre en son honneur. Mais qui était cet homme politique ?

John Alexander Macdonald (11 janvier 1815 — 6 juin 1891) fut le premier Premier ministre du Canada (1867-1873, 1878-1891). Il est considéré comme l’un des Pères fondateurs du Canada, voire comme le père de la nation canadienne. Figure dominante du paysage politique canadien, sa carrière s’étendit sur près d’un demi-siècle. Macdonald resta Premier ministre durant 19 ans, une durée excédée seulement par William Lyon Mackenzie King.

Macdonald est né au Royaume-Uni avant d’émigrer avec sa famille à l’âge de 5 ans à Kingston dans la colonie britannique du Haut-Canada (actuel sud de l’Ontario). Il apprit le métier d’avocat avec un juriste local et se mit à son compte, et ce, même avant de devenir membre du Barreau.

En mars 1844, plusieurs hommes d’affaires lui demandèrent de se porter candidat pour le parti conservateur de Kingston. Macdonald suivit la coutume à l'époque de fournir de larges quantités d’alcool aux électeurs. Le vote à bulletin secret n’était encore en place et Macdonald battit son opposant, Anthony Manahan, par 275 « cris » contre 42 lorsque les deux jours d’élection se terminèrent le 15 octobre 1844.

Macdonald fut désigné pour devenir le 1er Premier ministre de la jeune confédération née en 1867. Il y resta jusqu’en 1873, lorsqu’il démissionna à la suite du scandale du Pacifique.

De passage à Kingston, considérée comme la ville d’origine du politicien conservateur, le Premier ministre Stephen Harper a vanté cet « homme ordinaire ». « Sans lui, le Canada tel qu’on le connaît n’existerait tout simplement pas », a ajouté le Premier ministre.

Les commémorations seront nombreuses au cours des prochains mois, elle suscite des réactions moins qu’enthousiastes dans certains cercles.

La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal a ainsi lancé récemment un site Web consacré au Premier ministre. La société souhaite présenter le « côté sombre » de celui qui fut le premier chef de gouvernement de la fédération canadienne, de 1867 à 1873 et de 1878 à 1891, évoquant le sort consacré à Louis Riel, aux Sino-Canadiens ou aux Canadiens français sous son gouvernement M. Harper a salué la vision de John A. Macdonald, tout en reconnaissant son alcoolisme. Il a toutefois tu les prises de position racistes et francophobes de son prédécesseur, déplore la SSJB, notant que le Premier ministre « demeure insensible aux nombreuses protestations de citoyens dont les communautés ont été victimes du suprématisme anglo-saxon de Macdonald ».

Extraits du site de la SSJB :

MacDonald l’orangiste contre les francophones

«
Louis Riel n’est pas encore né lorsqu’en 1840, le jeune Macdonald, 25 ans, devient membre de la loge orangiste de Kingston. Tout au long de sa carrière politique, cette adhésion aux intransigeantes positions anti-catholiques et anti-Canadiens français de l’Ordre d’Orange ne le quittera jamais.

Drapeau des orangistes
La Loyal Orange Association of Canada a été fondée en 1830 à Brockville (Ontario). C’est là même que s’est tenue en 1990 une séance publique et très médiatisée de piétinement du drapeau québécois, en opposition à l’instauration de la loi-cadre du gouvernement de David Peterson sur les services en français dans cette province. Vers 1920, le nombre de loges orangistes en activité au Canada a atteint des sommets, au point de constituer la majorité des loges de tout l’Empire britannique.

La Loyal Orange Association of Canada a été fondée en 1830 à Brockville (Ontario). là même où s’est tenue en 1990 une séance publique et très médiatisée de piétinement du drapeau québécois.
En 1857, Macdonald devient Premier ministre de la colonie du Canada-Uni, formée du Haut-Canada (Ontario) et du Bas-Canada (Québec) fusionnés de force pour minoriser les Canadiens français en vertu des recommandations de rapport Durham. Macdonald s’entend comme larrons en foire avec son confrère conservateur Charles Tupper qui, en 1864, vient d’être élu Premier ministre de Nouvelle-Écosse. Dès son arrivée en poste, Tupper fait voter la loi portant son nom qui abolit les écoles catholiques françaises dans la colonie, dans le but d’assimiler les Acadiens. Après la Confédération de 1867, Charles Tupper deviendra un lieutenant important de John A. Macdonald devenu Premier ministre du Canada.

L’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 protégeait les écoles anglo-protestantes du Québec, mais n’en faisait pas autant pour les écoles catholiques françaises hors Québec. Les orangistes des autres provinces, motivés par leur haine de ceux qu’ils appelaient avec mépris les papistes, étaient résolus à éradiquer le mal à la source. Après la Nouvelle-Écosse, ils abolirent les écoles françaises au Nouveau-Brunswick en 1871. Les Acadiens demandèrent aussitôt au Premier ministre Macdonald d’intervenir, ce qu’il refusa de faire, prétextant qu’il s’agissait d’une juridiction provinciale. Pourtant, entre 1867 et 1896, le gouvernement fédéral exerça 65 fois contre des lois provinciales son pouvoir de désaveu, fondé sur l’article 90 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (ledevoir.com) pour des questions autrement moins fondamentales que les droits scolaires des Canadiens français. De retour au pouvoir en 1873, Macdonald afficha la même indifférence complice face aux Canadiens français de l’Île-du-Prince-Édouard dont les écoles avaient été abolies l’année précédente.

Il en fit de même au moment de l’abolition des écoles franco-manitobaines en 1890, même si le Conseil privé de Londres lui suggéra de voter une loi réparatrice. La raison en est toute simple : l’uniformisation anglo-protestante de la population canadienne a toujours fait partie des objectifs politiques orangistes de John A. Macdonald. Entrepris sous son règne, le saccage des écoles françaises du Canada s’est poursuivi après la mort de Macdonald, en Alberta et aux Territoires du Nord-Ouest en 1892, en Saskatchewan en 1902 et en Ontario en 1912.
 
British « fair-play » ? Manifestation de francophones contre le Règlement XVII
(interdiction des écoles francophones en Ontario)



C’est bien vainement que les Franco-Ontariens ont fait appel au « British Fairplay » pour récupérer le droit à l’enseignement en français aboli par le Règlement 17 de 1912.

De son vivant, Macdonald a été indifférent à l’abolition des droits scolaires des Canadiens français de Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et du Manitoba.
Outre l’interdiction de l’enseignement en français, les gouvernements de Macdonald et de ses successeurs appliquèrent une politique de colonisation très sélective de l’Ouest canadien, en y distribuant à des anglo-protestants des terres et des subventions, une manne dont les Québécois en mal de terres à cultiver étaient rigoureusement exclus. De vastes campagnes de recrutement de colons anglo-saxons furent menées au Royaume-Uni, notamment par Charles Tupper, très influent allié conservateur de Macdonald. Encore dans les années 1920, le prix subventionné du billet de transport entre Londres et Winnipeg était de 22 $ (250 $ en dollars de 2015) tandis qu’un Québécois devait payer 43.48 $ (495 $ en dollars de 2015) pour son billet de train Montréal-Winnipeg. Durement frappés par la pauvreté, ces derniers choisirent donc l’exil aux États-Unis plutôt que vers l’Ouest canadien. Il en résulte que lors du recensement américain de 1980, les 13 millions de personnes qui se sont déclarées d’origine française constituaient le cinquième groupe ethnique aux États-Unis, juste avant les Italiens. L’historien franco-américain Gerard J. Brault indique que « de nombreux Franco-Américains ont également des ancêtres acadiens, mais la vaste majorité est d’origine québécoise. Leur émigration aux États-Unis s’est principalement produite entre 1870 et 1930, culminant dans les années 1880 », ce qui correspond aux années de pouvoir de Macdonald.
 
Manifestation d'écoliers francophones contre le Règlement XVII
(interdiction des écoles francophones en Ontario)


Il y a donc environ deux fois plus de Québécois d’origine aux États-Unis qu’au Québec. Ajoutons-y les 7 millions de francophones au Québec et le million de francophones hors Québec. Si le Canada de John A. Macdonald avait permis aux Québécois de coloniser l’Ouest canadien plutôt que de s’exiler aux États-Unis, on peut donc supposer qu’au moins 21 millions de Canadiens auraient aujourd’hui le français pour langue maternelle. La population totale canadienne actuelle étant d’environ 35 millions d’habitants, c’est un pays en majorité francophone qu’aurait bien pu être le Canada. En lieu et place, les Manitobains, majoritairement francophones qu’ils étaient lorsqu’ils ont joint la « Confédération », sont aujourd’hui moins de 2 % à parler la langue de Riel à la maison.

Macdonald était opposé à la démocratie, qu’il considérait comme « la tyrannie des masses »

[...]

[L]e tout jeune Canada ne possède pas d’aristocratie héréditaire, comme la noblesse anglaise, Macdonald souhaite la création d’une aristocratie canadienne sur le modèle de celle de la mère patrie britannique. C’est au sénat que Macdonald rêve d’établir cette aristocratie non élue ayant préséance sur la chambre des députés et donc, sur « la tyrannie des masses ». À la conférence de Québec, Macdonald déclare même : « Nous devrions avoir un gouvernement fort et stable sous lequel nos libertés constitutionnelles seraient assurées, contrairement à une démocratie, et qui serait à même de protéger la minorité grâce à un gouvernement central puissant ». Et Macdonald identifie clairement cette minorité menacée : « Nous devons protéger les intérêts des minorités, et les riches sont toujours moins nombreux que les pauvres. » Ce sont donc les intérêts des grandes fortunes privées que Macdonald veut protéger contre cette fameuse « tyrannie des masses », soit le suffrage universel, qu’il considère comme « un des plus grands maux qui puissent frapper le pays ».

»







Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

samedi 29 août 2020

Centre pour les libertés constitutionelles demande aux gouvernements de justifier les contraintes à nos libertés

Extraits d’un texte de l’avocat John Carpay, B.A. en science politique à l’Université Laval à Québec, et LL.B. de l’Université de Calgary, président du Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF.ca) sur la constitutionnalité des mesures qui ont accompagné et suivi l’épidémie de coronavirus de cette année.


Jerry Dunham est décédé parce que son opération « élective » (non urgente) a été annulée.

Jerry n’a pas pu avoir un rendez-vous pour sa chirurgie en raison du confinement ordonné par le gouvernement dans le cadre de la COVID-19 parce qu’on avait décidé celle-ci « non essentielle ». M. Dunham a subi une crise cardiaque et est décédé à l’hôpital le 7 juin 2020, juste avant la Fête des Pères.

Il avait 46 ans et laisse dans le deuil deux filles, âgées de six et neuf ans.

En avril dernier, le Centre de justice a demandé au Premier ministre Trudeau, aux Premiers ministres du Canada et aux 14 médecins en chef combien de Canadiens mourraient ou subiraient un préjudice en raison des mesures de confinement décrétées. Vous pouvez consulter ces lettres sur JCCF.ca [Lettre circonstanciée à M. Legault, réponse vague et polie dans sa forme d’un directeur adjoint du ministère de la Santé, M. André Dontigny].

Nous y avons posé des questions à nos gouvernements sur :

  • les décès dus à des chirurgies annulées ; 
  • les décès dus au manque de rendez-vous pour des chirurgies médicalement nécessaires ;
  • les décès dus à l’absence de soins médicaux nécessaires ou parce que les patients ont eu peur de chercher des soins ; 
  • les décès par suicides, alcoolisme et surdoses de drogue ; 
  • les problèmes de santé résultant du stress, de l’anxiété et de la dépression ; 
  • l’augmentation des maladies mentales, des troubles psychiatriques et de la violence familiale ; 
  • les millions de Canadiens plongés dans le chômage, la pauvreté et le désespoir ; 
  • l’augmentation massive de la dette qui devra être remboursée par nos enfants et petits-enfants ; et, 
  • une économie paralysée qui ne sera bientôt plus en mesure de payer des soins de santé adéquats pour les Canadiens. 
  • [Ajoutons : l’absence d’école devant des maîtres et avec des amis pour ceux qui le désiraient, alors que la Suède n’a pas fermé ses écoles sans augmentation de la contagion par rapport à la Finlande voisine qui avait confiné ses écoliers pendant deux mois.]

Il ne suffit pas que les politiciens prétendent sans plus que les mesures de déconfinement ont sauvé « des milliers de vies ».

La Charte canadienne des droits et libertés exige spécifiquement que le gouvernement justifie tout décret, loi, politique ou règlement qui viole l’une de nos libertés de la Charte de se déplacer, de voyager, de s’associer, de se réunir et de pratiquer un culte religieux.

La Charte oblige les politiciens à démontrer que les mesures de confinement ordonnées par le gouvernement ont en fait sauvé plus de personnes qu’elles n’en ont tuées. [Et. à notre avis, que des restrictions de liberté moins draconiennes ne peuvent pas aboutir au même résultat, voire à de meilleurs résultats, voir la Suède.]

Personne ne remet en question le fait que les gouvernements peuvent et doivent prendre des mesures décisives lors d’urgences de santé publique, allant même jusqu’à imposer des restrictions raisonnables et temporaires aux libertés que la Charte garantit.

Mais le gouvernement doit démontrer que ses mesures de confinement qui enfreignent la Charte font plus de bien que de mal.

Malheureusement, nos dirigeants politiques semblent fixés uniquement sur les avantages perçus du confinement, tout en ignorant les terribles dommages et coûts qui en résultent.

Nos politiciens ne semblent pas avoir l’intention de lancer une enquête complète sur les différents coûts et dommages que les mesures de confinement du COVID-19 ont infligés aux personnes âgées, aux pauvres, aux chômeurs et aux autres citoyens vulnérables [et aux écoliers privés de classe].

Nos dirigeants élus ne semblent pas plus avoir réfléchi sérieusement à la façon dont une économie paralysée et endettée sera en mesure de payer les soins de santé à l’avenir.

Pour aider à faire la lumière sur ces problèmes, nous utilisons notre site Web pour permettre aux Canadiens de partager leurs histoires de confinement de la COVID-19. Nous avons reçu des récits profondément tragiques de familles et de professionnels de la santé sur les torts causés aux personnes handicapées, aux personnes âgées et à d’autres personnes vulnérables du fait des mesures de confinement.

Dianna S., de l’île de Vancouver, a écrit sur le fait qu’elle ne pouvait pas voir son mari, qui vit dans une maison de soins et souffre de la maladie d’Alzheimer. Dianna lui a été cachée pendant des mois de suite et n’a pu être avec lui pendant les derniers jours de sa vie.


 

 

Un professionnel des soins des pieds qui travaille avec des personnes âgées a été « horrifié » par l’état physique et mental dans lequel elle a retrouvé ses clients après avoir finalement pu les revoir après des mois de confinement. Il a décrit ce qu’il a vu comme de la violence envers les personnes âgées. Et il a dit que beaucoup d’entre elles auraient de loin préféré risquer attraper la COVID-19 plutôt que d’être isolées pendant des mois sans fin.

Cinq personnes âgées de cette maison de soins sont décédées de causes autres que le COVID-19. Elles sont mortes sans voir leurs proches.

En plus de nuire à notre santé et à notre bien-être, les confinements semblent libérer un côté sombre de la nature humaine.

À Calgary (Alberta) la police a donné une amende de 1 200 $ à un pasteur qui nourrissait des sans-abri et des gens affamés dans le centre-ville. À Oakville (Ontario), un père a été condamné à une amende de 880 $ pour avoir amené ses trois fils faire du patin à roues alignées. À Ottawa (Ontario), un adolescent a été condamné à une amende de 880 $ pour avoir joué seul au basketball.

À Nipawin, l’Autorité de la Santé de la Saskatchewan a menacé une église et ses membres de lourdes amendes s’ils tenaient un office de Pâques au volant, au cours duquel les fidèles resteraient à l’intérieur de leur propre voiture garée, sur le stationnement de l’église, avec les fenêtres fermées. Le Centre de justice a envoyé à cette autorité sanitaire une mise en demeure (visible sur JCCF.ca) et cette autorité est revenue sur sa décision.

En effet, le Centre de justice informe activement les Canadiens des restrictions gouvernementales à nos libertés et prend des mesures pour défendre les citoyens contre les contraventions et amendes scandaleuses et injustifiées.

 


Nous avons envoyé des mises en demeure à des foyers de soins de longue durée [EHPAD en France, CHSLD au Québec] et aux gouvernements provinciaux qui continuent d’isoler les personnes âgées dans des hospices en interdisant les visites des membres de la famille. Nous allons poursuivre le gouvernement de l’Ontario devant les tribunaux pour mauvais traitements envers les aînés et nous préparons actuellement les documents judiciaires.

Nous représentons des Canadiens comme Pat Tipper et Cory Teichroew, qui ont chacun reçu une amende de 1 200 $ pour avoir participé à un rassemblement pacifique à l’Assemblée législative de l’Alberta — en dépit du fait qu’ils respectaient la distanciation sociale prescrite.

Je ne me souviens pas que le Premier ministre Trudeau, ou qui que ce soit d’autre, ait reçu des amendes pour ne pas avoir respecté ; a distance sociale en assistant aux manifestations Black Lives Matter. Mais je m’éloigne du sujet...

Nous avons lancé une contestation judiciaire des lois dangereuses et autoritaires adoptées récemment en Alberta : les projets de loi 10 et 24.

Ces lois contournent la démocratie en donnant aux ministres du Cabinet le pouvoir de rédiger de nouvelles lois à la volée, sans aucune supervision par les députés de l’Assemblée législative. L’Alberta a également étendu des pouvoirs d’urgence draconiens sans limites dans le temps, alors même que l’urgence de santé publique a singulièrement diminué.

Le Centre de la justice examine également la législation d’autres provinces. Nous sommes prêts à poursuivre les gouvernements devant les tribunaux pour protéger nos libertés et nos droits démocratiques contre les lois injustes.

La lumière du soleil est le meilleur désinfectant.

Les problèmes créés par le gouvernement ne peuvent être réglés que lorsque les Canadiens voient le tort qu’ils leur causent.

En ces temps difficiles et dangereux, il est important pour les Canadiens d’avoir une organisation comme le Centre de justice pour protéger leurs libertés. Si nous ne repoussons pas la portée excessive du gouvernement et ne tenons pas les politiciens responsables de la Charte, cela ne fera qu’encourager les dérives autoritaires à l’avenir.

 

Traduction de la lettre envoyée au Premier ministre Legault

Centre de justice
pour les libertés constitutionnelles

         14 avril 2020

Hon. François Legault

Premier ministre du Québec
Édifice Honoré-Mercier, 3e etage
835, boul. René-Lévesque Est
Québec (Québec) G1A 1B4


Cher Premier ministre Legault,

Envoyé par courriel et courrier

J’écris pour me renseigner sur les risques que les mesures gouvernementales actuelles de lutte contre la COVID-19 (p. ex. Distanciation sociale et isolement ; fermeture de notre économie ; annulation et fermeture de nombreux services de santé sur lesquels les Québécois comptent) font peser sur la santé et la vie des Québécois.

Comme vous le savez, la Charte canadienne des droits et libertés fait de la liberté sa priorité. La Charte vise à empêcher les gouvernements de porter atteinte aux libertés fondamentales des Canadiens et n’autorise les violations que dans des circonstances exceptionnelles et uniquement dans la mesure où un gouvernement peut démontrer que ses actions sont « manifestement justifiées dans une société libre et démocratique ». Une fois que les citoyens sont en mesure de démontrer que leurs droits ont été violés, il incombe au gouvernement de justifier sa violation de ces droits. Ce fardeau incombe au gouvernement, pas aux citoyens. Ce fardeau est censé être un lourd fardeau par la Charte.

Votre gouvernement, ainsi que d’autres gouvernements partout au Canada, violent la liberté des Canadiens de se déplacer, de voyager, de s’associer, de se réunir pacifiquement et de pratiquer leur religion.

Les temples, mosquées, synagogues et églises ont été jugés non essentiels, tout comme les écoles.

Les droits de la Charte des Québécois à la liberté et à la sécurité de la personne ont également été compromis.

Votre gouvernement prétend sauver des vies pour justifier des mesures gouvernementales qui violent gravement les droits et libertés de la Charte. Il s’agit d’un objectif louable qui justifie potentiellement de violer les libertés fondamentales des citoyens, au moins pour une période limitée et spécifiée. En même temps, tout en reconnaissant la légitimité de l’objectif d’un gouvernement, les tribunaux procèdent également à un exercice de mise en balance, pesant à la fois les préjudices et les avantages de l’action gouvernementale.

J’espère que vous personnellement, et le gouvernement du Québec dans son ensemble, avez sérieusement considéré le nombre de vies qui seront perdues en raison de l’isolement social et de la dévastation économique que les mesures de votre gouvernement contre le COVID-19 infligent. Québécois.

Je demande votre réponse franche et détaillée aux questions suivantes :

1. Combien de suicides devraient avoir lieu au Québec en raison du fait que le gouvernement du Québec a fermé une grande partie de notre économie, forçant des centaines de milliers, voire des millions, de Québécois au chômage, au sous-emploi, à la faillite et à la pauvreté ?

2. Selon vous, combien de Québécois mourront à cause de la montée de l’alcoolisme, des autres dépendances et des surdoses de drogue que les mises à pied, le chômage et l’isolement social associé entraîneront, alors que le confinement se prolonge pendant des semaines, voire des mois ?

3. Selon vous, combien de conjoints au Québec seront maltraités ou tués alors que les couples restent confinés chez eux, souvent sans emploi, sans argent et sans leur soutien social habituel ?

4. Combien d’enfants seront placés en famille d’accueil en raison de la violence conjugale ou de la perte de la capacité de leurs parents de subvenir à leurs besoins, ou les deux ?

5. Selon les projections, combien de Québécois tomberont malades ou mourront parce que le gouvernement les a forcés au chômage et à la pauvreté, ou a contraint leur entreprise familiale à la faillite ?

6. Combien d’aînés du Québec devraient tomber malades ou mourir parce qu’ils ne reçoivent plus de visiteurs réguliers, ce qui fait que personne ne remarque des changements (p. ex. perte ou gain de poids ; changement de couleur de peau ; autres maux), de sorte que personne n’emmène ces aînés malades à leur médecin de famille pour un examen ?

7. Combien de Québécois devraient mourir parce que les organismes de bienfaisance qui s’occupent des citoyens les plus faibles et les plus vulnérables ne sont pas autorisés à faire leur travail, ou parce que les dons sur lesquels ces organismes sans but lucratif comptent ont diminué ou disparu ?

8. Selon les projections, combien de Québécois mourront du cancer ou d’autres maladies et affections parce que leur chirurgie élective, leurs tests ou divers traitements ont été annulés en raison de l’accent mis sur la lutte contre le COVID-19 ?

9. Selon les projections, combien de Québécois souffriront du manque d’accès aux fournisseurs de soins de santé secondaires sur lesquels ils comptent régulièrement, comme les physiothérapeutes, les massothérapeutes, les optométristes, les chiropraticiens, les ostéopathes et les dentistes ?

10. Combien de Québécois devraient mourir ou subir un préjudice grave parce qu’ils croient (à juste titre ou à tort) qu’ils ne peuvent pas aller voir leur médecin ou qu’ils ne peuvent pas se présenter aux urgences à l’hôpital ?

11. Combien d’enfants au Québec, confinés chez eux alors que les écoles et les terrains de jeux sont fermés et que les activités sportives sont fermées, devraient développer le diabète ou d’autres problèmes de santé chroniques ?

12. Combien de Québécois développeront des troubles psychiatriques causés par les gouvernements ayant effectivement éliminé l’interaction sociale dans les restaurants, les pubs, les églises, les installations récréatives et les centres communautaires ?

13. Combien de Québécois se voient actuellement refuser leur droit religieux au culte et à la messe, à l’église, à la synagogue, à la mosquée ou au temple pendant que le confinement se poursuit ?

14. Votre personnel ou vous-même avez-vous étudié l’une de ces questions ci-dessus ?

15. Dans l’affirmative à la question précédente, avez-vous créé des modèles, des estimations ou des projections concernant l’une ou l’ensemble de ces causes de maladie, de préjudice et de décès ?

16. Dans l’affirmative à la question précédente, je demande des copies de ces modèles, estimations et projections.

Si je ne reçois aucune réponse à cette lettre, je considérerai que cela signifie que vous et votre personnel avez omis de calculer et de prendre en compte les graves conséquences négatives du confinement que vous avez imposé, et qu’aucune recherche significative n’a été faite sur les questions cruciales soulevées dans cette lettre.

Je suis dans l’attente de votre réponse.
John Carpay, B.A., LLB.
Président
Centre de justice pour les libertés constitutionnelles


Mise à jour 4 septembre

Alors que Québec souhaitait faire fondre au cours de l’été le retard pris dans les opérations en raison de la COVID-19, c’est plutôt le contraire qui s’est passé : le nombre d’opérations retardées au Québec ne cesse d’augmenter et dépasse maintenant 92 000.

Liens connexes liés au JCCF.ca 

Colombie-Britannique — université annule conférence sur les violences antifa après menaces de violences par antifa (2020)

Fonctionnaires contre père : qui décide si un enfant mineur peut subir une thérapie de transition de genre ? (décembre 2019)

Premier ministre Trudeau directement impliqué dans discrimination contre camps d’été confessionnels (décembre 2019)

Victoire pour les enfants et les parents : l’Alberta abroge la loi 24 (2019)

Colombie-Britannique : commissaire scolaire traîné en justice pour avoir remis en question l’éducation « transgenre » (2018)  

Le Ministère de l’Éducation de l’Alberta (NPD) veut couper le financement d’écoles chrétiennes (2018)


Québec — Gouvernement revient sur volonté d'étendre le réseau bilingue (cégep de Vaudreuil)

Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur indique qu’il ne peut « fournir de réponse favorable pour le moment » au projet de cégep bilingue [fin du lycée] à Vaudreuil-Dorion.

Le gouvernement Legault ferme la porte au projet de cégep bilingue à Vaudreuil-Dorion. Québec vient d’entreprendre une vaste révision de l’offre de service dans tous les cégeps du Grand Montréal.

Dans une lettre transmise le 23 juin aux trois cégeps partenaires du projet de campus bilingue, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) indique qu’il ne peut « fournir de réponse favorable pour le moment ».

Nos sources indiquent que le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, est sensible aux inquiétudes des groupes qui craignent l’anglicisation du Québec par l’enseignement supérieur. Le ministre a lancé une consultation pour prendre le pouls du milieu des cégeps, qui s’inquiète de la force d’attraction des collèges anglophones dans l’île de Montréal.

Le ministre prépare un plan d’action pour renforcer la Charte de la langue française, mais il est trop tôt pour déterminer si l’enseignement supérieur fera partie de sa stratégie, indique-t-on.

Le MEES, en tout cas, a entrepris de réviser les « devis scolaires » (le nombre de places et de ressources offertes en fonction de la demande) de tous les cégeps de la grande région de Montréal, ainsi que ceux de Valleyfield et de Saint-Hyacinthe.

« L’ensemble des places disponibles ainsi que la répartition de celles-ci font partie des travaux qui ont lieu conjointement avec le réseau. […] Les places qui pourraient être accordées à un nouveau centre d’études [notamment proposé à Vaudreuil-Dorion] font également partie de ces travaux », confirme le MEES.

« À la lumière de ces travaux, un projet révisé pourra être considéré », ajoute le ministère.

Urgence de construire

La Fédération des cégeps est d’accord avec cette vaste révision qui permettra « d’avoir une vue d’ensemble » du financement et des programmes à accorder à chaque établissement. « Il est normal de faire cet exercice global, mais ce qui nous inquiète, c’est la rapidité [ou non] de cet exercice-là », dit Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération.

« On voit la croissance démographique dans la grande région de Montréal, y compris à Vaudreuil-Dorion. Les écoles primaires et secondaires de Montréal manquent d’espace. Il faut s’assurer de répondre dès maintenant aux besoins d’espace dans les cégeps aussi. C’est long d’avoir des constructions », ajoute-t-il.

Le besoin d’un cégep à Vaudreuil-Dorion ne fait aucun doute, rappelle la Fédération. La région connaît un véritable boum démographique. Le nombre de jeunes de 15 à 19 ans augmentera de 17 % d’ici 2026. Un hôpital de 2200 employés est dans les plans — le réseau de la santé invite déjà les cégeps à se préparer à former ces milliers d’employés.

Le projet de campus bilingue à Vaudreuil-Dorion est porté par deux cégeps francophones (Valleyfield et Gérald-Godin) et par le cégep anglais John-Abbott. Le Devoir a révélé en mars dernier que ce « centre d’études collégiales » accueillerait environ 1000 étudiants. Aucun diplôme ne serait bilingue. Onze programmes seraient en français et quatre en anglais.

Les trois cégeps anglais de l’île de Montréal (John-Abbott, Dawson et Vanier) débordent littéralement, tandis que les établissements français ont encore de la place dans leurs locaux. Fait à noter, les anglophones sont désormais minoritaires au sein des cégeps anglais — aux dernières nouvelles, ils représentaient 41,5 % de l’effectif. L’explosion de la fréquentation des cégeps de langue anglaise est due aux allophones et aux francophones. [Pourquoi la loi 101 n’est-elle pas appliquée au cégep qui n’est que la fin du secondaire (lycée, gymnase) en Europe ? Rappelons que plus les élèves étudient en français plus ils emploieront le français au travail et donc dans la vie.]

Un recul salutaire

Maxime Laporte, président du Mouvement Québec français (MQF), se réjouit du pas de recul pris par le gouvernement Legault sur la question des cégeps bilingues. « Enfin, un peu de bon sens ! » dit-il au Devoir.

« On sent une volonté, du moins une reconnaissance du problème, comme on le voit dans l’opinion publique », ajoute-t-il. Pour ce défenseur de la langue française, l’enseignement supérieur est « le plus grand vecteur d’anglicisation au Québec, assurément dans la région de Montréal ».

Le MQF estime que la seule façon de freiner l’attrait des collèges anglais est d’appliquer la loi 101 dans les cégeps. Le lent déclin des cégeps français se poursuivra si on n’oblige pas les francophones à étudier au collégial dans leur langue, croit Maxime Laporte. Aucun parti à l’Assemblée nationale ne soutient cette position.

La Fédération des cégeps s’oppose catégoriquement à l’idée d’élargir la loi 101 au collégial. Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération, est convaincu que le gouvernement ne prendra pas cette voie, qui serait fort probablement contestée devant les tribunaux, selon lui.

Le chercheur indépendant Frédéric Lacroix déplore que les prévisions démographiques du MEES passent sous silence l’attrait indéniable des établissements anglophones. C’est pour cela que le ministère a erré dans le passé avec ses prévisions qui anticipaient une baisse d’effectif dans les cégeps anglais.

« Le modèle de prévisions d’effectifs au collégial du MEES fait partie de l’armature du déni de ce qui se passe au collégial ; c’est essentiellement un dispositif destiné à empêcher la prise de conscience de l’effondrement en cours des inscriptions relatives dans les cégeps français, chose qui est le résultat de la dynamique linguistique, variable qui est soigneusement ignorée par le modèle du MEES », écrit-il dans une déclaration transmise au Devoir.

Source

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jeudi 27 août 2020

Trois journalistes et un militant unamimes (c'est Radio-Canada !) loue le controversé Fragilité blanche

Pour sa rentrée à l’antenne de la radio gouvernementale, la journaliste féministe Pénélope McQuade a consacré une demi-heure à discuter d’un ouvrage controversé : Fragilité blanche de Robin DiAngelo.
 
Écoutez en rattrapage ce segment de l’émission du 24 août 2020 : Fragilité blanche et les vieux contre-attaquent,  discussion avec Nathalie Collard, Noémi Mercier et Fabrice Vil. Durée : 27 min 47 s.

« “Fragilité blanche” réfère à la fois à l’ignorance de ce qu’est le racisme et au fait que les personnes blanches profitent d’un système qui fait en sorte qu’elles ont des privilèges », résume l’entrepreneur social [!!!] Fabrice Vil à propos de l’essai Fragilité blanche : ce racisme que les Blancs ne voient pas.

C’est important de reconnaître la souffrance qui résulte de la fragilité blanche, tout en étant très ferme et exigeant par rapport à la lutte contre le racisme. [...] Ce n’est pas non plus la responsabilité des personnes noires ou racisées de faire le travail pour les personnes blanches.

Fabrice Vil

Le plus grand problème dans la discussion sur le racisme, ce sont des gens comme moi — les Blancs progressistes qui croient avoir tout compris. Nos certitudes et nos a priori bloquent la discussion. 

 Nathalie Collard

La clé de l’avancement de la cause antiraciste, c’est qu’on apprenne tous à reconnaître que le racisme, ce n’est pas un trait de caractère fixe qu’on a ou qu’on n’a pas. 

 Noémi Mercier

Mathieu Bock-Coté a dénoncé cette émission de la radio publique (Radio-Canada = 1,2 milliard de subventions par an) sans nuance dans une lettre ouverte :

Madame,

Lundi, vous commenciez votre saison radio en consacrant les trente premières minutes de votre émission au livre White Fragility, de Robin DiAngelo, consacré à la « fragilité blanche », dont vous pensez le plus grand bien, au point de l’avoir présenté sur Twitter comme une « bible ».

Cet ouvrage affirme que les sociétés occidentales sont fondées sur le racisme et que tous les Blancs, consciemment ou non, y participent, en plus d’avoir développé un mécanisme de défense pour empêcher qu’on puisse leur en parler.

Débat

De par le simple fait qu’ils soient blancs, les Blancs seraient racistes.

Ce livre suscite la controverse tellement sa thèse est tranchée (elle est selon moi loufoque, manichéenne et sans rigueur).

Mais vous n’avez pas cru bon d’intégrer un peu de diversité intellectuelle à votre émission, qui était stupéfiante d’unanimité.

À votre micro, trois invités y souscrivaient. Le militant Fabrice Vil et les journalistes Nathalie Collard et Noémie Mercier, cette dernière ayant par ailleurs l’honnêteté de reconnaître ne pas avoir lu le livre.

La thèse du livre semblait incontestable. Chacun y souscrivait ostentatoirement.

Je crois comprendre que pour vous, la société québécoise est fondée sur le racisme. Vous n’avez d’ailleurs pas hésité à clore la discussion en disant qu’« on serait vraiment l’exception si le Québec n’était pas une société qui a aussi été érigée sur le racisme et dont les vestiges sont encore bien présents ».

Mais cette thèse ne saurait être présentée comme une évidence absolue. Les concepts de « privilège blanc », de « fragilité blanche » et de « racisme systémique » ne vont pas de soi.

Je me rappelle aussi qu’en novembre 2017, vous déclariez au Devoir : « Il y a beaucoup d’œuvres que j’ai mises en valeur sans exercer assez mon regard critique. Je ferais aujourd’hui plus confiance au fait qu’on peut les remettre en question. Aussi, j’affirmerais de façon plus franche que je ne veux pas recevoir certaines personnes dont je ne partage pas les valeurs, humaines ou créatives. C’est sûr que c’est dur de dire “Non, moi je ne reçois pas tel invité”, et de répéter les raisons du pourquoi à chaque palier décisionnel. Maintenant, je prendrais la responsabilité de me faire dire ce “Coudonc, t’es ben difficile !” qui vient souvent quand on s’affiche comme féministe ».

Mais voyez-vous, Madame McQuade, la radio publique n’est pas votre propriété personnelle et s’il est normal que votre personnalité et vos préférences teintent votre émission, il ne le serait pas d’en bannir certaines idées parce que vous ne les aimez pas.

Diversité

Lorsque vous abordez la question du racisme comme d’autres questions, vous devriez avoir le souci de diversifier vos invités, non pas en les triant selon la couleur de leur peau, mais en fonction de leurs idées.

Vous avez le privilège d’être animatrice d’une émission majeure à Radio-Canada. Le public est en droit d’espérer que vous n’en fassiez pas un lieu d’endoctrinement et de militantisme.

Il y a plus d’une manière d’aborder les problèmes de société. Un minimum de pluralisme intellectuel ne devrait pas vous effrayer.

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mercredi 26 août 2020

Corée — Le taux de natalité à son plus faible niveau historique

Un nouveau plus bas historique du nombre des naissances. C’est ce que montrent les données 2019 sur le sujet, publiées aujourd’hui par l’Institut national des statistiques (Kostat). 
 
Dans le détail, l’an dernier, seulement 302 700 bébés sont nés en Corée du Sud, soit une baisse de 7,4 % en glissement annuel, et de plus de 30 % par rapport à 2009. Naturellement, le taux de fécondité est lui aussi tombé, à 0,92 enfant par femme en âge de procréer, contre 0,98 en 2018. Même chose pour le taux brut de natalité par 1 000 habitants : 6,4 en 2018 à 5,9 enfants l’an dernier.  À ce rythme, à long terme, chaque génération se contracte de moitié : 4 grands-parents, 2 parents, un enfant.
 
Ces chiffres semblent indiquer que l’idée selon laquelle la natalité se stabilise naturellement à 2,1 enfants par femme (le taux de remplacement) après une période de transition démographique n’est en rien assurée : la natalité peut imploser, la population se contracter sur une longue période.
 
La population de la Corée du Sud a augmenté rapidement depuis la création de la République en 1948, mais depuis 1966, elle a commencé à diminuer en raison du programme de contraception.

L’urbanisation, l’encouragement à suivre de longues études et une plus grande participation des femmes à la population active ont commencé à affecter la fécondité du pays. Comme dans de nombreuses cultures asiatiques, dans la culture sud-coréenne privilégie les descendants mâles pour assurer la continuité de la famille, car les enfants mâles fournissent un soutien financier et prennent soin de leurs parents dans la vieillesse. Les gens préféraient donc un fils qui restera avec eux. Si le premier-né n’était pas un garçon, ils avaient autant d’enfants nécessaires pour finalement avoir un fils. En 1973, une loi sur l’avortement sélectif, limitée dans son principe à des cas particuliers, a été adoptée, mais elle a été détournée pour éliminer par avortement les fœtus de sexe féminin. Puis le gouvernement est intervenu en décourageant les couples mariés d’avoir plus d’un enfant avec le slogan « avoir un seul enfant et bien l’élever bien ».

En 2018, la population totale en Corée du Sud était de plus de 51 millions, y compris environ 1 million d’étrangers. Chaque prévision démographique prévoit un déclin spectaculaire de la population. En 2050, la population sud-coréenne sera probablement d’environ 40 à 45 millions et en 2100, si la tendance se maintient, d’environ 20 millions.

Récemment, le gouvernement a inversé la tendance et a encouragé la fécondité par des paiements en espèces, un réseau de garderies (crèches) et d’autres politiques pronatalistes. Malgré ces mesures, les chiffres de la fécondité continuent de baisser.

Mais l’argent et l’accès à la garde d’enfants ne sont pas les seuls obstacles à l’augmentation des naissances, déclare Sung-Hee Lee de l’Université de Derby. Elle souligne que l’accent mis par le gouvernement sur l’ouverture de plus de garderies reflète également quelque chose d’autre dans la société sud-coréenne : la primauté du travail sur la famille. » Pourquoi devrions-nous avoir besoin de 12 heures de garde d’enfants gratuits ? » elle demande. » C’est fou. Les parents devraient avoir le temps de s’occuper de leurs enfants. »

Dans la culture de travail épuisante de la Corée, le temps passé au bureau éclipse souvent le temps passé à la maison, et le fardeau d’élever des enfants peut empêcher les femmes de gravir les échelons de l’entreprise — leur donnant le sentiment qu’elles ne peuvent pas se permettre d’avoir une famille.


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Québec — Le confinement a profité aux nombreux élèves tricheurs

Sophie se sent coupable quand elle songe à sa session de l’hiver dernier au collégial [fin du lycée en France]. Cette étudiante en sciences de la nature admet sans détour qu’elle et ses amis ont triché abondamment. Rien de plus facile avec l’enseignement à distance. Elle n’avait pourtant jamais plagié avant la crise due à la pandémie.

« Je ne connais personne qui n’a pas triché la session passée. Je ne suis pas fière de dire ça, mais tout le monde le faisait », dit cette étudiante à un cégep de la Montérégie. Elle a accepté de raconter les méthodes de tricherie de son groupe d’amis sous promesse d’anonymat.

Pour l’examen final de mathématiques, en direct sur Zoom, un étudiant qui n’était même pas dans la classe de Sophie et de ses camarades s’est branché sur la plateforme du cégep, appelée Léa. Il envoyait les réponses par l’application Messenger à Sophie et à un de leurs amis.

« La moitié gauche de mon écran d’ordinateur était sur Zoom. Dans la moitié droite, je recevais les réponses sur Messenger. Le prof me voyait à l’écran, je faisais semblant de travailler, mais il ne voyait pas ce qui apparaît dans mon écran », explique-t-elle.

Une autre fois, un étudiant se faisait souffler les réponses en direct, dans ses écouteurs, par sa tutrice privée qui était branchée à l’examen avec le code d’un élève.

Les travaux de philosophie à faire à la maison ont aussi donné lieu à un partage des tâches. Par exemple, un étudiant composait l’introduction, l’autre, la conclusion. Des amis des cycles supérieurs ont donné un coup de main.

« Une réalité endémique »

La tricherie semble avoir progressé dans tous les cégeps durant cette session d’hiver bouleversée par le confinement, selon des témoignages recueillis par Le Devoir. Un peu moins de la moitié (44 %) des enseignants du collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, dans les Laurentides, ont ainsi repéré de la tricherie dans leurs cours à distance, révèle un sondage mené au mois de juin par le syndicat local des profs ; 117 des quelque 500 enseignants de l’établissement ont répondu au questionnaire en ligne.

Il faut ajouter à cela 32 % de répondants qui sont convaincus d’avoir été témoins de plagiat sans pouvoir le prouver (notamment à cause de la lourdeur du processus). Neuf enseignants sur dix ayant détecté de la tricherie ne l’ont pas signalé à la direction de leur département, mais ont géré cela avec l’élève — notamment en faisant échouer les tricheurs.

« Il est fort probable que le contexte de l’enseignement en non-présentiel a joué un rôle, autant en facilitant les stratagèmes de partage des réponses qu’en rendant plus ardue la surveillance des étudiants », indique une analyse du sondage parue dans le bulletin du Syndicat des enseignantes et des enseignants du collège Lionel-Groulx.

Pour le syndicat, le plagiat « n’est pas un problème mineur et exceptionnel, mais bien une réalité endémique difficile à contourner ».

La communication entre étudiants est la tactique la plus fréquente. Les « vieux classiques », comme la mauvaise utilisation des notes de référence, la paraphrase excessive ou la copie pure et simple, sont encore bien vivants, note le syndicat. Environ le quart des cas de tricherie concernait la rédaction d’un travail par un tiers, que ce soit par l’achat d’un texte ou par l’aide par un proche.

Judith Trudeau, vice-présidente du Syndicat des enseignantes et des enseignants du collège Lionel-Groulx, est sortie enchantée d’une rencontre avec la direction portant sur la tricherie, mardi après-midi. « On sent que l’institution a pris ça au sérieux. Il y a une volonté de dire aux étudiants que ça ne passe pas. C’est très encourageant », dit-elle.

Les évaluations de fin de session seront faites le plus possible en présentiel, si le contexte sanitaire le permet. La politique du collège sur la tricherie sera aussi largement diffusée.

Olivier Lemieux, professeur substitut en administration scolaire à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), estime que la tenue d’examens en présentiel représente un bon premier pas pour faire respecter l’intégrité académique. Mais en présence ou à distance, les étudiants « sont très imaginatifs et vont trouver une façon de tricher s’ils le veulent », souligne-t-il.

Les collèges doivent tout mettre en œuvre pour décourager la tricherie, sinon la valeur des diplômes risque de baisser, rappelle le professeur. Autre dommage collatéral du plagiat, les cégépiens qui se conforment aux règles sont pénalisés et voient leur cote R  baisser. [La cote de rendement au collégial, aussi appelée cote R, est une méthode statistique utilisée au Québec visant à mesurer la performance des étudiants de niveau collégial en vue de leur admission dans un programme contingenté à l’université.]

Des solutions

Les enseignants sont bien conscients de l’ampleur du phénomène, surtout dans le contexte de la pandémie. Plusieurs produisent jusqu’à quatre versions d’un même examen pour contrer la tricherie. Cela multiplie par quatre la somme de travail pour corriger les copies.

L’enseignement à distance crée un fardeau supplémentaire pour les profs : les examens mis en ligne sont « brûlés », car accessibles à tous les futurs étudiants. Il faut ainsi produire de nouveaux examens chaque session, ce qui n’est pas le cas en temps normal, avec l’enseignement en présentiel.

« Tous les cégeps sont confrontés au problème du plagiat. Le contexte de la COVID a sans doute amplifié le phénomène. Plusieurs étudiants se trouvaient dans une situation difficile pour toutes sortes de raisons, et les enseignants ont pu être plus indulgents », estime Yvan Urunuela, professeur d’économie au Collège Ahuntsic.

Devant l’ampleur du plagiat, lui et ses collègues en sciences humaines ont mis au point une certification en ligne pour sensibiliser les étudiants à la tricherie. Plus de 800 élèves ont suivi cette formation, offerte par les enseignants sur une base volontaire lors des trois dernières sessions. Le Département de sciences humaines du cégep de Saint-Hyacinthe s’apprête à adhérer à ce programme.

Source

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France — À l’université, des résultats étonnamment bons : bienveillance et triche à distance

Roumanie — La « génération Google » recalée au bac après une surveillance renforcée

L’Ouzbékistan suspend internet et les textos pour éviter la triche aux examens 

Les futurs enseignants utilisent Facebook pour se passer les questions aux tests de français

lundi 24 août 2020

Leslyn Lewis plus de voix mais moins de points que MacKay et O'Toole au 2e tour, 12 % refusent de choisir entre Mackay et O'Toole

Voici les résultats (en anglais, nous sommes au Canada...) de l’élection à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC).

 
Quelques impressions :
  • La conservatrice sociale Leslyn Lewis aurait bénéficié d’un seul entretien (moins de 2 minutes) à l’antenne de la CBC/Radio-Canada pendant cette campagne.
  • Cette femme noire termine très fort, plus particulièrement dans l’Ouest (voilà qui met à mal quelques préjugés des gens qui pensent pour nous dans les médias avec nos impôts). 
  • Les deux candidats conservateurs sociaux ont récolté 40 % des voix du premier tour (43 017 + 27 278 = 70 295 voix sur un total 174 404 voix exprimées).
  • Leslyn Lewis a eu plus de voix (60 316, soit 35&nbsp ; %) que Peter MacKay (54 165) et Erin O’Toole (56 907), le transfert des voix de Sloan, autre conservateur social, vers Lewis étant très fort (plus de 63 %). Malheureusement pour elle, le système de points (par circonscription) a plus profité aux deux candidats de l’aile progressiste du PCC.
  • Seuls 4,8 % des partisans de Derek Sloan ont voté pour Peter MacKay au second tour, 20,7 % de ceux-ci ont voté pour Erin O’Toole et 11 % se sont abstenus.
  • Quelque 21 201 électeurs (soit 12 %) n’ont pu se résoudre à choisir entre les deux candidats progressistes à la chefferie. Il semble donc que le mot d’ordre donné par les instances de mouvement comme la Québec Campagne Vie ou Richard Décarie ait été en grande partie suivi. Rappelons que Richard Décarie a éliminé d’autorité, sans explication, de la liste des candidats par la machine du parti bien qu’il ait amassé l’argent et les signatures nécessaires...

 

Quant à la couverture de la SRC de la course à la chefferie...

Rappelons d’abord que le réseau gouvernemental est obligé (par sa constitution) de couvrir ce scrutin, mais qu’elle n’a quasiment pas couvert la campagne conservatrice (la CBC et la SRC ensemble auraient fait un entretien de moins de 2 minutes avec Leslyn Lewis, rien avec Derek Sloan). Au début de la campagne, ces réseaux gouvernementaux ont surtout parlé de leurs deux favoris : le progressiste MacKay et le centriste O’Toole, ensuite ils ont nettement plus parlé des démocrates aux États-Unis. (Voir Diffuseur public : prêche, amalgame et fascination pour la politique américaine aux frais du contribuable.)

La SRC a donc réuni un panel représentatif à sa façon. Tous pensent grosso modo la même chose, même l’ancien sénateur du parti conservateur Michael Fortier sélectionné à cet effet. Tous sont opposés aux candidats de droite Leslyn Lewis et Derek Sloan, les appelant « rétrogrades » et « marginaux », alors qu’ils réunissent plus de 40 % des voix ! Les panellistes et le journaliste ne cachent nullement leur préférence pour les deux candidats de l’aile progressiste du parti.

Patrice Roy trouve des vertus « modernes » (c’est son mot fétiche, il le répétera plusieurs fois) pour décrire Leslyn Lewis : elle est noire, femme et née à l’étranger. Il adopte le prisme communautariste des démocrates américains et du Parti libéral du Canada, sans s’en rendre compte sans doute. Malheureusement, Leslyn Lewis aurait pour le journaliste de mauvais penchants « traditionnels », profamille, antiavortement qui ternissent son image « moderne » de femme de couleur.

Devant, les bons résultats de ces candidats conservateurs au premier tour et devant la possibilité que Leslyn Lewis élimine un des candidats progressiste et centriste avec un bon report des voix des électeurs de Sloan, Patrice Roy reste bouche bée. Michael Fortier disparaît de l’écran. Les autres panellistes encaissent le coup, l’air grave.

Patrice Roy ne comprend pas comment ces deux « rétrogrades » ont pu amasser 2,5 millions de dollars en contribution, alors que ces candidats n’ont aucune exposition médiatique (la SRC/CBC a tout fait dans ce sens !), toute cette organisation conservatrice aurait lieu de manière souterraine, sous le radar de Radio-Canada. On sent un frisson (complotiste ?) passer à l’antenne devant la menace occulte de ces rétrogrades qui osent encore troubler cette course (40 % du vote des membres), mais que l’ancien sénateur Michael Fortier voudrait tant voir chassés du Parti progressiste du Canada, pardon le Parti conservateur du Canada.

Intéressant aussi la manière dont Patrice Roy parle de Derek Sloan qui aurait fait des déclarations « à l’emporte-pièce » sans préciser lesquelles. Ce n’est pas impossible — les politiciens en sont coutumiers — mais en l’absence d’exemples, gageons que souvent il ne s’agissait que de prises de position qui heurtaient les préjugés très conformistes, très politiquement corrects du journaliste-vedette.

Plus grave, un des panellistes, le plus jeune, a accusé Derek Sloan d’avoir dit que la doctoresse Theresa Tam était à la solde la Chine parce qu’elle avait des traits asiatiques. C’est mensonger. Derek Sloan a précisé clairement que la Dre Tam « veut ce qu’elle pense être le mieux pour le Canada. Cependant, elle se fie aux données erronées de l’OMS et de la [République populaire de Chine] pour prendre ses décisions. Cela a littéralement coûté des vies. » Si le panel avait été plus diversifié sur le fond, s’il y avait eu un vrai conservateur en son sein, ce genre de propos injurieux aurait pu être corrigé ou au moins nuancé. Mais voilà, la pensée de groupe, un panurgisme douillet régnait à l’antenne du diffuseur public, comme si souvent. Tout le monde dodelinait gravement de la tête.

Radio-Canada : plus de 1,2 milliard de dollars de subventions par an pour ne pas être informés correctement.

 Panel libéralo-progressiste de la SRC ne réussit pas à cacher son impartialité

dimanche 23 août 2020

Diffuseur public : prêche, amalgame et fascination pour la politique américaine aux frais du contribuable

La mode des médias fortement subventionnés, adeptes du correctivisme politique, est de décrypter correctement l’actualité pour que leurs ouailles ne s’égarent pas dans « les bas-fonds » des réseaux sociaux peu politiquement corrects. 
 
Ces médias veulent orienter et influencer leurs lecteurs qui ont gratuitement accès à leur information puisqu’elle est payée par les contribuables. Cette volonté d’influer sur le débat politique, toujours dans le même sens, les éloigne de la raison d’être de leur financement public. Car enfin, pourquoi subventionne-t-on officiellement ces médias ? Pour permettre de rapporter de manière neutre des événements régionaux qui ne le seraient pas sans cette subvention ou offrir une diversité de points de vue. Or, lire La Presse subventionnée ou le site de Radio-Canada (qui fait concurrence aux journaux indépendants) c’est du pareil au même, nulle diversité. On peut aussi lire, grosso modo, la même chose moyennant quelques piécettes dans Le Devoir ou le Soleil. Voir à ce sujet « Je lis quatre journaux [québécois] chaque matin, la pluralité d'opinion elle existe » ...

Voilà donc que le diffuseur public a décidé de nous parler de Trump (en mal bien sûr) et d’un mouvement américain dont nous ignorions tout avant que les journalistes radio-canadiens sous perfusion constante des médias progressistes américains aient la bonté de nous en parler. 

Notons, d’une part, la fascination du diffuseur public canadien pour tout ce qui est politique américaine et, d’autre part, pour tout ce qui peut ridiculiser ou embarrasser Trump.

L’abbé Jeff Yates s’est donc fendu d’un long article sur la « conspiration QAnon » dont nous ignorions tout.

Yates amalgame « subtilement » les complotistes QAnon au président Trump en affirmant que Trump soutenait les partisans QAnon, sous-entendu à peine masqué (mais ô combien important, car il faut toujours taper sur Trump) : Trump soutient des thèses complotistes loufoques. Voilà le lecteur du diffuseur public prévenu. C'est dit dès le début de ce long article, le lecteur pressé peut donc passer à un autre article, le principal est dit.
Or qu’en est-il ? 
 
Voici ci-dessous l'extrait de la conférence de presse en question où deux questions sont posées à ce sujet. Les questions paraissent conçues pour embarrasser Trump : ces complotistes vous soutiennent qu’en dites-vous ? Trump répond ne rien connaître de ce mouvement, mais qu’il est content si des gens apprécient son travail, puis il s’appuie sur la première question pour en réalité passer à autre chose et critiquer la gestion des villes démocrates (Portland, Chicago et New York) qui connaissent du grabuge depuis des semaines. Quand la seconde journaliste lui demande si Trump est vraiment, comme le dit QAnon, en lutte contre des réseaux pédophiles et cannibales, Trump réitère son ignorance, mais demande pince-sans-rire si ce serait mal s’il luttait contre de tels réseaux ? Après tout, je suis prêt à sauver le monde du mal. Puis deuxième épaulé-jeté : en fait, nous sommes déjà en train de lutter contre la gauche radicale qui pourrait détruire les États-Unis et ensuite le monde. Et hop, on passe à autre chose : critiquer la gauche radicale et les démocrates.



À nos yeux, l’amalgame de Yates est éhonté. Trump est prudent : il ne connaît rien de ce mouvement et ne le critique donc pas, il utilise les questions tendancieuses des journalistes pour en fait parler de sa politique : lutter contre l’anarchie dans les villes démocrates et lutter contre la gauche radicale qui menace les États-Unis et, au-delà, le monde.

Notons que Yates ne permet courageusement pas que les contribuables expriment leur opinion sous son long pensum payé par leurs impôts. Pas de commentaire, petit peuple !

Quant au tropisme américain de Radio-Canada (dont la raison d’être est pourtant de valoriser les nouvelles et la culture au nord du 49e parallèle) et surtout sa fascination pour la gauche américaine, nous avons trouvé l’intervention (ci-dessous) d’Andrew Scheer très intéressante.

C’est ainsi que Radio-Canada n’a quasiment pas couvert la course à la chefferie du parti conservateur alors que les candidats se sont déplacés à travers le pays et bien sûr au Québec. Mais, en en parlant, la SRC pouvait faire de la publicité au mauvais parti et donner de mauvaises idées aux gens si mal renseignés... Le diffuseur public a donc minimisé, voire occulté, cette campagne. Par contre, la Voix d’Ottawa nous a fait tout savoir des dernières pensées parfois confuses de Biden pourtant terré le plus souvent chez lui.

Quant à Mme Leslyn Lewis dont il est question dans la vidéo, s’il est vrai qu’elle est noire et que cela pourrait donc lui ouvrir l’antenne de la SRC, elle est Conservatrice. C’est déjà une raison suffisante, semble-t-il, pour que le diffuseur public n’en parle pas trop et n’en fasse pas la publicité (contrairement à Kamala Harris pour qui les gros médias traditionnels ont les yeux de Chimène). Mais, en outre, horresco referens, Leslyn Lewis est une conservatrice sociale contrairement à un candidat libéro-compatible comme Peter Mackay qui a tout d’un libéral bon teint exempt des scandales associés au PLC canal historique. En effet, Leslyn Lewis est pro-famille, pour restreindre l’avortement ou son financement, empêcher l’élargissement de l’euthanasie, défendre la liberté de conscience, etc.  Lire son programme.


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Cours de rhétorique et de décryptage des médias à l’école

Les Marchands de nouvelles

Système éducatif au Japon – Définition et Explications

L’histoire

Le système éducatif au Japon est caractérisé par une sélection importante des élèves avec des concours et la cohabitation de systèmes publics et privés. Il est géré par le Ministère japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, tout en ayant une organisation très décentralisée puisque les collectivités locales assurent la gestion matérielle, humaine (effectifs, inscriptions, services aux élèves et aux professeurs) et pédagogique (inspection, application des programmes) des établissements, les préfectures s’occupant plus particulièrement des lycées publics, des écoles spécialisées et des établissements privés, et les communes de l’enseignement primaire (maternelles et élémentaires) et secondaire de premier cycle (les collèges) public.

Le système éducatif au Japon contemporain fut créé ex nihilo dès le début de l’ère Meiji en s’inspirant du modèle anglo-saxon. Dès cette époque, il est déconnecté des instances aristocratiques et religieuses pour être considéré comme un instrument au service de l’État ; le nouveau régime a en effet besoin à la fois de main-d’œuvre qualifiée, d’un vaste corps de techniciens et d’une élite dirigeante issue des universités impériales. « En moins de deux générations, l’ancienne stratification sociale fondée sur l’hérédité des statuts individuels fit place à une stratification largement commandée par le niveau d’éducation. Mais entre éducation et endoctrinement, la frontière est souvent ténue, nous pouvons le constater également pour ce qui est de l’histoire du système éducatif français (patriotisme, révisionnisme). Au lieu d’apprendre à penser, l’école indiquait aux jeunes ce qu’il fallait penser. Elle formait des sujets dociles acquis à l’orthodoxie officielle. L’effort machinal de mémorisation nécessaire pour maîtriser le système d’écriture contribuait en outre à développer la passivité d’esprit. Le Japon a le triste privilège d’avoir été le premier pays au monde à utiliser les techniques totalitaires de conditionnement mental et à transformer l’école en instrument du Pouvoir.

— Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais, tome 1,
Éditions du Seuil, Collection Points Histoire, 1973, 251 p. 

De 2003 à 2007, selon l’OCDE, le Japon a été chaque année l’un des deux pays parmi ses membres qui ont le moins investi dans l’éducation par rapport à son PIB.

Études supérieures

Il y a deux types d’écoles d’enseignement supérieur : les écoles spécialisées (専門学校, senmongakkō) et les universités (大学, daigaku). Tandis que les écoles spécialisées fournissent une formation efficace en deux ans, les universités ont une vocation plus généraliste, et le premier diplôme ne s’obtient qu’au bout de quatre ans. La grande majorité des étudiants choisissent l’université. Pour presque tous les étudiants, il est nécessaire de passer un an, voire deux, en classe préparatoire privée avant de réussir le concours d’entrée en université. Cependant, ce n’est pas obligatoire, et certains étudiants parviennent à entrer en université dès la sortie du lycée.

Il est souvent dit des universités japonaises qu’il est difficile d’y entrer, mais facile d’en sortir diplômé. Après avoir réussi le concours, le rythme est nettement moins soutenu qu’au lycée ou qu’en classe préparatoire. La recherche d’emploi en fin d’études se fait traditionnellement de façon groupée.

Il existe trois niveaux à l’université :

  • la licence (学士, gakushi, au Québec, baccalauréat, en quatre ans) ;
  • la maîtrise (修士, shūshi, en deux ans) ; 
  • le doctorat (博士, hakase/hakushi, en trois ans). 

 Il existe trois types d’universités : 

  • les universités nationales (国立, kokuritsu), 
  • les universités privées (私立, shiritsu) et 
  • les universités publiques (公立, kōritsu).

Les universités nationales

Ce sont généralement les universités les plus prestigieuses. À un haut niveau, l’accent y est mis sur les connaissances fondamentales. Les plus célèbres sont :

  • l’Université de Tōkyō (東京大学, Tōkyō Daigaku) ou sa contraction Tōdai (東大) ; 
  • l’Université de Kyōto (京都大学, Kyōto Daigaku) ou sa contraction Kyōdai (京大). 
Université Keiō    

Les universités privées

Ce sont les plus nombreuses, et il en existe de tous les niveaux. Cependant, les plus prestigieuses rivalisent avec les plus grandes universités nationales. La majorité des politiciens japonais sont issus des plus grandes universités privées, au rang desquelles :

  • l’Université Keiō (慶應義塾大学, Keiō Gijuku Daigaku) dans le sud de Tōkyō. Jun’ichirō Koizumi est diplômé de cette université ;
  •  l’Université Waseda (早稲田大学, Waseda Daigaku), au centre de Tōkyō. L’ancien Premier ministre, Yasuo Fukuda, ou encore Yoshirō Mori sont diplômés de Waseda.

Les universités publiques

Bien que les universités nationales soient publiques, lorsqu’on parle d’universités publiques elles sont généralement exclues. Elles ont une réputation supérieure à la moyenne des universités privées. Il s’agit d’universités gérées par une instance locale. Deux d’entre elles sont : 

  • l’université métropolitaine de Tōkyō (東京都立大学, Tōkyō Toritsu Daigaku) ou simplement Toritsu, célèbre en particulier pour sa faculté d’architecture ; 
  • l’université de la ville de Yokohama (横浜市立大学, Yokohama Shiritsu Daigaku), référence nationale en matière de médecine. »
Source

samedi 22 août 2020

Mystification par des chiffres dûment sélectionnés (m-à-j vidéos)

Tiré de l’éditorial du Soir de Bruxelles du 16 août qui nous rappelle une leçon de base quand on cite des chiffres et qu’on les sélectionne à dessein.

Un chiffre seul, sans contexte et avec un brin de mauvaise foi, on peut facilement lui faire raconter tout et son contraire.

Vous voulez convaincre que la situation actuelle est dramatique ? Piochez parmi les éléments suivants :

– Le nombre de lits occupés aux soins intensifs a quadruplé en un mois.

– Le nombre de décès a progressé de 104 % en une semaine.

– Il y a quasi autant de cas à Bruxelles que lors de la première vague.

Vous voulez démontrer l’exact opposé ?

Tout aussi simple :

– Il y a 15 fois moins de malades aux soins intensifs qu’au mois d’avril.

– Le coronavirus ne représente aujourd’hui que 2 % des décès quotidiens.

– Il n’y a chaque jour que 5 nouveaux cas par 100 000 habitants.

Toutes les affirmations qui précèdent sont vraies, mais orientées.

Et elles ne donnent qu’une vision tronquée de la situation.

Maintenant, demandez-vous quels chiffres vous entendez dans les médias chaque jour...

Voir aussi

Le Pr Toussaint explique les statistiques récentes. Professeur de physiologie à l’Hôtel Dieu (Université de Paris), directeur de l’IRMES (Institut de recherche médicale et d’épidémiologie du sport), ce médecin réputé et bon connaisseur du terrain a fondé en 2015 le Groupe Adaptation et Prospective au sein du Haut Conseil de la santé publique.


 
Pr Raoult, “plus on s’affole, moins on soigne bien” 
 
 
 Entretien intégral Raoult (19 août) + analyse par journalistes et experts
 
 
Dr. Blachier : « Le port du masque à l’extérieur ne repose sur aucun fondement scientifique ! »


Le Professeur Laurent Toubiana, épidémiologiste, chercheur à l’INSERM, accuse les médias de générer un drame psychologique. Pour lui le masque en extérieur est au mieux inutile.  Il n’y a plus d’épidémie pour l’instant en France.




Si vous vous demandez pourquoi seuls des médecins européens osent dire ce qu’ils pensent, voici ce que révélait Éric Duhaime : 

« Bonjour Monsieur Duhaime !
J’ai reçu, ce matin, un 2e appel de mon ordre professionnel (l’autre remonte à 6 semaines) pour me menacer de passer devant un comité disciplinaire si je continue à partager des posts sur les masques. Mon devoir de réserve qu’ils disent. Je ne peux donc plus rien dire, ni poster, ni partager, tout ce qui crée un débat, tout ce qui conteste les décisions du gouvernement.
Nous sommes bâillonnés et menacés. »
 


Québec, pays du consensus mou et des pressions centralisatrices. Sur ce sujet voir : Votes et motions unanimes, une spécialité québécoise ?
 

L'épidémie est-elle terminée ? Apparemment, oui, pour l'instant selon le Dr Taubiana.



« Anatomie d’une crise sanitaire », un livre d’utilité publique ? 

Extrait de la recension par Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS : 
« Le livre de Jean-Dominique Michel est d’utilité publique tant sont nombreuses et cruciales les questions discutées : connaissance statistique de l’épidémie et de la mortalité en général, critique de la stratégie politico-sanitaire du confinement, état actuel de la recherche médicale, corruption par l’industrie pharmaceutique, question du traitement du Covid, questions de santé publique en général.

L’anthropologue de la santé Jean-Dominique Michel fait partie de ces rares intellectuels qui, non seulement ne partagent pas les peurs et les opinions imposées par la communication gouvernementale et les médias dominants, mais de surcroît a le courage de l’exprimer publiquement. Son propos est celui d’un chercheur en sciences sociales spécialiste des questions de santé, à cheval sur la France et la Suisse, doté d’une longue expérience. Il est très argumenté et s’appuie en notes de bas de page sur une importante bibliographie médicale internationale, inconnue de la plupart des commentateurs français. Nonobstant les quelques imperfections de forme (coquilles, références parfois données uniquement sous forme de liens hypertextes) liées à un excès de rapidité dans le processus de publication, et malgré la personnification du propos et les nombreuses digressions inutiles qui en découlent (commentaires des commentaires reçus sur son blogue, évocations de souvenirs personnels, récit anecdotique de sa propre maladie, etc.), son livre (paru mi-juin) se lit facilement et s’avère d’utilité publique tant sont nombreuses et cruciales les questions de fond discutées. Citons notamment la connaissance statistique de l’épidémie et de la mortalité en général, la critique de la stratégie politico-sanitaire du confinement, l’état actuel de la recherche médicale, la corruption par l’industrie pharmaceutique, la question du traitement du Covid, les questions de santé publique en général. On s’efforce ici d’en “extraire la substantifique moelle” selon l’expression populaire, mais on recommande à tous sa lecture.

Exagérations permanentes, panique et mauvaises décisions

Dans une partie des pays, et tout particulièrement en France, la communication gouvernementale est axée sur l’exagération permanente du danger. À plusieurs moments, c’est aussi la stratégie qu’a adoptée l’OMS, avançant des taux de létalité du Coronavirus quinze fois supérieurs à la réalité (p. 9). En fait, 98 % des personnes infectées guérissent spontanément, leur système immunitaire étant suffisamment robuste. Comme l’ont montré des recherches internationales, le taux de létalité de cette maladie se situe probablement autour de 0,2 %, ce qui est comparable à une grippe forte (p. 10). Les principales spécificités du Coronavirus sont apparemment la force de sa contagiosité et la rapidité avec laquelle il génère des complications respiratoires potentiellement mortelles chez les personnes les plus fragiles : les personnes âgées, les personnes obèses et les personnes déjà atteintes par d’autres maladies ayant sérieusement entamé leurs défenses (maladies auto-immunes, maladies respiratoires, maladies cardio-vasculaires, cancers, diabètes de type 2, etc.). Ceci est connu depuis la mi-mars. Et cela ne justifiait pas l’espèce de “psychose” qui s’est emparée de beaucoup de pays.

Pourtant, à ce moment-là, plutôt que d’écouter les épidémiologistes, les infectiologues et les virologues les plus reconnus, les gouvernements comme celui de la France ont préféré imiter la Chine et prendre au sérieux des “modélisateurs fous” (p. 17) comme l’épidémiologiste anglais Neil Ferguson (qui n’a cessé de faire des prédictions totalement erronées dans sa carrière et qui, à propos du Coronavirus, a été désavoué rapidement par beaucoup d’autres chercheurs), ce qui les a conduits à “aggraver un problème sanitaire d’ampleur parfaitement maitrisable” (p. 11). Ils ont en effet décidé de confiner l’ensemble de la population, ce qui n’a jamais fait partie des recommandations de l’OMS. D’autres gouvernements européens, comme ceux de l’Allemagne, de la Suède, des Pays-Bas ou encore du Danemark, ont entendu de véritables experts (comme le virologue allemand Christian Drosten ou le danois Peter Gotzsche) et ont fait du coup des choix bien plus pondérés et judicieux. D’autres pays asiatiques également.

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