De janvier à septembre, cette année, 569 000 bébés ont vu le jour en France métropolitaine. C’est 16 000 de moins que l’an dernier à la même époque. Avec un total prévu de 765 600 à la fin de l’année (il est rare que le dernier trimestre modifie la tendance annuelle), la France, championne de la natalité en Europe, connaîtrait alors son millésime le moins fécond depuis près de quinze ans. Un signal d’alarme ?
« Les coupes répétées dans la politique familiale fragilisent le désir d’enfant », explique dans le Figaro Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf). « La France a d’abord cherché à compenser les effets de la crise en augmentant les dépenses en direction des familles grâce à des réductions fiscales et au versement d’une prime ponctuelle de 150 euros en 2009 pour les familles modestes, rappelle Luc Masson, de l’Insee, dans ce rapport qui porte plus largement sur les liens entre la fécondité et la crise en France et en Europe.
Dans un deuxième temps, à partir de 2012, elle a plutôt cherché à limiter les dépenses : gel des revalorisations des prestations familiales puis baisse du plafond de réduction d’impôt liée au quotient familial (les classes moyennes et supérieures étant à nouveau punies d’avoir des enfants) et du montant d’allocations liées à la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) et modulation des allocations familiales selon le niveau de revenu en 2015. »
Des restrictions de dépense qui se sont toutefois accompagnées d’une augmentation des suppléments familiaux accordés aux familles modestes et d’un plan de développement des services d’accueil de la petite enfance, mesures qui visiblement n’ont pas réussi à maintenir la natalité.
Comment l’Europe se dépeuple (hors immigration)
Les pays en rouge ou rose sont en dessous du seuil de renouvellement des générations. Ils sont largement majoritaires et illustrent l’affaissement démographique de l’Europe ce culture chrétienne. Le Québec a une fécondité (1,62 enfant/femme) similaire à celle de Lituanie (1,60). Deux groupes sont plus féconds que les autres au Québec : les immigrants (sauf notamment ceux de Chine) et les autochtones (amérindiens et esquimaux). La Lituanie ne connaît aucune immigration importante. La Russie qui ne figure pas sur l'illustration ci-dessus a une fécondité de 1,76 enfant/femme (2104). Cette fécondité a fortement remonté depuis 1999 quand elle avait atteint un nadir de 1,17 enfant par femme.
Trois exceptions à ce non-remplacement des générations : l’Irlande, l’Islande, et la France. La fécondité de ces pays est toutefois passée à 1,96, 1,93 et 1,99 respectivement en 2013, c’est-à-dire sous le taux de remplacement des générations fixé à 2,1 enfants/femme dans nos pays à faible mortalité avant la vieillesse.
Cette décroissance encourage certains pays (comme l’Allemagne) à recourir à l’immigration depuis de nombreuses années ce qui n’a cependant pas permis à l’Allemagne de rétablir le renouvellement de ses générations. Les pays de souche musulmane, comme le Kossovo, au cœur de l’Europe, ou la Turquie, à sa marge, continuent au contraire de croître.
« La nature a horreur du vide », remarquait déjà Aristote, voici deux mille quatre cents ans.
« Les coupes répétées dans la politique familiale fragilisent le désir d’enfant », explique dans le Figaro Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf). « La France a d’abord cherché à compenser les effets de la crise en augmentant les dépenses en direction des familles grâce à des réductions fiscales et au versement d’une prime ponctuelle de 150 euros en 2009 pour les familles modestes, rappelle Luc Masson, de l’Insee, dans ce rapport qui porte plus largement sur les liens entre la fécondité et la crise en France et en Europe.
Dans un deuxième temps, à partir de 2012, elle a plutôt cherché à limiter les dépenses : gel des revalorisations des prestations familiales puis baisse du plafond de réduction d’impôt liée au quotient familial (les classes moyennes et supérieures étant à nouveau punies d’avoir des enfants) et du montant d’allocations liées à la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) et modulation des allocations familiales selon le niveau de revenu en 2015. »
Des restrictions de dépense qui se sont toutefois accompagnées d’une augmentation des suppléments familiaux accordés aux familles modestes et d’un plan de développement des services d’accueil de la petite enfance, mesures qui visiblement n’ont pas réussi à maintenir la natalité.
Comment l’Europe se dépeuple (hors immigration)
Les pays en rouge ou rose sont en dessous du seuil de renouvellement des générations. Ils sont largement majoritaires et illustrent l’affaissement démographique de l’Europe ce culture chrétienne. Le Québec a une fécondité (1,62 enfant/femme) similaire à celle de Lituanie (1,60). Deux groupes sont plus féconds que les autres au Québec : les immigrants (sauf notamment ceux de Chine) et les autochtones (amérindiens et esquimaux). La Lituanie ne connaît aucune immigration importante. La Russie qui ne figure pas sur l'illustration ci-dessus a une fécondité de 1,76 enfant/femme (2104). Cette fécondité a fortement remonté depuis 1999 quand elle avait atteint un nadir de 1,17 enfant par femme.
Trois exceptions à ce non-remplacement des générations : l’Irlande, l’Islande, et la France. La fécondité de ces pays est toutefois passée à 1,96, 1,93 et 1,99 respectivement en 2013, c’est-à-dire sous le taux de remplacement des générations fixé à 2,1 enfants/femme dans nos pays à faible mortalité avant la vieillesse.
Cette décroissance encourage certains pays (comme l’Allemagne) à recourir à l’immigration depuis de nombreuses années ce qui n’a cependant pas permis à l’Allemagne de rétablir le renouvellement de ses générations. Les pays de souche musulmane, comme le Kossovo, au cœur de l’Europe, ou la Turquie, à sa marge, continuent au contraire de croître.
« La nature a horreur du vide », remarquait déjà Aristote, voici deux mille quatre cents ans.