lundi 3 juillet 2023

Fin de la discrimination raciale à l'université aux États-Unis : les effets seront contrastés

La suppression du principe de discrimination censément positive, qui prenait en considération l’appartenance raciale ou ethnique d’un étudiant comme facteur dans le processus d’admission à l’enseignement supérieur, affectera diversement la sphère universitaire aux États-Unis. Les plus prestigieuses universités américaines, regroupées sous le vocable Ivy League, devraient connaître des bouleversements sensibles, eu égard aux facilités accordées aux étudiants faisant partie de minorités ethniques et raciales.

Pour une majorité de candidats à l’enseignement universitaire, cependant, ce choc constitutionnel ne devrait pas changer grand-chose. Ainsi que le note le juge Roberts, de la Cour suprême, « trois universités américaines sur cinq ne prennent pas en considération le critère racial dans leur décision relative aux admissions. Et plusieurs États, y compris les plus peuplés (Californie, Floride, Michigan), ont interdit purement et simplement les admissions fondées sur le critère racial. » C’est le cas, notamment, de l’université de Californie à Berkeley (campus de San Francisco), où seuls 20 % des étudiants sont « caucasiens » (blancs). Mais, à y regarder de plus près, le bilan est mitigé : les jeunes Latinos, qui constituent 55 % des effectifs dans l’enseignement public secondaire, ne représentent que 19 % des étudiants sur le campus.

Collèges universitaires (cursus de 2 ans) : quasi toutes les candidatures déjà acceptées
 
La dernière étude exhaustive consacrée à la question du processus d’admission aux États-Unis remonte à 2019. L’institut Pew Research Center analysait alors les statistiques les plus complètes réalisées en 2017. Surprise : l’enquête révélait que les collèges universitaires (community colleges, cursus de deux ans) et les universités publiques approuvaient presque toutes les candidatures reçues, sans pondération de quelque paramètre ethnique ou racial.  
 
Pour les autres collèges universitaires et la masse des universités privées, hors de l’Ivy League, plus de la moitié des dossiers reçoivent un avis favorable, ne tenant aucun cas des critères incriminés. Parmi les collèges universitaires offrant un cursus long de quatre ans, un peu moins de la moitié tient compte de ces critères. Un quart d’entre eux y accorde une importance réellement significative, voire décisive. Or, ces institutions, comme le note The New York Times, sont fréquentées par des millions d’étudiants. Ces chiffres sont à comparer avec les plus célèbres noms, tels que Stanford, Harvard, Yale, Northwestern, où le taux d’admission plafonne à 4,7 %, 5,2 %, 6,9 % et 9,2 %.

Exception : discrimination positive dans l’armée permise par la Cour suprême
 
Dans une note de bas de page de l’avis majoritaire rédigé par le Juge en chef John Roberts, la Cour a précisé que cette décision radicale ne s’appliquerait pas aux cinq écoles militaires financées par le gouvernement fédéral, telles que les prestigieuses académies de West Point (armée de terre) dans l’État de New York, et d’Annapolis (Marine), dans le Maryland qui ont usé depuis longtemps de la discrimination raciale pour la sélection de leurs cadets. La note précise que ces établissements n’étaient pas concernés par les deux affaires portées devant la Cour, qui visaient l’Université de Harvard et l’Université de Caroline du Nord.

« Aucune des juridictions inférieures n’a abordé la question du bien-fondé des systèmes d’admission fondés sur la race dans ce contexte », peut-on lire dans la note de bas de page 30 de la décision. « Cet avis n’aborde pas non plus la question, compte tenu des intérêts potentiellement distincts que peuvent présenter les académies militaires. La Cour cite également l’amicus curiae déposé par le gouvernement fédéral dans cette affaire, qui a fait valoir que la discrimination positive “favorise des intérêts impérieux dans les académies militaires de notre pays”.
 
Sur le principe, bien plus de candidats de couleur fréquentent aujourd’hui ces institutions d’élite qu’au début du XXe siècle. Ils constituent 36 % des effectifs à West Point (dont 13 % de cadets noirs), une hausse sensible depuis 2000, lorsqu’ils n’étaient que 20 %. Dans le même intervalle, la proportion a bondi de 19 % à 37 % à l’Académie navale d’Annapolis, en bordure de Washington DC. L’armée de l’air et les garde-côtes affichent sensiblement les mêmes proportions dans leurs académies respectives du Colorado et du Connecticut.

Le Pentagone affichait, jusqu’ici, l’ambition de former de futurs officiers proportionnellement représentatifs de la diversité existant dans la société américaine. Une trentaine de généraux et d’amiraux à la retraite avaient récemment pris la plume pour tenter d’infléchir les neuf sages de la Cour suprême. La prise en compte de l’aspect ethnique et racial “est un élément crucial dans le tissage d’un lien de confiance avec notre client (sic), qui est le peuple américain, insiste le général Robert L. Caslen, ex-directeur de West Point de 2013 à 2018. Cela rend votre organisation bien plus forte, en lui offrant plus d’outils, plus de talents, et ne contribue aucunement à baisser les niveaux.”

Repli sur la discrimination “positive” en fonction des facteurs économiques ?

Pour toutes ces écoles prestigieuses — civiles ou militaires —, qu’il s’agisse de Harvard ou de West Point, de nouvelles pistes seront mises à l’étude pour compenser une perte de diversité raciale et ethnique. D’un côté, la perte de diversité devrait inciter les plus conservatrices à sabrer dans leurs départements d’études latines et noires, à mesure que se vident les promotions. De l’autre, une des pistes reviendrait à considérer les facteurs économiques, axés sur un meilleur accès aux bourses et avantages pratiques (coût de l’hébergement, alimentation sur le campus) pour les personnes originaires de milieux plus démunis. À ce jeu, les universités les plus concernées devraient rivaliser d’inventivité dans les années à venir.

Le 3 juillet 1608, Samuel de Champlain choisissait le site de Québec pour y établir un comptoir

Il y a 415 ans aujourd'hui, le 3 juillet 1608, Samuel de Champlain choisissait le site de Québec pour y établir un comptoir avec les Amérindiens.

Ce comptoir est devenu un petit bourg, puis une grande ville et une magnifique capitale.



En ce même jour, le 3 juillet, mais en 987, Hugues Capet fut couronné et sacré roi de France à Noyon.

La couronne, de nouveau soumise à l’élection, ne pouvait échapper à Hugues Capet, qui possédait sur la Loire et sur la Seine, deux places fortes capables d’arrêter les pirates Danois, et d’assurer ainsi la tranquillité du royaume.

Hugues Capet est le fondateur de la dynastie capétienne. Les Capétiens accède donc en 987 au trône de France lors de l'élection d'Hugues Capet. Ses descendants règnent sur la France sans interruption jusqu'en 1792 (avec la branche directe jusqu'en 1328 puis les branches cadettes des Valois jusqu'en 1589 et des Bourbons), puis à nouveau de 1814 à 1830 avec une interruption pendant les Cent-Jours en 1815.