mardi 31 mai 2016

Élève à la télévision : « J’en parlais avec mes amis trans à l’école... »


Trois nouvelles du jour sur le même thème.

Extraits d'une chronique de Lise Ravary :

«J’en parlais avec mes amis trans à l’école...» Ces paroles prononcées nonchalamment par un adolescent trans à la télévision m’ont fait sursauter.

Une gang de trans à la même école ? Comment cela est-il possible alors qu’on estime à 0,3 le pourcentage d’humains souffrant de dysphorie du genre, le terme médical qui désigne le fait de s’identifier à un genre différent du sexe biologique ?

[Note du carnet : Ce pourcentage correspond à ceux qui s'identifient comme transgenres. Ce nombre varie grandement d'un pays à l'autre, ce qui tendrait à indiquer qu'une partie de cette identification est culturelle. Le taux de personnes qui s'identifient comme transgenres varierait de 1/2000 (ou environ 0,05 %) aux Pays-Bas et en Belgique à 0,5% des adultes du Massachusetts à 1,2% de la Nouvelle-Zélande pour les élèves du secondaire. On estime que près de 0,005% à 0,014% des hommes et 0,002% à 0,003% des femmes serait diagnostiqués avec dysphorie de genre en vertu des critères médicaux actuels (et non d'une auto-identification).

Avec 1/2000, bon nombre d'écoles n'auraient aucun « transgenre » auto-identifié. Et sur une population scolaire d'un million d'élèves au Québec, il y aurait 500 élèves transgenres auto-identifiés dans tout le Québec et  100 élèves selon les critères de diagnostic actuels.]


Une mode ?

Serions-nous en présence d’une nouvelle façon pour certains jeunes, inspirés par la théorie du genre (s’identifier homme ou femme serait une construction sociale et non biologique) de faire un pied de nez au système? D’une guerre contre l’establishment?  [Note : Ce n'est pas impossible, voir Étude : Environ 70 % des ados qui se disaient homo ou bi se déclarent hétérosexuels par la suite.] Ou simplement d’une phase?

[...]

Et puis se pointe Derek, six ans, qui répète depuis qu’il sait parler qu’il est une fille. Son nom sera officiellement changé pour Rosaly. C’était dans Le Journal hier. [Note : Est-ce que cela ne conforte pas, n'officialise pas ce qui pourrait justement n'être qu'une phase ?]

Si la tendance se maintient, plus tard, il prendra des hormones qui annuleront les effets de la puberté et, à sa majorité, il pourra être candidat pour une «réassignation sexuelle» complète ou partielle.

[...]

La science sait très peu de choses sur le transgenrisme, la transidentité, le transgénérisme. Même le vocabulaire demeure fluide.

[...]

La science croit savoir – à partir de statistiques incomplètes parce que le phénomène est trop récent – qu’environ 75 % des enfants trans deviendront cisgenre à la puberté, le mot qui décrit les personnes en harmonie avec leur sexe à la naissance. Et qu’environ la moitié de ce nombre deviendra homosexuelle ou bisexuelle plus tard.

Les militants LGBT rejettent ces données et refusent les questions qu’ils estiment non pertinentes, selon leur grille d’analyse.

Dans le bus

Un lecteur nous écrit :

« Dans l’autobus qui m’emmenait à l’aéroport P.-E. Trudeau hier, j’ai vu des affiches en traversant Montréal : Transgenre et heureux à l’école; Lesbienne et heureux à l’école; Gai et heureux à l’école… Je m’attendais à voir Hétéro et heureux à l’école : eh bien non ! »

Il s'agit d'une de ces fameuses campagnes payées par les contribuables (5,7 millions pour l'année scolaire 2012-2013) contre l'intimidation qui n'est axée que sur le mal-être LGBT à l'école.



Rappelons que l'intimidation basée sur l'identité sexuelle des élèves (parfois présumée) n'est pas du tout en tête des motifs d'intimidation, bien au contraire. Les formes d'intimidation basées sur l’« homophobie » et les « stéréotypes sexuels » sont ultra-minoritaires ! L’orientation sexuelle des élèves (souvent simplement supposée au primaire et au début du secondaire) est loin, mais très loin, d’être une des raisons principales des brimades à l’école. En effet, le premier sujet des moqueries et insultes est lié au physique des élèves. Railleries parce qu’un élève est trop gros, trop petit, lent à la course, roux, laid, trop grand, trop maigre, etc. À la fin du secondaire, les motifs reliés au « genre » sont même parmi les moins fréquents loin derrière l’intimidation au physique, aux notes en classe, l’origine culturelle, la langue familiale, la religion et les revenus des parents !


Le Québec en « avance », un dossier prioritaire visiblement... 

Et bien sûr, le même jour, le gouvernement du Québec a dû annoncer dans l'émotion le dépôt du projet de loi 103, qui vise « à renforcer la lutte contre la transphobie et à réduire les obstacles administratifs qui compliquent la reconnaissance du statut de personne trans, notamment chez les mineurs ».

Si le projet de loi est adopté, une personne mineure pourrait obtenir, à certaines conditions, le changement de la mention de sexe qui figure à son acte de naissance. Ce changement serait possible sans obligation de subir un traitement médical. Sur simple déclaration donc ? Est-ce bien rationnel ?

Reprenant les arguments des militants LGBT, la ministre a affirmé que «  [c]e n’est pas un choix, vous savez, pour un jeune trans que de grandir dans un corps qui ne lui correspond pas, qui ne correspond pas à son identité réelle.» Pas réelle ? Comme cela, tout de go, quelle belle assurance devant ce phénomène complexe !  Comme à l'accoutumée, la nouvelle de Radio-Canada ne reprend aucun critique à cette action née de l'émotion médiatique autour d'un cas monté en épingle. Vieille technique cousue de fil blanc. Mais on aura compris qu'elle correspond à une demande « progressiste » qui ne saurait être critiquée.