lundi 1 septembre 2008

Erreurs et imprécisions dans le chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire

ERPI dans son cahier de savoirs et d'activités vivre ensemble 2 conçu pour cours d'éthique et culture religieuse et destiné aux élèves de deuxième secondaire commet quelques erreurs et imprécisions regrettables dans son dixième dossier consacré au clonage (pages 147 à 168).

Page 159

La présentation des religions dans ce domaine semble très inappropriée et nécessite une mise au point claire.

page 159


Dire au sujet des catholiques à la page 159, que « pour eux, la vie commence dès la conception » est un non-sens. Ce n'est pas l'Église catholique qui dit ça, mais c'est la réalité biologique. Dès la fusion des gamètes, une nouvelle vie humaine est présente, ce n'est pas une question de dogme ou de croyance. Aucun biologiste, athée ou d'une autre religion, ne peut le nier ni prouver le contraire. Mais ce que fait l'Église catholique en revanche, c'est qu'elle admet cette donnée de la biologie et en prend acte et donc se dit : si c'est bien un être humain, alors c'est mon frère, alors je dois le respecter comme un autre moi-même. Et donc, je ne puis détruire sa vie, ni l'instrumentaliser même pour me guérir ou guérir mon propre enfant. C'est un sujet de droit, non un objet. De là à dire que l'Église catholique interdise toute manipulation génétique (légende de l'illustration 10.11, Le Devoir, 10 mars 2008) est également faux : l'Église catholique interdit toute manipulation qui attenterait à la vie ou au respect d'un être humain, mais une manipulation génétique (thérapie génique par exemple) qui aurait pour but de guérir est tout à fait légitime et même souhaitable.

Page 160

page 160
Opposer l'Église catholique aux protestants — traités comme une religion unique ! — en disant que les protestants, eux, « ont une grande ouverture », que « l'avenir de l'humanité est pour eux une préoccupation », que « le protestant est libre » ainsi que la citation d'Andrieu en bas de la page 160 sont autant de termes qui sous-entendent que les catholiques sont tout le contraire...

Page 164

page 164
Comme on l'a vu plus haut, la première question à la page 164 n'a pas d'objet sous ce titre « La religion ».

La seconde question parait tout à fait déplacée dans un cours sur le clonage, et pour des élèves de 13 ou 14 ans. Elle fait référence au texte de la page 159, Valeurs sacrées, qui est tout à fait erroné. Il tend à renvoyer la foi dans la sphère du privé, mais surtout pas dans la vie sociale et politique. Erreur donc, puisque ce qui est bon pour l'homme l'est pour tous, croyant ou non. La protection de la vie n'est pas que l'affaire des croyants, mais l'affaire de tous, comme la lutte contre la pauvreté ou l'esclavage...

Page 168

page 168
La légende des photos est incorrecte : ces jumelles ne sont pas des clones comme dans le cas du clonage détaillé dans ce chapitre. Cela ne peut qu'apporter plus de confusion dans l'esprit des élèves. Non, le clonage de recherche ou reproductif est autre chose qu'une scission gémellaire, c'est l'acte opéré par des hommes pour reproduire un être humain sur mesure. D'ailleurs, cela ne fonctionne pas... Il serait peut-être utile de le rappeler aussi aux élèves.


Voir aussi Omissions et critiques pédagogiques du chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire.

Modifier le système éducatif : impossible

Notre deuxième vidéo (en anglais) tirée de la série télévisée satirique britannique des années 80 Yes, Prime Minister. Cet extrait traite de l'impossibilité de toute réforme du système éducatif en Grande-Bretagne, même si la chose améliorerait les résultats des élèves. Ce n'est tout simplement pas acceptable pour ceux qui prennent les décisions : les fonctionnaires du Ministère de l'Éducation, les syndicats, la presse éducative qui a ses habitudes, les écoles peu performantes, etc. Le Premier ministre ne pourra lutter contre cette machine.

Jim Hacker est le Premier ministre, Sir Humphrey est « Cabinet permanent secretary », un genre de sous-ministre inamovible qui représente la véritable continuité de l'État et de la fonction publique dans la série, il est le conseiller des Premiers ministres.



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Éclats de rire à la Commission scolaire du Val-des-Cerfs

Des échos nous sont parvenus de l'école St-Eugène de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs. Le directeur de cette école aurait lu aux enseignants de cet établissement une directive de la commission scolaire où il était précisé que l'administration scolaire impliquerait la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) dans les cas où les parents auraient retiré leurs enfants du cours d'éthique et de culture religieuse. Lesdits professeurs auraient éclaté de rire trouvant cette mesure totalement inadaptée.

Il est temps de citer un article de La Presse paru il y a quelque temps sur la question.
« Au Québec, les directeurs d'école ont l'obligation de signaler à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) tout jeune de 16 ans et moins qui ne va plus en classe. Or, la DPJ elle-même estime que ce n'est pas son mandat de ramener dans le droit chemin les décrocheurs!

«Un jeune qui ne fréquente pas l'école, ce n'est pas un motif d'intervention suffisant pour nous», explique Judith Laurier, porte-parole de l'Association des centres jeunesse du Québec. «Nous, on s'occupe des enfants négligés, abandonnés, maltraités ou abusés sexuellement, dit-elle. Le jeune de 15 ans qui ne va plus à l'école pour jouer au Nintendo dans son sous-sol, cela ne nous concerne pas.»

Faute d'autres recours, les écoles continuent pourtant de signaler, chaque année, des centaines de cas d'absentéisme à la DPJ. La vaste majorité de ces signalements ne sont pas retenus. »

Pauline Marois, l'éthique et culture religieuse et ses promesses faites aux écoles évangéliques

Pauline Marois, initiatrice du cours d'ECR

Voici quelques paragraphes tirés de Laïcité et religions : Perspective nouvelle pour l'école québécoise publié par le Ministère de l'Éducation en 1999 qui mettent en lumière le rôle de Mme Pauline Marois dans l'élaboration du cours d'éthique et de culture religieuse.
« C'est dans ce contexte que la ministre de l'Éducation, Mme Pauline Marois, a mis sur pied le Groupe de travail sur la place de la religion à l'école en octobre 1997. Elle lui a confié le « mandat général d'examiner la question de la place de la religion à l'école, de définir les orientations pertinentes et de proposer des moyens en vue de leur mise en œvre ». Afin de mieux saisir la raison d'être de ce mandat, il convient d'abord d'analyser le contexte dans lequel il a été formulé. Nous préciserons ensuite sa portée et la manière dont nous entendons nous en acquitter. » (p. 1 [introduction])
[...]
« La ministre s'interrogeait enfin sur la pertinence que « tous les élèves reçoivent une certaine formation au sujet du phénomène religieux, des cours de culture religieuse intégrant les diverses grandes traditions, des cours d'histoire des religions ». Pour répondre à ces interrogations, elle annonçait son intention de créer un groupe de travail « aux fins d'étudier l'ensemble de la question de la place de la religion à l'école » et de soumettre ensuite son rapport « à la Commission de l'éducation de l'Assemblée nationale qui pourrait entendre l'ensemble des groupes qu'intéresse cette question ».

Voilà donc le contexte dans lequel a été créé notre groupe de travail. Mais il faut savoir aussi que celui-ci se prolonge dans l'avenir en raison de deux rendez-vous importants auxquels la loi convie, d'une part, le gouvernement du Québec, d'autre part, l'ensemble des écoles du Québec. » (p. 7)

Promesses non respectées de Mme Marois aux écoles évangéliques

C'est la même Pauline Marois qui avait déclaré autrefois aux évangéliques, lorsque leurs écoles étaient menacées, que ces écoles resteraient ouvertes. Promesse qui ne fut pas respectée. Cet évènement poussa Glenn Smith de la Table de concertation protestante à écrire les lignes suivantes dans une lettre signée par lui et Éric Lanthier en 2005 :
« [...] la Table vous invite à être sensible à la présence des minorités culturelles et religieuses. Vous n'êtes pas sans savoir que, plus que toute autre, la communauté protestante de toutes les régions du Québec a accusé de grandes pertes à cause des changements déjà mentionnés. Mme Marois, ministre de l'Éducation de l'époque, nous avait promis, par écrit, que son gouvernement ne fermerait pas nos écoles; une promesse qu'elle n'a pas tenue. Elle a préféré restreindre le droit des parents en fermant, en juillet 2000, et sans raison valable, 11 écoles franco-protestantes subventionnées. Or, ces écoles publiques performantes étaient enrichissantes pour leur milieu, voire un modèle de complémentarité sociale et culturelle. En fermant ces communautés scolaires, le gouvernement péquiste lançait un signal clair : l'école n'appartient plus aux parents mais à une machine étatique vouée à imposer un modèle uniforme. Or, au Québec, la communauté franco-protestante québécoise représente une minorité ayant perdu ses droits constitutionnels, et ce, sans son consentement. »