vendredi 8 mai 2009

Vidéo sur la marche familiale pour la liberté en éducation de Drummondville



Marche familiale pour la liberté en éducation

Aux cris de « Libre choix aux parents », « l'État va trop loin », « Où est le respect et la liberté au Québec », des gens venant de partout se mobilisent et marchent pour la liberté en éducation. Un bambin affiche une pancarte sur laquelle on peut lire : « 7 religions à 6 ans, pire que du gavage »

« Hurler sa colère »

Chronique de Joseph Facal sur la réforme pédagogique parue dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec le 6 mai 2009 :
L'implantation de la réforme scolaire sera entièrement terminée au Québec l'an prochain. Elle repose sur les mêmes principes que des réformes similaires lancées en Suisse, en Belgique et ailleurs : les «compétences transversales», et tout le bataclan que vous connaissez déjà.

Il y a toutefois une grosse différence: dans ces pays, dès qu'on a vu que les résultats scolaires piquaient du nez, on a immédiatement stoppé les machines. Ici, on a décidé de boire le calice jusqu'à la lie.

COBAYES

Depuis deux cents ans, les élites de notre société ont une sainte peur de l'échec et, comme tout notre peuple, un profond complexe d'infériorité face à la culture. Elles ne pouvaient donc qu'être séduites par une réforme qui promettait la disparition de l'échec et la réussite pour tous.

En cours de route, on a certes corrigé les aspects les plus superficiels de la réforme, comme l'allure des bulletins. Mais l'esprit général est demeuré le même. On a changé les fenêtres et les poignées de porte, mais pas les fondations ni la division des pièces.

Une enseignante dans une école difficile rapportait au journal La Presse : «C'est la première fois que je vois des enfants aussi perdus.» «Quand j'ai vu ce que la réforme avait fait d'eux, j'ai eu un choc. Il leur manque des notions fondamentales.» Lorsqu'il veut secouer les jeunes, le prof de maths, lui, se fait
dire : « Relax man, relax! Pourquoi se forcer puisque, de toute façon, on va passer ? ».

LES PREUVES

Des cas isolés ? Pas du tout. Depuis l'introduction de la réforme scolaire au Québec, le décrochage scolaire a augmenté. Les résultats de nos élèves dans les comparaisons internationales reculent. Plusieurs sondages indiquent que les enseignants, dans leur grande majorité, sont d'avis que cette réforme nuit aux enfants.

Abondent aussi les témoignages d'enseignants qui rapportent les consignes qu'ils reçoivent, sous la menace de sanctions : dans les écoles «difficiles», il faut «évaluer» les enfants de façon à ce que les taux d'échec n'explosent pas. La réalité est donc pire que les statistiques, déjà catastrophiques.

Évidemment, dans les quartiers favorisés, la plupart des enfants n'auront pas de problèmes particuliers, mais ce n'est pas ce genre d'enfant que cette réforme voulait aider. Bref, les preuves de l'échec complet de cette réforme sont maintenant si massives qu'il faut être de mauvaise foi pour les nier.

C'EST PAS MOI

Toute la classe politique tourne cependant autour du pot pour ne pas dire ce qui crève les yeux : qu'il s'agit d'un naufrage total, dont nous allons payer le prix longtemps.

Le Parti québécois ne veut pas porter l'odieux d'admettre que c'est pendant qu'il était au pouvoir (j'y étais) que s'est enclenché ce dérapage colossal. Le Parti libéral du Québec, lui, ne veut pas se faire dire qu'il dort au gaz depuis six ans, alors que s'accumulent les preuves de cet immense gâchis.

Personne ne veut être le premier à admettre s'être trompé. Pour ne pas en payer le prix politique. Pour ne pas donner de munitions à l'autre. Alors on se renvoie la balle. Et les enfants, pendant ce temps? C'est à hurler, je vous dis.
Et quelle est la clé de voûte de cette « réforme Marois » ? Eh bien! C’est le cours ECR…

À la fin, une fois le constat d'échec du « renouveau pédagogique » admis, il risque bien de ne rien rester de cette réforme désastreuse si ce n'est E.C.R.