lundi 14 février 2011

Silence radio — Meurtrier en série aux États-Unis

Voir mise à jour, deux ans plus tard : Silence médiatique embarrassé autour d'un avortoir...

Billet du 14 février 2011

Dans le sillage de la folle fusillade de Tucson, on ne peut qu'observer que tous les meurtriers en série ne sont pas traités de la même façon aux États-Unis. Aucune conférence présidentielle, pas de longs services de commémoration à la télévision, pas de maillots avec des slogans bien tournés. Aucune discussion sur les potentielles causes sociales ou sociétales de ces meurtres en série. Pas de longs dossiers dans les hebdomadaires nationaux. Mais il s'agit des États-Unis, bien sûr.

Tiens, en y pensant bien, bizarrement toujours rien dans le Devoir ni sur le site de Radio-Canada ce lundi 14 février au matin non plus.

De quoi s'agit-il ?

Kermit Gosnell, un médecin américain pratiquant des avortements, a été inculpé mercredi 19 janvier 2011 pour les meurtres d'une femme et de sept bébés tués après leur naissance, alors qu'ils respiraient et bougeaient.

« Il exécutait régulièrement des avortements au-delà de la limite légale de 24 semaines. En conséquence, des bébés viables sont nés. Gosnell les a tués en plongeant des ciseaux dans leur moelle épinière », a indiqué le bureau du procureur de Philadelphie. Le Dr Gosnell avait « appris à ses employés à faire comme lui », a-t-il encore indiqué.

La femme concernée par la procédure est décédée d'une crise cardiaque provoquée par des narcotiques qui lui avaient été administrés dans le cadre d'un avortement tardif.

Le Dr Kermit Gosnell, âgé de 69 ans, a gagné des millions de dollars au cours des 30 dernières années en effectuant le plus d'avortements qu'il pouvait, dont de nombreux avortements tardifs et illégaux.

Depuis cette condamnation d'autres victimes de M. Gosnell l'accusent publiquement.

Robyn Reid, âgée de 15 ans, ne voulait pas se faire avorter. Mais quand sa grand-mère l'a emmenée de force à une clinique d'avortements un jour d'hiver 1998, Reid a pensé qu'il suffirait qu'elle dise au médecin qu'elle ne voulait pas avorter et puis filer.

Au lieu de quoi, Kermit Gosnell aboya : « Je n'ai pas de temps pour cela ! » Il a ensuite arraché ses vêtements, lui a donné une fessée, l'a jetée sur une civière sale, lui a attaché les bras et les jambes, lui a injecté des sédatifs jusqu'à ce qu'elle cesse de crier et perde conscience, a-t-elle déclaré au Philadelphia Daily News le 21 janvier 2011.

Nicole Gaither s'est fait avorter par Gosnell en 2001. Après quatre jours, la douleur post-opératoire était si intense qu'elle pouvait à peine marcher. Elle serait retournée à la clinique, où Gosnell insouciant lui aurait déclaré qu'il avait oublié des restes fœtaux en elle.

« Allons, levez-vous ! Ça ne fait pas si mal que cela ! » avant de procéder — sans aucune anesthésie — à une aspiration utérine.

En 2001, après avoir assisté au spectacle des patientes hébétées et ensanglantées du Dr Gossnel dans la salle de réveil de sa clinique, Davida Johnson a changé d'avis et ne voulait plus se débarrasser de son fœtus de 6 mois. Mais le personnel de la clinique ignora ses protestations dans la salle d'opération, la gifla, la ligota et lui donna des sédatifs jusqu'à la rendre inconsciente. À son réveil, elle n'était plus enceinte.

Quelques semaines plus tard, d'ajouter Davida, on lui a diagnostiqué une maladie vénérienne qui, selon elle, serait due aux instruments non stérilisés utilisés par Gosnell. Maintenant, elle ne pourrait plus mener de grossesses à terme ayant échoué à quatre reprises depuis son avortement.

Sources : Bureau du procureur général de Philadelphie et Philadelphia Daily News




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L'importance de l'amour des parents, et plus particulièrement de la mère


Selon Jen Pruessner, professeur de psychiatrie à l'Université McGill et directeur du Centre d'études sur le vieillissement de l'Institut Douglas, dès les premières années de la vie, l'amour des parents, tout particulièrement celui de la mère, inscrit son empreinte dans le cerveau des enfants. Rendus adultes, les enfants les plus dorlotés sont moins malades et réagissent mieux au stress.

L'équipe du professeur Pruessner a fait passer à 63 jeunes adultes en santé un questionnaire sur la qualité de leurs expériences familiales en bas âge. Ensuite, ils ont mesuré comment ils réagissaient à un test de stress couramment utilisé en recherche. Il s'agit de faire un discours devant un public, sur un sujet qui n'est dévoilé qu'à la dernière minute. Il s'agit d'une situation généralement très stressante. Le niveau de stress a été évalué à l'aide de questionnaires et en mesurant le niveau de cortisol après le discours non préparé. L'échantillon a été divisé en trois groupes, selon qu'ils avaient eu des soins et de l'affection maternels bas, moyens ou élevés. Le niveau de cortisol était plus faible pour les groupes de soins bas et élevés que pour le groupe de soins moyens.

Le cortisol est la principale hormone du stress du corps, le marqueur biologique du stress. Une concentration élevée de cortisol indique beaucoup de stress.  Il se distingue de l'adrénaline, une autre substance liée au stress, du fait qu'il est impossible de se rendre compte que le niveau de cortisol varie. L'adrénaline est liée à la réponse « se battre ou fuir », à l'accélération du rythme cardiaque. Il n'y avait pas de différence entre les rythmes cardiaques des trois groupes après le discours non préparé, parce que l'adrénaline n'est pas influencée par les expériences en bas âge. Le cortisol est une hormone sociale, contrairement à l'adrénaline, ce qui explique pourquoi les soins maternels influencent ce système.

Pour Jen Pruessner le manque d'affection en bas âge s'accompagne d'un supplément d'obésité, d'ulcères, d'hypertension, de diabète et de maladies chroniques. Il existe plusieurs mécanismes qui lient affection parentale et problèmes de santé. Le cortisol, notamment, a des effets sur des cellules ayant un rôle dans le gain de poids, dans le contrôle de la pression sanguine et dans l'atrophie du cerveau.

Les 16 premières années de vie sont les plus importantes. Elles incluent des années où il n'y a pas de souvenirs sémantiques, avant l'âge de 2 ans:  on ne se souvient pas de ce qui s'est passé, mais il reste des souvenirs émotionnels. Cette partie du cerveau est déjà présente et active, alors que la partie sémantique du cerveau, qui donne du sens à ce qui se passe, vient à maturation plus tard, après 2 ans.

Selon l'étude parue dans Psychiatry & Neuroscience, la mère a un impact plus fort à la fois pour les garçons et les filles. Le lien avec la mère est au départ biologique : elle porte le bébé, puis elle l'allaite. Les liens se forment naturellement. Ces motivations biologiques expliquent pourquoi les liens avec la mère sont plus forts, en bien ou en mal.


Sources : La Presse et Psychiatry & Neuroscience

Engert V, Efanov SI, Dedovik K, Duchesne A, Dagher A,
Pruessner JC
Perceived early-life maternal care and the cortisol response to repeated psychosocial stress (Res) 370





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