lundi 30 septembre 2024

« Des Libanais me disent que la France est en voie de libanisation »

Selon Éric Revel, « Des Libanais me disent que la France est en voie de libanisation, qu'on intègre un tel flux de migrants qu'on aura les mêmes problèmes de partition ethnique et religieuse. »


Canada — 112 églises incendiées ou vandalisées, timide réaction du PM Trudeau qui organisa un sommet sur l'islamophobie (m à j)

Mise à jour du 30 septembre 2024

Au Canada, 112 églises été vandalisées, incendiées ou profanées depuis l'annonce de la découverte apparente de prétendues sépultures à proximité d'un pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Depuis, trois autres tribus amérindiennes ont annoncé des découvertes similaires situées près d'anciens pensionnats.

En réponse à ces annonces, des radicaux d'extrême gauche ont saisi cette occasion pour terroriser les communautés catholiques et autres communautés chrétiennes en s'en prenant aux églises.

Projet de loi pour durcir les peines

Les conservateurs fédéraux ont introduit le projet de loi C-411 pour augmenter la peine pour le crime d'incendie criminel contre les églises.

Le texte modifie le Code criminel afin d’ériger en infraction le fait de causer un feu de végétation et le fait de causer par le feu ou une explosion un dommage à un lieu de culte. Il exige également que le tribunal considère comme circonstance aggravante, dans le contexte d’un incendie criminel par négligence, le fait que l’infraction a provoqué un feu de végétation ou la destruction d’un lieu de culte.

Parmi les dernières églises incendiées :

L'Église Saint George Anglican Church, at Loon Lake Sask a été incendiée samedi 28 septembre.

Le bâtiment datant de 1938 qui accueillait encore des offices mensuels. Personne n'a été blessé, mais la cause de l'incendie fait l'objet d'une enquête.

La maison de l'église Covenant International Church a été incendiée le 14 septembre à Winnipeg (Manitoba).

Alex Donald Courchêne, 28 ans, a été arrêté en relation avec l'incendie criminel de l'église House of Covenant International Church à Winnipeg, le 14 septembre, qui a tué un couple marié, Geda Wodisso, 49 ans, et Zenabu Gula, 38 ans, qui vivaient dans une suite à l'étage. La police a déclaré que les victimes n'étaient pas connues de Courchêne.


Mise à jour du 2 janvier

Gel des frais d'inscription et baisse du nombre d'étudiants étrangers entraînent des difficultés pour les universités britanniques

Le parti travailliste britannique a peu évoqué l'enseignement supérieur pendant la période précédant les élections générales de juillet. Au gouvernement, les problèmes des universités sont plus difficiles à ignorer. Le 10 septembre, Sir Keir Starmer, le Premier ministre, a inclus les universités dans une liste de services publics qui, selon lui, « s'effritent “ et sont ” en pire état que ce à quoi nous nous attendions ».

L'augmentation des coûts, combinée à la baisse du nombre d'étudiants étrangers, plus lucratifs, impose des coupes budgétaires : quelque 70 établissements réduisent leurs effectifs d'une manière ou d'une autre, selon une liste établie par l'Union des universités et collèges, un syndicat. En mai, l'Office for Students (OfS), une autorité de régulation, a déclaré que 40 % des universités et collèges s'attendaient à être en déficit à la fin de l'exercice financier 2023-24. Dans un « scénario raisonnable le plus pessimiste », ce chiffre pourrait atteindre 80 % des universités et collèges dans trois ans. Au moins une ou deux universités seraient proches de l'insolvabilité. Le 17 septembre, la BBC a rapporté que Universities UK, un groupe de pression, avait demandé davantage de fonds pour combler les déficits financiers.

Les difficultés des universités s'expliquent par l'insuffisance des fonds alloués aux étudiants britanniques de premier cycle (voir le graphique 1). Les frais d'inscription qu'elles peuvent demander aux étudiants britanniques ont été plafonnés à 9 000 livres (11 880 dollars américains) par an en 2012 et n'ont pratiquement pas augmenté depuis. L'inflation a grignoté leur valeur : ces frais représentent aujourd'hui moins de 6 500 livres sterling aux prix de 2012.


La crise aurait pu survenir plus tôt sans un afflux soudain et important d'étudiants étrangers, dont les frais non plafonnés payent souvent le double de ce qui est demandé à leurs camarades anglais. Leur nombre a commencé à grimper en flèche il y a cinq ans, à la suite d'un changement dans les règles d'attribution des visas, qui a permis aux étudiants étrangers de rester en Grande-Bretagne pendant deux ans après la fin de leurs études. Cette mesure a déclenché la demande d'étudiants originaires de pays tels que l'Inde et le Nigeria (qui estiment qu'il est beaucoup plus facile de payer des cours dans le monde riche s'ils sont assortis du droit de rester et de travailler une fois qu'ils ont terminé). Ils ont afflué dans des universités qui, jusqu'alors, n'avaient pas accueilli beaucoup d'étrangers, et se sont inscrits pour la plupart à des maîtrises d'une durée d'un an.

Mais le flambée des étrangers est en train de se transformer en débâcle. Les arrivées en provenance de l'étranger ont atteint leur maximum au cours de l'année universitaire 2022-23 et chutent rapidement (voir graphique 2). Depuis le début de l'année, le gouvernement a accordé 17 % de visas d'étudiants en moins qu'au cours de la même période en 2023. Un vice-chancelier pense que les universités les plus touchées pourraient être confrontées à des baisses de 30 à 50 %. Certaines des raisons, comme la crise économique au Nigeria, échappent à tout contrôle. Mais la politique gouvernementale a également joué un rôle. Au début de l'année, les conservateurs, soucieux de réduire le solde migratoire, ont commencé à interdire à la plupart des étudiants étrangers de faire venir leur conjoint ou leurs enfants. Cette mesure a eu un impact plus important que prévu.

Le problème ne concerne pas seulement les universités qui dépendent fortement des étrangers. Pour se prémunir contre les problèmes, de nombreux établissements ont cherché cette année à inscrire plus d'étudiants britanniques qu'ils ne le feraient habituellement. Les établissements prestigieux ont trouvé la solution la plus facile : le nombre de jeunes Britanniques qui ont obtenu une place dans des établissements à « tarifs élevés », tels que ceux du Russell Group, a augmenté d'environ 13 % cet automne. Les universités situées plus bas dans la chaîne alimentaire sont donc à court de nouveaux candidats nationaux. (L'augmentation du coût de la vie rend la vie étudiante moins attrayante, ce qui n'arrange rien).

Les risques financiers augmentent en conséquence. « Je serais surpris si, à l'issue de cette série de rapports annuels, aucune université ne devait faire l'objet d'une intervention importante sous une forme ou une autre », déclare Jonathan Simons, de Public First, un groupe de réflexion. Les choses seront un peu plus claires à la rentrée, lorsque les universités seront en mesure de compter le nombre de candidats retenus, mais des discussions avec les créanciers sont déjà en cours. « Certains établissements discutent avec les banques d'éventuelles ruptures de contrat de prêt », explique John Rushforth, secrétaire exécutif du Comité des présidents d'université, une organisation caritative qui conseille les dirigeants d'université. « Et nous savons qu'il y a eu des discussions avec les commissaires aux comptes sur la question de la continuité de l'exploitation ».

Échecs et frais

Pour les travaillistes, deux questions se posent : comment gérer une université qui n'a plus d'argent et comment redresser le secteur. En ce qui concerne la première question, la ligne officielle est que les établissements en difficulté ne doivent pas s'attendre à une aide du gouvernement. Le 15 août, Jacqui Smith, ministre des compétences, a déclaré que « si cela s'avérait nécessaire », le gouvernement laisserait une université faire faillite.

Cette approche pourrait être maintenue en cas de problèmes dans des établissements relativement petits ou dans une ville comme Londres, qui compte plusieurs douzaines d'universités susceptibles d'accueillir les étudiants déplacés. Dans de nombreux cas, cependant, le gouvernement trouverait probablement intolérables les retombées d'un effondrement. Les administrateurs ne donneraient pas la priorité au remboursement des étudiants et ne feraient pas beaucoup d'efforts pour les aider à poursuivre leurs études ailleurs. Les grands patrons locaux, terrifiés à l'idée de perdre l'un de leurs plus gros employeurs, appelleraient à l'aide. Effrayer les étudiants étrangers ne ferait qu'aggraver le malaise des universités.

Pendant la pandémie de covid 19, le gouvernement de l'époque a mis en place un processus, le « régime de restructuration de l'enseignement supérieur », par lequel les universités qui risquaient d'avoir des problèmes financiers pouvaient discuter de leurs options avec le gouvernement. Nick Hillman, du Higher Education Policy Institute, un groupe de réflexion, pense que les travaillistes devraient créer quelque chose de similaire. « Ce n'était pas un processus parfait, loin s'en faut, mais c'était un processus - et ce que nous avons pour l'instant, c'est rien. Si le gouvernement est vraiment prêt à envisager des liquidations, il devrait mettre en place un régime « d'administration spéciale » du type de celui qui existe déjà pour les établissements de formation continue, estime M. Simons. Les administrateurs seraient ainsi autorisés à prendre en compte les intérêts des étudiants, en plus de ceux des grands créanciers.

Même si les travaillistes évitent une faillite d'université dans les mois à venir, le parti devra encore décider de ce qu'il convient de faire en ce qui concerne la situation financière globale du secteur. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement a confirmé qu'il n'avait pas l'intention de durcir davantage les règles en matière de visas. Mais il est très peu probable qu'il revienne sur l'interdiction faite aux étudiants étrangers d'emmener des membres de leur famille avec eux.

Le problème n'est pas seulement que les personnes à charge font grimper les chiffres de la migration nette : entre 2019 et 2022, le nombre de personnes à charge arrivant avec des étudiants est passé de 16 000 à 134 000. On craignait également que le système ne soit détourné. Sous l'ancien régime, les conjoints étaient autorisés à travailler en Grande-Bretagne pendant que leurs partenaires étudiaient, ainsi que pendant les deux années suivant l'obtention de leur diplôme. Les responsables politiques ont commencé à s'inquiéter du fait que les étudiants des pays les plus pauvres s'inscrivaient dans les universités britanniques dans le seul but d'obtenir ces autorisations de travail.

L'autre moyen évident de redresser la barre serait d'augmenter le financement des étudiants britanniques de premier cycle. Il y a deux façons d'y parvenir. Le gouvernement distribue actuellement environ 1 milliard de dollars par an sous forme de « bourses d'enseignement » destinées à financer des formations coûteuses telles que la médecine et l'odontologie. L'élargissement et l'augmentation de ces paiements plairaient à ceux qui pensent que la Grande-Bretagne fait peser sur ses étudiants une part trop importante du coût de l'enseignement supérieur (les subventions publiques ne représentent qu'environ 25 % du financement total des universités et des établissements d'enseignement supérieur, contre une moyenne de 67 % dans le club des pays riches de l'OCDE). L'augmentation des bourses d'enseignement était l'une des recommandations du dernier grand examen gouvernemental du financement des universités, en 2019.

L'approche la moins coûteuse, et donc la plus probable, consiste à augmenter les frais de scolarité. L'Institute for Fiscal Studies, un autre groupe de réflexion, estime que cette mesure ne coûterait au gouvernement qu'un quart environ de l'augmentation des bourses d'enseignement (parce que les diplômés se partageraient la majeure partie de l'argent supplémentaire sous forme de remboursements de prêts étudiants). Il y a quelques années encore, les travaillistes promettaient d'abolir complètement les frais d'inscription ; ils n'apprécieraient pas la perspective de les augmenter. Mais les décideurs politiques ont surestimé le tollé que cela provoquerait, déclare M. Hillman : « Le système de financement n'est pas défaillant ; ce qui l'est, c'est le courage des hommes politiques. »

S'il s'engageait dans cette voie, le parti travailliste pourrait peut-être atténuer le mécontentement en associant une augmentation des frais d'inscription à une réforme du système de prêts. Dans l'opposition, Bridget Phillipson, aujourd'hui secrétaire d'État à l'éducation, a déclaré qu'elle s'intéressait aux moyens de réduire les remboursements mensuels pour les nouveaux diplômés, afin de leur donner plus de « répit au début de leur vie professionnelle ».

Mme Phillipson a également affirmé que les changements apportés par les conservateurs l'année dernière, qui ont augmenté le montant de la dette étudiante que les diplômés à faible revenu remboursent au gouvernement tout en réduisant les coûts à vie pour les diplômés bien rémunérés, sont « désespérément injustes ». Le parti serait intéressé par des modèles de remboursement alternatifs qui pourraient utiliser des taux d'intérêt dégressifs pour augmenter considérablement les sommes demandées aux diplômés à hauts revenus. En théorie, cela pourrait générer de l'argent que le gouvernement pourrait alors dépenser pour réintroduire des bourses destinées à couvrir les frais de subsistance des étudiants les plus pauvres, que le gouvernement précédent avait supprimées en 2016.

Les universités craignent que les travaillistes ne finissent par décider que toutes ces options ne sont pas attrayantes et ne repoussent les décisions en mettant en place un comité d'examen indépendant indécis. Le 12 septembre, Lady Smith, la ministre des compétences, a tenté de rassurer la Chambre des Lords en affirmant que son parti ne traînerait pas les pieds. Il faudra du temps pour régler le problème du financement des universités, a-t-elle déclaré. « Mais je ne pense pas que cela prendra autant de temps que certains le craignent. Si les établissements commencent à rencontrer de réelles difficultés, les travaillistes n'auront peut-être pas d'autre choix que d'agir rapidement.



Source:The Economist



dimanche 29 septembre 2024

Autriche : la droite anti-immigré triomphe aux élections législatives

Victoire sur un programme clair:

  •  remigration d'immigrés non assimilés;
  • critique de la gestion excessive de la pandémie Covid;
  • recherche de la paix entre l’Ukraine et la Russie.

Malgré sa victoire historique, le FPÖ devrait avoir du mal à former une coalition.

Pour la première fois dans l'histoire de l'Autriche contemporaine, le parti de droite anti-immigré FPÖ est arrivé en tête dimanche des élections législatives. Selon les premières estimations de la chaine publique ORF, le parti de la liberté, selon son acronyme remporte une nette victoire, avec 29%, et améliore son score de 13 points par rapport au scrutin de 2019. Avec 26% des voix, le parti conservateur ÖVP du chancelier Karl Nehammer ne pointe qu'à la deuxième place, trois points derrière et en recul de 11,2 points. « Le FPÖ a écrit l'histoire », s'est félicité son secrétaire général, Michael Schnedtlitz. Et c’est à son nouveau leader qu’il le doit, Herbert Kickl. Ce dernier est parvenu à normaliser son parti - ainsi que ses idées - dans la vie politique autrichienne. Herbert Kickl a salué dans la soirée, «l'ouverture d'une porte sur une nouvelle ère». «Savourez ce résultat. C'est un morceau d'histoire que nous avons écrit ensemble aujourd'hui», a-t-il lancé à ses partisans réunis à Vienne. «Ce que nous avons accompli dépasse mes rêves les plus fous».

Sous l'empreinte de ce dernier, le FPÖ est devenu un parti profondément nationaliste. Anti-migrants, ses électeurs portent volontiers leur racisme en bandoulière et leur leader Herbert Kickl se déclare partisan d'une «remigration» pour les étrangers « qui pensent ne pas devoir respecter nos règles ». Ce concept a été forgé par le mouvement identitaire. 

« Je ne vois pas du tout ce qu'il y a de mal dans ce mot », a déclaré Kickl lors de son dernier meeting public à Vienne. Au parlement européen, le FPÖ siège avec le Fidesz hongrois de Viktor Orban et le RN français. Pourtant Marine Le Pen avait exclu de siéger à Strasbourg avec l'AfD allemand précisément parce que des responsables de ce parti prônaient la «remigration». Dimanche soir, la chef de file du Rassemblement national a salué sur 𝕏 la victoire du FPÖ, y voyant après les scrutins italiens, néerlandais et français une «lame de fond» qui «confirme partout le triomphe des peuples».

Par ailleurs, le FPÖ se montre hostile aux sanctions contre la Russie. Durant la pandémie, Herbert Kickl a accusé l'Organisation mondiale de santé (OMS) de «vouloir former un nouvel homme». Il dénonce par ailleurs la « folie du genre et le culte de l'arc-en-ciel » (mouvement LGBT).

Une coalition difficile à bâtir

Sa victoire dans les urnes ne signifie pas pour autant qu'Herbert Kickl, le leader du parti, sera investi chancelier de la République fédérale. Avec 29% des voix, ce dernier doit trouver d'autres partenaires pour gouverner et les candidats potentiels sont très peu nombreux. À la différence de l'Allemagne, où son statut reste strictement protocolaire, le président Alexander Van der Bellen, membre du parti Verts, devrait logiquement refuser à Herbert Kickl le privilège de former un gouvernement, estimant que ce dernier ne recueille pas sa « confiance ». Par ailleurs, le chancelier actuel, Karl Nehammer, seul homme susceptible de nouer sous conditions une coalition avec le FPÖ, nourrit une forte animosité à l'égard du personnage Kickl.

Le dirigeant de centre-droit a exclu de former une coalition avec le parti de droite anti-immigré, dans l'hypothèse où son chef devait entrer au gouvernement. Si son veto devait se confirmer, les membres du FPÖ devraient alors renoncer à investir leur dirigeant pour espérer pouvoir gouverner : ce scénario est peu probable compte tenu du culte du chef dont Herbert Kickl fait l’objet parmi ses troupes. En revanche, certains milieux d'affaires affichent volontiers leur préférence pour une coalition entre droite anti-immigré et centre-droite.

Au nom du respect d’un cordon sanitaire de plus en plus fragile, la logique arithmétique et politique pourrait conduire l'OVP de Karl Nehammer à former une grande coalition avec le parti social-démocrate (SPÖ). Celui-ci a enregistré le pire score de son histoire (21 %). Les programmes économiques des deux sont également divergents et l'ajout d'une troisième force libérale devrait être nécessaire : ainsi l'Autriche serait pour la première fois dotée d'une coalition tripartite. Si l'on en juge l'expérience allemande, cette constellation n'augure pas d'une grande stabilité.

Dans ce cas, Herbert Kickl attendrait son heure. Le vainqueur des élections caresse un objectif politique qui semble peu compatible a priori avec la tradition démocratique de la République autrichienne. «Nous menons une lutte de libération contre le système » a-t-il annoncé.

Nouveau ministre de l'Intérieur français : « L'immigration n'est pas une chance »

Alors que l'Autriche vient de placer la droite anti-immigré en tête lors des élections législatives de ce dimanche, Bruno Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur français adopte un discours musclé.

Entretien complet :


Extraits:

Données connexes

samedi 28 septembre 2024

Ma vie de prof de banlieue

Myriam Meyer a été professeur de Lettres pendant 6 ans dans un collège de REP (Réseau d'Éducation Prioritaire). Dans son livre Wesh Madame aux éditions Robert Laffont, elle raconte ses pires et ses meilleurs souvenirs. Insolence, violence, insultes mais aussi rire, fierté et belles histoires : on souhaite une bonne rentrée à tous nos professeurs !

vendredi 27 septembre 2024

La thèse de l'inégalité croissante de la richesse de plus en plus contestée

Thomas Piketty, le pape de la gauche radicale de plus en plus contesté

Quelques milliards de dollars en plus ou en moins. Chaque jour, le classement instantané des milliardaires, établi par Forbes, varie en fonction des marchés. Ce week-end, la fortune d’elon Musk (Tesla, SpaceX et 𝕏) atteignait 252 milliards de dollars, celle de Jeff Bezos (Amazon) 209 milliards, 205 pour Larry Ellison, l’un des fondateurs des logiciels Oracle… Au début de l’année, 2 781 milliardaires, 8 fois plus qu’en 2000, étaient répertoriés. Ensemble, ils détenaient peu ou prou l’équivalent du patrimoine de tous les Français, soit plus de 14 000 milliards de dollars. L’ultraluxe profite de l’expansion de ces nouvelles fortunes : l’année dernière, 648 yachts de plus de 30 mètres - dont le prix dépasse facilement les 100 millions de dollars - étaient en construction. Un marché en hausse continue, comme celui des jets privés. Le laboratoire d'idées américain Institute for Policy Studies en répertorie 25000, contre moins de 10 000 en 2000.

Ces chiffres vertigineux accréditent l’idée d’une concentration inédite des richesses. Ressenti confirmé par des travaux scientifiques de haut vol. L’économiste français Thomas Piketty a ainsi gagné une célébrité mondiale en mesurant l’explosion des inégalités grâce à l’analyse inédite de liasses fiscales. Avec ses coauteurs Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, il a chiffré la part des revenus avant impôts gagnés par les 1 % les plus riches aux États-unis. Selon leurs calculs, datant de 2003 et ensuite régulièrement actualisés, elle serait passée, en incluant les gains en capital, de 10 % de l’ensemble des revenus en 1960 à 21,1% en 2019. Dans son succès de librairie de 2013, Le Capital au XXIe siècle, essai vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires, l’économiste élargit ses travaux à l’ensemble des pays développés. Il soutient que les inégalités ont retrouvé le niveau connu à la fin du XIXe siècle et prône de nettes augmentations d’impôts sur les plus aisés afin de lutter contre ce capitalisme d’héritiers.

La moitié du PIB pour les plus riches ?

Dans les facultés du monde entier, Piketty est accueilli en messie. Longtemps incontestée, sa thèse a profondément imprégné le débat public, nourrissant les arguments de mouvements contestataires, tel Occupy Wall Street dès 2011, mais aussi les agendas politiques de la gauche aux États-unis comme en Europe. En France, les travaux des trois enfants du pays, qui portent pourtant sur les États-unis, imprègnent tous les débats sur la fiscalité. Lors des élections européennes, ils ont motivé le choix du Nouveau Front populaire (NFP) de porter l’imposition sur le revenu jusqu’à 90 % pour les plus riches. Dans la même veine, pendant la campagne, l’économiste Julia Cagé a déclaré que « les 500 plus grandes fortunes sont passées de 10 % à 50 % du PIB. Donc, si on avait les mêmes taux de prélèvements et la même fourchette qu’en 2017, on aurait des recettes plus élevées. »

L’estimation provient des travaux du magazine Challenges, qui calcule chaque année le patrimoine des grandes fortunes du pays. L’idée de comparer ce stock avec un flux annuel de création de richesse n’a aucun sens d’un point de vue économique. Mais peu importe, l’argument porte fort. Il a été encore répété par le président de la commission des finances, Éric Coquerel, lors des premiers débats de la session parlementaire. Les prochaines discussions budgétaires, qui semblent devoir acter un retour de L’ISF, devraient encore donner toute sa place à la thèse de l’explosion des inégalités. De nombreux travaux, menés essentiellement aux États-unis, viennent pourtant aujourd’hui la remettre en cause. Ces articles démontrent qu’un léger changement dans les hypothèses de départ quant au taux de rendement des actifs ou à la valorisation des transferts sociaux modifie radicalement le résultat obtenu. Pour le commun des mortels, ces disputes économétriques paraissent bien ésotériques. Elles revêtent pourtant, dans les débats actuels, une dimension politique cruciale.

Tenir compte des droits à la retraite
 
« J’étais moi-même persuadé de la véracité de cette thèse d’une explosion des inégalités de richesse jusqu’à ce que je me penche sur le sujet et que je réalise que les travaux d’Emmanuel Saez et Gabriel Zucman ne prennent pas en compte les droits accumulés à la retraite. Une fois qu’on les intègre, il apparaît que la part de richesse détenue par les 1 % les plus aisés a très peu varié entre 1989 et 2019 », avance ainsi Sylvain Catherine, professeur de finance à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, à Philadelphie, dont l’article sur le sujet sera bientôt publié dans The Journal of Finance, l’une des publications américaines les plus respectées. Aux États-Unis, la retraite est en effet un mix : mi-capitalisation, mi-répartition, avec un taux de cotisation de 10 % pour le pilier répartition. Pour un Américain moyen en fin de carrière, la valeur des droits ainsi accumulés avoisine les 400000 dollars. Ces droits n’apparaissent pas dans les statistiques sur les inégalités. S’ils l’étaient, ou si ces cotisations avaient été placées dans des fonds, les inégalités baisseraient mécaniquement d’autant; ces 400000 dollars seraient en effet comptabilisés dans le patrimoine des intéressés.

Sur ce volet des inégalités de richesse, le trio Matthew Smith, Owen Zidar et Erick Zwick a de son côté travaillé sur les revenus de capital dans les déclarations fiscales. Dans un article publié en 2022 dans le Quarterly Journal of Economics, revue qui a publié les articles de référence de Piketty et ses coauteurs depuis 2003, les chercheurs démontrent que le taux de rendement des actifs - soit la rentabilité des ressources - des plus riches est largement supérieur à la moyenne. Or ce taux de rendement est au cœur de l’équation qui permet de déduire un patrimoine (un stock) à partir des revenus (des flux). Prenons l’exemple d’une personne qui touche un revenu d’intérêt de 100 dollars. Si le rendement moyen de ses actifs s’élève à 2%, alors il lui faut 5 000 dollars de patrimoine financier pour générer ce revenu (100 divisé par 2 %). Avec un rendement de 3 %, un patrimoine de 3 333 dollars suffit à générer 100 dollars de revenus.

En négligeant cette question de décalage des rendements, Saez et Zucman ont surestimé le patrimoine des plus riches, expliquent les chercheurs. Selon les conclusions de leur étude, les inégalités de patrimoine ont bien augmenté aux États-unis, mais dans des proportions plus faibles que ce qu’indiquent les travaux des Français.

Comment estimer la fraude fiscale ?

Du côté des inégalités de revenus, un coup à l’hégémonie de Piketty et ses coauteurs a été porté il y a un an par la décision du Journal of Political Economy de l’université de Chicago de publier un papier de Gerald Auten et David Splinter, économistes respectivement au Trésor américain et au comité conjoint du Congrès sur la taxation. Selon ces chercheurs, la part des revenus des 1 % aux États-unis n’a que très peu augmenté depuis les années 1960. C’est en grande partie la manière dont ils comptabilisent les « revenus non déclarés», ceux qui n’apparaissent pas sur les feuilles d’impôt : les profits non distribués des entreprises, gains issus des pensions ou des programmes sociaux, revenus non taxés ou dissimulés… qui expliquent la divergence avec les chiffres de la première équipe.

Sur le volet salarial, plusieurs travaux questionnent encore l’idée de Thomas Piketty selon laquelle la distorsion dans le partage de la valeur entre les managers et les simples salariés au sein de chaque entreprise crée les inégalités. Un article datant de 2019 de cinq chercheurs (1) démontre ainsi que les deux tiers de la croissance des inégalités entre les employés proviennent de la dispersion de salaires non pas à l’intérieur des groupes mais entre les entreprises. Les différences salariales entre les secteurs n’ayant cessé de s’accroître ces dernières décennies. Sur le même thème, un autre article, de 2022 (2), qui explore six décennies d’évolution salariale, conclut qu’au sein des deux sexes, les inégalités de salaires sur une carrière pleine ont bien crû dans le temps. Si on considère toutefois toute la population, en raison du rattrapage progressif des salaires des femmes sur ceux des hommes, les inégalités apparaissent stables.

Le rôle de la diffusion de l'immobilier

L’économiste Daniel Waldenström, chercheur à l’Institut de recherche en économie industrielle de Stockholm, va encore plus loin. Selon son dernier livre, non encore traduit, Richer and More Equal (« Plus riches et plus égaux », Polity, 2024) inspiré de ses travaux universitaires, le XXe siècle serait marqué non seulement par un fort enrichissement de l’ensemble de la population, mais aussi par une nette diminution des inégalités en Occident. Selon lui, elles se stabiliseraient globalement à partir des années 1980, grâce notamment à la diffusion du capital immobilier et la montée en puissance des systèmes de retraite au sein des classes moyennes et populaires.

On peine à réconcilier cette vision optimiste avec les votes toujours plus contestataires aux États-Unis comme en Europe de nombreux électeurs. Que croire alors ? Une étude parue il y a quelques jours du Bureau du budget du Congrès (CBO) américain permet d’éclairer la question. Ces chercheurs indépendants démontrent que, depuis quarante ans, aux États-Unis, les inégalités de revenus, après impôts et redistribution, ont globalement peu augmenté. Tout le monde n’a en revanche pas connu le même sort. Alors que les revenus des plus pauvres et des plus riches progressaient nettement, ceux des classes moyennes ont crû à un rythme beaucoup plus modeste.

(1) Jae Song, David J. Price, Fatith Guvenen, Nicholas Bloom, Till von Wachter, « Firming Up Inequality », « The Quarterly Journal of Economics », 2019. 

(2) Fatith Guvenen, Greg Kaplan, Jae Song, Justin Weidner, « Lifetime Earnings in the United States Over Six Decades », « American Economic Journal », 2022.

Source  : Le Figaro


Le recours au soutien scolaire privé est en plein essor dans les régions les plus pauvres d'Asie

Cher, mais cela en vaut-il le prix ?

La morale du film La 12e fois est claire (bande-annonce sous-titrée en français). Ce récent succès de Bollywood raconte l’histoire d’un pauvre garçon de ferme, Manoj, qui veut réussir l’impitoyable concours de police indien. Il s’agit de persévérer et d’être richement récompensé. Pourtant, pour un film sur l’éducation et la méritocratie, la représentation des écoles indiennes est lamentable : la tricherie, orchestrée par les enseignants, est monnaie courante dans l’école locale de Manoj. Ce n’est pas à l’école qu’il trouvera le succès et l’amour, mais dans un centre de soutien scolaire bondé de Delhi.

Le tutorat privé est un phénomène bien connu en Asie de l’Est. À l’exception de la Chine, la plupart des élèves d’Asie de l’Est en bénéficient : 72 % à Hong Kong, 79 % dans les hagwons de Corée du Sud, 52 % des élèves du premier cycle de l’enseignement secondaire, les principaux bachoteurs du Japon, dans les juku du pays. En Chine, où 38 % des élèves (et 45 % dans les villes) suivaient des cours particuliers avant la répression de 2021. Depuis, de nombreux centres sont tout simplement passés dans la clandestinité. Ces entreprises, quels que soient leurs défauts, coexistent avec des systèmes éducatifs très efficaces et bien financés.

À la dure

Mais aujourd’hui, le soutien scolaire privé se développe dans les régions les plus pauvres d’Asie. L’ampleur de ce phénomène est considérable. Bien que les données soient éparses et peu fiables, The Economist de Londres a tenté d’estimer la prévalence du soutien scolaire en Asie du Sud et du Sud-Est, à l’exclusion de Singapour, où le système éducatif ressemble davantage à ceux de l’Asie de l’Est. Du Pakistan à l’Indonésie, l’hebdomadaire économique britannique estime qu’environ 258 millions d’enfants reçoivent des cours particuliers.

Le marché le plus important est celui de l’Inde. Aujourd’hui, 31 % des écoliers indiens ruraux de moins de 15 ans reçoivent des cours particuliers, contre 23 % en 2010 ; dans certains États plus pauvres, comme le Bihar, ils sont trois sur quatre à en bénéficier. Les recettes fiscales provenant des centres de soutien scolaire indiens ont plus que doublé depuis 2019. Mais même si l’on retire l’Inde de la liste, le nombre d’enfants bénéficiant d’un soutien scolaire s’élève à 131 millions, selon les estimations de l’hebdomadaire.

La première raison de cette croissance réside dans les lacunes observées dans les systèmes d’éducation formelle. Dans les régions les plus pauvres d’Asie, l’État a souvent du mal à fournir de bonnes écoles. Au cours de ce siècle, alors que l’enseignement primaire s’est rapproché de l’universalité, la part des enfants inscrits dans l’enseignement secondaire a augmenté de 24 points en Asie du Sud et de 16 points dans le reste de l’Asie, selon la Banque mondiale. Pourtant, au cours de la même période, les dépenses publiques d’éducation en pourcentage du PIB ont stagné ou diminué dans une grande partie de la région.

Dans de nombreux endroits, cela s’est traduit par des coupes dans les salaires des enseignants et dans les manuels scolaires. Au Cambodge, l’un des pays les plus pauvres d’Asie, on estime que 82 % des élèves suivent des cours particuliers, le plus souvent auprès de leurs propres enseignants mal rémunérés qui cherchent à obtenir un salaire d’appoint. Les écoles finissent par être moins bien équipées pour obtenir des résultats, et les pires d’entre elles tombent en ruine. Pourtant, de nombreux systèmes asiatiques trient les enfants par le biais d’examens à fort enjeu. Les parents se tournent donc vers les tuteurs.

Un deuxième facteur est l’intensification de la concurrence sociale, due à l’essor de la classe moyenne et à une demande accrue pour un nombre limité de places à l’université. L’urbanisation joue également un rôle : les enfants des villes sont plus susceptibles de bénéficier de cours particuliers que ceux des campagnes, grâce à l’offre plus importante de professeurs particuliers et à un meilleur accès à l’internet. En Inde, où les villes ont accueilli 200 millions d’habitants supplémentaires en 20 ans, de nombreux parents nouvellement urbanisés pensent que le fait d’offrir à leurs enfants des cours de soutien scolaire les aidera à obtenir un poste de cadre. À Delhi, Mohammad Shahzad, superviseur chez un fabricant de générateurs, paie 2 800 roupies (33 dollars) par mois pour faire donner des cours à ses deux filles, soit 30 % de plus que les frais de scolarité habituels. Les professeurs à l’école de ses filles sont compétents, mais M. Shahzad estime que le soutien scolaire, malgré son coût, en vaut la peine. « C’est comme un seul repas : on survit, mais avec deux ou trois, on est en meilleure santé », dit-il.

Le dernier facteur est une logique de rivalité. Le soutien scolaire privé est un secteur où règne l’anxiété : si les enfants de votre voisin reçoivent des cours particuliers et pas les vôtres, ils risquent de prendre du retard. Cela vaut que la demande de cours particuliers soit due aux pressions exercées par un système scolaire rigoureux ou au désir de fuir un système défaillant. La disponibilité du soutien scolaire en ligne, stimulée par la pandémie, a facilité cette surenchère.

Malgré cela, les recherches visant à mesurer l’efficacité du soutien scolaire aboutissent à des résultats mitigés, selon Mark Bray, spécialiste du soutien scolaire privé en Asie. Cela s’explique en partie par l’énorme diversité de cette région. Une étude menée dans l’Inde rurale a révélé que les élèves ayant suivi des cours particuliers obtenaient de meilleurs résultats en lecture et en mathématiques que ceux qui n’en avaient pas bénéficié, ce qui équivaut à une année d’école supplémentaire. Mais d’autres études, menées au Sri Lanka et en Chine, n’ont constaté que peu ou pas d’effet sur les résultats.

Coûteux, mais impossible à éliminer ?

Le coût du soutien scolaire privé peut être élevé. Des études montrent que certains enfants qui suivent des cours particuliers dorment moins bien. Les tensions s’étendent aux portefeuilles des parents. Umesh Sharma, chauffeur à Delhi, dépense 1 200 roupies par mois pour faire donner des cours à ses deux fils : 4 % du revenu mensuel moyen de la ville et à peu près autant que leurs frais de scolarité. Dans d’autres régions de l’Inde, la situation est pire. Au Bengale occidental, près de la moitié des dépenses d’éducation, publiques et privées, sont consacrées au soutien scolaire.

L’une des grandes inquiétudes est que, dans certains endroits, le soutien scolaire privé est en train d’éroder l’enseignement public. Au Népal et au Cambodge, les enseignants ne dispensent pas certaines parties du programme d’études en classe pour ne les utiliser que dans le cadre de cours particuliers rémunérés après l’école. L’incitation est claire : au Cambodge, les enseignants peu rémunérés qui proposent des cours de soutien doublent leur salaire. Au Bihar, l’État le plus pauvre de l’Inde, une enquête récente menée par l’ONG JJSS a révélé que des dizaines d’écoles publiques délabrées avaient presque entièrement externalisé leurs fonctions éducatives à des centres privés. Les écoles publiques en sont réduites à « fournir un repas de midi et à organiser les examens ».

Que faire ? La Corée du Sud a passé quatre décennies à essayer, en vain, de supprimer les cours particuliers, avant que ces efforts ne soient jugés inconstitutionnels en 2000. De même, les approches interventionnistes, comme la répression précipitée de la Chine, n’aboutissent qu’à rendre le soutien scolaire clandestin. Certains gouvernements font preuve de souplesse : le ministère thaïlandais de l’Éducation déclare que « l’État doit partir du principe que le soutien scolaire privé ne réduit pas le bien-être social ». D’autres font des expériences. En réponse à une récente série de suicides, le ministère indien de l’Éducation a introduit cette année des règles interdisant aux grands centres de soutien scolaire d’inscrire des élèves de moins de 16 ans. Pour The Economist, les cours privés sont là pour de bon, mais ils pourraient être gérés plus efficacement.

jeudi 26 septembre 2024

Le Canada pris au piège de sa politique migratoire


Après avoir doublé l’immigration permanente sous son mandat, Justin Trudeau fait [un peu] marche arrière, pressé par l’opinion.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, salue, le 3 juillet dernier, des personnes dans un parc de sa circonscription de Papineau, l’une des plus multiethniques du pays.

Trudeau (avec bandeau rouge à la tête) à Ottawa

Au nord de Montréal, la circonscription de Justin Trudeau, Papineau, est l’une des plus multiethniques du pays. Africains, Haïtiens et Latino-américains s’y retrouvent sur la grande artère piétonne du quartier de Rosemont-la-petite-patrie, où l’on trouve des commerces vendant des spécialités de pays variés. Mais au niveau national, l’immigration est devenue le plus grand défi du gouvernement de Justin Trudeau depuis que ce dernier est arrivé au pouvoir en 2015. Le sujet est devenu obsessionnel dans l’opinion publique et les médias canadiens, alors qu’il ne l’avait jamais été ces dernières décennies, dans un pays traditionnellement accueillant envers les réfugiés.

«Le legs de Justin Trudeau sera d’avoir détruit le consensus canadien sur l’immigration », a titré récemment le quotidien de référence [centre gauche] The Globe and Mail. À moins d’un an de la fin de son mandat, pressé tant par une bonne partie de la population que par les partis d’opposition et, parfois, par son propre camp, le premier ministre consent donc à diminuer le nombre d’immigrés qu’accueillera le pays. Son ami d’adolescence, également ministre de l’immigration, Marc Miller, a reconnu en fin de semaine à Radio-canada : « Très franchement, on a pris un peu trop longtemps pour ralentir la machine. »

En dix ans, le nombre d’immigrés a doublé au Canada, passant de 259 000 en 2013 à 465 000 en 2023. Il faut y ajouter plus de 2,8 millions d’« immigrants temporaires ». C’est principalement le nombre de ces visas de travail temporaires et celui des étudiants étrangers qu’Ottawa souhaite réduire. Pendant des décennies, le pays avait soigneusement sélectionné son immigration en fonction de ses capacités d’intégration. Or, Justin Trudeau, influencé par un think-tank canadien anglophone, L’Initiative du siècle, a décuplé l’immigration pour créer de la croissance économique, sans calculer si le pays avait les moyens d’accueillir les nouveaux venus. Le think-tank estime que « la croissance de la population canadienne est essentielle à la prospérité économique et l’influence du pays sur la scène mondiale. L’objectif est de porter la population du Canada à 100 millions de personnes d’ici à 2100 (contre 40 millions actuellement). »

Au Québec, certains se sont emparés du sujet, dénonçant un projet purement politique qui viserait à diluer les Canadiens francophones dans une masse de ressortissants asiatiques et indiens, l’immigration privilégiée par Trudeau, opposé à l’indépendance du Québec… Quoi qu’il en soit, force est de constater que son gouvernement, en ouvrant les vannes de l’immigration, a gravement déséquilibré les infrastructures essentielles du Canada.

Ghettoïsation en hausse


« C’est impossible d’inviter 1,2 million de nouvelles personnes au Canada chaque année lorsqu’on ne bâtit que 200 000 logements », s’est exclamé récemment le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, un populiste [dixit Le Figaro...] pressenti pour être le prochain premier ministre. Dépassés par la demande, les services publics sont sous pression. Les prix de l’immobilier et des loyers se sont envolés, suscitant une crise du logement et une augmentation du nombre de sans-abri… Une crise qui affecte tant les nouveaux arrivants que les Canadiens. Le Canada, longtemps abordable, est devenu une destination chère. Le chômage est aussi reparti à la hausse. Il atteint désormais 6,6 %.

Les Canadiens, majoritairement plutôt ouverts à l’immigration, n’en veulent pas aux demandeurs d’asile d’avoir choisi leur pays. Ils reprochent en revanche à leurs dirigeants de ne pas avoir mesuré les conséquences de leurs politiques, malgré les mises en garde d’experts. La plupart de ces derniers estiment qu’il faudrait près d’une décennie pour construire suffisamment de logements pour abriter la population actuelle.

Autre problème : les conséquences sociétales et les revendications religieuses croissantes dans un pays où la ghettoïsation est en hausse. Selon l’institut national Statistique Canada, Toronto compte 55 % de « minorités visibles » et Vancouver, 54%. Il faut «accroître la représentation des professeurs musulmans (dans les universités) », a dit, il y a quelques jours, la représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie, Amira Elghawaby. La sortie de cette militante nommée par Justin Trudeau a soulevé un tollé au Québec, mais elle est symbolique de la politique du premier ministre. Si Ottawa a assuré qu’il diminuerait l’immigration, les Canadiens sont sceptiques, tant Justin Trudeau peine à reconnaître franchement son erreur. The Globe and Mail, journal anglophone modéré, a d’ailleurs titré : «Le gouvernement Trudeau règle le problème de l’immigration, aussi lentement qu’il le peut ».


Source : Le Figaro

Après bien des hésitations, la Chine relève son âge de départ à la retraite, étonnamment bas


Le dirigeant chinois, Xi Jinping, se targue de la capacité inégalée de son système politique à faire aboutir des projets difficiles. « Pour tout ce qui profite au parti et au peuple, a-t-il déclaré, nous devons agir avec audace et détermination. » Pourtant, ce n’est que le 13 septembre, après des années d’indécision, que la Chine a annoncé le premier relèvement de l’âge de la retraite depuis les années 1950. Alors qu’il était l’un des plus bas du monde, il va commencer à se rapprocher des normes des pays riches.

Ayant vu le mécontentement suscité par des changements similaires dans d’autres pays, M. Xi avait peut-être des raisons d’hésiter. L’agitation en Occident est normalement un élément que les propagandistes de la Chine exploitent. Mais les grandes manifestations organisées en France l’année dernière pour protester contre le relèvement de l’âge de la retraite ont suscité des commentaires inquiets et furieux en Chine à propos des rumeurs répétées du gouvernement sur l’adoption d’une mesure similaire. « Les gens du peuple jurent derrière des portes closes », écrit un utilisateur de Weibo, une plateforme de médias sociaux, en faisant référence au contraste entre la colère publique en France et sa forme furtive en Chine.

Lorsque la Chine a enfin pris le taureau par les cornes et publié son propre calendrier, elle l’a fait sans grande fanfare. La télévision d’État a mentionné la décision en dessous de plusieurs autres titres dans son principal journal télévisé du soir. Les téléspectateurs ont dû attendre plus de 35 minutes (et assister à près de 20 minutes de reportages sur les activités de M. Xi) pour n’avoir droit qu’à un simple aperçu. L’âge de la retraite passera de 50 à 55 ans pour les ouvrières, de 55 à 58 ans pour les employées et de 60 à 63 ans pour les hommes. Ces changements commenceront en janvier 2025 et s’étaleront sur 15 ans. Pour les hommes et les femmes employés, l’âge de la retraite augmentera d’un mois tous les quatre mois. Pour les ouvrières, il augmentera d’un mois tous les deux mois.

Le journal télévisé du soir n’a pas pris la peine de faire un reportage complémentaire. Mais les internautes chinois ont été très gênés par les mesures prises par le gouvernement. Les messages portant le mot-dièse « réforme pour retarder l’âge légal de la retraite » ont recueilli plus de 870 millions de vues et plus de 240 000 commentaires sur Weibo. Les censeurs n’ont pas tardé à intervenir. Plus de 5 100 de ces commentaires ont été publiés sous un premier rapport de Xinhua, la principale agence de presse du gouvernement. Essayez de les lire maintenant ; il en reste moins de 30, dont aucun n’est défavorable.

mardi 24 septembre 2024

Les étudiants internationaux submergent les banques alimentaires et les soupes populaires de la région de Waterloo

Certaines banques alimentaires et soupes populaires de la région de Waterloo sont débordées en raison de l'afflux massif d'étudiants étrangers dans la région.

Les autorités municipales ont reçu le profil démographique de 2024, qui fait état d'une augmentation massive de l'immigration. Certaines régions, comme Cambridge, ont vu leur nombre de résidents permanents augmenter de 138 %.

Selon le conseiller Doug Craig, la situation est d'autant plus grave que le seul Conestoga College a admis plus de 30 000 étudiants étrangers l'année dernière.

Ce nombre sans précédent d'étudiants étrangers, originaires pour la plupart d'Inde, a mis à rude épreuve certaines banques alimentaires et d'autres services communautaires, les étudiants cherchant à obtenir un repas gratuit.

M. Craig a déclaré que la région « ne s'en sortait pas bien ».

« Certains services communautaires sont débordés par ce facteur », a déclaré M. Craig à propos des étudiants étrangers.

« Je pense que nous devons régler ce problème d'une manière ou d'une autre, par l'intermédiaire du Conestoga College ou d'un autre organisme, et commencer à en parler et à le résoudre.

En début de semaine, la directrice générale de Feed Ontario, Carolyn Stewart, a révélé que le nombre de personnes ayant recours aux banques alimentaires dans la province avait atteint un « niveau record ».

« Cela signifie qu'un million de personnes en Ontario n'ont pas assez à manger, qu'un million de personnes doivent faire des choix impossibles entre le paiement du loyer et l'épicerie pour leur famille. Et un million de personnes incapables de garder la tête hors de l'eau et qui ont besoin d'aide », a déclaré M. Stewart.

Dans la région de Waterloo, un ménage sur dix a eu recours aux services communautaires pour se nourrir.

L'année dernière, ce chiffre était de 1 ménage sur 14 et en 2022, de 1 sur 20.



À la fin de l'année 2023, plus de 1 000 000 d'étudiants étrangers seront présents au Canada, selon le Bureau canadien de l'éducation internationale.

Au début de l'année, le gouvernement libéral s'est engagé à réduire le nombre de permis accordés aux étudiants étrangers. Le ministre de l'immigration, Marc Miller, a déclaré que ces étudiants ne devaient pas s'attendre à ce que leur visa soit un « moyen bon marché » d'obtenir un permis de séjour permanent.
 
La population totale de la région de Waterloo est estimée à 673 910 personnes à la fin de l'année 2023, y compris les étudiants des universités et des collèges qui résideraient normalement dans la région pendant qu'ils étudient dans nos établissements locaux. Cela représente une augmentation de 28 490 personnes, soit un taux de croissance de 4,4 % par rapport à la fin de l'année 2022

Estimation des étudiants de l'enseignement post-secondaire

La population étudiante temporaire contribue de manière substantielle à la population totale de la région de Waterloo. Les estimations de la population étudiante post-secondaire et du logement sont basées sur des données récentes obtenues auprès de l'Université de Waterloo, de l'Université Wilfrid Laurier et du Conestoga College.

En novembre 2023, 90 800 étudiants de niveau postsecondaire étaient inscrits à des programmes à temps plein au Conestoga College, à l'Université de Waterloo et à l'Université Wilfrid Laurier, sur les campus situés dans la région de Waterloo.

Avant 2016, la croissance du nombre d'étudiants étrangers était minime. Entre 2016 et 2022, les inscriptions internationales représentaient environ 20 % du total des inscriptions dans les établissements locaux. Cependant, en 2023, la croissance du nombre d'étudiants internationaux a augmenté de manière significative, représentant désormais 37 % du nombre total d'inscriptions.

L'augmentation du nombre d'étudiants étrangers a un effet sur la population de la région de Waterloo, car la plupart d'entre eux ont besoin d'un logement dans la région, contrairement aux étudiants nationaux, dont beaucoup font la navette depuis d'autres juridictions ou vivent déjà dans la région. La croissance globale des inscriptions en 2023 a été nettement supérieure à celle des années précédentes. Entre 2016 et 2022, le nombre total d'inscriptions a augmenté de 3,4 % par an, en moyenne. En 2023, les effectifs ont augmenté de 16,5 %. Cette croissance a été entièrement alimentée par l'augmentation du nombre d'étudiants étrangers.

Parmi les étudiants à temps plein qui étudient sur les campus locaux, on estime qu'au cours d'une année normale, plus de 73 400 résident dans la région de Waterloo et que les 17 300 étudiants restants vivent en dehors de la région.
 
Voir aussi
 
 
 
 
 
 
 
 

Ministre de l'immigration Marc Miller : oui, de nombreux étudiants étrangers sollicitent le statut de réfugié

Le ministre de l'Immigration du Canada, Marc Miller, confirme qu'un grand nombre d'étudiants étrangers demandent l'asile souvent au cours de leur première année au Canada. Il accuse les universités et les établissements d'enseignement supérieur d'avoir mis en place des procédures de sélection inadéquates.

Cela ne serait pas en partie de la faute de son ministère qui devrait veiller à ce que cela ne se produise pas, qui doit procéder à des inspections, à des contrôles, limiter le nombre de visas étudiants ?

Boualem Sansal : « Dans 50 ans, l'islamisation aura, à ce point, gagné qu'elle pèsera sur les fondamentaux français »

Étude : Les Blancs qui soutiennent la diversité préfèrent éviter la diversité


Selon une étude parue dans Social Science Quarterly
, les Blancs choisissent des quartiers nettement moins « diversifiés » que les non-Blancs, mais il n’y a que peu ou pas de différence raciale dans les destinations vers lesquelles se dirigent les libéraux et les conservateurs blancs, les partisans du Brexit ou leurs opposants britanniques, et les partisans et opposants américains à Trump.

La recherche scientifique sur la ségrégation montre que les Blancs ont tendance à préférer les quartiers où leur groupe ethnique est majoritaire. Les Blancs ayant une attitude plus négative à l’égard de la diversité ont tendance à exprimer une préférence pour des quartiers moins diversifiés que les Blancs ayant une attitude plus positive à l’égard de la diversité. Par rapport aux minorités présentant des caractéristiques sociales similaires, les résultats présentés dans cette étude d’Eric Kaufmann reproduisent des analyses antérieures qui montrent que les Blancs ont tendance à choisir des quartiers où il y a moins de minorités.

Toutefois, tant en Amérique qu’en Grande-Bretagne, les Blancs anti-immigration ne sont que marginalement plus susceptibles de s’installer dans des quartiers plus blancs que les Blancs pro-immigration. Ce résultat est important, car il suggère que les attitudes à l’égard de la diversité, qui prédisent les intentions de mobilité, n’expliquent pas le comportement ethnocentrique des Blancs en matière de mobilité.

Ce résultat est important, car il suggère que les attitudes à l’égard de la diversité, qui prédisent les intentions de mobilité, n’expliquent pas le comportement ethnocentrique des Blancs en matière de mobilité. Il est possible que la prise de décision ethnocentrique inconsciente et rapide soit dominante tant chez les Blancs qui adhèrent à l’ethnocentrisme que chez ceux qui s’y opposent.

Cela suggère que la « voix », c’est-à-dire les attitudes à l’égard de la diversité et de la politique nationales, peut opérer sur un plan cognitif totalement distinct de la « fuite » locale et du choix de la destination (Hirschman, 1970). Cela indique une disjonction entre un ethnocentrisme relativement universel dans le domaine de la résidence (et peut-être des amitiés et des relations) et un ethnocentrisme moins assumé, décrié même, dans le discours politique.

Les résultats concordent largement avec les travaux montrant que l’allégeance politique n’a qu’un faible effet sur le choix résidentiel et que les équipements, la démographie et les forces économiques expliquent mieux le choix de résidence. Ils suggèrent également que les préférences des minorités ou l’approche basée sur les réseaux de Krysan et Crowder (2017) peuvent offrir une meilleure explication du tri résidentiel ethnique que l’ethnocentrisme conscient. Par exemple, les données de recensement longitudinales montrent que le fait de vivre dans un ménage métissé ethniquement en Grande-Bretagne 10 ans avant un déménagement a un effet considérable pour contrer la tendance générale d’un Britannique blanc à choisir une destination plus blanche.

Un effet d’intégration similaire s’observe pour les minorités vivant dans de tels ménages. En effet, les données de l’enquête Understanding Society révèlent également que les Blancs — mais pas les minorités — dont les amis sont tous de la même race l’année précédant le déménagement choisissent des destinations un peu plus blanches que ceux qui avaient un groupe d’amis plus diversifié sur le plan racial avant de déménager.

Pourtant, ni le fait de vivre dans une maison ethniquement mixte ni le fait d’avoir des amis d’une race différente avant le déménagement ne réduisent considérablement l’effet principal de l’ethnicité sur le choix de la destination. D’autres recherches dans ce domaine devraient se concentrer sur la variation des liens faibles, des préférences en matière d’équipements ou des environnements d’information (Krysan et Crowder, 2017, chap. 4) avant le déménagement pour expliquer le choix résidentiel.

lundi 23 septembre 2024

Armée de terre américaine élimine les critères de « diversité » pour les postes de sous-officiers supérieurs

Le sergent-major de l'armée de terre américaine Michael Weimer (ci-contre), le plus haut gradé enrôlé des forces armées, a récemment publié de nouvelles directives sur la sélection des sergents-majors commandant, essentiellement copiées-collées de celles de son prédécesseur, à une exception près. Il a en effet supprimé une ligne stipulant que la diversité des candidats au poste de sergent-major devait être prise en compte.

Cette décision intervient après que des législateurs républicains et des commentateurs politiques ont critiqué les forces armées depuis le début de l'administration Biden, les accusant d'avoir privilégié les postures progressistes tout en négligeant les priorités de combat.

Parmi ces exigences progressistes : l'idéologie diversitaire appliquée dans la sélection des soldats, sous-officiers et officiers.

La plupart des directives récemment publiées par Weimer sont inchangées et relativement anodines, comme l'exigence peu contraignante pour les chefs des forces armées aéroportées d'être des maîtres du saut et la condition physique comme facteur déterminant. La ligne de conduite qui a été supprimée se lit comme suit : « Tenir compte de la diversité pour s'assurer que les chefs représentent nos formations ».

Cette nouvelle intervient également alors que l'armée de terre a discrètement supprimé certains de ses autres dispositions en faveur de la diversité dans les rangs. Au début de l'année, l'armée de terre a fait disparaître sa campagne publicitaire intitulée « The Calling » (l'appel) sur YouTube. Cette campagne présentait des annonces individuelles de vrais soldats issus de milieux divers, dans le but d'attirer des groupes démographiques changeants.

L'une de ces publicités présentait une femme soldat élevée par un couple de lesbiennes en Californie. Cette publicité a immédiatement suscité la réprobation des principaux législateurs du Parti républicain.

Les gradés en chef, nouvellement arrivés à la tête de l'armée de terre, Weimer et le chef d'état-major, le général Randy George, ont également remplacé le slogan « People First » (Les gens d'abord), qui avait servi de fil conducteur à la politique pendant environ quatre ans. Ce principe se résumait à l'idée que la prise en charge des besoins individuels des soldats et de leurs familles aurait un effet boule de neige, créant ainsi une armée plus apte à combattre, mais il mettait également l'accent sur la création d'un service plus diversifié afin de mieux refléter la population des États-Unis et d'attirer les candidats potentiels.

Cette politique des « gens d'abord » s'est traduite par des exigences plus souples et plus accueillantes en matière de toilette pour les femmes, par une volonté d'étendre les services de santé mentale et par une politique de congé parental plus poussée que dans les autres armées.

« Tirer parti de la diversité des expériences, des valeurs et des talents permettra à l'armée de terre de conserver un avantage concurrentiel dans la guerre des talents », a déclaré le général James McConville, ancien chef d'état-major de l'armée de terre qui a depuis pris sa retraite, dans une note de service adressée aux forces armées en 2020. « Alors que la nation devient de plus en plus diversifiée, l'armée doit continuer à capitaliser sur les idéaux d'inclusion, à saisir l'opportunité d'innover, à se concentrer sur l'excellence et à étendre ses capacités. Nous devons acquérir, développer, employer et retenir les meilleurs et les plus brillants des talents américains ».

Entre-temps, les républicains du Congrès ont inclus un amendement dans la loi sur l'autorisation de la défense nationale pour l'exercice 2024 (National Defense Authorization Act, ou NDAA), la législation annuelle obligatoire qui fixe les priorités en matière de financement et de politique pour le Pentagone, soulignant que toutes les promotions sont censées être fondées sur le mérite, mais n'interdisant pas catégoriquement la prise en compte de la diversité.

Dans la doctrine de l'armée, la diversité ne prend pas immédiatement en compte l'origine raciale, mais s'appuie souvent sur des profils professionnels, économiques ou éducatifs différents.

Entre-temps, le président Joe Biden a nommé au Pentagone le premier secrétaire à la défense noir, Lloyd Austin, la première femme confirmée par le Sénat au poste de secrétaire adjoint à la défense, Kathleen Hicks, et la première femme confirmée au poste de secrétaire à l'armée de terre, Christine Wormuth.

Source : Military.com

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L'armée américaine a un problème de recrutement de poids

Wokisme — Nouvelle vidéo de recrutement de l'armée américaine

Plus de soldats américains sont morts du suicide au 2e trimestre 2021 que de la Covid depuis mars 2020

 

 

 

Qui était Alfred Kinsey, le « père de la Révolution sexuelle » ?

Il y a un « avant » et un « après » la Révolution sexuelle.

Le « avant » ? Une société pudique aux valeurs chrétiennes, un peu fermée d’esprit sur certains sujets.

Le « après » ? Quelques avancées concernant le droit des homosexuels et des femmes. Mais aussi la pornographie de masse, la banalisation de la pédophilie chez les intellectuels et l’éducation à la sexualité.
Eh bien, sachez que derrière cette fameuse « révolution », il y a un homme.

Qui est Alfred Kinsey, dynamiteur de tabou, sexologue, à l’origine de l’éducation à la sexualité dès les classes de maternelle ?

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L’éducation sexuelle est-elle le rôle de l’école ? Avec Maurice Berger, Israël Nisand, Sophie Audugé

L’affaire Bruce/Brenda/David Reimer c. la théorie du genre

La gauche intellectuelle progressiste et la pédophilie, retour sur une histoire trouble 

Berlin ouvrira des « garderies LGBTQ »

La révolution sexuelle des années 60, la pédophilie et les prêtres modernes 

Lyon : Une conférence perturbée par l’extrême gauche


Les populations européennes ont fait l'objet d'une forte sélection génétique récente pour un certain nombre de caractéristiques

Un nouvel article sur la sélection génétique publié par le laboratoire de David Reich de Harvard renforce ce que l'on ne cesse de constater : la sélection des populations se poursuit. Les gens continuent de changer, de sorte que nous ne sommes pas exactement les mêmes que les Européens de l'époque romaine par exemple. Ceux-ci avaient, notamment, une persistance de la lactase bien moindre. Selon l’hypothèse de la coévolution gène-culture, la capacité à digérer le lactose jusqu’à l’âge adulte (persistance de la lactase) est devenue avantageuse pour l’homme après la domestication d’espèces animales capables de fournir une source constante de lait. Cette persistance est surtout concentrée dans les populations d'Europe du Nord.

Résumé. Le nouvel article du laboratoire de David Reich concernant l'évolution des Européens au cours des derniers millénaires observent les changements génétiques suivants :

  • augmentation de l'intelligence,
  • moins de graisse corporelle,
  • moins de risques de troubles psychotiques,
  • une couleur de peau plus pâle.

Les chercheurs du MIT et de Harvard présente une méthode de détection des preuves de sélection naturelle dans les séries chronologiques d'ADN ancien qui exploite une possibilité non utilisée dans les analyses précédentes : tester une tendance cohérente dans le changement de la fréquence des allèles au fil du temps. 

En appliquant cette méthode à 8433 « Eurasiens de l'Ouest » (comprendre Européens) ayant vécu au cours des 14 000 dernières années et à 6510 personnes contemporaines, les chercheurs trouvèrent un ordre de grandeur de signaux significatifs à l'échelle du génome plus élevé que dans les études précédentes : 347 loci indépendants avec une probabilité de sélection supérieure à 99 %. 

Il s'agit de changements dans les scores polygéniques de l'ordre d'un écart-type, donc très importants.

Les travaux antérieurs ont montré qu'au cours des derniers millénaires, plusieurs centaines d'allèles ont été affectés par une forte sélection directionnelle. Les découvertes comprennent 

  • une augmentation de ~0% à ~20% en 4000 ans pour le principal facteur de risque de la maladie cœliaque (HLA-DQB1) ; 
  • une augmentation de ~0% à ~8% en 6000 ans du groupe sanguin B ; 
  • et une sélection fluctuante de l'allèle à risque de tuberculose TYK2 passant de ~2% à ~9% entre ~5500 et ~3000 ans avant de redescendre à ~3%. 

Cette étude identifie des cas de sélection coordonnée sur des allèles affectant le même trait: le score polygénique prédisant aujourd'hui le pourcentage de graisse corporelle ayant diminué d'environ un écart-type sur dix millénaires, ce qui est cohérent avec l'hypothèse du gène économe selon laquelle une prédisposition génétique à stocker de l'énergie en cas de pénurie alimentaire est devenue désavantageuse après l'avènement de l'agriculture. 

La diminution observée du tour de taille est également conforme à l'hypothèse du gène économe.

On pourrait supposer que la population samoane, par exemple, n'ait pas bénéficié d'une sélection récente aussi forte pour ces caractéristiques et qu'elle soit donc plus susceptible de souffrir d'obésité après l'introduction d'aliments modernes à haute teneur en calories.  Rappelons qu'aux îles Samoa américaines, 3 adultes sur 4 sont obèses et qu'à 15 mois, 23 % des garçons et 17 % des filles le sont déjà.

Les auteurs identifient également une sélection pour des combinaisons d'allèles qui sont aujourd'hui associées à une couleur de peau plus claire, à un risque plus faible de schizophrénie et de maladie bipolaire, à un déclin plus lent de la santé et à une augmentation des mesures liées aux performances cognitives (scores aux tests d'intelligence, revenu du ménage et nombre d'années d'études). 

Cela ne signifie pas que les Européens auraient été « noirs » il y a 10 000 ans, mais le changement n'est pas négligeable. Le phénotype pâle de l'Europe du Nord moderne serait largement absent, et les Européens auraient eu au moins une complexion méditerranéenne, voire plus foncée.

Les chercheurs ont également constaté une augmentation des gènes liés à un rythme plus rapide de la marche. Mais si l'on analyse les corrélations génétiques dans les sociétés modernes, le rythme de la marche reflète principalement l'état de santé général et la réduction de la graisse corporelle. On peut donc soupçonner qu'il s'agit principalement d'une réappropriation des changements dans la prédisposition à stocker les graisses.

Ils ont également constaté une réduction des gènes associés aux troubles bipolaires et à la schizophrénie. Les raisons de ce phénomène ne sont pas claires, mais il pourrait simplement refléter un modèle plus large d'amélioration de la santé du cerveau (en accord avec les résultats mentionnés précédemment).

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Origine génétique des Européens présentée par David Reich (en anglais, pour le sous-titrage en français traduit automatiquement, ajuster la molette)

dimanche 22 septembre 2024

En Allemagne, la gauche s’effondre électoralement, sauf l’Alliance SW, un parti néo-communiste, anti-immigré, anti-islam (m à j)

Le parti social-démocrate allemand (SPD) a devancé de peu la droite identitaire (AfD) dimanche, lors des élections régionales dans le Brandebourg. Malgré cette courte défaite, ce résultat traduit une nouvelle percée de l’AfD après ses deux victoires en septembre. Le SPD est crédité de 30,9 % des suffrages à ce scrutin dans le Brandebourg, qui entoure la capitale Berlin dans l’est du pays, en nette hausse par rapport aux précédentes élections, contre 29,2 au parti de droite anti-immigrés l'Alternative pour l’Allemagne (AfD), selon les résultats définitifs. L’AfD avait rassemblé 23,51 % des scrutins en 2019.

La participation de 73,5 % était en forte hausse par rapport à 2019 (61,3 %).

Résultats définitifs en pourcentage (p.ex. AfD a récolté 29,2 % des scrutins)

Gains et pertes (p.x. les Verts (Grüne) perdent 6,6 pour cent des voix exprimées depuis 2019

Ce résultat traduit une nouvelle percée de la droite allemande, après deux autres scrutins régionaux le 1er septembre, en Thuringe, que l’AfD avait remporté, et en Saxe, où elle était arrivée juste derrière les conservateurs.

Ce résultat s'est accompagné de l'effondrement des partis de gauche et du centre : les Verts devraient  perdre tous leurs sièges, il en va de même de Die Linke (la vieille gauche socialiste de l'Allemagne de gauche) et du Parti Uni des Citoyens (Brandenburger Vereinigte Bürgerbewegungen/Freie Wähler, BVB/FW, parti centriste et régionaliste).  Il semble, selon le sondage sortie des urnes de la l'ARD, que le SPD (socialiste) ait bénéficié d'un vote utile et d'un rapport des voix des Verts et de Die Linke afin d'éviter que l'AfD n'arrive en tête. Il n'en demeure pas moins que la somme totale des voix pour la gauche traditionnelle (SPD +  Vert + Die Linke) est en baisse de près de 10 % dans le Brandebourg.

Il ne resterait que quatre partis dans l'Assemblée régionale : la SPD (socialiste), l'AfD (droite anti-immigrés), la CDU (centre-droit) et la BSW (gauche anti-immigrés).

Répartition des 88 sièges dans l'Assemblée brandebourgeoise, 45 sièges sont nécessaires pour une majorité. Les vieux partis (SPD + CDU) n'ont que 44 sièges. L'AfD a une minorité de blocage de faire obstruction à toute mesure nécessitant une majorité des deux tiers pour être adoptée (la nomination de juges par exemple).

La campagne électorale a été accompagnée d'une diabolisation importante de l'AfD par les médias, notamment publics.  Le quotidien Tagesspiegel publiait ainsi un guide à l'usage des parents : « À l’aide, mon enfant glisse vers la droite ! huit tuyaux pour des parents démocrates avec enfants non-démocrates. » Dans l'émission « Die 100 » de la chaîne publique ARD, une centaine de personnes ont dit clairement ce qu'elles pensaient de l'AfD. La chaîne affirme que rien n'a été mis en scène, mais la participation d'un acteur amateur soulève des questions.  Le programme, qui a déjà été diffusé à plusieurs reprises sur la chaîne de télévision publique régionale Norddeutscher Rundfunk, a été diffusé lundi soir pour la première fois sur la chaîne nationale publique ARD. Très vite, des doutes sont apparus à ce sujet. Des téléspectateurs ont découvert que Schleiermacher travaillait par ailleurs comme acteur amateur. La coprésidente de l'AfD, Alice Weidel, a commenté sur  X (anciennement Twitter) que la radio-télévision publique diffusait « juste avant les élections dans le Brandebourg une émission anti-AfD - y compris un acteur non professionnel jouant le rôle d'un prétendu ex-électeur de l'AfD ». Ce « scandale » doit être « élucidé immédiatement ». De nombreux téléspectateurs se souviendront surtout des cinq dernières minutes de l'émission. Elles ont culminé dans une sorte de purification du l'acteur Schleiermacher qui se disait un participant et qui aurait subit une épiphanie rédemptrice et considéré l'AfD comme un parti dangereux

L'Ukraine et l'immigration avant l'éducation pour les électeurs brandebourgeois de l'Alliance (BSW)

Les enjeux nationaux comme la politique étrangère envers la Russie et l'immigration devancent les sujets régionaux comme l'éducation (elle est décentralisée en Allemagne) parmi les électeurs de l'Alliance Sahra Wagenknecht. La « protection du climat » ne constitue l'enjeu principal que pour 2 % de ces électeurs.

L'AfD est le premier parti pour les moins de 60 ans, alors que le SPD (socialiste) est celui des plus de 60 ans. L'alliance SW (gauche anti-immigré) arrive troisième dans toutes les tranches d'âge comme l'indique le graphique ci-dessous.
On note l'effondrement des Verts parmi les jeunes brandebourgeois de 16 à 24 ans, passant de 27 % en 2019 à 7 % en 2024. Ils semblent, en partie, s'être tournés vers le SPD (+ 6% dans cette tranche d'âge) pour empêcher l'AfD de l'emporter.





« En Allemagne, toute la gauche s’est effondrée électoralement, sauf l’Alliance de Sahra Wagenknecht, un parti néo-communiste, anti-immigré, anti-islam, le seul parti allemand de gauche en forte progression ». Ce parti a été créé en janvier 2024.

Rappel des résultats de Thuringe et de Basse-Saxe

Aux élections européennes de juin 2024, le parti obtient 6,2 % des voix, principalement au détriment de Die Linke (gauche) et du SPD (socialiste).

Les élections régionales de Saxe et Thuringe en septembre 2024 se concluent par un franc succès pour le parti. BSW arrive en effet troisième lors des deux scrutins, avec 12 et 16 % des voix, derrière le parti Chrétien démocrate (CDU) et l'AfD (droite anti-immigrée), mais devant le SPD, les Verts, le parti libéral-démocrate (FDP) et Die Linke.

Prévisions pour le scrutin de ce dimanche dans le Brandebourg

Les prévisions établies par la ZDF (et INSA entre parenthèses) pour le scrutin régional dans le Brandebourg ce dimanche prévoient que le parti de l'Alliance SW (BSW en allemand)  devrait remporter 13 % (14%) des suffrages alors que l'AfD, également anti-immigré mais de droite, devrait atteindre 28 % (28 %). Les partis au pouvoir au niveau fédéral auraient 4,5 % (4%) pour les Verts, 27 % (25%) pour le SPD et entre 0 et 2 % pour le FDP.

Aux élections régionales précédentes en 2019, l'Alliance SW n'existait pas, l'AfD avait récolté 23,51 % des voix, les Verts 10,78 %, le SPD 26,18 % et le FDP 1,5%.