dimanche 30 avril 2023

Québec paie la formation en médecine en anglais de 300 étudiants non québécois qui dans leur immense majorité s'en iront

Près du quart des places en médecine à McGill sont occupées par des étudiants provenant de l’extérieur de la province, venus se former aux frais des contribuables québécois, alors que la grande majorité d’entre eux ne pratiqueront jamais au Québec.   
 
Aucune province canadienne, hors Québec, n’offre de parcours de formation de médecins en français1. Et aucune, surtout, ne forme de jeunes francophones du Québec en médecine en langue française et à ses frais. Elles ne le font pas non plus en génie, en informatique, ni dans aucun autre domaine.  

Alors pourquoi, au Québec, le fait-on année après année, en anglais, pour des non-Québécois ?  

[Pour ce carnet, pourquoi le Québec subventionne-t-il même des études de médecine en anglais pour les Québécois ? Il faudrait que tous les futurs médecins formés aux frais du Trésor public québécois le soient en français afin de pouvoir servir en français tous leurs patients, de tenir leurs dossiers en français et à pouvoir communiquer avec l’administration québécoise dans la seule langue officielle du Québec.]

En 2021-2022, parmi les résidents en médecine fréquentant l’Université McGill, on retrouvait 315 étudiants en équivalence au temps plein (EETP) non québécois2, dont nous assumons l’essentiel des frais de formation (Tableau 1). Ces personnes ne viennent pas du Québec et peu d’entre eux y travailleront.  

Québec subventionne aussi les parcours de 434 EETP en « médecine, optométrie et santé des populations » 3 à Bishop’s, Concordia et McGill aux 3 cycles. Le total des subventions accordées à ces étudiants nous coûte cher : près de 14 millions $ par an. Une somme utilisée pour former une poignée d’étudiants dans le domaine médical, provenant majoritairement du Rest of Canada. Au terme de leurs études, ces derniers quitteront le Québec, en majorité…  

Je suis convaincu qu’il existe plein de jeunes au Québec (peu importe leur langue d’origine), suffisamment brillants et mobilisés pour s’engager dans ces universités et exercer leur profession avec brio et en français ! S’il faut descendre la moyenne d’admission de 96,2 % à 95,8 % 4 et exiger que, lorsque le MES paie, les admissions en médecine à McGill doivent être soit des Québécois (de toutes langues), soit des gens qui paient entièrement le coût de leur formation, je prends ce risque et j’embarque sur la table d’opération ! Et si McGill ne veut pas : d’autres universités lèveront la main (trois universités francophones offrent déjà des programmes de formation médicale en français). Ce pourrait même être une opportunité pour des établissements n’ayant actuellement pas accès à ce patrimoine de programmes.  

 

Une journée d’un étudiant chinois en médecine à Mc Gill (en anglais, bien sûr)

Mais ce n’est pas tout. Pour la même année, parmi leurs étudiants subventionnés selon le CAFF « génie et informatique » : Bishop’s, Concordia et McGill recevaient 2 388 EETP non québécois. Ces étudiants coûtent 40 M$ par année à Québec. Alors, se demande-t-on encore vraiment pourquoi tout le monde parle anglais dans les entreprises de génie et d’informatique à Montréal ? Se demande-t-on vraiment pourquoi recevoir les soins d’un médecin bilingue à l’Hôpital général Juif de Montréal est si difficile ? 5 

Année après année, nous recrutons et subventionnons des dizaines de milliers de jeunes anglophones (ou anglophiles) à l’extérieur du Québec pour leur permettre d’étudier chez nous en anglais. Et ensuite… On ne comprend pas ce qui se passe dans nos industries et dans notre quotidien sur le plan linguistique ? Comment peut-on aspirer à être respectés et considérés d’égal à égal quand nos gestes ne suivent pas nos discours ? 

Des gestes qui, je l’ai déjà écrit, doivent être posés rapidement, dès l’adoption des crédits et pour les règles de financement 2023-2024 : je proposerai prochainement quelques avenues. Pour l’instant, je ne peux regarder le déclin du français au Québec qu’avec un certain cynisme… Surtout lorsque je regarde les discours que l’on tient aux garçons francophones dont le taux de diplomation est faible et qu’on laisse décrocher avant l’âge de 18 ans (souvent même à 14 ou 15 ans) : « N’ayons surtout pas des aspirations trop élevées pour eux ! »  


1 À l’exception de l’Université de Moncton qui offre le programme de l’Université de Sherbrooke.

2 Système de gestion des données sur l’effectif universitaire (GDEU). Notons que sur les 315, 303 sont des Canadiens non-résidents.

3 Code de la table de classification académique aux fins de financement (CAFF)

4 Cette donnée est fictive et sert pour fins d’illustration.

https://www.journaldemontreal.com/2022/11/28/elle-doit-traduire-pour-sa-mere-parce-que-le-medecin-ne-parle-pas-francais 

6 Données sur la fréquentation issues du Système de gestion des données sur l’effectif universitaire (GDEU). Calculs à partir des Règles budgétaires et calcul des subventions de fonctionnement aux universités du Québec 2022-2023. Traitement des données réalisé en collaboration avec Le Journal de Québec. 

Source

Fox News — l'ancien créneau de Tucker Carlson perd plus de la moitié de ses téléspectateurs (màj réaction Biden)

Hier soir, alors qu’il bafouillait et peinait à lire le prompteur, Joe Biden a fait un discours sur l’importance d’une « presse libre ».

Dans le même discours, il s’est réjoui de la réduction au silence de Tucker Carlson, l’animateur de l’émission d’information la plus regardée aux heures de grande écoute.

« Les membres de mon administration sont ici pour envoyer un message au pays et au monde. La presse libre est un pilier, peut-être le pilier d’une société libre ».


« Nous pouvons être fiers de notre bilan. Nous avons vacciné la nation, transformé l’économie. Nous avons remporté des victoires législatives historiques et obtenu des résultats à mi-mandat. Mais le travail n’est pas terminé. Je veux dire… C’est fini pour Tucker Carlson. »
 
La salle remplie de journalistes réagit. L’octogénaire derrière son lutrin continue : « Pourquoi vous exclamez-vous ainsi ? Quoi, vous ne pensez pas que c’est raisonnable ? Il glousse. Lâchez-moi un peu ! »

Pourquoi un président qui prétend « aimer » la liberté de la presse se réjouirait-il de la suppression de l’animateur le plus populaire du pays ?
 
Billet du 28 avril au soir
 
Le départ de l’un des commentateurs politiques les plus influents des États-Unis a été annoncé de façon laconique à l’antenne. « Fox News Media et Tucker Carlson ont décidé de se séparer », a déclaré une présentatrice en lisant un bref communiqué. « Nous le remercions pour les services qu’il a rendus à la chaîne en tant qu’animateur et, avant cela, en tant que collaborateur. »
 

La décision aurait été prise directement par Rupert Murdoch, le propriétaire de la chaîne. L’intéressé, qui enregistre son émission dans un studio particulier dans le Maine, dans le nord-est des États-Unis, aurait appris son licenciement par téléphone quelques dizaines de minutes plus tôt, d’après le Wall Street Journal, qui appartient aussi au groupe Murdoch.

Ukraine — Très forte augmentation des inscriptions à l'université pour échapper à la mobilisation


L’Université nationale de droit Yaroslav le Sage à Kharkov (ancienne université impériale russe de Kharkov, fondée en 1804)

Les Ukrainiens en âge de conscription, qui tentent d’éviter la mobilisation, seraient de plus en plus nombreux à s’inscrire dans l’enseignement supérieur moyennant des frais, le nombre d’étudiants masculins pour la seule année 2022 ayant augmenté de 82 %, selon le journal ukrainien Nachi Hrochi (« Notre argent »).

Les établissements d’enseignement supérieur ukrainiens enregistrent une augmentation sans précédent du nombre d’étudiants. Par rapport à l’année dernière, le nombre de nouveaux étudiants payants a augmenté de près de 40 % et de 82 % si l’on ne considère que les hommes. Dans certaines universités, le nombre de nouveaux étudiants masculins a été multiplié par dix ou plus.

Compte tenu de la baisse significative de la population (selon les Nations unies, plus de 8 millions de personnes auraient quitté l’Ukraine), le nombre d’étudiants payants aurait dû diminuer. C’est en partie vrai : il y a moins d’étudiantes de moins de 20 ans, l’âge traditionnel d’entrée à l’université. En revanche, le nombre d’étudiants âgés de 30 à 50 ans a augmenté de façon spectaculaire — plusieurs fois. Il s’agit de dizaines de milliers d’hommes qui ont soudainement décidé de poursuivre des études supérieures.

Le secret est simple. Selon la loi, le statut d’étudiant garantit un sursis à la mobilisation pendant la loi martiale. Dans le même temps, les frais de scolarité moyens s’élèvent à un peu plus de 20 000 hryvnias (488 euros, 728 dollars canadiens) et les conditions d’admission en 2022 ont été considérablement simplifiées, en particulier pour les soldats sous contrat. Pour certaines spécialités, un simple entretien ou une lettre de motivation suffit.

Au moins 85 000 hommes en âge de servir dans l’armée ont profité de cette occasion au cours de l’année universitaire 2022/2023, selon une analyse du comité de rédaction de Nachi Hrochi de Lvov (Lemberg/Lviv/Léopol). 

« C’est une meilleure solution que de payer des milliers de dollars et de s’enfuir. »

Andriy Pekar*, un habitant de Lvov âgé de 37 ans, est diplômé du département militaire de l’université nationale Ivan Franko de Lvov. Il admet ouvertement qu’il a étudié dans cette université uniquement pour éviter le service militaire.

« En mars [2022], j’ai reçu ma première convocation parce qu’il s’est avéré que ma spécialisation était très demandée. J’ai ignoré la convocation et j’ai reçu plus tard un avertissement concernant ma responsabilité pénale. J’avais peur de sortir, car je pensais que des officiers militaires m’attendaient partout. Lorsque j’ai appris que je pouvais entamer une maîtrise et bénéficier d’un sursis, j’ai immédiatement pris la décision », a déclaré Andriy Pekar, qui poursuit actuellement ses études à l’école polytechnique de Lvov et envisage même un diplôme de troisième cycle si nécessaire.

Serhiy Chopyk*, 33 ans, originaire de Volhynie, travaille pour une société informatique ukrainienne. Il a décidé de retourner à l’université pour avoir la possibilité légale d’obtenir un sursis de mobilisation, explique-t-il à « Notre argent ». Les conditions d’admission au programme de maîtrise ayant été simplifiées en raison de la guerre, il n’a pas passé une batterie de tests, mais a seulement apporté ses documents et une lettre de motivation au département.

« Je suis entré à l’école polytechnique de Lvov pour obtenir un master parce que je n’ai aucun désir de servir dans l’armée, honnêtement. J’ai un travail, j’ai la possibilité de donner des sommes assez importantes pour aider l’armée. Je pense que je ferai plus de bien si je travaille, parce que je paie beaucoup d’impôts et que je donne de l’argent pour aider les forces armées. Il n’y a pas eu de problèmes d’inscription, car il y avait un manque de candidats à l’époque », explique Serhii Chopyk.

Il avoue ne pas être très intéressé par l’enseignement donné, mais assiste de temps en temps aux cours pour éviter d’être renvoyé.

« Aujourd’hui, nous avons un système mixte : certains cours sont dispensés en ligne, d’autres en personne. En général, je ne participe pas aux cours en personne, mais il m’arrive d’assister aux cours en ligne. De plus, je ne fais pas de mon mieux, car je dois terminer la session avec un C minimum et c’est tout. Je pense que c’est une meilleure option que de payer des milliers de dollars de pots-de-vin, de courir à travers les forêts pour traverser la frontière et de s’enfuir quelque part », déclare Serhiy Chopyk, 33 ans.

Apparemment, beaucoup de ses pairs suivent la même stratégie. Par rapport aux deux années précédentes, les universités ukrainiennes comptent 15 fois plus d’étudiants âgés de 30 à 39 ans. La croissance dans la catégorie des 40 ans et plus est encore plus importante.

Cette année, plus de trois mille étudiants comme Andrii Pekar et Serhii Chopyk se sont inscrits à la seule école polytechnique de Lvov. Le nombre d’étudiants masculins payants en première année d’études, selon le ministère de l’Éducation, y a augmenté de 187 %.

Toutefois, dans certaines universités, le pourcentage d’augmentation du nombre d’hommes est encore plus impressionnant. Par exemple, l’université technique nationale du pétrole et du gaz d’Ivano-Frankivsk (+406 %), l’université technique nationale de Loutsk (+442 %), l’université forestière nationale d’Ukraine (+606 %), l’université nationale de gestion de l’environnement de Lvov (+616 %) et l’Académie ukrainienne de l’imprimerie (+754 %). Le record parmi les grandes universités est détenu par l’Institut de commerce et d’économie de Tchernivtsi [encore appelée Tchernovtsy ou Tchernowitz] (+1134 %), où le nombre d’étudiants payants de première année a été multiplié par 12.

Pour des raisons évidentes, la plupart de ces « étudiants » sont attirés par les régions occidentales, éloignées du front, mais les statistiques montrent une forte augmentation du nombre d’étudiants dans toutes les régions du pays, à l’exception de la région de Kherson en grande partie désormais rattachée à la Russie.

Le nombre d’étudiants contractuels de première année à l’Université d’État ukrainienne des transports ferroviaires de Kharkov a presque décuplé.

Nadiya Kovaltchouk, vice-recteur de l’université technique nationale de Loutsk, où le nombre de candidats masculins a augmenté de près de 450 %, affirme que les raisons ne sont pas à trouver dans le désir d’obtenir un report de la mobilisation. Cette augmentation du nombre de candidats serait due à la fois aux changements transformationnels de notre université et à l’amélioration de la qualité du processus éducatif ». « Nous avons ouvert de nouveaux programmes d’enseignement qui sont demandés sur le marché du travail ». En 2022, la demande a augmenté pour les spécialités techniques, la construction, l’architecture et l’informatique. Cette tendance est également observée dans d’autres universités. »

Cependant, certains directeurs d’universités ukrainiennes admettent qu’ils ne se font pas d’illusions sur la popularité soudaine de leurs établissements. « À quoi dois-je attribuer [l’augmentation du nombre d’étudiants payants] ? À la guerre ! Toutes les universités sont comme ça », déclare Volodymyr Zahorskyi, recteur de l’université nationale de foresterie de Lvov.

En fait, dans certaines universités, le nombre d’étudiants payants est resté le même, voire a diminué. Cela concerne principalement les universités spécialisées, telles que les écoles de médecine ou de musique, dont l’accès est sélectif.

Le ministère de l’Éducation et des Sciences (MES) ne voit pas de problème. « Je pense que la situation est un peu plus simple. Si le commandement militaire arrive à la conclusion qu’il a besoin [d’étudiants], la législation sera modifiée et les étudiants seront mobilisés. Et si, disons, ce n’est pas si nécessaire maintenant, alors les gens recevront une éducation supplémentaire et seront mieux préparés aux différentes situations de la vie, y compris la mobilisation », a déclaré à Oleg Charov, directeur général de la direction de l’enseignement supérieur professionnel du ministère ukrainien de l’Éducation et de la Science.

L’Ukraine a instauré la loi martiale le 24 février de l’année dernière et, le lendemain, Volodymyr Zelenskyy a signé un décret sur la mobilisation générale et a interdit aux hommes astreints au service militaire de quitter le pays.

* Les nom et prénom ont été changés par le journal ukrainien.

Voir aussi

Ukraine — Sites internet, réseaux sociaux, interfaces de logiciel devront être traduits en ukrainien et cette version doit être présentée en premier

Marioupol, les élèves retournent en classe (vidéos), heureux de pouvoir étudier en russe

Lettonie — Vers l’élimination de l’enseignement en russe en 2025 

Moldavie — 88 % des réfugiés ukrainiens choisissent le russe comme langue d’enseignement, 6 % l’ukrainien

Budapest bloque adhésion de l’Ukraine à l’OTAN en raison des lois linguistiques de l’Ukraine (2017)

Ukraine — le 23 avril 1943, le massacre des civils Polonais de Yanova Dolina par les Ukrainiens nationalistes 

Ukraine — Sombre perspective démographique, combien reste-t-il d’Ukrainiens en Ukraine en 2023 ?

« Le déclin démographique de l’Ukraine risque d’amenuiser ses capacités de résistance à la Russie » 

Vers l’interdiction du russe en Ukraine ?

Pologne — Des classes pour élèves ukrainiens en russe

 

samedi 29 avril 2023

Québec — Le système éducatif protège les mauvais enseignants du réseau public

À la suite de plusieurs enregistrements d'enseignants insultant leurs élèves en classe:

Extraits d'une chronique de Mario-Dumont parue dans le Journal de Québec.

Toute la semaine, des voix se sont levées pour réclamer un ordre professionnel des enseignants. Je m’en réjouis, supportant cette idée depuis longtemps. C’est malheureux que tel enthousiasme pour l’idée n’ait pas été exprimé lorsque les syndicats de l’enseignement plaçaient un mur devant l’ex-ministre Roberge pour le faire reculer.

Un ordre professionnel, ça n’arrivera pas. Les syndicats de l’enseignement en ont fait une guerre sainte. Le ministre Jean-François Roberge l’a rapidement constaté dans son dernier mandat. Il devait abandonner cet engagement de la CAQ s’il voulait pouvoir espérer la moindre collaboration syndicale.

Aujourd’hui, Bernard Drainville semble terrorisé à la seule idée d’aller explorer la suggestion. Et permettez-moi d’être aussi sceptique avec le nouvel intérêt démontré par certains partis d’opposition. Ils ont aussi courbé l’échine dans le passé.

Bouclier qui protège les médiocres et les mauvais

Avant même de parler d’un ordre professionnel pour encadrer les dérives, il faudrait se poser une question plus simple.

Comment notre système d’éducation traite-t-il les cas d’enseignants qui bafouent la profession ?

Ma réponse : le système protège les incompétents et les inadéquats. Les règles mises en place pour blinder la sécurité d’emploi, combinées avec la puissance syndicale, tout concourt à mettre un cocon de défense autour des pommes pourries.

La gradation prévue dans les règles bureaucratiques donne déjà toutes les chances.

Avertissement verbal, avertissement écrit, premier avertissement, deuxième avertissement, il faut gaffer beaucoup juste pour obtenir une véritable conséquence, comme une journée de suspension.

Un ancien cadre scolaire m’a déjà expliqué à quel point congédier un incompétent représente une tâche titanesque, voire impossible, dans le réseau public d’éducation.

Quand on examine l’ampleur de la difficulté à tasser quelqu’un qui fait du tort aux enfants, on finit par trouver que l’intérêt de l’élève arrive loin dans les priorités.

Il y a quelques années, l’institut économique de Montréal avait compilé des chiffres très parlants.

Sur cinq ans, seulement sept enseignants avaient été renvoyés sur les 60 000 du réseau public québécois.

Un par année sur des dizaines de milliers ? Impossible.


Ça signifie que la plupart des cas problématiques restent devant une classe.

Voir aussi

Sur le mode humoristique (c'est une fiction) :



Reine Cléopâtre : Netflix poursuivi par un avocat égyptien pour « noircissement » de l'histoire (m à j)

Mise à jour :

Jeudi 27 avril, le ministère égyptien des Antiquités a publié un long communiqué citant de nombreux experts, tous catégoriques : Cléopâtre avait la «peau blanche et des traits hellénistiques», concluent-ils tous.

«Les bas-reliefs et les statues de la reine Cléopâtre en sont la meilleure preuve», poursuit le ministère dans son texte agrémenté de tétradrachmes, des pièces de monnaies grecques, et de statues en marbre représentant Cléopâtre avec des traits européens.

Pour Moustafa Waziri, patron des Antiquités égyptiennes, représenter la souveraine en femme noire n'est rien d'autre qu'une «falsification de l'histoire égyptienne». Mais ce rappel à l'ordre est surtout motivé par «la défense de l'histoire de la reine Cléopâtre, qui est une partie importante de l'histoire de l'Égypte antique, indépendamment de toute considération raciale», tient-il à préciser.

Régulièrement en Égypte, des internautes et des commentateurs dénoncent des campagnes, principalement venues de groupes afro-américains, revendiquant l'origine de la civilisation égyptienne.

Cléopâtre appartenait à la dynastie macédonienne des Lagides, issue du général Ptolémée devenu, lors du partage de l'empire d'Alexandre le Grand, roi d'Égypte qui a vu s'épanouir la civilisation hellénistique sur les bords du Nil.


Billet originel du 18 avril

Un avocat égyptien a demandé au procureur général de fermer la plateforme Netflix après la diffusion de la bande-annonce de « Queen Cleopatra », qui dépeint cette figure historique grecque comme une femme à la peau noire.

Selon The Egypt Independent, Mahmoud al-Semary a demandé que toutes les mesures légales soient prises à l’encontre des responsables du documentaire et de la direction de la plateforme de diffusion en continu pour sa participation à « ce crime ». Il a également demandé l’ouverture d’une enquête et le blocage de Netflix en Égypte.

Cléopâtre était en réalité d’ascendance macédonnienne…


vendredi 28 avril 2023

Grand remplacement — « Les Comores sont en train de l'emporter» grâce à la démographie »

L’archipel de l’océan Indien n’a jamais accepté que l’une de ses îles choisisse de rester dans le giron français, rappelle le géographe Gérard-François Dumont. Professeur à Sorbonne Université, le géographe et démographe Gérard-François Dumont enseigne à l’Institut de géographie et d’aménagement. Il préside la revue Population & Avenir. Entretien paru dans le Figaro cette semaine.
 
— Pourquoi les Comores ont-elles refusé d’accueillir les embarcations de migrants ?

— C’était totalement prévisible. Pour comprendre cette attitude, qui n’est pas nouvelle, il faut rappeler que l’État des Comores n’a jamais accepté que Mayotte reste sous souveraineté française. C’est une très vieille histoire. En 1841, le sultan local, préférant être sous protection française plutôt que de subir la pression des autres îles, vendit Mayotte à un capitaine de vaisseau français qui passait par là. Depuis, les Mahorais sont toujours restés jaloux de leur indépendance. Ils n’ont jamais supporté l’idée d’être assimilés au reste de l’archipel. Ainsi lorsqu’en 1974, les Comoriens sont appelés aux urnes pour statuer sur leur indépendance, le « oui » est largement obtenu sur la moyenne de l’ensemble de l’archipel… sauf à Mayotte, où 63,8 % se prononcent pour rester au sein de la République française. La logique de la décolonisation aurait voulu que l’archipel devienne indépendant dans son intégralité, selon le processus entamé par la loi Deferre de 1956, mais la France a considéré le résultat de Mayotte à part.

Les Nations unies ont condamné la France pour non-respect du résultat. Le 21 octobre 1976, l’Assemblée générale adopte une résolution dénonçant deux référendums organisés la même année par la France pour confirmer le maintien de Mayotte dans la République française. Le texte « condamne énergiquement la présence de la France à Mayotte », et estime que ces référendums constituent « une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la république indépendante des Comores ». Il est voté par 102 États, 28 abstentions, et une seule voix contre, la France. Depuis lors, la souveraineté française sur Mayotte n’a été reconnue ni par l’Union africaine, ni par l’ONU. L’État des Comores (qui se dénomme depuis 2002 Union des Comores) n’a jamais accepté cette souveraineté maintenue. Pour lui, Mayotte doit faire partie de leur État.

— Les Comores procèdent donc à un chantage aux migrants ?

— D’un point de vue de souveraineté stricte, l’Union des Comores n’a pas réussi à obtenir gain de cause et conquérir politiquement Mayotte. Mais elle est en train de l’emporter d’un point de vue démographique pour deux raisons : la moitié de la population de Mayotte est de nationalité étrangère, essentiellement comorienne, et la majorité des naissances sur le département français sont de mère comorienne. La plus grande maternité d’Europe se trouve à Mamoudzou. Elle comptait 10 295 naissances en 2022, dont 7410 (70 %) de mère comorienne, 2580 de mère française, et le reste Malgaches ou d’autres nationalités africaines. L’Union des Comores joue également avec la loi française selon laquelle tout ressortissant mineur est non expulsable. Aujourd’hui, les Mahorais de nationalité française sont minoritaires et risquent de le devenir de plus en plus. On peut parler de conquête démographique !

— Ils accusent la France d’agir de manière « unilatérale », est-ce le cas ?

— C’est totalement faux. Depuis 1976, la France ne cesse de dialoguer avec les Comores pour essayer de trouver une solution. La meilleure preuve est l’aide financière très importante donnée chaque année à leur gouvernement pour développer les Comores en termes de santé ou d’éducation, ou les moyens donnés pour les aider à arrêter le flux de migrants.


La magistrate, Catherine Vannier, qui a suspendu l’opération de destruction du bidonville est une métropolitaine d’extrême gauche

— Ils disent que l’île voisine d’Anjouan n’est pas en mesure d’opérer le débarquement de passagers…

— Nous sommes dans un rapport de force géopolitique. Les Comoriens arrivent bien à laisser partir de nombreux bateaux. S’il y a possibilité d’embarquer, il y a celle de débarquer ! Du point de vue des infrastructures, il est néanmoins évident que les Comores sont restées un pays sous-développé. Depuis l’indépendance, la qualité de la gouvernance est insatisfaisante et l’instabilité politique a été extrêmement forte, avec de nombreux coups d’État, et un niveau de corruption élevé.

— Les Comores ont-elles des alliés dans ce bras de fer ?


— L’Union des Comores fait partie de la Ligue arabe et, à ce titre, elle est soutenue par de grandes puissances telles que l’Arabie séoudite. Le soutien de Riyad est à la fois politique, mais aussi parfois religieux et financier. Comme dans d’autres pays dans le monde, l’Arabie saoudite cherche à diffuser le wahhabisme dans l’archipel, certes très majoritairement musulman, mais avec un islam imprégné de l’héritage culturel local. Concrètement, Riyad invite de jeunes Comoriens, finance leur formation d’imams dans ses propres écoles, puis les renvoie dans leur pays, le plus souvent avec un salaire et des financements pour construire de nouvelles mosquées. Avec le risque de radicalisation que l’on connaît — car le wahhabisme est une lecture littérale du Coran qui se traduit par des positions religieuses assez intégristes.

Un autre soutien de taille est la Russie, qui a toujours pris position pour l’État des Comores face à la France. Évidemment, dans le conflit actuel en Ukraine, Moscou fait en sorte de soutenir tout ce qui peut déstabiliser ses adversaires. Ce soutien a été mis en évidence ces dernières semaines avec l’élection du Président de l’Union des Comores à la présidence de l’Union africaine. Cela signifie évidemment que suffisamment de pays africains ont voté pour elles. Or rappelons qu’en 1976, celle qui s’appelait alors l’Organisation de l’Unité africaine avait condamné la souveraineté française sur Mayotte.

— La violence est-elle réellement « fabriquée » par la France à Mayotte, comme le prétendent les Comores ?

— La violence dans l’île est totalement endémique. Les kwassa kwassa (embarcations qui transportent les migrants des Comores à Mayotte, NDLR) ne repartent pas vides d’où ils sont partis, mais remplis de marchandises souvent volées à Mayotte, par des méthodes violentes.

Si la France a des responsabilités, j’en vois trois. La première, avoir accepté le vœu des Mahorais de rester français sans clarifier d’objectifs. La deuxième, de ne pas avoir agi beaucoup plus tôt pour que les frontières soient respectées. La dernière, d’avoir considéré de façon jacobine le 101e département français comme si c’était la Lozère ou tout autre département de métropole.

Il aurait fallu faire de Mayotte une zone franche, avec une législation propre permettant un réel développement. Par ailleurs, le Code civil de métropole ne correspond pas aux traditions et à la sociologie de Mayotte, fondée sur la solidarité familiale entre générations. Un exemple : la polygamie a toujours existé à Mayotte, et la tradition voulait que l’homme puisse répudier sa femme, mais c’est celle-ci qui conservait le logement. C’était d’une importance capitale : le mari était obligé de partir. Les lois françaises ont bouleversé ces coutumes. On a aussi créé des communes bien trop grandes, sans tenir compte de la réalité des Mahorais.

Hydro-Québec au pied du mur: l’exportation d’électricité en porte-à-faux avec le développement économique et l'immigration de masse

L’électricité propre à faible coût fut l’appât utilisé pour attirer des investisseurs durant le dernier demi-siècle.

Plus de 50 % de l’électricité produite est consommée par les industries auxquelles Hydro vend son énergie au rabais, comme Rio Tinto et Glencore.

 
Aujourd’hui à la veille de manquer d’électricité, devant honorer un contrat d’exportation majeur qui vient tout juste de débloquer avec l’État de New York, Hydro-Québec tente de mettre à nouveau de la pression sur les citoyens pour les inciter à économiser. Pour le site financier Bloomberg, il s’agit d’une « erreur stratégique ».

Il est estimé qu’il faudra 100 TW supplémentaires d’ici 2050, ce qui équivaut à plus de la moitié de la capacité annuelle de génération d’électricité actuelle. Un térawattheure peut alimenter environ 60 000 foyers par an.

La demande d’électricité croissante pour les véhicules électriques, soutenus par le gouvernement et de généreuses subventions, augmentera encore avec l’interdiction de vente de véhicules à essence prévue pour 2030. Le tout exacerbera le problème. En 2024, Énergir refusera les nouvelles demandes de branchement au gaz naturel traditionnel. Beaucoup d’utilisateurs préfèreront se tourner vers le 100 % électrique plutôt que de payer le prix fort pour du biogaz ou de la biénergie. 

L'augmentation débridée de la population (150.000 habitants de plus en an, du jamais vu!) ne pourra qu'exacerber cette pénurie prévue d'énergie. (Voir Coïncidence — Immigration : Le Québec fracasse un record, loyers records à Montréal, pénurie et surcharge de travail à l'école)

Le Québec — qui l’eut cru ? — sera confronté d’ici peu à une pénurie d’énergie. Attendez-vous à des factures salées pour « encourager » une nouvelle fois à économiser.

L’économie du Québec repose en grande partie sur l’hydroélectricité à bon marché. Les grands potentiels hydroélectriques presque tous épuisés, de plus modestes projets sont toujours possibles, mais l’on doit s’attendre à de la résistance de la part des écologistes et des autochtones relayée par les grands médias. 

Ce mois-ci, la compagnie d’électricité a identifié son premier site de barrage potentiel pour la rivière Petit Mecatina, dans une région isolée de l’est du Québec. En 2009, le potentiel hydroélectrique de la rivière avait été évalué à 1200 mégawatts, avec la construction de deux centrales de moyenne taille. « Le projet qui a été présenté dans les années 2000, ça ne veut pas dire que ça serait le même aujourd’hui », précise le porte-parole d’Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre.

L’éolien demeure une énergie d’appoint qu’il faut complémenter avec des centrales pilotables à la demande (thermique, hydraulique ou nucléaire) quand il ne vente pas assez ou trop. Le coût du kilowattheure serait, selon Radio-Canada, moins élevé pour l’éolien que pour de nouvelles centrales hydroélectriques, mais il faut prendre en compte d’éléments, notamment le potentiel de stockage d’énergie sur la rivière du Petit Mécatina.

Un réservoir permet un ajustement à la demande, ce que ne permet pas l’éolien. Comme le rappelle le directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier, Normand Mousseau, « La valeur est plus complexe à évaluer, ce n’est pas juste le coût du kilowattheure. C’est aussi de savoir s’il livre au moment où on en a besoin. ». Il faut aussi ajouter les frais d’intégration des projets éoliens au réseau d’Hydro-Québec. Ces frais sont quasi nuls pour les autres filières. L’éolien étant de nature irrégulière, il faut équilibrer le réseau
en conséquence et garantir un complément d’énergie d’une autre source si l’électricité produite est moindre que prévu. Selon une note économique de l’Institut économique de Montréal de 2013 (aucune plus récente ne semble avoir été publiée), Hydro-Québec subventionnait indirectement la filière éolienne à hauteur de 695 millions de dollars annuellement.


Sources : Financial Post, Radio-Canada


Québec — Résister au corporatisme des facultés en éducation

Un texte d’Antoine Robitaille paru dans le Journal de Québec.

À quelque chose, malheur est bon.

Puisqu’il manque quelque 1000 enseignants dans nos écoles, on va valoriser le savoir et les connaissances.

Je m’explique : nos écoles sont pleines de « NLQ », dont je vous ai déjà parlé. Ces profs étiquetés « non légalement qualifiés » (NLQ), puisqu’ils n’ont pas complété la voie royale vers le métier : quatre ans dans une faculté des sciences de l’éducation.

L’ennui : une bonne partie des NLQ ont déjà (au moins) un baccalauréat [licence en Europe] dans une discipline donnée. S’ils peuvent exercer le métier, c’est qu’ils se trouvent sous le coup d’une « tolérance d’enseignement » renouvelable une fois par décennie.

Mais ils ne seront jamais admissibles au fameux brevet d’enseignement, à moins qu’ils fassent une « maîtrise qualifiante » de 60 crédits, qui peut prendre deux ans à temps plein et plus longtemps à temps partiel.

Après avoir enseigné plus de 15 ans avec une « tolérance », un lecteur enseignant m’a écrit il y a quelques mois qu’il était enfin devenu « légal » il y a 4 ans, grâce à une telle maîtrise.

Il se disait « particulièrement amer » d’avoir été contraint de débourser « près de 10 k » afin de se former à un métier qu’il exerçait depuis 15 ans… « sans sécurité d’emploi ».


Voie rapide

La pénurie devenant plus aiguë, le ministre Drainville a demandé, en janvier, aux universités de développer des passerelles en pédagogie de 30 crédits. Tous ses prédécesseurs avaient malheureusement refusé cette solution qui tombe sous le sens.

Vous avez un bac en français, mathématiques, anglais, histoire, géographie, etc., etc. ? Vous complétez ce parcours court (les 30 crédits) et vous voilà admissible au brevet.

La Téluq, dont tous les cours sont à distance, est toutefois la seule université (sur 13 candidates potentielles) qui a jusqu’à maintenant proposé un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) pour les niveaux préscolaire et primaire. Il sera disponible dès l’automne 2023. Le ministre Drainville souhaite étendre ce type de solution au niveau secondaire.

Résistance

Mais la résistance est forte. Fin mars, Jean Bélanger, le président de l’ADEREQ (Association des doyens, doyennes et directeurs, directrices pour l’étude et la recherche en éducation au Québec) déclarait : « On pense que le programme n’est pas suffisant pour obtenir le brevet d’enseignement. »

Dans Le Devoir hier, des professeurs de l’UQAM aussi s’élevaient contre les passerelles « Drainville » : « Diminuer les attentes de formation pour répondre à une crise à court terme […] ne constitue certainement pas une solution durable au double problème de la qualité de l’enseignement et de la constitution d’une solide relève enseignante. »

Les mots peuvent être trompeurs.

Permettre aux personnes diplômées dans une discipline d’accéder plus facilement au métier d’enseignant, est-ce vraiment diminuer « les attentes » ?

Au contraire, n’est-ce pas rendre le métier plus attrayant à des personnes possédant de solides formations disciplinaires ? Ça me semble être une manière de valoriser le savoir, les connaissances. Ceux qui appuient la solution des 30 crédits le soulignent. Souvent, ce sont des voix émanant du « terrain ».

Les universités, qui décernent des diplômes dans tous les domaines, devraient résister à la résistance émanant des départements de sciences de l’éducation. Et le ministre Drainville devrait insister pour persister dans cette voie.


Voir aussi

Des professeurs autrement qualifiés

Québec — Les intérêts du ministère et des syndicats au centre du système scolaire ?

On se rappellera cette histoire rapportée dans Le Devoir d’un excellent prof de latin qui, lui aussi, n’était pas qualifié au sens de la Loi. Il avait dû renoncer à son poste et enseigner le latin à son successeur qui ne le connaissait pas ou peu, mais qui détenait le diplôme nécessaire en pédagogisme. La chose avait même ému Josée Boileau dans le Devoir qui dénonçait « un incroyable salmigondis administratif, goutte d’eau qui s’ajoute à un parcours fait d’obstacles syndicaux et bureaucratiques qui ne peuvent faire rire que dans les films de Denys Arcand ou un épisode des Bougon. » 
 
 
 
 
Le vague à l’âme des pédagogos (bouh, on conteste partout leur réforme, pourtant ils sont des experts)
 
Suède — La baisse du niveau scolaire en partie imputable à l’immigration ? (pénurie d’enseignants à cause de l’afflux d’immigrés qui nécessitent plus de ressources que les Suédois de naissance)
 
 

mercredi 26 avril 2023

État adopte loi permettant de soustraire des enfants à l'autorité parentale si les parents ne consentent pas à une transition de genre

Un nouveau projet de loi adopté dans l'État de Washington vise à saper les droits parentaux en autorisant les "refuges" à fournir des services médicaux de transition de genre aux mineurs sans le consentement de leurs parents.

Le projet de loi sénatoriale 5599, parrainée par le sénateur Marko Liias, permettra aux refuges agréés de contacter le ministère de l'enfance, de la jeunesse et de la famille, plutôt que les parents, pour les enfants souhaitant bénéficier de services de santé génésique ou de soins d'affirmation du genre.

Nombreux sont ceux qui estiment que ce projet de loi pourrait conduire à des abus et à l'exploitation des mineurs, car il crée une voie potentielle pour que les prédateurs profitent des enfants vulnérables qui peuvent être à la recherche d'un abri ou de services médicaux. Cela pourrait également avoir des conséquences à long terme sur la santé mentale et physique des enfants qui n'ont peut-être pas la maturité ou la capacité de prendre des décisions éclairées concernant leurs soins de santé.

D'autres ont également souligné que le gouvernement ne devrait pas être impliqué dans la fourniture de soins d'affirmation du genre aux mineurs, et que de telles décisions devraient être laissées aux parents et aux professionnels de la santé.


La « personne » enceinte — Loi sur les normes du travail du Québec, article 81.4

La Loi sur les normes du travail est amendée par le projet de loi Projet de loi n° 2 (2022, chapitre 22), sanctionné le 8 juin 2022.


 
On ne parle plus de « salariée », mais de « personne salariée ».  Voici ce que cela donne, notamment, à l’article 81.4 :

 

C’est bien sûr beaucoup mieux que l’ancienne version « La salariée enceinte »…

Ces changements doivent rentrer en vigueur le 8 juin 2023. La sortie récente de M. Simon Jolin-Barrette n'y change rien, car cette motion n'a pas valeur de loi. Le 20 avril, M. Jolin-Barrette demanda à l'Assemblée de rejeter toute tentative d'invisibiliser les femmes du corpus législatif

M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de l'Acadie, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, le chef du troisième groupe d'opposition et la députée de Vaudreuil :

«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que la <population québécoise...

M. Jolin-Barrette : ...national reconnaisse que la >population québécoise est composée de plus de 50 % de femmes;

«Qu'elle reconnaisse que les femmes donnent naissance par le biais d'un accouchement;

«Qu'elle réitère l'importance de conserver le mot "femme" dans les lois québécoises;

«Qu'enfin, l'Assemblée nationale rejette toute tentative d'invisibiliser les femmes du corpus législatif québécois.» Merci.

La motion fut approuvée à l’unanimité.

Monsieur Jolin-Barrette ignore-t-il les changements déjà effectués dans la loi qui invisibilisent les femmes ?

Voir aussi

Unanimisme — L’Assemblée nationale se porte à la défense des travelos lecteurs de contes pour enfants

Ministre de la condition féminine défend hommes trans et annonce dépenses de 0,8 million $. Et « vos yeules ! »

Projet de loi 15 du Québec — les parents de plus en plus évincés par l’État comme protecteur de l’intérêt de l’enfant

Loretta et le droit en tant qu’homme d’avoir des bébés

mardi 25 avril 2023

Immigration — « Même les électeurs de gauche considèrent qu'il y en a trop »

Sondage fait par BVA sur le sujet de l'immigration: les sympathisants de gauche affirment de plus en plus qu'il y a trop d'immigrés en France. 
 

lundi 24 avril 2023

Les sociétés multireligieuses ethniques et culturelles sont toutes vouées à se déchirer

Extraits d’un entretien de Pierre Brochand, ex-patron du renseignement français, paru dans le Journal du dimanche de Paris.

La nation est un cercle de confiance que l’immigration sape…

Cet ex-ambassadeur de France, ex-patron de la DGSE (nommé par Jacques Chirac en 2002), explique : « En raison de mon expérience acquise à l’étranger. » La connaissance de l’autre l’a passionné.

« J’ai fait mon service militaire au Cameroun. À la sortie de l’ENA [il est également diplômé de HEC], je suis parti au Sud-Vietnam pour l’application des accords de Paris. J’étais conseiller d’ambassade à Saïgon au moment de la chute de la ville et témoin des conséquences terribles du retrait américain. Ensuite, je suis allé à Bangkok alors que le Cambodge tombait aux mains des Khmers rouges. J’y ai mesuré le degré de violence totalitaire, la plus grande horreur depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils copiaient la Révolution culturelle chinoise en pire. J’ai été consul général à San Francisco, où j’ai vu naître la Silicon Valley. Je suis revenu au Quai d’Orsay, à Paris, au moment où les Soviétiques occupaient l’Afghanistan. Puis j’ai été pendant quatre ans le représentant permanent adjoint de la France à l’ONU. Le meilleur endroit pour se rendre compte combien l’Occident est minoritaire et combien les autres nous regardent avec autant d’envie que de ressentiment. »

Il poursuit…

Tout juste après la chute du Mur, il est nommé ambassadeur en Hongrie. Il a connu Viktor Orbán jeune. « Il était le grand libéral, il a beaucoup évolué depuis. »

Toujours au cœur des remous de la vie internationale, il devient ambassadeur en Israël entre 1991 et 1993. « Un poste assez peu recherché au Quai d’Orsay, c’était au moment des accords d’Oslo. Je rencontrais souvent Yitzhak Rabin. » Il a été assassiné par un Juif extrémiste religieux opposé aux accords.

Catherine Nay l’interroge :

— Quelles leçons tirez-vous de ce parcours si varié ?

« Que la xénophobie est le sentiment le plus répandu au monde. Que le premier réflexe c’est d’être méfiant, voire hostile, à l’égard de l’étranger, que les sociétés multireligieuses ethniques et culturelles sont toutes vouées à se déchirer. C’est un monde dur, où personne ne fait de cadeau à personne. J’ai pensé que ces leçons de l’extérieur seraient pertinentes pour nous. Avec l’immigration, le dehors est devenu notre dedans. »

— Qu’entendez-vous par là ?

« La nation est un cercle de confiance que l’immigration sape. La clé de voûte de la confiance sociale est l’État providence, lequel est incompatible avec une libre circulation des personnes. »

Ce qu’ont réalisé les sociaux-démocrates danois avec l’assentiment de leur population. Une expérience qu’une grande partie de l’Europe observe aujourd’hui avec curiosité et intérêt.

« Cela m’a convaincu que si nous ne prenons pas en main nos intérêts vitaux, personne ne le fera à notre place. C’est pour cette raison que j’ai accepté de parler devant les sénateurs. »

— Vos propos bruts de décoffrage ont troublé et même secoué les sénateurs. Que leur avez-vous dit ?

« Je leur ai bien précisé que mon sujet n’était pas l’immigration en général et surtout qu’il fallait arrêter de dire que la France est depuis toujours un pays d’immigration. C’est faux. Cela a commencé en 1850. Il y a eu trois vagues. La première a duré un siècle avec la venue de migrants d’origine euro-chrétienne, discrète, laborieuse, reconnaissante, régulée par l’économie et qui cherchaient à s’assimiler. Le modèle indépassable de fusion réussie.

La deuxième a commencé dans les années 1970 et n’a fait que s’amplifier. C’est un peuplement qui n’est calibré ni par l’emploi ni par le politique. Juste par des droits individuels soumis au seul juge national ou supranational. Un flux en roue libre qui nous submerge. L’écart culturel qui nous sépare des arrivants n’a aucun équivalent dans notre histoire. Tous viennent du tiers-monde, de sociétés défaillantes où règnent l’incivisme, la violence et la corruption. La majorité est de religion musulmane. Cela ressuscite une discorde religieuse dont on pensait être débarrassés depuis 1905.

La troisième vague a été déclenchée par les “printemps arabes”. Il y a aujourd’hui en France 25 fois plus de musulmans que dans les années 1960. L’islam est une civilisation totale, fière, guerrière, offensive, militante qui a très mal vécu d’être humiliée par l’Occident depuis deux siècles. La globalisation lui a offert une chance, le volcan s’est réveillé. »

— À quel signe voyez-vous son éruption ?

« Cela s’appelle le djihadisme, le salafisme, l’islamisme, la réislamisation culturelle. Vous voyez bien que si l’antagonisme colonial ne s’est pas estompé soixante ans après, c’est que nous avons été assez stupides pour imaginer qu’en reconstituant sous le même toit métropolitain le face-à-face de gens qui venaient de divorcer on parviendrait à les rabibocher. Erreur fatale. Certaines mémoires ne sont pas conciliables. D’où ce fait vu nulle part ailleurs : nous avons une immigration à tendance victimaire, revendicative, portée autant au ressentiment qu’à l’ingratitude et qui se présente en créancière d’un passé qui ne passe pas.

Souvenez-vous de ce coup de tonnerre fondateur : le match de foot France-Algérie en 2001, avec l’émergence surréaliste de Français antifrançais qui sifflaient La Marseillaise. Pour moi, un choc. »

— Où allons-nous ? Tout ce que vous dites est assez effrayant. Mais que faire ?

« Mitterrand parlait de “seuil de tolérance” ; Macron, lui, a introduit le mot “diaspora”. Pour moi, le grand préalable est de reprendre le contrôle de nos instruments juridiques. Nous sommes ligotés par ce que l’on appelle à tort l’État de droit et ses principes généraux, qui ne sont au service que des droits individuels mis en œuvre par nos cinq cours suprêmes : la Cour de Luxembourg, la Cour de Strasbourg, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, et la Cour de cassation, qui condamnent, de fait, la puissance publique à l’impuissance.

Il faut revenir à une législation nationale du droit d’asile. De Gaulle et Pompidou n’avaient pas ratifié la Convention européenne des droits de l’homme, Giscard l’a fait. C’est lui qui a voulu le regroupement familial en 1976. C’est Chirac qui a signé le décret. Apanage du Premier ministre.

Voyant le chômage augmenter, Raymond Barre l’avait suspendu, mais l’association Gisti avait saisi le Conseil d’État, qui a annulé son décret au motif qu’un homme a le droit de mener une vie familiale normale. Ce qui allait ouvrir les vannes d’une immigration de peuplement. L’immigration non pilotée est désormais soumise aux juges.

Pour moi, c’est l’État qui doit fixer les clôtures, dire qui peut entrer. Le juge l’en empêche. Et en conséquence, il est réduit au rôle d’agence de distribution de droits et de prestations. La France est le pays le plus généreux en Europe.

La dette devient la variable d’ajustement. Vous l’avez remarqué : en matière d’immigration, le principe de précaution n’existe pas. »

Il ne nous reste plus qu’à conclure, mais on est un peu assommée et désemparée par son constat.

« Les politiques sont mal vus parce qu’ils ont construit eux-mêmes, faute de courage, leur propre illégitimité. Ils font campagne avec des promesses comme si l’État était toujours puissant. Une fois qu’ils sont élus, les Français s’aperçoivent que les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs promesses. C’est ce décalage qui est à la source de leur impopularité et de la colère des Français. »

Évidemment, à l’écouter, on l’imagine proche du Rassemblement national ou de Reconquête.

« Je ne veux pas que l’on me classe politiquement. Je n’ai jamais appartenu à un parti, je n’ai jamais été rattaché à une personne. J’ai toujours refusé de faire partie d’un cabinet. Lorsque j’ai quitté la DGSE, j’ai décliné les propositions du privé. À mon époque, on était formaté pour servir l’État, c’était mon ambition. L’ENA, c’était prestigieux ; j’ai choisi le Quai d’Orsay, qui, hélas, n’est plus ce qu’il fut. »

25 avril 1849 : Incendie du Parlement de Montréal


Incendie du Parlement
à Montréal en 1849
Capitale du Canada-Uni depuis 1843, Montréal abrite le siège du gouvernement. Le Parlement se situe alors sur l’actuelle Place d’Youville, dans le Vieux-Montréal. Lord Elgin, gouverneur du Canada-Uni, vient de donner son accord à la proposition des députés pour indemniser les habitants du Bas-Canada ayant subi des pertes matérielles lors des rébellions de 1837-1838.

Certains que cela confirme la domination politique des Canadiens français, les anglophones voient rouge ! À l’initiative du journal The Gazette, une manifestation est organisée le 25 avril 1849 sur le Champ-de-Mars. Réunissant plus de 1 500 personnes, le « cortège » gagne finalement le Parlement. On assiste alors à des jets de pierres sur le bâtiment et d’œufs pourris sur les députés… Puis l’incendie se déclare soudainement. Il détruira totalement l’édifice. Sur 25 000 livres, archives et documents, seuls 200 seront sauvés des flammes. L’historien François-Xavier Garneau parle de notre « désastre d’Alexandrie », faisant référence à la disparition de l’antique bibliothèque d’Alexandrie, en Égypte.

En 2011, des fouilles archéologiques importantes ont permis de trouver nombre de vestiges liés à cet événement.

La colère des incendiaires

Les excès de colère qui mèneront à l’incendie du Parlement sont dus à des circonstances bien particulières. D’abord, après avoir instauré le Canada Corn Act (Loi sur les céréales) en 1843 qui garantissait sur les marchés britanniques un tarif favorable à la farine et au blé canadien, l’Angleterre met fin à sa politique protectionniste en 1846, résultat de l’effervescence économique en Europe. La réaction de la classe marchande de Montréal (presque exclusivement britannique) est forte et négative : on craint l’abandon de l’Angleterre et l'on propose même l’annexion aux États-Unis. Le parti de la classe marchande montréalaise, les Tories, favorise des liens étroits avec la couronne britannique. Depuis la Conquête, le pouvoir politique était exercé par le gouverneur général et le conseil exécutif, où les Tories sont bien présents. Forts des liens étroits qu’ils entretenaient avec ce dernier, plusieurs Tories s’y voyaient nommés. L’avènement de l’Acte d’Union en 1840 et de la responsabilité ministérielle en 1848 brisent cette suprématie. L’alliance entre les réformistes du Haut-Canada et ceux du Bas-Canada les a mis en minorité. Plus encore, les décisions et les lois votées et adoptées à la chambre d’assemblée n’auront plus à recevoir l’assentiment du gouverneur pour entrer en vigueur.

Louis-Hippolyte Lafontaine
Lorsque le gouverneur du Canada-Uni, lord Elgin, donne son accord au projet de loi d’indemnisation, il met bien malgré lui le feu aux poudres. Ce projet de loi d’indemnisation visait à indemniser les habitants du Bas-Canada ayant subi des pertes matérielles lors des rébellions de 1837-38. Il s’agit d’une loi qui s'inspire d'une mesure semblable votée au Haut-Canada et elle se fonde sur un rapport de réclamations approuvé en principe en 1846. La Fontaine voit en ce projet un moyen symbolique de panser les blessures de la rébellion et de reconnaître les droits des Canadiens français à l’égalité dans les deux Canadas. Déjà échaudés, les Tories voient l’acceptation de ce projet de loi comme une confirmation de la domination politique des Canadiens français. Tout cela est, pour eux, intolérable.

Ainsi donc, à la demande du journal The Gazette, plus de 1 500 personnes se réunissent sur le Champ-de-Mars en ce début de soirée du 25 avril 1849. Le ton employé par les orateurs est menaçant. On y parle de trahison du gouverneur Elgin, d’une domination politique canadienne-française, de l’abandon de l’Angleterre. On rejette le projet de loi sur l’indemnisation, car, selon les Tories, il vise à aider les assassins d’hier : les Rebels de 1837-38. Bien qu’une loi semblable ait été votée et adoptée au Haut-Canada quelques années plus tôt dans le calme, la situation à Montréal s’envenime d’heure en heure. Au bout d’un moment, la foule réunie au Champ-de-Mars prend bruyamment la direction du Parlement par la rue Saint-Paul. Les résidents effrayés préfèrent la quiétude de leur demeure à la colère des Tories qui emplissent les rues. Sitôt arrivés devant le Parlement, les Tories et leurs sympathisants se joignent aux chahuteurs qui lancent déjà des pierres sur le bâtiment. Plusieurs émeutiers iront jusqu’à entrer dans la Parlement pour poursuivre le saccage. Les députés de l’assemblée tentent de sortir à la dérobée. Peine perdue, on leur lance des œufs pourris (le même traitement a été réservé à lord Elgin plus tôt cette journée-là), certains seront même pris à partie par les émeutiers.

La disgrâce de la Grande-Bretagne consommée !

Le Canada vendu et abandonné !

La loi sur les pertes de la rébellion approuvée !!

Œufs pourris lancés sur le gouverneur !!!

The Gazette, 25 avril 1849

Cet après-midi, il circulait une rumeur en ville que le gouverneur général se rendrait à la Chambre et donnerait sanction à certains projets de loi ; mais on ne pouvait pas supposer que le projet de loi sur l’indemnisation des pertes de la rébellion serait du nombre.

Honteux du rôle qu’il allait jouer, et espérant en imposer au sentiment public, lord Elgin vint ramper dans la Chambre une heure après le temps marqué et, quand on put croire qu’il avait changé d’intentions, il se montra dans la Chambre du Conseil législatif. Après la lecture de plusieurs projets de loi de peu d’importance, le greffier lut d’un ton qui n’annonçait pas le désir d’attirer l’attention du public :

LE PROJET DE LOI SUR LES PERTES DE LA RÉBELLION.

Et, à la honte éternelle de la Grande-Bretagne,

LA RÉBELLION EST LA LOI DU SOL.

Le bruit de ce fait a été accueilli par des cris de rage et des battements de pieds. Plusieurs autres projets de loi ont reçu la sanction royale après cela, mais les galeries se vidèrent par dégoût, « murmurant et maugréant tout haut et tout bas » des malédictions qui auront effet quelque autre jour.

Les personnes qui s’étaient assemblées dans les environs, apprenant ce qui venait de se passer, éclatèrent en hurlements, cris de rage et d’indignation contre le « dernier gouverneur du Canada ». Quand lord Elgin (il ne mérite plus le titre d’Excellence) reparut dans les rues en sortant de la Chambre du Conseil, il fut reçu par les sifflets, les grognements et les cris d’indignation de la foule. On lui lança des œufs pourris, et lui et ses aides de camp furent arrosés de cette liqueur savoureuse, et sa voiture fut couverte du contenu dégoûtant des œufs et de boue. Quand la provision d’œufs fut épuisée, on se servit de pierres pour saluer le départ du carrosse, et il fut emmené au galop au milieu des malédictions de ses compatriotes.

LE DÉBUT DE LA FIN

Anglo-Saxons, vous devez vivre pour l’avenir ; votre sang et votre race seront désormais votre loi suprême, si vous êtes vrais à vous-mêmes. Vous serez Anglais, « dussiez-vous n’être plus Britanniques ». À qui va et quelle est votre allégeance maintenant ? Que chacun réponde en son âme et conscience.

Le pantin pompeux doit être rappelé ou chassé par le mépris universel du peuple.

Dans le langage de Guillaume IV, « LE CANADA EST PERDU ET LIVRÉ ». LA FOULE DOIT S’ASSEMBLER SUR LA PLACE D’ARMES, CE SOIR, À HUIT HEURES.

AU COMBAT, C’EST LE MOMENT !
Et soudainement, l’incendie se déclare : on voit la fumée sortir des fenêtres. L’incendie prend rapidement des proportions inquiétantes. On refuse l’accès aux pompiers et ceux qui parviennent à passer voient leurs boyaux d’arrosage sectionnés. De plus, l’armée n’intervient pas. Le marché Sainte-Anne et le Parlement du Canada qu’il abrite sont complètement démolis, ses bibliothèques brûlées. La journée du 25 avril 1849 se termine sur une note inquiétante : après avoir incendié le Parlement, les émeutiers partent à la chasse aux réformistes. On déménage temporairement le Parlement au marché Bonsecours, puis dans un théâtre de la rue Notre-Dame. Début novembre, la capitale est transférée à Toronto.

L’année 1849 a été qualifiée d’année de la terreur à Montréal. L’incendie du Parlement y est, bien sûr, pour quelque chose. Cependant, l’incendie et l’agitation du 25 avril ne constituent qu’une amorce à ce qui aurait pu devenir une guerre civile si les Réformistes avaient usé des mêmes moyens que les Tories. Ces derniers saccagent plusieurs résidences et commerces appartenant aux réformistes. Plusieurs d’entre eux se dirigent dans le faubourg Sainte-Antoine avec la ferme intention d’aller saccager et incendier la demeure du Premier ministre La Fontaine. Ce dernier est absent, mais des gens armés montent la garde. Près de 200 personnes franchissent les grilles menant à la résidence. Les coups de feu stoppent les ardeurs des émeutiers qui rebroussent chemin avec, sur les bras, un jeune homme atteint mortellement. Pour venger la mort du jeune homme, les émeutiers mettent le feu à l’hôtel Cyrus, lieu de l’enquête sur la mort du jeune homme, sur la place Jacques-Cartier. Cet incendie a lieu le 16 août et n’est qu’un parmi de nombreux à avoir été déclenchés au cours de l’été. Dans ces temps difficiles, on note également plusieurs décès reliés aux émeutes : la jeune Anne McDonnell est morte dans le feu qui a complètement détruit le magasin de chaussures de M. P. Murray, situé au coin des rues Notre-Dame et Saint-Gabriel. L’arrivée de l’automne ramène un calme relatif dans la ville maintenant dépouillée de son titre de capitale.

Les années 1850 sont des années de prospérité économique qui changeront le visage de Montréal. Elle n’est plus la capitale du Canada-Uni, mais elle demeure la ville économique et industrielle la plus importante du pays pour près d’un siècle à venir.





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

dimanche 23 avril 2023

Ukraine — le 23 avril 1943, le massacre des civils Polonais de Yanova Dolina par les Ukrainiens nationalistes

Le 23 avril 2023 marque le 80e anniversaire du massacre de Yanova Dolina, organisé par les nationalistes ukrainiens de Bandera pendant les massacres des Polonais de Volhynie. Les historiens estiment qu’à cette occasion jusqu’à 100 000 civils polonais ont été tués.

Yanova Dolina (photo ci-dessous) était une cité ouvrière modèle construite dans les années 1930 par les Polonais près d’une carrière de basalte.

Rue de Yanova Dolina (la vallée de Jean)

Contexte historique, l’entre-deux-guerres

Québec — Amérindiens veulent être éduqués en anglais, refusent plus de français au nom des « droits ancestraux »

Radio-Canada (l’information « impartiale » à les croire) a pondu un long article ampoulé et touffu où l’on apprend que « Les chefs de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) et du Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN) ont déposé, jeudi, une contestation de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, puisqu’elle porte, selon eux, atteinte aux droits ancestraux dont sont titulaires les peuples autochtones. »

Les chefs de l’APNQL ont annoncé le 20&nbsp;avril le dépôt d’une contestation judiciaire devant la Cour supérieure du Québec. Ils demandent également un contrôle judiciaire visant 14 articles de la Charte de la langue française.

La loi visée impose trois (3) cours de français aux étudiants inscrits dans les cégeps anglophones. C’est apparemment trop. Au nom de leurs droits ancestraux d’assimilés à l’anglais par le fédéral, les autochtones au Québec n’en veulent apparemment pas.

Au Québec, près de la moitié des communautés ont pour deuxième langue l’anglais, après leurs langues autochtones qui sont d’ailleurs toutes elles-mêmes en danger.

On ne voit pas en quoi apprendre plus de français menacerait plus ces langues… Au contraire, une concurrence entre les langues européennes pourrait aider ces langues à mieux s’en tirer.

De manière cryptique et sans plus d’explication, la SRC reproduit ces paroles de John (pas Jean) Martin, le chef de Gesgapegiag [Gaspésie] et membre du Comité des chefs du CEPN : « La loi 14 restreint l’accès aux études supérieures en anglais aux jeunes qui remplissent certains critères précis, qui ne s’appliquent pas à tous les jeunes de nos communautés. Ceux-ci ne devraient jamais avoir à choisir entre apprendre le français pour avoir accès aux études supérieures ou entretenir la connaissance de leur langue autochtone ». 
 
Quels sont ces critères ? En quoi l’accès aux études supérieures en anglais préserve-t-il les langues amérindiennes ? Sous-entend-il qu’il y a des cours en langue autochtone dans ces cégeps anglophones ? Si c’est le cas, Québec pourrait facilement en intégrer dans les cégeps francophones. A-t-il fait une demande dans ce sens ?
 
Soulignons que la loi 96 prévoit que dans le cas où un étudiant dans un cégep anglophone ne serait pas capable de suivre trois cours de son cursus en français, il peut les remplacer par trois cours de français…
 
Comme le rappelle Jean-François Lisée, « En ce moment, les élèves autochtones dont la seconde langue [souvent désormais la première] est l’anglais font leur parcours secondaire en anglais, où l’on trouve des cours de français comme condition d’obtention du diplôme secondaire. Les meilleurs d’entre eux, qui vont au cégep en anglais, doivent aussi pour l’instant réussir deux cours de français pour être diplômés. Cela n’a jamais été vu auparavant comme culturellement génocidaire. Avec le projet de loi 96, ils devront réussir cinq cours de français plutôt que deux. Donc, deux cours, c’est bien, mais cinq cours, cela dissout votre culture et arrache vos racines. »

Maton de Panurge — Quand les médias se font les limiers du pouvoir pour dénicher les « thérapies de conversion »

Billet du carnet d’Augustin Hamilton qui se penche sur le rôle des journalistes comme exécuteur et homme de main du progressisme fait Loi, les matons de Panurge comme les nommait Philippe Murray

Un article du journal Métro nous apprend que des journalistes de cette feuille de chou se sont présentés auprès d’églises protestantes comme des personnes mal à l’aise avec leur « orientation sexuelle » et cherchant une solution à cet égard, afin de découvrir si elles offraient des « thérapies de conversion » — illégales au Canada, et davantage au Québec.

Selon Métro :
Des églises offrent des thérapies de conversion pour les personnes LGBTQ+ à Montréal, un an après l’adoption de la loi canadienne les interdisant. Des journalistes de Métro ont enquêté sur ces églises en prétendant vouloir changer d’orientation sexuelle et ont obtenu l’une de ces thérapies qui s’apparentent à un exorcisme.
Notez que lesdits journalistes n’ont pas hésité à mentir pour débusquer les fournisseurs de « thérapies de conversion », mais que l’article de Métro ne se gêne pas pour mettre en relief que ces églises ont nié avoir fourni des « thérapies », lorsqu'ouvertement interrogés par le journal. Oh ! tant qu’à y être, pouvez-vous me dire quand les journalistes cessent de mentir afin que je sache s’ils disent vrai dans leur article…

Mais qu’est-ce qu’une « thérapie de conversion » ? « Thérapie de conversion » est le terme employé par la Loi C-4 du Canada et la Loi 70 au Québec pour désigner toute tentative de changer ou réprimer l’« orientation sexuelle », l’« identité de genre » ou l’« expression de genre » d’une personne. Cependant, les deux lois s’entendent pour n’interdire que les « thérapies de conversion » visant à « amener une personne à changer son orientation sexuelle, son identité de genre ou son expression de genre ou encore à réprimer les comportements sexuels non hétérosexuels », pour citer la loi québécoise. Pourquoi donc ne pas interdire les « thérapies » ayant pour but de rendre une personne homosexuelle ?

Les « thérapies » par lesquelles les espions de Métro sont passés consistaient en prières prononcées par le pasteur de l’église qu’ils sollicitaient, et en quelques conseils.

Un des journalistes (toujours sous le masque du mensonge…) a contacté un pasteur, prétendant qu’il voulait aider son petit frère à se défaire de son « orientation sexuelle », amenant le pasteur Karl DeSouza à révéler qu’il connaîtrait des groupes de soutien pour une telle personne, selon Métro :
    Le pasteur a proposé de mettre le jeune homme en contact avec des groupes de soutien situés à différents endroits au Canada, dont certains à Montréal. Ces groupes seraient composés de « frères et sœurs chrétiens » qui sont « aux prises avec l’homosexualité » et qui pourraient témoigner de la façon dont ils « surmontent cela ».

    « Vous n’êtes pas seul », lui a-t-il assuré. « Une fois que j’aurai pris contact avec ces gens, ils me mettront dans le réseau où ils me donneront d’autres contacts. »

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samedi 22 avril 2023

Décadanse, une lecture décapante de la révolution sexuelle

Recension du dernier ouvrage de Patrick Buisson par Charlotte d’Ornellas.

Retraites. Délinquance juvénile. Refus de l’autorité. Crise du logement. Femmes seules, appauvries. Explosion des familles. Divorces conflictuels. Délation sexuelle. « Gilets jaunes ». Solitude. Consommation de psychotropes. Pornographie. Pédopornographie. Hypersexualisation. Suicides.

Litanie (non exhaustive) de mots choisis dans une actualité souvent tragique pour dire les maux d’une société qui se sait malade sans savoir se diagnostiquer. Patrick Buisson, lui, a choisi celui de « décadanse », néologisme emprunté à Gainsbourg, pour disséquer la grande bascule de l’époque : « Aller à la mort en dansant dans ce climat de nihilisme festif et exubérant. » Un tel résumé semble moralisateur ou caricatural ; il est pourtant la conclusion dramatiquement juste d’un ouvrage qui n’est ni l’un ni l’autre. Il fallait ce travail minutieux, patient, précis, ce voyage entre déclarations politiques, sondages, reportages télévisuels, émissions radiophoniques, débats parlementaires, déclarations d’idéologues ou de religieux, archives médiatiques ou littéraires, pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, quelles furent les étapes. Il fallait l’acuité de l’historien et l’intransigeance du sociologue pour saisir à quel point la promesse de bonheur portée par la révolution sexuelle a échoué. À quel point, surtout, une promesse d’émancipation individuelle entraîne la mutation d’une société entière. Les mots, les maux : subjectivisme, hédonisme, relativisme ; 500 pages pour comprendre.

L’alliance du libéral et du libertaire qui devaient s’entendre pour finir de liquider les « valeurs ascétiques et inhibitrices du vieux monde »

L’ouvrage précédent de Patrick Buisson explorait la transformation de l’homme religieux en homme économique. Décadanse aborde sa mutation vers l’homme érotique : l’alliance du libéral et du libertaire qui devaient s’entendre pour finir de liquider les « valeurs ascétiques et inhibitrices du vieux monde ». Peu importe la sincérité de tel ou tel à chaque étape de la révolution : le résultat est le même.