lundi 28 août 2017

Rentrée scolaire au Québec — les nouveautés

C’est la rentrée des classes pour des milliers de jeunes Québécois qui reprendront le chemin de l’école, dès lundi.

La rentrée des classes tout au long de la semaine sera notamment marquée par des nouveautés au programme.

C’est d’abord le retour du cours d’éducation financière pour les élèves de cinquième secondaire, autrefois appelé éducation économique, il avait disparu à la fin des années 2000. Dès septembre, les élèves feront aussi le retour au programme d’un cours d’orientation scolaire.

Une autre nouveauté cette année, au secondaire cette fois, est le cours d'histoire obligatoire en 3e année du secondaire. En fait, la réforme de l'enseignement de l'histoire du Québec et du Canada au secondaire devait se concrétiser à l'automne 2016, mais M. Proulx avait reporté d’un an la mise en application du nouveau programme Histoire du Québec et du Canada.

Les dépenses en hausse, annoncées par le gouvernement, devraient permettre l’embauche de 1500 enseignants, professionnels ou employés de soutien.

Québec a également annoncé, dès l’automne, la création de 100 nouvelles classes de maternelles à 4 ans en milieu défavorisé.

Cette rentrée scolaire sera également marquée par l’arrivée de milliers d’enfants de demandeurs d’asile qui ont récemment la frontière illégalement venant des États-Unis. Cette arrivée soudaine causera des dépenses supplémentaires dans le budget de l'État.

Un peu moins du quart des élèves québécois (23,7 %) sont issus directement de l'immigration, c'est-à-dire que ces enfants sont nés à l'extérieur du Canada ou que l'un de leurs parents est né à l'extérieur du pays.

Selon la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente 100 000 enseignants dans la province, plus de 200 000 écoliers sur un million ont des difficultés d’apprentissage ou de langue, ou des besoins spéciaux, et ce nombre est en constante progression.

jeudi 10 août 2017

Novlangue — « migrant » le mot amalgame

Extrait d’un article intéressant du Devoir sur le succès récent du mot « migrant » dans les médias et les ONG.

Peut-on critiquer les réfugiés ? Non. Tout simplement non : les demandeurs d’asile qui sont vraiment des réfugiés ne méritent pas de critiques ; ils méritent notre aide et notre compassion devant leur souffrance. Peut-on critiquer l’immigration légale ? Oui et non : on peut s’interroger sur nos seuils et sur la manière dont nous gérons et intégrons notre immigration légale, mais elle n’est pas, à titre de concept, condamnable en elle-même. Peut-on critiquer l’immigration illégale ? Tout à fait. Un immigrant illégal est — c’est dans le nom — en situation d’illégalité, qui par définition ne doit pas être tolérée dans un État de droit.

Or, parler de « migrant », c’est mettre tous ces concepts — demandeur d’asile, réfugié, immigrant légal, immigrant illégal — dans un même panier, le plus souvent accompagné d’un parfum de misère humaine pour susciter la sympathie et entourer le mot d’une aura d’intouchabilité.

Par là, toute critique de la gestion de l’immigration légale (seuils d’accueil, mesures d’intégration, critères d’entrée, etc.) ou toute lutte contre l’immigration illégale devient assimilable à une oppression envers les réfugiés, qui font aussi partie de ce creuset — rendant la chose immédiatement odieuse au travers de ce sophisme associatif.

Pourtant, en 2017, il s’agit de sujets de société extrêmement importants qui ne doivent pas être soustraits à la réflexion civique. En confisquant ces nuances dans le mot « migrant », on censure le discours public et toute la réflexion collective s’appauvrit. Il est temps pour nos médias et nos dirigeants de faire la part des choses. À commencer par ne plus parler de « migrants » et effectuer les distinctions qui s’imposent.



Disney inclut un couple lesbien interracial dans un dessin animé

Le réseau Disney fait preuve de « diversité » en montrant un couple lesbien interracial dans l’un des épisodes du dessin animé Docteur La Peluche. La rééducation des tout-petits ne peut pas commencer assez tôt.




Mathieu Bock-Côté : revaloriser le travail des enseignants

On le sait, l’école va bientôt recommencer. C’est un bon moment pour réfléchir à son rôle et c’est ce que nous invite à faire la Commission jeunesse du Parti libéral.

Elle propose une réflexion sur la condition enseignante. Son objectif : revaloriser les enseignants. Spontanément, tout le monde applaudira. Ils ont une tâche essentielle, vitale, irremplaçable, et ne sont pas toujours traités à la hauteur de celle-ci.

Mais comme on dit, le diable se cache dans les détails. Que veulent dire les jeunes libéraux lorsqu’ils prétendent revaloriser la profession enseignante ?

Culture

Essentiellement, ils proposent la création d’un ordre des enseignants. C’est-à-dire qu’ils veulent créer un machin corporatiste.

Le président des jeunes libéraux a ajouté que les enseignants devraient aussi, pour s’adapter à leur époque, suivre une formation technologique tout au long de leur vie. Ils seraient ainsi de meilleurs pédagogues.

C’est pourtant une fausse piste.

Certes, les enseignants doivent se perfectionner tout au long de leur existence. Mais il n’est pas certain que ce soit dans le sens voulu par nos jeunes libéraux, qui cèdent aux préjugés technophiles de notre époque.

Car que veut dire se perfectionner, pour un professeur ? Cela veut dire qu’il doit se cultiver toute sa vie, et pour cela, il doit lire. Cela veut dire qu’il doit aller bien au-delà du programme qu’il doit transmettre et devenir un véritable maître de sa discipline.

Le professeur de français approfondira sa connaissance de la littérature. Le professeur d’histoire celle de l’histoire. Le professeur de la géographie celle de la géographie. Et ainsi de suite.

Peu à peu, et grâce à l’expérience, l’enseignant deviendra plus qu’un simple transmetteur de connaissances : il incarnera sa matière, il la fera vivre, il donnera envie de s’y plonger, et il suscitera des vocations.

On l’oublie souvent, mais il suffit qu’un élève rencontre dans son parcours scolaire un grand professeur pour voir sa vie bouleversée. Il découvrira un monde qu’il ne connaît pas encore : celui de la vie de l’esprit. Il pourrait bien se faire happer par elle et ne plus avoir envie d’en revenir.

Mais pour cela, il faut que les enseignants puissent enseigner. Cela ne va plus de soi. On a bureaucratisé leur métier comme ce n’est pas possible. On les écrase sous la paperasse.

Autorité

Et ils doivent en plus gérer tous les cas problèmes qu’on inscrit dans leurs classes.

Il suffit malheureusement de quelques étudiants dispersés ou perturbés pour gâcher une année.

Ils peuvent ruiner l’atmosphère nécessaire à la transmission du savoir.

Il y a des limites à permettre à quelques trublions de faire la loi dans une classe. Il y a des limites à inclure des élèves à problèmes dans une classe au nom de l’inclusion.

Tout cela pour dire qu’il faut effectivement revaloriser la profession enseignante. Mais que cela veut dire revenir à l’essence de ce métier.

Et qu’il faut, comme société, revaloriser la culture générale et la vie de l’esprit.

mercredi 9 août 2017

L'égalité est-elle une « valeur » pertinente en soi indépendamment du contexte ?

Extrait d’un entretien avec Nathalie Heinich. Titulaire d’un doctorat de l’EHESS après avoir effectué une thèse sous la direction de Pierre Bourdieu, Nathalie Heinich est sociologue, spécialiste de l’art contemporain. Elle a publié Des valeurs, une approche sociologique (Gallimard, 2017), un essai fouillé sur la formation des jugements de valeur dans nos démocraties libérales. Ce livre lui a valu le prix Pétrarque de l’essai France Culture — Le Monde 2017..

[...]

— Ce que je disais entre autres dans l’article, c’est qu’on a tort de considérer l’égalité comme une valeur en soi, pertinente dans n’importe quel contexte, alors qu’elle est plutôt un critère de l’équité : un critère parmi d’autres puisque, selon les contextes, le sentiment d’équité peut aussi s’obtenir par le critère du mérite, le critère de l’ordre, le critère du besoin, ou même, dans certains cas, le critère du hasard. Le critère d’égalité ne peut pas s’appliquer de la même façon aux droits civiques, aux droits civils ou aux droits sociaux. Pour ma part, si j’étais hostile au mariage homosexuel, ce n’était pas, comme une certaine droite catholique, au nom de la nature (qui ne peut pas fonder des règles sociales acceptables : si l’on s’en tenait à la nature en matière de filiation, les femmes devraient faire un enfant par an de quatorze à cinquante ans), mais au nom des nécessités symboliques et institutionnelles, qui font que nous ne sommes pas seulement des êtres de chair et de désir, mais aussi des êtres de sens, de noms propres, de généalogies - ce pourquoi l’on a institué, notamment, l’état civil. Je crois — avec beaucoup d’autres — que la dualité de la filiation et la différence des sexes sont constitutives, symboliquement, de notre rapport au monde. [...]

— Vous avez été qualifiée d’« homophobe » et une pétition a même été lancée contre vous lorsque vous avez reçu le prix Pétrarque. Comment jugez-vous ce sectarisme ?

— Pour une certaine gauche sectaire, empreinte de bourdieusisme mal digéré [Note du carnet : des bourdieuseries ?], les adversaires sont des ennemis, avec qui l’on ne doit même pas discuter. C’est dans la culture de l’extrême gauche, à laquelle s’ajoute aujourd’hui une tendance à la censure de tout ce qui ne serait pas conforme à une certaine bien-pensance politique — une tendance qui nous vient des États-Unis, et qui est de plus en plus prégnante et inquiétante. Toute expression d’une opinion qui pourrait heurter les sentiments d’une communauté serait à bannir, et cet appel à la censure ne provient plus des États, mais des milieux intellectuels. C’est très inquiétant. Il existe heureusement des conceptions plus libérales et plus intelligentes de la liberté d’expression, y compris à gauche. Il faut qu’elles se fassent entendre.

Google n’aime pas la diversité d’opinion

Cette tendance à la censure de la gauche « progressiste », cette tendance à vouloir imposer l’égalité, sans considérer pour d’autres aspects comme le mérite ou le besoin, semble être parfaitement illustrée par le comportement de Google cette semaine.

Google a renvoyé mardi l’ingénieur à l’origine d’un document qui expliquait que les écarts de salaire entre hommes et femmes dans le secteur de l’informatique viendraient de différences biologiques. James Damore, accusé de « perpétuer des stéréotypes de genre » selon Google, avait fait circuler le document jusqu’à déclencher une vive polémique dans la Silicon Valley très progressiste et peu ouverte à ce type d’affirmations.

« Les choix et capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et ces différences peuvent expliquer pourquoi les femmes ne sont pas représentées de manière égale dans l’industrie des hautes technologies et [dans les fonctions de] direction », affirmait James Damore dans une note interne. Les aptitudes naturelles des hommes les conduisent à devenir programmateurs en informatique, alors que les femmes sont, selon l’auteur, tournées « vers les sentiments et l’esthétique plutôt que vers les idées », les poussant à opter pour des carrières « dans le social ou l’artistique ».

« Ce n’est pas un point de vue que l’entreprise et moi-même soutenons, promouvons ou encourageons », a fermement affirmé dans un courriel aux salariés Danielle Brown, responsable diversité du géant de l’internet, recrutée il y a quelques mois de chez Intel et en fonction depuis seulement un mois. Visiblement Danielle Brown n’aime pas trop la diversité de pensées.

Actuellement, 69 % des salariés de Google sont des hommes, une proportion qui monte à 80 % dans les emplois technologiques, selon les derniers chiffres du groupe. Chez Facebook, les femmes n’étaient que 27 % parmi les cadres supérieurs en 2016. Quant à Apple, il compte 37 % de femmes au total.

Le document de James Damore (La caisse de résonance idéologique de Google) se trouve ici. Nous traduisons son résumé, intitulé à la bidouilleuse « TL ; PL » (« trop long ; pas lu ») :
  1. Le parti-pris politique de Google considère que la liberté de ne pas être offensé est la même chose que la sécurité psychologique, mais humilier les gens pour qu’ils se taisent est l’antithèse de la sécurité psychologique.
  2. Ce silence a créé un climat de mimétisme idéologique officiel dans lequel certaines idées, devenues sacrées, ne peuvent plus franchement être remises en question.
  3. L’absence de discussion encourage les partisans les plus extrémistes et autoritaires de cette idéologie [politiquement correcte].
    • Extrême : toutes les disparités dans la représentation [du personnel] sont causées par l’oppression ;
    • Autoritaire : il faut discriminer pour corriger cette oppression.
  4. Les différences de répartition des traits entre les hommes et les femmes peuvent en partie expliquer pourquoi les femmes n’occupent pas 50 % des postes en informatique et dans la direction.
  5. La discrimination [dite « positive »] pour imposer une représentation égale [notamment entre les sexes] est injuste, sème la discorde et mauvaise pour les affaires.

Voir aussi

Le paradoxe de l’égalité entre les sexes c. la théorie du genre
La théorie du genre veut qu'il n'y ait pas de différences sexuelles innées entre les sexes, si ce n'est les caractères sexuels apparents. Pas de différences au niveau de la psychologie, des comportements entre hommes et femmes. S'il y en a, ce ne serait que le fait de facteurs environnementaux, sociaux. Les intérêts des femmes pour les professions à fort lien social plutôt que les techniques ne seraient, par exemple, que le fruit d'une culture (machiste bien sûr) qui les enferme depuis la plus tendre enfance dans des rôles traditionnels, moins bien payés.

La vidéo norvégienne ci-dessous (sous-titrée) a suscité un débat médiatique, scientifique et politique de premier plan en Norvège. Depuis ce débat, l’État norvégien a décidé de cesser toutes les subventions aux instituts et associations pro-genre. Ce fut plus particulièrement le cas du Nordisk institutt for kunnskap om kjønn (Institut nordique d'études sur le genre).




Vu de France — l'école québécoise a gavé les jeunes générations « à l’idéal diversitaire »

Extraits d’un article de Causeur assez critique sur l’école et les élites québécoises. Il y a à boire et à manger dans cette critique.

Il s’est récemment constitué au Québec un véritable lobby antiraciste dont la mission est de convaincre les différents paliers de gouvernement d’œuvrer à la reprogrammation complète de la société conformément à ses revendications identitaires pour les immigrants. Il faudrait que le Canada français devienne une page blanche, un Éden entièrement vierge dont les habitants devraient obligatoirement rendre un culte à la déesse Diversité.

Surtout composé de militants anti-laïques, d’universitaires, de journalistes et de fonctionnaires, ce nouveau lobby est parvenu à persuader le gouvernement provincial de mettre en place une grande commission sur le racisme dit « systémique ». Le 20 juillet dernier, le gouvernement du Parti libéral (un parti plutôt favorable à l’immigration massive) annonçait donc officiellement que des séances de consultation sur le sujet allaient se tenir à l’automne.

« Négationnisme », idéal diversitaire et « islamophobie »

Les instigateurs de cette grande mascarade se montrent si radicaux dans leurs prises de position qu’il est facile de prévoir les conclusions qui seront tirées de l’exercice. En mars dernier, le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, affirmait que nier la réalité du racisme au Québec relevait du « négationnisme ». Voilà de quoi donner le ton.


[...]

Le Canada français est longtemps resté catholique, mais à partir des années 1960, il est rapidement devenu hostile au dogmatisme religieux, peu importe sa provenance. Cette méfiance légitime [!?] envers la religion semble toutefois s’atténuer chez les jeunes générations qui ont été gavées à l’idéal diversitaire par le système d’éducation au cours des deux dernières décennies.

Deuxièmement, nous apprendrons que les musulmans font partie des principales victimes du racisme systémique. Bien évidemment, il sera beaucoup question de l’« islamophobie », cette nouvelle épidémie populaire dont il faudrait collectivement guérir. L’islamisme a beau n’avoir jamais fait autant d’adeptes et surtout, de victimes, des associations musulmanes viendront publiquement faire le procès des Québécois sans jamais remettre en cause aucune de leurs pratiques. Pendant ce temps, rien ne sera dit au sujet des communautés asiatiques (chinoise, vietnamienne, indienne, etc.) qui sont pourtant très importantes. Il faut croire que certaines communautés culturelles maîtrisent mieux que d’autres l’art de la victimisation.

[...]

La gauche multiculturaliste introduit le doute et la méfiance

[... C]e qui persiste encore dans tous les pays du monde, ce sont certaines formes de solidarité naturelle, autant dire [pour certains] de xénophobie, qui ne pourront jamais être totalement éradiquées. Claude Lévi-Strauss a montré qu’à moins d’instaurer un régime totalitaire, aucune société ne deviendra parfaitement conforme aux standards xénophiles du multiculturalisme. À moins, bien sûr, que cette société ne souhaite sa propre disparition.

À lire aussi : Au Québec, islamistes et gauche multiculturaliste font bon ménage

Le débat entourant le racisme systémique au Québec est complètement artificiel. Un peu comme en France, où elle fait aussi bien des ravages, la gauche multiculturaliste invente des problèmes de toutes pièces, elle alimente des tensions réelles qui étaient au départ imaginaires. Là où tout allait bien, elle introduit le doute et la méfiance. Ce serait bien qu’on le réalise, avant de détruire ce qu’il reste du « vivre-ensemble ».

jeudi 3 août 2017

Gouvernement Trump veut poursuivre les universités américaines qui discriminent selon la race

Le gouvernement républicain va demander au ministère de la Justice (DOJ) d’enquêter et de poursuivre en justice les universités du pays, dont les politiques d’admission basées sur la discrimination positive portent notamment préjudice aux candidats blancs, révèle le New York Times.

Depuis sa création en 1957, la Division des droits civiques du DOJ a pour mission de s’assurer que les droits civiques et constitutionnels de tous les Américains sont respectés. Sous la direction du secrétaire Jeff Sessions, elle intentera désormais des poursuites contre les universités jugées fautives par les enquêteurs choisis par l’ancien sénateur conservateur d'Alabama.

mercredi 2 août 2017

Recensement 2016 — recul du français, bilinguisme et anglais en hausse au Québec, bilinguisme stable dans le reste du Canada

Selon les données du recensement 2016 de Statistique Canada, l’anglais comme première langue gagne du terrain au Québec (alors qu’il en perd ailleurs au Canada) et le Québec devient de plus en plus anglais et bilingue.

Le Québec reste en effet la locomotive du bilinguisme au pays. On y trouvait ainsi un peu plus de 3,6 millions de personnes bilingues en 2016. Il s’agit d’une augmentation de 8,8 %, soit près de 300 000 personnes, par rapport à 2011 — cela correspond à 64 % de la croissance totale de la population bilingue au Canada, selon Statistique Canada.

La Québec affiche par ailleurs l’augmentation la plus marquée au pays en ce qui a trait au poids démographique de la population de langue maternelle anglaise. En fait, tandis que ce poids chutait dans toutes les provinces au pays pendant la période visée par l’enquête, il enregistrait une croissance dans la province.

Le déclin du poids de la population ayant l’anglais comme langue maternelle dans l’ensemble du Canada, un phénomène notamment attribuable à l’immigration, est donc en quelque sorte atténué par la croissance de l’anglais au Québec, selon ce qui se dégage des données de Statistique Canada.

Entre 2011 et 2016, le pourcentage de population de langue maternelle anglaise au Québec a bondi de 9 à 9,6 %, tandis que pour l’ensemble du Canada, il a fléchi de 58,6 à 58,2 %. En même temps, au Québec, la population qui a déclaré la langue de Molière comme maternelle a chuté de 79,7 à 78,4 %.

Résumé du recensement par le démographe Guillaume :

Les données du recensement de 2016 viennent de sortir. Voici ma première représentation graphique de celles-ci. En bref :
  • Le français diminue non seulement à Montréal, mais aussi en banlieue (et dans tout le Québec). En fait, c’est même à Laval que le français perd le plus de poids.
  • Le déclin du français ne se fait pas seulement au profit des langues allophones, mais aussi au profit de l’anglais. Le poids de l’anglais parmi les langues officielles (anglophones/[francophones+anglophones]) est en hausse partout, et particulièrement Laval.
  • Le bilinguisme anglais-français augmente chez les francophones du Québec, mais demeure stable chez les anglophones du reste du Canada.

Graphiques de Guillaume Marois (de sa page Facebook).






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Baisse continue du nombre de naissances au Québec, aucun parti politique n'en parle


Correctivisme LGBTTQQIAAP2S : plus de « mesdames, messieurs » pour les chemins de fer néerlandais

Les passagers des trains des chemins de fer néerlandais (NS) seront accueillis à partir de décembre prochain par un « Chers voyageurs », neutre sexuellement en néerlandais mais pas en français, qui remplace le « Mesdames et Messieurs ».


Environ 24 000 annonces automatiques sont diffusées dans les trains de NS chaque jour. Elles devront être remplacées d’ici le 10 décembre 2017. En outre, les employés des chemins de fer néerlandais réalisent eux-mêmes environ 70 000 annonces. Les textes ont été adaptés pour supprimer toute référence au genre. Les machinistes, conducteurs et annonceurs ont également « été sensibilisés », c’est-à-dire commandés de ne plus utiliser les formules de politesse séculaires.

[…] « Nous voulons que chacun se sente le bienvenu dans nos trains », a commenté le directeur de NS, Roger van Boxtel. Le métro londonien a déjà procédé au même changement au début du mois de juillet, « Mesdames et messieurs » a ainsi été remplacé par « Bonjour tout le monde ! »

Mercredi, la municipalité d’Amsterdam a également décidé de céder à la mode « non genrée ». Les fonctionnaires ont été intimés d’utiliser désormais la formule « Chères personnes présentes » (« geachte/beste aanwezigen ») plutôt que « Mesdames et Messieurs ». La formule fait beaucoup jaser sur les réseaux sociaux.


Source : Métro (Belgique) et NOS (Pays-Bas)

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Londres — Trop « genré », « Mesdames et Messieurs » bientôt banni des annonces sonores


La croisade des LGBT contre la liberté d’expression et les distinctions linguistiques immémoriales

Note :

‡ Ne voulant exclure personne nous avons opté pour LGBTTQQIAAP2S plutôt que le restrictif et rétrograde LGBT.

L: Lesbiennes
G: « Gais »
B: Bisexuels.
T: Transgenres.
T: Transsexuels.
Q: Queer
Q: en Questionnement
I: Intersexuels
A: Asexuels
A: Alliés
P: Pansexuels
2S: Bispirituels.

Mise à jour 

Nous apprenons que la Fédération nationale des enseignants du Québec (FNEEQ) préfère LGBTQ12SNBA+. Elle a même préparé un document essentiel, soyez-en sûr, qui porte ce nom : « LGBTQ12SNBA+ ». Il s’agit d’un guide des « mots de la diversité liée au sexe, au genre et à l’orientation sexuelle ». On y explique toutes les combinaisons possibles d’êtres humains, avec des exemples : « Une femme trans lesbienne ; un homme cisgenre hétérosexuel d’expression de genre plutôt féminine ; une femme bisexuelle qui préfère les femmes dans sa vie amoureuse ; une personne non binaire attirée par les hommes dans sa vie sexuelle et amoureuse ; une femme pansexuelle cisgenre d’expression de genre plutôt masculine ; un homme intersexe hétérosexuel ; une personne asexuelle en relation amoureuse avec une personne hétérosexuelle ».

La FNEEQ prétend que ce fascinant document est censé aider les enseignants à s’y retrouver... Ce sont des notions primordiales évidemment. Votre enfant parlera mal le français, mais il connaîtra toutes les distinctions que la coterie LGBTTQQIAAP2S choie.

mardi 1 août 2017

Un tiers des Américains ont une opinion négative des universités

Aux États-Unis, les électeurs du Parti républicain ont, pour la première fois, une opinion majoritairement négative de l’impact des collèges et des universités sur leur société.

Si la méfiance, voire l’hostilité, à l’égard des institutions en général, ou de « l’establishment », ressort de plus en plus des sondages depuis quelques années, plusieurs observateurs ont été surpris d’apprendre que les institutions d’enseignement s’ajoutaient aussi à la liste.

Selon un sondage du Pew Research Center effectué en juin et publié la semaine dernière, 58 % des Républicains ont une opinion négative des collèges et universités — et seulement 19 % des Démocrates, ce qui totalise tout de même plus d’un tiers des Américains.

À Middlebury, petite ville du Vermont située à 200 km de Montréal, des étudiants en colère s’en sont pris il y a quelques semaines à Charles Murray, politologue qui défend des thèses libertariennes que ces étudiants extrémistes considèrent comme racistes. Murray a été empêché de parler d’un tout autre sujet. Un membre de la faculté a été blessé.

Médias détestés

Cette proportion est en croissance, puisqu’ils n’étaient « que » de 45 % l’an dernier chez les Républicains.

C’est moins que l’opinion négative que se font les Républicains des « médias nationaux » (85 %) — contre 46 % des Démocrates —, mais c’est plus que l’attitude négative à l’égard des syndicats (46 % des Républicains) et des églises (que 14 % des Républicains perçoivent négativement, contre 36 % des Démocrates).

L’écart partisan à l’égard de ces autres institutions ayant continué de s’accroître d’année en année, collèges et universités étaient peut-être voués à franchir tôt ou tard la barre des 50 %.

Mais, selon les auteurs de l’étude, « les attitudes des Républicains sur les impacts des collèges et universités ont changé de façon significative dans un laps de temps relativement court » : de 37 % d’opinions négatives en 2015, cette proportion est passée à 45 % en 2016, puis à 58 % cette année. Et c’est encore plus fort chez ceux qui s’identifient comme « Républicains conservateurs » (65 % d’opinions négatives).

Accélération

À ceux qui seraient tentés d’y voir une réaction aux manifestations anti-Trump sur les campus, le journaliste David Graham rétorque dans The Atlantic que les campus se font reprocher par les mouvements conservateurs d’être des nids de gauchistes depuis les années 1960.

Trump lui-même pourrait être un facteur de l’accélération, mais ce serait écarter un peu vite le fait que cette accélération avait commencé bien avant sa campagne.

Toutefois, quelle qu’en soit la ou les raisons, si plus d’un tiers des citoyens de la première puissance mondiale, et près des deux tiers des partisans du parti politique au pouvoir, considèrent que ces institutions ont un impact négatif sur leur propre pays, il est difficile de ne pas imaginer que cela se traduira tôt ou tard par une baisse des inscriptions dans les universités.

Voir aussi

Les étudiants américains et leur lutte contre les « auteurs blancs décédés » (suite et non fin)

Des universités politiquement correctes qui doivent « protéger » leurs étudiants

Canada — Liberté d’expression et d’opinion menacée dans les universités

La censure contamine les milieux universitaires, À l’école des idées et de la connaissance, certaines opinions sont empêchées d’être débattues