mardi 30 décembre 2008

Lettres :
Cauchemar soviétique ?
Contre un cours superficiel et relativiste obligatoire.

Deux lettres ouvertures envoyées à la Tribune de Sherbrooke :
Je n'arrive pas à croire ici, au Québec, à l'expulsion prochaine d'élèves du secondaire qui boycottent le cours d'éthique et de culture religieuse. Où est l'éthique dans ça? J'ai l'impression d'être en plein cauchemar.

Collectivement nous sommes en train de commettre les mêmes erreurs que celles des systèmes politiques qui n'étaient basés que sur l'État et la coercition, notamment l'Union soviétique. Le gouvernement, les commissions scolaires et les écoles doivent prendre une pause, se remettre en question et arrêter tout le processus qui entoure ce cours.

Ils doivent redevenir les mandataires de l'éducation et non ses seigneurs et maîtres absolus. Ils doivent reconnaître qu'ultimement la responsabilité de l'éducation incombe aux parents. Il faut qu'ils agissent avant qu'il ne soit trop tard, car le cours d'éthique et de culture religieuse et tout ce qui l'entoure nous plongent dans un cauchemar collectif à vitesse grand V.

Éric Fontaine, Sherbrooke

Je suis contre ce cours qui survole sept religions et contre le fait que le gouvernement l'impose aux enfants. Ces sept religions que le gouvernement impose dans nos écoles du primaire sont inadaptées parce qu'à cet âge, les enfants sont beaucoup trop jeunes pour savoir ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. Ce cours pourrait les perturber et les faire douter de leur propre religion. Plus important encore, il pourrait même leur faire oublier qui est leur Dieu et Sauveur.

Sonia Morneau, Sherbrooke

ECR : analyse d'un programme multiculturaliste et pluraliste normatif

Quelques extraits d'une analyse du programme d'éthique et culture religieuse par Charles-Philippe Courtois, docteur en histoire (UQAM) et en sciences politiques (Paris), parue dans l'ouvrage collectif Contre la réforme pédagogique, VLB éditeur. M. Courtois adopte une critique nationaliste et laïque (républicaine ou fermée qui cherche à rejeter la transmission de la religion hors de l'école). Nous ne souscrivons pas à toutes ses analyses, mais nous pensons qu'elles valent la peine d'être diffusées. Les intertitres sont de nous.

« 

[...]

Programme évalué par la capacité à « s'ouvrir à l'autre »

Car c'est bien là que le bât blesse. la « culture religieuse » proposée ne s'enseignera pas dans un cursus où l'élève sera évalué sur la base de ses connaissances. Non, on ne mesurera pas, dans l'évaluation de ce cours, s'il peut expliquer sommairement les principales caractéristiques de chacune des grandes religions et leur histoire. Il sera évalué en fonction de ses « compétences ». En l'occurrence, le cours combinant « éthique » et « culture religieuse », le volet de culture religieuse sera évalué en fonction d'une seule compétence :« pratiquer le dialogue ». Et ce, tout au long du cursus, durant onze années ! Au fond, on se fiche bien de savoir si l'élève a appris l'histoire de Mahomet ou de Bouddha. Ce qu'on cherche, c'est d'évaluer sa capacité d'« ouverture à l'autre », d'acceptation de la diversité religieuse, car c'est bien cela que mesure la compétence « pratiquer le dialogue ».

[...]

Au surplus, le fait de combiner la culture religieuse à l'enseignement moral entraîne un effet d'amalgame : la morale et la religion sont liées [c'est un laïque qui écrit], et la morale et ce que d'aucuns nomment l'« hyper-tolérance » se voient confondues.

L'évaluation par compétence peut donc être particulièrement insidieuse, non seulement parce qu'elle rend secondaire l'accès aux connaissances de base, mais aussi parce qu'elle permet facilement d'accorder la première place au conditionnement idéologique dans le processus d'évaluation. Constatation qui ne manque pas de piquant, lorsqu'on songe que les défenseurs de la nouvelle pédagogie n'en finissent plus de se distancier des modèles classiques de l'école, soit catholique, soit républicain, en critiquant non seulement les idéologies véhiculées par ceux-ci, mais, prétendument, le fait même de favoriser soit le catholicisme, soit le patriotisme.

Le bourrage de crâne sera particulièrement intensif

Comme ce cours sera obligatoire de la première année du primaire à la dernière année du secondaire, le bourrage de crâne sera particulièrement intensif.

[...]

George Leroux détournerait la laïcité au profit du pluralisme

Ainsi, Leroux avance que la laïcité au Québec peut (lire: doit) s'ouvrir à ;la diversité selon des « modalités inédites de respect du pluralisme », telles qu'elles n'existent nulle part ailleurs (p. 11. [du livre de George Leroux, véritable apologie du cours d'ECR : Éthique, culture religieuse, dialogue, Fides, 2007])

Déjà, on saisit bien que la laïcité [républicaine à la française] telle qu'on la connaît n'est donc pas au programme. Une nouvelle définition de l'égalité, poursuit-il, s'est affirmée depuis les années 1960. De fait, cet énoncé semble suffire, dans le petit essai de Leroux, à justifier l'implantation du cours d'ECR.

Le respect multiculturel élevé en Bien fondamental démocratique

Leroux va même plus loin dans le passage suivant : « [c]omment cultiver ce respect, qui est la vertu fondamentale de la démocratie, sans soutenir la connaissance de l'autre et sans valoriser la différence ?» (c'est moi qui souligne, p. 12)

Pourquoi la vertu fondamentale de la démocratie, qui est, après tout, en premier lieu un régime où le peuple est souverain, est-elle définie par une interprétation multiculturaliste de l'égalité et des droits de l'homme ? En cela, l'argumentaire n'est pas loin de reposer sur un argument d'autorité : le Bien étant défini, il ne reste plus qu'à le faire appliquer. Les adversaires défendant du coup le Mal, il n'y a pas lieu de prendre en compte leur point de vue ou leurs arguments. En somme, le pluralisme apparaît comme un nouveau commandement, inscrit au premier rang de la nouvelle table des lois que voudraient nous imposer les clercs de la religion politiquement correcte.

Un nouveau premier commandement : la pluralité est une richesse

Les citations suivantes illustrent bien qu'il s'agit en effet d'un commandement : l'élève, explique Leroux, « doit être amené à déduire que la pluralité n'est pas un obstacle à surmonter [d'où la nécessité alors paradoxale d'imposer ce cours], mais une richesse à connaître et à intégrer dans sa vision du monde ». Non seulement il s'agit d'un commandement, mais il prime sur tous les autres, y compris sur les objectifs de la formation scolaire. Car « [c]e cadre [l'école] doit intégrer la connaissance de l'autre dans toutes les composantes de sa culture, et au premier rang de ses valeurs et de ses croyances, qu'elles soient ou non religieuses » (p. 17)

Volonté de contrôle idéologique tendancieux

Georges Leroux ajoute même que « faire passer chaque jeune de la constatation du pluralisme à la valorisation du pluralisme normatif » (pp. 13-14) devient carrément la « mission » de l'école. Affirmation qui exprime assez crûment une volonté de contrôle idéologique tendancieux. La pluralisme devient le principe d'éducation de la jeunesse québécoise (p. 40).

[...]

Étrange définition de l'intégration : intégrer le Québec au multiculturalisme

Voyons en effet comme [George Leroux] définit l'intégration : « Chacun entrera dans l'école comme dans une société où les identités sont à la fois communes et multiples : communes d'abord, dans la mesure où l'école [d'État] assume le mandat collectif de l'éducation publique et a pour mission de transmettre les valeurs fondamentales de la démocratie, mais aussi différentes, puisque chacun appartient à un monde qui varie selon ses origines, ses croyances, sa culture » (p. 15).

En d'autres mots [pour Leroux], l'école québécoise ne doit plus intégrer les enfants à la culture québécoise [...] Elle doit au contraire intégrer le Québec à la diversité culturelle du multiculturalisme ou du pluralisme, selon l'expression préférée...

Conséquences du métissage actuel du Québec imprévisibles, il faut juste s'ouvrir

Car personne ne peut prévoir où mènera le métissage au Québec « sur le plan des croyances, des pratiques, du métissage des identités et des cultures. » (p. 17), mais l'école doit travailler à ce que ce mélange se fasse le plus harmonieusement possible en s'ouvrant aux valeurs et aux croyances de l'autre, ce qui permettra une pleine sécularisation et laïcisation. Aucun autre objectif d'intégration n'est au programme que la fameuse « ouverture à l'autre », véritable lieu commun qu'ânonnent en chœur les nouveaux clercs de l'orthodoxie bien pensante.

[...]

Le pluralisme, le nouvel opium des intellectuels

En ce sens, on peut en effet dire que le pluralisme s'impose désormais sans partage comme le nouvel opium des intellectuels.

Mais pourquoi ? Ici, Leroux présente son « plaidoyer ». Il soutient que deux arguments démontrent la nécessité de ce cours : un argument historique et un argument de philosophie politique. L'argument est alambiqué. Il y a d'abord le processus de laïcisation enclenché depuis la Révolution tranquille. Or celui-ci ne mène pas forcément [si l'Histoire a un sens!] à ce type de pluralisme, mais plutôt à la laïcité. Mais on verra combien Leroux veut se séparer du modèle républicain, caricaturé, démonisé là encore à la manière du rapport Bouchard-Taylor[.]

[...]

Georges Leroux contre la laïcité à la française

En résumé, il y a trois arguments contre le républicain selon Leroux : il intègre à une culture nationale française alors qu'il devrait s'ouvrir à l'Europe et au pluralisme (argument de dissolution de l'identité nationale et des nations); il ne s'est pas bien ouvert à l'islam (argument curieux puisque la laïcité implique un principe de neutralité et d'égalité dont on pourrait, plutôt, exiger une meilleure application); et enfin, la culture classique est élitiste et n'attire pas tellement les jeunes (argument de démagogie culturelle et éducative).

la colère des musulmans français s'expliquerait par le manque de place faite à leurs racines — argument qui est peut-être un peu simpliste.

L'argument de philosophie politique en faveur du cours d'ECR : faible et puéril

Quant à l'argument de philosophie politique, il nous paraît être le plus faible ; car l'ouvrage de Leroux s'abstient, en définitive, d'argumenter véritablement. Il ne prend pas au sérieux les critiques et, par conséquent, ne se donne pas la peine d'exposer dans le détail la raison des choix qu'il défend.

Il s'agirait de « mettre en harmonie l'école avec la modernité politique » (p. 36). En soi, cela ne veut pas dire grand-chose. Qui définit la modernité ? A-t-il été une fois pour toutes déterminé que le multiculturalisme incarnait la modernité, la seule voie qu'un peuple et un État puissent choisir pour être « modernes »? Cet argument est puéril.

[...]

[Insensibilité de George Leroux comme Bouchard-Taylor aux volontés populaires]

Leroux relativise le principe de majorité qu'il dit « nostalgique »

Leroux va très loin. Il relativise le principe de majorité : ce principe est peut-être imaginaire, en tout cas « nostalgique ».

[... Le principe d'égalité], « le seul principe capable de régler notre rapport à la diversité » (p. 37). Encore une fois, relevons-le, la diversité se fonde elle-même dans l'argumentaire. C'est au nom de l'impératif du multiculturalisme que le tout se justifie, mais cet impératif n'est nullement argumenté par l'auteur. C'est pourquoi, au total, cet argumentaire est bien pauvre.

Tendances inquiétantes chez les experts habituels du Monopole de l'Éducation

En revanche, il nous instruit sur des tendances inquiétantes dans une partie de l'intelligentsia, et plus encore sur le fait de leur poids sur le ministère de l'Éducation. Nous parlons de cette ambition de rééducation idéologique, à la rectitude politique, qui vise à normaliser les esprits des citoyens québécois de demain selon les critères du multiculturalisme canadien.

[...]

Faire le lit de la chimère multiculturaliste et de la culture cosmopolite très anglicisée

Le cours d'ECR est vicié parce qu'il n'est pas centré sur l'instruction en matière de grandes religions, ni sur le civisme, buts qui seraient louables, mais sur une volonté crue de rééducation idéologique en faveur du multiculturalisme canadien, rebaptisé « pluralisme ».

Or, aborder le monde avec une perspective québécoise n'empêche en rien de s'ouvrir sur le monde, tandis qu'abolir la perspective québécoise sur le monde n'est qu'un moyen d'affaiblir radicalement l'identité québécoise et de menacer, à terme, la perpétuation de notre identité nationale et le terroir bien réel d'une de ces différences culturelles qu'on prétend chérir.

En somme, on se propose de promouvoir une chimérique diversité multiculturaliste, qui n'est qu'une autre forme d'intégration à une culture cosmopolite et très anglicisée, plutôt que de perpétuer le cadre d'une différence culturelle concrète, celle que définissent un peuple dûment constitué et une « société distincte ».

[...] »

Cours d'ECR — premières implantations faites dans le secret

Charles-Philippe Courtois dans le livre collectif Contre la réforme pédagogique (p. 252) nous rappelle que
« Le cours d'ECR sera implanté dans toutes les écoles du Québec, publiques autant que semi-privées [et même, l'auteur l'oublie dans les écoles privées sans subventions], à compter de l'automne 2008.

Des premières implantations expérimentales furent faites en 2006-2007 et 2007-2008, mais dans le secret : on voulait éviter que ces expériences soient répercutés médiatiquement.

Entente de confidentialité

En effet, le ministère de l'Éducation avait demandé aux écoles de première implantation de signer une entente de confidentialité[1].

Ironiquement, ses théoriciens, chantres du dialogue démocratique, voulaient à tout prix empêcher un débat de société avant que l'implantation générale du programme ne fût acquise, comme ce sera le cas cet automne (2008). »

[1] « Sachant la discussion hautement délicate, il a demandé aux huit écoles qui expérimentent déjà le programme de signer une entente de confidentialité, une première au ministère. » Marie-Andrée Chouinard, « Révolution culturelle dans les classes, Le nouveau programme d'éthique et de culture religieuse bouleversera les traditions », Le Devoir, samedi 20 janvier 2007, p. B1.

Dénoncer l'idéologie selon laquelle il faut écouter l'enfant, découvreur de son propre savoir

« On n'apprend plus, on fait découvrir; ce qui est souvent pour l'enfant extrêmement douleureux. C'est une perte de temps tragique et cela ne fonctionne pas. Et il est très difficile de dénoncer cette idéologie. »


« L’école est en train de devenir une petite enclave soviétique. Plus ça va mal, plus les statistiques sont fabuleuses. Les Français qui le peuvent fuient massivement l’école publique. Les statistiques du bac seraient tordantes si le destin de ces jeunes [bacheliers] n’était si douloureux. Le baccalauréat et ces statistiques sont le paravent du désastre et de la déculturation. »

lundi 29 décembre 2008

Famille allemande exonérée de négligence criminelle envers ses enfants qu'elle enseignait à la maison

Depuis 2007, la famille Brause de Zittau (Saxe, Allemagne) vivait sous la menace d’accusations criminelles. Elle vient d’être exonérée de négligence criminelle envers des mineurs parce qu’elle instruisait ses cinq enfants à la maison.

position ZittauHôtel de ville de Zittau

Le 2 décembre, Johannes Hildebrandt du Regroupement international pour les droits de l'homme (IHRG) qui avait participé à la défense judiciaire en faveur de la famille Brause a signalé que le tribunal et le procureur allemands retiraient les accusations à l’encontre de M. et Mme Brause.

Les Brause avaient déjà été contraints de payer plusieurs amendes et risquaient depuis mars 2007 deux ans de prison et de voir leurs enfants placés sous la « protection » des services de protection de la jeunesse allemands (le Jugendamt).

La justice allemande avait permis aux enfants Brause – Rosine, Jotham, Kurt-Simon, Lovis et Ernst – de demeurer avec leurs parents, mais ils étaient susceptibles d’être enlevés à leurs parents par les fonctionnaires de l’État si leurs parents ne se soumettaient pas aux demandes du gouvernement et s’ils ne les inscrivaient pas à une école gouvernementale.

« Nous sommes ravis que le tribunal et le procureur aient demandé s’il y avait moyen de mettre fin aux poursuites » a déclaré Joel Thornton, président et directeur des services juridiques de l’IHRG. Cette demande a été faite après réception par le Tribunal d’une évaluation psychologique détaillée des enfants démontrant qu’aucun tort ne leur avait été infligé en les instruisant à la maison. Les deux enfants les plus âgés ont également démontré leurs aptitudes scolaires en réussissant les examens gouvernementaux.

Cette décision est considérée comme une importante victoire pour la liberté de choix en éducation en Allemagne où l’instruction à domicile est en pratique interdite depuis le Troisième Reich. Le chancelier Adolf Hitler avait interdit l’enseignement privé en 1938 afin que tous les enfants soient soumis à l’idéologie nazie à l’école « publique ». Actuellement, en droit allemand, l’école à la maison n’est permise que pour les enfants dont les parents travaillent à l’étranger pour ceux qui, handicapés, ne peuvent se déplacer et aller à l’école et certaines exemptions laissées à la discrétion de chaque État (apparemment les vedettes internationales en obtiennent facilement).

la famille Brause
La famille Busekros sans Melissa


Les associations de défense des droits de l’homme ont fortement critiqué les politiques autoritaires allemandes en matière d’éducation et les activités du Jugendamt qui s’est attiré l’indignation de nombreux citoyens quand il s’est acharné contre une autre famille qui instruisait ses enfants à la maison à la même époque l’année passée. À l’époque, quinze (15!) policiers étaient venus enlever la jeune Melissa Buskeros de son foyer et l’avaient placée dans un lieu tenu secret. Le crime des parents Buskeros : avoir éduqué leur fille alors âgée de 15 ans à la maison. Malgré le scandale que ces méthodes avaient suscité auprès des associations chrétiennes et celles des droits de l’homme, le gouvernement allemand avait retenu Melissa contre son gré et avait même prétendu – ce qui se révéla un mensonge – que l’adolescente était heureuse sous la garde de l’État.

Melissa Busekros
Melissa Busekros


À peine avait-elle seize ans que Melissa Busekros quittait son « refuge » vers minuit pour rentrer chez ses parents à trois heures du matin. Melissa Busekros avait pu rentrer chez elle maintenant qu’elle n’est plus désormais soumise à l’obligation de scolarisation par l’État.

Les autorités allemandes ont exprimé à plusieurs reprises leur ferme détermination d’éradiquer les « sociétés religieuses ou philosophiques parallèles » et ceci comprend l’éducation à la maison. Wolfgang Drautz, consul général allemand à Chicago, expliquait que le gouvernement a un « droit légitime d’empêcher l’apparition de sociétés parallèles et de s’assurer de l’intégration des minorités dans la société générale. » Même si les résultats des enfants éduqués à la maison sont aussi bons que ceux des enfants scolarisés par l’État, « l’école n’apprend pas uniquement des sujets techniques, mais également une conduite sociale, encourage le dialogue entre les personnes de différentes croyances et aide les élèves à devenir des citoyens responsables. » Ceci n’est pas sans rappeler les propos de M. Jean-Pierre Proulx qui veut imposer un programme de morale commun à tous les élèves québécois, même ceux des écoles prétendument privées, pour en faire des citoyens « cultivés, tolérants et capables de dialogue »

Les enfants éduqués à la maison au Québec seront-ils encore longtemps à l’abri des prétentions de plus en plus envahissantes de l’État formateur de citoyens conformes ?




Émission radio en anglais sur la situation en Allemagne : .mp3

Parents brésiliens éducateurs à la maison condamnés en justice

Savez-vous ce que Léonard de Vinci, Albert Einstein, George Washington, C.S. Lewis, Graham Bell, Jonathan Edwards et Thomas Edison, entre autres, ont en commun ? Aucun d’entre eux n’a fréquenté une école traditionnelle. Tous ont été instruits à la maison. Et pourtant, tous sont de grandes figures historiques.

Il est vrai que les temps ont changé. L'enseignement est passé par différentes évolutions. Mais l’enseignement à la maison est-il vraiment une chose du passé ? Plusieurs études démontrent que le nombre d’enfants éduqués à la maison tend à augmenter dans les pays industrialisés comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume. Aux États-Unis, par exemple, il y avait en 1999 approximativement 850 000 enfants éduqués à domicile. Moins de 10 ans plus tard, en 2007, ce nombre avait doublé. Aujourd’hui, on estime qu’environ 2 millions d’enfants et d’adolescents sont instruits à la maison aux États-Unis. Une population scolaire composée par près de 75 % de familles chrétiennes.

Pour quelles raisons cette méthode d’enseignement gagne-t-elle de plus en plus en popularité parmi les familles américaines ? Selon le NHES, un programme national de recherche sur l’éducation des États-Unis, 31 % des parents se disent mécontents de l'environnement offert par l'école de leurs enfants ; 30 % répondirent qu’ils aimeraient donner une éducation morale et religieuse plus exigeante, pour 16 % l'enseignement scolaire ne correspondait pas à leurs valeurs.

Au Brésil, un couple membre de l'Assemblée des Saints, de la paisible ville de Timóteo au Minas Gerais, déçu de l'éducation que ses fils Davi et Jônatas – respectivement 13 et 14 ans – avaient reçue dans une école publique pendant près de 6 ans, a décidé de renoncer à la plus grande partie des activités professionnelles qu’ils exerçaient pour se consacrer intégralement à leur rôle d'éducateurs. Ces parents ont retiré leurs fils de l'école et ont commencé à les instruire à la maison.

Condamnation en première instance

Toutefois, comme au Brésil l'éducation à la maison n'est pas légale et que l'abandon scolaire est considéré comme un délit, le service de protection de la jeunesse a rapidement signalé ce cas au ministère public (au procureur de la Couronne).

Cleber Nunes, 44 ans, et Bernadeth Nunes, 40 ans, parents des deux garçons mentionnés ci-dessus– ont déjà été poursuivis par à trois reprises, deux fois au niveau civil et l’autre au niveau pénal pour « abandon intellectuel ». La justice brésilienne les a déjà condamnés en première instance à payer 12 salaires minimums et à inscrire immédiatement Davi et Jônatas à l’école sous peine de perdre la garde de leurs deux fils avec, à la clé, une menace d’emprisonnement.

Après cette première condamnation, le couple a fait appel. Pour prouver qu'il n'y avait pas abandon intellectuel, les parents ont inscrit leurs deux fils à l’examen d’entrée de la Faculté de droit d'Ipatinga dans le Minas Gerais. Les deux enfants ont été reçus et classés à une excellente position : Davi a été classé 7e et Jônatas à la 13e place. Comme ils n’avaient pas 18 ans, ils n’ont pu s’inscrire en faculté. Malgré ces résultats, le juge du District de Timóteo (Minas Gerais), Ronaldo Baptista d'Almeida a décidé de ne pas tenir compte de cet argument.



Reportage brésilien (en portugais non sous-titré) sur la famille Nunes


Deuxième condamnation

Le jeudi 4 décembre 2008, Cleber et Bernadeth Nunes ont été condamnés par un deuxième tribunal civil au Brésil (la 4e chambre civile du tribunal de justice du Minas Gerais) parce qu’ils éduquent leurs enfants à la maison, même s’ils ont réussi des examens imposés par l’État que des professeurs disaient ne pas pouvoir passer eux-mêmes.

Les trois juges du tribunal de seconde instance ont refusé de prendre en compte les bons résultats des deux garçons à une série d’épreuves rigoureuses dans une série de sujets parmi lesquels les mathématiques, la géographie, la science, l'histoire, le portugais, l'anglais, l’art et l'éducation physique.



Deuxième reportage brésilien (en portugais non sous-titré) sur la famille Nunes


« Nous ne pouvons considérer ici la qualité de l’éducation fournie à domicile, car la scolarisation en établissement ne peut jamais être remplacée par l’instruction à la maison » a déclaré Moreira Diniz, un des trois juges. Ces examens avaient été prescrits par un juge au criminel dont le tribunal poursuit également la famille Nunes.

Le tribunal civil a également refusé de verser au dossier les évaluations effectuées par des psychologues qui démontrent la bonne santé psychologique des deux adolescents, qu’ils ont un bon rapport avec leurs parents et ont des amis en dehors de leur foyer. Évaluations également ordonnées par le tribunal pénal qui continue de poursuivre les Nunes.

Malgré des études qui révèlent les résultats catastrophiques du réseau d’éducation public brésilien, un des trois juges n’a pas hésité à affirmer dans son jugement écrit que « la qualité de notre système d’enseignement public est indéniable. Si nous comparons, par exemple, le Brésilien moyen à un Américain moyen, la conclusion est implacable. Les États-Uniens ne connaissent pas grand-chose… comparés aux Brésiliens. Notre système d’éducation est, au contraire, très bon quand on la compare à celui d’autres pays. »

João Senna dos Reis, chroniqueur auprès du journal Diário do Aço a raillé cette déclaration en faisant remarquer qu’« une simple vérification des chiffres officiels fait ressortir que près de 70 % des Brésiliens ne savent pas lire et interpréter cinq lignes d’un texte banal, il s’agit là de l’aveu cinglant de l’état réel de notre système éducatif. »


Troisième reportage brésilien (en portugais non sous-titré) sur la famille Nunes


« À un moment donné, les magistrats ont dû agir de mauvaise foi en invoquant des absurdités qui consistent faire passer notre système éducatif comme celui d’un pays du monde développé » a-t-il ajouté. Puisque nous sommes en décembre, mois des rétrospectives et des palmarès, je ne serais pas surpris si ce tribunal était un des lauréats dans la catégorie de la meilleure blague de l’année.

Rappelons que le Brésil était arrivé en 52e place dans les tests PISA de 2006 sur les connaissances des jeunes de 15 ans en sciences naturelles.

Les parents Nunes feront appel

Cleber Nunes a indiqué qu’il comptait faire appel devant le Tribunal supérieur de Justice, une cour d’appel fédérale et que, au besoin, il porterait l’affaire jusqu’au Tribunal fédéral suprême, la plus haute cour du pays.






Plus de détails en portugais :

Article du Díario do Aço
Carnet sur l'école à la maison

« Inquisition des temps modernes et régime totalitaire »

Article paru dans l'Écho de la Tuque :
La Voix de l’Est titre :

Cours d’éthique et de culture religieuse

Un premier élève expulsé d’une école publique

Six avis de suspension

École J H Leclerc, Granby


[...]

Régime totalitaire

Est-il pensable qu’au 21e siècle, une telle situation puisse se produire dans un pays qualifié de démocratique ? Il semble que le Régime a décidé que toutes les religions sont sur un même pied et on impose ce point de vue au peuple québécois de manière autocratique et dictatoriale.

Une définition d’un régime totalitaire est qu’il tente de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.

Une idéologie imposée à tous ; on veut nous imposer la connaissance de plusieurs religions ; elles n’y sont pas toutes présentes, bien sûr, on ignore le nombre exact, et même les pédagogues se demandent où ils pourraient recevoir une formation « professionnelle » pour dispenser ces cours. Pourquoi m’imposerait-on la connaissance de toutes les religions, si ma foi en un seul Dieu est entièrement, parfaitement suffisante? Est-ce que nous avons perdu la liberté de penser, de choisir ?

Inquisition

On a menacé de faire intervenir la DPJ.

Paul André Boudreau, directeur de l'école secondaire Paul-Germain-Ostiguy à Saint-Césaire :
« (...) Si votre enfant persiste à ne pas assister au cours d'éthique et culture religieuse, je devrai signaler son absence à la DPJ avec les conséquences qui en découleront » La Voix de l’Est, 21 Oct. 2008

La question qui vient naturellement avec l’énoncé : veut-on faire de la DPJ, l’inquisiteur des temps modernes ; avec les pouvoirs que cet organisme possède, des précisions s’imposent.

Nos gouvernants, au lieu de s’attaquer au faible taux de réussite des élèves, aux problèmes d’anarchie, de vendeurs de drogues et de criminalité qui gangrènent nos écoles, se permettent désormais d’attaquer vicieusement les parents qui prennent leurs responsabilités et recherchent l’intérêt ainsi que le développement sain de leurs enfants. Pire que cela, ils agressent directement l’enfant, le ridiculisent, le condamnent publiquement sans procès en le suspendant; je considère comme un crime contre la liberté de choix qu’une direction d’école suspende un enfant sur la base de sa foi en Dieu et cela ne devrait pas rester impuni, c’est une violation d’un droit fondamental.

Toute cette mise en scène serait-elle l’évidence d’une manœuvre de diversion, à défaut d’avoir le courage de s’attaquer aux problèmes réels de nos institutions d’enseignement ? [...]

Où sont passées notre culture, nos racines, notre liberté de croire et de vivre avec nos convictions ?

[...]

En reste-t-il un seul, parmi nos décideurs, un leader qui a suffisamment de qualités morales et de courage pour défendre la cause de cette liberté de choix que notre bon gouvernement tente de nous soustraire?

Les jeunes apprennent vite grâce au cours d'ECR : toutes les religions sont bonnes

Opinion d'une lectrice du Quotidien de Chicoutimi :
On voit déjà le fruit empoisonné que cache ce cours. Pour vérifier, je demande à mon petit-fils, qui est en 5e année, ce qu'il pense de ce nouveau cours. il me dit : « Mamie, toutes les religions sont bonnes... » Je lui dis : « Il y a du bon dans toutes les religions comme il y a du bon dans tous les humains, mais la meilleure et la vraie, c'est notre religion catholique. »


Rappelons le document Dominus Jesus du Cal Ratzinger, devenu Benoit XVI :
La pérennité de l'annonce missionnaire de l'Église est aujourd'hui mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto mais aussi de iure (ou en tant que principe). Elles retiennent alors comme dépassées des vérités comme par exemple le caractère définitif et complet de la révélation de Jésus-Christ, la nature de la foi chrétienne vis-à-vis des autres religions, l'inspiration des livres de la Sainte Écriture, l'unité personnelle entre le Verbe éternel et Jésus de Nazareth, l'unité de l'économie du Verbe incarné et du Saint-Esprit, l'unicité et l'universalité salvifique du mystère de Jésus-Christ, la médiation salvifique universelle de l'Église, la non-séparation, quoique dans la distinction, entre le Royaume de Dieu, le Royaume du Christ et l'Église, la subsistance de l'unique Église du Christ dans l'Église catholique.

Richard Martineau contre l'apprentissage de la culture musulmane ?


M. Richard Martineau s'en prend une nouvelle fois au cours d'éthique et de culture religieuse, dénonçant cette fois-ci l'invitation d'un imam à l'école après les heures de cours pour approfondir la connaissance de l'islam et ainsi battre en brèche les préjugés des élèves et parents, source de tant de malentendus qui minent notre vivre-ensemble et le bien commun, etc.
Cette semaine, j'ai reçu un courriel qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête.

Gilles T. et Dominique C. habitent Longueuil. Leur fils de 12 ans étudie à l'école secondaire Jacques-Rousseau.

Récemment, leur fils est arrivé à la maison avec cette lettre : « Chers parents, dans le cadre de mon projet personnel, il me fait plaisir de vous inviter à assister à une conférence portant sur différents aspects de la religion musulmane. Elle se déroulera le 13 janvier 2009 à l'école secondaire Jacques-Rousseau de 19 h à 21 h 35.

Un décor chaleureux vous fera sentir comme dans une vraie mosquée, et tout cela, gratuitement.

L'imam, Dr Mohamed Aziz Chraibi, vous parlera de l'Islam. Il abordera les cinq piliers de l'Islam et le comportement du musulman vis-à-vis la famille et l'entourage. Par la suite, je prendrai la parole et vous entretiendrai sur les points suivants : l'impact du ramadan sur la santé, la différence entre la pratique du ramadan au Canada et dans un pays musulman, puis enfin, le vécu du ramadan chez les jeunes musulmans.

De plus, il y aura une période de questions vous permettant de préciser certaines informations qui resteraient incomprises.

Cette rencontre se terminera par la dégustation d'un thé marocain et de quelques pâtisseries populaires appréciées durant le mois du ramadan.

Confirmer votre inscription par le biais de votre enfant avant le 12 décembre 2008, car les places sont limitées ! »


Signé: S. R., élève de secondaire 5, et l'enseignante qui supervise le projet.

PAS À L'ÉCOLE!


Enseigner les différentes religions du monde sous l'angle CULTUREL, HISTORIQUE et ANTHROPOLOGIQUE, comme on le fait dans le cours d'éthique et de culture religieuse, est une chose.

Inviter des imams, des rabbins ou des curés à l'école pour qu'ils puissent faire la promotion de leur religion en est une autre.

Qu'aurait-on fait si le jeune en question avait été élevé dans la foi scientologue ou raélienne ? Aurait-on mis un local de l'école à la disposition d'un adepte du capitaine Cosmos pour qu'il vienne parler des extra-terrestres ?

Quand va-t-on enfin comprendre que la religion n'a pas sa place à l'école ????

Tu as 16 ans et tu veux faire découvrir à tes amis [et leurs parents] les beautés [mais, enfin, le Ramadan n'est qu'un rite M. Martineau...] de ta religion et la bonté de ton ami imaginaire? Invite-les à TA mosquée, à TA synagogue ou à TON église après les heures de cours ! Pas à l'école [publique ou aussi privée ?].

C'est ce que la prof aurait dû répondre à son élève. Enfin, si elle avait eu un peu de jugement... [Euh, et si la prof était à l'origine de l'idée ?]


Une vidéo de l'imam Mohamed Aziz Chraibi qui dirige le Centre musulman Kawtar de Laval.


Lettre ouverte à Jean Charest sur sa promesse d'écoute....

Lettre parue dans L'Express de Drummondville du 22 décembre 2008.

M. Jean Charest,

Député de Sherbrooke,

Lors de la période électorale, vous nous avez assurés de votre écoute. C’est à ce titre que je vous écris.

Contrairement à ce que vous laissez entendre dans les médias, le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse est loin de faire consensus.

Dans votre comté c’est 42 % pour le cours, 43 % contre.

Pour ce qui est du caractère obligatoire de ce cours, 72 % se sont prononcés contre, et ce taux monte à 80% chez les personnes âgées entre 25 et 34 ans (catégorie de gens la plus touchée par cette nouvelle imposition).

Comme le développement spirituel d’un enfant touche à des valeurs familiales très personnelles, je ne comprends pas l’intransigeance de votre gouvernement pour l’imposer à tous, dès l’âge de six, et ce, sans exception.

Dois-je vous rappeler que pour imposer ce cours, vous avez modifié des lois et que nos droits sont bafoués ?

La Charte Québécoise des droits et libertés de la personne (loi 95, article 41), ajout de l’article 36 à la loi de l’instruction publique qui permet à l’État de voir au cheminement spirituel des enfants, vous avez retiré aux enseignants leur droit de conscience en abrogeant l’article 20 de la Loi sur l’instruction publique.

Vous ne respectez même pas La Convention internationale sur les droits de l’enfant (ONU 1989) dont nous sommes signataires et qui reconnaît que : Les États parties respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion.

Les États parties respectent le droit et le devoir des parents…

Mentionnons que d’après l’article 2.2 de la Loi sur la Protection de la Jeunesse (L.R.Q., c. p-34.1) «la responsabilité d’assurer le soin, l’entretien et l’éducation d’un enfant et d’en assurer la surveillance incombe en premier lieu à ses parents.»

De plus, dois-je vous rappeler que l’école est une institution de la société civile et non de l’État ?

Savez-vous que près de chez vous, de jeunes adolescents sont aujourd’hui suspendus pour s’être respectés dans leur foi ?

Savez-vous que ces jeunes risquent d’être expulsés d’ici peu, malgré des rendements académiques remarquables, car ils ont su se tenir debout malgré toute l’arrogance dont a fait preuve votre gouvernement ?

Pourtant, votre ministre de l’Éducation dit que sa priorité est la réussite scolaire.

Pourquoi garde-t-elle le silence devant une telle situation? Trouvez l’erreur!

Lorsque votre ministre de l’Éducation déclare qu’on ne peut négocier un virage aussi important sans écraser d’orteils, voulez-vous lui rappeler que ces orteils sont nos droits fondamentaux?

Voulez-vous aussi lui dire, alors qu’elle mentionne que les enfants comprennent souvent mieux que les parents, que les parents sont encore irremplaçables dans le développement de leurs enfants.

Étant moi-même la mère de 4 enfants qui réussissent très bien en classe, parmi les meilleurs athlètes de leur école, impliqués dans la société, heureux dans la vie et qui ont parmi leurs amis les plus proches des jeunes d'autres croyances et de d’autres cultures, je demeure persuadée que je suis plus apte que Mme Courchesne pour savoir ce qui est le meilleur pour mes enfants, et ce, surtout en ce qui concerne leur développement spirituel.

Étant de votre comté, je m’attends à ce que vous nous donniez les mesures que vous souhaitez entreprendre face à de tels abus.

Claudette Lavallée,
Sherbrooke

Avantage démographique à l'anglais aux études postsecondaires


Extrait d'Avantage à l'anglais. Dynamique actuelle des langues au Québec, de Charles Castonguay, paru récemment aux Éditions du Renouveau québécois.
En moyenne, durant les années 2004 à 2006, pour 4463 nouveaux inscrits de langue maternelle anglaise, le Québec a compté annuellement le double, plus exactement 9038, en nouveaux inscrits au cégep anglais. Cela représente un excédent annuel moyen de 4575 étudiants. Les chiffres correspondants pour le français sont de 38 570 inscrits francophones, langue maternelle, et un total quasi identique de 38 929 étudiants inscrits au cégep français, pour un excédent annuel de 359. Le ratio entre les excédents est de 1274 étudiants additionnels au cégep anglais pour 100 au cégep français.

C'est comme si la quasi-totalité des étudiants allophones choisissaient le cégep anglais. En fait, 54 % des allophones se sont inscrits durant ces années au cégep anglais, contre 46 % au cégep français. Ces derniers ne font cependant que compenser un nombre équivalent d'étudiants francophones qui s'inscrivent au cégep anglais.

Au total, donc, le libre choix ne profite qu'au cégep anglais. Cette information essentielle n'est nulle part mise en évidence dans tout ce que l'année 2008 nous a apporté comme bilan, étude, fascicule, rapport ou avis en provenance de l'OQLF, du Conseil supérieur de la langue française (CSLF) ou de la commission Bouchard-Taylor.

Et l'enseignement universitaire? Durant les années 2004 à 2006, l'excédent des étudiants dans les universités québécoises de langue anglaise en regard de leur clientèle «naturelle», de langue maternelle anglaise, est en moyenne de 24 074 par année, contre 9796 pour le français. Un ratio de 246 surnuméraires qui étudient en anglais pour 100 qui étudient en français.

Avantage à l'anglais, donc, aux études postsecondaires, au travail, au foyer et, maintenant, sur le plan démographique.

[...]

Le gouvernement a changé depuis mais pas le contrôle politique de l'information sur la langue. Avant de finaliser le bilan de l'OQLF, on a remercié son comité de suivi. Ou «nettoyé la soue», dans le langage propre à France Boucher. Puis MM. Bouchard et Taylor ont appelé de leurs voeux un «train de mesures» pour renforcer la position du français. Le CSLF est ensuite accouru avec un avis qui recommande ce que la ministre responsable avait déjà annoncé. On a enfin scellé le tout avec un love-in gouvernemental-patronal exaltant l'approche incitative à la francisation de la langue de travail et une campagne de Fierté française.

À quand le défilé?

mercredi 24 décembre 2008

En Beauce, pas de mesures contre les élèves qui continuent à ne pas se présenter au cours d'ECR

L'Éclaireur de Beauce du 23 décembre 2008 nous apprend que la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE) n'encourage pas les écoles à prendre des mesures contre les élèves qui continuent à ne pas se présenter au cours d'Éthique et culture religieuse même si leur demande d'exemption a été refusée, pour autant que leur absence soit justifiée par leur parent, indique la directrice des Services éducatifs, Odette Lessard.

Les absences sont justifiées par les parents

« Il y a un code de vie dans chaque établissement qui prévoit des mesures en cas d'absence injustifiée, c'est ce qui est appliqué », affirme-t-elle. Selon les informations que nous rapporte le responsable des communications de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) de la Beauce, Jean Trottier, il y aurait jusqu'à une cinquantaine d'enfants qui n'assistent pas au controversé cours seulement à l'école secondaire Notre-Dame-de-la-Trinité. « Il y en a dans pas mal toutes les écoles du territoire », rapporte-t-il. Ce chiffre n'a pas été nié ni confirmé par la CSBE.

La plupart des écoles n'ont pas noté les enfants pour la première étape dans ce cours. On ignore encore pour l'instant si les enfants qui ne se conforment pas recevront un échec lors des prochaines étapes.




Ccei étant au Québec, nous connaissons personnellement des élèves qui n'ont jamais participé à un cours d'ECR et qui pourtant ont reçu une note très honorable en cette matière.

Par ailleurs, on nous apprend de sources enseignantes que plusieurs écoles primaires de la C.S. de Saint-Hyacinthe n'ont commencé le cours d'éthique et de culture religieuse qu'en novembre, les professeurs n'ayant aucun matériel pédagogique et plusieurs n'ayant aucune envie de commencer un cours dont la formation a été extrêmement lacunaire et peu appréciée (beaucoup d'enseignantes ne comprenant pas le formateur « trop allumé » et récoltant des « D » comme note lors de leur formation minimale). La partie éthique est celle qui pose le plus de difficultés auprès d'institutrices souvent déconcertées par leur nouveau rôle d’animatrices, alors que la partie culture religieuse est relativement facile à aborder quand il s'agit simplement de relater des traditions ou des contes religieux ou mythologiques.

mardi 23 décembre 2008

Comment l'UQAT est devenue une université bilingue

Billet de Louis Lapointe sur Vigile.net :
« Si le projet de services collégiaux en anglais ne s’est jamais matérialisé, Pierre Corbeil a fait le nécessaire comme président de la Corporation de l’enseignement supérieur à Val d’Or, puis comme ministre libéral, pour que l’UQAT offre aux Cris de la Baie-James une formation universitaire uniquement en anglais à Val d’Or, la dernière pièce de cette entreprise étant la construction d’un pavillon autochtone dont les travaux se termineront bientôt. À cause de cette clientèle crie, l’UQAT, une université francophone, est devenue dans les faits une université bilingue dans une région où la population est française à plus de 95%. Pourtant, un peu plus au Nord, à Rouyn-Noranda, là où est le campus principal de l’UQAT, la commission scolaire offre aux Cris de la Baie-James une formation professionnelle uniquement en français. Cherchez l’erreur !»

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lundi 22 décembre 2008

Contre la réforme pédagogique

Description de l'éditeur.

Avec l’arrivée des nouveaux programmes d’histoire en secondaire quatre, la création controversée du cours d’éthique et culture religieuse, sans parler du taux de diplomation en chute libre parmi les élèves du secondaire, l’ouvrage collectif Contre la réforme pédagogique arrive à point nommé.


Brossant un portrait historique de la réforme, officiellement implantée en 2000, et approfondissant les oppositions exprimées tant dans la population qu’au sein du mouvement syndical enseignant, ce livre rassemble les témoignages de quatorze praticiens et analystes du monde de l’éducation.

Les auteurs s’accordent ici à dire que l’objectif de la Commission des États généraux (1995-1996) et la nécessaire réforme des programmes ont été détournés au profit d’un renouveau pédagogique hautement contestable.

Normand Baillargeon y approfondit, entre autres, la critique du fondement socioconstructiviste radical, élaboré par Ernst von Glasersfeld, qui a grandement influencé la réforme au Québec.

Cet ouvrage fait enfin la lumière sur les fondements de la réforme et sur ce qui touche spécifiquement l’histoire, l’enseignement du français et le cours d’éthique et culture religieuse.


Contre la réforme pédagogique
Sous la direction de Robert Comeau
et Josiane Lavallée
VLB éditeur
Collection Partis pris actuels
2008 — 320 pages — 27,95 $

Jean-Pierre Proulx et l'article 41 de la Charte québécoise

Réponse intéressante de Jean-Pierre Proulx dans le Quotidien de Chicoutimi à l'article de l'ancien ministre péquiste des affaires intergouvernementales, Jacques Brassard, publié dans les mêmes colonnes.

Jean-Pierre Proulx s'y évertue à prouver que le changement à l'article 41 est inoffensif et imposé par les obligations du Québec envers les Nations Unies et que l'article 41 aurait été modifié à la suite d'un processus démocratique.

Nations Unies et la modification à l'article 41 de la Charte québécoise

Citons M. Proulx :
« Cet article stipule, maintenant, que les parents ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci.

Cette nouvelle formulation est un copier-coller quasi intégral de l'article 13,3 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, auquel le Québec souscrit. Le Québec n'a ici rien inventé : il s'est simplement conformé à ses obligations internationales.
Confrontons les allégations de M. Proulx aux faits.

D'abord l'article 41 (modifié) de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec :
41. Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci.
et puis l'article 13,3 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies :
3. Les États parties au présent Pacte s'engagent à respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux, de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimales qui peuvent être prescrites ou approuvées par l'Etat en matière d'éducation, et de faire assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions.
  1. De quel copier-coller M. Proulx veut-il parler ? L'article du Pacte parle des écoles privées, le nouveau article de la Charte québécoise ne parle même plus d'école ! L'article québécois institue l'État comme juge et partie de ce qu'est l'intérêt de l'enfant quand le choix des parents en matière d'éducation morale et religieuse déplairait à l'État, rien à ce sujet dans cet article du Pacte, etc.
  2. Est-ce que les autres provinces canadiennes ont aussi modifié leurs lois sur l'éducation ou le Québec est-il de nouveau « en avance » prétextant des travaux d'un quelconque comité des Nations Unies ? (En effet, il y a fort à parier que M. J.-P. Proulx confonde l'article 13 de ce Pacte et des glosses faites par des comités des Nations Unies sur ce même article).
  3. Un pacte n'impose en rien de restreindre les droits québécois qui étaient plus libéraux que ce que le Pacte prévoyait selon l'étrange notion de copier-coller de M. Jean-Pierre Proulx.

Une notion technocrate de la démocratie

Suit un long développement sur le fait que
  1. Mme Marois, alors porte-parole de l'opposition en éducation aurait eu l'idée de modifier l'article 41;
  2. M. Proulx à titre de président du Conseil supérieur de l'Éducation avait souligné le 1er juin 2005 les difficultés posées par l'ancien article 41 (qui ne permettait pas la suppression des cours de religion);
  3. le lendemain la Commission de l'Éducation recevait Me Pierre Bosset de la Commission des droits et libertés de la personne pour signaler que l'ancien article 41 poserait problème si l'on voulait éliminer les cours de religion confessionnels des écoles publiques;
  4. la Commission aurait ensuite prôner un « alignement de l'article 41 sur les engagements internationaux du Québec » (voir plus haut!)
  5. quelques jours plus tard, le 7 juin, Mme Marois « a déposé un amendement visant à remplacer l'article 41 de la Charte par le texte du Pacte international » (sic)
  6. Puis ayant pris conseil [auprès des mêmes experts ?], le ministre Fournier modifiait l'article 41 et Mme  Marois acceptait de bonne grâce de retirer son amendement.

Il n'y a donc jamais eu de débat public impliquant la population pendant cette très courte période, débat portant sur une modification de la Charte des droits québécoises...

Ne parlons pas de choses aussi démocratique — horresco referens — qu'un référendum. Pouah !

Il faut laisser cela à des conseillers comme M. Proulx.

Deux vidéos de la CLÉ (Saguenay)

Récemment, M. Réal Gaudreault de la CLÉ au Saguenay a donné une entrevue à des étudiants du département d'Art et technologie des média (ATM) du CEGEP de Jonquière.


Première partie



Seconde partie



Denis Watters forme une firme de conseils en éthique et culture religieuse

M. Denis Watters a coordonné les équipes de rédaction du cours controversé d'Éthique et de culture religieuse. L'an dernier, la ministre de l'Éducation (MELS), Michelle Courchesne, l'avait mandaté pour faire une tournée de la province afin de calmer les inquiétudes des parents à l'égard de ce cours. On ne peut pas dire que sa mission ait réussi. Depuis le 1er juillet dernier, Denis Watters n'est plus à l'emploi du ministère de l'Éducation.

M. Dennis Watters a désormais une firme de conseiller(s) : Denis Watters Consultants.

Dans la Voix de l'Est de ce samedi, il précisait que « Jusqu'à présent, aucune école n'a réclamé son aide pour régler des situations délicates liées à ce cours. »

M. Watters a confié à la Voix de l'Est que « [d]ans le cas de l'école secondaire Joseph-Hermas-Leclerc, où des élèves ont été suspendus, la semaine dernière, pour ne pas avoir assisté au cours d'ÉCR, [il] voudrait prêter main-forte. »

L'ex-responsable du cours d'éthique et de culture religieuse déclare que l'État et son monopole d'enseignement auront encore besoin de longs conseils : « Le responsable de la rédaction du cours d'éthique et culture religieuse (ÉCR), Denis Watters, prévoit encore trois ans de secousses avant que cette formation ne soit acceptée par l'ensemble des parents. « Ce programme n'a pas fini de faire jaser », admet-il. »

Rappelons que 45 % des Québécois sont contre le cours d'ECR imposé et que 72 % des parents québécois préfèreraient avoir le choix entre un tel cours et un cours de religion confessionnel.

Postes de Denis Watters dans l'administration publique

2007-2008Porte-parole du ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport (MELS) dans le dossier de l’éthique et de la culture religieuse, auprès des médias et lors d’une tournée nationale d’information destinée aux parents du Québec.
2007-2008Responsable du programme Éthique et culture religieuse (MELS)
2005-2007  Responsable de la coordination des équipes de rédaction du programme Éthique et culture religieuse (MELS)


Éthique des fonctionnaires et anciens fonctionnaires

Tiré de http://www.mce.gouv.qc.ca/publications/ethique.pdf

LES RÈGLES APPLICABLES AUX ANCIENS FONCTIONNAIRES

Les règles applicables à la personne qui a cessé d’exercer ses fonctions dans la fonction publique constituent un prolongement des obligations d’honnêteté, de discrétion et d’éviter tout conflit d’intérêts qui lui étaient applicables à titre de fonctionnaire.

Ainsi, la personne qui a été fonctionnaire doit éviter de tirer un avantage indu
de ses fonctions antérieures. Elle ne peut donc profiter du fait qu’elle a été
fonctionnaire pour obtenir un privilège auquel elle n’aurait pas eu droit, n’eût
été ses fonctions antérieures.

dimanche 21 décembre 2008

Article 36 de la Loi sur l'instruction publique

Rôle de l'école.

36. 

« [L'école] doit, notamment, faciliter le cheminement spirituel de l'élève afin de favoriser son épanouissement. »

Les sorcières et païennes dialoguent autour du cours d'ECR

En anglais (et pas toujours favorable au cours d'ECR) : « Raelians, Witches And Christians — In Quebec There Is No Difference »

Extrait d'un des commentaires :

« C'est le produit des universités françaises. Les universités françaises produisent des suicides et des socialistes et, d'une certaine manière, il n'y a pas beaucoup de différences. »

Sévère éditorial du Calgary Herald contre le cours d'éthique et de culture religieuse

Extrait traduit du Calgary Herald de ce dimanche

Libertés fondamentales menacées par un cours religieux

Un véritable cours de religions comparées se penche sur les principales religions de manière scientifique et neutre. C’est également un cours facultatif dans n’importe quel programme d’études de base, si ce n’est pour les étudiants en théologie ou en sciences des religions. La nature imposée du nouveau cours d’éthique et de culture religieuse du Québec suggère fortement que ce programme n’est pas simplement une introduction innocente au pluralisme religieux.

[…]

Toute cette histoire empeste le buffet relativiste et politiquement correct qui encourage les enfants à choisir parmi un ensemble de religions et de sectes comme si faire ce choix était aussi banal que de choisir entre un sandwich au thon sur du pain blanc ou du pain entier. Le message sous-jacent que l’on fait passer aux enfants dont l’identité et les croyances sont en formation au contact de la religion de leur famille, c’est que toutes les religions et tous les codes moraux présentés sont d’une égale valeur, sans aucune considération pour l’enseignement de l’histoire ou des parents, vous pouvez choisir ce que vous voulez. Soyez un catholique, un juif, un musulman, devenez un adepte des spiritualités autochtones, pratiquer la sorcellerie blanche [wiccan], devenez un animiste ou rejoignez les raëliens, tout se vaut.

[…]

L’école québécoise doit également « faciliter » la spiritualité des élèves « afin de favoriser son épanouissement ». Pourtant, c’est sans conteste du ressort des parents et non des écoles.

Et des enfants en bas âge doivent être solidement enracinés dans leurs propres identités – à nouveau la prérogative des seuls parents – afin de bien comprendre et saisir les croyances et l’identité des autres. [N.d.T. Il n’est en effet pas sûr qu’un relativiste touche-à-tout comprenne vraiment la spiritualité d’un véritable croyant.]

S’il n’existait pas une volonté insidieuse de manipuler la mentalité des enfants dans un sens politiquement correct et vers un égalitarisme religieux bidon, ce cours serait optionnel. Au lieu de quoi, une école suspend des élèves parce qu’ils ou leurs parents ont refusé qu’ils participent à ce cours. [Une action en justice contre l’imposition de ce cours a été déposée.]

Les tribunaux doivent statuer fermement en faveur de la liberté de conscience et des droits parentaux dans cette affaire, toute autre décision serait un affront aux libertés fondamentales.

Québec — Le taux de réussite des élèves de sixième année à l'épreuve d'écriture a encore chuté entre 2005 et 2006

Selon une une étude sur le taux de réussite des élèves québécois, la réforme pédagogique imposée au Québec depuis l'an 2000 n'a pas vraiment porté ses fruits. En un an, entre 2005 et 2006, une nouvelle baisse de 2 % dans les résultats signifie que désormais seuls 81 % des élèves de sixième réussissent l'examen écrit de français. En 2000, 90 % d'entre eux réussissaient cette épreuve. Réaction immédiate : il faut réforme la réforme, annonce la Table de pilotage sur le renouveau pédagogique. Et si on mettait plutôt fin à l'mposition de réformes par le monopole de l'Éducation et ses experts habituels ?

Le Soleil, qui rapporte ces faits ajoute que les filles résistent mieux à la baisse que les garçons, 89 % d'entre elles ont réussi l'examen contre 74 % des jeunes garçons alors que pour 2005, on constatait un taux de réussite de 78 % chez les garçons, là encore à mettre en rapport avec les 89 % de 2000...

Michelle Courchesne, ministre du Monopole de l'Éducation, avait prévu un plan de 22 mesures pour remédier à cette situation.

Les résultats détaillés de l'année 2006 nous apprennent que c'est l'orthographe qui a donné le plus de fil à retordre aux élèves : 77 % ont réussi ce critère en 2005 contre 68 % en 2006. Les erreurs les plus fréquentes sont d'ordre grammatical, peut-on lire dans le document. Pour réussir cet examen, l'élève doit faire moins de 10?% de fautes dans un texte.

Parmi les cinq éléments évalués (vocabulaire, syntaxe et ponctuation, pertinence et suffisance des idées, organisation du texte, orthographe), la syntaxe et la ponctuation est le seul critère qui a été mieux réussi qu'en 2005, même si le score reste inférieur à celui de 2000. Le rapport du ministère stipule que « les taux de réussite constituent une base valable de comparaison pour les trois années retenues étant donné que les conditions d'échantillonnage et de correction sont les mêmes ». Il recommande « d'apporter des correctifs nécessaires pour favoriser une meilleure réussite chez les élèves ». Vous m'en direz tant.

À la Fédération des syndicats de l'enseignement, on juge ces résultats décevants. La porte-parole, Sylvie Lemieux, a réitéré « l'urgence de poursuivre la réforme de la réforme en cours », notamment en revoyant les programmes de français afin de mettre l'accent sur l'acquisition de connaissances.

Fin octobre, le ministère publiait un premier document précisant les connaissances à acquérir en orthographe et en conjugaison au primaire. D'autres documents du même genre suivront au cours des prochains mois.

Parmi les mesures comprises dans le plan d'action de la ministre Courchesne, on trouve aussi des séances de lecture quotidienne, la rédaction d'un texte par semaine de même que l'embauche de nouveaux bibliothécaires et de conseillers pédagogiques en français. Plus d'employés c'est toujours bon à prendre pour un syndicat.

Les exigences de réussite à l'épreuve d'écriture de sixième année seront aussi rehaussées, notamment en orthographe. Avec les risques d'une nouvelle baisse des résultats si les examens devenaient enfin sérieux ?

Pas un mot pour laisser plus de liberté aux écoles pour jeter aux orties les lubies de certains pédagogistes et laisser aux écoles le soin de choisir la méthode, la pédagogie et le temps qu'elles trouvent nécessaires à une bonne acquisition du français selon leur clientèle ?

Joyeux Noël !


Jésus que ma joie demeure, BWV 147



Oratorio de Noël, BWV 248



samedi 20 décembre 2008

Émission radio  : le MLQ, les « catholiques » et les histrions étatistes de la SRC

Émission radio-canadienne qui tentait de présenter un débat entre le MLQ et la CLÉ, les « catholiques » comme disait le présentateur Michel Lacombe dans les annonces de cette émission.



On remarquera :
  1. Que M. Lacombe ne maîtrise pas ses dossiers (mais est-ce une surprise ?) : il pensait vraiment que la CLÉ ne regroupait que des catholiques ;
  2. Que M. Lacombe confondait ce qui se passait Drummondville (le procès) et à Granby (les expulsions), ignorant qu'il s'agissait là surtout de parents protestants ;
  3. Que M. Lacombe balaie du revers de la main ce que Jacques Brassard, qui a contribué à la déconfessionalisation des commissions scolaires comme ministre des Affaires intergouvernementales, déclarait cette semaine : « il n'a jamais été question d'abolir le droit à l'enseignement religieux », prétexte de M. Lacombe : c'est maintenant un ex-ministre ! 
  4. Que Mme Poisson du MLQ a été très posée et a également signalé que le MLQ recevait des plaintes de parents de toute confession (après mention que la CLÉ avait reçu des demandes d'assistance de la part d'athées) ;
  5. Que le débat entre le MLQ et les représentants de la CLÉ était courtois, mais qu'il fut malheureusement trop court ;
  6. Que la fin de ce segment de l'émission est franchement médiocre avec l'intervention de l'ancien professeur qui devait ressortir les poncifs technocratiques les plus éculés :
    • confondre la liberté de conscience avec la liberté d'avoir un cours d'art ou de français particulier (or les chartes protègent la liberté de conscience, pas le choix du cours d'art !)
    • prétendre qu'il y ait un consensus (alors que tous les sondages prouvent le contraire : 45 % des Québécois contre le cours, 72 % des parents pour la liberté de choix) ;
    • imaginer que les technocrates sont les mieux habilités dans le domaine du choix de formation morale et que leurs décisions devraient s'imposer à tous (bref, faire confiance au Monopole de l'éducation pourtant si prompt à se tromper, comme tant de monopoles) et ne pas offrir de choix, ce qui est pour le moins paradoxal pour un ancien professeur des HEC.
On nous a également appris que, une fois les micros fermés, l'ex-professeur chroniqueur à cette émission et le clown Christopher Hall ont tenu des propos peu amènes déclarant que MM. Andries et Côté étaient des « intégristes » et des « extrémistes ». M. Hall a même ajouté « Vous êtes toujours tous comme ça ! », M. Andries lui a demandé de bien confirmer « Tous, toujours comme ça ? ». Avec un grand sourire M. Hall a dit oui. On voit que le personnage sait manier la nuance et la morgue. On se demande vraiment qui est un intégriste grossier ici. On remarquera aussi l'hypocrisie de ces personnages, défenseurs d'un cours sur le « dialogue », la « diversité », la « tolérance » et un nouvel art du « vivre-ensemble », qui ont recours à l'insulte et à l'invective à l'égard de leurs opposants un peu trop coriaces.

On nous informe qu'une plainte devrait être envoyée à ce sujet à l'ombudsman de Radio-Canada.

vendredi 19 décembre 2008

Le collège Loyola devant la Cour supérieure du Québec le 12 mars 2009

Le cours d'éthique et culture religieuse ne fait pas des vagues qu'en régions.

Le collège Loyola de Montréal, une école secondaire privée catholique et anglophone, se retrouvera devant la Cour supérieure contre le monopole de l'Éducation le 12 mars prochain.

Selon son directeur Paul Donovan, l'obligation d'enseigner le cours d'ÉCR va à l'encontre de la mission catholique de l'établissement. Il a d'ailleurs reçu 620 demandes d'exemption au cours d'ÉCR, sur un total de 729 élèves.

« Ces demandes nous sont parvenues pour la plupart à la fin de la dernière année scolaire, dès que le ministère de l'Éducation a fait l'annonce de l'implantation du cours d'ÉCR », a expliqué M. Donovan à la Voix de l'Est de ce vendredi. L'école avait envoyé à ce moment aux parents de tous les élèves une lettre dénonçant le cours d'ÉCR et un formulaire de demande d'exemption.

jeudi 18 décembre 2008

Cours d'éthique et culture religieuse enregistré sur le vif

Radio-Canada est allé écouter ce qui se disait dans un cours d'éthique et de culture religieuse au premier cycle du secondaire.

Trente élèves et un professeur « dialoguent » autour des récits de la création du monde.



Plusieurs remarques :
  1. Les enfants réagissent en disant qu’on ne peut pas savoir quelle est la vérité.
  2. Selon un des élèves, le cours est intéressant comme la mythologie grecque est intéressante (le christianisme dans le panthéon post-moderne ?)
  3. Les enfants parlent de dieux païens en les appelant « dieu » ou « un dieu ».
  4. Les enfants tentent de régler entre eux ce qui est plus plausible.
  5. Les enfants rient de certaines croyances (« enfantines »).
  6. Les récits sont racontés comme s'ils étaient d'une égale valeur entre eux.
  7. Les enfants sont invités à laisser de côté leur esprit critique (valorisation de l'originalité, absence de critique des récits de la part du professeur).
  8. Les enfants rationalisent en discutant à savoir si c’est plus profitable de se poser ces questions ou non, de croire ou non.
  9. Sont appelées religions, des croyances non jusqu’ici retenues dans le terme religion qui est normalement réservé aux grandes religions.
  10. Le professeur parle de la religion comme si celle-ci est inventée par les humains (ce qui va à l’encontre de la Révélation selon la perspective judéo-chrétienne).
  11. En d’autres termes, les enfants tentent en classe de résoudre le problème de la foi, de la création, de l’au-delà, et de ce qui est digne d’une certaine croyance ou non. Le tout sans aucun élément de direction ou de perspective ou de réplique selon la religion d’origine de ces enfants qui sont probablement pour la plupart catholiques ou chrétiens.
  12. L'animateur déclare qu'on lui aurait dit que c'est l'éthique et le dialogue qui primaient dans cette séquence. D'une part, pourquoi alors choisir un sujet aussi délicat que la religion pour dialoguer ? D'autre part, en quoi le « dialogue » est-il promu ici ? Les enfants rient de certains récits...

L’inquiétant nouveau programme québécois

Barbara Kay, National Post
Mercredi 17 décembre 2008

Une maxime souvent attribuée aux jésuites proclame « Donnez-moi un enfant jusqu'à sept ans, je vous donne le reste. »

Jusqu’à sept ans ? Amateurs ! Depuis septembre tous les élèves du Québec du début de l’école primaire à la fin du secondaire, doivent suivre le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse (ECR). Les enseignants, quelle que soit leur foi, doivent également l’enseigner.

Jonathan Gagné, un courageux élève de l'école secondaire Joseph-Hermas-Leclerc de Granby, vient juste d’être suspendu, et sera probablement expulsé, parce qu’il a boycotté le cours d’ECR. Il est devenu le héros de milliers de Québécois, principalement des catholiques, furieux de l’imposition du programme d’ECR qu’ils considèrent être une violation de leurs droits fondamentaux.

L’objectif du programme d'ECR est d’introduire les élèves à la riche diversité des religions du Québec et de leurs rites et « de faciliter le cheminement spirituel de l'élève afin de favoriser son épanouissement ». Depuis quand l’État « favorise-t-il » l’épanouissement spirituel ? Pour les parents qui prennent la religion au sérieux, il s’agit d’une intrusion horrifiante dans ce que toutes les chartes des droits démocratiques considèrent comme du ressort de l’autorité parentale.

Le programme d’ECR a été adopté à la quasi-unanimité, sa mission consiste à inculquer « le pluralisme normatif » aux élèves. Le « pluralisme normatif » est du relativisme moral remodelé, cette idéologie selon laquelle il n’existe pas de bien ou de mal absolu et il y autant de « vérités » que d’opinions. Le programme fut imposé en l’absence de toute consultation publique.

Le programme adopte la pire des pédagogies pour de jeunes enfants : la « pédagogie du conflit » du philosophe Hegel. Comme l’indiquait un des pères du cours, il faut « ébranler la suffisance identitaire » des élèves pour que, « par delà les divergences et conflits de valeurs », il apprenne grâce « au questionnement ».

Le cours d’ECR est à la compréhension authentique de la religion et de la spiritualité ce que l’espéranto est à la connaissance de l’espagnol et de l’anglais – dans les deux cas il s’agit d’ornements inutiles et artificiels plutôt que de constructions organiques. Pire, ils peuvent même dégoûter l’élève et le détourner d’une connaissance sérieuse.

La lecture des manuels et des cahiers d’activités ECR révèle un salmigondis superficiel fait de platitudes à la mode dont l'effet cumulatif sera de convaincre l’enfant que toutes les croyances se valent et que toutes les religions – y compris l’animisme et les cultes païens – sont toutes « vraies ». Le matériel est parsemé d’éléments du prêt-à-penser politiquement correct qui dénaturent clairement les valeurs judéo-chrétiennes. Plusieurs manuels combinent idéologie et religion. La manipulation des structures sociales est au cœur du programme d’ECR : dans le plus récent des cahiers d’activités publiés, par exemple, le christianisme a droit à 12 pages alors que le féminisme en a 27.

Le manuel n’interroge aucun chef religieux, mais Françoise David, la dirigeante radicale et féministe du parti marxiste Québec-Solidaire est « interviewée ». À côté d’une grande photo de Mme David, au sourire bienveillant et au visage légèrement penché vers le haut à l’ancienne mode soviétique, les auteurs demandent : « Qu’aimeriez-vous dire aux adolescents et adolescentes qui ne se sentent pas concernés par le féminisme ? » Mme David répond : « [Les adolescents] auront besoin d’une analyse féministe dans leur vie. »

Françoise David dit merci aux éditions de la pensée

(page 198, du cahier d'éthique et de culture religieuse, Dialogue II, publié par les éditions La Pensée, 2008)

Le paganisme et les sectes bénéficient d’un traitement égal à celui du christianisme [dans ce cahier]. Les sorcières « sont des femmes comme les autres dans leur vie quotidienne. » « Technologiquement, [les raëliens] sont en avance de 25 000 ans sur nous ». Quand on considère que seuls 700 des 80 000 autochtones du Québec s’identifient d’abord aux spiritualités autochtones (l’immense majorité des autochtones se disent chrétiens), les manuels accordent une place et un respect tout à fait disproportionnés aux spiritualités autochtones (identifiées à tort à l’écologisme).

Les sorcières sont des femmes comme les autres

(page 103, du cahier d'éthique et de culture religieuse, Dialogue II, publié par les éditions La Pensée, 2008)


Dans cette monoculture d'ECR, seules les similitudes entre les religions sont valorisées afin de promouvoir l'illusion béate que toutes les religions sont de simples variations sur un même thème de l'amour fraternel.

Prenez comme exemple subtil l’interprétation que fait un manuel d’ECR de la règle d’or – Le « fait à autrui ce que tu veux qu’il te soit fait » du christianisme, l’« Aime ton prochain comme toi-même » du judaïsme et l’« Aucun d'entre vous n'est véritable croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même. » Tous sont présentés par le manuel ECR comme une reconnaissance identique de l’humanité commune de tous les enfants de Dieu.

règle d'or

(page 59, manuel de l'élève A d'éthique et de culture religieuse, 1re année du 3e cycle du primaire, publié par les éditions La Pensée, 2008)


Mais, en réalité, il existe un gouffre interprétatif entre l’« autrui » du christianisme et le « prochain » du judaïsme – qui désignent tout être humain – et le « frère » de l’islam qui renvoie aux seuls coreligionnaires musulmans. Voilà une « divergence » vraiment digne de « questionnement ». Mais le développement d’un véritable esprit critique est précisément ce que le cours d’ECR s’efforce sournoisement d’éviter.

Au premier abord, le programme d’ECR présente une image multiculturelle innocente qui paraît même édifiante. Mais son ordre du jour subliminal est pernicieux : court-circuiter le développement spirituel authentique en banalisant les grandes religions afin que l’enfant s’identifie plutôt à la religion d’État québécoise marquée à gauche et à son idéologie rétive à tout patrimoine.

Le Québec s’engage ici sur un terrain politique dangereux et digne d’Orwell. Je souhaite à Jonathan Gagné et à sa famille toute la force morale – et l’appui du public – afin qu’ils puissent résister pacifiquement jusqu’au bout à la coercition de l'État. Ils doivent savoir qu'ils ne luttent pas seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la liberté de conscience de tous les citoyens du Québec. En d’autres mots, l’essence de la démocratie, rien de moins.

mercredi 17 décembre 2008

L'ex-ministre Jacques Brassard et la modification de la Charte des droits : « Je n'ai rien vu passer »

L'ancien ministre de Affaires intergouvernementales du Québec s'expriment longuement sur le cours d'éthique et de culture religieuse dans les colonnes du Quotidien de Chicoutimi.

(version partielle ici, complète ci-dessous)

Les dieux sont vraiment tombés sur la tête !

Lorsque j'étais, dans une vie antérieure, ministre des Affaires intergouvernementales, j'ai contribué, avec Pauline Marois et Stéphane Dion, à faire adopter par les deux Parlements un amendement constitutionnel qui avait pour effet de déconfessionnaliser les commissions scolaires. Le but recherché était d'en faire des structures linguistiques.

Lors des débats parlementaires, cependant, tout le monde insistait pour dire que la création de commissions scolaires linguistiques n'abolissait pas le droit à l'enseignement religieux garanti par la Charte des droits et libertés. Jusque-là, pas de problème !

Valeur


Quand le ministère de l'Éducation a concocté et imposé à tous les jeunes du primaire et du secondaire un cours d'éthique et de culture religieuse, quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que l'Assemblée nationale avait modifié à l'unanimité et à toute vapeur, en juin 2005 sans vote nominal la Charte des droits. Résultat : abolition, à toutes fins utiles, de la liberté de choix des parents en matière d'enseignement religieux et moral.

J'avoue que je n'ai rien vu passer. Même l'ADQ qui, aujourd'hui, réclame un moratoire sur le nouveau cours, ne s'est pas opposée à l'amendement. Pourtant, on dit que la Charte des droits et libertés a plus de valeur et d'importance qu'une loi ordinaire. Et que, par conséquent, il ne faut lui toucher qu'avec grande précaution et après un large débat permettant une décision éclairée. Ce ne fut évidemment pas le cas sur cette question délicate.

Cela vaut la peine de lire le texte avant sa modification... « Les parents ont le droit d'exiger que, dans les établissements publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre de programmes prévus par la loi. » C'est en vertu de cette disposition que les écoles publiques du Québec offraient le choix aux parents entre l'enseignement religieux et l'enseignement moral. Dans 80 % des cas, c'était l'enseignement religieux qui était choisi.

Changement majeur

Désormais, le nouvel article, tel que modifié, ne fait que reconnaître aux parents le « droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants ». Il n'est plus question, toutefois, que ça se passe dans les « établissements publics ». Il s'agit d'un changement majeur puisqu'il abolit la liberté de choix (entre enseignement religieux ou moral) des parents. Tout cela s'est fait pratiquement en cachette et à toute vapeur. Une telle désinvolture en matière de droits et libertés est pour le moins offensante et méprisante à l'égard des parents du Québec.

Le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse est je le dis sans ménagement, une horreur. C'est une macédoine indescriptible qui oblige des enfants de six ans à « fréquenter » au moins six religions. Jésus, Allah, Bouddha, Vishnou, Ganesh, Jéhovah et le Grand manitou, C'est toute une ribambelle de dieux qui vont se bousculer dans le cerveau des tout-petits.

L’effet recherché de ce cafouillis divin, c’est de relativiser (cela s’appelle le relativisme éthique) l’héritage judéo-chrétien des Québécois. Vous croyez que je divague ? Voici ce qu’écrit le géniteur du cours, Fernand Ouellet : « Il ne suffit pas, nous avoue-t-il, d’éduquer à la reconnaissance et au respect de l’autre. Il faut aussi apprendre à ébranler la « suffisance identitaire » et à s’intéresser à l’autre par delà les divergences et les conflits de valeurs ». Plus loin, il ajoute qu’il faut « ébranler une identité trop massive et y introduire la divergence et la dissonance ». Pas mal, hein ? Comprenez que l’héritage, les traditions, le patrimoine et l’éthique judéo-chrétienne forment un noyau trop dur, trop résistant, trop coriace. Ainsi, il est essentiel de le casser, de le fractionner, afin de permettre à nos enfants et petits-enfants d’être propulsé dans le nirvana du multiculturalisme et de la surabondance divine.

Patrimoine

Au moins, on ne peut pas reprocher à la Machine technocratique de l’Éducation de manquer de clarté et d’avoir des objectifs flous. Les Québécois, selon ces bonzes et ces mollahs du Ratatinement Identitaire, ont la fâcheuse propension à considérer que leur identité nationale (400 ans d’histoire en Amérique, une langue, une culture, une patrie, un patrimoine, un vieil héritage judéo-chrétien) se doit d’être dominante et prépondérante au Québec. C’est d’un très mauvais goût !

Il convient donc pour ces technocrates que l’immense majorité des parents réduisent leur « suffisance identitaire » , c’est-à-dire, selon le Petit Larousse, leur « satisfaction excessive de soi-même ». Il faut que ces Québécois cessent de faire preuve d’un attachement inconvenant et abusif à la dimension judéo-chrétienne de leur identité nationale, ce qui se traduisait auparavant par l’inscription massive de leurs enfants au cours d’enseignement religieux plutôt qu’à celui de morale. Voilà pourquoi, désormais, nos écoles ont recours à Bouddha, Allah, Vishnou et tout le panthéon planétaire pour désarticuler, chez des enfants de six ans, la part judéo-chrétienne de notre identité nationale.

Si l’on pouvait tenir un référendum (comme dans la plupart des États américains) sur cette question, une forte majorité obligerait sûrement les idéologues multiculturels à rétablir la liberté de choix des parents comme un droit fondamental.

Quebec's creepy new curriculum