Carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement.
Patrice Lagacé revient aussi sur ce silence complice, sur cette minimisation de l'élite médiatique pour protéger un des leurs :
«Imaginez la biographie d'un ancien ministre important. Et là, à la page 151, disons, l'ex-politicien confie ceci à propos d'un garçon de son quartier: «On a parlé un peu, lui et moi, et rapidement, d'une certaine façon, il est devenu mon chum. Il avait 14 ans, mais il n'avait pas 14 ans. Je veux dire qu'il savait ce qu'il faisait.»
Combien de temps, avant l'opprobre?
Ou imaginez une ancienne gloire du hockey publiant sa bio. Et la légende raconterait qu'une fille du voisinage, une fille de 14 ans, lui a fait de l'oeil, qu'elle est devenue, «d'une certaine façon», sa blonde!
Combien de temps avant les mises en échec?
Pas longtemps. Garanti.
C'est pourtant ce que relate André Brassard, metteur en scène de génie, qui a donné vie aux textes de Michel Tremblay, dans sa biographie, Brassard, publiée tout récemment chez Libre Expression.
Et l'aveu est passé totalement sous le radar. Au-delà de l'anecdote, c'est ça qui est consternant. Le silence.
Personne, absolument personne, depuis la publication de la biographie du dramaturge des Belles-soeurs, n'a relevé cet aveu troublant qui le place dangereusement en banlieue de la pédophilie. Malgré ce que Brassard peut en dire, dans le paragraphe suivant.
Pourtant, l'ouvrage a fait l'objet de recensions dans la plupart des grands médias. Pas un mot là-dessus. On astique plutôt la statue du grand homme, sans fausse note.
Pas un mot? Pardon, la bande de Six dans la cité, à Radio-Canada, évoquant la biographie d'André Brassard, en a parlé. Nathalie Petrowski (ma collègue de La Presse) parle de «sa vie très rock and roll», note son arrestation pour détournement de mineurs et souligne la «franchise brutale» du metteur en scène.
«À un moment donné, lance Nathalie, il dit une phrase, je n'en reviens pas, à un moment donné, il a un chum de 14 ans, alors il dit: «Il avait 14 ans. Mais il n'avait pas 14 ans. Il savait ce qu'il faisait.»»
L'anecdote relatée par Nathalie est accueillie par une sorte de haussement d'épaules par ses camarades.
René Homier-Roy utilise une pirouette pour passer à un autre aspect de la biographie d'André Brassard: «Ce qu'il veut dire, c'est que c'était probablement une vieille âme!»
Catherine Perrin: «Il le dit: «Soyons clairs, je ne suis pas pédophile.» Il aime les jeunes garçons. Mais les jeunes garçons qui sont des adultes, dans un sens.»
C'est vrai: dans le paragraphe suivant, Brassard dit qu'il n'est pas intéressé par les enfants. «Je ne suis pas pédophile. Mais disons que les p'tits gars en haut de 16 ans m'ont toujours plu. Tant qu'ils ont du poil.»
Il le dit, Catherine, mais désolé, c'est de l'aveuglement volontaire de prendre ça pour du cash. Seul un psychiatre pourrait nous dire si, cliniquement, Brassard est un pédophile. Votre crédulité ressemble à celle de ces pauvres internautes qui reçoivent des courriels d'appels à l'aide de princesses africaines... et qui leur envoient du fric.
Disons que l'explication de Brassard - «Il savait ce qu'il faisait» - ressemble à s'y méprendre aux explications débiles d'autres pédophiles qui ont dû témoigner dans des causes impliquant des mineurs.
Le seul qui a pourfendu l'aveu de Brassard, c'est Sylvain Bouchard, animateur du FM 93, à Québec. Il a passé un savon, cette semaine, à Six dans la cité, pour délit de complaisance. Je ne peux que constater qu'il a raison.
Mais cette complaisance s'étend à tout le monde, ou presque, dans les médias. Ce n'est pas banal, même si on savait le penchant de Brassard pour les jeunes prostitués: il avoue que les petits gars en haut de 16 ans lui ont toujours plu, sans vergogne. Et la chose passe comme une lettre à la poste!»
Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)
Trois cents objecteurs de conscience traînent l'Espagne devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour s'opposer à l'imposition par le gouvernement socialiste espagnol de cours obligatoires qu'ils considèrent comme « antichrétiens ».
Les opposants, parmi lesquels on trouve 105 jeunes, ont déclaré que le cours obligatoire d'éducation à la citoyenneté introduit par le gouvernement socialiste espagnol en 2007 viole les droits fondamentaux des parents et de leurs enfants en obligeant les élèves à suivre un cours qui promeut une vision de la sexualité et de l'avortement qui s'oppose à leurs convictions religieuses.
Les opposants se sont tournés vers la CEDH après que 54 000 parents ont porté devant les tribunaux espagnols contre le gouvernement à propos de ces leçons, obligatoires pour les enfants de 10 à 16 ans.
Les familles espagnoles ont été contraintes de faire appel à la CEDH en réponse au manque évident de bonne volonté de la part de l'État espagnol dans un conflit qui duré depuis plusieurs années, a déclaré José Louis Bazan de l'organisme Profesionales por la ética.
La défense des droits fondamentaux des personnes devrait prendre le pas sur l'idéologie soutenue par un gouvernement a affirmé M Bazan.
Pedro Zerolo, figure de proue du mouvement homosexuel en Espagne, et membre du conseil exécutif du parti socialiste au pouvoir a déclaré que le gouvernement continuerait à soutenir une éducation qui promeut « la diversité sexuelle ».
Les plaignants se sont opposés à ce que l'État enseigne que l'homosexualité est une chose normale. Un manuel de 3e année du primaire (8 ans) utilisé en Andalousie dit par exemple que la nature nous a donné un sexe et que nous pouvons l'utiliser avec une autre fille, un autre garçon ou un animal.
Le recours à la CEDH a pour but de forcer l'État espagnol à respecter la neutralité idéologique dans le système éducatif public afin d'éviter toute atteinte aux droits fondamentaux. Les plaignants demandent également une compensation pour préjudice moral.
Les plaignants dans leur requête estiment que les écoles doivent travailler dans un climat serein, consensuel et respectueux de la liberté de tous. Le programme d'Éducation à la citoyenneté a créé une grave fracture dans l'éducation espagnole en raison du manque total de dialogue de la part du gouvernement.
Extrait d'une des lettres envoyées par les directions des écoles juives
Nous avions été parmi les premiers à attirer l'attention des internautes au tout début de février, extrait du Bulletin officiel à l'appui, sur les modifications que Mme Courchesne voulait apporter au calendrier scolaire.
Mme Courchesne avait d'abord présenté ces changements sous le couvert de la persévérance scolaire et de l'aide à la formation professionnelle. Pressée de questions, la ministre avait ensuite avoué le véritable but du changement de calendrier scolaire : rendre légales des écoles juives jusque-là illégales. Comme Guy Durand l'a expliqué, il y avait d'autres moyens : la dérogation. Mais peut-être que Mme Courchesne craignait que cela soit trop visible, trop explicite, elle a donc préféré faire dans le subtil : remplacer les articles 16 à 19 du Régime pédagogique par des articles 16 à 18 modifiés, abrogeant de la sorte implicitement l'article 19 où se trouvent énumérés les congés scolaires. Tout cela sans consultation préalables avec les parents et les autres acteurs sociaux comme les écoles, les Églises, etc.
Rappelons aussi la souplesse à géométrie extrêmement variable de la ministre de l'Éducation quand il s'agit d'accommoder des parents : changer les règlements pour des écoles juives, signaler à tous qu'il n'y aura pas d'exemption au cours ECR même si la loi permet de le faire (article 222 de la Loi sur l'instruction publique). Nous avec ces parents-là, Monsieur, « On ne négocie pas un virage aussi important sans écraser d'orteils » (Le Soleil, 19 avril 2008).
Pour Mario Dumont, Mme Courchesne n'a pas hésité à dire le contraire de la vérité (vidéo du 24 mars 2010)
Obtenues par La Presse canadienne en vertu de la Loi d'accès à l'information, deux lettres datées du 28 juillet et du 29 septembre 2009 font état de rencontres ayant réuni les deux parties au cours de l'été. Signées par les directions de sept écoles juives orthodoxes, elles sont adressées à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.
Les documents suggèrent que la réforme a été taillée sur mesure pour répondre à leurs revendications. Les comptes rendus des entretiens font largement état des « exigences » religieuses des écoles juives, reliées au calendrier scolaire. « Compte tenu des exigences imposées par la religion des personnes fréquentant nos établissements », les matières obligatoires seront enseignées le dimanche ou au cours de l'été « tel que discuté » lors de notre rencontre, d'écrire les directeurs d'écoles.
Lorsque le calendrier scolaire sera modifié en tenant compte du fait que « les fêtes juives ne correspondent pas aux fêtes séculières », il ne constituera plus un obstacle au respect du régime pédagogique, poursuivent-ils.
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Un rapport rendu public mardi par le Centre international d'études familiales basé à Milan constate que 53,4 % des familles italiennes n'ont pas d'enfants. 21,9 % des familles ont un seul enfant, et 19 % en ont deux. Ce qui ne laisse que 5,7 % de foyers avec 3 enfants et plus... Avec de tels chiffres, on ne s'étonnera pas du taux de fertilité italien qui atteint seulement 1,31 enfant par femme – pour un taux de renouvellement des générations, dans les pays développés, de 2,1.
Cela signifie qu'à chaque nouvelle génération, l'Italie perd un tiers de sa population : trois personnes sont remplacées par deux. En termes de population totale, les effets de cette décroissance se manifestent de manière moins évidente en raison de l'allongement de la durée de la vie. Dans la réalité, c'est un lent suicide collectif.
Les raisons avancées par les familles pour leur hésitation à donner la vie sont avant tout économiques, précise l'étude. Si 16,4 % des familles sont effectivement en dessous du seuil de pauvreté, 37,2 % assurent avoir des difficultés de fins de mois et 22 % supplémentaires avouent des problèmes financiers occasionnels. Les autres raisons « externes » invoquées sont l'exigüité du logement, la précarité du travail et l'absence de solutions de garde pour les enfants. Mais pour la majorité, soit 57,8 % des foyers sans enfants, cette situation résulte d'un « choix personnel » que les foyers expliquent par la peur de l'avenir et les difficultés liées à l'éducation des enfants. De fait, le revenu moyen des Italiens a augmenté depuis l'arrivée de l'euro, mais la dépense moyenne pour un enfant représente environ 35,3 % des dépenses familiales totales.
Il faut ajouter qu'il n'y a quasiment pas d'allocations familiales en Italie et qu'en outre le taux d'imposition est identique quel que soit le nombre d'enfants au foyer alors que les pensions versées ne prennent pas en compte le nombre d'enfants élevés par les retraités. Les gens ayant des enfants élevant ainsi à leurs dépends les futurs contribuables qui paieront les retraites et les frais médicaux de ceux qui ont décidés de ne pas en avoir. En termes économiques, les familles avec enfants sont les dindons de la farce.
Famille nombreuse égale donc, la plupart du temps : obligation de vivre avec un seul salaire, sans aide et en supportant des impôts sur le revenus disproportionnés. Aucun gouvernement italien n'a a ce jour changé cet état de choses – même si les campagnes électorales parlent beaucoup de la famille.
L'effondrement démographique a commencé dans les années 1970 avec la révolution sexuelle, l'accès facilité aux moyens contraceptifs puis la légalisation de l'avortement.
Que faire face à cette véritable catastrophe nationale ? Créer des allocations familiales, répond le rapport ; et encore avantager fiscalement les familles en fonction de leur nombre d'enfants.
Sans véritable surprise, on apprend que Gianfranco Fini, aujourd'hui président de la chambre italienne des députés et néofasciste converti, voit la solution dans la forte accélération de la procédure de naturalisation des enfants nés de parents immigrés. À l'heure qu'il est, ceux-ci – les immigrés de fraîche date – représentent déjà quelque 7,5 % de la population italienne selon les statistiques officielles. Et c'est leur arrivée qui a provoqué un modeste redressement du taux de natalité…
Aujourd'hui, l'âge médian des femmes italiennes est de 44,8 ans, un âge où la probabilité de concevoir se trouve déjà très réduite ce qui signifie que la moitié des Italiennes ont désormais peu ou pas de chances du tout d'avoir un autre enfant.
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Rassurez-vous il ne s’agit ni des immigrés illégaux, ni des consommateurs de substances illicites ou autres malfaisants subornant quelque patron de la construction. Non, la cible est beaucoup plus facile à traquer et la débusquer ne représente aucun danger.
Comment la traquer ? c’est très simple ouvrir le rapport annuel de la Commission consultative de l'enseignement privé, repérer les cas qui posaient déjà problème, puis se présenter à l’école et « enquêter » pour y découvrir, horresco referens, que l’on n’y donne pas le cours d’éthique et culture religieuse ! Cette traque est d’ailleurs devenue un rite annuel ces dernières années dans la presse québécoise, car on y sait que respecter le monopole pédagogique québécois est un gage de réussite et d’excellence !
Cours d'éthique et de culture religieuse absent du cursus, enseignement du créationnisme, non-respect du régime pédagogique, bulletins non conformes, matériel didactique non approuvé par le ministère, professeurs sans autorisation légale pour enseigner... Les écoles privées cumulant les irrégularités abondent.
[…]
Après un survol de la situation des établissements d'enseignement privés, subventionnés ou non, dont le permis arrivait à terme en 2008 ou 209, Le Devoir a constaté que plusieurs d'entre eux se voyaient renouveler leur droit de cité [sic], et ce, malgré le fait qu'ils présentaient des lacunes et ne respectaient pas le Régime pédagogique, le Programme de formation de l'école québécoise (PFEQ) et, dans certains cas, la Charte de la langue française.
[…]
Pour l'année scolaire en cours, plusieurs écoles privées subventionnées dérogent à l'article 93 de la Loi en faisant payer aux parents un montant trop élevé pour les droits de scolarité visant les services éducatifs obligatoires. [On se demande bien de quoi se mêle l’État, pourquoi interdire que des parents paient plus s’ils le désirent ? Pour empêcher les écoles privées de se financer ?]
[…]
À Auteuil, l'Académie lavalloise, une école privée non subventionnée de niveaux primaire et préscolaire, ne respecte pas de nombreuses exigences de la Loi.
[…]
La Commission a constaté que plusieurs conditions au renouvellement du permis posées en 2008 n'étaient toujours pas respectées. Elle note, entre autres, qu'au moment où elle a fait ses observations, l'Académie lavalloise n'offrait pas le cours Éthique et culture religieuse. L'enseignement au préscolaire ne respectait pas non plus l'esprit du PFEQ puisque l'approche y est disciplinaire et qu'on y enseigne l'anglais comme une matière. Le calendrier scolaire ne prévoit pas de journées pédagogiques.
L'école n'est pas subventionnée mais contrevient à la Loi sur l'enseignement privé, car elle demande aux parents de verser 250 $ pour l'inscription, soit 50 $ au-dessus du montant autorisé. « On n'est pas subventionné, car on ne veut pas être les putes du gouvernement. On chargerait même plus si on pouvait », a dit M. Zakaïb.
[…]
Comme la Commission agit à titre consultatif, il arrive que le ministère décide d'octroyer un permis à des écoles qui, selon la Commission, n'en méritaient pas. À Saint-Lazare, la Petite École Montessori inc. s'est vue attribuer un permis pour le primaire jusqu'en 2012 alors que la Commission n'en recommandait pas la délivrance. La démonstration n'avait pas été faite que l'établissement disposerait des ressources humaines et matérielles adéquates, comme l'exige l'article 12 de la Loi. « Est-ce qu'il y aura des enseignants dans certaines spécialités et, le cas échéant, lesquelles ? Les arts, l'éducation physique, l'anglais ? » se demandait-on.
Le Devoir a appris que depuis son ouverture à l'automne dernier, deux enseignantes sont responsables des 20 élèves de cette nouvelle école qui ne compte qu'une seule classe combinant la 1re, la 2e et la 3e année. L'une d'elles se charge notamment de la danse et de la musique tandis que l'autre, qui occupe aussi les fonctions de directrice de l'école, supervise d'autres apprentissages en plus de « faire bouger les enfants en faisant des jeux », faute d'avoir un professeur d'éducation physique qui cadre avec l'approche Montessori.
[C’est très grave.]
ECR contre créationnisme
[titre étrange du Devoir puisque dans le cours ECR au primaire on passe en revue de nombreuses créations du monde religieuses, au point que certains parents athées s’en offusquent…
Grand Lièvre, créateur du monde, dans le matériel didactique de Modulo et CEC
Cliquez sur une vignette pour voir le détail
Activité 2e primaire
Casse-tête Grand Lièvre CEC
Guide CEC de l'animatrice
Manuel enfant, 3 e primaire Modulo
]
Dans d'autres écoles, le créationnisme est encore au cœur de l'enseignement. Sise au-dessus d'un Dollarama à Notre-Dame-de-Grâce, l'Académie chrétienne Logos, une école faisant partie de l'Association des églises-écoles évangélistes du Québec (AEEEQ), existe depuis quatre ans et est titulaire d'un permis pour le primaire depuis 2007 et pour le secondaire depuis 2008, après avoir essuyé plusieurs refus. Cette école privée non subventionnée a demandé le renouvellement de son permis pour les deux niveaux en 2009 et a été exaucée jusqu'en 2011.
Avant de rendre son avis, la Commission avait pourtant constaté que plusieurs membres du personnel enseignant n'étaient pas qualifiés au sens de la Loi.
[Il y a quelques années le Devoir rapportait l’histoire d’un excellent prof de latin qui lui aussi n’était pas qualifié au sens de la Loi. Il avait dû renoncer à son poste et enseigner le latin à son successeur qui ne le connaissait pas ou peu. La chose avait même ému Josée Boileau dans le Devoir qui dénonçait « un incroyable salmigondis administratif, goutte d'eau qui s'ajoute à un parcours fait d'obstacles syndicaux et bureaucratiques qui ne peuvent faire rire que dans les films de Denys Arcand ou un épisode des Bougon. »
Au primaire, car nous parlons de cela ici, nous avons côtoyé des instituteurs non qualifiés au sens de la Loi (ils travaillaient hors Québec) qui n’avaient pas fait les innombrables heures de psychopédagogie auxquelles on condamnent les candidats professeurs au Québec et qui, pourtant, étaient meilleurs, plus dynamiques, plus pédagogues, plus patients, plus originaux que des instituteurs dûment conformes au sens de la Loi québécoise et surtout aux conventions collectives chères aux syndicats.]
Pour l'enseignement de la langue seconde, des arts plastiques et de la science et technologie, les élèves utilisaient le matériel de l'Accelerated Christian Education (ACE), un programme d'études élaboré au Texas. [Bouhouhou ! Texas, c'est pas l'État de George Bush ça ?]
Pour les cours Éthique et culture religieuse, Éducation à la citoyenneté et Éducation physique et à la santé, l'établissement n'utilisait que le Web.
La journaliste du Devoir s'y est rendue incognito [la tension monte !] sous le prétexte d'y inscrire des enfants et a constaté que la situation n'avait guère changé. Pomela Thompson, la femme du révérend qui tient l'établissement, a avoué être en négociation constante avec le ministère. Si elle cède sur certains points, pas question d'enseigner le cours Éthique et culture religieuse en y faisant la promotion d'autre chose que la foi chrétienne. « Nous, on croit en la création de Dieu. L'évolution, ce n'est qu'une théorie et on ne l'enseigne pas au primaire ici », a-t-elle dit en anglais [petite touche assassine : ces gens ne sont pas vraiment comme nous ?]
[…]
Jusqu'où tolérer ?
L'Académie Greaves de Saint-Georges de Beauce, chapeautée par la Greaves Adventist Academy de Montréal, privilégie une approche similaire pour le cours d'éducation religieuse, mais avec un peu plus d'ouverture. Dans cette école comptant à peine 11 enfants, installée dans le sous-sol de l'église Adventiste du 7e jour, le cours Éthique et culture religieuse est un «cours de bible» pour les tout-petits, tandis que les plus grands sont amenés à faire une recherche sur une autre religion. Une fois de plus, la Commission avait recommandé à la ministre de ne pas autoriser non plus l'ouverture de ce campus [campus pour 12 élèves dont certains au primaire ! Aucun sens des proportions.] à Saint-Georges de Beauce, car elle n'était pas «convaincue que le local de classe à la disposition des élèves est adéquat dans le contexte où il est prévu qu'on y trouve jusqu'à 12 enfants [...] dans un espace relativement limité». La responsable de ce campus, Louise Brisebois, assure que le programme du ministère est respecté.
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Jacques Brassard, ancien ministre du Parti québécois, revient sur quelques rites de la nouvelle religion écologiste. « Religion » est exagéré nous direz-vous ? Ce n'est pas nous qui le disons, mais un tribunal anglais. Notons également au passage que, selon l'American Chemical Society, manger moins de viande ne « sauvera » pas la planète. Les études qui avancent que manger moins de viande permettrait de réduire le réchauffement climatique ne tiennent pas la route, affirme Frank Mitloehner, un spécialiste américain de la qualité de l'air. Selon ce chercheur, « produire moins de viande et de lait ne va faire qu'augmenter la famine dans les pays pauvres. »
Lundi prochain, Lundi sans Viande, je vous avise que je vais me goinfrer de cochonnaille. Il suffit que l’ONU, les Congrégations verdoyantes et les bobos alter-mondialistes locavores proclament que tel jour, telle date, c’est une journée internationalement consacrée à promouvoir tel comportement où à nous faire adopter telle habitude de vie pour que je me fasse un devoir de faire exactement le contraire. La Journée sans Lumière, j’allume toutes le lampes; la Journée sans Auto, j’en profite pour rouler avec mon gros 4x4; la Journée sans Achat, je magazine allégrement.
Je m’en confesse, j’en ai ras le bol des prêcheurs de tous acabits qui nous prennent pour des tarés qu’il faut absolument guider, encadrer, superviser et lessiver avant qu’ils jugent, le moment venu, de nous contraindre et de nous assujettir à leur évangile et à leur code rigoriste.
Avez-vous remarqué que tout ce beau monde a longtemps dénigré l’Église, l’accusant de corseter la société dans un carcan dogmatique et moral. Et voilà maintenant que tous ces nouveaux puritains sont devenus une foutue bande de sermonneurs aussi achalants, sinon plus, que les curés d’autrefois.
Donc, lundi, je mange de la cochonnaille. Par esprit de contradiction? Peut-être! Pour faire un bras d’honneur aux prétentieux et méprisants donneurs de leçons de la troupe écolo-gauchiste? Sans aucun doute!
Ceci étant dit, je vous informe que je ne mange pas de viande tous les jours. Je mange du poisson au moins deux fois par semaine. Mais je n’ai nul besoin de ces détracteurs fanatiques de la viande pour déguster régulièrement une poêlonnée d’éperlans où un filet de morue. D’autant plus que leur détestation de la viande se fonde désormais sur la prétendue nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de l’élevage des cheptels.
Pire encore, les Gourous de l’apocalypse claironnent leur exécration de la viande parce que sa consommation va nous conduire à la disparition de la Vie sur Terre …dans 50 ans!!! Tel était du moins le sens de l’homélie biscornue de Jacques Languirand, doyen des Gourous québécois. Notez que cette ânerie monumentale est de même nature que l’idée fixe d’un autre Gourou vénéré, Hubert Reeves, qui ne cesse de prédire le déclenchement prochain de la sixième extinction massive de la Vie sur Terre !!! Et je vous épargne les propos absolument délirants de George Laraque.
Que diriez-vous de faire proclamer par l’ONU, formidable réceptacle d’idioties en tous genres, la Journée de la Niaiserie. Ce serait l’occasion de se rappeler de toutes les inepties éructées par les nouveaux curés de la nouvelle religion écolo-bio-grano-gauchiste lors du Lundi sans Viande, de la Journée sans Voiture, de la Journée sans Achat, de la Journée de Danse pour le Climat, du Jour de la remise du prix Nobel de la Paix, de la Journée sans Lumière et, si ça existe, de la Journée de l’Ours Blanc (et si ça n’existe pas, c’est vraiment un oubli impardonnable).
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Luc Phaneuf et Stéphanie Tremblay sont deux enseignants du cours ECR.
Stéphanie Tremblay est l'auteur d'un livre sur l'histoire de la déconfessionnalisation des écoles publiques québécoises et de l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse à toutes les écoles, publiques et privées, au Québec. Cet ouvrage publié chez Fides, maison qui se spécialisait autrefois dans les ouvrages catholiques et religieux, devait à l'origine s'intituler « École, religions et formation du citoyen : transformations au Québec (1996-2009) ». Titre assez transparent : l'école publique et donc l'État forment les citoyens, pas les parents, ni les autres corps intermédiaires.
L'ouvrage est paru avec de nombreux mois de retard, il devait paraître en octobre 2009, il n'est sorti qu'à la fin février 2010 avec un titre plus banal et assez typiquement québécois progressiste : « École et religions : genèse du nouveau pari québécois ». Pari, et non plus formation du citoyen. C'est beau, c'est enlevant un « pari » ! On comprend que, pour l'auteur ou les éditions Fides qui avaient déjà publié l'opuscule pro-ECR de Georges Leroux mais refusé le livre anti-ECR de Guy Durand, la suppression des cours de religion et l'imposition du programme ECR seraient une bonne chose.
Mlle Tremblay s'efforce de ne pas prendre position dans cette vidéo jusqu'au point de paraître insipide (on peut également la voir dans le même registre « neutre » dans cette autre vidéo). Or, il faut savoir que c'est une disciple de Micheline Milot qui a dirigé son mémoire de maîtrise déposé en juin 2008. La professeur Milot est l'une des premières théoriciennes de la laïcité multiculturaliste au Québec, cette sociologue a siégé à la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables et a participé au long processus de réflexion ayant conduit à la création du programme d’éthique et de culture religieuse, maintenant enseigné dans les écoles du Québec. Elle a rappelé avec émoi son rôle de pionnière dans le domaine : « J’ai commencé à parler de la nécessité d’un enseignement culturel des religions en 1982, quand j’étais étudiante à la maîtrise ».
Son mémoire n'ayant dérangé personne dans l'équipe de Micheline Milot et les cénacles multiculturalistes pro-ECR, Stéphanie Tremblay a reçu une des plus grosses bourses du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) pour faire son doctorat (105 000 $) sur le thème du Traitement du pluralisme religieux en contexte éducatif. Selon nos informations, plutôt que commencer aussi vite que possible son doctorat, Mlle Tremblay aurait décidé d'attendre un an avant de le commencer pour... donner le cours ECR ! C'est ainsi qu'elle aurait remplacé une enseignante en congé de maternité durant l'année scolaire passée (2008-2009).
Stéphanie Tremblay a beau dire qu'elle ne prend pas position dans la vidéo ci-dessous, elle le fait dans son livre en affirmant que la position « laïque intégrant le pluralisme religieux » (une nouvelle périphrase à ajouter au dictionnaire des synonymes de l'interculturalisme québécois) est la seule qui assure le respect des droits fondamentaux... Cette étudiant prend à nouveau position en conclusion de son ouvrage lorsqu'elle écrit que les critiques adressées au cours « mettent en relief le rôle majeur que le cours ÉCR est appelé à jouer dans une société comme la nôtre ». Georges Leroux le disait déjà plus clairement en déclarant que, grâce au cours ECR, « nos enfants seront meilleurs que nous arce qu'ils seront d'abord plus ouverts à la diversité religieuse et morale et plus investis dans un pluralisme normatif. Ils croiront qu'il est préférable d'être pluriel que d'être homogène » (3 mai 2007 devant les membres de la Fédération des établissements de l'enseignement privé).
Luc Phaneuf et Stéphanie Tremblay sur la chaîne catholique Sel + Lumière la fin de semaine passée
Le cas de Luc Phaneuf est plus complexe.
D'une part, parce qu'il condamne le cours ECR au niveau du primaire — ce qui ne transparaît pas dans la vidéo ci-dessus — et que ses déclarations sont multiples sur le sujet. C'est ainsi que, dans la vidéo ci-dessous qui ne date pourtant que d'il y a quelques mois, M. Phaneuf se rend bien compte que le cours ECR est instrumentalisé au niveau politique avec des visées multiculturalistes évidentes.
Dans la vidéo ci-dessous, M. Phaneuf comprend les réticences des parents catholiques qui ont des convictions très fortes (qu'ils ne qualifient pas « de purs et durs » ici) face à l'imposition du programme ECR. M. Phaneuf y reconnaît aussi que les prémisses du programme ECR sont que toutes les religions se valent et qu'il est normal que ce relativisme et la place consacrée à d'infimes minorités religieuses comme les spiritualités autochtones fassent réagir dans les chaumières.
Mais revenons sur la dernière apparition du théologien Phaneuf sur Sel & Lumière la fin de semaine passée et sur ses colonnes dans le NIC sur le même sujet.
M. Phaneuf y dit, pour résumer, que le cours n'est pas le monstre qu'on a voulu dépeindre, qu'entre les mains d'un bon professeur, avec de bonnes notes de cours, le cours peut être bénéfique et servir d'éveil spirituel à ces très nombreux jeunes qui auparavant n'entendaient pas parler de la religion. Comme il l'écrit dans le NIC du 21 mars : « Un prof convaincu et habile fera des miracles avec ce cours dans les consciences des jeunes, surtout les incroyants agnostiques. »
Rappelons que M. Phaneuf enseigne dans un collège privé (Stanislas) qui utilise le programme français de France comme Marie-de-France. Toutefois, Marie-de-France qui suit le même programme français ne donne pas le cours d'éthique et de culture religieuse en tant que tel, mais dit le donner de façon transversale dans ses cours de français et d'histoire. (Comparez les programme d'histoire français et québécois ! Voir aussi ici.)
Chose troublante, le cahier d'activités d'ECR de 3e (secondaire III/IV) que recommande Stanislas est Dialogue II - 3e année du 2e cycle du secondaire — Éditions La pensée, collection Agora de Chantal Bertrand et Mélanie Dubois. Le fameux manuel « Françoise David » qui consacre plus de pages sur le féminisme que sur la description des grandes religions ! Le cahier ECR de 4e (secondaire II/III) prescrit est des mêmes auteurs qui se disent féministes et publié dans la même collection.
Mais reprenons les arguments de Luc Phaneuf :
Ce n'est pas le monstre que l'on a dépeint — tous les critiques sérieux du programme ECR ont toujours déclaré qu'il y avait des points positifs au programme ECR, mais que globalement il y avait moyen de faire bien mieux autrement, car on pouvait légitiment adresser de nombreux reproches à ce programme.
Sans le cours ECR beaucoup de jeunes n'auraient pas accès à la culture religieuse que ce cours offre : admettons, mais cela n'explique en rien la suppression de cours de religion ou l'imposition du cours ECR à tous y compris dans les établissements privés qui offrent déjà cette culture religieuse, mais de façon confessionnelle. Il suffisait d'améliorer le cours de morale et de maintenir le régime d'option.
Il faut de bons professeurs : ce n'est pas le cas, ce n'était déjà pas le cas avec l'ancien cours confessionnel, on ne voit pas comment cela le serait spontanément avec un cours abordant encore plus de religions et qui exige désormais une position dite neutre — même dans le dialogue — ce que certains auteurs considèrent irréaliste ou de mauvais aloi : on n'enseigne pas des valeurs en n'étant pas un exemple et en laissant dialoguer des élèves sans les guider.
Avec du bon matériel pédagogique : le problème est évident de l'aveu même de Luc Phaneuf, une bonne part du matériel pédagogique est mauvais. Qu'est-ce qui empêchera de l'utiliser ? En outre, il faudrait définir le bien et le mal ici. Des progressistes trouveront excellent qu'un manuel aborde plus les questions écologistes, féministes et celles liées à l'homoparentalité et à la « justice sociale » que les aspects religieux. Des parents conservateurs s'en insurgeront. Une saine conception du pluralisme devrait permettre de comprendre cela...
Un professeur convaincu et habile fera des miracles, il éveillera la spiritualité des élèves. Deux problèmes ici :
Et un professeur convaincu, habile agnostique ou athée fera-t-il lui aussi des miracles en semant le doute ? Il y a aussi les professeurs adeptes des spiritualités orientales ou autochtones et qui y reviennent sans cesse. Cela n'a rien d'étonnant, ni de contraire au programme, quand on se souvient que le programme officiel ne prescrit presque aucun contenu.
Est-ce l'objectif du cours ? Est-ce qu'un professeur habile qui éveille les élèves adopte la posture neutre qu'exige ce cours ? Est-ce que le cours doit répondre à une quête de sens ? Pas selon Stéphanie Tremblay dans le même extrait vidéo.
(silence), Luc Phaneuf ne parle plus de l'instrumentalisation politique du programme ECR.
(silence), on remarquera que le professeur ne parle pas du dialogue compétence centrale, compétence où le professeur est réduit au rôle d'animateur neutre, où l'on apprend à respecter les opinions des autres, plutôt qu'autrui. Que fait-on de l'erreur ? Rien, sauf si l'énoncé est manifestement erroné ou enfreint le politiquement correct (constitue une « entrave au dialogue »). Autrement dit, il n'est pas sûr que la vérité politiquement ou religieusement incorrecte sera tolérée alors que des propos mal étayés — et sans doute faux — rabâchant le prêt-à-penser progressiste seront tolérés et même bien accueillis, car ils seront la preuve d'une « ouverture ».
(silence), enfin le professeur Phaneuf n'aborde pas la nature même du programme dont le but explicite est « d’initier l’élève aux différentes cultures et aux différentes religions et de les présenter comme des manifestations de l’esprit créateur humain, tout aussi légitimes que la sienne » (rapport Proulx, p. 90). Bref, à un certain relativisme.
On comprend qu'un théologien comme Luc Phaneuf fait de son mieux avec un cours qu'on lui impose et que, s'il ne se conforme pas trop aux objectifs du cours et à la posture neutre prescrite, il peut guider ses élèves vers un éveil spirituel : il doit toutefois comprendre que son discours peut tromper les parents dont les enfants auront des professeurs fort différents, moins religieux, plus « neutres » et utiliseront des manuels et cahiers d'ECR très populaires.
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Lettre ouverte de parent de la région de Sherbrooke parue dans la Tribune d'avant-hier.
À Madame Courchesne, ministre de l’Éducation et des Loisirs et des Sports
Je vous écris ce courriel pour vous faire part de mon opposition à la modification du calendrier scolaire.
Trop de décisions ont été prises par votre gouvernement sans que les gens aient été suffisamment consultés. Et cela, même lorsque la majorité de la population s'est prononcée contre, qu’il s’agisse de la réforme scolaire qu'on s'entête à appliquer même si elle est très fortement contestée ou de l'obligation d’assister au cours d’éthique et de culture religieuse, malgré le fait que deux sondages démontrent clairement que la population se prononce pour le libre choix.
Vivons-nous encore dans un Québec démocratique où la liberté de conscience est encore possible ? Vous demeurez insensible à nos récriminations. Et voilà que maintenant vous voulez modifier le calendrier scolaire sans véritable démarche pour consulter la population.
Je vous parle en tant que personne qui tient à ce qu'on respecte les grandes fêtes religieuses qui demeurent aujourd'hui des repères culturels pour la majorité d'entre nous. Nous avons besoin de repères identitaires, de repères historiques. Le Québec ne s'est pas formé sur un nuage. Des gens se sont battus pour leurs valeurs, pour leurs enfants, pour leur population.
Je parle aussi en tant que parent de quatre enfants qui sont des athlètes dans leurs sports respectifs. Les espaces de congé communs sont aussi des moments où les jeunes peuvent vivre l'excellence de leur sport à travers des compétitions et des tournois. N’êtes-vous pas aussi la ministre des Sports ?
Je ne comprends pas votre entêtement à ne pas écouter vos électeurs. Ne serait-il pas le temps de réagir positivement avant qu'il ne soit trop tard ?
Claudette Lavallée, Sherbrooke
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Madame Marie Bourque de l'Association des parents catholiques du Québec passait la fin de semaine passée à l'émission Perspective hebdo de la chaîne Sel + Lumière. Cette émission était consacrée à l'identité religieuse du Québec.
Quelques remarques sur l'intervention de la professeur Solange Lefebvre, titulaire de la Chaire Religion, culture et société à l'Université de Montréal quand le présentateur demande si le genre de cours imposé au Québec par l'État s'inscrit dans une tendance.
Mme Lefebvre omet de dire qu'aucun autre pays démocratique n'impose un tel programme à la fois dans le secteur public, privé subventionné et privé non subventionné. Ce n'est pourtant pas anodin quand le Québec prétend être pluraliste, un parangon de tolérance et veut faire la leçon aux parents peu ouverts à la « diversité ».
Mme Lefebvre dit qu'il y a « encore » des pays qui offrent des cours de religion confessionnels dans leurs écoles publiques, comme s'ils étaient rétrogrades alors qu'en fait on assiste en Europe de l'Est et en Russie à un retour très important de l'enseignement religieux dans les écoles publiques. On a l'impression que l'universitaire pense qu'il y a un sens de l'histoire, un progrès évident, en la matière : l'expulsion de la religion de l'école.
Pour ce qui est de la France, il existe deux réseaux catholiques : un subventionné et l'autre non. Il est vrai que le réseau catholique subventionné n'est pas très confessionnel — Mgr Cattenoz s'en est amèrement plaint — mais cela n'a pas grand-chose à voir avec le fait que « dès que la clientèle devient pluraliste ça pose la question d'une éducation religieuse organisée vers une seule religion » comme le prétend la professeur. S'il est vrai que ces écoles subventionnées doivent accueillir tout le monde, rien ne les empêche de s'affirmer résolument d'une confession particulière. Les parents savent à quoi s'en tenir. En réalité, la dimension confessionnelle de ces établissements dépend principalement de la direction de ceux-ci. C'est ainsi que le lycée Stanislas de Paris, pourtant ville très « pluraliste », propose quatre messes par jour à ses élèves alors qu'un autre collège comme Sainte-Geneviève de Meaux (à 1 heure de Paris), dans un milieu plus homogène, ne met en valeur que quelques temps liturgiques forts pendant l'année. Le manque de maîtrise par les directeurs d'écoles privées subventionnées dans l'embauche du personnel pose également problème, les académies (nos commissions scolaires) décident de plus en plus. Mais cela n'a rien à voir avec l'obligation de pluralisme vis-à-vis des élèves. Il n'est pas rare que les parents musulmans envoient leurs enfants dans les écoles à forte identité catholique plutôt que dans des écoles trop agnostiques à leurs yeux.
Si l'on comprend bien Mme Lefebvre, l'imposition du cours ECR, car il s'agit de cela, aurait rappelé aux parents qu'ils étaient les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants. Comme c'est gentil de la part de l'État. L'école ne doit plus être un service éducatif rendu conformément aux vœux des parents, mais servir à réveiller les parents qui seront peut-être amenés à corriger le tir par rapport à ce que l'enfant apprendra à l'école. On n'arrête décidément pas le progrès.
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Nous avons reçu cette lettre ouverte du président la CLÉ, Sylvain Lamontagne. Selon nos informations, elle a également été envoyée au Devoir et à M. Pierre Curzi.
M. Pierre Curzi déclarait lors du dernier colloque du PQ, que les écoles confessionnelles privées ne devraient plus être permises d’enseigner la religion parce que, selon le critique péquiste en éducation, la religion devrait être réservée à la sphère privée de la vie.
Pourtant, les écoles privées – comme leur nom l’indique – ne font pas partie de la sphère publique, même si l’État y impose son régime pédagogique et qu’elles reçoivent des subventions partielles de l’État pour appliquer ce régime pédagogique. L’État n’y subventionne d’ailleurs pas les cours de religion, c’est une des raisons qui expliquent que ces écoles ne sont pas totalement subventionnées.
Il est vrai que ce n’est pas la première fois que le PQ cherche à museler les écoles privées et à limiter la liberté de choix des parents en matière d’éducation. En 2008, le prédécesseur de M. Curzi, Mme Malavoy, avait dénoncé le fait que les écoles privées conservaient une formation confessionnelle. À l’époque, le prétexte invoqué fut l’abolition des cours confessionnels dans les écoles publiques et l’imposition du cours d’éthique et de culture religieuse (ECR). En effet, pour Mme Malavoy, « Cela revient à permettre à des parents qui peuvent payer de continuer d'avoir accès à un enseignement religieux interdit aux autres. C'est inacceptable. »
Par le même raisonnement, on peut vouloir éliminer toutes les écoles privées (seuls les parents qui paient y ont accès) ou permettre l’enseignement religieux partout y compris dans les écoles publiques.
Mais voilà, sans que l’on sache en quoi cela fera un Québec plus riche, plus prospère, plus libre, le parti de M. Curzi pense qu’une de ses priorités doit être de chasser la religion de toutes les écoles, de priver les parents – y compris et surtout les Québécois de souche – de choix en matière d’éducation morale ou religieuse.
Rappelons que, dans de nombreux pays démocratiques, notamment l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, l’enseignement religieux n’est pas seulement permis dans les écoles privées, mais il l’est aussi dans les écoles publiques.
Prenant comme prétexte, cette fois-ci, l’affaire des garderies religieuses juives et musulmanes et l’angoisse identitaire des Québécois, M. Curzi désire bannir la religion des écoles privées. Il priverait par là les parents – principalement ceux de la majorité historique québécoise – d’un choix, choix plébiscité comme l’atteste le succès des écoles privées qui imposent pourtant un sacrifice financier important aux parents qui les préfèrent.
Pour M. Curzi, l’on pourrait sans difficulté appliquer sa conception d’une laïcité, plus étriquée encore que celle imposée en France, au réseau scolaire privé québécois « tout en respectant le droit des gens ou des communautés à pratiquer leur religion » reconnu dans les Chartes.
Nous sommes convaincus de l’inverse. Empêcher les écoles privées de donner des cours de religion, c’est violer un droit universellement reconnu : celui des parents de choisir pour leurs enfants une école hors du secteur public, si tel est leur vœu, et de « faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions » (Pacte international relatif aux droits économiques et sociaux des Nations unies auquel a adhéré le Québec).
M. Curzi veut-il ouvrir une nouvelle et longue contestation judiciaire sur ce terrain alors que les procès contre l’imposition du cours ECR se multiplient ? Quel est l’avantage pour le Québec de s’engager dans cette voie et de priver les Québécois de choix en matière scolaire ?
Enfin, M. Curzi dit que « l’école devrait être essentiellement un lieu de connaissances ou de compétences » pour en tirer à nouveau la conclusion que la religion devrait être bannie des écoles qui ne relèvent pas directement de l’État.
Essentiellement ne veut pas dire uniquement. On ne voit donc pas en quoi quelques heures de religion modifieraient de manière essentielle le fait que des écoles privées enseignent surtout des connaissances et des compétences. En outre, la religion y est aussi souvent enseignée comme un ensemble de connaissances relatives à des textes ou des rites.
Finalement, le combat de M. Curzi ne devrait-il pas d’abord se porter sur les écoles publiques dont un des rôles actuellement est de « faciliter le cheminement spirituel de l’élève » (article 36 de la Loi sur l’instruction publique) sans qu’on sache de quelle vague spiritualité il s’agit, ni si elle s’inscrira dans les valeurs de la famille de l’élève ? Est-ce là un des rôles de l’école publique pour M. Curzi ? Que faut-il également penser du cours d’éthique et de culture religieuse dont le volet « connaissance » prescrit dans le programme officiel est singulièrement mince et dont le volet « compétence » consiste en un objectif idéologique : modifier l’attitude des élèves face à la diversité religieuse.
M. Curzi doit balayer devant la porte de l’école publique avant de vouloir étouffer un peu plus la liberté de choix des parents en chassant la religion de l’enseignement privé, même si les parents choisissent de leur plein gré cette option.
On se rappellera qu'en septembre 2009 les évêques catholiques du Québec, pourtant très modérés, avaient envoyé une lettre à la ministre Courchesne pour lui faire part de leur inquiétude quant à la mise en œuvre du programme ECR, se laissant même aller jusqu'à parler d'un échec possible.
Un peu plus de quatre mois plus tard, la ministre a répondu en des termes polis pour ne promettre aucun changement. Le cardinal Ouellet décrit cette réponse.
Comme le souligne Carl Bergeron à la lecture d'un article du Devoir, on peut se demander si désormais dans l'embauche la priorité sera donnée à « l’ouverture à la diversité », avant le dossier scolaire et la condition physique.
Bien que l’on ne puisse être contre la vertu de la formation continue, il nous semble que les difficultés éprouvées par certains policiers quant à la diversité culturelle et le « problème » de leurs compétences à travailler dans des contextes socioculturels diversifiés ne peuvent pas se résoudre par quelques heures de formation annuellement. Pour que des policiers soient capables de servir la population dans des contextes divers sur les plans ethnoculturels, linguistiques, socioéconomiques, religieux, etc., et les amener à se rapprocher des citoyens, ils doivent être ouverts à la diversité.
Et ça, c’est une question d’attitude; c’est-à-dire une façon favorable ou défavorable d’être par rapport à quelque chose ou à quelqu’un. L’attitude prédispose à l’action et elle est parfois révélatrice des tendances comportementales futures d’une personne. Elle peut donc, dans certaines conditions, nous informer du comportement futur d’un individu. Bien que les attitudes d’une personne puissent être apprises et se développer au cours d’une vie, elles sont toutefois reconnues comme plutôt stables et conséquemment difficiles à modifier. Alors, si l’on veut « renforcer des compétences » en matière d’intervention dans des contextes sociaux diversifiés, l’idéal est que l’attitude positive soit présente chez un policier avant son embauche et avant même sa sélection pour la formation en techniques policières.
[...]
De plus, nous observons que le fait d’être un garçon ou une fille, le fait d’être en première, deuxième ou troisième année de formation, le fait d’être plus jeune ou plus vieux n’ont que très peu d’influence sur les perceptions des étudiants. Hors de tout doute, les résultats montrent que ce qui est important d’abord et avant tout, c’est l’attitude favorable relativement à la diversité.
Processus de sélection
D’aucuns demanderont ce que font des étudiants qui ne sont pas ouverts à la diversité dans un programme de techniques policières. Nous répondrons que la sélection des étudiants ne se fait pas sur des critères aussi précis et que le milieu collégial ne possédait pas jusqu’à présent d’outils spécifiques et adaptés à l’évaluation des attitudes des aspirants policiers. Pour l’heure, les principaux critères de sélection sont la qualité du dossier scolaire (les notes) et la performance à des tests physiques.
L'article est signé par Éric Richard et Marie-Christine Pacaud – respectivement anthropologue et psychologue, et tous deux enseignants et chercheurs en techniques policières au Campus Notre-Dame-de-Foy.
Une bonne note au cours ECR rassurerait-elle ces apôtres de l'ouverture à la diversité ?
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Le Globe and Mail de ce lundi rapporte l’histoire de parents allemands qui se sont d’abord cachés de l’administration allemande, sont passés par le Danemark pour fuir l’Allemagne et qui, désormais, demandent l’asile politique au Canada. Et cela, simplement, pour pouvoir éduquer librement leurs propres enfants à la maison.
Cette famille allemande devait passer ce mardi devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié en Alberta afin de demander l’asile au Canada.
« Il est très rare de demander la protection contre l’Allemagne, un pays démocratique reconnu dans le monde pour la protection de ses citoyens. Mais pas dans ce cas-ci » de déclarer l’avocat de la famille, Mme Jean Munn.
Selon ces parents, ils seraient persécutés en Allemagne pour la simple raison qu’ils éduquent leurs enfants à la maison conformément à une loi allemande qui interdit toute éducation à la maison à quelques rares exceptions près. Les parents qui contreviennent à cette loi sont passibles de lourdes amendes, d’emprisonnement et de la saisie de leurs enfants par l’État.
Bien que nombre de parents allemands qui éduquent leurs enfants à la maison le fassent pour des raisons religieuses, selon Me Munn, ces parents qui ne désirent pas être nommés veulent instruire leurs enfants à la maison pour des raisons de conscience et le bien-être médical de leurs deux fils adolescents. Leurs deux enfants, nés quatre mois avant terme, souffrent de plusieurs complications médicales. Un des enfants souffre de difficultés pulmonaires et est sujet aux infections. L’autre serait très doué, mais souffre de la maladie de Lyme qui peut causer de l’arthrite chronique et d’autres symptômes neurologiques.
La mère des deux enfants a déclaré que sa fille aînée est allée à l’école en Allemagne, mais que l’indiscipline des élèves et les règles laxistes laissaient beaucoup à désirer.
Le gouvernement allemand a envoyé les deux garçons dans une école pour enfants handicapés, mais les parents considéraient qu’ils n’y recevaient pas la meilleure éducation et c’est pourquoi ils décidèrent de les instruire à la maison.
À la suite d’une lutte acharnée contre les autorités allemandes, celles-ci permirent à la famille d’instruire leurs enfants à la maison en 2006 avec l’aide d’une enseignante approuvée par l’État. À la fin de l'année scolaire, l’enseignante informa les parents qu’elle ne serait plus disponible l’année suivante et, selon la mère, elle conseilla à la famille de quitter l’Allemagne. Deux jours plus tard, la police s’est présentée à la maison du couple avec une lettre recommandée de la part des autorités pour les informer qu’ils devaient inscrire leurs deux enfants dans une école l’année suivante ou que les deux enfants leur seraient retirés.
Après s’être cachés pendant trois mois en Allemagne, les parents allemands et leurs enfants sont passés au Danemark où ils sont rentrés en contact avec la Home School Legal Defense Association (HSDLA) qui les a aidés à venir au Canada en avril 2007.
La première loi allemande à interdire l’éducation à la maison a été promulguée en 1938 par le régime hitlérien. Cette loi conservée après la défaite de l’Allemagne en 1945 a récemment été confirmée par les tribunaux. En 2006, le plus haut tribunal criminel du pays avait déclaré que le gouvernement pouvait saisir les enfants des parents qui tentaient d’éduquer leurs propres enfants à la maison pour des raisons de conscience. La Cour européenne des Droits de l'homme a également confirmé cette loi en affirmant que l'Allemagne avait le droit d'exiger l'inscription dans des écoles contrôlées par l'État (Konrad et autres c. Allemagne, affaire n° 35504/03, 11 septembre 2006).
Patrice Potvin, professeur-chercheur en didactique des sciences à l'UQAM, progressiste dans l'âme, a participé à une des étapes de validation des travaux relatifs aux programmes de formation du secondaire.
« Les fonctionnaires du MELS ont ces derniers temps travaillé sur une « commande » émanant du bureau de la Ministre les contraignant à produire ce qu’ils appellent la « Progression des apprentissages ». Ce document avait été annoncé initialement comme étant un outil permettant aux enseignants de mieux cerner les moments (la Ministre a même parlé récemment d’une progression « mois après mois » très réductrice et contraignante pour les enseignants) où ils doivent aborder les contenus et de savoir également jusqu’où ces contenus devaient être approfondis. Il était également présenté comme un moyen de réhabiliter la place des connaissances dans l’enseignement, ce qui n’est peut-être pas, a priori, une si mauvaise idée, étant donné l’état de confusion assez avancé dans lequel les enseignants sont plongés depuis quelques années. »
Pour M. Potvin, à la lecture des objectifs, ce nouvel outil constituerait une formidable régression qui simplifierait à outrance la transmission de connaissances et des compétences qui dépassent la simple restitution de faits.
« [...]
Premièrement, parce que la manière dont on présente les contenus nous renvoie vingt ans en arrière. On colle tout simplement un verbe à une connaissance. Exemple : « Nommer les différents groupes sanguins ». Cette façon de faire, pourtant abandonnée dans la plupart des pays du monde, pourrait encore se justifier par le choix de revenir aux anciens programmes, mais le véritable problème, c’est que les seuls verbes autorisés sont d’un niveau d’exigence médiocre : « nommer, identifier, associer, définir, choisir, reconnaître, etc. » Il s’agit ici uniquement d’apprentissages de très bas niveau qui ne présentent que la vertu de pouvoir être vérifiées facilement avec un test « papier-crayon » et pour lesquels le cours magistral suffit à les faire « apprendre ». Le document se suffit donc de faire de nos enfants des perroquets. Exit la réflexion ! Nivellement par le bas total.
[...]
Deuxièmement, le document est dangereux parce qu’il contredit explicitement les programmes de formation malgré la prétention qu’il a de les compléter. Par exemple, il ne fait aucune mention des compétences, les fonctionnaires ayant été explicitement interdits de les évoquer, alors que les programmes les présentent comme très importantes, bien que non exclusives. Confusion. De plus, il suggère que les connaissances doivent précéder chronologiquement leur mobilisation, ce qui est contraire aux nouveaux programmes où il est indiqué que les connaissances et leur utilisation doivent être abordées en concomitance. Confusion encore. Il est clair depuis longtemps que la Ministre souhaite revenir à ce qu’elle appelle l’« essentiel » (comme si les enseignants l’avaient oublié), mais les effets de son document ne seront pas ceux escomptés : en envoyant aux enseignants de tels messages contradictoires à répétition, elle alimente la confusion quant aux cibles que les enseignants doivent atteindre dans leur pratique.
Que l’on soit pour ou contre la réforme, on peut donc facilement anticiper les effets de cette dés-information et de ce recul sur les enseignants : simplification du travail de l’enseignant à des répétitions techniques, démotivation, perte de sens, ingrédients privilégiés du décrochage enseignant. Un phénomène qui n’a pas vraiment besoin d’être alimenté actuellement, puis-je ajouter.
Ce document ressemble de plus en plus à un testament que la Ministre semble vouloir laisser derrière elle (sans consulter, comme d’habitude) et qui est à l’image de toute sa contribution au monde de l’éducation… Qu’elle n’a jamais très bien compris d’ailleurs et qu’elle admet avoir hâte de quitter. Le plus vite possible s’il vous plaît… »
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L'École domine le débat politique français depuis deux cents ans. Longtemps perçue comme un instrument d'émancipation sociale et politique, elle connaît, depuis la massification des études secondaires et supérieures commencée durant la seconde moitié du XXe siècle, une crise qui souligne les contradictions existant entre sa fonction de reproduction des élites méritocratiques et le projet humaniste égalitaire dont elle se réclame, et, au-delà, les contradictions internes à l'idéal démocratique du peuple français.
L'École doit-elle rester le socle d'une république méritocratique instituant plus de justice dans les inégalités, ou devenir la matrice d'une société égalitaire ? Doit-elle avant tout transmettre le savoir de manière peu ou prou magistrale et impositive ou ouvrir des voies d'accès, diversifiées suivant les publics et les individus, à la connaissance ? Les hommes, égaux en dignité, sont-ils tous capables d'accéder au registre supérieur du savoir élaboré ? L'égalité de dignité et de raison implique-t-elle l'égalité devant le savoir ? Jusqu'à quel point la correction des inégalités sociales et culturelles par l'École s'accorde-t-elle avec la fonction de promotion individuelle (impliquant de tirer parti des inégalités) que l'on attend d'elle ? Ces questions, posées de façon cruciale par l'unification du système éducatif et l'accès de tous les jeunes aux études secondaires, voire supérieures, les Français ont voulu les éluder.
D'intérêts opposés, les parents et les syndicats d'enseignants ont imposé au pouvoir politique la passivité devant la submersion démographique des enseignants secondaire et supérieur, le statu quo, le refus de choisir entre une orientation méritocratique repensée et une option privilégiant la recherche de l'accès de tous à la connaissance au moyen d'une pédagogie différenciée et d'accompagnement. Les uns et les autres ont concouru à rendre impossible la nécessaire réforme de l'institution scolaire et à un immobilisme qui a contraint à un enseignement de masse une institution conçue pour un public restreint et homogène. Notre système éducatif, dès lors privé de tout projet cohérent, de toute politique clairement définie, s'efforçant de tenir la balance entre des exigences contradictoires, incapable de canaliser les flux de sa population d'élèves et d'étudiants, est devenue une organisation gigantesque, contradictoire dans ses initiatives et ses directives, ingérable, productrice d'effets pervers et autres dysfonctionnements, et plus que jamais incapable de corriger les inégalités sociales. Les professeurs du secondaire ont eu une lourde responsabilité dans ce marasme. Représentants d'une conception aristocratique du savoir remontant à l'antiquité classique, et héritiers d'une tradition corporative apparue dès le Moyen Age et consolidé par l'État jacobin, ils n'ont pas voulu renoncer à leur statut de maîtres dépositaires du savoir qui leur conférait une puissance certaine aux yeux de leurs contemporains. Maîtres, ils n'ont pas voulu devenir des éducateurs, et ont subi, souvent dans la plus grande souffrance, l'enseignement de masse. Se réclamant d'idéaux démocratiques avancés, ils n'ont pas voulu faire les frais de la démocratisation de l'enseignement.
L'idéal scolaire français : de l'utopie à l'entropie par Yves Morel 263 pages Éditions Bellier, Paris, octobre 2007 ISBN-13 : 978-2846311908
Biographie de l'auteur
Yves Morel, docteur en Histoire (EHESS, Paris), titulaire d'un DEA de Sciences de l'Education, certifié d'Histoire-Géographie, travaille à la Délégation académique à la Formation des personnels (DAFOP) du Rectorat de Lyon.
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Dans l'extrait audio ci-dessous, Marie-Paul Ross, sexologue invitée de Christiane Charette ce vendredi sur la chaîne d'État, fait plutôt l'éloge de l'érotisme et dénonce la campagne publicitaire du gouvernement qui coûterait 500 000 $ et dont l'efficacité est très douteuse.
Ces derniers jours est apparu un nouveau pan de la campagne de publicité du gouvernement du Québec contre les maladies sexuellement transmissibles. Cette fois-ci il s'agit de parler de la gonorrhée. La campagne se fait sur Dailymotion, service d'hébergement, de partage et de visionnage de vidéos en ligne et concurrent français de Youtube. La publicité destinée aux utilisateurs québécois précède pendant 15 secondes les vidéos de Dailymotion vue directement sur son site. Cette vidéo où l'on voit deux homosexuels mâles s'embrasser joue en alternance, grosso modo une fois sur trois, avec une vidéo où apparaît un couple hétérosexuel.
Le site Dailymotion est ouvert à tous, y compris les écoliers.
Sordide histoire à Magog où trois enfants auraient été agressés sexuellement par le conjoint de l’éducatrice d’une garderie en milieu familial.
Les gestes à caractère sexuel auraient été commis sur les bambins à l’heure de la sieste, et ce, à l’insu semble-t-il de l’éducatrice.
La garderie demeurera ouverte tant qu’il n’y aura pas d’accusation portée contre l’homme.
Un procureur aux poursuites criminelles étudie en ce moment la preuve recueillie par les policiers et le Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ).
Très controversé, le livre d’Éric Zemmour n’en reste pas moins un travail érudit. Il offre une réflexion inédite sur la transmission de l’héritage romain à travers notre histoire. Un livre au carrefour de l’histoire de France et européenne, de la géopolitique et de la psychologie des peuples.
Éric Zemmour s'entretient avec Christophe Dickès de Canal académie (49 minutes)
Cette émission vous propose de découvrir un ouvrage qui veut donner un sens à notre histoire et tout particulièrement à l’histoire de France. Un ouvrage qui tente de déceler les moments où les destins basculent dans un sens ou dans un autre, tant il est vrai que l’histoire est faite de causes et de conséquences, parfois de constantes ou de nécessités, rarement de hasard…
Dans son ouvrage Eric Zemmour pose un regard sur notre Histoire de France à travers le prisme de l’héritage romain. Paris, dit-il, a souhaité perpétuer Rome de la chute de l’empire jusqu’à nos jours. Notre pays sut parfois répondre à ce rêve et imposer à l’Europe la fameuse paix romaine mais en face, l’Angleterre souhaita aussi tirer son épingle d’un jeu diplomatique et géopolitique complexe. Aujourd’hui ce rêve romain s’évanouit dans une Europe qu’Eric Zemmour considère comme démesurée. Il tire de ce constat une mélancolie. Une mélancolie française.
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Le Rapport international sur la liberté religieuse de 2009 du Bureau de la démocratie, des droits de la personne et du travail des États-Unis, organisme relevant du Département d'État, fait figurer l'imposition du cours d'Éthique et de culture religieuse et la contestation des parents de Drummondville dans sa liste des cas problématiques énumérés sous le titre « Restrictions relatives à la liberté religieuse ».
On peut y lire :
« En mai 2009, la Cour supérieure du Québec a pris connaissance d’une demande déposée par un groupe de parents de Drummondville (Québec) afin d’exempter leurs enfants de l’inscription obligatoire au cours Éthique et culture religieuse, qui transmet un aperçu des religions du monde. En septembre 2008, le ministère de l’Éducation du Québec a instauré ce cours dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires de la province, dont les écoles privées et confessionnelles. Les parents ont déclaré que le cours contrevenait à leur droit à la liberté de religion et de conscience en vertu de la Charte, ainsi qu’à leurs choix concernant l’éducation de leurs enfants. La cause demeurait en instance à la fin de la période visée par le présent rapport. »
Le rapport précise que :
« Le gouvernement des États-Unis traite des questions de liberté religieuse avec les dirigeants des administrations fédérale, provinciales et municipales du Canada, dans le cadre de sa politique globale de promotion des droits de la personne. »
Pour plus d'informations, consulter le site du Département d'État des États-Unis : http://www.state.gov/.
Pour une école libre au Québec a atteint aujourd'hui 150 000 visites uniques pour près de 270 000 pages lues.
Chaque semaine, nous recevons désormais plus de 2 100 visites uniques, certaines semaines actives plus près de 5 000, sur un sujet pourtant très pointu : la libéralisation de l'offre scolaire au Québec et la lutte des parents contre les contraintes imposées par le gouvernement pour qu'il ait les mains libres et qu'il puisse transmettre sa doctrine multiculturaliste et pluraliste normative comme aime à le dire le professeur Georges Leroux.
Merci de votre confiance, merci de vos « tuyaux » sans lesquels ce site aurait nettement moins d'intérêt.
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