mercredi 10 juin 2020

77% des Québécois pour suspendre l'immigration jusqu'à un vaccin Covid-19 et la résorption du chômage

Selon un récent sondage de la société ONE, la majorité des Canadiens veulent fermer les frontières et suspendre l'immigration au pays jusqu'à ce que la menace de coronavirus soit passée et jusqu'à ce que l'économie canadienne se rétablisse complètement.

Les trois quarts des Québécois (77%) et des Canadiens (76%) interrogés par ONE, une société de sondage basée à Toronto, sont fortement d'accord ou modérément d'accord avec la déclaration: le Canada devrait suspendre temporairement l'immigration jusqu'à ce qu'un vaccin soit développé pour le coronavirus et que le taux de chômage tombe à niveaux de coronavirus.

L'enquête révèle un vaste consensus sur la pause de l'immigration dans toutes les régions, tous les groupes d'âge, tous les niveaux de scolarité, tous les niveaux de revenu, la préférence des partis politiques et dans les deux langues officielles.

Les deux tiers des Canadiens qui ont voté libéral (67%) aux élections fédérales de 2019 appuient cette affirmation, tout comme les deux tiers des électeurs néo-démocrates (66%). Le consensus est encore plus fort parmi les électeurs conservateurs, 67% étant fortement d'accord et 22% modérément d'accord.


De même, 48% des électeurs du Bloc sont fortement d'accord et 39% modérément d'accord avec la pause de l'immigration.

Les Canadiens conviennent également que les programmes d'immigration temporaire du Canada devraient également être suspendus pendant cette période.

Près des deux tiers (61%) des Canadiens interrogés conviennent que «le Canada devrait suspendre temporairement le programme des travailleurs étrangers temporaires jusqu'à ce qu'un vaccin soit développé pour le coronavirus et que le taux de chômage redescende au niveau d'avant le coronavirus.»

En avril dernier, le Premier ministre Justin Trudeau a laissé entendre que la vie au Canada ne reviendrait pas à la normale avant la mise au point d'un vaccin. "La normalité telle qu'elle était avant ne reviendra pas avant que nous recevions un vaccin pour cela ... ce sera très loin", a déclaré le Premier ministre lors de sa performance quotidienne dans les médias sur COVID-19. «Nous devrons rester vigilants pendant au moins un an.»

Même si un vaccin peut prendre des années, l’économie du Canada peut avoir besoin de plus de temps pour se rétablir. Le taux de chômage en février 2020, avant la pandémie de coronavirus et les blocages qui en résultaient, était de 5,6%. Selon le rapport sur l'emploi de mai 2020, le taux de chômage au Canada est à un niveau record de 13,7%.

Avec des millions de Canadiens sans emploi et à la recherche d'un emploi, la justification de l'embauche de travailleurs étrangers temporaires pour combler le manque de main-d’œuvre ne tient pluspour les Canadiens. Plutôt que d'importer de la main-d'œuvre bon marché des pays en développement et de risquer que ces voyageurs emportent avec eux un coronavirus, cette enquête montre que les Canadiens préféreraient largement embaucher des résidents du Canada.


Histoire moderne racisée — « Les Haïtiens ont éduqué les Québécois »

Anastasia Marcelin est directrice de la Ligue des Noirs nouvelle génération. Elle était l’organisatrice de la marche « contre le racisme » de dimanche dernier. En novembre 2019, Anastasia Marcelin a publié sur Facebook cette vidéo où celle-ci affirmait que le Québec a ouvert sa porte aux Haïtiens du temps de Duvalier pour venir éduquer les Québécois, et ce, jusqu’à aujourd’hui, car selon elle, la plupart des Québécois sont des paresseux sur le bien-être social.



Le reportage de Radio-Canada sur la manifestation et qui interroge Mme Marcelin est plus lissé, bien sûr, car la culpabilisation des Québécois est une noble cause. Des milliers de manifestants se sont rassemblés au centre-ville de Montréal pour dénoncer le racisme et honorer la mémoire des victimes de la brutalité policière, pour un deuxième dimanche d’affilée. Une grande marche familiale dans les rues de la ville qui s’est déroulée dans le calme, malgré quelques moments de tension.

« Après 400 ans d’exploitation, on n’en peut plus », crie au micro Anastasia Marcelin, l’une des organisatrices. Elle fait référence aux premiers esclaves africains arrivés il y a quatre siècles en Virginie.

« Aujourd’hui, c’est la dernière marche que nous organisons », ajoute la directrice de la Ligue des Noirs Nouvelle Génération, en pleurs. Une femme parle dans un porte-voix, suivie d’une foule compacte, pendant une manifestation au centre-ville.


« No justice, no peace », scande Anastasia Marcelin, une des organisatrices de la marche. On remarquera la place de l’anglais, autre preuve de l’américanisation du Québec, en sus de l’immigration non européenne récente qui apporte son lot de luttes contre le racisme. Une société apaisée.