lundi 7 janvier 2008

Radio-Canada et sa lutte contre les catholiques les plus intégristes

Petit reportage partial à la radio d'État ce matin, le 7 janvier, à 8 heures.

Aucune subtilité dans le procédé :
  1. La grande majorité du reportage est consacrée aux gens qui sont partisans du sujet choisi : le cours d'éthique et de culture religieuse.
  2. On y parle de « vestige persistant » plutôt que « de patrimoine » en parlant des cours de religion.
  3. On interroge le père de ce nouveau cours de manière flatteuse et on nous fait croire que ce cours obligatoire et unique a été décidé de manière démocratique (après une consultation, auprès de qui ? Les habitués du système ? Ceux qui partagent les mêmes opinions laïques ?).
  4. Ledit père de ce cours obligatoire, Jean-Pierre Proulx, nous ressort la même soupe : le cours a été fait dans l'intérêt des élèves (sans que les parents aient quoi que ce soit à dire apparemment donc) pour en faire des élèves « cultivés, tolérants et capables de dialogue ». Comme si, d'une part, l'État devait avoir cette mission et lui seul, et comme si, d'autre part, il n'y avait pas d'autres moyens d'arriver au même but, par exemple par des cours donnés à un âge plus avancé ou même des cours de religion.

    Mais encore faut-il savoir ce qui se cache derrière les mots « cultivés, tolérants et capables de dialogue »... Les Québécois actuels sont-ils intolérants et incapables de dialogue aux yeux de ces experts ? (J'exclus bien évidemment de la question les experts ès tolérance et dialogue du MELS qui vivent d'une rente monopolistique et de l'imposition de leurs préjugés idéologiques à tous les élèves.)

    On a la nette impression que ce « dialogue » doit passer par la perte de repères religieux ancrés et l'acquisition d'un relativisme tous azimuts qui pourrait très bien aboutir à l'effet inverse : tout se vaut, seul mon plaisir compte du moment que j'embête pas les autres, c'est le début du tribalisme et non le début d'une société tolérante québécoise qui doit assimiler les immigrés de plus en plus nombreux. Voir l’échec de la France qui pourtant enseigne déjà un cours d’instruction civique. On ne sache pas que cela y empêche les heurts ethniques. C'est une conception pour le moins partisane et naïve de l'éthique et de la formation d'une citoyenneté commune québécoise par l'État.
  5. On nous présente ce cours imposé par le Monopole de l'Éducation comme inéluctable et allant dans le sens du progrès (valeur que l'on aurait pourtant pu croire dépréciée depuis la fin des régimes socialistes). Pas la peine de lutter, pauvres auditeurs et parents, des « experts » ont déjà décidé pour vous et vos enfants.
  6. Les adversaires de ce cours sont stigmatisés par l’annonceur de la radio d’État comme étant les catholiques les plus intégristes, pas uniquement intégristes, mais les plus intégristes !
  7. Le cours est déjà donné à titre expérimental et tout le monde l'aime, enfin semble-t-il, car on regrette que les parents n'en savent pas plus. On aurait donc procédé à ces expérimentations sans les informer ?
Écoutez le bref reportage

Évidemment, Radio-Canada, dans sa partialité qui suinte de toute part, oublie quelques petites choses :
  1. Il n'y a pas que les catholiques qui sont opposés à l'imposition par un monopole d’État d’un cours touchant à la moralité et la religion;
  2. Un sondage CROP-La Presse révèle que 57 % de la population serait d’accord pour que les parents «aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse», qui sera imposé partout dès septembre 2008.

Cinquante-sept pour cent d'ultra-intégristes donc....