mercredi 8 mars 2023

Journée internationale des femmes — Des experts de 75 pays demandent l’abolition des mères porteuses (la GPA)

Une centaine d’experts de différentes disciplines et de 75 nationalités ont signé vendredi 3 mars la déclaration de Casablanca demandant aux États l’abolition de la GPA.


Juristes, médecins ou psychologues, chercheurs et praticiens, de toutes cultures et de tous continents, ils travaillent depuis longtemps sur le sujet de la gestation par autrui (GPA), et de ses effets sur les personnes comme dans la société. Ils sont parvenus à ce constat partagé que la dimension internationale de la GPA exige une réponse mondiale, et qu’une Convention internationale serait le seul moyen efficace d’obtenir l’abolition de la GPA (cf. GPA : « la seule solution est l’abolition »).

La GPA porte atteinte à la dignité humaine

Convaincus de la nécessité de travailler ensemble sur les moyens de susciter une telle initiative pour protéger femmes et enfants, ils ont décidé de rédiger une proposition de Convention internationale. Malgré les divergences, les experts ont fédéré leurs efforts afin d’avancer et de « défendre une cause juste », la dignité des enfants et de la femme (cf. La GPA : « une violence faite à toutes les femmes »), mais aussi « de l’humain dans sa globalité », se félicitent les organisateurs. « Un combat contre un paradigme ».

Parmi les participants de cette initiative mondiale, on retrouve notamment des Français comme Aude Mirkovic, maître de conférences en droit et porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance ou Olivia Sarton, avocate et directrice scientifique de l’association.

Les signataires de la déclaration de Casablanca sont « conscients de la souffrance des personnes qui ne peuvent pas procréer », mais aussi « de l’enjeu international d’une protection efficace de la dignité humaine » comme ils le mentionnent. Ils sont aussi « convaincus que le contrat de gestation pour autrui […], porte atteinte à la dignité humaine et contribue à la marchandisation des femmes et des enfants » (cf. GPA : la femme exploitée).

« Condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes »

Les experts demandent « aux États de condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non, et d’adopter des mesures pour combattre cette pratique ».

Cinq recommandations sont également adressées aux États : « interdire la GPA sur leur territoire », « refuser toute valeur juridique aux contrats comportant l’engagement pour une femme de porter et remettre un enfant », « sanctionner les personnes […] qui se proposent comme intermédiaires, qui recourent à la GPA sur leur territoire, les ressortissants qui recourent à la GPA en dehors de leur territoire », mais aussi « agir en vue de l’adoption d’un instrument juridique international emportant abolition universelle de la GPA ».

En annexe, un projet de Convention internationale est proposé. Il est « à la libre disposition des États qui voudront s’engager dans cette démarche », précisent les organisateurs.

« Aucun encadrement ne peut la rendre acceptable »

Le texte de la déclaration est délibérément bref. Il ne développe pas les motifs et n’exige pas de se mettre d’accord sur tout, mais de se concentrer sur le résultat, expliquent les organisateurs. « La Déclaration de Casablanca se démarque des autres initiatives internationales existant en matière de GPA, car elle demande l’abolition et non l’encadrement de la GPA » précisent-ils également.

« La GPA est intrinsèquement contraire à la dignité humaine et aux droits humains. Aucun encadrement, quel qu’il soit, ne peut la rendre acceptable. La GPA éthique est un leurre, car elle n’existe pas et ne peut pas exister » rappellent-ils (cf. « Ceux qui utilisent le mot éthique comme complément de la GPA sont des menteurs, des ignorants ou des candides »). « Le petit enfant est le grand oublié » ajoute Anne Schaub, psychologue en Belgique (cf. GPA : un enfant conçu avec le mauvais sperme abandonné).

Le Maroc, une référence

À ce jour, environ quinze pays autorisent la gestation par autrui, dont certains en Europe. La Russie, l’Ukraine (cf. GPA en Ukraine : deux naissances par semaine de commanditaires français), une partie du Mexique ou certains États des États-Unis le font sans condition, d’autres la limitent à leurs seuls ressortissants, ou encore à la « GPA altruiste » (cf. Royaume-Uni : augmentation du nombre de mères porteuses). Le Maroc, qui accueille le séminaire, fait, lui, figure de référence. Sa législation interdit et sanctionne pénalement le recours à la GPA. Quant à la France, la pratique est illégale, mais les enfants nés par GPA à l’étranger peuvent être inscrits à l’état civil (cf. GPA : la « complaisance » de la France ?).

Il n’existe pas de chiffres du nombre de GPA pratiquées au niveau mondial. En revanche, l’un des experts indique que, dans le monde, le marché de la GPA s’évalue à 27 milliards de Dollars. La répartition est particulièrement marquante : 63 % iraient vers les cliniques, 33 % vers les avocats et autres « prestataires », et seulement 1 % de ce marché reviendrait aux mères porteuses.

De nombreuses questions abordées

Au cours du séminaire, de nombreuses interventions ont permis d’apporter un éclairage pluriel et complémentaire sur ce sujet complexe.

Différents points ont été évoqués : la dignité de la mère porteuse, sa liberté et son consentement, mais aussi la négation de sa douleur. Le regard anthropologique sur la GPA, la dimension internationale du commerce des mères porteuses, les aspects juridiques de la GPA, la filiation de l’enfant né de la GPA ou encore les enjeux psychologiques de la GPA pour l’enfant, y compris lors de la vie prénatale, ont aussi été abordés.

Le début d’une dynamique

Cette réunion n’est que la première étape, le début d’une dynamique à développer. Sur le modèle, par exemple, de la COP sur le climat, suggèrent les organisateurs. Sensibiliser le grand public, mais aussi les pouvoirs publics et les institutions afin de promouvoir à terme un traité international mettant fin à la pratique de la GPA partout dans le monde, tel est l’objectif.

Les différents experts présents vont désormais aller à la rencontre des instances gouvernementales de leurs propres pays pour poursuivre le travail.

À Casablanca, Luis Ernesto Pedernera Reyna, membre et ancien président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, ainsi que Suzanne Aho Assouma, membre et ancienne vice-présidente de cette même institution, étaient présents comme observateurs au séminaire. Un « bon signal », relèvent les organisateurs.

En attendant que l’ONU et les chefs d’État réfléchissent ensemble, il serait déjà bien que les États commencent par respecter les engagements actuels de leurs législations. Tel n’est pas le cas de la France. La loi française sanctionne en théorie, mais n’est pas appliquée (cf. GPA : Emmanuel Macron réaffirme « les lignes rouges ». Et en pratique ?).

Journée internationale de la femme — Tribunal décide que les hommes biologiques peuvent participer aux épreuves féminines de force athlétique

La 100 % Raw Powerlifting Federation a averti lundi que le sport pourrait être en péril pour les athlètes féminines à la suite de la décision d’un tribunal qui oblige USA Powerlifting (l’association américaine de force athlétique) à autoriser les femmes transgenres à concourir parmi les femmes biologiques.

« C’est terrible », a déclaré lundi le président Paul Bossi à l’antenne de Fox News. « Je suis assez bouleversé à ce sujet. Beaucoup de femmes haltérophiles de notre organisation sont bouleversées à ce sujet. »

« Les femmes travaillent vraiment, vraiment dur pour arriver là où elles sont et ce changement ici, ça va détruire non seulement la dynamophilie (autre nom de la force athlétique), mais ça va aussi se répercuter et détruire d’autres sports. »


Le tribunal du Minnesota, statuant en faveur de l’athlète transgenre JayCee Cooper (ci-dessus) né homme, a déclaré que la politique de longue date interdisant aux athlètes transgenres de concourir dans la catégorie féminine violait la loi sur les droits de l’homme du Minnesota sur le principe de « séparation et ségrégation ».

Bossi a déclaré « qu’il ne fait aucun doute » que les compétitrices affrontant un athlète masculin biologique du même âge et de la même expérience ne seraient pas à la hauteur.

« Nous n’avons eu qu’un seul incident où un homme qui a changé de sexe [qui se dit femme] a voulu concourir avec nous, il a participé et il a battu quatre records du monde. Nous avons dû la disqualifier par la suite. Nos statuts stipulent que l’on concourt dans la catégorie dans laquelle on est né… », a-t-il déclaré.

« Il y a une raison pour laquelle il y a le Titre IX. [Le Titre IX a permis le développement de compétitions sportives féminines dans les universités américaines.] Il y a une raison pour laquelle il y a des divisions masculines et féminines dans tout. Les hommes sont naturellement plus forts, ils accumulent 67 % de masse musculaire en plus. Ils produisent naturellement de la testostérone qui est un produit chimique inducteur musculaire que votre le corps libère… nous savons tous pourquoi les hommes se débrouillent si bien et sont tellement plus forts, voilà pourquoi. »

Illustration du soulevé de terre
 

Il a ajouté que les records de dynamophilie pour les hommes sont nettement plus élevés que ceux des femmes, le poids record des hommes en soulevé de terre avoisine 1 100 livres (501 kg) éclipsant les femmes, qui parviennent rarement à lever de 400 livres (180 kg).

Deux athlètes féminines ont fait part de préoccupations similaires plus tôt lundi sur l’antenne de Fox News déclarant que la décision du tribunal était « décourageante ».

« Les femmes font face à tellement de difficultés qu’elles le sont… Je me suis lancée dans la dynamophilie pour guérir de mon alcoolisme. Je suis sobre depuis quatre ans. Je me suis lancée dans la dynamophilie pour améliorer ma santé mentale il y a quelques années pendant COVID, donc devoir faire face à la dépendance, au COVID et maintenant à la concurrence d’hommes dans ma fédération… c’est déchirant et décourageant », a déclaré April Hutchinson, une haltérophile d’Équipe Canada.

L’ancien champion de natation de la NCAA, Marshi Smith, partage cet avis.

« Il semble que nous entrons maintenant dans une ère sombre où la vérité ne prévaut plus. Les juges du pays devraient rechercher la vérité et la justice », a-t-elle déclaré.

« Insinuer que les femmes devraient être capables de surmonter, par exemple, dans le sport de l’haltérophilie, un avantage masculin de 30 % à 60 % dans le sport, c’est scandaleux et d’essayer d’attribuer cet énorme écart à de meilleures installations d’entraînement ou à l’entraînement, est vraiment insultant pour les femmes. »


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États-Unis — Viol d’une élève dans les toilettes pour filles, sodomisée par un élève trans, couvert par des autorités scolaires (m à j) 

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Journée internationale des femmes — Homme argentin qui se dit femme reçoit Prix 2023 de la femme de courage

L’épouse du président des États-Unis, Jill Biden, et le secrétaire d’État des États-Unis (ministre des Affaires étrangères), Antony Blinken, ont décerné en ce 8 mars à un homme biologique le Prix international de la femme de courage.

Alba Rueda, 46 ans, est un activiste trans argentin qui se considère femme.

 Le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes.

Alba Rueda a reçu le Prix international de la femme de courage (en anglais : International Women of Courage Award) un prix américain décerné, chaque année par le département d’État américain, aux « femmes du monde entier qui ont fait preuve de leadership, de courage, d’ingéniosité et de volonté de se sacrifier pour les autres, en particulier pour une meilleure promotion des droits des femmes. »

Alba Rueda, actuellement envoyé spécial de l’Argentine pour l’orientation sexuelle et l’identité de genre au ministère des Affaires étrangères, du Commerce international et du Culte, a été la première sous-secrétaire argentine aux politiques de diversité au nouveau ministère de la Femme, du Genre et de la Diversité.

Rueda a activement fait campagne pour changer le nom de la Conférence nationale des femmes en « Conférence plurinationale des femmes et des personnes lesbiennes, travesties, transgenres, bisexuelles, intersexuées et non binaires » afin d’inclure les identités diverses, dissidentes et racialisées. Son activisme l’a amené à se battre pour la loi sur l’égalité dans le mariage, la loi sur l’identité de genre et la loi Diana Sacayán et Lohana Berkins sur la promotion de l’accès à l’emploi formel des personnes travesties, transsexuelles et transgenres.

« Tout le monde sait que les hommes font les plus meilleures femmes ». Voir Tribunal décide que les hommes biologiques doivent être permis de participer aux épreuves féminines de force athlétique

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Autre lauréat 2023, la militante du très controversé régiment Azov, Youliia « Taïra » Paievska, qui aurait « fait preuve d'un courage moral et physique extraordinaire en défendant l'Ukraine contre l'agression russe incessante. » Sur ce régiment voir Radio-Canada : Le Canada a formé des éléments d’un régiment ukrainien lié à l’extrême droite