samedi 4 juillet 2009

L'utilité de la glorification des Premières Nations

Billet intéressant de Carl Bergeron qui évoque le cours ECR.

Y. Berthou. SPECTACLE — AU CŒUR DES FABLES ET DES TRADITIONS DES PREMIÈRES NATIONS, Le Devoir, 5/7/2009.
Véritable plaidoyer, Kiugwe invite au respect et à la reconnaissance des Premières Nations du Québec — Innus [Montagnais], Mohawks [Agniers], Cris, Algonquins, Atikameks, Inuits [Esquimaux], Abénaquis, Hurons-Wendats, Malécites, Naskapis, Micmacs –, mais aussi du monde entier. En préambule, le conteur rappelle que «l’homme blanc est venu avec sa religion, ses maladies et il a pris nos terres». Grâce à une mise en scène efficace, avec ses jeux de lumière et une occupation intelligente des lieux, les spectateurs plongent sans retenue dans cet univers. «Les projections imposantes, la finesse de la lumière et les effets spéciaux créent la magie nécessaire pour que ces mythes et légendes des Premières Nations touchent le cœur du spectateur», se félicite le metteur en scène, Jacques Crête.

La métissolâtrie est de saison, et les Tartuffes accourent pour enfiler les nouveaux habits de la bigoterie. On sait que le cours ECR consacre une partie démesurée de son programme à l’enseignement des si précieuses traditions autochtones, présentées — de façon assez divertissante, il faut bien le dire – comme des prophéties écologistes d’avant-garde en comparaison de la science arrogante et pollueuse de l’homme blanc… On me permettra de souligner que la glorification des “traditions millénaires” autochtones doit toujours s’en remettre à une condamnation sans partage de l’arrivée de l’homme blanc sur “l’île de la Tortue” pour susciter un intérêt qu’elle serait d’ailleurs bien incapable de susciter par elle-même.

Si ce n’était pour déverser tout notre fiel à l’encontre de l’héritage occidental, personne ne s’intéresserait aux “Premières Nations”.