Le nombre d’élèves admis venus d’établissements élitistes de la capitale a progressé cette année. Depuis la suppression du concours écrit en 2021, il avait considérablement baissé.
Depuis la suppression du concours écrit d’entrée à Sciences Po en 2021, de grands lycées parisiens, publics et privés, avaient vu le nombre de leurs élèves admis Rue Saint-Guillaume se réduire à peau de chagrin. La procédure 2025 montre une inversion de tendance.
Selon des chiffres que Le Figaro s’est procurés, le lycée Louis Le Grand compte cette année 11 admis, contre 4 l’année dernière. Il est ainsi le premier établissement représenté à Sciences Po. Henri IV reste stable par rapport à 2024, avec 4 élèves admis. Du côté du privé, l’établissement catholique Franklin passe de zéro à 4. Stanislas, lui, compte un admis, contre zéro l’an dernier.
Ces données doivent être mises en regard avec le nombre de places ouvertes à Sciences Po chaque année, seulement 1000 environ, pour 18 000 candidats. Mais surtout, elles semblent traduire un retour à la recherche de l’excellence. Depuis que le concours écrit avait cédé la place en 2021 à une sélection sur dossier, agrémentée d’un entretien, l’idée d’un «malus» à l’élitisme et au privé, et d’un recrutement empreint d’idéologie, s’était répandu comme une traînée de poudre dans les cercles parisiens. C’est ébahi que certains avaient alors constaté que Franklin, établissement jésuite du 16e arrondissement qui alimentait historiquement les rangs des étudiants à Sciences Po, ne comptait plus aucun admis. La presse s’était fait l’écho de témoignages de candidats recalés.
Face à l’accusation de boycott, la direction s’était défendue de toute volonté de discriminer et justifiait cela par l’entrée de l’école sur la plateforme Parcoursup, qui avait provoqué un afflux mécanique de candidats.
En 2023, Mathias Vicherat, alors directeur, constatait cependant avec satisfaction que l’école n’était plus « le petit monde d’il y a 20 ou 25 ans, qui avait les mêmes origines sociales, les mêmes origines géographiques». « Beaucoup de familles bourgeoises parisiennes considéraient que Sciences Po était une forme de prébende pour leurs enfants », ajoutait-il.
Mais les temps ont changé Rue Saint-Guillaume. Cette sélection survalorisant l’engagement, plutôt à gauche, des étudiants, n’est plus au goût du jour. L’amphi Boutmy rebaptisé le 12 mars 2024 «amphi Gaza» (image ci-dessus) par des militants propalestiniens et les mobilisations qui avaient jalonné la fin de l’année, avec une forte résonance politique et médiatique, ont largement écorné l’image. Nouveau directeur arrivé à l’automne,
Luis Vassy a rapidement envoyé des signaux de retour à une procédure de sélection plus objective, basée sur l’excellence académique. Cette année, la note obtenue au bac de français a donc compté pour 60%, là où elle ne pesait qu’à 7 à 8%. Les essais qui étaient demandés aux candidats ont été supprimés. Demander à des élèves de 16 ans de démontrer leur engagement social, c’est « faire peser une responsabilité très lourde» sur leurs épaules et celles de leurs familles, estimait le directeur à l’automne 2024. [C'était surtout très idéologique.]
La valorisation du bac de français semble donc avoir eu un impact sur la procédure 2025. Luis Vassy a également pris soin de faire savoir aux grands lycées d’élite que leurs élèves étaient toujours les bienvenus. Reste que le lycée Stanislas n’a pas présenté cette année beaucoup de candidats, ce qui explique qu’un seul de ses élèves ait été admis. Outre ces lycées bien connus, Janson-de-Sailly, Saint-Michel de Picpus, mais aussi des lycées internationaux ou de l’étranger ont vu le nombre de leurs élèves progresser. Dans ce contexte, la proportion de candidats admis issus de l’Île-de-France, située en 2024 à 22%, devrait elle aussi progresser.
L’école détaillera ces données lors de sa conférence de rentrée prévue fin septembre, à l’issue de la procédure Parcoursup actuellement toujours en cours. L’occasion, aussi, de donner davantage de détails sur le retour annoncé d’une procédure écrite pour l’année 2026.
Selon des chiffres que Le Figaro s’est procurés, le lycée Louis Le Grand compte cette année 11 admis, contre 4 l’année dernière. Il est ainsi le premier établissement représenté à Sciences Po. Henri IV reste stable par rapport à 2024, avec 4 élèves admis. Du côté du privé, l’établissement catholique Franklin passe de zéro à 4. Stanislas, lui, compte un admis, contre zéro l’an dernier.
Ces données doivent être mises en regard avec le nombre de places ouvertes à Sciences Po chaque année, seulement 1000 environ, pour 18 000 candidats. Mais surtout, elles semblent traduire un retour à la recherche de l’excellence. Depuis que le concours écrit avait cédé la place en 2021 à une sélection sur dossier, agrémentée d’un entretien, l’idée d’un «malus» à l’élitisme et au privé, et d’un recrutement empreint d’idéologie, s’était répandu comme une traînée de poudre dans les cercles parisiens. C’est ébahi que certains avaient alors constaté que Franklin, établissement jésuite du 16e arrondissement qui alimentait historiquement les rangs des étudiants à Sciences Po, ne comptait plus aucun admis. La presse s’était fait l’écho de témoignages de candidats recalés.
Face à l’accusation de boycott, la direction s’était défendue de toute volonté de discriminer et justifiait cela par l’entrée de l’école sur la plateforme Parcoursup, qui avait provoqué un afflux mécanique de candidats.
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L'amphi « Gaza » de Sciences Po |
En 2023, Mathias Vicherat, alors directeur, constatait cependant avec satisfaction que l’école n’était plus « le petit monde d’il y a 20 ou 25 ans, qui avait les mêmes origines sociales, les mêmes origines géographiques». « Beaucoup de familles bourgeoises parisiennes considéraient que Sciences Po était une forme de prébende pour leurs enfants », ajoutait-il.
Mais les temps ont changé Rue Saint-Guillaume. Cette sélection survalorisant l’engagement, plutôt à gauche, des étudiants, n’est plus au goût du jour. L’amphi Boutmy rebaptisé le 12 mars 2024 «amphi Gaza» (image ci-dessus) par des militants propalestiniens et les mobilisations qui avaient jalonné la fin de l’année, avec une forte résonance politique et médiatique, ont largement écorné l’image. Nouveau directeur arrivé à l’automne,
Luis Vassy a rapidement envoyé des signaux de retour à une procédure de sélection plus objective, basée sur l’excellence académique. Cette année, la note obtenue au bac de français a donc compté pour 60%, là où elle ne pesait qu’à 7 à 8%. Les essais qui étaient demandés aux candidats ont été supprimés. Demander à des élèves de 16 ans de démontrer leur engagement social, c’est « faire peser une responsabilité très lourde» sur leurs épaules et celles de leurs familles, estimait le directeur à l’automne 2024. [C'était surtout très idéologique.]
La valorisation du bac de français semble donc avoir eu un impact sur la procédure 2025. Luis Vassy a également pris soin de faire savoir aux grands lycées d’élite que leurs élèves étaient toujours les bienvenus. Reste que le lycée Stanislas n’a pas présenté cette année beaucoup de candidats, ce qui explique qu’un seul de ses élèves ait été admis. Outre ces lycées bien connus, Janson-de-Sailly, Saint-Michel de Picpus, mais aussi des lycées internationaux ou de l’étranger ont vu le nombre de leurs élèves progresser. Dans ce contexte, la proportion de candidats admis issus de l’Île-de-France, située en 2024 à 22%, devrait elle aussi progresser.
L’école détaillera ces données lors de sa conférence de rentrée prévue fin septembre, à l’issue de la procédure Parcoursup actuellement toujours en cours. L’occasion, aussi, de donner davantage de détails sur le retour annoncé d’une procédure écrite pour l’année 2026.
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