jeudi 10 mars 2022

Autriche : échec de la politique de vaccination obligatoire anti-covid

L’Autriche abandonne l’obligation vaccinale contre le Covid-19, à peine un mois après l’entrée en vigueur de cette loi qui a eu un impact limité.

 Le gouvernement autrichien a annoncé mercredi la suspension de la loi sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19, un mois à peine après son entrée en vigueur, face à la moindre dangerosité du variant Omicron.

Une atteinte «injustifiée» aux droits fondamentaux

« Nous avons décidé de suivre l’avis de la commission des experts » et de « suspendre » le texte, a annoncé la ministre Karoline Edtstadler. « Nous ne voyons pas en ce moment la nécessité de mettre en place l’obligation vaccinale au vu du variant actuel », qui provoque des symptômes moins sévères que le variant Delta auparavant dominant, a-t-elle expliqué. « Il y a actuellement beaucoup d’arguments pour dire que cette atteinte aux droits fondamentaux n’est pas justifiée », a ajouté Mme Edtstadler, chargée de la Constitution.

La loi était entrée en vigueur le 5 février, une mesure inédite dans l’Union européenne (UE) et qui avait suscité une forte opposition d’une partie de la population de 8,9 millions d’habitants. L’ensemble des résidents de plus de 18 ans dans ce pays de 8,9 millions d’habitants étaient concernés, à l’exception des femmes enceintes, de ceux qui ont contracté le virus il y a moins de 180 jours et enfin de ceux qui peuvent se faire exempter pour raisons médicales. Les contrôles devaient débuter mi-mars, avec des sanctions variant de 600 à 3 600 euros. Des voix s’étaient élevées pour revoir le texte, alors que l’Autriche a mis fin début mars à la plupart des restrictions sanitaires.

Ces derniers mois, le taux de vaccination contre le Covid-19 n’a que peu progressé en Autriche. Début novembre dernier, alors que la menace de vaccination obligatoire planait, celui-ci était de 67 % pour la première dose. Fin décembre, il frôlait les 75 %. Depuis, il a fait du surplace. Même avec l’entrée en vigueur de la loi début février, ce taux de primo-vaccination est aujourd’hui de 76,3 %.