jeudi 10 août 2017

Novlangue — « migrant » le mot amalgame

Extrait d’un article intéressant du Devoir sur le succès récent du mot « migrant » dans les médias et les ONG.

Peut-on critiquer les réfugiés ? Non. Tout simplement non : les demandeurs d’asile qui sont vraiment des réfugiés ne méritent pas de critiques ; ils méritent notre aide et notre compassion devant leur souffrance. Peut-on critiquer l’immigration légale ? Oui et non : on peut s’interroger sur nos seuils et sur la manière dont nous gérons et intégrons notre immigration légale, mais elle n’est pas, à titre de concept, condamnable en elle-même. Peut-on critiquer l’immigration illégale ? Tout à fait. Un immigrant illégal est — c’est dans le nom — en situation d’illégalité, qui par définition ne doit pas être tolérée dans un État de droit.

Or, parler de « migrant », c’est mettre tous ces concepts — demandeur d’asile, réfugié, immigrant légal, immigrant illégal — dans un même panier, le plus souvent accompagné d’un parfum de misère humaine pour susciter la sympathie et entourer le mot d’une aura d’intouchabilité.

Par là, toute critique de la gestion de l’immigration légale (seuils d’accueil, mesures d’intégration, critères d’entrée, etc.) ou toute lutte contre l’immigration illégale devient assimilable à une oppression envers les réfugiés, qui font aussi partie de ce creuset — rendant la chose immédiatement odieuse au travers de ce sophisme associatif.

Pourtant, en 2017, il s’agit de sujets de société extrêmement importants qui ne doivent pas être soustraits à la réflexion civique. En confisquant ces nuances dans le mot « migrant », on censure le discours public et toute la réflexion collective s’appauvrit. Il est temps pour nos médias et nos dirigeants de faire la part des choses. À commencer par ne plus parler de « migrants » et effectuer les distinctions qui s’imposent.



Disney inclut un couple lesbien interracial dans un dessin animé

Le réseau Disney fait preuve de « diversité » en montrant un couple lesbien interracial dans l’un des épisodes du dessin animé Docteur La Peluche. La rééducation des tout-petits ne peut pas commencer assez tôt.




Mathieu Bock-Côté : revaloriser le travail des enseignants

On le sait, l’école va bientôt recommencer. C’est un bon moment pour réfléchir à son rôle et c’est ce que nous invite à faire la Commission jeunesse du Parti libéral.

Elle propose une réflexion sur la condition enseignante. Son objectif : revaloriser les enseignants. Spontanément, tout le monde applaudira. Ils ont une tâche essentielle, vitale, irremplaçable, et ne sont pas toujours traités à la hauteur de celle-ci.

Mais comme on dit, le diable se cache dans les détails. Que veulent dire les jeunes libéraux lorsqu’ils prétendent revaloriser la profession enseignante ?

Culture

Essentiellement, ils proposent la création d’un ordre des enseignants. C’est-à-dire qu’ils veulent créer un machin corporatiste.

Le président des jeunes libéraux a ajouté que les enseignants devraient aussi, pour s’adapter à leur époque, suivre une formation technologique tout au long de leur vie. Ils seraient ainsi de meilleurs pédagogues.

C’est pourtant une fausse piste.

Certes, les enseignants doivent se perfectionner tout au long de leur existence. Mais il n’est pas certain que ce soit dans le sens voulu par nos jeunes libéraux, qui cèdent aux préjugés technophiles de notre époque.

Car que veut dire se perfectionner, pour un professeur ? Cela veut dire qu’il doit se cultiver toute sa vie, et pour cela, il doit lire. Cela veut dire qu’il doit aller bien au-delà du programme qu’il doit transmettre et devenir un véritable maître de sa discipline.

Le professeur de français approfondira sa connaissance de la littérature. Le professeur d’histoire celle de l’histoire. Le professeur de la géographie celle de la géographie. Et ainsi de suite.

Peu à peu, et grâce à l’expérience, l’enseignant deviendra plus qu’un simple transmetteur de connaissances : il incarnera sa matière, il la fera vivre, il donnera envie de s’y plonger, et il suscitera des vocations.

On l’oublie souvent, mais il suffit qu’un élève rencontre dans son parcours scolaire un grand professeur pour voir sa vie bouleversée. Il découvrira un monde qu’il ne connaît pas encore : celui de la vie de l’esprit. Il pourrait bien se faire happer par elle et ne plus avoir envie d’en revenir.

Mais pour cela, il faut que les enseignants puissent enseigner. Cela ne va plus de soi. On a bureaucratisé leur métier comme ce n’est pas possible. On les écrase sous la paperasse.

Autorité

Et ils doivent en plus gérer tous les cas problèmes qu’on inscrit dans leurs classes.

Il suffit malheureusement de quelques étudiants dispersés ou perturbés pour gâcher une année.

Ils peuvent ruiner l’atmosphère nécessaire à la transmission du savoir.

Il y a des limites à permettre à quelques trublions de faire la loi dans une classe. Il y a des limites à inclure des élèves à problèmes dans une classe au nom de l’inclusion.

Tout cela pour dire qu’il faut effectivement revaloriser la profession enseignante. Mais que cela veut dire revenir à l’essence de ce métier.

Et qu’il faut, comme société, revaloriser la culture générale et la vie de l’esprit.