mardi 6 janvier 2009

Tolérance en action — Deux élèves en retenue à l'école l'Envolée de Granby

Lidia et Audrey Bernier étaient en classe, hier... alors que tous leurs copains étaient en congé. La direction de l'école secondaire L'Envolée leur a imposé cette sanction en raison de leurs absences au cours gouvernemental de formation morale et religieuse, appelé d'éthique et culture religieuse (ÉCR).

Depuis le début de l'année scolaire, Lidia, 13 ans et Audrey, 12 ans, ont manqué tous leurs cours d'éthique et culture religieuse. « Je refuse qu'elles suivent ce cours », a lancé leur père, Benoit Bernier, au cours d'une entrevue téléphonique, hier après-midi à la journaliste de la Voix de l'Est.

M. Bernier dit avoir reçu le vendredi 2 janvier la lettre de L'Envolée lui signifiant que ces filles seraient en retenue le 5 janvier (hier), une journée de congé pour les élèves. Seul le personnel était au boulot. « La direction aurait pu les mettre en retenue une journée de classe normale », déplore Benoit Bernier.

Audrey et Lidia ont dû tuer le temps de 9h à 12h et de 13h à 15h, hier. « Elles font ce qu'elles veulent», a fait savoir M. Bernier. Les jeunes filles devront répéter l'expérience le 20 février, une autre journée pédagogique prévue au calendrier scolaire.

« Le temps de présence en classe de 180 jours par an doit être respecté, note Sandra Thibodeau, coordonnatrice des communications à la commission scolaire du Valdes-Cerfs. La direction a décidé de les laisser accumuler les absences avant qu'il y ait une première reprise de temps. » Mme Thibodeau soutient «qu'il n'est pas rare» qu'un élève ayant manqué plusieurs cours doive rattraper le temps perdu lors d'une journée pédagogique.

Apprécions la réponse bureaucratique : « Il faut amener l'élève à comprendre qu'il doit fréquenter l'école », explique la coordonnatrice aux commu­nications alors que les élèves sont en réalité assidues sauf au cours obligatoire de morale et de culture religieuse d'État.

Cette sanction imposée à ses filles ne dissuade pas Benoit Bernier. Lidia et Audrey continueront de déserter le cours d'ÉCR. « Les valeurs que j'inculque à mes enfants, ça me regarde, dit-il. Je ne veux pas qu'elles soient perdues et mêlées dans leurs croyances », ajoute-t-il en faisant référence aux six religions qui sont abordées dans le cours d'ÉCR.

M. Bernier n'est pas inquiet pour la suite des choses. « L'école ne peut pas expulser mes filles parce qu'elles manquent un cours, considère-t-il. Le code de vie de l'école prévoit l'expulsion dans le cas où une faute grave est commise. »

Que peut-il arriver aux jeunes filles si elles poursuivent leur boycott ? « La situation va devoir être évaluée, se limite à dire Sandra Thibodeau. Les parents doivent jaser avec la direction pour le savoir. » La coordonnatrice relève que la direction de l'école a communiqué avec M. Bernier en décembre pour discuter de la situation.

L'Envolée est la seconde école secondaire à serrer la vis aux élèves qui s'absentent du cours d'ÉCR. À la mi-décembre, l'école J.-H.-Leclerc avait suspendu six jeunes pour une journée. Pour retourner à l'école, les élèves devaient signer un contrat de réintégration ce qu'ils n'ont pas fait.

Les parents de Valcourt ne craignent pas les suspensions

La Tribune de Sherbrroke nous apprend que quoi qu'en pensent les commissions scolaires, les parents qui se mobilisent pour retirer leurs enfants du cours d'éthique et culture religieuse (ECR) ont bien l'intention de continuer au retour du congé des Fêtes. Le service de bénévoles mis en place à Valcourt au début de l'année scolaire continuera d'encadrer les enfants touchés par le boycott.

VALCOURT - À Valcourt, ils étaient une vingtaine d'enfants au début de l'année scolaire à être exemptés du nouveau cours d'ECR. Au retour en classe cette semaine, ils y aura 19 à 20 retraits pour le primaire dont 4 avec le support de bénévole et 3 au secondaire toujours avec le support de bénévole.

« Si les gens n'avaient pas reçu autant de menaces des écoles et de la commission scolaire, nous serions beaucoup plus. Les parents ont eu peur et on a perdu beaucoup de gens », affirme Sylvain Lamontagne, père de deux enfants et instigateur du boycott dans la région.

En septembre dernier, les parents de Valcourt étaient les premiers à s'organiser de manière aussi structurée. Lors des cours d'ECR, des bénévoles vont chercher les enfants à l'école et les amènent à la salle paroissiale où ils étudient le temps d'une période.

Pour la première fois, l'école J.-H. Leclerc de Granby a suspendu un peu avant Noël sept élèves qui s'absentaient répétitivement du cours. Une décision qui a fait bondir M. Lamontagne. « Là, ils pénalisent les élèves dans toutes les matières, ça n'a pas de bon sens », dit-il. « On appuie ces parents-là et on a vraiment hâte de voir ce qui va se passer », poursuit-il.

La Commission scolaire des Sommets a indiqué qu'elle jouait de prudence dans ce dossier, puisqu'il y a présentement un recours collectif devant la Cour supérieure du Québec. De fait, les absences sont gérées de la même façon depuis le début de l'année et il n'en tient qu'à la direction de chacun des établissements d'appliquer des sanctions. « Quand ils ont vu qu'on ne reculait pas dans nos demandes, ils ont décidé de nous laisser faire », affirme M. Lamontage.

« On est en droit de pouvoir choisir pour nos enfants. On est là pour le bien-être de nos enfants et pour défendre nos croyances et nos libertés. En ne faisant rien, c'est comme si on disait qu'on était d'accord avec le modèle
que le ministère nous impose ».

L'absence aux cours d'éthique et culture religieuse entraîne une note de zéro sur le bulletin pour cette matière et ne devrait pas compromettre le passage scolaire. « On sent que les parents sont mieux informés sur le sujet. Ça se mobilise de plus en plus sur le terrain », indique M. Lamontagne.

Belgique — capsules gouvernementales sur la religion et les jeunes enfants

Le programme belge Yapaka est présenté comme « un programme de prévention de la maltraitance à l’initiative du Ministère de la Communauté française de Belgique ». Le site Yapaka propose une série de vidéos et de témoignages divers.



Chapitre religion. Visionner les deux vidéos suivantes et comparer attentivement le traitement et la sélection :
  • Les enfants non chrétiens (et le plus souvent non européens) sélectionnés valorisent leur religion : « J’aime bien la religion d’où je suis ». « On a un livre spécial ».
  • Les enfants européens ont appris le message ambiant relativiste qu'il faut tolérer les autres religions :« Ça nous apprend des choses sur les autres ». « Pour nous ça change rien »
  • Ensuite les blondinets et chrétiens sélectionnés sont nettement moins respectueux (petits rires) et plus dubitatifs quant au christianisme : « Jésus, il nous fait faire des trucs », « J’aimerais bien avoir des preuves », « À l’église, je boude », « Moi, j’aime pas ». « Pour passer le temps ». « On essaye d’y croire, on l’a pas vu ».
  • Les enfants hindouistes sont sérieux.


Évidemment, on nous dira que c'est le simple reflet de la population : les « Belges n'y croient plus » (on ne montre aucun enfant croyant, tous sont sceptiques, on peut donc rire de cette religion à l'écran), les immigrés eux croient encore (il faut les respecter). Mais quel est l'intérêt de diffuser l'avis de ces jeunes auprès d'autres jeunes ? Renforcer la pression des paires et un certain conformisme « jeuniste » ?