samedi 7 juin 2025

Des chercheurs anglophones dénoncent le guide gastronomique Michelin comme étant « raciste, eurocentré et élitiste »...

Le guide Michelin des restaurants serait raciste, eurocentrique et élitiste, affirment des universitaires.

Le célèbre guide, publié pour la première fois par la société française de pneumatiques en 1900, couvre aujourd'hui plus de 30 pays et s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires.

Son système de notation par étoiles - une étoile pour une cuisine de haute qualité, deux pour l'excellence et les célèbres trois étoiles pour une cuisine exceptionnelle - est convoité par les restaurateurs du monde entier. De nombreux cuisiniers le considèrent comme l'honneur suprême et les chefs étoilés, tels que Gordon Ramsay et Heston Blumenthal, sont souvent devenus des célébrités à part entière.

Dans la version la plus récente du guide pour la Grande-Bretagne et l'Irlande, qui contient 1 147 restaurants, 220 sont étoilés, dont le premier restaurant grec à recevoir cette distinction, un restaurant anglo-thaïlandais et un restaurant coréen. Deux restaurants d'Afrique de l'Ouest situés dans le quartier londonien de Fitzrovia ont été étoilés en 2024.

Malgré une certaine variété dans les guides, les critiques affirment que l'approche de Michelin est généralement « trop locale » et qu'elle ignore « d'immenses pans du monde ».

Ces omissions pourraient être dues au racisme, suggère Tulasi Srinivas, professeur d'anthropologie, de religion et d'études transnationales à l'Emerson College, à Boston.

« Il n'y a pas de Guide Michelin en Inde, l'une des plus grandes et des plus anciennes cuisines du monde, ni en Afrique avec sa multiplicité de saveurs culturelles. Vous prendrez un peu de racisme avec le bœuf bourguignon ? », écrit-elle dans un blog sur le site The Conversation.

Au lieu de promouvoir les restaurants d'autres régions du monde, elle reproche au guide « intrinsèquement élitiste » de célébrer des procédés gastronomiques européens « obscurs » tels que la « cuisine au feu » à Stockholm et la « gastronomie moléculaire » en Espagne.

« Malgré un mouvement visant à décoloniser l'alimentation en repensant aux héritages coloniaux du pouvoir et aux modes d'alimentation extractifs, le guide Michelin a tiré sa réputation de la cuisine européenne métropolitaine », a-t-elle déclaré.

L'expansion du guide Michelin dans de nouvelles régions est souvent financée par les offices du tourisme ou les gouvernements locaux. La Thaïlande, par exemple, a payé plus de 5,5 millions de dollars canadiens (3,5 millions d'euros) pour que le guide classe les restaurants de Bangkok. Selon le professeur, cet arrangement s'apparente à du « chantage » : des étoiles en échange d'argent.

D'autres universitaires décrivent le guide Michelin comme le « gardien » de la gastronomie, privilégiant les restaurants blancs et eurocentriques et contrôlant les styles de cuisine qui valent la peine d'être payés plus cher.

Zeena Feldman, professeur de culture numérique au King's College de Londres, a comparé les critiques des influenceurs alimentaires sur les médias sociaux au guide Michelin et a conclu que le premier donnait la parole à des « cuisines sous-représentées » de différentes parties du monde. « Culturellement et économiquement, la critique gastronomique sur Instagram est beaucoup plus inclusive que celle du guide Michelin », a-t-elle déclaré dans un blog séparé sur le site The Conversation.

Mais les partisans du guide ont répliqué. Chris Watson, un ancien inspecteur du guide Michelin qui dirige un cabinet de conseil en ressources humaines, a rejeté les allégations de racisme et a déclaré qu'il y aurait toujours un élément d'exclusivité dans les guides gastronomiques qui notent les restaurants.

« Michelin a introduit un prix «Bib Gourmand» représentant des expériences gastronomiques d'un bon rapport qualité-prix, et il y a actuellement plus de 3 200 Bib Gourmand dans les guides Michelin du monde entier », a-t-il déclaré.

« Il a également introduit l'étoile verte, en 2020, pour récompenser les restaurants qui utilisent 100 % d'ingrédients locaux - ce qui est loin d'être élitiste. Il existe d'ailleurs une multitude de restaurants indiens dans le monde qui ont reçu ces étoiles. C'est loin d'être raciste ».

Une porte-parole du Guide Michelin a déclaré : « Le Guide Michelin évalue toutes les cuisines selon cinq critères universels, sans quotas ni favoritisme eurocentrique. Son expansion au-delà de l'Europe l'a conduit à être présent aujourd'hui dans plus de 60 destinations dans le monde, du Mexique à la Thaïlande, en passant par le Brésil et la Turquie. Le guide célèbre la richesse et la diversité des cultures culinaires en mettant en avant plus de 200 styles de cuisine, résultat d'inspections rigoureuses menées par des inspecteurs de plus de 30 nationalités.

Trésind Studio, le premier restaurant indien de Dubaï récompensé par trois étoiles Michelin, El Califa de León, une Taquería étoilée au Mexique, les célèbres hawker centers de Singapour ou encore les kebab shops d'Istanbul sont autant d'exemples qui illustrent parfaitement cette ambition : célébrer l'excellence culinaire universelle, sans frontières.

Cette diversité se reflète également dans le large éventail de prix pratiqués par les restaurants sélectionnés par le guide Michelin. Par exemple, certains établissements étoilés en France proposent des menus de trois plats pour moins de 40 euros, tandis que certains restaurants étoilés en Asie servent des plats pour moins de 10 dollars américains ».

Source : The Telegraph


vendredi 6 juin 2025

Canada — Le Premier ministre Carney déclare que les valeurs de l'Aïd sont des valeurs canadiennes

Carney affirme devant l'Association musulmane canadienne à Ottawa que tous les Canadiens, citoyens d'un « pays divers » « doivent se rassembler » autour des valeurs de l’Aïd :

« Ce sont des valeurs musulmanes. Ce sont des valeurs canadiennes. »

Aujourd'hui, le 6 juin 2025, les musulmans célèbrent l'Aïd al-Adha, également appelée Aïd el-Kébir ou fête du sacrifice.

Les valeurs de l'Aïd al-Adha, ou Aïd el-Kébir, tournent autour de plusieurs principes fondamentaux ancrés dans la tradition islamique :

  • Soumission à Dieu (Tawhid) : L'Aïd al-Adha commémore la soumission totale du prophète Ibrahim à la volonté divine, illustrée par son acceptation de sacrifier son fils Ismaël avant que Dieu ne lui fournisse un bélier. Cette valeur souligne l'obéissance et la foi en Dieu.
  • Sacrifice : Le rituel du sacrifice d’un animal (souvent un mouton) symbolise le don de soi et le partage. La viande est traditionnellement divisée en trois parts : une pour la famille, une pour les proches et une pour les musulmans plus démunis, mettant en avant la solidarité et la charité intramusulmanes.
  • Solidarité et communauté musulmanes : L'Aïd est un moment de rassemblement familial et communautaire. Les musulmans se réunissent pour prier, partager des repas et renforcer les liens sociaux, incarnant l’unité et l’entraide.

L’Association musulmane canadienne n’admet pas être un organe des Frères musulmans. Or, selon Florence Bergeaud-Blackler, présidente du Centre européen de recherche sur le frérisme, et d’autres chercheurs, elle applique la taqîya : dissimulation et entrisme, c’est-à-dire cacher ses intentions réelles pour s’adapter et mieux servir les objectifs islamistes globaux des Frères musulmans: l’instauration progressive d’un État islamique mondial. Deux documents stratégiques l’illustrent : le mémorandum explicatif de 1991 et « Le Projet » de 2001, qui détaillent la conquête par l’infiltration et la manipulation sociale. 

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En 2020, Macron promettait la guerre à l’islamisme… En 2021, il s’en prend à l’école à la maison, sans aucun lien prouvé avec une instrumentalisation islamiste. 

Pendant ce temps, l’islamisme gagne du terrain dans l’école publique. Mais là : on tergiverse…



Immigration — plus difficile de trouver un boulot pendant l'été pour les jeunes

Les jeunes de 15-19 ans ont de la difficulté à se trouver un emploi: comment décrocher un emploi quand 

Le taux de chômage des 15 à 19 ans est trois fois plus élevé que pour l’ensemble de la population québécoise, soit 17 % contre 5 %.

En mai 2025, les offres d’emploi estivales ont chuté de 22% par rapport à l’an dernier.

« Prof de secondaire 5 ici, mes élèves sont découragés. Très difficile de se trouver une job », confie une lectrice du Journal de Montréal.

« Ma fille à l’université est rendue à plus de 70 CV et aucune réponse », ajoute une autre.

« Les jeunes trouvaient des emplois partout il y a deux ans alors qu’il y avait pénurie de main-d’œuvre et maintenant, c’est l’inverse: les postes d’entrée se comblent très rapidement et la compétition est très forte, ce qui pénalise les jeunes », déclare Cynthia Brouillard, conseillère en développement professionnel auprès de Carrefour Jeunesse Emploi.

Forte baisse des offres d'emploi d'été (en rouge pour 2025)

Il y a entre 500 et 600.000 jeunes de 15 à 19 ans au Québec.

Selon l’Institut de la statistique du Québec, au 1er janvier 2024, le Québec comptait 560 000 résidents non permanents (immigrants temporaires légaux), comprenant :
  • 234 000 travailleurs étrangers temporaires,
  • 177 000 demandeurs d’asile,
  • 124 000 étudiants internationaux (certains avec permis de travail).

Échange au parlement à Ottawa, la députée conservatrice Michelle Rempel Garmer demande : « Pourquoi les libéraux ont-ils fait venir un demi-million d’étudiants étrangers au Canada alors qu’il y avait une pénurie massive de logements et que les jeunes ont des difficultés à trouver des emplois ? »

Le ministre de l'Immigration Diab : « Ces chiffres sont inexacts ; c'est de la désinformation ! »

Rempel Garner : « J'ai tiré ces chiffres du site Web du ministre. » [colonne FO, total : 516.275]

Au Canada, les visas pour les étudiants étrangers, officiellement appelés permis d'études, sont octroyés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), un ministère du gouvernement fédéral. 

Bien que l'IRCC soit l'autorité fédérale, les provinces (comme le Québec) peuvent avoir des exigences supplémentaires. Par exemple, au Québec, les étudiants doivent obtenir un Certificat d'acceptation du Québec (CAQ) auprès du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration (MIFI) avant de demander un permis d'études à l'IRCC.

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jeudi 5 juin 2025

Les Britanniques blancs deviendront une minorité d'ici à 2063

Les Britanniques blancs, qui représentent actuellement 73 % de la population, passeront à 57 % d'ici à 2050, avant de devenir une minorité d'ici à 2063.

L'évolution démographique ethnique du Royaume-Uni, sous l'effet de l'immigration, devrait entraîner des changements spectaculaires

Selon un rapport, les Britanniques blancs deviendront une minorité au sein de la population britannique d'ici les 40 prochaines années.

Une analyse des taux de migration, de natalité et de mortalité jusqu'à la fin du XXIe siècle prévoit que les Britanniques blancs passeront de leur position actuelle de 73 % de la population à 57 % d'ici 2050, avant de devenir une minorité d'ici 2063.

Les recherches menées par le professeur Matt Goodwin de l'université de Buckingham suggèrent que d'ici la fin du siècle, la part des Britanniques blancs dans la population pourrait être tombée à environ un tiers (33,7 %).

Elles prévoient une forte augmentation de la proportion de la population britannique composée d'immigrants nés à l'étranger et de deuxième génération, qui passerait de moins de 20 % à 33,5 % au cours des 25 prochaines années.

D'ici 2100, six personnes sur dix au Royaume-Uni ne seront pas nées au Royaume-Uni ou auront au moins un parent immigrant.

La population musulmane, qui représente actuellement 7 %, devrait passer à plus d'une personne sur dix (11,2 %) au cours des 25 prochaines années et représenter une personne sur cinq (19,2 %) de l'ensemble de la population britannique d'ici la fin du siècle.

Le professeur Goodwin, professeur honoraire à l'université du Kent, a déclaré que cette étude, basée sur les données de l'Office national des statistiques (ONS) et du recensement, soulevait « des questions profondes sur la capacité de l'État britannique à absorber et à gérer un changement démographique d'une telle ampleur ».

Dans son rapport, il a déclaré que ces conclusions ne manqueraient pas de susciter « une anxiété, une inquiétude et une opposition politique considérables » parmi de nombreux électeurs favorables à une réduction de l'immigration et à un ralentissement du rythme du changement afin de préserver « les symboles, les traditions, la culture et les modes de vie du groupe majoritaire traditionnel ».

Le professeur Goodwin a déclaré : « Leurs préoccupations devront être reconnues, respectées et prises en compte si le Royaume-Uni veut éviter des turbulences politiques et une polarisation considérables dans les années et les décennies à venir. »

Son rapport fait suite à une période de migration légale et illégale sans précédent – atteignant un niveau record de 906 000 personnes sous le gouvernement conservateur en 2023 – et à des mesures répressives, notamment le livre blanc publié ce mois-ci par le Parti travailliste proposant de restreindre les droits des migrants à vivre, travailler et étudier au Royaume-Uni.

Il a déclaré : « D'ici la fin du siècle, la plupart des habitants de ces îles ne pourront pas retracer leurs racines dans ce pays au-delà d'une ou deux générations.

D'ici 2100, selon nos projections, six personnes sur dix au Royaume-Uni ne seront pas nées au Royaume-Uni ou de parents nés au Royaume-Uni.

Cela soulève d'énormes questions quant à la capacité de notre pays et de nos dirigeants à unir la population autour d'un sentiment commun d'identité, de valeurs, de modes de vie et de culture, et à éviter le risque très réel que nous devenions ce que Sir Keir Starmer a qualifié en mai d'« île d'étrangers ».

En 2022, le recensement a révélé que Londres et Birmingham étaient devenues des villes à minorité blanche britannique.

L'étude a comparé l'identité ethnique (comprenant les Britanniques blancs, d'autres groupes blancs tels que les Irlandais, les Gitans, les Roms et d'autres Européens, et les non-Blancs), l'identité religieuse des non-musulmans par rapport aux musulmans, et le pays de naissance en comparant les personnes nées au Royaume-Uni avec celles nées à l'étranger.

Elle a projeté les populations en appliquant les taux de fécondité, de mortalité et de migration spécifiques à l'âge et au sexe à une population de base de 2022 dérivée des dernières données du recensement britannique. Ces projections ont été calibrées par rapport aux projections démographiques nationales de l'ONS basées sur 2022.

La population étrangère de Londres a augmenté de près d'un million au cours de la dernière décennie.
Les populations nées à l'étranger et musulmanes ont été estimées avoir des taux de fécondité plus élevés.

Ainsi, alors que le taux de fécondité des personnes nées au Royaume-Uni était de 1,39, il était de 1,97 pour les personnes nées à l'étranger. Pour les musulmans, il était de 2,35, et pour les non-musulmans, de 1,54.

L'étude prévoit que la part de la population britannique blanche passera de 73 % à 44 % d'ici 2075, et à 33,7 % d'ici 2100.
La part des non-Blancs passera de 19,7 % à 34,8 % d'ici 2050, à 48,1 % d'ici 2075 et à 59,3 % d'ici 2100.

L'analyse suggère que la population blanche, comprenant à la fois les Britanniques blancs et les autres Blancs, deviendra minoritaire en 2079.

La part de la population britannique non musulmane diminuera progressivement, passant de 93 % en 2025 à 88,8 % en 2050, puis à 84,8 % d'ici 2075 et enfin à 80,8 % d'ici 2100, selon cette étude.

L'analyse suggère que la part de la population née au Royaume-Uni passera de 81 % à 39 % entre 2025 et 2100, tandis que la part de la population née à l'étranger passera d'un peu plus de 18 % à près de 26 % au cours de la même période.

Lorsque l'on ajoute les enfants aux personnes nées à l'étranger, la proportion de la population née à l'étranger et de deuxième génération devrait atteindre 33,5 % de la population totale du Royaume-Uni en 2050, 47,5 % en 2075 et 60,6 % en 2100, selon l'analyse.

Le rapport indique : « En d'autres termes, d'ici la fin du siècle, soit en 2100, selon les tendances actuelles, environ six personnes sur dix au Royaume-Uni ne seront pas nées au Royaume-Uni ou de parents nés au Royaume-Uni. »

Source : Daily Telegraph

mercredi 4 juin 2025

2350 étudiants étrangers ont demandé l’asile au Québec depuis le début de 2025

Le nombre d’étudiants étrangers qui prétendent être des réfugiés continue de grimper. Malgré des contrôles plus stricts imposés par Québec et Ottawa, les écoles québécoises sont toujours massivement utilisées comme tremplins d’immigration pour obtenir un statut de réfugié par des ressortissants arrivés au pays grâce à un permis d'études.

Selon les données obtenues auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), 2350 étudiants étrangers ont demandé l’asile au Québec au cours des quatre premiers mois de l’année. C’est la moitié du nombre de requêtes enregistrées en 2024, et autant que pour l’année 2023 en entier.


Si la tendance se maintient au cours des prochains mois, un nouveau record de ressortissants admis dans un établissement d’enseignement québécois et ayant requis un statut de réfugié pourrait donc être fracassé.

Selon le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, le résultat du resserrement des règles tarde à se faire sentir parce que les permis d’études octroyés dans le passé sont encore valides.

"Les permis d’études sont généralement valables pour la durée du programme d’études, qui s’étend souvent sur plusieurs années. En guise d’exemple, une personne ayant demandé l’asile en 2024 peut l’avoir fait avec un permis d’études approuvé en 2022", explique la porte-parole du ministère, Isabelle Dubois.

Dans les dernières années, l’augmentation du nombre de visas de résident temporaire octroyés par Ottawa s'est accompagnée d'une hausse majeure du nombre de demandeurs d'asile.

Face à de nombreux abus du système, des mesures ont été prises pour améliorer l’intégrité des processus d’immigration, dont celui destiné aux étudiants étrangers.

Près de 12 000 étudiants ont demandé l’asile depuis 2020

Le nombre d’étudiants étrangers devenus demandeurs d’asile a explosé depuis cinq ans au Québec, passant de 340 personnes en 2020 à 5535 personnes en 2024.


Pour l’ensemble de la province, ce sont 11 865 étudiants étrangers qui ont fait une requête pour obtenir un statut de réfugié, à ce jour.

Selon Ottawa, un demandeur d’asile est une personne qui demande la protection du Canada parce qu'elle ne se sent pas en sécurité dans son pays pour diverses raisons comme une menace à sa vie ou un risque de torture.

"Le nombre de demandes d'asile ne reflète pas la qualité ou la rigueur de l'évaluation préalable d'un visa, d'un permis d'études ou d'un permis de travail. Au moment de la demande, tous les demandeurs de statut de résident temporaire doivent convaincre un agent qu'ils ont des liens suffisants avec leur pays d'origine, notamment en ce qui concerne leur situation familiale et économique, et qu'ils quitteront le Canada à l'expiration de leur statut", souligne la responsable des relations avec les médias d’IRCC, Isabelle Dubois.

"Certains résidents temporaires viennent au Canada en tant que véritables visiteurs, étudiants ou travailleurs et choisissent ensuite de demander l'asile en raison de l'évolution [prétendue] de la situation dans leur pays d'origine", précise-t-elle.

L’UQAC toujours au sommet du classement

L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) remporte la palme dans la province avec 1145 ressortissants étudiants qui ont demandé l’asile depuis 2020. Elle est suivie de près par l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui compte 1005 demandes pour la même période.

Entre janvier et avril 2025, 190 personnes admises dans un des programmes de l’UQAC ont d’ailleurs demandé la protection du gouvernement canadien. Seul le campus Trois-Rivières du Collège Ellis a coiffé l’université saguenéenne à ce chapitre avec 215 demandes d’asile depuis le début de l’année.

La direction de l’UQAC assure qu’elle ignorait que la problématique continue de prendre de l’ampleur. L'établissement a refusé la demande d’entrevue de Radio-Canada.

"Il s’agit d’une situation préoccupante, mais pour laquelle nous n’avons malheureusement aucun contrôle", indique par écrit la porte-parole de l’université, Marie-France Audet.

"Nous ne sommes pas en mesure de connaître les intentions des étudiants internationaux au moment de leur admission. Nous les sélectionnons en fonction de leur dossier académique. C’est la première étape de leur démarche. Par la suite, chacun fait ses demandes de permis auprès des gouvernements, ce volet ne dépend pas de nous. Ceux qui entrent au Canada et qui prennent un autre chemin, nous n’avons aucun moyen de le savoir", ajoute-t-elle.

Appât du gain des établissements

L’université a été montrée du doigt récemment concernant son laxisme dans la sélection de la clientèle internationale. Des sources ont indiqué qu’il s’agit d’une "passoire" et que l’établissement qui accueille un très grand nombre d’étudiants étrangers a été aveuglé par l’appât du gain.

La population étudiante étrangère a quintuplé dans les 10 dernières années à l’UQAC. Actuellement, un étudiant sur trois provient de l’international.

Une enquête de Radio-Canada avait révélé en avril qu’un réseau d’organisations africaines malveillantes offrait de fausses lettres d’admission de l’université à de futurs étudiants africains ou permettait de demander l’asile sans même fréquenter l’établissement scolaire.

Long délai de traitement des demandes 

Depuis décembre 2012, 280 825 demandes d’asile déférées n’ont pas encore été réglées au Canada d’après la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.

Selon l’avocat spécialiste en immigration Richard Kurland, qui s’intéresse depuis longtemps au commerce lucratif entourant les permis d’études, si quelqu’un dépose une demande d’asile aujourd’hui, il n’y a pas d’audience avant 2029 pour la traiter.

"À moins qu’Ottawa n’augmente les ressources pour accélérer le processus, c’est devenu une cible facile pour les abus", affirme l’avocat. [Une autre solution consisterait à refuser en bloc des demandes de prime abord fantaisistes provenant d'étudiants de pays où la situation n'a pas changé dramatiquement depuis la demande de visa étudiant.]

Selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, lorsqu’un demandeur d’asile est en attente d’une décision, il peut bénéficier de l’aide sociale, de l’éducation, des services de santé, de l’hébergement d’urgence et de l’aide juridique.

Richard Kurland croit que la solution est de diminuer le nombre de visas délivrés. Selon lui, Ottawa doit encore hausser le montant des ressources financières requises pour étudier au Canada.

Le gouvernement devrait "exiger la preuve que la personne possède suffisamment d’argent en banque pour couvrir toute la durée des études au Canada".

"Cela réduira le nombre total de permis d’études. De plus, comme les personnes [qui obtiennent le permis] seront riches, elles bénéficieront d’un niveau de vie extrêmement élevé dans leur pays d’origine, ce qui les incitera moins à demander le statut de réfugié", soutient-il.

Selon l’avocat spécialiste en immigration Richard Kurland, les demandes d'asile liées aux permis d'étude sont « une cible facile pour les abus ». 

Québec a déjà annoncé vouloir revoir ses exigences financières pour les étudiants étrangers.

L’avocat Richard Kurland croit qu’on doit apprendre des erreurs de nos voisins du sud.

"On a déjà vu ce rodéo. Aux États-Unis, il fallait attendre 30 ans pour obtenir une audience sur le statut de réfugié, et c’est ainsi que les Américains se sont retrouvés avec 11 millions de clandestins… et le président Trump."

Plus de 1200 demandeurs d’asile au Saguenay-Lac-Saint-Jean

L’UQAC n’est pas le seul établissement scolaire de sa région à voir ses étudiants étrangers se transformer en demandeurs d’asile.

Neuf autres écoles font partie des statistiques du ministère. Le pavillon Oasis du centre de formation professionnelle du Grand-Fjord cumule 25 requêtes de statut de réfugié depuis 2020.

Les cégeps de Jonquière et de Chicoutimi suivent de près avec respectivement 20 et 15 demandes d’asile.

Au total, les établissements du Saguenay–Lac-Saint-Jean ont cumulé un peu plus de 1200 demandes d’asile dans les cinq dernières années. Cela représente 10 % du nombre total des demandes d’immigrants temporaires arrivés au Québec avec un permis d’études.

Récemment, Radio-Canada a d'ailleurs révélé que, tout comme les universités, les cégeps ont pâti du recrutement d’étudiants africains par des agences malveillantes.


mardi 3 juin 2025

Pourquoi l'IA n'a pas remplacé votre emploi (pour l'instant)

Presque chaque semaine, le monde de la recherche se rapproche de l’intelligence artificielle générale.

Les modèles d’IA les plus avancés exécutent à présent une gamme stupéfiante de tâches, allant de la rédaction de rapports fouillés à la génération de vidéos à la demande. Les hallucinations, autrefois fréquentes, deviennent peu à peu l’exception.

Il n’est guère surprenant, dès lors, que nombre de nos contemporains redoutent de se retrouver bientôt relégués au rang d’accessoires ou d'inutiles. Plus tôt cette année, les recherches mondiales sur Google pour « chômage lié à l’IA » ont atteint un sommet historique. Dans des métropoles telles que Londres ou San Francisco, la question « Combien de temps penses-tu encore rester en poste ? » est devenue un sujet de conversation récurrent. Mais ChatGPT a-t-il réellement conduit quiconque au chômage ?

Nombre d’observateurs l’affirment. Ils invoquent notamment une étude récente de Carl Benedikt Frey et Pedro Llanos-Paredes, chercheurs à l’université d’Oxford, qui suggère une corrélation entre l’automatisation et le recul de la demande en traducteurs. Pourtant, les données officielles américaines indiquent que le nombre de personnes employées dans l’interprétation et la traduction a augmenté de 7 % en un an. D’autres citent l’exemple de Klarna, entreprise de technologie financière qui s’était vantée d’avoir automatisé son service à la clientèle grâce à l’IA. Mais la société semble aujourd’hui infléchir sa trajectoire : « Il y aura toujours un humain, si vous le souhaitez », a récemment déclaré son directeur, Sebastian Siemiatkowski.

Certains analystes scrutent les indicateurs macroéconomiques à la recherche des signes avant-coureurs d’un cataclysme de l’emploi dû à l’IA. L’un des indices les plus surveillés est le rapport entre le taux de chômage des jeunes diplômés et la moyenne nationale américaine. Ces jeunes sont désormais plus exposés au chômage que les travailleurs dans leur ensemble (voir graphique ci-dessus). L’on avance pour explication qu’ils occupent fréquemment des postes de début de carrière dans des secteurs à forte intensité cognitive — juristes auxiliaires, créateurs de présentations en cabinets de conseil, etc. Or ce sont précisément ces tâches que l’IA accomplit avec brio. La technologie aurait-elle donc supprimé ces emplois ?

En réalité, il n’en est rien. Les données ne corroborent pas cette hypothèse. Le taux relatif de chômage des jeunes diplômés a commencé à augmenter dès 2009, bien avant l’avènement de l’IA générative. Et leur taux de chômage absolu, autour de 6 %, demeure modeste.

Revenons à une méthode d’analyse fondée sur les données d’emploi par profession aux États-Unis, en ciblant les métiers réputés vulnérables à l’IA. Il s’agit d’emplois de col blanc : soutien administratif, opérations financières, ventes, entre autres. Là encore, le constat est sans équivoque : nulle trace d’un impact négatif attribuable à l’intelligence artificielle (voir graphique ci-contre). Bien au contraire : la part des emplois dits de col blanc a légèrement progressé au cours de l’année écoulée.

Dans l’ensemble, le taux de chômage américain reste bas, à 4,2 %. La croissance salariale demeure soutenue, ce qui cadre mal avec l’idée d’un effondrement de la demande de travail. Les tendances observées hors des États-Unis vont dans le même sens : les salaires progressent dans l’ensemble du monde développé — au Royaume-Uni, dans la zone euro, comme au Japon. En 2024, le taux d’emploi au sein de l’OCDE, mesurant la proportion de personnes en âge de travailler effectivement en activité, a atteint un sommet historique.

Deux explications concurrentes se font jour. La première est que, malgré les innombrables déclarations d’entreprises vantant l’intégration de l’IA à leurs opérations, peu en font réellement usage pour des activités productives. Une estimation officielle indique que moins de 10 % des entreprises américaines recourent à l’IA dans la fabrication de biens ou la fourniture de services. La seconde hypothèse est que, même lorsque les firmes adoptent la technologie, elles ne se séparent pas pour autant de leurs salariés. L’intelligence artificielle servirait davantage à accroître l’efficacité du travail qu’à le remplacer.


Quoi qu'il en soit, pour l'heure, selon The Economist, nul besoin de céder à la panique.



Source : The Economist

L'idéologie avant la compétence ? Premier vol d'Air Canada assuré par un équipage entièrement 2ELGBTQIA+

Mathieu Bock-Côté a commenté sur 𝕏 : « Que je comprenne bien : l'orientation sexuelle ou "l'identité de genre" des membres de l'équipage d'un avion est désormais une question d'intérêt public ? »
 
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L'Armée canadienne, la plus « woke »

L'un des objectifs déclarés du gouvernement Carney est de réorganiser les différentes relations militaires du Canada. Après avoir suivi pendant des décennies les États-Unis sur les questions de défense, les libéraux annoncent leur intention de se rapprocher de l'Europe.


Dans son discours du trône de cette semaine, le roi Charles III a déclaré que le Canada allait rejoindre « ReArm Europe », un vaste programme de renforcement de la puissance militaire du continent, largement considéré comme un moyen de contrer la Russie.

Mais alors que le Canada s'efforce de se faire de nouveaux amis, ces nouveaux alliés pourraient découvrir une armée canadienne légèrement différente de celle dont ils se souviennent. Même pour les armées occidentales qui ont adopté les principes d'équité et d'inclusion, le Canada est allé plus loin qu'elles à bien des égards.

Le code vestimentaire de l'armée canadienne est désormais le plus laxiste au monde

C'est en 2022 que les Forces armées canadiennes ont considérablement assoupli leurs normes en matière d'habillement, de toilette et de présentation. Il n'y a plus aucune restriction concernant la longueur ou la couleur des cheveux, et tout, des boucles d'oreilles aux écarteurs d'oreilles en passant par les extensions de cils, peut désormais être porté librement sur les places d'armes.

Le Canada a reconnu à l'époque que personne d'autre ne faisait cela. Wayne Eyre, alors chef des forces armées canadiennes, a déclaré à l'époque que le Canada était « à l'avant-garde » en matière de codes vestimentaires militaires du XXIe siècle. « Nous avons consulté nos alliés, qui nous ont dit que nous avions plusieurs années d'avance sur eux », a déclaré M. Eyre.

Trois ans plus tard, le Canada reste une exception avec ses unités remplies de barbus, de cheveux verts, de piercings faciaux et de favoris. Partout en Europe, l'interdiction de la barbe est la norme, avec des exceptions autorisées sous des conditions strictes. L'armée norvégienne, par exemple, n'autorise la barbe qu'avec une autorisation écrite explicite.

Même la France, un pays connu pour ses codes vestimentaires libéraux sur le lieu de travail, oblige ses soldats à se raser avant de défiler dans Paris le jour de la fête nationale.

Aucune autre armée n'impose l'utilisation de tampons dans les toilettes pour hommes

Pratiquement toutes les armées européennes comptent désormais des membres ouvertement transgenres et ont adopté des politiques visant à protéger ces derniers contre la discrimination. La Pologne est probablement l'exception la plus notable, mais même cela pourrait changer, car des signes récents indiquent que le transgenre ne sera plus un motif d'exclusion du service militaire.

Selon l'armée britannique, la première femme à avoir servi en première ligne est transgenre ; il s'agit d'un soldat qui a été recruté en tant qu'homme, mais qui a « changé de sexe » pendant son service. L'Allemagne compte une commandante de bataillon transgenre : le lieutenant-colonel Anastasia Biefang, qui a fait l'objet d'un documentaire en 2019.

Mais là où le Canada va encore plus loin, c'est en imposant à l'ensemble de l'armée de fournir des tampons dans les toilettes pour hommes, qu'il y ait ou non des hommes transgenres dans l'unité.

Comme le rappellent rapidement les initiés de l'armée aux détracteurs, cette politique n'est pas propre aux Forces armées canadiennes. Le ministère de la Défense est simplement soumis à un mandat plus large qui exige la mise à disposition gratuite de tampons dans tous les lieux de travail réglementés par le gouvernement fédéral.

Mais cela signifie que les bases militaires et les navires de guerre canadiens sont les seuls au monde (et dans l'histoire de l'humanité) où il est obligatoire de stocker des tampons à côté des urinoirs.

Les pays les plus proches sont peut-être la Norvège et la Suède. Ces deux pays ont un service militaire obligatoire pour les deux sexes et fournissent gratuitement des produits menstruels à leurs recrues féminines. En Norvège, les hommes et les femmes partagent même des casernes et des toilettes mixtes. Pourtant, même en Scandinavie, cela ne s'est pas traduit par une politique imposant la mise à disposition gratuite de tampons dans toutes les toilettes.

Les quotas diversitaires (raciaux et sexistes) au Canada sont bien plus explicites qu'ailleurs

Pratiquement toutes les grandes armées de l'Union européenne et de l'OTAN ont fait des ouvertures en faveur de la « diversité et de l'inclusion ». Être soldat dans une armée occidentale du XXIe siècle, c'est participer à au moins un atelier sur l'importance de la diversité, de l'équité ou de l'égalité des sexes.

L'OTAN publie désormais un rapport annuel sur la « diversité et l'inclusion » qui recense le sexe, la nationalité et l'âge de son personnel militaire. Chaque unité de l'armée britannique dispose désormais d'un conseiller désigné pour la « diversité et l'inclusion ».

La Bundeswehr allemande explique aux recrues qu'elles rejoignent une organisation où tous les âges, toutes les capacités et toutes les origines nationales sont les bienvenus. « Ils insufflent de la vie aux troupes, représentent la diversité de la Bundeswehr et renforcent ses liens avec notre société diversifiée », peut-on lire sur le site officiel de l'armée allemande.

Les Forces armées canadiennes ont peut-être suscité des réactions mitigées ces dernières années en déployant des conseillers en matière de genre dans des zones sensibles telles que Haïti et l'Ukraine, mais de telles mesures sont désormais monnaie courante dans les armées occidentales. Ce poste a même son propre acronyme militaire reconnu à l'échelle internationale : GENAD (GENder ADvisor).

Néanmoins, toutes ces initiatives en faveur de la diversité visent généralement à rendre la vie militaire plus accueillante pour les femmes et les minorités, et à supprimer les obstacles au recrutement et à la promotion.

Le Canada est allé plus loin en précisant explicitement le nombre idéal de femmes et de membres de minorités qu'il souhaite voir porter l'uniforme. Les Forces armées canadiennes, à l'instar du gouvernement fédéral dans son ensemble, fixent des objectifs précis quant au nombre de membres non masculins et non blancs qu'elles doivent recruter.

Dès 2018, le ministère de la Défense a fixé un quota de diversité pour 2026, selon lequel au moins 11,8 % des militaires seraient issus de minorités visibles, 3,5 % seraient autochtones et 25 % seraient des femmes.

Lorsque tous ces groupes ont systématiquement échoué à se présenter en nombre suffisant dans les centres de recrutement, l'armée a imputé la responsabilité à la discrimination systémique. Il y a trois ans à peine, un rapport officiel du ministère de la Défense déclarait que « le racisme au Canada n'est pas un dysfonctionnement du système ; il est le système. Le colonialisme et les systèmes interdépendants tels que le patriarcat, l'hétéronormativité et le capacitisme constituent les causes profondes de l'inégalité au Canada ».

Source : National Post

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lundi 2 juin 2025

OCDE — Le PIB réel par habitant du Canada en berne, il est plombé par l'immigration de masse

Un nouveau profil de l'économie canadienne établi par l'OCDE fournit l'une des analyses les plus définitives à ce jour sur la façon dont la croissance du PIB canadien de ces dernières années a été en grande partie illusoire. Le Canadien moyen a vu sa richesse et son pouvoir d'achat diminuer plus rapidement que presque tous les autres habitants des pays développés. Mais cela ne s'est pas reflété dans les chiffres du PIB, car un nombre sans précédent d'immigrants a artificiellement gonflé les chiffres.

Graphiques extraits du rapport de l'OCDE (le PIB réel par habitant du Canada est inférieur aujourd'hui à ce qu'il était en 2019, il a crû de plus de 10% aux États-Unis):







« Nous avons besoin d’une grande politique de remigration pour ramener la paix en France. »

Les émeutes de samedi en France n’ont rien à voir avec le football. Elles sont les premiers symptômes d’une guérilla de civilisation, selon Éric Zemmour.

« Nous avons besoin d’une grande politique de remigration pour ramener la paix en France », de déclarer le chef de Reconquête!


Un film chinois devient le dessin animé le plus rentable de l’histoire

Il était une fois… un succès inattendu au box-office. Le film d’animation chinois, Ne Zha 2, aurait dépassé les 300 millions d’entrées dans le monde depuis sa sortie en salle début janvier. Le titre complet du dessin animé est 哪吒之魔童闹海 soit approximativement en français Nezha, le garçon-démon vainqueur du roi-dragon.

Avec 80 millions de dollars de budget, il s’agirait du dessin animé le plus rentable de l’histoire, devant les américains Vice-versa 2 et Le Roi Lion. Tous genres confondus, il serait même le premier long-métrage non hollywoodien à dépasser les 2 milliards de dollars de recettes. Suite d’un premier film qui avait lui aussi eu du succès en salle, Nezha2 (réalisé par Yu Yang) surfe sur l’intérêt croissant du public chinois pour les récits tirés de la culture traditionnelle. 

Le film raconte l’histoire d’un dieu qui utilise ses pouvoirs pour combattre diverses créatures maléfiques après la destruction de son village. Cette réussite 100 % nationale, largement soutenue par le régime, est un véritable bond en avant pour le cinéma chinois.

La qualité visuelle du film, qui fait la part belle aux dernières technologies et a nécessité cinq ans de travail, place Ne Zha 2 en rivalité directe avec les productions de Disney. Et comme son rival américain, il revisite un classique, en l’occurrence un roman chinois du XVIe siècle. Si son public est essentiellement chinois, le film est sorti en salle aux États-unis le 14 février, peu avant le début de l’offensive commerciale contre la Chine. Malgré ce contexte houleux, il s’y est maintenu trois semaines dans le top 10, un exploit pour une production non anglophone. En France, où il est projeté depuis fin avril, Nezha2 a attiré seulement 38 500 curieux.

dimanche 1 juin 2025

Canada libéral : votre famille s'agrandit ? Félicitations !

Nous sommes bien le 1er juin 2025 et le même Parti libéral du Canada est visiblement toujours au pouvoir:



samedi 31 mai 2025

Canada — Des logements trop chers

Le coût du logement a fortement augmenté en proportion des revenus et il a contribué à alimenter l’endettement et l’inflation, plus qu’ailleurs dans la zone OCDE. L’offre est insuffisante pour répondre à une demande qui continuera de croître malgré la timide réduction annoncée des niveaux d’immigration.

Le problème ne date pas d’hier, relève le rapport, et il peut s’expliquer par des questions de réglementation et de permis, mais aussi par le fait que le Canada privilégie la construction de maisons individuelles (plutôt que des cages à lapin?) et encourage l’accès à la propriété qui aggrave le déséquilibre entre l’offre et la demande.

Le prix des logements a dépassé de 60 % la croissance des salaires et les solutions mises de l’avant jusqu’ici ne sont pas adéquates, selon l’OCDE.

« Les aides à l’emprunt hypothécaire pour l’achat d’un logement sont à éviter », selon le rapport, parce qu’elles tirent les prix vers le haut et peuvent barrer la route à d’autres types d’aide au logement. L’allongement de la période d’amortissement et les autres mesures qui visent à tenir compte de l’équité générationnelle sont à proscrire, selon l’OCDE.



vendredi 30 mai 2025

Nouveau député à Ottawa dit représenter le Roi au parlement fédéral et non ses électeurs

(La vidéo a été supprimée)

Il s'agit de Natilien Joseph élu dans Longueuil–Saint-Hubert.

Le 9 avril, Le Courrier du Sud révélait que M. Joseph suivait sur son compte Instagram officiel de candidat un nombre important de comptes à caractère sexuellement explicite.

Moins d’une journée après une publication Facebook de «L’Actualité en mèmes» à ce propos, de nombreux abonnements avaient disparu (dont les plus suggestifs), avant que la page du compte soit entièrement supprimée. M. Joseph a évoqué la thèse d’un piratage.

Le Journal a joint l'agente de M. Joseph: «On est au courant pour la demande de retrait, mais on va en rester là. Pas de commentaire», de déclarer Nersa Dorismond. Le candidat libéral s’est désisté à la dernière minute d’un débat prévu entre lui et le député sortant Denis Trudel, à la radio FM 103,3 lors de la campagne électorale.

Convoqué par Le Courrier du Sud à une entrevue réunissant aussi les députées sortantes libérales Sherry Romanado et Alexandra Mendès, M. Joseph ne s’est pas pointé. Il avait confirmé sa présence plusieurs jours plus tôt, et l’avait réitéré quelques heures avant. 
 
Le journaliste Pierre Allard, anciennement au Droit et lauréat du Prix de journalisme Olivar-Asselin 2014, indique :



Québec ne veut pas d'enfants avec trois parents : la question des «trouples» portée en appel

Québec s’oppose à la reconnaissance d’une parentalité à trois têtes.

Le gouvernement de M. Legault, fidèle à une conception classique des fondements de la famille, a résolu de porter en appel une décision judiciaire l’enjoignant de reconnaître, en droit, la pluriparentalité. Le ministre de la Justice, Me Simon Jolin-Barrette (ci-contre), entend défendre ce qu’il qualifie de « modèle québécois », fondé sur le principe de la dualité parentale.

Il n’est pas dans les vues du gouvernement du Québec de reconnaître légalement les liens de filiation unissant un enfant à plus de deux adultes. Un trio amoureux, aussi sincère soit-il dans ses affections, ne saurait à ses yeux fonder une cellule parentale aux yeux de la loi. C’est cette position, qualifiée de principe fondamental, que le gouvernement s’apprête à faire valoir devant la Cour d’appel.

« Le modèle québécois qu’on a choisi, c’est deux parents », proclame Me Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et Procureur général, dans un entretien accordé à notre Bureau parlementaire. Selon lui, cette norme repose sur la pierre angulaire du droit familial : l’intérêt supérieur de l’enfant.

Or, voilà qu’un jugement récent de la Cour supérieure, émis par le juge Andres C. Garin, est venu ébranler cette conception. Celui-ci a estimé que le Code civil du Québec, en restreignant la reconnaissance parentale à deux individus, portait atteinte aux droits fondamentaux consacrés par la Charte canadienne. Cette restriction constituerait une forme de discrimination à l’égard de ceux qui, selon ses termes, vivent dans un « modèle familial particulier ».

Pour appuyer sa réflexion, le magistrat a examiné trois affaires singulières : la première concernait un trio amoureux revendiquant le droit d’élever ensemble leur progéniture ; la seconde, un couple de femmes ayant sollicité l’aide d’un ami afin de concevoir un enfant ; la troisième, une femme, convalescente après un traitement de chimiothérapie, ayant fait appel à une mère porteuse et au concours fidèle d’une amie pour donner naissance à ses enfants.

Néanmoins, le gouvernement ne souhaite point s’engager sur la voie d’une reconnaissance juridique de telles configurations parentales, fussent-elles motivées par les circonstances de la vie ou la générosité des cœurs. Procréation assistée, gestation pour autrui : autant de cas particuliers qui ne sauraient, selon l’exécutif, justifier une remise en cause des fondements du droit civil québécois.

« On est en désaccord avec la décision du juge Garin », déclare sans détour Me Jolin-Barrette. Il affirme que la province portera cette cause devant le plus éminent tribunal de son ordre juridictionnel.

La filiation, un pacte à double sens


Le ministre rappelle que les parents conservent la liberté de désigner, dans la vie de leur enfant, les personnes qui leur sont chères. Toutefois, ajoute-t-il avec gravité, il revient à l’État de veiller à l’intérêt fondamental de l’enfant et à la cohérence de ses liens juridiques de filiation.

« Si on est dans la logique du jugement, il n’y a pas de limite, ça peut être quatre, cinq, six, sept, huit parents qui auraient des droits reconnus sur les enfants. Donc on se retrouve dans une situation où, en cas de conflit, en cas de séparation, ça pourrait être pas nécessairement dans l’intérêt de l’enfant, [...] qui ne choisit pas cette situation. »

Et ce lien de filiation, précise le ministre, n’est point unilatéral. Le droit québécois reconnaît que si les parents sont tenus de subvenir aux besoins matériels et moraux de leurs enfants, les enfants, à leur tour, doivent assistance à leurs géniteurs.

« L’enfant [devenu majeur] a des obligations alimentaires et financières envers ses parents », rappelle Me Jolin-Barrette. Dès lors, l’on peut concevoir qu’une multiplication des liens de filiation pourrait engendrer, dans les années futures, des situations complexes où un adulte serait appelé à soutenir un nombre croissant de personnes légalement reconnues comme ses parents.

Un choix de civilisation

Par sa décision de contester ce jugement, le Québec affirme une volonté d’autonomie doctrinale, distincte des orientations adoptées ailleurs au Canada. Provinces et territoires tels que l’Ontario, la Colombie-Britannique, la Saskatchewan ou le Yukon ont déjà reconnu la légalité de la pluriparentalité. Le Québec, pour sa part, entend s’en tenir à sa propre voie.

« C’est le choix comme société que nous faisons, clame Simon Jolin-Barrette. Au Québec, on a le droit de faire nos propres choix en fonction de notre propre modèle, [...] qui place l’enfant au cœur des décisions. »

Ainsi s’exprime le ministre, soucieux de préserver une conception structurée de la famille, qui, à ses yeux, demeure l’un des piliers de la stabilité sociale. 

jeudi 29 mai 2025

Professeure célèbre de Harvard licenciée pour avoir manipulé des données sur la malhonnêteté


Une professeure renommée de l'université Harvard a été dépouillée de son poste permanent et licenciée après qu'une enquête a révélé qu'elle avait falsifié des données dans plusieurs études consacrées à la malhonnêteté.

Francesca Gino, célèbre spécialiste du comportement à la Harvard Business School, a été licenciée après que le conseil d'administration de l'école a déterminé qu'elle avait modifié les observations de quatre études afin que leurs conclusions corroborent ses hypothèses, a rapporté GBH News.

Les administrateurs de Harvard ont informé la faculté de commerce que Mme Gino (ci-contre) avait perdu son emploi lors d'une réunion à huis clos la semaine dernière, a rapporté le média.

Harvard n'a pas donné de détails sur le licenciement de la professeure ni sur la révocation de son poste permanent, invoquant une question personnelle, mais a déclaré à GBH News que l'école n'avait pas révoqué le poste permanent d'un professeur depuis des décennies.

Aucun professeur n'a vu son poste permanent révoqué à Harvard depuis les années 1940, lorsque l'Association américaine des professeurs d'université a officialisé les règles de licenciement, selon The Harvard Crimson.

Cette professeure vedette de l'Ivy League, auteure de plus de 140 articles scientifiques et lauréate de nombreux prix, avait fait l'objet d'une enquête en 2023 lorsqu'un trio de spécialistes du comportement avait publié une série d'articles sur le carnet Data Colada, présentant des preuves accusant quatre de ses articles publiés entre 2012 et 2020, dont elle était co-auteure, de contenir des « données frauduleuses ».

Une enquête préliminaire sur les travaux de Mme Gino fut lancée par Harvard en octobre 2021, à la suite de préoccupations concernant une étude dont elle était co-auteure et qui affirmait que le fait d'exiger des individus qu'ils signent un engagement d'honnêteté au début d'un formulaire, plutôt qu'à la fin, augmentait considérablement le nombre de réponses honnêtes.

Cette étude a été définitivement retirée en 2021 en raison de « preuves » de fabrication de données, qui s'appuyaient sur trois expériences de laboratoire distinctes pour étayer ses conclusions.

Les trois mêmes spécialistes du comportement identifièrent des preuves indiquant que trois autres études figurant dans le même article semblaient s'appuyer sur des données manipulées.

Une enquête approfondie sur ces allégations fut menée en 2022 et 2023, au cours de laquelle Gino et les personnes qui avaient collaboré avec elle sur ces articles furent interrogées, et les professeurs de la Harvard Business School examinèrent et analysèrent également ses données, ses e-mails et les manuscrits de ses articles.

Une société d'expertise judiciaire externe fut également engagée pour analyser les données de ses études.

Interrogée sur les problèmes liés à ses travaux, Gino affirma que ceux-ci pouvaient provenir d'erreurs commises par elle-même ou ses assistants de recherche, ou d'une éventuelle falsification par une personne ayant des « intentions malveillantes », selon le rapport de l'université.

Cependant, les enquêteurs rejetèrent ces deux théories et présentèrent leurs conclusions au doyen de la HBS, Datar, en mars 2023.

L'université de l'Ivy League mit Gino en congé sans solde et entama une procédure de licenciement.

Les enquêteurs par ailleurs suggérèrent que l'université procède à un audit du travail de Gino et demande le retrait de trois de ses articles ; un quatrième article avait déjà été retiré au moment de leur enquête.

Alors que l'enquête était en cours en 2023, Gino a nié les accusations portées contre elle sur son site web.

« Il y a une chose dont je suis certaine : je n'ai pas commis de fraude académique. Je n'ai pas manipulé les données pour obtenir un résultat particulier », avait-elle écrit.

« Je n'ai pas falsifié de données pour renforcer un résultat quelconque. Je n'ai pas commis l'infraction dont je suis accusée. Point final. »

Gino, dont les recherches comportementales sur la tricherie, le mensonge et la malhonnêteté ont fait l'objet d'une large couverture médiatique au cours de la dernière décennie, a intenté un procès de 25 millions de dollars contre Harvard, le doyen de la Harvard Business School, Srikant Datar, et les blogueurs de Data Colada.

Dans ses documents judiciaires, Gino a invoqué une atteinte à sa réputation ainsi qu'une perte de revenus et d'opportunités professionnelles en raison de l'enquête menée par l'université et de sa décision de la mettre en congé administratif à compter de juin 2023, en plus des blogs Data Colada.

« Harvard a rendu son affaire publique. Et bien que mes avocats m'aient déconseillé de m'exprimer, je tiens à dire que je ne me suis jamais livrée à une fraude académique », a déclaré Mme Gino sur son site web en mars 2024.

« Une fois que j'aurai l'occasion de le prouver devant les tribunaux, avec le soutien d'experts qui m'ont été refusés lors de l'enquête menée par Harvard, vous comprendrez pourquoi leur dossier est si faible et qu'il s'agit d'allégations fallacieuses. »

Cependant, un juge fédéral de Boston a rejeté les accusations de diffamation portées par Gino contre Harvard et les blogueurs de Data Colada en septembre dernier, selon The Harvard Crimson.

Le juge a estimé que la professeure était une personnalité publique, ce qui permettait que son travail soit examiné à la lumière du premier amendement.

Voir aussi

La chute de Michael Mann, la figure de proue du changement climatique

Études manipulées autour de la maladie d'Alzheimer

Fraude délibérée aurait plombé deux décennies de recherche sur Alzheimer

Une nouvelle étude nous apprend par ailleurs, la même semaine, qu’il n’y aurait aucun lien entre la dépression et la sérotonine. Cette découverte remet en cause l’efficacité de nombreux antidépresseurs.

Comment la science se trompe.... Dans The Economist du 26 octobre, un dossier sur l’évolution du système mondial de recherche scientifique : « How science goes wrong ». On y apprend notamment qu’un nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions, quand il ne s’agit pas d’erreurs pures et simples. 

« Des coraux plus résistants à la chaleur » ou des études précédentes peu fiables et alarmistes ? 

La menace stéréotypée n’expliquerait pas la différence de résultats entre les sexes en mathématiques (suite) 

Mythe : le traitement de l’« hystérie » féminine à l’époque victorienne 

Recherche — Failles dans le mécanisme de relecture par des pairs

Comment publier un article scientifique en 2020 

Reproduction d’études marketing — Jusqu’à présent (2022), seules 3 tentatives de réplication sur 34 (8,8 %) en marketing ont réussi sans ambiguïté.

Canulars embarrassants : revues « savantes » dupées par de fausses études adoptant des mots clés à la mode

Association mondiale pour la santé des personnes transgenres « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

Les études de McKinsey sur la relation entre la diversité et la performance des entreprises ne sont pas reproductibles

La plaque commémorant la première Britannique noire a été retirée parce qu’elle « venait de Chypre »

« Racisme systémique » — Professeur congédié après des soupçons de falsification de données dans de nombreuses études

Le président de l’université de Stanford a été démasqué pour falsification de données. Les preuves sont choquantes et il est déprimant de voir que Marc Tessier-Lavigne, ancien éminent neuroscientifique, n’ait pas été sanctionné comme il se doit pour sa faute professionnelle. (Voir les articles qui ont dévoilé ces scandales 1re partie, 2nde partie). 

Médecins admettent le lien entre hormonothérapie transgenre et le cancer dans des courriels fuités

La langue des thèses universitaires devient de plus en plus impénétrable (surtout dans les sciences humaines et sociales)

Selon une étude universitaire, une bonne partie des études universitaires ne seraient pas fiables…

 

 

 

Le 29 mai 1453, Constantinople tombe

Le 29 mai 1453, Constantinople tombe. La ville est prise par le sultan Mehmet II, dénommé dès lors le «conquérant» (Fathi). Constantin XI Paléologue meurt, les armes à la main, anonyme dans la masse des guerriers.

La chute de Constantinople marque la fin d’un empire qui, depuis la chute de Rome, avait maintenu l’Occident dans l’ère chrétienne : l’Empire byzantin. Cette ville , qui porte le nom de son bâtisseur Constantin, revêt une symbolique particulière.

Les Turcs du sultan Mehmet II sont parvenus à mettre Constantinople à sac par un déploiement colossal d’artillerie, de guerriers et de navires. Les récits des témoins oculaires de cette bataille sans précédent mettent en lumière la puissance de l'Empire ottoman, qui parvient à faire de la basilique Sainte-Sophie une mosquée stambouliote.


Perte majeure pour l’Occident chrétien, la prise de la ville résulte d’un long abandon, d’un délaissement des marges de l’empire, qui représentaient pourtant un point de contact central avec l’ennemi turc. La prise constitue l’apogée de la lutte entre l’Occident chrétien et l’Orient musulman.

L'auteur : Sylvain Gouguenheim, historien médiéviste, spécialiste de la Réforme grégorienne, est l'auteur de Constantinople 1453. La ville est tombée, Perrin, Paris, 2024, 372 p., 25 €, ISBN-13 : 978-2262101145

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La conservation du savoir grec à Constantinople et sa diffusion dans l'Europe romane

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Manuel d'histoire (2) — Chrétiens tuent les hérétiques, musulmans apportent culture raffinée, pacifique et prospère en Espagne

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mercredi 28 mai 2025

Les menaces américaines rapprochent le Groenland du Danemark

La peur de l'invasion mine le mouvement antidanois.

LES ESPIONS AMÉRICAINS disposent de formidables outils de collecte de renseignements. Chaque jour, ils peuvent être en train de siphonner les relevés téléphoniques de terroristes présumés ou de suivre les troupes russes en Ukraine.

Aujourd'hui, cependant, les espions peuvent être amenés à espionner une cible beaucoup plus proche de chez eux : le Groenland. Selon un récent rapport du Wall Street Journal, l'administration Trump a demandé à ses agences de renseignement, notamment la CIA et la National Security Agency, d'intensifier la surveillance du mouvement indépendantiste du Groenland et d'identifier les habitants favorables aux projets américains sur l'île arctique.

Il s'agit du dernier rebondissement en date dans la volonté affichée du président Donald Trump d'acheter ou de conquérir ce territoire autonome de 56 000 habitants, qui fait partie du royaume du Danemark. Une visite en mars du vice-président, J.D. Vance, au cours de laquelle il a affirmé que le Danemark n'avait « pas fait du bon travail pour les habitants du Groenland », avait déjà fait monter la pression.

Mais les allégations d'espionnage ont suscité l'indignation générale des Groenlandais et des Danois. « L'espionnage à l'encontre d'un allié et d'un partenaire est totalement inacceptable », a déclaré Jens-Frederik Nielsen, premier ministre du Groenland. Le gouvernement danois a rapidement convoqué l'ambassadeur des États-Unis pour lui faire passer un savon. Les législateurs envisagent de fermer le consulat américain à Nuuk, la capitale.

L'intérêt initial de M. Trump pour le Groenland, et la frénésie médiatique qui s'en est suivie, ont contribué à raviver le débat sur l'indépendance du Groenland. Mais ses prédations continues semblent désormais avoir l'effet inverse : Le Groenland et le Danemark se rapprochent.

Les élections au parlement groenlandais, qui compte 31 membres, ont permis aux Démocrates de l'opposition de remporter une majorité écrasante, eux qui sont favorables à des liens plus étroits avec le Danemark et à une évolution plus lente vers l'indépendance. La nouvelle coalition au pouvoir a déclaré qu'elle ferait preuve de prudence en ce qui concerne l'indépendance (c'est-à-dire qu'elle n'est pas près d'y parvenir).

Les relations entre le Groenland et le Danemark se réchauffent sensiblement. Lors d'une visite à Copenhague fin avril, M. Nielsen a convenu avec Mette Frederiksen, premier ministre danois, de faire front commun face aux menaces américaines « irrespectueuses ». M. Nielsen s'est envolé pour le Groenland en compagnie du roi du Danemark, Frederik X, pour une visite qui se voulait solidaire. Vêtu d'un manteau chaud orné des drapeaux danois et groenlandais, le roi a rencontré des centaines d'habitants autour d'un café au centre culturel de Nuuk.

Le gouvernement danois a accepté d'augmenter ses maigres dépenses pour la défense de l'Arctique. Pipaluk Lynge, président de la commission des affaires étrangères du parlement groenlandais, s'est félicité de la coopération avec le Danemark pour contrer les menaces américaines. «Nous ne pouvons pas nous en sortir sans eux.»

Les partisans de l'indépendance sentent une perte de vitesse. Kuno Fencker, un député au tempérament de feu, déplore la baisse de l'enthousiasme. « Les Groenlandais ont désormais très peur d'une invasion américaine », soupire-t-il, accusant la presse danoise et internationale d'attiser la paranoïa. La politique de l'île, habituellement sereine, est également devenue plus venimeuse. M. Fencker, qui s'est rendu à l'investiture de M. Trump en janvier, a porté plainte pour diffamation contre Aaja Chemnitz, une compatriote groenlandaise siégeant au parlement danois, après qu'elle a qualifié sa virée à Washington de menace pour l'intérêt national.

Pour l'instant, les menaces répétées de M. Trump ont masqué les frustrations de certains Groenlandais face à l'héritage de la domination coloniale danoise. Mais les vieilles blessures sont profondes.

L'une des questions névralgiques reste celle des 4 500 filles et femmes inuites auxquelles des médecins danois ont posé de force des stérilets contraceptifs dans les années 1960 et 1970. De nombreux Groenlandais affirment qu'il s'agit d'une forme de génocide. Le gouvernement danois n'a pas encore présenté d'excuses officielles. Les résultats d'une enquête conjointe sont attendus en septembre, ce qui pourrait entraîner une nouvelle vague de soutien à l'indépendance. « Nous avons perdu une bataille », concède M. Fencker. « Mais la guerre n'est pas terminée ».

Source: The Economist