vendredi 9 janvier 2009

En Avignon, l'école catholique redevient doucement catholique

Mgr Cattenoz, archevêque d'Avignon, déclare dans Monde & Vie (via le Salon beige) :

« Au collège Saint-Gabriel de Valréas, par exemple, j’ai demandé qu’il y ait, une fois par semaine, une heure de transmission de la foi par classe. La première année, nous avons commencé avec les sixièmes cette première évangélisation, dont j’ai moi-même établi le programme avec un professeur. Au terme de cette première année, plusieurs professeurs sont venus me dire «Nous sommes prêts à y participer». Nous avons donc lancé un programme identique en cinquième.

Quelles ont été les réactions ?

En interne, excellentes. Les professeurs m’ont dit : « L’ambiance dans le collège a changé. Les élèves se sentent écoutés et accueillis». [...] À l’extérieur, cela n’a pas toujours été compris. Je me suis fait taxer de communautariste, notamment par le Figaro… Accuser Jésus de communautarisme, c’est une aberration ! Car la bonne nouvelle est proposée à tout le monde. L’évangélisation, ça ne veut pas dire convertir tout le monde à coups de sabre et de goupillon, mais proposer à tout le monde le trésor que j’ai reçu. [...] Les familles musulmanes qui mettent leurs enfants dans nos écoles savent qu’elles ont un caractère propre, qui est catholique. A Saint-Gabriel, il n’y a eu aucune plainte de parents. Et les jeunes, quand l’heure de première annonce prend fin, disent : « C’est déjà fini, dommage, ça nous intéresse ». [...] Ce que je sais, c’est qu’autrefois, l’aumônerie de Saint-Gabriel était déserte, et qu’aujourd’hui elle se remplit à vue d’oelig;il. [...] J’ai dit dans ma charte: ce n’est pas l’enfant qui doit être au centre de nos écoles, mais le Christ. [...]


Moins de subventions, plus de libertés ?

« Comme c’est l’État qui paie, nous n’avons plus le choix des professeurs. Le jour où nous l’avons accepté, nous avons vendu notre âme ! En revanche, je crois que nous devons avoir l’audace de renégocier d’autres types de contrat, qui permettraient de recevoir moins d’argent qu’aujourd’hui, mais en retrouvant la liberté de choix de nos professeurs. Si ça coûte moins cher, l’État ne devrait pas y être insensible ! Mais le secrétariat général de l’enseignement catholique ne veut pas en entendre parler. »

Le secrétariat général de l'enseignement catholique est nommé par la Conférence des évêques de France. Il est un des « services » nationaux de la Conférence des évêques de France.

Mgr Cattenoz veut dire, en clair, que c’est la majorité des évêques qui ne veut pas en entendre parler.