vendredi 2 avril 2010

La science climatique à l'école

Article intéressant d'un ancien professeur de l'Université du Québec à Chicoutimi, Reynald Du Berger.

Quand j’étais professeur à l’UQAC, je visitais régulièrement les écoles secondaires de la région du Saguenay Lac-St-Jean car des professeurs de sciences m’invitaient à parler à leurs élèves des tremblements de terre ou des carrières en sciences de la Terre.

Récemment, par l’entremise du programme « Innovateurs à l’école » des enseignantes en sciences d’une école polyvalente de la région de Québec m’invitaient à faire 4 présentations de 75 minutes sur le changement climatique devant leurs élèves de secondaire IV et V.

J’avais omis de signaler aux enseignantes mon « orientation climatique », ce qui n’est pas dans mon habitude, et contre mes principes, car le plus souvent, je présente d’abord mon exposé aux enseignants avant de le livrer à leurs élèves, d’abord question de respect et aussi afin de ne pas les heurter ni aller à l’encontre de leur enseignement. Cette fois, j’avais pris un risque.

Mon exposé s’intitule « La science défaillante et la religion florissante du changement climatique ». Ça peut donc se présenter aussi bien dans le cadre d’un cours de sciences que dans celui du nouveau cours d’éthique et culture religieuse. D’entrée de jeu, je leur dis que je ne prétends pas leur révéler la vérité sur les changements climatiques, je veux seulement semer le doute dans leur esprit, sur une question qui était scientifique à l’origine et qui a dérivé vers le politique pour devenir enfin dogmatique.

Je leur expose et explique des faits et données scientifiques dont la plupart découlent de mesures ou d’analyses récentes, qui jettent de sérieux doutes sur les affirmations et conclusions du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport le plus récent de 2007. Je leur présente par exemple la «  crosse de hockey » de Mann (graphique partiellement reproduit dans leur manuel à la page 488) et qui prétend montrer l’évolution de la température moyenne du Globe au cours de 1000 dernières années. Je mets en relief la faiblesse des données dendrochronologiques sur lesquelles elle repose, les abus et erreurs de traitements statistiques qu’on leur a fait subir (rigoureusement et habilement mises au jour récemment par deux chercheurs statisticiens canadiens) et les importants et pourtant bien documentés épisodes du Réchauffement [Optimum] médiéval et du Petit âge glaciaire qu’on a sournoisement occultés afin que le « manche » de la crosse demeure suffisamment droit pour que la « palette » de l’influence humaine demeure en relief donc alarmante.



Cette crosse est une vraie crosse en effet, au sens propre français comme au sens figuré québécois. J’expose ensuite les donnés sur lesquelles les modèles du GIEC sont basés en attirant l’attention sur les lacunes, les faiblesses et les sources d’erreurs. Je leur montre enfin les données du satellite ERBE (Earth Radiation Budget Experiment), lesquelles analysées en 2009 par Lindzen du MIT, contredisent totalement les résultats issus des modèles climatiques du GIEC.



Vidéo du professeur Richard Lindzen du MIT, 26 octobre 2009


Je leur montre des photos illustrant la désinformation dans les médias (banquises se disloquant avec fracas issues des spectaculaires films antarctiques de Lemire et des émissions pathétiques commentées par Charles Tisseyre) puis ensuite à leur propre école et c’est alors que je leur demande d’ouvrir leur manuel de sciences à la page 488 où la « palette » de la crosse de hockey est reproduite puis à la page 490 où on leur présente un nounours polaire en larmes, seul et triste sur son petit glaçon à la dérive (c’est la photo qui illustre ce billet), tandis que tout fond autour de lui avec la légende « La fonte de la banquise menace la vie de l’ours polaire…. le glacier qui repose sur le Groenland est aussi en voie de se liquéfier ce qui risque de faire augmenter le niveau de la mer et d’engloutir les zones côtières ».

Je leur présente alors les dernières données sur le Groenland qui montrent que la calotte glaciaire s’y épaissit présentement au rythme « alarmant » de 5,4 cm par année, que la population d’ours polaires telle qu’évaluée par les images satellites est en nette croissance, et que dans certaines régions, on craint même la surpopulation!

On me demande alors d’où viennent ces diagrammes. Sûrement pas de Sélection du Reader’s Digest, ni du magazine l’Actualité, encore moins des délires environnementaux aussi pathétiques que pseudo-scientifiques de Charles « cet-équilibre-fragile » Tisseyre. Elles proviennent de Journal of Geophysical Research ou Geophysical Research Letters ou Nature ou Climate Research, bref des quelques revues scientifiques avec comités de lecture dans lesquelles la majorité des recherches en sciences du climat sont publiées. Et je n’aborde même pas la question de la crédibilité scientifique de Steven Guilbeault, le conseiller officiel de la Ministre de l’environnement, pas plus que celle du Climategate.

À l’aide de l’exemple de la bouteille de Perrier, je leur démontre comment l’augmentation de température fait augmenter le CO2 atmosphérique et non l’inverse.

Je termine sur une leçon d’éthique en recherche scientifique qui rejoint en partie mes propos dans mon premier billet sur ce blogue, dans lequel je dénonçais des collègues biologistes de l’UQAC à qui l’attitude alarmiste et culpabilisante en matière climatique profite lucrativement. Je leur dis que s’il y a une question dans l’examen final du Ministère sur ce sujet, il faut répondre ce qui est dans le manuel et non pas ce que je leur dis, s’ils ne veulent pas avoir zéro… tout comme Galilée a admis devant le tribunal de l’Inquisition que la Terre était immobile et que le soleil tournait autour, pour ne pas avoir zéro lui non plus (ce qui à cette époque correspondait à avoir la tête tranchée) … ils ont éclaté de rire. [Note du carnet : Galilée a surtout perdu son procès parce qu'il ne pouvait prouver sa théorie. Galilée annonçait ainsi qu'il n'y avait qu'une seule marée à Venise, or on savait qu'il y avait deux marées aux pieds des édifices de la Sérénissime ! Au passage, Saint Augustin (354-430) attribuait déjà les marées à la Lune. Voir Galilée et son raisonnement circulaire et ses procès.]

La journaliste et écrivain Véronique Anger vient de publier un article intéressant sur l’Inquisition climatique.

En quittant la classe, je dis à un élève « tu sais, ce manuel, c’est pas la Bible ». Il me répond candidement « je lis pas la Bible non plus »… à quand une vraie réforme ?


Articles connexes :

Gare à l'hystérie climatique, par Richard S. Lindzen du MIT

Phil Jones à la BBC : pas de réchauffement depuis 1995

La police verte

L'unamisme grégaire en sciences

Complément ECR et les questions éthiques liées au climat : L'intox autour des glaciers himalayens






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On a nationalisé nos enfants !

Article de Nathalie Elgrably-Lévy publié hier le 1er avril 2010 dans le Journal de Montréal (p. 23).

L’enseignement religieux dans les écoles indispose. Après l’avoir supprimé dans les écoles publiques, on s’attaque maintenant aux écoles privées subventionnées.

Or, pourquoi pareil acharnement ? À l’instar du réseau public, les écoles privées acceptent de se faire imposer les programmes, l’approche pédagogique, les bulletins et autres directives ministérielles. Elles font l’objet d’inspections et doivent prouver qu’elles se conforment à toutes les exigences.

Certes, les écoles privées sont financées à 60 % par l’État. Toutefois, si l’on considère le degré élevé de standardisation et les rares prérogatives dont jouissent ces établissements, il serait plus honnête de dire que les écoles privées n’existent pas ! On a plutôt l’impression qu’il s’agit d’écoles publiques financées à 40 % par les parents.

Or, pourquoi les parents défraieraient-ils plusieurs milliers de dollars sinon parce que ces établissements répondent à des besoins que écoles publiques laïques négligent ? Certains mettent l’accent sur les sports, ou les langues ; d’autres garantissent un milieu de vie sain ou préparent au baccalauréat français. Évidemment, certains dispensent un enseignement religieux. Pourquoi est-il donc acceptable que des écoles offrent des cours de tout acabit, exception faite des cours de religion ?

On dit que la religion est un choix privé qui ne devrait pas être financé par l’État. La formule, certes ronflante, repose sur une logique boiteuse. Dans notre système étatique, l’argent de nos impôts sert à financer une multitude de programmes et de services que nous n’approuvons pas nécessairement. Les pacifistes paient pour l’armée. Les végétariens subventionnent l’industrie porcine. Des militants pro-vie supportent financièrement les avortements tandis que les impôts de citoyens sans enfants sont destinés à la publication d’un guide sur les devoirs.

À chaque instant, les uns financent les désirs des autres, et on trouve cela normal. Dans le vocabulaire néosocialiste, c’est ce qu’on appelle la « solidarité » ! Or, si la solidarité justifie qu’on finance, par exemple, le festival du cowboy, pourquoi tant d’indignation face à l’enseignement religieux ?

Et puis, rappelons que, dans les faits, l’État ne paie rien. Ce sont les contribuables qui financent tout. Les parents croyants qui souhaitent un enseignement religieux paient aussi leur juste part d’impôt. En vertu de quel principe n’auraient-ils donc pas également droit au service éducatif de leur choix ?

Certes, il est légitime de soumettre tous les élèves de la province à des examens uniformes pour l’enseignement séculaire. C’est un moyen efficace de s’assurer que les objectifs pédagogiques sont atteints. Si les résultats sont probants, en quoi un enseignement religieux additionnel constitue-t-il un problème ?

Mais nos bureaucrates semblent malheureusement plus préoccupés par la méthode que par le résultat. En plus de décider des objectifs communs à respecter, ils veulent imposer leur conception de l’école ainsi que le type d’enseignement qu’ils jugent moralement acceptable. Dans les faits, l’État a volé aux parents la liberté de choisir l’éducation de leurs enfants. La classe politique, convaincue de sa supériorité morale, agit comme si les jeunes Québécois étaient la propriété de l’État et veut imposer sa volonté. C’est la dictature dans l’enseignement !

Or, pourquoi un modèle étatique universel serait-il supérieur à un système où les écoles laïques côtoieraient les écoles confessionnelles ? Une société qui respecte les principes, les convictions et les choix de chacun, sans nuire à personne, serait incontestablement préférable à une société où un groupe impose par la force sa volonté à l’ensemble de la population. Mais nos dirigeants semblent insensibles au gros bon sens. À l’insu des parents, ils ont « nationalisés » la jeunesse québécoise pour assurer le règne de l’école publique laïque. C’est du néosocialisme, et c’est carrément sauvage !

Voir aussi Priorité du PQ : restreindre le choix en éducation ?






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