samedi 4 décembre 2021

La nécessité du retour de la fonction paternelle alors que le patriarcat occidental disparu est sans cesse attaqué à gauche


Jean-Michel Delacomptée s'entretient avec Mathieu Bock-Côté sur le patriarcat, la paternité, les deux sexes, la détestation de l'homme blanc uniquement apparemment

 

La seconde moitié du XXe siècle a vu l’avènement des femmes dans la sphère publique sous le signe de leur égalité avec les hommes, valeur fondamentale en France comme en Europe. Ce formidable progrès connaît aujourd’hui des développements hasardeux. Dans le tumulte d’une époque où les passions prennent le pas sur la raison, à la revendication d’une égalité juste se substitue progressivement la quête utopique d’une égalité totale entre les individus, les sexes, les genres, qui implique l’éradication du patriarcat, source de tous les maux. Exit le père de famille, symbole de l’autorité, voici le règne de l’amour universel comme projet politique consacré par les lois. Étrange amour, qui tend à opposer l’homme et la femme, à produire de la violence, à fracturer la société, à détruire la beauté du monde.

Avec son esprit pénétrant et sa plume inspirée, Jean-Michel Delacomptée examine la révolution des mœurs en cours, amplement importée des États-Unis, où s’invente une modernité aveugle aux conséquences de ses choix. Devant l’avenir qu’obscurcit le sectarisme de revendications sans limites, il se livre à une ardente défense de notre souveraineté morale, clé d’une indispensable préservation de l’humanisme et de la haute culture sur lesquels repose la fragile grandeur de notre civilisation.

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Les hommes et les femmes: Notes sur l'esprit du temps
de Jean-Michel Delacomptée
publié le 6 octobre 2021
chez Fayard
à Paris
224 pages
ISBN-13 : 978-2213712840


Épreuve de natation serait discriminatoire à l'égard des noirs, selon une plainte

Extraits d’un article du Soleil.

[…]

Kensley Volmar a 22 ans. Il effectue sa deuxième année en techniques policières au Cégep Garneau. Il est parti de Laval pour s’installer à Québec. « Je commence vraiment à aimer la ville », dit-il. Plus tard, il aimerait devenir patrouilleur au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

Mais une barrière bleue se dresse devant lui. Pour diplômer en techniques policières, Kensley doit réussir un test éliminatoire de natation qui est exigé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

Or, cette épreuve défavorise les étudiants noirs, qui grandissent dans une culture où l’apprentissage de la natation est peu répandu, soutient une plainte qui a été déposée par un autre étudiant noir en techniques policières ce printemps à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

[…]

« J’avais peur d’être convoqué »

Kensley songe à devenir policier depuis longtemps. En Haïti, où il a vécu jusqu’à l’âge de 9 ans, il aimait jouer avec de faux pistolets et des menottes et se rêvait déjà policier. L’étincelle pour le métier est restée au Québec. Mais en cinquième secondaire, elle a failli vaciller.

En constatant que les tests d’admission en techniques policières comprenaient un volet en piscine, Kensley a reculé. « J’ai juste même pas appliqué [sic : je n’ai même pas postulé], parce que j’avais peur d’être convoqué pour les tests de natation », dit-il.

Kensley ne savait pas nager. Il se souvient d’être allé à la piscine une fois avec des camarades du primaire. Voyant tout le monde sauter à l’eau, il s’était lancé lui aussi. « J’ai failli me noyer », dit-il. Après l’incident, sa mère l’a incité à suivre un cours de natation. Mais il a refusé. Il craignait la section profonde de la piscine.

Au moment de s’inscrire au cégep, Kensley était loin d’avoir le niveau requis pour nager, par exemple, les 100 mètres du test d’admission du Cégep Garneau ou les 50 mètres du Cégep de Sherbrooke. Il aurait pu faire une demande d’admission au Collège de Maisonneuve, à Montréal, où il n’y a pas de test de natation à l’entrée. Mais Kensley n’avait pas vérifié. Il était convaincu que des épreuves de natation bloquaient la porte de tous les cégeps de la province.

Il s’est donc tourné vers une technique en services policiers à la Cité collégiale de l’Ontario, à Ottawa, où la natation ne fait pas partie du test d’admission. Là-bas, il se souvient d’avoir rencontré d’autres étudiants noirs québécois qui voulaient éviter les épreuves de natation québécoises.

Kensley a terminé sa formation à Ottawa avec une moyenne de 90 %, encore plus convaincu qu’il voulait devenir policier. Mais avec son diplôme ontarien, il n’aurait pas eu le droit de pratiquer le métier dans les services de police municipaux québécois ou à la Sûreté du Québec.

Apprentissage

Alors, il a décidé d’apprendre à nager. À l’été 2019, il s’est inscrit dans un cours d’initiation à la natation dans une piscine publique montréalaise. Il s’est exercé à battre les pieds dans l’eau, à respirer sur le côté, à avancer avec une planche. Il a repris le cours de base trois fois. Son corps était trop rigide dans l’eau et la partie profonde de la piscine persistait à l’intimider, explique-t-il. « Je n’étais pas capable de rester longtemps dans le creux ».

Mais il a continué à nager. Avant ou après son travail de nuit comme agent de sécurité à l’Université de Montréal, il s’entraînait à la piscine de l’université ou explorait des piscines publiques. Son corps a commencé à saisir la mécanique aquatique : il arrivait à faire de plus en plus de longueurs de piscine.

Assez pour entrer en techniques policières ? Il ne l’a jamais su. Quand la pandémie a rejoint le Québec en 2020, les tests physiques d’admission ont été annulés au Cégep Garneau.

Kensley a été admis grâce à son dossier scolaire, mais la piscine l’attend plus loin. Il lui reste encore les trois examens de natation finaux pour obtenir son diplôme.

Huit secondes de trop

Kensley espère ne pas vivre un échec comme celui qui a bloqué les aspirations de Jérémie*, un étudiant noir en techniques policières au Collège de Maisonneuve, à Montréal.

Dans une plainte déposée au printemps 2021 à la Commission des droits de la personne, et dont Le Soleil a obtenu copie, l’homme de 23 ans relate qu’il s’est investi à fond dans l’apprentissage de la natation, reprenant l’entraînement même après avoir été sauvé d’une noyade potentielle par un camarade de classe.

Lors des épreuves finales de natation, en 2018, il a réussi le 200 mètres style libre en moins de 5 minutes et les trois minutes de nage sur place avec une ceinture lestée de 5 livres. Mais il a échoué à l’épreuve du 50 mètres de nage en uniforme. Il a réessayé, mais l’a ratée une fois de plus. Par 8 secondes.

Jérémie a réussi 47 cours en techniques policières, selon la plainte. Mais il n’a toujours pas son diplôme.

Discrimination ?

Les « tests éliminatoires de natation posent des désavantages systémiques discriminatoires pour les candidats issus de la communauté noire, ayant pour effet de leur restreindre les possibilités d’accès à une carrière policière dans la province de Québec », soutient Jérémie dans sa plainte.

Alors que les cours de natation sont un rite de passage pour les enfants au Québec, souligne la plainte, les immigrants sont moins susceptibles d’apprendre à nager.

Une étude de la Société de sauvetage canadienne publiée en 2010 a montré par exemple que les Néo-Canadiens sont quatre fois plus susceptibles de ne pas savoir nager que les gens nés au Canada.

Aux États-Unis, où le lien entre origine ethnique et noyades et mieux documenté, une étude de la principale agence fédérale américaine de santé publique a montré en 2014 que les Noirs âgés entre 5 et 19 ans étaient 5,5 fois plus susceptibles de se noyer dans une piscine que leurs pairs blancs.

Au Canada, les Noirs ont eu historiquement moins accès aux piscines et aux leçons de natation que les Blancs, notamment par manque de ressources financières, fait valoir Jérémie dans sa plainte. Cette disparité explique, selon lui, que l’apprentissage de la natation s’est peu répandu chez les Noirs.

Par courriel, une porte-parole du Collège de Maisonneuve, Emilie Laramée, confirme que le cégep a reçu la plainte déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPJD), qui vise aussi le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et la Fédération des cégeps.

« Par respect pour le processus institué devant la CDPDJ et sachant qu’il implique également d’autres entités que le Collège de Maisonneuve, le Collège ne formulera pas de commentaires additionnels », indique Mme Laramée.

« Exceptionnel »

C’est le ministère de l’Éducation qui fixe les exigences minimales du test de natation, indique Esther Chouinard, porte-parole du ministère. Mais le contenu du programme d’études a été rédigé en collaboration avec des policiers, des organisations policières, l’École nationale de police de Québec et les collèges.

Selon le ministère, le niveau de compétences des aspirants policiers en natation a été établi pour permettre la réussite du programme de formation initiale en patrouille-gendarmerie à l’École nationale de police du Québec (ENPQ), qui prévoit une « activité » de formation sur le sauvetage aquatique. Le test de natation a été aboli en avril 2015 à l’ENPQ.

Les exigences en natation sont aussi fixées « selon les besoins du marché du travail », note la porte-parole du ministère de l’Éducation.

Alain Babineau est en désaccord avec cette affirmation. Policier durant près de 30 ans à la GRC et nommé ce printemps au poste de conseiller au Service police de la Ville de Montréal (SPVM) par la commissaire à la lutte contre le racisme et la discrimination systémiques de la Ville de Montréal, M. Babineau estime que le niveau d’habileté en natation requis pour les étudiants en techniques policières est sans commune mesure avec les exigences de la profession policière. Selon M. Babineau, les épreuves éliminatoires de natation viennent « mettre des bâtons dans les roues » des efforts de recrutement des services policiers auprès de la communauté noire, notamment.

Au SPVM, la procédure qui encadre les interventions riveraines indique que les policiers n’ont pas l’obligation de se lancer à l’eau, note Mireille Lux, porte-parole du SPVM. La police montréalaise dispose toutefois d’une équipe nautique qui assure la sécurité sur des voies navigables. Sinon, le sauvetage nautique est sous la responsabilité du Service de sécurité incendie de Montréal, précise Mme Lux.

Directeur adjoint au Service de police de la Ville de Québec, Jean-François Bernier note que les cas où les policiers se lancent à l’eau « sont exceptionnels », mais que les agents doivent savoir nager si une telle situation se présente, sans toutefois mettre leur sécurité en péril. M. Bernier explique que, souvent, les policiers « les plus à l’aise dans l’eau vont s’offrir » pour des sauvetages aquatiques. À la police de Québec, les tests de qualification en natation ne sont exigés que pour ceux qui font de la patrouille nautique, indique-t-il.

Jean-François Bernier estime qu’il serait « préoccupant » que le test de natation puisse freiner des candidatures chez les minorités visibles. « Dans la mesure où leur réalité culturelle fait en sorte qu’ils ont une appréhension » envers la natation, dit-il, cet enjeu devrait être pris en compte.

Dernière ligne droite

À la piscine du Cégep Garneau, la monitrice, Ariane Gagnon, fait le point sur les efforts de Kensley. Elle estime qu’il est un des étudiants les plus disciplinés du cours de natation, mais que sa technique n’est pas encore à point. Au lieu de rester à la surface de l’eau, les bras de Kensley ont tendance à caler lorsqu’il respire sur le côté, explique Mme Gagnon.

À la quatrième session, environ 2,8 % des étudiants échouent au test de natation au Cégep Garneau. Mais ils peuvent retenter leur chance à la sixième session.

D’ici là, Kensley compte s’entraîner à la piscine tous les jours. Il espère renforcer son endurance à la nage sur place et réussir à retrancher 35 secondes à son temps au 200 mètres.

Ce sera un défi de taille, anticipe Kensley. « Il va falloir que je continue à m’entraîner deux fois plus fort. »

*Le vrai nom de Jérémie a été modifié pour protéger son identité


« Noël » et « Marie », tous ces mots que la Commission européenne veut ou voulait bannir

« Noël », le prénom « Marie », « Mesdames et Messieurs »… Pour « refléter la diversité », la Commission européenne a recommandé dans un guide à usage interne EN ANGLAIS (alors que la Grande-Bretagne ne fait même plus partie de l’Union européenne) de proscrire l’emploi de plusieurs mots, dont certains issus de la tradition chrétienne. Si l’institution a rétropédalé, sa démarche peut légitimement inquiéter.


La journaliste commet une erreur : Malika n’est pas la traduction de Marie en arabe, c’est Maryam/Meriem. Malika signifie « reine ».

La fête de Noël et le prénom Marie seront-ils bientôt placés sur la liste noire des mots à employer en société ? C’est en tout ce que laissaient entendre les recommandations d’un guide à l’usage des fonctionnaires de la Commission européenne lancé fin octobre. Si la bronca provoquée par le document a obligé la commissaire maltaise, Helena Dali, à revenir dessus précisant que ses services travaillaient à « une version actualisée », le mal, ou plutôt les mots, sont désormais connus.

Dans un document d’une trentaine de pages, la Commission avait ainsi prévu de proscrire le mot « Noël » ou « vacances de Noël » afin de ne pas offenser celles et ceux qui ne sont pas chrétiens, a révélé le quotidien italien Il Giornale. « Évitez de supposer que tout le monde est chrétien. Tout le monde ne célèbre pas les fêtes chrétiennes […] Soyez sensibles au fait que les gens ont différentes traditions religieuses », soulignait ainsi le document. Et d’étayer cette recommandation d’un exemple : il faudrait ainsi éviter de dire « La période de Noël peut être stressante » et remplacer cette phrase par « La période des vacances peut être stressante » en ajoutant, à la fin, « pour ceux qui célèbrent Noël, Hanoucca. »


Mathieu Bock-Coté revient sur ces mots tabous de l'Union européenne, mais également ceux de la CBC au Canada et quelques exemples au Québec

De la même manière, la Commission européenne recommandait de ne pas utiliser des prénoms « typiques ». « Dans les histoires, ne choisissez pas de prénoms typiques d’une religion », précisait le document. Une recommandation suivie d’un exemple : « au lieu de parler de “Maria et John”, parlez plutôt de “Malika et Julio” ». D’autres expressions telles que « Mesdames et Messieurs » devaient être proscrites en ouverture des réunions au profit d’un plus neutre « Chers collègues ». Concernant les relations familiales, les employés de la Commission étaient priés de ne plus utiliser les mots « épouse, mari, mère et père » et de leur préférer « conjoint, partenaire, parents. »

Ces révélations ont suscité une vive réaction du côté du Vatican. Le secrétaire d’État du Saint-Siège a signifié sa désapprobation dans une courte vidéo. Allons-nous « annuler la dimension chrétienne de notre Europe » ?, s’est inquiété le cardinal Pietro Parolin, numéro 2 du Vatican. Reconnaissant d’abord que le « souci d’effacer toute discrimination est juste », il a déploré la méthode employée par la Commission européenne pour y parvenir. Pour lui, cette tendance qui détruit la différence et les racines signifie au final « détruire la personne ».

« Noël », « Marie », « Jean » ou encore « Mesdames et Messieurs » ont donc encore droit de cité. Mais pour combien de temps ?, s’inquiètent de nombreux observateurs. Car malgré la promesse de la commissaire de reprendre sa copie, la tendance est belle et bien lancée. « Les individus sont des êtres complexes avec des caractéristiques et des identités multiples », pouvait-on lire en préambule du texte. « Il est donc important d’en tenir compte dans notre communication pour s’assurer que personne n’est laissé pour compte. » Car si le document est en train d’être repris, la logique — ou l’idéologie — sous-tendue semble bien partie pour durer.

« Si les mots perdent leur valeur et leur signification propres, toute discussion devient un dialogue de sourds. En respectant les mots, nous respectons les hommes », rappelait sur Aleteia le père Jean-François Thomas, ancien professeur de philosophie et de théologie. « Blesser les mots et la parole, les manipuler pour son propre intérêt, entretenir l’ambiguïté par le flou ou une langue de bois endort l’intelligence et saigne à blanc la foi. Si les mots perdent leur valeur et leur signification propres, tout devient semblable et relatif. »

Le document a découragé le personnel d’utiliser les termes « Mme » ou « M. », en disant : « En cas de doute, utilisez “Mx.”.

Peu de temps avant que le guide ne soit retiré, le secrétaire d’État du Vatican a vivement critiqué le document.

Dans une interview publiée par Vatican News le 30 novembre, le cardinal Pietro Parolin a déclaré que le texte allait “contre la réalité” en minimisant les racines chrétiennes de l’Europe.