lundi 26 juin 2023

Les écolos français demandent aux internautes de prouver qu’ils ne sont pas « un·e robot·e »

 
Sur un formulaire de contact en ligne, EELV (la gauche française qui se dit écologique) demande aux internautes de prouver qu’ils ne sont pas « un·e robot·e ».

« Recopiez ce code si vous n’êtes pas un·e robot·e. » Avis à ceux qui souhaiteraient contacter le parti EELV ces prochains temps. Si pour cela vous passez par l’intermédiaire de leur formulaire en ligne, il vous faudra montrer patte blanche en prouvant votre humanité. Ce, afin que votre message leur parvienne. Jusqu’ici rien d’anormal. C’est ainsi que la démarche s’opère de nos jours. Inédit cependant : l’on vous demandera de montrer que vous n’êtes pas « un·e robot·e » (ou est-ce robot·te ?)

EELV est adepte de l’écriture inclusive — cette graphie qui prétend assurer une égalité de la représentation des hommes et des femmes, entre autres, dans la langue. « Après 5 mois de mobilisation, toujours 70 % des Français·es sont contre cette #ReformeDesRetraites », écrivait le parti sur son compte Twitter, le 6 juin dernier. Ce que l’on ne savait pas, c’est qu’il était aussi capable d’attribuer un genre biologique aux objets.

Grande-Bretagne — Les défenseurs de l'immigration de masse admettent enfin qu'elle réduit les salaires

Texte paru dans le Daily Telegraph du 26 juin 2023.

Depuis la disparition de Boris Johnson, la besoin de dire de vérité de la part des politiciens est devenu en vogue parmi ceux qui se considèrent d’un esprit plus noble. Alastair Campbell — qui a apparemment oublié les armes de destruction massive, l’Irak, le Dr David Kelly, Bernie Ecclestone, l’argent des honneurs, les hausses d’impôts, les frais de scolarité et les frais supplémentaires — déclare maintenant que Boris Johnson doit « rendre des comptes » pour les « mensonges » qu’il aurait proférés afin de persuader les gens de voter pour le Brexit.

Mais Campbell est loin d’être le seul. Récemment, les mensonges ont été les plus fréquents et les plus grossiers sur la question qui a le plus contribué à détruire la confiance dans le système politique britannique : l’immigration. Le manifeste de chaque parti ayant remporté une élection au cours du dernier quart de siècle promettait un encadrement de l’immigration, mais aucun gouvernement n’est parvenu à le mettre en œuvre. Nous enregistrons plus d’immigration depuis le début de cette période qu’au cours des 2 000 dernières années combinées.

Au cours de l’année écoulée, le solde migratoire s’est élevé à 606 000 personnes, un chiffre impensable il y a seulement 12 mois. Et pourtant, de nombreux hommes politiques réclament encore plus d’immigration. Les ministres informent les journaux que le marché du travail est trop tendu et que les entreprises ont besoin de plus de travailleurs. Et certains anciens ministres commencent à dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Philip Hammond, l’ancien chancelier, a déclaré que l’assouplissement des contrôles de l’immigration créerait une plus grande concurrence pour les emplois et contribuerait à réduire l’inflation — et donc les taux d’intérêt — en diminuant le pouvoir des travailleurs de demander des augmentations de salaire.

Répondre à l’augmentation des coûts du logement dans un contexte de pénurie de logements en créant une demande accrue pour un parc limité peut sembler excentrique. Mais la question ne se limite pas à cela. Lorsque les entreprises peuvent recruter dans le monde entier sans essayer d’abord de le faire en Grande-Bretagne, et à des salaires qui ne sont souvent pas plus élevés que le salaire minimum, quels contrôles Hammond pourrait-il assouplir ? Nous disposons déjà du système d’immigration le plus généreux du monde occidental.

Mais la crise inflationniste — et la solution proposée par M. Hammond — a révélé une vérité longtemps niée par les ministres et les fonctionnaires. Pendant des années, ils ont insisté sur le fait que l’immigration ne provoquait pas de déplacements d’emplois et ne faisait pas baisser les salaires. Ils l’ont fait en dépit des études universitaires et des preuves apportées par le Comité consultatif sur les migrations du gouvernement, qui affirmaient le contraire. Aujourd’hui, ils l’admettent eux-mêmes. Selon Chris Patten, l’inflation est élevée en partie parce que le Brexit a rendu « plus difficile l’importation de main-d’œuvre ».

Bien sûr, on peut soutenir que si la demande économique a rebondi conformément à la trajectoire attendue après le Covid, ce n’est pas le cas de la main-d’œuvre. Les travailleurs migrants pourraient alors combler les pénuries dues aux personnes âgées qui ne retournent pas sur le marché du travail et à l’augmentation du nombre de personnes qui ne travaillent plus pour cause de maladie. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’immigration — dont les libéraux zélés oublient qu’elle s’accompagne de graves problèmes économiques et sociaux — doive automatiquement augmenter.

Tout d’abord, la tension sur le marché du travail ne se traduit pas par des augmentations de salaire à la hauteur de l’inflation. Dans l’ensemble, le pays subit une baisse de ses salaires en termes réels. Et cela fait suite à des années de stagnation des salaires, ce qui ne nous laisse pas dans une meilleure situation qu’en 2005. Deuxièmement, la hausse de l’inflation a commencé par un choc d’offre international et a été exacerbée par les échecs de la politique monétaire au cours des 15 dernières années environ. Troisièmement, les politiques mises en œuvre pour réduire l’inflation aujourd’hui — fortes hausses des taux d’intérêt et tentatives de faire baisser les salaires — pourraient finir par aggraver nos difficultés l’année prochaine lorsque, comme cela semble probable, nous et d’autres pays entrerons en récession.

Mais le plus évident est que la réponse des hommes politiques — quel que soit le problème, quel que soit le contexte, quelle que soit notre capacité à y faire face — est une demande d’augmentation de l’immigration globale, alors que si un type particulier d’immigration est nécessaire, le bon sens devrait nous conduire à modifier l’équilibre et le profil de cette immigration tout en restant fidèles à la nécessité de réduire, de manière radicale, le nombre total de migrants.

Pourtant, cela paraît tout à fait exclu pour nos hommes politiques. Nous avons créé un modèle d’enseignement supérieur entièrement dépendant des revenus des étudiants étrangers, quelle que soit leur qualité, au détriment des enfants britanniques qui sont évincés de nos meilleurs établissements et de nos meilleurs programmes universitaires, et qui ne leur offre pas de solutions de rechange dans l’enseignement technique et professionnel. C’est en partie pour cette raison que nous souffrons d’une pénurie de compétences qui entraîne une augmentation de la demande de travailleurs immigrés. Dépendre de leur offre immédiate décourage l’investissement dans l’automatisation ou l’amélioration de la productivité, ainsi que dans les compétences des personnes déjà présentes sur le territoire. Les députés deviennent hystériques lorsque les ministres confirment que tous les malheureux individus de tous les malheureux pays ne peuvent pas venir ici par une « voie sûre et légale ».

Cette situation est en partie due au modèle économique défaillant sur lequel la Grande-Bretagne s’appuie depuis des décennies. La productivité est médiocre, la croissance faible et les salaires stagnants. Mais l’immigration de masse fait croître notre PIB, si ce n’est le PIB par habitant, et réduit la dette en pourcentage de notre économie sans que nous ne devions faire grand-chose. Le manque d’imagination, de vision et d’idées sur la manière dont nous pourrions faire les choses différemment fait partie du problème. Mais l’idéologie de nombre de nos hommes politiques l’est tout autant. La droite considère l’immigration du point de vue économique, la gauche à travers le prisme de son obsession de la diversité radicale et de la politique identitaire.

Ce qui nous ramène aux mensonges. La semaine dernière, en réponse à l’argument selon lequel l’immigration de masse faisait augmenter le prix des loyers — ce qui est un fait — un journaliste de la BBC a déclaré : « Qui allez-vous trouver pour construire tous ces logements ? Les travailleurs britanniques ne semblent pas très enthousiastes à l’idée d’acquérir des compétences dans le domaine de la construction ». Mais il avait tort : les ressortissants étrangers représentent 13 % des travailleurs du secteur de la construction, 8 % de ceux de la construction spécialisée et 7 % de ceux du génie civil.
 
Peu après, Sadiq Khan, le maire de Londres, a déclaré que « cette ville a été construite par des migrants, par des réfugiés » — une affirmation qui, comme celle selon laquelle nous « avons toujours été un pays d’immigration », est manifestement fausse. Ceux qui pensent que l’immigration devrait être réduite et maîtrisée sont souvent présentés par les libéraux comme des fanatiques et des extrémistes qui colportent des mensonges — mais sur cette question vitale, où le changement est irréversible et a des conséquences réelles, le contraire est vrai.
 

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Malgré une immigration record : stagnation, voire baisse, du PIB/habitant au Canada en 2022 (et 2023 selon les prévisions)

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Forte baisse de la fécondité au Québec en 2022 : 1,49 enfant/femme (-7,7 % pour les « langue maternelle français »)

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Bloomberg: les salaires canadiens stagnent en raison de l’immigration de masse alors que l’inflation grimpe  

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés

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L’initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.

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