dimanche 26 décembre 2021

Faut-il vacciner les 5-12 ans contre le SARS-CoV-2 ? Entretien avec une épidémiologiste

Avec Alice Desbiolles,  médecin épidémiologiste spécialiste de la santé publique. Selon la Haute Autorité de Santé, la vaccination contre le Covid-19 est désormais recommandée dès l'âge de 5 ans pour les enfants « qui présentent un risque de faire une forme grave de la maladie, de décès et ceux qui vivent dans l'entourage d'une personne immunodéprimée ou vulnérable non protégée par la vaccination et n'ayant pas pu être vaccinée. »


La stratégie axée sur le seul vaccin et le passeport vaccinal est-elle efficace contre le variant Omicron ? (m à j)

Données islandaises, les double vaccinés (bleu foncé) proportionnellement beaucoup plus sujets à un infection par omicron que les non-vaccinés (bleu clair), les triples vaccinés (noir) voient aussi leur taux d'infection monter vite.


Le Dr. Kierzek contre la stratégie du tout-et-seul vaccin et du passe vaccinal.


Dre Alice Desbiolles : « Le Sars-CoV-2 n’est pas un bon candidat à l’éradication », car il ne faudrait pas de réservoir animal de cette maladie (or ils existent) et que ce vaccin soit stérilisant (comme pour la variole ou la polio par exemple où il met fin à la transmission), ce n’est pas le cas. » Plusieurs chevreuils au Québec auraient contracté la Covid. En Iowa, plus de 82 % des chevreuils ont contracté la Covid. Rappelons que sept principaux coronavirus sont généralement cités comme pouvant contaminer l’humain, quatre d’entre eux sont considérés comme sources d’infection bénignes : 229E, NL63, OC43 et HKU1. Ils seraient la cause de 15 à 30 % des rhumes courants. Aucun vaccin n’a jamais été mis au point et inoculé en grand nombre contre ceux-ci avant la Covid-19. En effet, les éléments viraux produisant l’immunité ne sont souvent pas assez conservés dans la même famille virale. « Ainsi, s’il y avait eu un vaccin contre le coronavirus de 2003, il est pratiquement certain qu’il n’aurait pas marché de manière satisfaisante contre le Covid-19 », selon Bruno Canard, directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à l’Université Aix-Marseille

« Nous devons nous concentrer sur la protection des personnes à risque de formes graves », de conclure Alice Desbiolles.


Ce qui désorganise le pays, ce n’est pas le virus, mais des protocoles disproportionnés, peu efficaces et non ciblés qui abiment les indicateurs sanitaires, sociaux et économiques.

Étude JAMA citée : https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2787098

Nous allons très certainement vivre avec ce virus. Il faut renforcer le système de santé et ne pas réduire la santé aux seuls indicateurs Covid. Il est très important d’avoir une lecture globale de cette gestion de crise. 5/5 Sur l’endémicité, lire : https://www.nature.com/articles/d41586-021-00396-2

Pour Véran en juillet, les vaccins suffiraient à protéger de l’infection au Covid-19

« Si nous étions tous vaccinés, le virus ne pourrait plus cheminer. La protection collective c’est ça. »

Déclaration du Dr Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé de la France en date du 13 juillet 2021.

À opposer à ceux qui disent aujourd’hui à la Noël 2021 que : « Il n’a jamais été prétendu que les vaccins étaient efficaces contre la transmission. »

Pour Rachel Maddow la passionaria de l’extrême gauche le vaccin empêcherait la propagation

La présentatrice phare de MSNBC, la très gauche et toujours très sûre d’elle-même, Rachel Maddow disait la même chose le 29 mars 2021 : le virus empêchera la propagation du virus. Aucune mention des formes graves, la simple propagation.


Transcription du début de la vidéo ci-dessus : « Cela signifie au lieu que le virus puisse sauter d’une personne à l’autre, se propager et se propager, rendant certains d’entre eux malades, mais pas tous, et ceux qu’il ne rend pas malades ne savent pas qu’ils l’ont et ils le donnent à plus de gens parce qu’ils ne l’ont pas reconnu, n’est-ce pas ? Au lieu que le virus puisse passer d’une personne à l’autre, muter potentiellement et devenir plus virulent et résistant aux médicaments en cours de route, nous savons maintenant que les vaccins fonctionnent suffisamment bien pour que le virus s’arrête avec chaque personne vaccinée. Une personne vaccinée est exposée au virus. Le virus ne les infecte pas. Le virus ne peut alors pas utiliser cette personne pour aller ailleurs. Il ne peut pas utiliser une personne vaccinée comme hôte pour infecter plus de personnes. » 

Les pleinement vaccinés attrapent désormais la Covid autant que les non-vaccinés en Ontario

Les deux courbes (non-vaccinés, entièrement vaccinés) se rejoignent le 24 décembre. Avec une forte augmentation des cas de personnes entièrement vaccinés ces derniers jours alors que le variant omicron se propage.




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Noël, le Jour de l'An, les Étrennes, la bénédiction du pater familias au Canada français


Article du Devoir de 2006 en question

Il est un jour entré dans nos vies en passant par la cheminée. Depuis ce jour, on ne remet plus, ou si peu, son existence et son pouvoir en question. Le père Noël, tel qu'on le connaît aujourd'hui, n'a pourtant pas toujours vécu parmi nous. Dans Hourra pour Santa Claus, un essai qui paraît chez Boréal, le sociologue Jean-Philippe Warren retrace l'histoire de l'arrivée au Québec, à la fin du XIXe siècle, du gros bonhomme vêtu de rouge, qui a supplanté le petit Jésus dans nos maisons comme distributeur de cadeaux.

En fait, avant la moitié du XIXe siècle, c'est bien le jour de l'An, et non Noël, qui est la grande fête de l'hiver dans la vie des Canadiens français. C'est à ce moment-là que la parenté se retrouve et échange des cadeaux [les Étrennes]. La fête de Noël, quant à elle, passe pratiquement inaperçue. Les collégiens n'ont pas de congé scolaire à cette occasion et ne retournent pas dans leur famille pour la célébrer. Tout au plus fréquente-t-on la messe de minuit et confectionne-t-on un petit réveillon à la maison. «[...] à une exception près, aucun article de The Gazette de Montréal ne mentionne Noël entre 1785 et 1840», note Warren. Noël est alors l'une parmi d'autres très nombreuses fêtes religieuses du calendrier. Mais vient la révolution industrielle, et les patrons d'entreprise de cette époque font pression pour que le nombre de fêtes de ce calendrier, qui sont autant de congés pour les employés, diminue.

Entre le XVIIe et la fin du XIXe siècle, le nombre de fêtes d'obligation passe, au Canada, de 40 à neuf, relève Warren. «Les temps modernes sont temps de progrès par l'accroissement du temps de travail. On ne peut tolérer que le quart de l'année (40 jours de fête et 52 dimanches) soit rendu improductif. En 1900, 85 % des jours sont disponibles pour le travail», écrit, à ce sujet, Ollivier Hubert, dans Sur la terre comme au ciel.

Moins de fêtes, donc, et par conséquent plus de temps pour les espérer et les préparer. C'est l'une des explications que propose Jean-Philippe Warren pour justifier l'ampleur phénoménale qu'a prise la fête de Noël depuis plus d'un siècle. L'autre étant, bien entendu, la venue de la société de consommation. Quant à Santa Claus, qui deviendra ensuite le père Noël, c'est un Allemand d'origine, qui a transité à travers la Hollande pour devenir momentanément Sinter Klaas [Saint Nicolas en néerlandais], avant d'être adopté aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Contrairement à saint Nicolas, personnage mythique d'origine française et qui ressemble à Santa Claus à plusieurs égards, ce dernier donne indifféremment à tous les enfants. En effet, alors que, traditionnellement, saint Nicolas était accompagné du père Fouettard [en France, Belgique, Hollande et en Allemagne] et emmenait les enfants qui n'avaient pas été sages dans une grotte, Santa Claus est généreux sans condition.

Rien de tel que ce gros bonhomme prodigue pour faire le bonheur d'une société de consommation en émergence, avec en ligne de front les nouveaux magasins à rayons, dont le refrain est de vendre, vendre, vendre, à tout prix et à tout le monde. Ce sont les magasins John Murphy, Scroggie's, Hamilton, S. Carsley, Au bon marché, Dupuis frères et Zéraphin Paquet qui ouvrent, à la fin du XIXe siècle, leurs édifices à étages à Montréal, rue Sainte-Catherine ou Saint-Joseph.

«Autrefois, c'était bien le petit Jésus qui distribuait les cadeaux», précise Warren. C'est lui qui venait remplir de présents les petits souliers des enfants durant la nuit. Mais n'était-il pas devenu embarrassant de mettre en vitrine autant de petits Jésus qu'il y a de magasins, ou encore de faire monter des petits enfants sur les genoux d'un chérubin pour établir leur liste de souhaits pour Noël?

Car ce sont les marchands, d'abord et avant tout, qui ont intérêt à importer au Canada français la folie de Santa Claus qui a gagné l'Amérique anglophone. Non contents d'attirer chez eux les milliers de consommateurs en mal d'étrennes à donner, ils forcent ensuite les parents à leur rendre visite avec leur famille en créant entre leurs murs de véritables pays des jouets, qui se reproduisent de commerce en commerce. C'est sans parler du célèbre défilé du père Noël, qui attire des milliers d'enfants dans la rue. La formule, désormais incontournable, a dû être jugée gagnante puisqu'elle a réussi à se frayer un chemin jusqu'à nous.

Ainsi, à partir de la fin du XIXe siècle, inverse-t-on, le jour de Noël, le rapport qui régit habituellement les relations entre parents et enfants. Alors que la société traditionnelle était axée vers les besoins, la nouvelle société de consommation est orientée vers le désir, note Warren. Et qui de mieux que les enfants pour entretenir cette fièvre débridée du désir, cette envie de goûter et de toucher à tout, sans distinction et sans réserve? «L'enfant veut tout et n'importe quoi», relève Warren. En ce sens, il est tout à fait en phase avec la mentalité nouvelle des commerces, avec leur avalanche de jouets bruyants et d'objets de luxe, mêlant allègrement le nécessaire et le superflu.

Reste que les Canadiens français n'ont pas fait la vie si facile à Santa Claus, cet Allemand d'origine à l'accent américain. À son arrivée ici, le rouge bonhomme est en fait un illustre inconnu. «Au début, il fait peur aux enfants», dit Warren en rigolant. Puis vient la Première Guerre mondiale, et le passé allemand de Santa Claus ne lui fait pas bonne presse.

«On se sert au Québec des hostilités avec l'Allemagne pour monter une campagne contre cet immigré teuton, ce "prince de la camelote teutonne", ce "gros vieil Allemand du pôle Nord", ce fantoche "made in Germany" [in Deutschland hergestellt], ce "boche", infiltré pour ainsi dire illégalement dans le pays et qui mériterait d'en être prestement délogé», écrit Warren.

Il fallait donc tout au moins rebaptiser Santa Claus.

«Saint Nicolas, de par son nom, aussi de par sa figure plus émaciée et son allure plus austère, sans compter sa fréquentation du père Fouettard, continuait à être trop associé à l'univers religieux dans une société de plus en plus gagnée par la commercialisation et l'industrialisation», ajoute-t-il. C'est donc le père Noël, précédé du bonhomme Noël et du petit Noël, qui gagnera le cœur des Québécois et qui a pignon sur rue ici depuis lors.

Il n'y a d'ailleurs pas que les origines allemandes de Santa Claus qui incommodaient les nationalistes canadiens-français. La frénésie de cadeaux qui n'ont rien de catholique fait aussi froncer les sourcils des conservateurs, qui suggèrent l'achat d'images pieuses plutôt que les oursons en peluche devenus l'usage. Mais la grande fête de la générosité et de la consommation, traînant les paradoxes les plus criants, allait avoir raison de la morale, tout en récupérant certaines de ses valeurs, dans une sorte de syncrétisme dont, il faut l'avouer, tout un chacun s'accommode depuis sans problème.

Car la fête de Noël, avec tous ses excès, a bien fini par rallier les marchands et le clergé. Les premiers parce que la fête fait évidemment leur affaire et leur promet les ventes les plus importantes de l'année, les seconds parce que, fête religieuse d'abord et avant tout, elle supplante le jour de l'An, fête païenne, dans les mœurs de la population et redonne, malgré tout, entre le clinquant et la pacotille, une place certaine à la Nativité.

Présentation de l'éditeur

On s'imagine d'ordinaire que le Noël qui fait désormais partie de notre culture nord-américaine est de création récente. C'est pourtant dans le dernier quart du XIXe siècle qu'a été progressivement moulé, dans les officines commerciales, le nouvel esprit de Noël. Cet esprit s'impose à travers deux grandes batailles. D'une part, le petit Jésus a progressivement été remplacé par Santa Claus. D'autre part, au fur et à mesure que l'on avance dans le siècle, la fête de Noël tend à supplanter le jour de l'An dans la culture populaire. En cherchant à comprendre comment la fête de la Nativité est devenue l'événement mercantile par excellence de la société contemporaine, l'auteur nous invite à nous interroger sur l'origine et la genèse de coutumes qui nous semblent immémoriales. Le sociologue Jean-Philippe Warren nous donne ici un livre aussi divertissant qu'érudit.

Hourra pour Santa Claus !
par Jean-Philippe Warren,
paru en octobre 2006,
chez Boréal,
à Montréal
Pages : 304 pp
ISBN : 9782764604861 (2764604866)