mardi 27 septembre 2022

Pressions pour qu'un grand éditeur censure une étude relativisant la « crise climatique »

Une étude relativisant la gravité de la « crise climatique » a été publiée en janvier dans une revue du prestigieux groupe Springer Nature, au grand dam de certains climatologues réputés sélectionnés par l’AFP, certains allant jusqu’à demander la censure et le retrait de cette étude d’une vingtaine de pages.

L’étude intitulée Une évaluation critique des tendances des événements extrêmes en période de réchauffement climatique ne remet pas en question le réchauffement observé depuis le début de l’industrialisation. Elle est rédigée par quatre universitaires italiens. Elle passe en revue la bibliographie récente sur les séries chronologiques de certains événements météorologiques extrêmes et les indicateurs de réponse associés afin de voir si l’on peut détecter une augmentation de l’intensité ou de la fréquence de ces événements extrêmes. 

Aucun indicateur ne montre une tendance croissante claire des événements extrêmes

Pour les auteurs, les changements mondiaux les plus robustes dans les extrêmes climatiques se trouvent dans les valeurs annuelles des vagues de chaleur (nombre de jours, durée maximale et chaleur cumulée), tandis que les tendances mondiales de l’intensité des vagues de chaleur ne sont pas significatives. 

L’intensité des précipitations quotidiennes et la fréquence des précipitations extrêmes sont stationnaires pour la majeure partie des stations météorologiques. L’analyse des tendances de séries chronologiques des cyclones tropicaux montre une invariance temporelle substantielle (ça ne bouge pas vraiment) et il en va de même pour les tornades aux États-Unis (ni leur nombre ni leur intensité ne semble augmenter). Dans le même temps, l’impact du réchauffement sur la vitesse du vent de surface reste incertain. Les auteurs se sont ensuite penchés sur certains indicateurs de réponse globale aux événements météorologiques extrêmes, à savoir les catastrophes naturelles, les inondations, les sécheresses, la productivité des écosystèmes et les rendements des quatre principales cultures (maïs, riz, soja et blé). Aucun de ces indicateurs de réponse ne montre une tendance positive claire des événements extrêmes. 

Les chercheurs italiens concluent que, sur la base de données d’observation, la crise climatique que, selon de nombreuses sources, nous vivrions aujourd’hui n’est pas évidente pour l’instant. Les auteurs concluent en affirmant qu’il serait néanmoins extrêmement important de définir des stratégies d’atténuation et d’adaptation qui tiennent compte des tendances actuelles.

Rendement moyen (t/ha) pour le maïs, le riz, le soja et le blé de 1961-2019. On note le fort accroissement des rendements « malgré » la « crise climatique ». (Oui, bien sûr les techniques agricoles ont pu s’améliorer pendant cette période, mais cela tend à prouver que l’homme peut s’adapter à la « crise climatique grandissante » sans les mesures extrémistes proposées par certains militants aujourd’hui).
 

Appel à la censure

Quatre climatologues sélectionnés et interrogés par l’AFP estiment que l’étude n’aurait jamais dû être publiée, et deux d’entre eux ont demandé qu’elle soit retirée. Pour Peter Cox, professeur à l’Université d’Exeter, l’étude « n’est pas bonne sur le plan scientifique », mais il craint que le retrait « entraîne une publicité supplémentaire et puisse être présenté comme une censure ».

« La crise climatique », un non-sujet en politique italienne

L’auteur principal, Gianluca Alimonti, est un physicien d’un institut de physique nucléaire. Ses trois coauteurs sont Luigi Mariani, un météorologue agricole, et les physiciens Franco Prodi et Renato Angelo Ricci. 

Notons que la lutte contre les « changements climatiques » n’a joué quasiment aucun rôle dans la campagne électorale italienne qui y a vu le centre droit (l’extrême droite pour l’AFP/Radio-Canada) être porté au pouvoir. Les enjeux écologiques ont été les grands absents de la campagne électorale dans son ensemble, a révélé une étude menée par Greenpeace Italie et l’Observatoire de Pavie, un institut de recherche. L’environnement se retrouve loin derrière le soutien à la natalité et la lutte contre l’immigration illégale pour la chef des Frères d’Italie, Giorgia Meloni. Dans son programme, l’environnement est décrit comme « une priorité », mais n’apparaît qu’en douzième position (sur quinze), loin derrière le soutien à la natalité ou la lutte contre l’immigration illégale. Giorgia Meloni promet tout autant la relance du nucléaire — arrêté il y a 30 ans en Italie — que le forage d’hydrocarbures en mer Adriatique et le développement des ressources gazières.

Voir aussi

Bjorn Lomborg : Le changement climatique N'est PAS la fin du monde (vidéo sous-titrée) 

Bjorn Lomborg : « Le changement climatique n’est pas la fin du monde » (article écrit)

La Norvège défend le pétrole et l’environnement… avec l’argent du pétrole et du gaz  

Climat : pourquoi l’apocalypse n’aura pas lieu

 

La France cherche à sauvegarder le prestige de ses écoles à l’étranger

Alors que le président de gauche français, Emmanuel Macron, souhaite y doubler le nombre d’élèves d’ici à 2030, ces établissements peinent à rivaliser avec leurs homologues anglo-saxons, espagnols et coraniques.

Si le lycée Charles-de-Gaulle, à Londres, continue de porter haut les couleurs de l’enseignement à la française, la croissance du réseau de ces établissements dans le monde marque le pas.

En manque d’enseignants et soumis à une forte concurrence, ces établissements d’excellence accueillent 390 000 élèves à travers le monde. Emmanuel Macron veut doubler les effectifs dans une « stratégie d’influence et de rayonnement » de la culture française. Un défi de taille.

Éducation En cette rentrée 2022, ils sont 566 lycées français de l’étranger à scolariser 390 000 élèves, de la maternelle au baccalauréat. Parviendront-ils, d’ici à 2030, à atteindre l’objectif de 700 000, fixé il y a quatre ans par le président Macron ? Il y va de la « stratégie d’influence et de rayonnement » de la France, a martelé le chef de l’état, en août, devant les ambassadeurs réunis en France pour la première fois depuis la crise du Covid. Choix des expatriés et des élites locales, ces lycées, qui comptent un tiers de Français et deux tiers d’étrangers, assument une mission de service public d’éducation doublée d’une mission diplomatique et de rayonnement de la culture française. Un réseau qui s’est peu développé au cours des quinze dernières années et subit de plein fouet la concurrence étrangère.

« Dans les 24 pays où je me suis rendu depuis janvier, je constate que la problématique commune à tous tient au recrutement des enseignants, constate Damien Regnard, sénateur (LR) sénateur représentant des Français établis hors de France. Compte tenu de la crise des vocations en France, les académies ne veulent plus laisser partir leurs profs », résume-t-il. Piloté par le Quai d’Orsay à travers l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) — l’un de ses plus gros budgets —, le réseau des lycées français compte 9 000 à 10 000 personnels titulaires de l’éducation nationale détachés, expatriés ou résidents.

En parallèle, le gros des troupes est alimenté par 25 000 enseignants recrutés localement, qu’ils soient français ou étrangers. « Il est plus simple de recruter en droit local à Singapour qu’à Kinshasa ! », résume le sénateur Regnard, évoquant des établissements qui « n’hésitent pas à aller recruter les enseignants partout où la main-d’œuvre est disponible ». À l’arrivée, une multitude de statuts, avec, à la clé, des salaires qui varient du simple au double. « L’enjeu, aujourd’hui, est de former ces personnels locaux, à travers nos instituts régionaux de formation, créés début 2022 », explique de son côté le diplomate Olivier Brochet, directeur de L’AEFE. De Dakar à Buenos Aires, en passant par Munich ou Hanoï, ces instituts seront donc chargés de former l’immense majorité des professeurs des lycées français de l’étranger. À gauche, le sénateur (PS) des Français de l’étranger Yan Chantrel dénonce un « dumping social ». « Les non-titulaires de demain vont remplacer les titulaires d’aujourd’hui, alors même que les familles françaises et les élites locales réclament une formation française », explique-t-il. De fait, si l’on entend parler un français parfait dans la cour de récréation du lycée de Londres, c’est plutôt l’espagnol qui résonne en Amérique latine. Et si certains pays s’en tiennent rigoureusement aux programmes de l’éducation nationale française, d’autres s’écartent parfois des principes laïcs et républicains. « L’offre éducative se dégrade, affirme Yan Chantrel, tandis que les frais de scolarité ne cessent d’augmenter pour construire de nouveaux locaux. » De 6 000 euros annuels en moyenne, ces frais varient de 2 000 euros l’année au lycée de Tananarive à 33 000 dollars pour celui de New York, fondé en 1935.

Mastodonte

« Si l’on ne recrutait que des titulaires de l’éducation nationale, on fermerait la moitié du réseau ! C’est un peu comme si l’on demandait à ce que tout le monde soit fonctionnaire en France », tempère de son côté la sénatrice (majorité présidentielle) Samantha Cazebonne, qui défend le principe de réalité. Avec une subvention étatique pour ces établissements qui oscille entre 300 et 400 millions annuels une vingtaine d’années, il faut selon elle « cibler les crédits vers la formation des enseignants » et se mettre enfin « autour de la table » pour un « diagnostic d’ampleur » du réseau. Un mastodonte piloté par un diplomate, où cohabitent des établissements directement gérés par L’AEFE (qui recrute les personnels), des lycées conventionnés (où les personnels d’encadrement sont mis à disposition par l’agence) et des établissements partenaires. Un système soumis à des homologations délivrées par l’éducation nationale. Une série de rigidités dans un système pourtant bel et bien privé, puisque ces lycées sont financés par les familles, à hauteur de 60 à 100 % selon les statuts. « Le temps joue contre nous. Quand une école française se crée, on compte dans le même temps 50 écoles anglo-saxonnes, autant de chinoises et de turques », ajoute Samantha Cazebonne.

Si aucun lycée français n’a fermé dans le monde en raison de la pandémie — les enseignements étant passés en distanciel, pour des frais de scolarité inchangés —, la croissance du réseau reste timide. En progression de 2,2 % l’an dernier, les effectifs ont augmenté, en cette rentrée, de 2,6 %. « Nous comptons 566 lycées français, contre 495 en 2018, avant le Covid. L’immense majorité de ces nouveaux établissements ouvrent sur les niveaux maternelle et élémentaire. Ce sont des graines plantées pour l’avenir. En parallèle, nous poursuivons le développement du réseau existant », explique Olivier Brochet. Le Maghreb est aujourd’hui la plus forte zone de croissance (21,5 % des élèves, devant l’Europe à 20,8 %), tiré par le Maroc qui, d’ici à 2030, sera le premier pays d’implantation du réseau, devant le Liban. Suivent, en termes de dynamisme, l’Afrique subsaharienne, avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire, et le Moyen-Orient, où les Émirats arabes ouvriront d’ici trois ans un huitième établissement.

Opérateurs privés

En Chine, la gestion de la crise sanitaire a fait chuter les effectifs à Shanghaï (-26 %) et à Hongkong, qui a aussi connu la répression. « Des avions entiers arrivent à Singapour, où les prix flambent », lâche le sénateur Pour Olivier Cadic, sénateur (UDI), le réseau souffre d’inertie. « Cela fait des années que l’on reste sur des ordres de croissance de 3 %. Le réseau vit sur lui-même. Il y a trente ans, au moment de sa création, L’AEFE comptait déjà 499 établissements, explique-t-il. Dans le même temps, l’enseignement anglo-saxon scolarise, lui, 5 millions d’élèves. » Et attire les expatriés français. « Deux tiers des Français nés en Amérique latine ne parlent pas français. Ils sont 50 % aux États-Unis et en Australie », poursuit Olivier Cadic, qui milite pour la définition d’un « véritable modèle français, alternatif au modèle anglo-saxon. Sinon, dans 20 ans, le réseau des lycées français sera confidentiel. » Selon lui, il faut aussi différentes gammes d’établissements et de prix pour être capable de rivaliser avec la concurrence internationale, « mais aussi avec les écoles coraniques gratuites qui se développent à Dakar ou à Madagascar », ajoute-t-il.

« C’est très bien de vouloir doubler, conclut Damien Regnard. Mais nous sommes, pour beaucoup, sur des effets d’annonces. Et ce n’est pas une spécialité de la macronie », ajoute-t-il, évoquant « une grosse machine, qui continue de gérer, de Paris, des situations au Togo, à Bogota ou à Chicago de Paris ». Il plaide pour des partenariats avec des opérateurs privés, sur le modèle d’Odyssey, un groupe scolaire fondé en 2017, soutenu par la famille Mulliez et dirigé par Luc Chatel, ancien ministre de l’Éducation. Un groupe privé qui compte désormais 14 établissements, à Bucarest, à Bruxelles ou à Bangkok et a signé en 2021 un accord-cadre avec L’AEFE. Une première qui va dans le sens des ambitions du président Macron. Mais qui est largement dénoncé par la gauche et les syndicats enseignants.

Source : Le Figaro