lundi 27 septembre 2021

France — La bataille est loin d’être terminée pour l’instruction en famille

Jean-Baptiste et Marie Maillard ont trois enfants instruits en famille depuis plus de 10 ans. Jean-Baptiste est secrétaire général de Liberté éducation, une association membre de l’inter-association nationale de l’instruction en famille. Observateur privilégié, il a été auditionné à l’Assemblée et au Sénat sur cette question, dans le cadre de la loi séparatisme. Ils viennent de publier un ouvrage sur L’École à la maison, une liberté fondamentale. Jean-Baptise Maillard a accepté de répondre à quelques questions.

Vous estimez que l’école à la maison est en croissance. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?

Comme nous le racontons dans notre livre L’école à la maison, une liberté fondamentale, lorsque mon épouse et moi nous avons commencé l’école à la maison, il y a 10 ans, notre aîné faisait partie des 5000 enfants instruits en famille : l’année dernière, il y avait 62 000 enfants, et c’est en très forte augmentation depuis la rentrée. Nous avons eu ainsi plus de 60 000 familles qui sont venues sur le site officiel de notre association, Liberteeducation.com, pendant les 15 jours avant la rentrée. Une très grande majorité d’entre elles souhaitaient commencer l’instruction en famille : nous avons donc dû mettre en place en urgence une équipe de quatre bénévoles pour répondre aux nombreuses questions (comment déclarer, etc.), par un système de discussion instantanée. Nous sommes passés de 200 familles adhérentes mi-août à plus de 900 aujourd’hui ! Ce phénomène de forte croissance de l’instruction en famille est la conjugaison d’au moins 7 facteurs :

  • la loi de 2019 obligeant l’instruction obligatoire dès 3 ans (nous sommes l’un des seuls pays d’Europe et c’est pour toute la journée !) ;
  • des expériences positives d’école à la maison pendant le premier confinement pour les familles qui ne l’ont pas vécu comme un choix subi : beaucoup ont décidé de franchir le pas non en septembre 2020 mais pour cette rentrée 2021, le temps de mûrir son choix et de bien s’y préparer ;
  • la crise sanitaire ;
  • la médiatisation autour de l’école à la maison toute l’année dernière, qui l’a fait connaître au grand public ;
  • la possibilité, encore pour toute l’année 2021-2022, de faire l’école à la maison en régime déclaratif et non d’autorisation ;
  • le fait qu’à partir de septembre 2022, l’entrée en vigueur de la loi d’autorisation prévoit une dérogation de deux ans pour les enfants instruits en famille en septembre 2021, si les contrôles de l’éducation nationale se sont bien déroulés : pour mettre toutes les chances de son côté, autant se lancer cette année !

Vous évoquez les systèmes hybrides entre système scolaire et école à la maison. Cela existe-t-il en France ?

Nous le détaillons dans notre livre : certains pays où l’école à la maison se développe depuis plus de 40 ans, comme les États-Unis, ont inventé par exemple des coopératives d’instruction en famille, qui regroupent parfois plus de 600 familles. Ce sont des espaces de liberté où, par exemple, une mère de famille peut donner des cours de sciences physiques à des enfants de familles différentes. D’autres pays établissent des contrats entre des écoles publiques et des écoles à la maison, permettant à ces dernières de profiter d’infrastructures (laboratoires de science par exemple) et donnent même des subventions aux parents qui font l’école à la maison ! Rien de tout cela n’existe encore en France, la loi ne permettant rien d’autre que l’école publique, l’école privée, le hors-contrat ou l’instruction en famille. Soulignons aussi que des pédagogies alternatives comme la pédagogie Singapour, pour l’apprentissage des mathématiques, sont arrivées dans l’Éducation nationale par les inspecteurs d’académie inspectant des familles pratiquant l’école à la maison : on est donc en train de tuer notre premier laboratoire d’innovation pédagogique qui bénéficiait même à l’Éducation nationale !

L’école à la maison a été pratiquée de force durant le confinement. Qu’est-ce qui explique l’interdiction de ce mode alternatif d’instruction, selon vous ?

Beaucoup de familles ont aussi bien vécu l’école à la maison pendant le confinement, c’est le cas du président de notre association Liberté éducation qui continue depuis, et donc celles-ci ont y même pris goût ! Quant à son interdiction, Emmanuel Macron a prétexté la lutte contre le terrorisme lors de son discours des Mureaux du 2 octobre 2020 dans lequel il annoncé cette mesure, mais comme nous le montrons dans notre livre, les plus éminents chercheurs français en radicalisation, au sein du CNRS, de la Fondation de recherche stratégique, de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale, etc., et même de l’Institut des Hautes Études du ministère de l’Intérieur, indiquent qu’il n’existe pas de chiffres sur une supposée radicalisation en instruction en famille. Ce que confirment les deux derniers rapports de la Direction Générale de l’Enseignement scolaire (DGESCO), au sein du ministère de l’Éducation nationale, rendus publics il y a quelques jours seulement alors que les députés, forcés de voter à l’aveugle, les avaient réclamés pendant tout le processus législatif : pas de lien entre instruction en famille et radicalisation. Ce qui est très inquiétant, c’est que le président avait évoqué aux Mureaux « un changement de paradigme qui est nécessaire », et une « mesure radicale », comme si supprimer cette liberté fondamentale des parents, premiers éducateurs de leurs enfants, était une décision totalitaire parfaitement assumée. Dans le premier chapitre de notre livre, à travers un tour du monde du phénomène, nous avons établi une classification des réglementations nationales et la France rejoint les pays les plus restrictifs sur la question, à savoir le Pakistan, la Chine, Cuba et l’Arabie Saoudite.

Le Conseil constitutionnel a validé cette mesure de la loi sur les séparatismes. Que pouvons-nous faire désormais pour défendre la primauté du rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants ?

Dans son étude d’impact, le gouvernement avait annoncé vouloir renvoyer à l’école les deux tiers des enfants instruits en famille, nous sommes donc très inquiets quant aux motifs reconnus pour poursuivre l’école à la maison avec le régime d’autorisation. À l’heure actuelle, la nouvelle loi prévoit quatre motifs très restrictifs :

  1. L’état de santé de l’enfant ou son handicap
  2. La pratique d’activités sportives ou artistiques intensives
  3. L’itinérance de la famille ou l’éloignement géographique de tout établissement scolaire public
  4. L’existence d’une situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif sous réserve que les personnes qui en sont responsables justifient de la capacité des personnes chargées d’instruire l’enfant à assurer l’instruction en famille dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Ce dernier motif pose problème, car la « situation propre à l’enfant », c’est très flou, et beaucoup d’amendements comme pour les enfants harcelés à l’école (700 000 le sont chaque année), souffrant de phobie scolaire ou d’autisme, ou encore à haut-potentiel, ayant des troubles de l’apprentissage (dysgraphie, dyslexie), etc. n’ont pas été pris en compte lors des débats — houleux — à l’Assemblée. C’est justement sur ce dernier point que le Conseil constitutionnel a émis une réserve d’interprétation qui nous permettra d’attaquer les décrets d’application s’ils ne sont pas conformes à « l’intérêt supérieur”  de l’enfant, dont les parents sont les premiers à pouvoir juger, et nous irons si nécessaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme. D’ailleurs, en plus de la saisine des députés et des sénateurs, les nombreuses portes étroites déposées au Conseil constitutionnel, dont la nôtre avec la Fondation pour l’école, comptaient d’excellentes argumentations juridiques, par exemple sur la liberté de conscience, dont nous nous resservirons. Dans l’immédiat, nous attendons toujours d’être reçus au ministère et plusieurs candidats à l’élection présidentielle nous ont contactés pour nous demander une note sur le sujet, avec des propositions, la première étant de revenir au régime déclaratif en cas d’alternance, sachant que nous avons des soutiens politiques sur tous les bancs de l’Assemblée. La bataille est donc loin d’être terminée pour l’instruction en famille : nous luttons pour nos enfants et pour une juste cause  (une liberté fondamentale), elle finira tôt ou tard par triompher !

La Chine veut réduire le nombre d’avortements réalisés « sans motifs médicaux »


Le gouvernement chinois a émis une directive incitant à réduire le nombre d’avortements réalisés « sans motifs médicaux » dans le pays. Une mesure prise dans un contexte de lente implosion démographique.

Pékin avait déjà mis en place des restrictions destinées à empêcher les avortements réalisés par mécontentement à l’égard du sexe du fœtus, tandis que les autorités sanitaires avaient prévenu en 2018 que recourir à l’avortement pour mettre fin à une grossesse non désirée était néfaste pour les femmes et pouvait rendre stérile.

Déclin de la natalité en Chine

Le déclin de la natalité en Chine est considéré par les groupes de réflexion et par les chercheurs comme un défi sociétal majeur pour les décennies à venir.

Après avoir cherché pendant des années à limiter la croissance de la population, le pouvoir chinois a promis de nouvelles politiques destinées à encourager les couples à avoir davantage d’enfants. En juin dernier, Pékin a annoncé qu’il autoriserait les couples à avoir trois enfants, contre deux jusque-là.

Déclin de la population

Bien que la Chine reste le pays le plus peuplé du monde, le dernier recensement a montré que la croissance démographique de 2011 à 2020 était la plus lente depuis les années 1950. La population devrait commencer à décliner d’ici quelques années. 

Augmentation des avortements ces dernières années

Les données de la Commission nationale de la santé ont montré qu’entre 2014 et 2018, il y avait eu en moyenne 9,7 millions d’avortements par an, soit une augmentation d’environ 51 % par rapport à la moyenne 2009-2013 malgré un assouplissement des politiques de planification familiale en 2015 pour permettre à chaque famille d’avoir deux enfants. Les données ne précisaient pas combien d’avortements étaient pour des raisons médicales. 

Source

Voir aussi

La Chine, un essor irréversible ? Retour du conservatisme et du nationalisme ? 

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Une semaine d'émeutes et de pillages en Afrique du Sud, lutte intestine au sein de l'ANC, racialisation et impact économique (m à j)


Des gens font la queue pour recevoir une aide alimentaire dans le campement informel d'Itireleng, près de Laudium à Pretoria, Afrique du Sud, le 20 mai 2020

Selon une étude sur le seuil de pauvreté publiée par Statistics South Africa, la pauvreté parmi les ménages du pays a bondi de 100 % au cours des 21 dernières années.

L'étude montre que COVID-19 a inversé les gains récents dans la lutte contre la pauvreté et la faim. Elle établit le seuil de pauvreté alimentaire à R624 (53 $ canadiens, 36 euros) par personne et par mois. Cependant, quand on ajoute la nourriture et d'autres articles de base, le seuil de pauvreté se situe à 1335 rands par mois (76 euros, 113 $ canadiens).


Mise à jour du 22 juillet 

Depuis l’arrestation de l’ex-président Jacob Zuma, le 8 juillet, des émeutes ont lieu en Afrique du Sud, qui ont fait 337 morts (79 autour de Johannesbourg, et 258 dans le KwaZulu-Natal), selon un bilan officiel diffusé ce jeudi 22 juillet. Cela fait 61 morts de plus par rapport à la veille. «La police sud-africaine a révisé le nombre total de décès», a souligné la ministre Khumbudzo Ntshavheni, qui attribue en partie cette augmentation à des personnes étant décédées des suites de leurs blessures.

La ministre du Cabinet Khumbudzo Ntshavheni a déclaré mardi lors d'une conférence de presse que 161 centres commerciaux, 11 entrepôts et huit usines avaient été gravement endommagés rien que dans la seule province du KwaZulu-Natal.Une association immobilière locale collecte toujours des données sur l'étendue des dégâts dans le Gauteng, l'autre province touchée par les émeutes, mais l'impact sur l'économie du KwaZulu-Natal est estimé à 20 milliards de rands (1,4 milliard de dollars américains), a-t-elle poursuivi.

D'autre part, une semaine d'émeutes meurtrières en Afrique du Sud pourrait coûter au pays environ 50 milliards de rands (3,4 milliards de dollars américain) en perte de production, tandis que 150 000 emplois sont menacés, a déclaré la présidence sud-africaine, citant des estimations de la South African Property Owners Association.

Des économistes, parmi lesquels Michael Kafe de Barclays Bank Plc, pensent que les dégâts causés par les émeutes réduiront d'un point de pourcentage la croissance du PIB en 2021, initialement prévue à 4 %.


Billet originel du 19 juillet

À la suite d’une série de pillages la semaine passée en Afrique du Sud, plus 200 personnes ont perdu la vie dans des échauffourées et des mouvements de foule. Les vidéos apocalyptiques inondent Twitter. Voir quelques exemples ci-dessous. Elles montrent des scènes de pillages qui ont ensanglanté l’Afrique du Sud il y a quelques jours, dans la foulée de l’incarcération de l’ex-président sud-africain, Jacob Zuma. Le président Cyril Ramaphosa a évoqué lundi 12 juillet des actes « rarement vus dans l’histoire de notre démocratie », comprendre les 27 ans pendant lesquels l’ANC a succédé à lui-même à la tête du pays. Ces violents incidents ont été déclenchés après l’emprisonnement de Jacob Zuma, poursuivi pour corruption et condamné le 8 juillet à une peine de 15 mois de prison pour « outrage à la justice », car il avait refusé de se rendre au tribunal pour y témoigner.

Le dernier bilan officiel fait état d’au moins 215 personnes tuées et plus de 2 500 arrestations au cours de ces six jours de violences. Cyril Ramaphosa s’est rendu vendredi 16 juillet au KwaZulu-Natal, épicentre des violences, où 95 personnes ont trouvé la mort. Les troubles et les pillages « ont été provoqués, il y a des gens qui les ont planifiés et coordonnés », a-t-il accusé. Il a déclaré depuis Durban, le grand port du KwaZulu-Natal (Est), que les fomenteurs de ces violences seraient poursuivis. « Nous en avons identifié un bon nombre, nous ne permettrons pas l’anarchie et le chaos » dans le pays, a-t-il ajouté, alors que la police enquête sur 12 personnes soupçonnées d’être derrière le déchaînement de violences.

À Phoenix (à 85 % indo-pakistanais) et Durban, les habitants des quartiers souvent assez homogènes ethniquement se sont armés eux-mêmes et se sont engagés contre les pillards présumés », explique Ryan Cummings, Directeur de Signal Risk, spécialiste des risques politiques et sécuritaires en Afrique.

Une société sous haute pression

Depuis vingt ans, la violence ne cesse de croître dans la patrie de Nelson Mandela. « Toutes les statistiques montrent que la colère ne cesse de grimper depuis des années, il est logique qu’on arrive à des situations de violences émeutières aujourd’hui et de plus en plus souvent », déplore Thierry Vircoulon.

Depuis plus de dix ans, l’Afrique du Sud est un pays aux émeutes récurrentes. Voir le graphique ci-dessous. 


Le taux de chômage officiel pour le premier trimestre 2021 était de 32,6 % alors qu’il était de 30,1 % au premier trimestre 2020. Le taux de chômage élargi était de 43,2 % contre 39,7 % pour la même période l’année passée. La pandémie a accentué la crise économique du pays. « L’Afrique du Sud est une véritable Cocotte-Minute, il y a des similitudes avec la situation dans certains pays d’Amérique latine où la situation sociale est intenable. Le gouvernement n’a rien à offrir, car la classe politique est discréditée par les querelles internes à l’ANC. Ce parti est devenu le symbole de la corruption en Afrique du Sud », analyse Thierry Vircoulon.

À la révolte des pauvres des derniers jours s’ajoutent les tensions ethniques toujours importantes depuis la fin du régime d’apartheid. Des agressions racistes ont été constatées dans plusieurs zones du pays, en particulier à Phoenix.

 À la source, une lutte intestine intra-ANC, seules les zones zouloues ont bougé

L’ancien président Jacob Zuma est zoulou, ethnie dominante au KwaZulu-Natal et avec une forte diaspora dans le Gauteng, le cœur industriel de l’Afrique du Sud autour de Johannesbourg et Prétoria. 

Les violents incidents ont été déclenchés après l’emprisonnement de Jacob Zuma. Ils ont touché quasi exclusivement les zones de fort peuplement zoulou. Ils semblent avoir eu pour objectif de déstabiliser la présidence de Cyril Ramaphosa, un Venda qui évinça le clan Zuma en 2018. La présidence sud-africaine a d’ailleurs parlé de « conspiration ethnique » et a accusé plusieurs cadres zoulous de l’ANC qui, selon elle, seraient impliqués dans l’organisation de ces émeutes. Duduzile Zuma, une des filles et Duduzane Zuma, un des fils de Jacob Zuma ont été accusés d’incitation à l’émeute. Duduzane affirme ne pas avoir de compte Twitter, les appels à l’émeute lancés sur les réseaux sociaux en son nom ne seraient pas de lui. Jacob Zuma a quelque 20 enfants de quatre épouses différentes.

Les troubles sont partis du pays zoulou, le KwaZulu-Natal. Dans la région du Gauteng, seules les cités à dominante zouloues ont été touchées. Il est remarquable de constater que les zones non zouloues n’ont pas suivi le mouvement. Contrairement aux émeutes xénophobes récurrentes qui, par le passé, se propageaient avec le temps à travers le pays.

Les partisans principalement zoulous de Zuma (il n’est guère populaire à l’échelle du pays) n’acceptent pas l’évincement du clan Zuma en 2018 par son vice-président de l’époque Cyril Ramaphosa. Ils n’acceptent pas que ce coup de force fut suivi de poursuites judiciaires contre Jacob Zuma dans le cadre des scandales liés à la corruption au sommet de l’État (voir Propagande, racialisation, dénigrement pour cacher le népotisme et l’incompétence en Afrique du Sud). Ils considèrent qu’il s’agit là d’une vengeance contre un chef zoulou au sein de l’ANC. Le clan Cyril Ramaphosa est mal placé selon eux pour jouer le rôle de l’incorruptible : en effet l’actuel président, un ancien syndicaliste, a bâti sa colossale fortune grâce à sa nomination dans les conseils d’administration des sociétés minières blanches. Il troqua ainsi les revendications des mineurs noirs dont il fut le représentant avant 1994 pour des costumes bien taillés et de généreux émoluments.

 

Sélection de vidéos de la semaine de pillages

Impact économique immédiat

Alors que les opérations de nettoyage sont en cours dans certaines régions, l’organisation patronale Business Leadership South Africa estime que les dommages pour le secteur de la vente au détail s’élèvent à plus de 5 milliards de rands (292 millions d’euros, 435 millions de dollars canadiens). Plus de 200 centres commerciaux ont été ciblés, plus de 800 magasins ont été pillés et 100 ont été complètement incendiés, a déclaré à Bloomberg le directeur général Busi Mavuso de l’organisation patronale.

Citant des sources industrielles crédibles, Attard Montalto a déclaré que dans la seule zone économique de Durban, 1,5 milliard de rands en stock ont été perdus, avec 15 milliards de rands (1,3 milliard de dollars canadiens, 877 millions d’euros) en dégâts matériels. Il a déclaré que 50 000 commerçants informels et 40 000 entreprises ont probablement été touchés par la violence et les pillages.

Il a averti que jusqu’à 150 000 emplois étaient menacés, ce qui signifie que jusqu’à 1,5 million de foyers est sans revenu.

Des entreprises telles que Cashbuild, Clicks, Mr Price et l’opérateur de restauration rapide Wimpy, Famous Brands, ont déjà commencé à comptabiliser les dégâts causés à leurs opérations dans le Gauteng et au KwaZulu-Natal.

L’entreprise en habillement Mr Price a déclaré que 109 de ses magasins avaient été pillés et 539 autres ont été fermés, tandis que l’opérateur de restauration rapide Famous Brands a déclaré que 99 de ses magasins ont été endommagés et ne sont palus opérationnels. Cashbuild a déclaré que 36 magasins ont été endommagés et pillés et sont actuellement incapables de commercer.

Attard Montalto a déclaré que l’impact sur le PIB de Durban pourrait atteindre 20 milliards de rands. Dans l’ensemble, il a évalué l’impact total sur le PIB du pays à environ 50 milliards de rands (3 milliards d’euros, 4,3 milliards de dollars canadiens) et la perte de PIB à environ 40 milliards de rands, soit environ 0,7 % du PIB. 

Impact de la gestion du coronavirus

Déjà en juin 2020, la Chambre de commerce et d’industrie sud-africaine craignait que le taux de chômage n’atteigne 50 %. Eskom, la compagnie d’électricité gérée par l’État, a réintroduit des coupures d’électricité planifiées, car elle ne peut fournir assez d’électricité. Les finances publiques, déjà mises à mal par des années de corruption, de dépenses inutiles et de faible croissance, sont dans un état périlleux. Les prévisions du Trésor concernant le déficit budgétaire pour 2020/21 ont été révisées de 6,8 % du PIB à 15,7 %. Près d’un sixième du budget sera consacré au service de la dette.

La stratégie anti-coronavirus par l’ANC (des confinements successifs) a eu un impact économique grave sur la richesse du pays. Selon les estimations d’AfrAsia, la richesse privée en Afrique a chuté d’environ 9 % au cours de la dernière année (2020).

Destruction de la richesse en Afrique du Sud depuis 2010

La banque AfrAsia a qualifié la performance de la richesse de l’Afrique du Sud de « médiocre », la richesse privée totale détenue dans le pays ayant diminué de 25 % au cours de la dernière décennie, mesurée en dollars américains.

Le groupe a déclaré que les performances étaient affectées négativement par :

La plupart de ces personnes sont allées au Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis. Les autres ont émigré vers la Suisse, Israël, l’île Maurice, la Nouvelle-Zélande, les Émirats arabes unis, le Canada, le Portugal, l’Espagne, Chypre et Malte. 

Bienvenue à Jobourg, une métropole africaine de classe mondiale (avant que « classe » ne devienne ... bousillée, en termes polis) par le caricaturiste sud-africain Zapiro

Pour Magnus Heystek, gestionnaire en patrimoine, qui s’exprimait dans un article intitulé « L’effondrement immobilier d’un billion (mille milliards) de rands » (soit 84 milliards de $ canadiens et 57 milliards d’euros) : «  Il n’existe pas d’autre domaine d’investissement en Afrique du Sud qui soit plus exposé aux politiques brutales et destructrices de richesse de l’ANC et à sa politique de déploiement de cadres [dirigeants noirs via la discrimination positive dans tous les rouages de l’économie et l’administration] que le marché immobilier local, qu’il soit commercial ou résidentiel, peu importe. Seules les zones résidentielles à bon marché avec des prix autour de la marque R1m (57 000 euros, 84 000 $ canadiens) semblent résister — sans croître, remarquez. Dans pratiquement toutes les autres catégories, dans toutes les régions du pays, les propriétaires ont subi une destruction massive de richesse qui, à mon avis, semble permanente. La valeur des propriétés dans la plupart des petites et moyennes villes dans 8 des provinces du pays — pour diverses raisons — s’est évaporée. Ce n’est que dans certaines parties du Cap occidental [où se replient de nombreux blancs et non administré par l’ANC] que les propriétés ont conservé des valeurs, dans une certaine mesure. » Magnus Heystek est co-fondateur de Brenthurst Wealth Management, sa société de gestion de patrimoine gère environ 14 milliards de rands d’actifs pour le compte de particuliers (800 millions d’euros, 1,2 milliard de dollars canadiens).

Situation économique avant la pandémie

Ces pillages sont le révélateur de la faillite économique et sociale de la « nation arc-en-ciel ». Le bilan économique de près de trois décennies de pouvoir ANC est en effet très peu rassurant. Le PIB baisse depuis plusieurs années. Il n’a augmenté que de 18 % depuis 1994. Le PIB actuel par habitant en dollar constant est inférieur à celui de l’Afrique du Sud en 1980, en plein apartheid, avant que les sanctions internationales, depuis levées, ne mettent à mal l’économie sud-africaine jusqu’en 1993 et la prise du pouvoir par l’ANC en 1994. Prise du pouvoir qui fut suivie d’une levée des sanctions d’un regain d’intérêt des investisseurs étrangers et, paradoxalement, de l’évincement des blancs de la fonction publique. Ces blancs qualifiés se sont vus forcés de se tourner vers l’entreprise privée où leur expérience et expertise ont pu être mises à contribution de façon plus productive.

La définition étendue comprend également les Sud-Africains sans emploi qui n'en cherchent plus

 
Comme on l’a dit, le taux de chômage officiel en Afrique du Sud est de 32,6 % (officieusement, il dépasserait les 50 % au niveau national avec des pointes à 80 % dans certaines régions). Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur d’environ 50 % à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant. Un habitant sur trois survit grâce aux aides sociales.
 
Les mines, premier employeur du pays ont perdu près de 300 0000 emplois depuis 1994. Elles contribuent pour 10 % au PIB national. Quant aux pertes de production et de revenus du secteur minier, elles se conjuguent avec des coûts d’exploitation en hausse constants alors que de dramatiques et récurrentes coupures d’électricité ont eu pour conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de milliers de mineurs.
 
Le PIB/habitant de l’Afrique du Sud (en rouge) a été rattrapé par celui de son voisin le Botswana (en gris). Il est inférieur, par habitant en dollar constant, à celui de l’Afrique du Sud en 1980, en plein apartheid, avant que les sanctions internationales, depuis levées, ne mettent à mal l’économie sud-africaine jusqu’en 1993 et la prise du pouvoir par l’ANC en 1994.

Depuis 1994, l’ANC n’a pas réalisé les nécessaires et colossaux investissements qu’il était pourtant urgent de faire dans le secteur minier afin de maintenir les capacités de production.

L’agriculture a, elle aussi, perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois. Le mardi 27 février 2018, le parlement sud-africain a voté le commencement d’un processus de nationalisation-expropriation sans compensation des 35 000 fermiers blancs déjà aux prises avec des vagues d’assassinats depuis des années qui ont provoqué plusieurs milliers de morts dans l’indifférence totale de l’Occident culpabilisé.

Les industries protégées sous l’apartheid sont en net recul ou en faillite. Les fabricants de chaussures, de textile, de vêtements n’ont pu résister aux importations chinoises. Le secteur mécanique qui produisait avant 1994 la majeure partie des pièces pour l’industrie a quasiment disparu.

Le naufrage est tel que la compagnie aérienne historique, la SAA, a été déclarée en faillite ; le producteur national d’électricité Eskom ― au personnel pléthorique ― ne parvient pas à fournir l’énergie nécessaire au pays et manque cruellement de liquidités : au dernier trimestre 2020 Eskom devait 29 milliards de dollars américains à l’État ; la SABC (le diffuseur national) a dû recevoir en urgence, en 2020, 100 millions de $ américains pour continuer d’exister. Pour la poste, il lui fallait 300 millions. En outre, 81 % des municipalités étaient en faillite, car les habitants, à majorité noire, ne payaient pas leurs impôts et taxes. Les municipalités les mieux tenues sont dans le Cap occidental, région à forte population blanche et métisse, elle échappe pour l’instant à l’ANC.

L’éducation publique en Afrique du Sud est un échec. Seuls 4 % des enfants réussissent l’épreuve des mathématiques à la fin du secondaire avec une note supérieure à 50 %. Si la chose avait relativement peu d’importance dans les années 50, ce n’est plus du tout le cas dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui fortement automatisée, intégrée dans l’économie mondiale et qui a un besoin accru d’employés hautement qualifiés.

Au lieu de se résorber, comme l’ANC le promettait en 1994, les inégalités se sont au contraire davantage creusées. Aujourd’hui 75 % des familles noires vivent en dessous du seuil de pauvreté. Notons que des noirs, une minorité, propulsés par les politiques de discrimination positive et leur embauche préférentielle dans une fonction publique surnuméraire et très bien payée en comparaison avec les autres secteurs de l’économie, font désormais partie de la bourgeoise. Les données montrent qu’en Afrique du Sud, entre 37 % et 42 % des 10 % des salariés les plus riches font partie de la fonction publique élargie (fonction publique, enseignement, entreprises nationalisées comme Eskom). L’Afrique du Sud est un pays à forte pression fiscale, à forte redistribution des revenus et à très fort chômage. Ces trois aspects sont en partie liés les uns ou autres. En effet, les taux d’imposition élevés poussent les entreprises à investir ailleurs, ce qui entraîne encore moins d’emplois à mesure que la population augmente. Des impôts élevés se traduisent également souvent par un bon salaire d’une petite partie de la population — la fonction publique, massivement noire depuis la venue au pouvoir de l’ANC. L’Afrique du Sud doit créer plus de richesse avant de la distribuer selon l’économiste Mike Schüssler, elle doit cesser de penser qu’elle peut juste dépenser et redistribuer l’impôt pour lutter contre les inégalités.

Ces échecs répétés ont fait dire à un célèbre chroniqueur noir, Simon Mwewa Lane, qu’au rythme auquel se décompose le pays, si les noirs sud-africains ne parviennent pas à se ressaisir, il vaudrait sans doute mieux « rendre les rênes aux Boers ». Voir la vidéo ci-dessous.


La discrimination à rebours, le racisme est toujours la loi, mais à l’avantage d’autres

L’application de la discrimination anti-blanche dans la vie économique a eu des conséquences délétères. 

Dans le secteur privé, l’Employment Equity Act de 1998 établit des quotas raciaux et, pour les entreprises de plus de 50 personnes, l’obligation de recruter des noirs et des personnes discriminés sous l’apartheid. De lourdes amendes sont prévues pour imposer ce « rééquilibrage racial ». En conséquence, on a assisté à une surévaluation artificielle des diplômés noirs car, peu nombreux, les entreprises se les arrachèrent pour se conformer à la loi. L’on assista alors à une véritable inflation des salaires chez les Noirs qualifiés, un diplômé noir occupant une fonction de direction, qu’elle soit réelle ou fictive, étant en moyenne payé 30 % de plus que leurs homologues blancs, sans compter divers avantages comme une voiture, un logement de fonction et des primes. Souvent la chaîne de direction des grandes entreprises fut dédoublée, et ce pour un résultat économique nul. 

Pour éviter ces surcoûts, les petites et moyennes entreprises blanches ont souvent préféré licencier du personnel ou limiter leur développement pour rester sous la barre fatidique des 50 employés. Bien évidemment, cela n’a eu aucun effet bénéfique pour la croissance économique et le chômage en Afrique du Sud.

En outre, la politique du Black Economic Enpowerment (BEE), devenue en 2003 Broad-based Black Economic Enpowerment (BBBEE) oblige les banques à prêter aux entrepreneurs noirs afin qu’ils puissent créer ou racheter des entreprises. Cette politique a certes créé des riches dans la bourgeoisie noire, mais aucune richesse pour le pays.

La fin de l’ANC ? Racialisation de la politique 

Aujourd’hui, l’ANC n’est plus qu’une coquille vide ayant perdu toute forme idéologique et politique. Fragmenté par une infinité de facteurs, il ne survit plus que comme machine électorale destinée à distribuer des prébendes. Quant aux masses noires totalement paupérisées, elles constituent un bloc explosif potentiel dont la colère explosera un jour ou l’autre.

Qui recueillera cette colère ? Sera-ce l’EFF de l’extrémiste Julius Sello Malema ? Coutumier des propos provocateurs, début , il déclarait ainsi vouloir faire tomber le maire de Port Elizabeth parce qu’il est « un homme blanc ». « On coupe les têtes de la blancheur », ajoutait-il. Ce mois-ci, il accuse une « cabale indienne » (indopakistanaise) soutenue par des métis de détourner le pouvoir légitime qui devrait revenir aux Noirs. Voir vidéo ci-dessous.


Devant son échec de 30 ans, les difficultés économiques, le chômage endémique, la corruption, l’EFF qui lui souffle dans le dos, l’ANC parviendra-t-il à ne pas accuser les minorités ethniques ? L’Afrique du Sud évitera-t-elle le piège du Zimbabwe qui racialisa les échecs des politiques de Mugabe et qui saisit les terres des fermiers blancs quand l’économie s’effondra afin de satisfaire une base militante appauvrie ? L’ANC ou l’EFF tenteront-ils de diriger la colère légitime de la masse noire qui souffre vers les blancs, les Indo-Pakistanais ou les métis afin de faire oublier son bilan désastreux et détourner les accusations d’incompétences et de corruption ?

Après une société séparée, une société d’enclaves ?

 

Habitants indo-pakistanais en voiture tirent sur des noirs

Pour Frans Cronjé, un analyste financier sud-africain, l’Afrique du Sud se dirige de plus en plus vers une société faite d’enclaves :

  • il y a 20 ans environ, il y avait approximativement le même nombre de policiers sur le terrain que d’agents de sécurité, aujourd’hui on trouve trois plus d’agents de sécurité privée que de policiers sur le terrain (si le propre de l’État est son monopole de la violence légitime, en Afrique du Sud il semble avoir renoncé à ce monopole) ;
  •  les enfants blancs et ceux de la bourgeoisie non blanche ont déserté les écoles publiques, il en va de même pour ce qui est de la santé qui est privatisée pour les nantis ;
  • des milices privées se sont vite formées de façon décentralisée pour défendre la propriété privée ;
  • les décisions de la Banque de réserve sud-africaine (la banque centrale) ont nettement moins d’effets désormais sur les gens qui ont du capital, car ils ont dollarisés leurs avoirs, il en va différemment des gens peu aisés qui voient leur pouvoir d’achat baisser à chaque dévaluation fréquente du rand, la monnaie locale ;
  • le gouvernement central est peu efficace, il est décrédibilisé, sa réaction fut très lente, les policiers sont sous-équipés, on a appris que certains agents de la paix à court de munitions priaient les agents de société de sécurité privée de leur en fournir.
Indiens brûlent bidonville noir à Pietermaritzburg (Natal) près de Khan Rd.
 
L’Afrique du Sud aurait donc, paradoxalement, abandonné un modèle de développement ethnique et géographique séparé pour une société violente faite d’enclaves, de « communautés » à forte base ethnique, mais intégrant cette fois un élément financier plus important qu’auparavant.

Évolution de la population blanche en Afrique du Sud depuis 1904
  Année     Population   %
1904   1 116 805     21,58
1970 3 751 000 18,3
1991 5 068 300 13
1996 4 434 697 10,9
2001 4 293 640 9,6
2011 4 586 838 8,9
2020 4 586 680 7,8

Entretemps, la part des blancs diminuera en Afrique du Sud : on estime qu’un quart sont partis depuis 1994, les plus jeunes. La démographie de ceux qui restent est sous le taux de remplacement. La proportion des noirs ne fera qu’augmenter notamment par l’arrivée d’Africains des pays voisins. L’Afrique du Sud « la nation arc-en-ciel » sera de moins en moins diverse, mais elle promet d’être violente, inégalitaire et moins prospère.

 
 
 
La carte AfricaGo, pas de queue, pas de soucis, servez-vous !
 
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