samedi 16 juillet 2022

« Valeurs européennes » : la promotion de contenus LGBT auprès des mineurs ?

La Commission européenne a saisi la justice de l’UE contre une loi hongroise interdisant notamment la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs, considérant qu’elle porte atteinte « droits fondamentaux des personnes » et aux « valeurs de l’UE ».

La Commission européenne a annoncé le 15 juillet avoir saisi la justice de l’UE contre la Hongrie à propos d’une loi interdisant, entre autres, la diffusion de contenus sur l’homosexualité auprès des mineurs. En effet, la Commission considère, dans un communiqué, « que la loi viole les règles du marché intérieur, les droits fondamentaux des personnes [en particulier les personnes LGBT+] ainsi que […] les valeurs de l’UE ».


Il s’agit d’une nouvelle étape dans la procédure d’infraction lancée contre la Hongrie, qui peut conduire à une condamnation de la Cour de justice de l’UE, voire à des sanctions financières. Le Premier ministre nationaliste et conservateur Viktor Orban (ci-contre), dont le pays est dans le collimateur de Bruxelles pour diverses mesures considérées comme des atteintes à l’État de droit, assure que la loi n’est pas homophobe et vise à « protéger les droits des enfants ».

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, avait déjà déclaré en juin : « La loi ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants. Sous le régime communiste, l’homosexualité était punie et je me suis battu pour leur liberté et leurs droits. Je défends les droits des homosexuels », a affirmé le chef du gouvernement hongrois, critiqué par une majorité de ses homologues européens pour cette nouvelle législation. La loi hongroise prévoit désormais que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ». Elle a été qualifiée le 23 juin de « honte » par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Cette loi a été promulguée votée en juin 2021. La loi développe aussi l’arsenal pénal à l’encontre de la pédophilie et la pédopornographie, interdisant par exemple à toute personne condamnée pour pédophilie d’occuper un emploi en contact avec des enfants. La création d’une base de données, accessible au public, des personnes condamnées est aussi prévue. Outre les programmes scolaires, le texte s’appliquera également aux publicités et les programmes télévisés peuvent aussi tomber sous le coup de la loi.

« Si l’Union européenne [UE] veut s’immiscer dans les domaines couverts par les constitutions nationales, cela pourrait faire voler en éclat l’ensemble » du bloc, a déclaré dans la capitale Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban. « L’UE n’a clairement pas son mot à dire », selon Gergely Gulyas, qui s’exprimait en conférence de presse. Il a accusé la Commission d’avoir un « raisonnement plus politique que juridique » et de mener des « attaques ». 

Une autre décision dans le viseur de la Commission

La Commission saisit également la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre la décision du régulateur national hongrois de priver d’antenne la radio indépendante Klubradio, vue comme un nouveau coup porté au pluralisme des médias. L’exécutif avait déclenché une procédure d’infraction à ce sujet en juin 2021. « Dans l’UE, le plus grand espace démocratique au monde, aucune radio libre ne doit être privée d’antenne pour des raisons non objectives, sur la base d’une procédure administrative discriminatoire », a réagi le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton. La Hongrie a été en outre une nouvelle fois épinglée dans le dernier rapport de la Commission sur l’État de droit dans l’UE, présenté le 13 juillet. Bruxelles a activé en avril une procédure qui peut mener à la suspension du versement de fonds européens à ce pays, en raison d’inquiétudes sur les conditions de passation des marchés publics, un manque de contrôle et de transparence de l’utilisation des fonds, les insuffisances dans la lutte contre la fraude et la corruption. Les inquiétudes de la Commission sur l’État de droit sont aussi au cœur du blocage du plan de relance hongrois, d’un montant de 7,2 milliards d’euros de subventions européennes. Tribunal constitutionnel polonais rejette l’imposition des décisions européennes

Le 14 juillet, le Tribunal constitutionnel polonais (TK) a lui aussi défié l’UE, en affirmant que les décisions prises par la Cour de Justice contre Varsovie étaient inconstitutionnelles. L’UE s’est dite le lendemain « profondément préoccupée » et a rappelé la primauté du droit européen. « Toutes les décisions de la Cour de justice sont contraignantes », a fait savoir l’UE dans un communiqué. Par ailleurs, Gergely Gulyas a accusé Bruxelles de retarder l’approbation du plan de relance de la Hongrie en raison de son opposition à sa nouvelle législation. Il a déclaré que son pays prévoyait de mettre son veto au plan climat, présenté par la Commission le 14 juillet pour réduire les émissions carbone, « inacceptable sous cette forme ».

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France — Colère après que des notes du bac de français de lycées privés ont été baissées après publication des résultats


De nombreux candidats au bac dans l’académie de Lyon ont vu leurs notes baisser d’un point après la publication des premiers résultats. Les familles s’interrogent.

«Outre la déception, nous trouvons la méthode particulièrement inique et révélatrice de la tendance actuelle au nivellement par le bas», témoigne un parent d’élève de Sainte-Marie de Lyon. C’est une bien mauvaise surprise à laquelle ont eu droit de nombreux élèves de 1ère de l’académie lyonnaise, lundi 11 juillet. «À la publication des résultats à 10 heures, elle avait 17. À 17 heures 30, la note est passée à 16, sans aucune explication» poursuit-il. De quoi susciter la colère de parents et de lycées qui se sont empressés de demander des explications au rectorat de Lyon, sans succès à cette heure.

Des élèves plus moyens ont eu un point en plus

Les témoignages recueillis concernent des élèves ayant obtenu de très bons résultats, scolarisés dans au moins deux lycées privés de Lyon, les Maristes et le lycée de la Favorite. Ils se sont connectés lundi 11 juillet au matin sur Cyclades, le site de publication des résultats, crédités à ce moment-là de notes de l’ordre de 17 ou 18. Quelques heures plus tard, rebelote, nouvelles connexions... et nouvelles notes. Rabotées d’un point par rapport aux notes initiales, le plus souvent dans l’épreuve orale. Alors que dans le même temps, des candidats ayant obtenu de moins bonnes notes, proches de 10, se sont vus crédités d’un point supplémentaire.

Une erreur de manipulation [?]

Cela ressemble drôlement à un coup de la commission d’harmonisation, dont le rôle est de s’assurer qu’il n’y ait pas de trop grandes disparités entre les paquets de copies. Pour éviter de léser ceux dont le correcteur aurait eu la main un peu lourde. Ou pas assez. Mais ces commissions d’harmonisation, comme le rappelle le ministère de l’Éducation nationale, se tiennent en amont de la publication des résultats. Le processus d’harmonisation des notes est censé être irrévocablement achevé lorsque les notes sont mises en ligne sur Cyclades. L’hypothèse la plus probable est celle d’une erreur de manipulation de la part du rectorat de Lyon qui a pu diffuser dans un premier temps les notes non harmonisées, avant de corriger le tir quelques heures plus tard. L’académie n’a pas encore fourni d’explication. Mais comme le souligne une mère de famille dont la fille s’est vue retirer un point à l’oral, «ce sont les candidats qui en pâtissent». La rectification des notes ex post ne passe pas: «Ma fille a beaucoup bossé, ça lui gâche un peu son plaisir. Qu’ils fassent leur petite cuisine dans leur coin...».

Les bons élèves pénalisés [pour décourager la scolarisation dans le privé ?]

Au-delà de la déception des candidats qui se sentent lésés par ce système, la révision à la baisse de certaines notes pourrait leur porter préjudice l’année prochaine. «Une mention au bac se joue parfois à un point, ce qui peut être assez précieux sur Parcoursup l’année prochaine. Le système est déjà assez stressant comme ça», poursuit ce même parent.

L’harmonisation des notes du bac pose d’ailleurs la question du traitement réservé aux meilleurs lycées, notamment dans le privé. Ces derniers étant réputés pour la sévérité de leur notation, leurs élèves sont déjà pénalisés par l’introduction du contrôle continu dans la moyenne finale de l’examen. Si les notes obtenues dans les épreuves terminales sont également rabaissées, c’est la double peine. «Si une prestation vaut 17, il n’y a pas de raison de retirer un point... Pourquoi n’a-t-on pas le droit d’être bon?», déplore cette mère de famille. Cet état de fait pourrait dissuader certains parents de scolariser leurs enfants dans les établissements les plus sélectifs. «Nos deux aînées sont passées par le privé mais ce n’est pas sûr que notre troisième fille y reste.»

Mise à jour : Vendredi 15 juillet, le rectorat a plaidé «une erreur humaine» et après une demande d’explication émanant de l’Apel, a décidé de garder les meilleures notes des candidats afin que personne ne soit lésé.

Source : Le Figaro